Fontcouverte
 

Consigne du sel pour l'année 1726

    

La source provient des archives de la cure de Fontcouverte déposée à l'évêché de Saint-Jean-de-Maurienne.

Première page de la consigne pour 1726 avec ses belles colonnes...
plutôt rares et bien peu renseignées
La consigne du sel pour l'année 1726 se situe au milieu d'une série de consignes annuelles (à quelques lacunes près) s'étendant de 1718 à 1738.

La consigne ne précise pas l'époque de réalisation du dénombrement dans la paroisse mais le substitut du secrétaire Jean Gilbert en charge du document l'a signé du 5 janvier 1726. On peut donc penser que cette consigne a été réalisée en décembre 1725, époque conforme à la réglementation en la matière.

Nous avons retenu arbitrairement pour nos calculs d'âge au moment de la consigne la date du 15 décembre 1725.

Aucun terme particulier n'étant utilisé dans la consigne pour les unités de regroupement des personnes, nous utilisons celui général de « feu » sans ambiguïté avec les termes employés dans le traitement de la consigne.

Pour chaque « feu » le document original donne :

Doutes et difficultés

Bien que le document fasse apparaître une qualité globale voisine de celle des autres consignes du sel on peut noter quelques anomalies courantes et, surtout, regretter l'absence totale de mention de filiation au chef des personnes dans un « feu ». Ce dernier point entraîne une grande difficulté d'identification des personnes dans la structuration de la population et de nombreuses ambiguïtés.

Les anomalies constatées sur les personnes

Les anomalies constatées sur le bétail et le calcul du sel

Les rubriques de regroupement des bêtes ne sont pas celles d'autres consignes du sel. En particulier, les bœufs et les génisses ne sont pas distingués. Au mois de décembre, les génisses sont probablement les produits de l'année conservés pour vèler dans l'hiver (ou le suivant) et donc à comptabiliser comme un capital égal à celui des vaches. Pour nos calculs nous avons estimé que 75 % de ce groupe concernent les génisses et 25 % les bœufs (proportion constatées dans les consignes les plus voisines où le détail est précisé). De même, ovins et caprins ne forment qu'un seul groupe sans possibilité de détail.

En utilisant le montant habituel de sel imputable à chaque catégorie de bêtes soit 5 livres par vache à lait, 3,33 livres par vaches à l'hiverne et 3,5 livres pour les bœufs et génisse (5 livres par bœuf et 3 par génisse en proportion 25 - 75 %), l'analyse de chaque « feu » révèle un bon accord entre calculs et valeurs données par la consigne concernant le total de sel affecté aux personnes et aux bestiaux. Cependant quelques différences importantes apparaissent (au maximum 32 livres) qui ne trouvent pas d'explication certaine.

Résultats globaux

Le secrétaire porte un total pour chaque page ce qui permet un contrôle ainsi qu'un total général.

Au total général, le secrétaire donne alors :

Chefs Majeurs
(hors chefs)
Vaches à lait Vaches à l'hiverne Bœufs et génisses Brebis moutons
et chèvres
Sel pour fromage Total du sel
276 682 326 194 243 1589 2303 14364

De notre côté nous trouvons  :

Nombre de feux : 264 (peut-être 260)

Population

Ne sont comptabilisés que les présents au moins la moitié de l'année ; 3 personnes sont ainsi éliminées pour définir la population de fait. Il est par ailleurs tenu compte de toutes les anomalies que nous avons pu constater.

L'estimation des mineurs de 5 ans a été réalisée à partir de la structuration de la population arrêtée au 15 décembre 1725.

Pour tenir compte du sous-enregistrement des majeurs probablement frauduleux estimé à 40 personnes, on doit arbitrairement ajouter 20 femmes et 20 hommes.

Chefs Majeurs
(hors chefs)
Total des majeurs Mineurs
(estimés)
Total population
Hommes 233 242 (475 + 20) 495 79 (554 + 20) 574
Femmes 38 455 (493 + 20) 513 69 (562 + 20) 582
Total 271 697 (968 + 40) 1008 148 (1116 + 40) 1156

Nombre moyen d'habitants par feu : 4,4

Bétail

Vaches à lait Vaches à l'hiverne Bœufs et génisses Brebis moutons
et chèvres
326 196 244 1589

Consignes du sel versus recensements

Nous avons profité de la proximité temporelle de la consigne du sel de 1726 avec le recensement de 1716 pour étudier en détail la possibilité d'utiliser une consigne du sel comme s'il s'agissait d'un recensement. Nous avons pu ainsi définir les informations complémentaires utiles, les méthodes de traitement possibles avec leurs limites et les résultats acceptables. Ces moyens consomment du temps mais les informations ainsi acquises nous ont poussés à poursuivre l'analyse des consignes du sel comme compléments utiles aux recensements très peu nombreux.

Identification dans l'état civil des personnes consignées

En l'absence de toute mention concernant les liens de parenté des personnes constituant les « feux », l'identification est particulièrement difficile, voire incertaine. L'exemple des frères Taravel est particulièrement éclairant sur ce genre de difficultés et sur la complémentarité des documents de l'état civil avec ceux des dénombrements de natures diverses. Nous disposons de peu de dénombrements plus précis et proches dans le temps dont la comparaison pourrait améliorer la situation.

Parmi les 968 personnes présentes (après élimination des personnes consignées plus d'une fois et en ajoutant 3 enfants pauvres majeurs non précisés) 877 ont été identifiées avec une certaine garantie ce qui conduit à un taux d'identification de 91 %. 30 personnes sont des domestiques présentés sous leur seul prénom et 2 sont les prêtres, autant de personnes non identifiables a priori. 938 personnes restent donc susceptibles d'être reconnues. Le taux d'identification des personnes identifiables s'élève alors à 94 %, valeur voisine de celles obtenues dans l'ensemble des consignes du sel mais inférieure à celles des recensements, confirmant la difficulté d'emploi de la consigne. Les 6 % en échec sont des personnes isolées et parfois des familles entières pour lesquelles aucun élément d'information n'a permis une reconnaissance plausible.

Estimation du nombre des mineurs de 5 ans

La disposition de nombreux dénombrements après 1726 permet une analyse fine du devenir des enfants nés après le 15 décembre 1720. On constate alors que la quasi totalité de ces derniers restent à Fontcouverte au moins dans leurs cinq premières années, voire, mais moins sûrement, les cinq suivantes.

La méthode d'estimation du nombre de mineurs censés vivre à Fontcouverte le 15 décembre 1725 conduit au nombre de 148 enfants qui seraient très probablement vivants et résidant à Fontcouverte, 79 garçons et 69 filles.

Dans la mesure où les jeunes enfants ont de fortes chances d'avoir leurs parents consignés, nous avons tenté de répartir ces mineurs dans les divers « feux » de façon à déterminer le nombre le plus précis possible des personnes constituant chaque « feu ». La grande majorité des enfants a pu être répartie.

Proportion des mineurs de 5 ans dans la population totale

La proportion qui est donnée par les 148 mineurs estimés s'élève à 13,2 %, valeur voisine de celles observées dans les autres consignes de l'époque et plus généralement en Maurienne, soit 14,3 % pour les hommes et 12,3 pour les femmes (la valeur relativement élevée pour les hommes provient d'une surnatalité nette des garçons par rapport aux filles dans les années précedant immédiatement la consigne).

Domesticité

Parmi les 30 personnes de service consignées :

L'absence de noms et prénoms pour ces personnes ne permet pas de savoir si elles sont originaires de Fontcouverte ou d'autres paroisses.

21 « feux » disposent de personnel de service. Domestiques, valets et servantes sont exclusifs les uns des autres dans les « feux ». Par contre, les bergères sont associées trois fois à un valet, une fois à une servante et deux fois seules.

Il est difficile, à la vue des éléments fournis par la consigne, de justifier de façon sûre la présence de ce personnel dans un « feu » soit par le nombre des personnes vivant dans le « feu » pour les servantes soit par l'abondance du bétail pour les valets. Les servantes seraient d'ailleurs plutôt associées à des « feux » riches en bétail qu'à ceux abondants en personnes. Les servantes pourraient alors être autant utiles pour les soins du bétail que pour les tâches ménagères. Les bergères sont liées à des troupeaux de brebis et chèvres généralement supérieurs à 10 têtes. Quant aux valets, ils sont présents dans des « feux » à plus de 6 bovins et 10 ovins. Ces constats échappent à toutes considérations sur le statut social particulier, l'état de santé ou l'âge des personnes vivant dans les « feux ».

Pyramide des âges

En l'absence de toute mention d'âge dans la consigne, la pyramide des âges ne peut être établie qu'approximativement à partir des personnes identifiées dans la structuration de la population et dont l'âge peut ainsi être calculé à partir de la date de naissance soit, approximativement, 91 % seulement de la population consignée et présente. Nous avons ajouté les enfants de moins de 5 ans issus de leur estimation à partir de la structuration de la population ainsi que quelques enfants de 5 à 10 ans non consignés mais dont les parents le sont. On doit compter, par ailleurs, une trentaine supplémentaire de paroissiens manquant à la consigne et non portée dans la pyramide. Il peut s'agir d'enfants ayant momentanément quitté Fontcouverte sans leurs parents (petits ramoneurs et bergères ?) ou plus probablement d'une fraude à l'impôt (dans cette hypothèse ces enfants appartiendraient à la tranche d'âge 5 - 10 ans).

Recensement de 1716
La comparaison avec la pyramide des âges du recensement de 1716 montre la difficulté de cette opération quand il s'agit de dénombrements de nature différente. Le déficit des femmes et surtout celui des hommes dans la consigne paraît cependant flagrant. En tout cas, se pose le problème de non-consignation de personnes absentes suffisamment longtemps pour ne pas apparaître dans une consigne du sel mais pour l'être dans un recensement plus exhaustif.

On note enfin les déficits d'effectif des hommes entre 15 et 35 ans et des femmes entre 15 et 30 ans. La comparaison avec les autres dénombrements connus nous pousse à attribuer ces déficits aux émigrations.

Richesse et pauvreté

Suivant la définition administrative du qualificatif de pauvre (et peut-être la sensibilité du secrétaire), la consigne mentionne 17 pauvres dont 4 seraient de plus mendiants.

L'analyse de la « richesse » qui peut être réalisée est limitée par la mention très restrictive des bovins, ovins et caprins impliquant un montant de sel. Les vaches à l'hiverne ne sont pas comptabilisées puisque ne faisant pas partie du capital durable. Pourtant elles sont dispersées particulièrement dans les feux détenant très peu de bétail toute l'année et représentent un revenu non négligeable. Les équins sont absents de la consigne.

Le regroupement des différentes bêtes suivant des rubriques différentes à chaque consigne rend incertaines les comparaisons avec d'autres dénombrements.

Dans le doute où nous nous trouvons concernant la rubrique bœufs et génisses, nous valorisons ces bêtes à 3,5 (trois quart de génisses comptées pour 3 et un quart de bœufs comptés pour 5).

Les 40 enfants de 5 à 9 ans révolus non consignés ne sont pas pris en compte pour le calcul des taux de richesse individuelle (TRI). Ceci conduit à une surestimation moyenne des TRI de 3 à 4 %.

Les TRI des 264 « feux » de Fontcouverte s'étagent de 0 à 21. Trois « feux » bénéficient d'un TRI dépassant 15 ; ils correspondent à des troupeaux ordinaires mais tenus par une seule personne et n'ont donc pas de sens réel.

La proportion des « feux » est, en gros, régulièrement décroissante en fonction du TRI. Trois quarts des « feux » s'établissent avec un TRI inférieur à 5. Le nombre de « feux » décroit progressivement pour les valeurs de TRI compris entre 6 et 11, les valeurs supérieures ne représentant qu'une proportion infime et sans signification sociale.

La répartition des feux par niveaux de richesse reproduit, naturellement, le graphique précédent. Elle précise cependant la répartition en tiers des « feux » dans la misère, ceux dans la pauvreté et ceux dépassant la précarité.

On peut encore s'intéresser aux personnes et non plus aux « feux ».

Dans le cas de la consigne du sel de 1726, la répartition des personnes est pratiquement identique à celle des « feux ». Ce fait traduit simplement que le niveau de richesse est peu dépendant de la taille des « feux ». On peut cependant noter que les « feux » dans la misère totale sont de taille plus faible que la moyenne ; les miséreux sont souvent des personnes isolées.

La structure des familles

A titre expérimental, nous avons tenté l'usage de la classification des familles de Laslett des divers « feux » afin de déterminer ce qui peut être tiré dans ce domaine d'une consigne du sel. Les difficultés à vaincre dans le cas de la consigne de 1726 sont les suivants :

Toute la détermination des codes de Laslett repose alors pratiquement sur la seule structuration de la population, l'identification y étant rendue difficile par l'absence de liens familiaux et d'âges dans la consigne (91 % seulement de la population consignée ont pu être identifiés). Nous sommes cependant aidés par l'ordre relativement systématique de description des personnes dans un « feu » (d'abord les hommes par position décroissante dans la hiérarchie familiale puis les femmes dans le même ordre).

L'estimation des mineurs de 5 ans pallie l'absence d'enregistement de ceux-ci.

Le sous-enregistrement des femmes majeures ne peut être corrigé. On constate alors dans un certain nombre de « feux » l'absence de personnes importantes :

Les graphiques suivants ne sont pas présentés pour une analyse précise des types de familles mais pour comparer ceux-ci à leurs équivalents du recencement de 1716 le plus voisin dans le temps (le recensement de 1718 est reconnu comme très particulier et peu représentatif de la réalité). Ils donnent la répartition des familles de Laslett dans l'ensensemble des familles, dans celui des personnes et celle des sous-catégories des familles de type 3. Les tableaux résument la comparaison des proportions observés en 1716 et 1726.

Répartition des familles

Dénombrements Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 Type 5 Type 6
Recensement 1716 11 % 7 % 60 % 6 % 16 % 0 %
Consigne 1726 8 % 4 % 63 % 6 % 14 % 5 %

La consigne de 1726 se distingue par l'existance de 5 % des familles qui restent indéterminés (par manque d'information sur les personnes). On peut encore noter une proportion relativement réduite par rapport à 1716 des familles de types 1 et 2 due en partie au fait que ce sont ces familles qui ont la plus forte probabilté de rester indéterminées.

Quant aux familles de types 3, 4 et 5 qui sont de loin les plus nombreuses, leurs proportions estimées dans la consigne de 1726 sont pratiquement les mêmes que celles du recensement de 1716.

Répartition des personnes

Dénombrements Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 Type 5 Type 6
Recensement 1716 3 % 4 % 59 % 8 % 26 % 0 %
Consigne 1726 2 % 2 % 63 % 7 % 22 % 4 %

Les constatations faites pour les personnes sont logiquement identiques à celles observées sur les familles. Cela confirme que les tailles moyennes relatives des divers types de familles restent les mêmes entre 1716 et 1726. La réduction de 5 à 4 % du type 6 confirme que ce sont les familles de taille réduite qui sont le plus sujettes à l'indétermination.

Répartition des familles de type 3

Dénombrements Type 3a Type 3b Type 3c Type 3d
Recensement 1716 11 % 61 % 11 % 16 %
Consigne 1726 12 % 68 % 13 % 7 %

Si des écarts un peu plus importants apparaissent pour ces sous-types, les proportions restent encore très voisines. On n'explique pas la forte réduction de la sous-catégorie 3d des familles simples dirigées par des veuves au profit, semble-t-il, des familles de type 3b avec père et mère.

Globalement, on peut donc admettre :

Volume des « feux »

Le volume de chaque « feu » est calculé comme la somme du nombre des majeurs recensés présents et du nombre de mineurs issus de leur estimation et répartis dans leur « feu » d'appartenance (la grande majorité des jeunes enfants a pu être ainsi répatie). Les 40 enfants de 5 à 9 ans révolus non consignés ne sont pas pris en compte pour le calcul des volumes des « feux ».

Le volume moyen des « feux » est de 4,4 personnes, valeur voisine de celle que l'on rencontre dans la France rurale du début du XVIIIe siècle. Il est particulièrement simple à calculer à partit du volume de la population et du nombre des « feux », données facilement accessibles sans rentrer dans le détail du dénombrement, mais il ne présente que très peu d'intérêt dans la mesure où ce volume varie de 1 à 11. En fait, les trois quarts des « feux » ont entre 2 et 5 personnes, 7 % sont constitués de personnes vivant isolées, 18 % des « feux » regroupent de 6 à 8 personnes, les « feux » plus abondants étant exceptionnels.

Une analyse plus détaillée des fréquences ci-dessus peut être faite en tenant compte des types de familles quand ce dernier paramètre a pu être utilisé. Elle permet de constater la relation qui lie logiquement ces deux caractéristiques :

Quant aux familles indéterminées (type 6), elles se cantonnent dans les familles de 2 à 5 personnes, les plus volumineuses donnant généralement assez d'informations pour les reconnaitre, celles à une seule personne ne pouvant être que du type 1, que la personne impliquée soit identifiable ou non.

On peut encore déterminer le nombre de personnes de la population vivant dans des « feux » de taille donnée.

Le graphique se déduit simplement du graphique précédent dans lequel les effectifs sont pondérés par le nombre correspondant de personnes. Les personnes vivant seules apparaissent alors en nombre plutôt réduit alors que les « feux » à plus de 8 personnes regroupent un effectif total réduit mais non négligeable (6 %).

Le bétail

Les différentes bêtes

La consigne du sel de 1726 est plutôt pingre en informations concernant le bétail. Peu de catégories différentes sont mentionnées regroupant les bêtes supportant la même taxation. Si sont distinguées les vaches tenues à l'hiverne de celles tenues toutes l'année, les boeufs et les génisses sont groupés ; de même pour les brebis, les moutons et les chèvres. Aucun autre type de bétail n'est mentionné. Il s'agit donc du bétail d'hiver : les vaches (auxquelles s'ajoutent des vaches à l'hiverne), les bœufs, les génisses gardées pour les années suivantes, les ovins et caprins adultes ou qui viennent de le devenir.

L'activité pastorale est largement dominée par l'élevage des ovins et des caprins soit 68 % des têtes de bétail. Il est probable, à la vue d'autres dénombrements, que les brebis soient largement prédominantes.

Concernant les vaches qui représentent 22 % des têtes de bétail, les deux tiers sont en propriété, le troisième tiers est constitué par l'hébergement de vaches à l'hiverne, proportion nettement plus forte qu'en 1734 (25 %).

Les bœufs et génisses forment 42 % des bovins en propriété. On peut estimer la proportion des seules genisses dans le total du bétail à 8 %, soit 42 % du nommbre des vaches en propriété, valeur semble-t-il élevée pour correspondre au seul renouvellement du troupeau bovin. Peut-être peut-on y voir la volonté d'un accroissemnt dans l'avenir du nombre des vaches.

La répartition des vaches à l'hiverne dans les « feux » montre, malgré l'importance relative de ces vaches en 1726, les mêmes particularité que celles constatées dans la consigne du sel de 1734 où est décrit le sens des graphiques ci-contre et ci-dessous : on rencontre ces dernières exclusivement dans des « feux » très peu pourvus en vaches en propriété.

Quant au nombre de « feux » hébergeant des vaches en hiver, la répartition reste également très voisine de celle de 1734, les vaches à l'hiverne concernant principalement les « feux » relativement dépourvus de vaches en propriété.

On sait par la consigne et le recensement de 1734 que les vaches à l'hiverne ne sont pas originaires de Fontcouverte. Elles sont en fait en pension dans l'attente d'être conduites dans les alpages de juin à octobre.

La très grande majorité des « feux » (84 %) a l'habitude d'élever simultanément ovins, caprins et bovins. 2 % des « feux » se contentent de brebis et/ou chèvres. Mais 9 % des « feux » ne possèdent aucun bétail.

La taille des troupeaux

La taille des troupeaux s'étend de 1 à un peu plus de 40 têtes. Cependant, 56 % des bêtes se trouvent dans des troupeaux de 5 à 14 têtes et 6 % font partie des troupeaux de moins de 5 bêtes. Malgré leur taille, les gros troupeaux de plus de 35 bêtes ne représentent que 5 % du cheptel.

Quelle que soit la taille du troupeau, les ovins et caprins constituent les deux tiers du bétail. Seul le troupeau de 45 bêtes s'écarte de la norme, son volume étant principalement dû aux ovins et caprins. Inversement, les troupeaux de moins de 5 bếtes ont un peu plus de la moitié de leur effectif à attribuer aux vaches : une vache serait-elle indispensable même dans les « feux » relativement pauvres ?