Fontcouverte
 

Consigne du sel pour l'année 1734

         

La source provient des archives de la cure de Fontcouverte déposées à l’évêché de Saint-Jean-de-Maurienne.

Première page de la consigne du sel pour l'année 1734

La consigne de sel pour l’année 1734 fait partie de la longue suite de dénombrements successifs dont nous avons la trace entre 1718 et 1738. Nous avons choisi de la traiter de façon à pouvoir en faire la comparaison avec le recensement de 1734.

La consigne ne précise pas la période à laquelle a été fait la collecte des informations en présence des syndics Louis Lambert et Jean Baptiste Boisson. Il s’agit probablement de décembre 1733 ce que confirment les dates de décès de certains absents de la consigne. L’état final est daté du 12 janvier 1734 et signé par le secrétaire Jean Gilbert. Nous avons retenu la date du 15 décembre 1733 pour le calcul des âges au moment de la consigne.

Aucun terme particulier n’étant utilisé dans la consigne comme unité de regroupement des personnes, nous utilisons celui général de « feu » sans ambiguïté avec les termes employés dans le traitement de la consigne.

Le document original donne pour chaque « feu » :

Des doutes et des difficultés

Le document est correctement écrit mais rédigé à l’économie suivant le modèle utilisé depuis 1729 : bien souvent pas plus de deux lignes pour un feu !

Les personnes et la structure des « feux »

Le secrétaire précise que tous les habitants sont consignés avec les chefs de « feu », les personnes de leurs familles, sous leur conduite ou à leur service. On doit cependant noter que seuls les majeurs de 5 ans sont consignés conformément aux habitudes. On peut alors considérer que la population inventoriée est la population de fait réduite des majeurs de 5 ans. Si les émigrés définitifs ne sont sans doute pas recensés, aucune certitude n’est acquise pour le recensement des émigrés saisonniers ; il est cependant très probable.

La comparaison avec le recensement de 1734 montre que des enfants, principalement de 5 et 6 ans révolus, ont été omis dans la consigne du sel. Inversement, dans son élan, le secrétaire a porté deux fois Michelle Taravel, une fois dans le « feu » 48 avec ses parents Jean Baptiste et Jeanne Sibué d'Alpettaz, une autre fois dans le « feu » 8 de ses beaux-parents Michel Anselme et Michelette Deléglise avec son époux François Anselme. Il est vrai que notre double Michele s'est mariée de façon récente (le 4 août 1732). Le secrétaire aurait donc tendance à utiliser ses anciennes listes sans les mettre toutes à jour et les compléter par les « feux » nouveaux. En tout cas, la gabelle de 1734 aura été « salée » pour Michele !

A noter encore que certaines personnes et leur bétail ne sont comptabilisés que pour une partie de l’année. Doit-on considérer ces personnes comme faisant partie de la population de fait ? Nous l'avons fait si les présences sont supérieures ou égales à 6 mois.

Des problèmes se posent concernant les personnes du fait de leur prénom.

Les prénoms successifs des membres d’un « feu » sont séparés par des virgules mais c’est loin d’être le cas général. Ici, on lirait Urbain Romettaz Jean Claude, Louis & Antoiniz sa famille et pourtant, il s'agit de Urbain Romettaz, Jean, Claude, Louis & Antoiniz sa famille... deux frères Jean et Claude. Un second cas identique a également été observé, toujours avec un Jean Claude. Inversement on trouve, dans une famille Miquet, Marie & Françoise pour une Marie Françoise. La consigne du sel pour l'année 1733 et l'état civil confirment l'erreur de 1734. De tels cas rencontrés ont pu être traités grâce à la structuration de la population. Certains ont pu nous échapper et ce n’est pas le seul montant total du sel par « feu » qui a pu réellement nous aider à déterminer le nombre exact de personnes concernées. Une fois encore, la réticense à croire un document tant qu'il n'est pas confronté à d'autres équivalents est de rigueur.

Quant à la connaissance exacte de la structure familiale d’un « feu », elle ne peut être établie facilement à partir du document qui cite les personnes en décrivant d’abord les hommes puis les femmes sans tenir compte des générations ou des parentés. Seule la structuration de la population permet de connaître la structure familiale, du moins si des personnes du « feu » ont pu être identifiées.

Le bétail

Sont consignés tous les bestiaux y compris les vaches en garde pendant la mauvaise saison. Le bétail est répertorié en 6 catégories : vaches, vaches à l’hiverne, génisses, brebis, chèvres, brebis et chèvres. On peut penser que les catégories brebis ou chèvres correspondent à des troupeaux ne comprenant qu’un seul type de bétail contrairement aux catégories des brebis et chèvres. Ces animaux jouant le même rôle fiscal, nous avons fusionné les trois rubriques dans les calculs du sel.

Le sel de salage

Le secrétaire mentionne qu'est consigné le sel consommé pendant l’année pour saler les fromages et pour d'autres salages. Cela concerne le sel destiné au salage du fromage de vache seul mais peut-être aussi au salage de viande. La distinction n’est pas faite par le secrétaire ce qui entretient une certaine ambiguïté.

Les taux d’imposition

Les taux d’imposition des diverses entités taxables ne sont pas précisés par le secrétaire (on peut penser qu’il s’agit de nombres entiers). Nous avons cherché à les déterminer à partir des informations disponibles difficiles à traiter soit pour chaque « feu » :

Il manque donc la distinction entre le montant de sel à affecter aux personnes et celui à affecter au bétail. Nous nous sommes aidés des consignes des années voisines plus explicites.

Les taux d’imposition retenus sont les suivants (estimés sur l'ensemble des « feux » comme des nombres entiers) :

sur les personnes

Personnes Majeurs de 5 ans Majeurs de 5 ans
pauvres
Mineurs
Livres (de sel) 8 3 0

(les 3 livres affectées aux majeurs pauvres semblent en fait laissées à l'initiative du secrétaire et donc variables),

sur le bétail

Bétail Vaches Vaches à l'hiverne Génisses Brebis et chèvres
Livres (de sel) 4 3 4 1

(les vaches à l'hiverne sont en principe imposées pour deux tiers de l’année mais, 4 n’étant pas divisible en entier par 3, le secrétaire a retenu les trois quarts de l’année),

pour le salage du fromages et autres salages

Bétail Vaches Vaches à l'hiverne Brebis et chèvres Autres salages
Livres (de sel) 4 3 0 inconnues

Les « feux » présents seulement une partie de l'année sont taxés pro rata temporis.

Ces coefficients expliquent correctement la très grande majorité des valeurs données par la consigne ; les écarts sont à considérer comme des erreurs sur le nombre des personnes ou du bétail.

La répartition du reste de l’année précédente

Le secrétaire précise encore que le sel qui restait (de l'année précédente) est réparti sur les divers « feux » en fonction de ce qu'ils peuvent consommer.

D’après nos calculs, ce reste serait de 300 livres environ soit 2 % de l’imposition de l’année.

Le graphique du montant de l'excédent réparti sur chaque « feu » (calculé comme l'écart entre le montant total de sel imposé globalement par la consigne et le montant du sel calculé à partir des éléments imposables pour l'année) en fonction de ce dernier montant révèle :

La répartition est donc loin d’être proportionnelle à ce que chaque « feu » peut consommer mais, peut-être, correspondrait-elle plutôt à ce qu’il peut payer.

Résultats globaux

Le secrétaire ne fait mention d'aucun résultat global en dehors du total général du sel.

Le contrôle du document et l'estimation du nombre des mineurs de 5 ans (voir ci-dessous) conduisent aux valeurs probables suivantes.

Nombre de « feux » : 267

Présents 

Hommes Femmes Domestiques
de sexe inconnu
Majeurs
non consignés
Total des majeurs Mineurs
estimés
Total général
490 508 4 45 1047 147 1194

7 hommes et 7 femmes sont à Fontcouverte à temps partiel mais supérieur ou égal à 6 mois. Ils sont considérés comme présents.

Nombre moyen de personnes par « feu » : 4,5

Identification dans l'état civil des personnes consignées

La consigne se prète très mal à l'identification des personnes qui sont la plupart du temps définies par leurs seuls prénoms et sans leurs liens de parenté exacte avec le chef. Nous avons cependant réalisé une identification des personnes dans l'état civil à partir des informations de la consigne. Puis, nous avons tenté de nous aider du recensement réalisé quelques mois plus tard ce qui nous a permis d'améliorer le nombres des personnes identifiées mais il reste bien des ambiguïtés qui n'ont pu être levées, en particulier pour des personnes isolées. Nous donnons donc les résultats des deux identifications.

Dans la première, auraient alors été identifiées 844 personnes sur les 1 006 présentes citées dans la consigne. Ceci conduit à un taux d'identification relativement faible de 84 %. Dans la seconde, l'identification porte sur 938 personnes et donne un taux de 93 % voisin de celui acquis avec un recensement. On confirme ainsi la difficulté d'identification sur les seuls prénoms ; des corrections ont d'ailleurs été apportées dans la structuration de la population sur certaines personnes mal identifiées par leur prenom dans des cas d'homonymie dans un « feu ».

Estimation du nombre des mineurs de 5 ans

La consigne ne donne que le nombre des majeurs de 5 ans.

L'estimation du nombre des mineurs de 5 ans donne 75 garçons et 72 filles soit, au total, 147 mineurs. Ces nombres tiennent compte des naissances données par l'état civil de Fontcouverte dans les 5 ans précédant la date de la consigne ainsi que de toutes les informations concernant ces enfants permettant d'assurer qu'ils vivent bien à Fontcouverte en fin 1733. Tous ces enfants sont considérés comme présents.

Estimation des enfants sous-enregistrés agés de 5 à 9 ans

La même estimation des enfants âgés de 5 à 10 ans a été faite que pour les consignes du sel précédentes suite à la constatation d'un net déficit d'enregistrement des enfants de cette tranche d'âge.

La comparaison des enfants qui seraient agés de 5 à 9 ans révolus donnés par la structuration de la population à ceux qui auraient ces âges (calculés par la structuration de la population) mentionnés dans la consigne fait apparaître un manque de 45 enfants. Ce nombre est très voisin de celui rencontré dans la même analyse des consignes voisines.

Proportion des mineurs de 5 ans dans la population totale

La proportion qui peut être calculée à partir des 147 mineurs s'élève à 13,0 %, ordre de grandeur voisin de celui admis généralement en Maurienne pour l'époque et traduisant une forte vitalité de la population.

Domesticité

La consigne mentionne 29 personnes de service à Fontcouverte, en fait probablement 25. Par contre, toutes les personnes en service hors Fontcouverte ne sont pas précisées étant consignées dans la paroisse où elles se trouvent.

Parmi ces 29 personnes, 8 sont réputées servantes, 8 sont des valets et 13 sont déclarées domestiques (3 hommes, 6 femmes et 4 de sexe indéterminé).

Un valet et une servante (la nièce du curé originaire de Chatel) ne sont pas de Foncouverte de façon certaine. Pour les autres, les noms, quand ils sont précisés, et les prénoms sont assez caractéristiques de Fontcouverte. Ainsi, le recrutement des personnes de service serait quasi totalement local.

Réparties dans 20 « feux », les personnes de service ne dépassent qu'exceptionnellement le nombre de un par « feu ». On trouve 4 domestiques (2 hommes et 2 femmes) chez Maître Jean Baptiste Anselme, 4 autres dont le sexe n'est pas précisé chez Jean Collet, 3 domestiques féminines dans le « feu » de Claude Chabert.

Il est difficile de donner une justification à cette domesticité. On comprend la servante et le valet du curé Jean Pierre Didier puisqu'il a 4 vaches ; il en est de même pour les 4 domestiques de Jean Baptiste Anselme vivant seul ainsi que le valet d'Antoine Dompnier, personnalités toutes deux âgées de 68 ans, à qui la fonction de notaire donne une certaine aisance. Quant à Jean Collet, il pourrait justifier la présence de ses 4 domestique par le troupeau important qu'il possède. Pour le reste, on trouve des valets avec quelques veuves ou des servantes avec des veufs ou des célibataires mais ce n'est pas le cas général. Il suffirait pour employer un domestique que l'âge ou une infirmité nécessite une aide, voire qu'il s'agisse d'une action charitable cachée sous les termes de la domesticité.

Pyramide des âges

En l'absence de toute mention d'âge dans la consigne, la pyramide des âge ne peut être établie qu'à partir des personnes identifiées de façon à pouvoir calculer leur âge à partir de leur date de naissance. Cette contrainte limite le nombre des personnes accessibles bien que nous ayons tiré tout le profit possible de la structuration de la population.

Une première élaboration de pyramide peut être faite sur la base des personnes identifiées à partir des seules informations de la consigne et de la structuration de la population qui procure les âges. L'absence d'information sur les liens de parenté unissant les membres d'un « feu » à son chef limite fortement l'identification des personnes et la rend parfois aléatoire. 16 % de la population présente dans la consigne échappent ainsi à la pyramide. Une étude plus approfondie aurait probablement amélioré quelque peu le résultat mais sans changement significatif.

La consigne mentionne par erreur 4 mineurs de 5 ans (2 proches de leurs 5 ans révolus mais 2 âgés de 2 ans et demis seulement).

Une seconde pyramide est établie à partir d'une identification des personnes s'appuyant sur les informations relativement précises données par le recensement de 1734 concernant les personnes présentes dans la consigne. 7 % de la population échappent encore à la pyramide.

Concernant la tranche 5 - 10 ans, il est évident qu'un certain nombre d'individus sont manquants, trace d'un sous-enregistrement des enfants de cette tranche, en particulier des enfants de guere plus de 5 ans qui échappent ainsi à l'impôt.

Une troisième pyramide est réalisée en complétant la précédente des effectifs des classes 0 -  5 ans obtenus à partir de leur estimation (147 enfants) et 5 -  10 ans issus de l'analyse des enfants manquant dans cette tranche d'âge (45 enfants).

La pyramide possède enfin une forme classique. A noter le déficit important des hommes entre 15 et 45 ans et celui plus faible des femmes entre 20 et 35, marque de l'émigration des adolescents et des jeunes adultes. On estimerait alors ce déficit à 70 hommes et 35 femmes, valeurs nettement plus élevées que celles constatées au recensement de 1734. Il faut alors se rappeler que 29 personnes sont en service et non identifiables dans la consigne (nombre d'entre elles peuvent servir à Fontcouverte) et que le recensement peut être abusif en ce qui concerne les présents réels.

Richesse et pauvreté

La consigne mentionne, suivant ses conventions administratives, 13 « feux » de pauvres dont 3 sont également mendiants. Compte tenu des effectifs de ces feux, 34 paroissiens sont pauvres et 9 sont pauvres et mendiants.

L'analyse de la « richesse » que nous pouvons faire porte sur le bétail d'hiver (excluant veaux, agneaux et chevreaux d'ailleurs non consignés). Seul un certain nombre de génisses sont conservées. Les vaches à l'hiverne ne constituent pas un capital mais au moins un revenu. Chaque type de bétail est pris en compte avec son coefficient spécifique. En ce qui concerne le nombre de personnes dans les « feux », il n'est pas tenu compte des 45 majeurs (essentiellement des jeunes) non consignés.

Les TRI des 267 « feux » de Fontcouverte s’étagent de 0 à 34. Deux « feux » ayant des TRI de 19 et 34 ne sont pas présentés dans le graphique ; ils correspondent aux cas très particuliers de troupeaux de volume ordinaire tenus par une ou deux personnes seulement.

Globalement, le nombre de « feux » décroit avec le TRI. 72 % d'entre eux ont un TRI compris entre 1 et 7, 6 % seulement ont un TRI supérieur à 8. A l'opposé, 9 % ont un TRI inférieur à 1 ce qui va dans le sens du nombre important de pauvres donné par le secrétaire.

La répartition des « feux » par niveaux de richesses reproduit, naturellement, le graphique précédents.

Un gros tiers (38 %) de la population est dans la misère dont la moitié même dans la misère totale.

Un peu plus de la moitié (56 %) vit dans la pauvreté.

8 % dépassent la pauvreté et la précarité pour atteindre très rarement l'aisance et la richesse, état qui est d'ailleurs plutôt un artefact de calcul qu'une réalité économique.

On peut encore s'intéresser aux personnes et non plus aux « feux ».

Dans le cas de la consigne du sel de 1734, la répartition des personnes est voisine de celle des « feux ». 30 % de la population sont dans la misère, 64 % sont pauvres et 6 % sont dans l'aisance et la richesse. On en déduit que les « feux » pauvres du milieu de l'échiquier social sont aussi les plus peuplées, les « familles » miséreuses et les mieux loties le sont moins, ces dernières ne correspondant pas à une réelle richesse mais plutôt à un capital souvent ordinaire partagé par peu de monde.

Avec nos critères actuels, l'idée que l'on peut se faire de la vie à Fontcouverte est bien sombre.

Structure des familles

Du fait de la mauvaise qualité des informations nécessaires, la détermination de la structure des familles n'a pas été réalisée. On peut penser qu'elle ne s'écarte pas de celle du recensement de 1734.

Le bétail

Il s'agit du bétail tenu en hiver. Parmi les nouveaux-nés de l'année seules les genisses probablement conservées pour compléter le troupeau de l'année suivante sont consignées.

Les différentes bêtes

Parmi les vaches, sont distinguées les vaches tenues toute l'année, et donc probablement propriété du « feu », des vaches dites « à l'hiverne » en pension durant la mauvaise saison seulement.

Les chèvres seules étant très rares (seul le « feu » 112, ne possède que 5 chèvres) sont regroupées dans la rubrique chèvres et brebis.

L'activité pastorale est principalement l'élevage des ovins et caprins soit pratiquement plus de 70 % des têtes de bétail. Les brebis sont largement prépondérentes, soit élevées seules pour la moitié des têtes d'ovins, soit simultanément avec les chèvres dans l'autre moitié.

Concernant les bovins qui représentent près de 30 % du bétail, les génisses paraissent particulièrement abondantes (probablement plus que ne l'exige le simple renouvellement du troupeau des vaches). En ce qui concerne les vaches, 20 % d'entre elles ne sont tenues qu'à l'hiverne.

Les 98 vaches à l'hiverne ont une répartition dans les diverses « feux » très particulière.

Le graphique ci-contre donne le nombre total VHT de vaches à l'hiverne dans les « feux » possédant VP vaches en propriété et hébergeant VH vaches à l'hyverne. Par exemple, 36 vaches à l'hiverne se trouvent dans des « feux » ne possédant aucune vache en propriété mais hébergeant 2 vaches en hiver. Ainsi, plus globalement, 75 % des vaches à l'hiverne sont rencontrés dans des « feux » ne possédant aucune vache en propriété, 12 % dans des « feux » possédant une vache, 9 % dans des « feux » à 2 vaches en propriété. Aucun « feu » n'héberge plus de 4 vaches à l'hiverne.

Le rapport du nombre de vaches à l'hiverne à celui des vaches en propriété s'elève à 0,24, valeur en forte baisse par rapport à 1726. On ne constate donc qu'une vache à l'hiverne pour quatre en propriété sur l'ensemble de la paroisse.

Seuls 64 « feux » de Fontcouverte sont concernés par l'activité d'hivernage soit seulement un quart d'entre eux.

On peut ainsi s'intéresser au nombre de « feux » ayant VP vaches en propriété et VH vaches à l'hiverne. Le graphique ci-contre se déduit logiquement du précédent en divisant le nombre total des vaches à l'hiverne d'un groupe VP - VH par le nombre VH de ce groupe. Il montre très nettement que ce sont les « feux » relativement démunis en bovins (mais ils peuvent posséder quelques brebis), qui hébergent prioritairement des vaches à l'hyverne : 69 % des « feux » hébergeant des vaches en hiver n'en ont pas le reste de l'année, 17 % n'en ont qu'une.

Le nombre de vaches en décembre 1733 (404) étant pratiquement égal à celui de juin 1734 (401), on peut penser que les vaches à l'hiverne sont d'origine externe à la paroisse. On n'en connait pas la provenance ni les conditions exactes de gardiennage mais, quoiqu'il en soit, les vaches à l'hyverne doivent être un appoint précieux pour les « feux » très modestes disposant d'un peu de place dans leur étable et d'un peu de foin. Le revenu qui en est tiré n'est pas négligeable : le lait et les fromages pendant les deux tiers de l'année, sans compter le veau né dans l'hiver.

Plus des trois quarts des « feux » ont l'habitude d'élever simultanément ovins, caprins et bovins. 1 % des « feux » n'a que des brebis et/ou chèvres et 9 % n'ont que des bovins. Cependant, 11 % des « feux » ne possèdent aucun bétail.

On note enfin l'absence de porcs dans la consigne. Rappelons que les équins qui pourtant existent bien ne sont pas consignés.

La taille des troupeaux

La taille des troupeaux s'étend de 1 à un peu plus de 40 têtes. Cependant, les trois quarts des bêtes se trouvent dans des troupeaux de 5 à 20 têtes et 6 % font partie des troupeaux de moins de 5 bêtes. Malgré leur taille les gros troupeaux de plus de 35 bêtes ne représentent que 7 % du cheptel.

Quelle que soit la taille du troupeau, les ovins et caprins constituent les trois quarts du bétail. Seuls se particularisent les plus petits troupeaux qui sont constitués d'autant de vaches que d'ovins ou caprins.