Qui sont les femmes n'apparaissant pas dans la consigne du sel de 1726 mais consignées dans celle de 1727 ?
Un déficit de 30 à 40 femmes apparaît dans la consigne du sel de 1726 par rapport aux effectifs correspondants des consignes de 1722 et 1727 alors qu'aucune anomalie notable ne se manifeste pour les hommes.
Nous avons alors recherché quelles sont les femmes qui n'apparaissent pas en 1726 mais le font en 1727 en utilisant la structuration de la population. Nous en avons trouvé 46.
3 ont entre 1 et 4 ans révolus qui ne devraient pas apparaitre en 1726,
3 ont 4 ans révolus et, logiquement, n'apparaisent pas en 1726 mais seulement en 1727,
2 ont 5 et 6 ans, il s'agit alors du manque de consignation en fin 1725 de jeunes enfants, guère plus agés que de 5 ans et qui n'apparaissent qu'en 1727 seulement,
38 ont entre 7 et 67 ans, ce sont elles qui nous intéressent :
la majorité d'entre elles sont des célibataires probablement en service hors Fontcouverte (certaines pourraient avoir quitté la paroisse suite au décès d'un de leurs parents),
6 sont des veuves qui auraient émigré après la mort de leur époux, certaines s'étant remariées en dehors de Fontcouverte,
5 ne sont pas consignées fin 1725, ni leur famille ; elles auraient momentanément quitté Fontcouverte à moins que le secrétaire ait oublié de consigner quelques feux complets,
enfin, 1 femme est consignée par erreur sous un prénom masculin ce qui augmente le nombre des femmes de 1 et réduit celui des hommes d'autant.
Globalement, il apparait que seulement 35 femmes environ n'auraient pas été consignées fin 1725, 7 restant dans un état incertain entre présence et absence.
Ainsi, la comparaison entre les consignes du sel de 1726 et 1727 n'est pas en mesure de préciser la raison justifiant le manque des femmes en fin 1725. Elle a, au moins, l'avantage de nous instruire sur le devenir des femmes à l'époque. On peut, en particulier, noter :
l'éclatement des familles à l'occasion du décès d'un des parents ou lors d'années peut-être difficiles, des retours quelques années plus tard restant cependant possibles,
le nombre important des filles absentes entre 7 et 30 ans qu'on peut penser en service peut-être à Fontcouverte mais aussi dans d'autres paroisses dont très probablement Saint-Jean-de-Maurienne.
On ne peut que regréter les doutes à craindre du fait de l'absence de certaines informations dans les consignes du sel, en particulier le nom des servantes, ainsi que le manque de rigueur possible du secrétaire dans la liste des feux et leur contenu, lacunes qui limitent largement toute étude quantitative certaine.
Un exemple parmi bien d'autres : celui de Michelle Chaudet entre 1722 et 1727.
Noter au passage qu'en 1726 la sœur Jeanne de Michelle semble être devenue un Jean. Et on s'étonne qu'il manque des femmes en 1726 !