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Les villages de Fontcouverte et leurs habitants
A l'évidence, la population actuelle de Fontcouverte est dispersée en de nombreux hameaux (appellés autrefois « villages »). On est tenté de penser que cette strucure d'habitats n'est que l'héritage du passé.
Les archives de la cure ne sont pas très riches pour nous assurer de cette hypothèse au cours des siècles. Cependant, les secrétaires des dénombrements ont parfois l'idée (ou reçu l'ordre) de préciser dans quels villages se situent les regroupements familiaux énumérés.
Ces documents favorables se situent dans deux époques distantes dans le temps mais ne remontant pas au delà du XVIIIe siècle : des consignes du sel vers 1730 et de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les recensements français du dernier quart du XIXe siècle. Autant les derniers sont relativement précis, distinguant la grande majorité des villages, autant les premiers ont tendance à regouper les plus petits villages avec leurs voisins plus importants (ces réunions sont d'ailleurs variables suivant les documents).
Dans tous les cas, il est possible d'acquérir une estimation de la répartition approximative de la population sur les différentes zones du territoire de Fontcouverte.
Sur les cartes suivantes, les cercles orange ont une surface proportionnelle à la population de chaque village. Le trait bleu représente le torrent du Merderet qui coupe le terroir en deux parties assez distinctes.
En glissant la souris au centre de chaque cercle il apparait sur la carte le nom du village, le nombre de ses regroupements familiaux (appelés familles jusqu'en 1789, familles et/ou ménages ensuite) ainsi que sa population.
Les trois cartes proposées sont issues de consignes du sel et sont relatives à une période pendant laquelle la population subit une petite réduction, au voisinage de 1 200 habitants, par rapport à son volume pouvant atteindre 1 300. Cette réduction ne peut être attribuée à des villages particuliers du fait des regroupements réalisés par le secrétaire des consignes.
| 1729 | Manifestement le village le plus important est celui de la Rochette avec environ 18 % de la population totale. Mais il regroupe quelques petits villages à sa proximité (Vers le Rieux, Pré sous Marin...) Viendrait ensuite Charvin avec à peine moins de 18 % mais, là aussi, le secrétaire regroupe pratiquement tous les villages situé au sud du Merderet dont certains ont une population importante, en particulier Combérard, la Brévière, les Roseys et à moindre titre La Roche Charvin. Le Village de l'Eglise apparaît nettement plus réduit, soit à peine plus que 10 % de la population mais il est entouré de nombreux satellites plus ou moins éloignés et volumineux comme les Enversets, Maison Blanche, les Lamberts... Globalement, les trois quarts des Fontcouvertins vivraient dans les nombreux villages situés sur les pentes montant régulièrement, au nord du Merderet, depuis l'Arvan jusqu'à la base des alpages de la Toussuire vers 1 400 mètres d'altitude. La région située au sud du Merderet, dont les surfaces cultivables ou en prés sont réduites par la topographie plus favorable aux forêts... et aux falaises, ne pourrait profiter qu'à moins d'un quart de la population de la paroisse. Avec les imprécisions dûs aux regroupements, on peut admettre que la répartitions de la population n'a pas fondamentalement évolué de 1729 à 1789. |
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| 1759 | |
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| 1789 | |
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Les trois cartes suivantes sont tirées des recensements français du dernier quart du XIXe siècle. Elles sont proches dans le temps mais révellent les changements auxquels la commune de Fontcouverte est soumise quand la population amorce sa forte régression. Elles ont de plus l'avantage de détailler avec précision les différents hameaux, même les très petits, voire les maisons isolées.
Malgré l'accroissement de population entre 1789 et 1876 et les différences importantes dans les regroupements des hameaux, la répartion des Fontcouvertins sur leurs terres n'a que très peu évolué. En 1876, les divers hameaux sont nettement mieux différenciés, en particulier au sud du Merderet. La Rochette et ses voisins satellites restent l'ensemble le plus important représentant toujours 18 % de la population totale. Le Chef lieu (ex Village de l'Eglise) rassemble toujours 12 % de la population. L'ensemble de la région située au nord du Merderet capitalise encore 80 % des citoyens. Contrairement à 1876, le village de Charvin, avec ses 64 habitants, est inventorié séparément en 1789. La population totale au sud du Merderet reste globalement au voisinage de 18 %. En 1886, la population globale perd 65 habitants par rapport à 1876. Mais la principale nouveauté est l'accroissement du nombre des petits hameaux détaillés par le secrétaire. Aux approximations près auquelles nous sommes condamnés par les variations de regroupements, la situation n'évolue que peu par rapport à 1876. La Rochette perdrait un peu de son importance alors que le Chef Lieu ferait le contraire. La proportion des habitants de la région au nord du Merderet augmenterait très faiblement à 83 %. Au sud du torrent, la proportion de la population n'est plus que de 17 %. En 1896, Fontcouverte perd 90 citoyens et 22 de ses maisons par rapport à 1886. Avec un grand détail des regroupements des maisons, la situation globale reste voisine de celle de 1886. La Rochette demeure le hameau le plus volumineux avec 15 % de la population totale et même 18 % si on lui rajoute les hameaux de Vers le Rieux et de Pré sous Marin comme autrefois. Au contraire, le Chef Lieu croitrait légèrement à 13 %. La population au nord du Merderet représenterait 82 % de la population totale tandis que celle du sud du Merderet serait de 18 %. Globalement, entre 1876 et 1896, malgré la réduction de sa population de 12 % et de 11 % du nombre de ses maisons, la commune ne voit pas la répartition de ses habitants se transformer radicalement. Peut-on tout au plus noter un certain abandon dans la zone située au sud du Merderet. En fait, les modifications apparaîtront plus tard, en particulier du fait de la Grande Guerre. |
1876 |
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| 1886 | |
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| 1896 | |
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Voici, enfin, les différents hameaux de Fontcouverte à la fin du XIXe siècle, tels que donnés de façon très détaillée dans le recensement de 1896, classés par ordre décroissant du nombre de leurs habitants.
Il permet de juger les importantes évolutions qui interviendront au cours du XXe siècle avec la disparition de nombreuses maisons, en particulier celles isolées devenues inaccessibles avec les moyens modernes de circulation, et de quelques hameaux réduits à des ruines perdues dans la végétation envahissante. La disparition de presque toute vie au sud du Merderet, malgré la construction de la route des Arves en fin du XIXe siècle, est sans doute le point le plus marquant.
Un détour par l'église de Charvin, hameau qui, actuellement, ressemble presque à un village fantôme du far West, nous permet de nous rappeler combien de Foncouvertins y sont disparus.