Fontcouverte
 

Dénombrement de la population de 1896

    

En l’absence d’archives à la mairie de la commune de Fontcouverte, nous avons exploité la version du recensement de 1896 disponible dans les Archives départementales de Savoie. Il s’agit du dernier des recensements quinquennaux disponibles avant la fin du XIXe siècle.

A en croire les naissances des personnes recensées et des décès de celles qui ne le sont pas, le recensement aurait eu lieu dans la deuxième quinzaine d'avril 1896 et a été publié par le maire Jean Covarel le 1er mai. Nous avons retenu la date du 15 avril 1896 pour le calcul des âges au moment du recensement.

Première page du recensement de 1896 avec ses consignes

Le document est sobre dans son formalisme mais sa première page porte les consignes précises sur les personnes à recenser et celles à exclure.

Aucune personne ne résidant pas à Fontcouverte n'est recensée. Cela conduit à une définition correcte de la population de fait.

Des consignes particulières concernant l'usage des diverses colonnes du document fourni par l'administration conduit à une rédaction très correcte.

Ces colonnes donnent :

Le terme de « ménage » est utilisé par le recensement pour le regroupement des personnes. Nous l'utilisons dans la suite.

Bonne qualité générale du document mais quelques doutes

L’état est globalement très bien renseigné permettant une bonne identification des personnes recensées.

On constate cependant un certain nombre d'anomalies, sans grandes conséquences dans la plupart des cas  : prénoms souvent différents de ceux de l'état civil (en particulier nombre de Séraphine du recensement sont des Joséphine voire des Célestine ou des Delphine à l'état civil... histoire de prénoms d'usage ?), découpage défectueux de certains « ménages », peut-être aussi des lacunes d'enregistrement de certains « ménages » constitués d'une seule personne.

La plus grande difficulté est rencontrée dans les incohérences constatées entre la liste nominative et le tableau récapitulatif final concernant les maisons et les « ménage » associés. Ceci est sans doute dû à un inventaire des maisons incluant celles désertées par leurs habitants, enregistrement particulier qui prendra une grande importance avec le dépeuplement de la commune, en particulier après la Grande Guerre.

Les maisons

La liste nominative donne 234 maisons auxquelles on doit en ajouter une, suite à une erreur du recenseur dans la maison 6 de la Brévière (à moins qu'il ne s'agisse que d'un « ménage » d'une seule personne) soit 235 maisons habitées. Le tableau récapitulatif donne 241 maisons. Le recenseur semble donc avoir compté, comme l’ont fait ses successeurs à partir du recensement de 1901, les maisons vides, soit probablement 6 (ou 5), mais sans préciser le nom des propriétaires.

Ces maisons se trouveraient :

Le hameau de La Roche Charvin (fusionné avec les Pâles dans le tableau récapitulatif) présenterait 2 maisons abandonnées (il n’en reste que 2 habitées jusqu’en 1926 puis une seule avant un accident mortel qui videra définitivement le hameau en 1929 mais s’ajoutera la maison cantonnière entre 1901 et 1906).

Inversement, la liste nominative donne 2 maisons de plus que le tableau récapitulatif à Charvin. S’agirait-il alors d’une erreur d’affectation à Charvin de 2 maisons récapitulées dans d’autres hameaux voisins ?

Les « ménages »

La liste nominative donne 249 « ménages » auxquels on doit ajouter celui nom différencié d’une femme seule à la Brévière (maison 6) soit 250 « ménages ». Le tableau récapitulatif présente de son côté 251 « ménages ».

On retrouve l’absence de relevé de 2 « ménages » à Charvin constitués de 2 personnes mais également l’excès d’un « ménage » d’une personne au Suel dans le tableau récapitulatif (probablement une erreur du recenseur).

Les personnes

Tant la liste nominative que le tableau récapitulatif donnent 1 176 habitants résidents. C’est presque un hasard !

Résultats globaux

Malgré les imprécisions mentionnées ci-dessus nous retenons les valeurs suivantes (les valeurs entre parenthèses sont des valeurs probables) :

Nombre de maisons :

Nombre de « ménages » : 251

Population

Hommes Femmes Total
530 646 1176 (1179)

Fontcouverte aurait donc perdu 90 citoyens en une décennie.

Nombre moyen de personnes par « ménage » : 4,7

Identification dans l’état civil des personnes recensées

La bonne qualité des informations, tant celle des registres d’état civil au XIXe siècle que celle du recensement avec la mention relativement exacte des âges, permet une identification quasi totale des personnes recensées.

Des informations complémentaires peuvent être acquises dans d'autres sources que nous avons pu consulter. A titre d'exemple, les deux frères Chabert cités dans le recensement (Charles Clément et Eugène Albert) ne se trouvent pas dans l'état civil de Fontcouverte et sont donc nés hors de la commune. Le registre de l'Etat des âmes précise les circonstances de leur mort lors de la guerre 1914 - 1918.

Le site « Mémoire des hommes » précise alors leurs date et lieu de naissance à Saint-Jean-de-Maurienne et les circonstances exactes de leur mort.

On doit cependant noter deux causes principales de difficultés :

17 personnes n'ont pu être identifiées soit 1,4 % de la population totale. Parmi elles, on trouve celles qui n'ont laissé aucune trace d'état civil dans la commune :

99,2 % des personnes identifiables ont donc été identifiées. C'est, sans mérite particulier, notre reccord !

Contrôle des âges

La corrélation entre les âges déductibles de l’état civil et ceux donnés par le recensement est étroite : en cette fin de XIXe siècle, les personnes connaissent leur âge avec une bonne précision.

80 % des écarts pris en valeur absolue sont inférieurs à 1 an, 94 % sont inférieurs à 2 ans.

La prédominance nette des écarts positifs proviendrait de l'usage normal des âges révolus dans le recensement alors que le calcul donne des âges exacts.

Les écarts supérieurs en valeur absolue à 4 ans ont, pour leur plus grande majorité, une origine dans des erreurs de retranscription du recenseur.

Dans le détail et concernant les âges les plus faibles, le graphique des âges réels en fonction des âges du recensement confirme l’imprécision de ± 1 à 2 ans. On peut donc s'attendre à obtenir un nombre inexact d'enfants par année d'âge à partir du recensement.

Les âges des enfants de moins de 1 an apparaissent logiquement alignés sur la bissectrice des axes ; ils correspondent aux âges exprimés en mois dans le recensement (ils semblent d'ailleurs systématiquement sous-évalués étant exprimés en mois révolus par le recenseur).

Proportion des mineurs de 5 ans dans la population totale

La distinction des mineurs de 5 ans ne présente plus d'intérêt du point de vue fiscal. Elle est faite cependant pour contrôler le volume de cette tranche de la population et pour pousuivre dans le temps la connaissance de cette proportion utile dans les dénombrements antérieurs.

Le recensement donne 107 enfants de moins de 5 ans, avec quelques erreurs possibles du fait de l’imprécision des âges dans le recensement.

La structuration de la population donne 110 enfants nés dans les 5 ans précédant le recensement. Parmis eux :

On peut donc admettre le nombre de 106 enfants de moins de 5 ans en 1896 et une valeur de 9,0 % pour la proportion des enfants de moins de 5 ans dans la population totale, valeur la plus basse rencontrée dans toute l'histoire de Fontcouverte et signe d'une population vieillissante.

Pyramide des âges




La pyramide est établie à partir des âges donnés par l'état civil et la structuration de la population complétés par ceux donnés par le recensement pour les très rares personnes non identifiées dans ce document (0,8 %).

On constate une répartition s'écartant fortement de la forme pyramidale classique des populations traditionnelles anciennes et se rapprochant du type dit « cylindrique », structure dans laquelle les nombres d'individus par tranches d'âge tendent à ne plus dépendre de l'âge.

Les nouveautés les plus significatives sont donc les suivantes :

Ces particularités sont à mettre directement en relation avec :

Ces causes conduisent à une réduction du nombre de naissances annuelles de 50 en 1800 à 30 seulement en 1900.

Dans le grand slolom du temps, Fontcouverte vient de franchir la porte du XXe siècle !

Pauvreté et état sanitaire déclarés dans le recensement

Le recensement de 1896 est pratiquement muet sur ces sujets. On note, tout au plus, 3 pesonnes déclarées « indigentes et recueillies » :

dont deux étaient déclarées idiotes au recensement de 1876.

Aucun lien de parenté étroit n'apparaît entre recueillies et accueillants.

Répartition des maisons, des « ménages » et de la population dans les hameaux

La population de 1 176 habitants s'établit en 251 « ménages » dans 237 maisons différentes ce qui traduit une nette décroissance du peuplement et des implantations à Fontcouverte.

Sur la carte ci-contre les cercles orange ont une surface proportionnelle à la population de chaque hameau (les hameaux de moins de 10 habitants sont représentés avec une surface accrue pour les rendre visibles).

En glissant la souris au centre de chaque cercle il apparait sur la carte le nom du hameau, le nombre de ses maisons, celui de ses « ménages » ainsi que la population.

Le recensement de 1896 donne une répartition très détaillée de la population dans les divers hameaux.

On en note pas moins de 41 depuis celui de La Rochette, le plus volumineux, jusqu'aux nombreux hameaux n'abritant en fait qu'une seule maison. Il est ainsi possible de bien connaitre l'ensemble des hameaux qui ont sans doute constitué Fontcouverte depuis le XVIe siècle et probablement avant. Une petite analyse les listant tous s'impose.

Les voici classés par ordre décroissant de leur population.

Les regroupements des hameaux par taille donnent la répartition suivante.

Population 100 et plus 50 - 99 20 - 49 10 - 19 Moins de 10 Totaux
Nombre de hameaux 2 6 7 13 13 41
Nombre de hameaux (%) 5 14 17 32 32 100
Nombre d'habitants 324 405 220 161 66 1176
Nombre d'habitants (%) 28 34 19 14 5 100

Les hameaux de La Rochette et du Chef Lieu se particularisent avec leur population respective de 182 et 142 habitants. Ils rassemblent à eux seuls 28 % de la population.

Ensuite, viennent, en ordre décroissant, les 6 gros regroupements (soit 14 % des hameaux) des Anselmes, La Bise, l'Alpettaz, Le Villard, Pierrepin et Charvin avec leurs habitants au nombre variant de 82 à 56. Ils représentent 34 % de la population de Fontcouverte. Charvin sensu stricto, avec 56 habitants, malgré son érection en paroisse en 1895 et un incendie en 1887, n'est ainsi pas très peuplé quand on l'isole de ses voisins comme La Brévière et Combérard.

Puis 7 hameaux répartis sur tout le territoire de la commune dépassent 20 habitants, en particulier La Brévière et Combérard. On y trouve aussi Les Roseys dessus avec ses 31 habitants bien isolés sous Villarembert mais qui doit son classement à seulement 3 familles très volumineuses.

13 hameaux de 2 à 4 maisons nous sont généralement connus dans d'autres dénombrements bien qu'ils ne retiennent que moins de 20 personnes. Se particularise La Curiaz avec une maison unique qui abrite à elle seule 10 personnes.

Mais la nouveauté du recensement est la mension de 13 hameaux qui sont généralement regroupés avec leurs voisins plus développés dans la plupart des dénombrements. Ne comprenant que moins de 10 personnes, ils sont constitués d'une seule maison sauf La Crousaz et Maison Blanche qui en ont deux.

Plus globalement, le recensement permet une estimation précise de la répartition géographique de la population de Fontcouverte en trois zones de superficies équivalentes.

Les alpages au dessus de la Toussuire à plus de 1 400 mètres d'altitude ne sont pas habités de façon permanente.

Le gros de la population, soit 81 %, s'étale sur le versant en pente vers l'Arvan situé au nord du Merderet sous les alpages de la Toussuire, là où les terres cultivables et les prairies sont les plus abondantes.

La population située au sud du Merderet dans une région fortement boisée ne retient que 19 % des habitants de Fontcouverte.

Cette répartition est très voisine de celle observée dans les dénombrements antérieurs.

Ainsi, la population de Fontcouverte apparait comme très dispersée malgré la position prépondérente du Chef Lieu et surtout de La Rochette. Il est clair que le développement démographique s'est fait au nord du Merderet, là où les pentes ne sont pas très fortes et le défrichement le plus facile et sans doute très ancien. Au sud du Merderet, la topographie est bien moins favorable avec de fortes pentes et des falaises, le tout largement boisé. Charvin a pu s'installé sur un relatif replat, les autres hameaux exploitant de petits défrichements très locaux.

Structure des « ménages »

Les relations qu’entretiennent entre eux les membres d’un groupe de Fontcouvertins mentionné dans le recensement conduisent à différents types de familles si les liens sont biologiques, aux ménages s'il apparait de plus des liens de simple cohabitation et aux maisonnées si plusieurs « ménages » habitent sous le même toit.

Les familles

Le recensement de 1896 donne des informations très précises et très généralement exactes sur les relations familiales entre personnes d'un même « ménage ».

Mais deux difficultés apparaissent dans l'usage de la typologie des familles définie par Peter Laslett :

Suivant la classification de Peter Laslett on distingue en 1896 les catégories suivantes :

  1. solitaires
  2. sans famille
  3. familles simples ou nucléaires
  4. familles élargies
  5. familles multiples
  6. indéterminés

Dans les lignes qui suivent, les petits logos affichés pour chaque type de famille ne sont qu'un exemple parmi bien d'autres configurations possibles.

Par ordre décroissant de fréquence on rencontre les types de familles suivants.

Les familles simples ou nucléaires (type 3)

Il s’agit de couples mariés avec le plus souvent leurs enfants.

Avec 48 % des familles et 46 % des personnes ces regroupements représentant moins de la moitié des familles mais c’est le type le plus répandu. Il est en proportion stable par rapport à 1886, voire 1876.

Dans les trois quarts des cas les deux époux du couple sont vivants (type 3a et 3b). La grande majorité d’entre eux (84 %) ont avec eux leurs enfants. Les autres (16 %) sont sans enfants et il s’agit alors

Cette dernière catégorie des couples sans enfants est relativement faible mais en nette augmentation par rapport à 1876 et 1886.

Globalement, on constate donc :

Les familles élargies (type 4)

Elles sont constituées d’une famille simple de type 3 ayant accueilli un ou plusieurs parents plus ou moins proches du père ou de la mère :

Avec 24 % du total des familles et 30 % des personnes, elles apparaissent en nombre élevé.

Ces extensions se font dans  :

L'abondance des familles élargies (en augmentation par rapport à 1886) et la proportion relativement importante des élargissements vers les frères et soeurs traduit de façon nette celle des célibataires (y compris les mères célibataires vivant avec des parents veufs ou des frères et sœurs non mariés).

Les familles multiples (type 5)

Ce sont des familles simples auquelles s'ajoute au moins un enfant marié avec femme et enfants.

Avec 11 % seulement des « ménages » et 17 % des personnes, les familles multiples représentent une part non négligeable des familles (inchangée par rapport 1876 mais en diminution par rapport à 1886). Cette proportion est due en partie à l'abondance de mères célibataires que nous avons rattaché à des familles qui auraient été de type 3 sans elles. Les enfants susceptibles de se marier sont bien, par contre, en régression.

66 % de ces familles sont du type 5b, la multiplicité s'y fait vers des enfants mariés (ou célibataires pour certaines mères) avec leurs propres enfants. 19 % correspondent à une co-résidence de plusieurs frères ou sœurs mariés. 15 % sont des familles simultanément affectées d'élargissements, parfois complexe, à d'autres apparentés.

Les « sans famille » (type 2)

Ils sont constitués de frères et sœurs non mariés (entre 1 et 5) et sans leurs parents dans 71 % des cas ou accompagnés d'autres membres célibataires de leur famille dans les 29 % restants.

Avec 10 % des « ménages » et 6 % des personnes, ils représentent une part non négligeable de la population, proportion en réduction par rapport à 1886 mais comparable à celle de 1876 et toujours en relation avec le nombre important des célibataires. 80 % d'entre eux sont exclusivement des sœurs et frères, 20 % ont d'autres membres familiaux avec eux. 6 groupes sur les 30 hébèrgent une ou deux personnes étrangères à la famille.

Les solitaires (type 1)

Ce groupe est constitué de personnes isolées. Il représente 8 % des familles et seulement 2 % des personnes.

Il s'agit pratiquement toujours de célibataires, 1 seul veuf étant recensé dans les 20 groupes en cause.

Dans la population de 1896, les points les plus marquants restent, d'une part, l'abondance du nombre des célibataires en âge de se marier ou plus âgés se retrouvant dans tous les type de familles, d'autre part, le nombre non négligeable des mères célibataires. Ceci conduit à une nette augmentation de la proportion des familles de type 4 au détriment de celles de type 3 qui n'atteingnent plus la proportion de 50 %.

Les ménages

Il s'agit de familles hébergeant une ou plusieurs personnes ne faisant pas partie de la famille : personnes « étrangères », personnel de service, enfants indigents recueuillis. Ces cas sont très rares : 3 personnes de service réparties dans 2 « ménages », 2 enfants recuieillis, un enfant en nourrice que nous ne prenons pas en compte dans la population de fait.

Les maisonnées

A un niveau supérieur de complexité on trouve 12 maisons habritant chacune deux ou trois « ménages » sous le même toit.

Ce nombre de cohabitations est relativement élevé, surtout à une époque où les maisons vides commencent à apparaitre. Ce sont des personnes souvent isolées qui ont tendance à se regrouper avec des familles ordinaires.

Ces co-résidences sont détaillées ci-dessous pour illustrer quelques traits fréquents à l'époque :

Au Chef Lieu, la maison 8 habrite 3 ménages : 2 sont constitués par deux sœurs Marie et Théotiste Bouttaz avec leurs époux et leurs enfants ; s'y joingnent un garde forestier Emile Laviron et sa femme originaires des Vosges qui sont couvertins pour 5 ans.

A la Rochette, c'est la maison 19 qui héberge Jean Baptiste Dominjon et sa famille ainsi que Bibiane Dominjon sa tante célibataire d'une part et sa belle sœur veuve Marie Covarel d'autre part.

Aux Lamberts, la maison 4 comprend d'un côté le garde champêtre Joseph Bonnel, de l'autre Alexandre, Angélique et Marie Baptiste Bonnel tous frères et sœurs et célibataires.

Un frère et une sœur se partagent la maison 2 du Tilleray : d'une part, Marie Françoise Pelissier, son époux maçon à Saint-Jean ainsi que sa mère, de l'autre son frère Jean Baptiste Pelissier, sa femme et ses quatre enfants.

Dans la maison 2 du Crey habitent Victorien Claraz, sa femme et ses 4 enfants célibataires âgés de 24 à 34 ans mais aussi Marie fille ainée de Victorien et mariée à Séraphin Truchet.

A la Bise, Maurice Panchairi originaire de Saint-Jean, sa femme et ses 3 enfants âgés de 17 à 26 ans partagent leur toit avec Jean Pierre Panchairi fils de Maurice et âgé de 27 ans, sa femme et 2 enfants. On y rencontre aussi le couple d'instituteurs Claude Berlioz et Marie Françoise Rappin.

La maison 3 des Adrets reçoit Pierre Antoine Vincent revenu à Fontcouverte après la mort de sa femme Marie Grand en 1882 avec ses 2 fils nés à Vienne (Isère) mais également Modeste Vincent sœur de Pierre Antoine avec sa fille naturelle et Marie Boisson indigente.

A Combérard dans la maison 4 vivent d'un côté Jean Gravier célibataire de 37 ans mais qui va se marier prochainement et de l'autre son frère François Gravier avec sa femme Rosalie Poingt et leur fille Marie Suzanne née à Albiez-le-Vieux.

A la Brévière :

A Charvin,

Au Plan d'Arvan, près du moulin,

Il est clair que ces maisonnées regroupent des personnes étroitement liées, frères et sœurs avec enfants souvent naturels ou sans, mères veuves... Si le recenseur n'avait pas fait sa liste en détaillant pareillement les « ménages » ceux-ci auraient été regroupés non dans des maisonnées mais dans des familles multiples (type 5) ou étendues (type 4) ou auraient constitué des frérèches de célibatiares (type 2). Ce fait expliquerait l'abondance des « ménages » comparativement aux anciens dénombrements. Il serait aussi la trace que les différents groupes ont tendance à vivre de façon plus indépendante, du moins au plan administratif.

Volume des « ménages »

Le volume moyen des « ménages » est de 4,7. Il apparaît en lente diminution par rapport à 1876 (4,9).

L’analyse plus précise de la fréquence des tailles des « ménages » montre que :

En tenant compte des types de familles, il apparaît clairement la présence importante des célibataires des « ménages » constitués d'une seule personne.

Cette présence est confirmé par la proportion très significative des fratries de célibataires des « ménages » à 2, 3, 4 voire 6 personnes.

De leur côté, les familles élargies prennent une place importante dans les famille de plus de 4 personnes, réduisant ainsi la part des familles simples.

On peut encore déterminer le nombre de personnes de la population vivant dans des « ménages » de taille donnée.

Le graphique se déduit simplement des graphiques précédents dans lesquels les effectifs sont pondérés par le nombre correspondant de personnes.

On constate que 71 % de la population vivent dans des « ménages » de 3 à 7 personnes, 7 % dans des « ménages » de moins de 3 personnes et 22 % dans des « ménages » de plus de 7.

Nombre d'enfants dans les familles simples (type 3)

L'analyse de la fréquence du nombre d'enfants par « ménages » n'est réalisée que pour les familles simples, les familles élargies et multiples étant plus complexes à interpréter dans la mesure où interviennent des enfants de plusieurs générations. Il ne s'agit donc que d'enfants célibataires.

Les enfants sont donc assez peu nombreux dans ces familles simples qui représentent à peine moins de la moitié du peuplement de Fontcouverte. Les familles simples à 2 voire 3 enfants tendent à représenter pratiquement la norme.

Les familles multiples feraient apparaître d'assez nombreux enfants célibataires plus âgés, frères et soeurs d'enfants mariés.