Fontcouverte
 

Les propriétaires et leurs propriétés
à Fontcouverte dans la tabelle de 1730

La tabelle générale du cadastre de Fontcouverte réalisée entre 1729 et 1738, soit en dix ans et deux rois, est le document a priori idéal pour connaitre comment et entre qui sont réparties les 10 262 parcelles de la paroisse vers 1730. Ce nombre est celui issu de la tabelle générale mais d'autres valeurs sont constatées dans les divers documents du cadastre (inventaire initial sur le terrain, modification de parcelles après contestation de Fontcouvertins, éclatement de parcelles après l'innondation de l'Arvan en 1733...)

Il s’agit d’extraire de la tabelle générale les informations permettant de réaliser la liste des propriétaires et de déterminer leurs propriétés c'est‑à‑dire la liste des parcelles qui leur reviennent.

Le propriétaire

Il est précisé par son nom. Dans les meilleurs cas, ce nom permet d’identifier sa personne physique parmi les Fontcouvertins que nous connaissons vivants en 1730 grâce à la structuration de la population. Les parcelles de sa propriété sont listées avec leurs numéros dans la mappe.

Voici comment se présente la tabelle dans un cas particulièrement simple à comprendre.

La plus simple des propriétés : un seul propriétaire, une seule parcelle.
Mais trois Sébastien Bonnivard comme propriétaires possibles à Fontcouverte en 1730 !

Le nom du propriétaire est Bonnivard Sébastien dont la propriété est exceptionnellement réduite puisqu’elle ne comprend que la parcelle 9273. Malgré ces indications claires, il nous est cependant impossible de savoir qui est ce Sébastien puisque, en l’absence de précisions sur l’identité du propriétaire, nous ne pouvons le reconnaitre parmi les trois Sébastien Bonnivard que nous connaissons dans la paroisse vivant en 1730.

La question serait simple à résoudre si la tabelle était précise. C’est malheureusement loin d’être toujours le cas.

En réalité, d’importantes difficultés apparaissent du fait de la transcription souvent très défectueuse des noms des propriétaires entre les indicateurs de la paroisse, ce qu’en comprend le géomètre et ce qu’en interprète le personnel de Chambéry chargé de la rédaction de la tabelle. Nous tentons de remédier à ce problème en ayant recours à tous les documents que nous connaissons à l’époque de 1730 : structuration de la population, recensement de 1734 et consignes de la consigne du sel de 1734, actes notariés archivés à l’époque du cadastre.

Les parcelles de la propriété d'Antoine Dompnier en 1730
 

La notion de propriété

Elle est moins simple qu’on l’imagine au premier abord : une liste de parcelles appartenant à un propriétaire unique. Il faut tenir compte en particulier d’héritages antérieurs restés en indivisions diverses donnant autant de propriétés distinctes et mettant en scène plusieurs propriétaires indivis.

Si toutes les difficultés ont pu être résolues, on est en mesure d’établir simplement une carte comme celle ci‑contre d’une propriété grâce aux bases de données déduites de la tabelle et de la mappe.

Un bilan incertain

On doit admettre, comparativement à d’autres sources, que la pauvreté des informations de la tabelle caractérisant les personnes est regrettable. Ce point nous a nettement déçu tant le cadastre de 1730 a autrefois été loué par la bibliographie. En fait, les Fontcouvertins se reconnaissent‑ils dans la tabelle ? A l’évidence pas totalement. Il suffit pour s’en convaincre de constater les nombreuses contestations qu’ils ont formulées lors d’un contrôle des documents préparatoires à la tabelle générale, contestations rapportées dans l’état des griefs et oppositions de 1732. Quant aux notaires, ils ont gardé longtemps après 1738 leurs vieilles habitudes pour définir les parcelles dans leurs actes évitant tout recours aux numéros du cadastre.

Au terme de notre étude de la tabelle générale, nous devons reconnaitre l’immense travail fait pour la cadastration tant à Fontcouverte qu’à Chambéry avec les moyens de l’époque. Nous restons cependant prudents sur l’emploi des informations nominatives portées dans la tabelle.

Au moins peut‑on :