Les propriétaires dans la tabelle de 1730
Le propriétaire de parcelles dans la tabelle de 1730 est pour nous la personne physique ou morale que nous appelons propriétaire « principal » citée en tête d'un groupement de parcelles constituant une propriété. Son nom est généralement écrit en caractères de grande taille même s’il est suivi d’autres personnes en indivision avec lui. Il est ainsi facile, en principe, de repérer les propriétés et leur propriétaire « principal ».
Sur cette constatation, nous aurions noté 799
propriétaires. Mais, du fait de la logique d'enregistrement des
propriétés, d’ambigüités ou d’erreurs de la tabelle,
ce nombre est certainement surfait si l’on compte définir des personnes
physiquement distinctes. Un même propriétaire dont le nom est
orthographié de diverses manières peut constituer autant de
propriétaires
dans la liste alphabétique des propriétaires de la tabelle. Certains
posséderaient une ou deux propriétés en plus de la leur propre (par
exemple des propriétés en indivision avec des enfants puis avec des
consorts ce qui se rencontre plusieurs fois dans la tabelle). Nous
estimons qu'environ 160 propriétés sont détenues par des propriétaires
à multiples propriétés. On pourrait alors estimer qu'environ plus de
50
propriétaires sont dans ce cas à posséder au moins une propriété en
plus
de la leur propre.
Les noms des personnes sont la plupart du temps facilement lisibles mais parfois très largement corrompus. Si on reconnait en particulier de nombreux patronymes bien connus à Fontcouverte en 1730, on note cependant des noms qui nous sont étrangers correspondant :
Les qualités particulières des propriétaires physiques ne sont transcrites que pour les « nobles », les ecclésiastiques notés « Révérend » pour leurs propriétés privées et, bien sûr, le notaire.
Les difficultés d’identification des personnes sont ainsi souvent insurmontables ou peuvent conduire à des identifications erronées. En opposition à ce qui est parfois dit, l’usage des documents du cadastre de Fontcouverte à des fins généalogiques est particulièrement inefficace et généralement bien dangereux.
Nous avons ainsi pu distinguer les catégories géographiques suivantes et estimer approximativement leurs proportions dans le total des propriétaires de la tabelle :
Au total on pourrait donc admettre les ordres de grandeurs suivants :
A défaut d’une statistique précise impossible dans la mesure où la tabelle ne précise jamais l’origine géographique des propriétaires, on peut au moins avancer quelques origines très probables.
Villarembert est l’origine la plus représentative suite à des mariages fréquents avec des Fontcouvertins ou à une partition ancienne des terres (le patronyme Duverne et toutes ses variantes est particulièrement révélateurs de Villarembert).
Mais on pourrait remarquer aussi Albiez‑le‑Vieux, Montrond,
Saint‑Pancrace,
Saint‑Jean-de‑Maurienne, Jarrier, Saint‑Sorlin-d’Arves, peut‑être
Saint‑Colomban-des‑Villards. Ces localités sont celles que nous
constatons comme très fréquentes dans les mariages faisant intervenir
un des époux non fontcouvertin. Il se pourrait alors que ces
propriétaires externes à Fontcouverte correspondent à des héritages.
D'autres origines plus lointaines nous échappent complètement.
Il est traditionnel de distinguer dans les cadastres les propriétés des nobles, du clergé, des bourgeois qui complètent celles des habitants locaux aux occupations paysannes ou annexes.
A Fontcouverte, on peut distinguer les cas suivants.
On relève comme noms : Gaspard Darve, Claude Delale, Claude Ducol Chavlot, Ferdinand Ducol, Jean Claude Thovex. L’orthographe de certains noms est, à coup sûr, très approximative.
Ils totalisent 122 parcelles (316 756 m2 soit 1,5 % de la surface de Fontcouverte).
Soit au total 78 parcelles (82 344 m2, à
peine 4 pour mille de la surface de Fontcouverte).
En l’absence d'indications dans la tabelle, il est impossible
d’identifier
précisément les propriétés bourgeoises parmi celles appartenant au
Tiers‑Etat hors Fontcouverte. Nous pensons en avoir cotoyé quelques
unes.