Fontcouverte
 

Pertinence des demandes de dispenses de l'Eglise
pour liens de consanguinité aux mariages

Les dispenses exigées par l'Eglise à Fontcouverte correspondent aux degrés canoniques inférieurs ou égaux à 4.

Le calcul du coefficient de consanguinite fxy des couples mariés permet de se faire une idée de la rigueur avec laquelle le droit canonique concernant les mariages d’époux proches parents est appliqué à Fontcouverte. Si la rigueur est de mise, les dispenses peuvent contribuer à la vérification de la structuration de la population.

Le calcul de fxy donne en effet la liste de toutes les boucles remontant des époux à leurs ancêtres communs, chaque boucle comportant une branche maternelle et une branche paternelle dont les longueurs sont connues et correspondent aux degrés de consanguinité. Par exemple, un chemin paternel de longueur 3 et un chemin maternel de longueur 4 conduisent à un degré inégal de consanguinité 3-4 nécessitant une demande de dispense pour ce degré.

Le plus bel exemple de demande de dispenses
des archives de la cure grâce au méticuleux Curé J. I. Roulet

Les demandes de dispenses canoniques les plus anciennes transcrites dans les actes de mariage remontent à 1663. A partir de 1861, les actes retenus étant ceux de la mairie, les dispenses canoniques disparaissent bien que nous ayons pu retrouver certaines d’entre elles dans les actes de la cure de l’époque républicaine. Nous disposons de 1 992 mariages célébrés entre ces deux dates dont 341 impliquent des époux dont l’un au moins des chemins d'ascendance est inférieur ou égal à 4.

On ne prend en compte ci-dessous que le degré le plus faible parmi toutes les boucles mises en évidence.

96 mariages soit 28% correspondent à un degré 4-5 qui ne donne jamais lieu à demande de dispense ce qui est logique puisque le degré est supérieur à 4.

Parmi les 245 mariages de degré strictement inférieur ou égal à 4, 125 sont de degré 4-4, 59 de degré 3-4, 59 de degré 3-3 et exceptionnellement 2 sont de degré 2-3. On constate alors que :

  • pour les 125 mariages de degré 4-4, impliquant les arrière arrière grands-parents, des demandes ont été faites pour 77% d’entre eux,
  • pour les 59 mariages de degré 3-4 des demandes ont été enregistrées dans 90% des cas,
  • pour les 59 mariages de degré 3-3 les demandes portent sur 93% d’entre eux,
  • pour les 2 mariages de degré 2-3 toutes les demandes ont été faites.

Il apparait alors que :

  • la proportion de demandes faites décroît quand le degré augmente ce qui traduit une certaine méconnaissance des liens relativement éloignés, en particulier 4-4 ; ce fait rendrait vain la recherches de liens de degré 5 et a fortiori 6 comme l’exigerait la stricte application du droit canonique,
  • 2 voire 3 boucles sont parfois prises en compte par le curé et elles sont très généralement exactes mais, souvent, seul le degré le plus contraignant est noté ; il peut alors exister de nombreuses autres boucles dont l’incidence totale sur la consanguinité peut dépasser celle du cas donnant lieu à dispense comme par exemple le mariage (dont acte ci-dessus) de Sébastien Anselme avec Marie Crinel le 21 février 1791 qui montre deux boucles 3-4, deux 4-4 et quatre 4-5,
  • six mariages au degré 4-4 n’ayant pas donné lieu à dispense ont dus être confirmés à l'église après découverte tardive des liens,
  • quelques écarts peuvent être dus à une lacune dans notre structuration de la population (ou à des époux externes à la paroisse).

Globalement l’adéquation des demandes est plutôt très satisfaisante ce qui nécessite une bonne connaissance du passé. On peut penser que les palabres des vieilles grand'mères filant ensemble leur laine en hiver y contribue. Mais c'est bien plus probablement la tenue par les curés des « livres de l’Etat des âmes », par l'enregistrement des familles avec leur structure sur plusieurs générations, qui est déterminante, comme l'affirme le Curé Dufour dans son livre.