Fontcouverte

 



AD

Perpetuam Rei Memoriam



Mémoire

des

principaux faits historiques concernant

la paroisse de Fontcouverte.


1890



I



 



Avis important

Je ne relate dans ce livre que des faits certains puisés à des sources authentiques. Je laisse à d'autres plus habiles le soin de rechercher les faits plus anciens et les origines de la paroisse.

Jn-Bte Dufour
Curé

Nota : Je ne suis pas toujours dans mon récit l'ordre chronologique parce que, j'enregistre les faits à mesure que je trouve des titres ou autres pièces justificatives.


 

La Chapelle du St Sacrement aujourd'hui la Salette, à coté de l'Eglise, a été construite en 1621. voir folio 45

L'Eglise

L'ancienne Eglise de laquelle on possède encore aujourd'hui le chœur, le clocher et la sacristie était bâtie sur le même emplacement que l'Eglise actuelle, à une altitude de 1282 mètres. Elle était sous le vocable de St Michel archange. On ignore l'époque de sa construction.

Chapelle de St Georges et Ste Brigide

Aveu de 22 mots rayées. Dufour.
La chapelle du St Sacrement plus connue autrefois sous le nom de chapelle de St Georges et Ste Brigide, et aujourd'hui sous le nom de Notre Dame de la Salette, a été bâtie en 1448 par les soins et aux frais de Noble Gabriel Vallin du dit lieu de Fontcouverte, avec l'approbation de Mgr le Cardinal de Varembou, Evêque de Maurienne, sur le bord du cimetière, près de l'Eglise, à l'altitude de 1282 mètres. Noble Gabriel Vallin a fait construire dans la chapelle, pour lui et sa famille un tombeau dans lequel il a été sépulturé quelques années plus tard. (Noble Gabriel Vallin est mort le 14 octobre 1464). Avant de mourir il l'a suffisamment doté la susdite chapelle pour l'entretien d'un bénéficier qui devait servir de vicaire à la paroisse. C'est lui qui a choisi le premier bénéficier et qui l'a fait agréer par Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne. Dans l'acte de fondation, il est dit que le bénéficier sera nommé par le Syndic et les principaux chefs de la communauté et qu'il sera ensuite présenté par eux à l'agrément et à l'approbation de l'Evêque de Maurienne. De plus, il veut que le susdit bénéfice soit toujours présenté aux descendants de sa famille chaque fois qu'il y aura parmi ses membres un prètre capable de remplir les fonctions de bénéficier. L'acte de fondation est du 23 avril 1448, Novellis Notaire.

B Par son testament du 30 mai 1472, Noble Pernette fille de feu Noble Pierre Cartier, seconde épouse de Noble Gabriel


 

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Vallin a institué pour son héritière universelle sa fille Marguerite. 2° Elle a demandé à être sépulturée dans le tombeau de la chapelle à côté de son mari ; 3° Elle a lègué deux prés et trois terres à la susdite chapelle pour augmenter son bénéfice ; 4° Elle a encore fait plusieurs autres legs ad tempus. 5° Elle a donné 100 florins à la susdite chapelle pour y faire célébrer une messe par semaine et annuellement pour le repos de son âme. 6° Elle a encore donné 80 florins pour faire boiser la susdite chapelle et peindre en belles couleurs. Elle recommande de peindre aussi la statue de St Georges ayant sous ses pieds un dragon prêt à dévorer une fille. (sic)

C Noble Marguerite Vallin s'étant mariée à honorable Pierre Augert, le privilège de fournir un bénéficier à la chapelle de St George à passé aux prètres de la famille des Augert. Ce privilège est appelé dans les actes du temps : droit de présentation ou de patronage.

D Par acte du 28 février 1523, les frères Sambuis d'Albiez le vieux ont lègué à la chapelle St Georges et Ste Brigide érigée à Fontcouverte 4 quartes de froment et 6 deniers gros.

Par acte du 25 janvier 1537 Noble Jean Gilbert a lègué à la chapelle St Georges et Ste Brigide une maison et une quartelée et demie de terre au Mollard ; 4 quartelées de terre au champ des lieux et 6 quartelées tant pré que terre aux Chômes.

E D'après un bail à la date de 1548, la chapelle St George et Ste Brigide possédait à cette époque outre les nombreux légats dûs par des particuliers en froment, seigle, orge, vin, florins, denier gros etc., les immeubles suivants : 1° Une maison et une quartelée et demie de terre au Mollard ; 2° Quatre quartelées de terre au champ des lieux et 6 quartelées de terre et de prés aux Chômes ; 3° huit quartelées et demie tant terre que pré au Villard ; 4° Dix quartelées tant terre que pré à la maison blanche lèguée par Jacquemine Vallin ; 5° Dix quartelées de terre à la tour en dessous de l'Eglise ; 6° Cinq fosserées de vigne sur le sol de St Jean. 7° Quatre quartelées de brois, broussailles en dessous de Pierre Pin etc. La plupart de ces legs étaient grevés par des fondations. Il y avait un grand nombre de messes à acquitter, je n'en connais pas le chiffre exact.

F En 1566 le 22 octobre, cession de patronage de St Georges et [suite page 3]


 

I

Rd Jean-Pierre Vincent probablement natif de Fontcouverte a administré, comme curé, cette paroisse depuis le 21 avril 1550 jusqu'en 1593. (voir Philippe Vincent n°8 de cette page)

Avec lui commence les registres de naissance, de mariage et de décès (Rd Philippe Vincent devait être curé 1593 à 1617)

St George et Ste Brigide (suite)

de Ste Brigide par Nicolas feu Louis Augert en faveur de Messire Gaspard Vardon prètre de Fontcouverte (voir folio 41)

Noms des Bénéficiers connus

Les premiers bénéficiers de la chapelle St George et Ste Brigide ne sont pas connus. Voici ceux que l'on connaît.

1° Messire Augert Urbin de 1512 à 1530
2° Messire Jean François Fazeoli de 1530 à 1541
3° Messire Claude Fazeoli de 1541 à 1556
4° Messire Michel Rossat de 1556 à 1558
5° Messire Nicolas Augert feu Louis de 1558 à 1566
6° Messire Gaspard Vardon de 1566 à 1568
7° Messire Paul Favergeat de 1568 à 1572
8° Messire Gaspard Boisson de 1572 à 1581
9° Messire Michel Rossat de 1581 à 1589
10° Messire Philippe Vincent de 1589 à 1613 curé et bénéficier a (voir folio 47) la fois pendant plusieurs années. Il a fondé plusieurs messes.
11° Messire Philippe Truchet de 1613 à 1618
12° Messire Claude Dominjon de 1618 à 1639
13° Messire Claraz Bonnel Louis de 1639 à 1643
14° Messire Laurent Mollaret natif d'Hermillond de 1643 à 1651
15° Philippe Vincent de 1651 à 1657. Il a fondé une messe à la chapelle du St Sacrement
16° Messire Antoine Augert de 1657 à 1665. Il fut aussi curé de la paroisse à partir de 1660. Il fit cession du bénéfice en 1665 parce qu'étant curé il ne pouvait plus acquitter les charges du bénéfice
17° Messire Jean Bonnel de 1665 à 1674. Il fit cession du bénéfice à Rd Monod curé, le 25 septembre 1874 [1674], et partit pour aller curé à St Jean d'Arves.

En 1530 le 3 février, la chapelle St Georges possédait 6 quartelées de terre au Mollaret dont la cense annuelle était de 4 quartes de froment et six deniers gros.

Jean Buisson Romettaz de Fontcouverte a été curé de la paroisse depuis 1542 à 1549. Voir folio 22 et 344.


 

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Chapelle de la Rochette

La chapelle du village de la Rochette sous le vocable de St Roch a été bâtie l'an 1600 au sommet du village distant de l'Eglise d'environ une demi heure.

Confrérie du St Sacrement

La confrérie du St Sacrement remonte à l'an 1500 et peut-être plus haut encore. En 1576 elle avait déjà plusieurs fondations.

Fondations

Par acte du 10 novembre 1613, Me Buisson Notaire, Buisson Antoine et Romettaz Etienne ont fondé 3 messes basses à l'Eglise et ont donné pour cela à la fabrique un capital de 120 fr.

Par acte du 29 juin 1547 Rd Jean Buisson Romettaz curé de Fontcouverte a acheté une pièce de verger près la tour des enfants, vers la place devant l'Eglise en dehors des remparts.

Par codicille du 14 mai 1522 Jacquemine fille en premier lit de Noble Gabriel Vallin fondateur de la chapelle St George et Ste Brigide a lègué à la susdite chapelle 10 florins de censes annuelles pour la célébration de deux messes chaque semaine de l'année ; et elle a imposé et affecté la dite rente sur deux bâtiments situés à la maison blanche et sur neuf sestorées tant prè que terre dépendants de la maison blanche. Tous ces biens ont passé à la famille Augert, par suite du mariage de Jacquemine avec Jean Augert et de Marguerite autre fille de Gabriel Vallin avec Pierre Augert. (voir folio 2)

La Tour de la place

Le 8 janvier 1563 la commune de Fontcouverte a acheté la tour située vers la place, proche de l'Eglise, et ses dépendances, de Nicolas et Antoine enfants de Louis Augert patricien.

Frais de guerre

En 1595 la commune de Fontcouverte a été condamnée à payer 273 florins pour frais de guerre.


 

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II

Rd Louis Dominjon natif de Fontcouverte a administré cette paroisse, comme curé, depuis 1617 jusqu'en 1633. Par son testament du 29 janvier 1634 il a fondé 10 messes avec un capital de 100 florins. Principal fondateur de la chapelle du St Sacrements en 1621. (voir folio 45

Cloche 1594

Une cloche pour l'Eglise paroissiale a été refondue en 1594 pour le prix de 913 florins. La convention a été passée avec les syndics de la communauté le 18 novembre 1594. Cette cloche a traversé les révolutions et existe encore aujourd'hui.

Usages

D'après une note laissée par Rd Louis Dominjon curé, à la date du 25 avril 1623, les communes formant le patrimoine de l'Evêché de Maurienne devaient fournir un nombre déterminé de matelas à l'Evêque quand il allait à Rome dans l'intérêt de son diocèse.

Origine du mot Fontcouverte

Primitivement Fontcouverte se nommait Foco ; St Jean d'Arves, Arto ; St Sorlin, Arsaz ; Montrond, Rotundi ; Valloire, Volovii. Plus tard, dès le 12e et 13e siècle, les actes du temps appellent Fontcouverte tantôt Fons coopertus au nominatif, tantôt Fontis Cooperti au génitif, mais toujours en deux mots, ce qui signifie, au sens littéral, fontaine couverte. Il y a en effet au village de l'Eglise une petite fontaine d'eau fraîche, excellente à boire ; elle sort du terrain et elle est recouverte par un roc et du gazon. C'est là dit la tradition que les premiers, explorateurs de notre pays s'arrêtaient pour se désaltérer et casser une croûte. Dès lors le nom de la fontaine couverte, en latin , Fons coopertus ou Fontis Cooperti, dont on a formé plus tard par abréviation le nom de Fontcouverte.

Incendie de la forêt de Charvin

La forêt située en dessus de Charvin a presque été totalement incendiée l'an 1615. Le feu a duré 3 jours entiers. A la suite, on a fait des recherches pour découvrir les coupables, et de nombreux témoins sont descendus à St Jean, tant à charge qu'à décharge. Le procès a duré plus de 2 ans.


 

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Chapelle du St Sacrement

Faux et Rayé par moi Dufour curé

La chapelle du St Sacrement aujourd'hui la Salette, construite en 1447 a été rebâtie à neuf en 1621 par ordonnance de Mgr Charles Bobba, évêque de Maurienne, en date du 24 mai 1621. Signé : Carolus Bobba. Cette chapelle aussi appelée chapelle de St Georges et de Ste Brigide possédait un joli et important bénéfice.

Chapelle du Villard

La chapelle du Villard sous le vocable de la Visitation, distante de l'Eglise d'environ un quart d'heure, à une altitude de 1399 mètres a été bâtie en 1622 aux frais et avec le concours de toute la commune, sur une requête des habitants de ce village et en vertu d'une ordonnance de Mgr Charles Bobba en date du 13 mars 1622. Cette chapelle était très petite et ressemblait plutôt à un oratoire qu'à une chapelle proprement dite. Elle se trouvait au bas du village sur un terrain peu solide.

Représentation

Le 10 du mois de septembre 1584 les particuliers de Fontcouverte demandent à Mgr de Lambert l'autorisation de représenter la passion de Notre Seigneur J.C. par des personnages vivants. Mgr accorde l'autorisation et ordonne au Curé et au vicaire d'assister aux essais et de noter s'il y a des paroles malsonnantes à corriger. Signé P. de Lambert.

Confrérie de St Sébastien

Il existait dans le temps la confrérie de St Sébastien. Les règles et les statuts de la confrérie ont été reçus par Louis Claraz Notaire le 10 juillet 1616. Mais la confrérie paraît remonter à 1440. En 1595 la susdite confrérie fit vœux de jeûner chaque année la veille de St Sébastien et de faire une procession solennelle le jour de la fête du Saint afin d'être préservé de la peste par l'intercession de ce grand Saint. Le 10 juillet 1616 on renouvela les règles et les statuts de la confrérie, et on introduisit de nouveaux articles pour réprimer les abus qui s'étaient introduits dans la Confrérie. Les insignes de la confrérie étaient le chapelet que les confrères portaient ostensiblement.


 

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La peste en 1630

La peste qui a causé tant de ravages dans la plupart des paroisses de la Maurienne, principalement dans celles de la plaine, n'a pas épargné Fontcouverte. Les registres mentionnent 32 décès ex morbo epidemico, dont 17 hommes et 15 femmes. Les décès de l'année 1630 sont de 84.

Le premier cas du terrible fléau est daté du 14 août 1630 et le dernier du 20 janvier 1632.

La sépulture se faisait dans le village du décédé. Les villages qui ont le plus souffert sont : Fontcouverte au village de l'Eglise, 3 décès (sépulture au Rafour) ; Pierre Pain 3 décès, (sépultures en dessous de ce village) Riortier 6 décès ; Les Villards 5 décès ; Le Mollard 1 décès ; Les Côtes 2 décès ; Les Anselmes 2 décès ; La tour du paradis 1 décès (sépulture derrière la maison) ; Gevoudaz 1 décès ; La Rochette 1 décès ; La tour du prat en dessous du jardin de la cure 1 décès (sépulture au Rafour), Deux femmes et un homme ont été enterrés simultanément sub cruce turris ; deux hommes et une femme à tergo domus, c'est- à-dire, derrière la maison, sans autre désignation. On ne connaît pas leur nom.

Une procession générale a été faite, à Charvin, à la chapelle de Notre Dame des Anges et de St Jean, pour demander à Dieu la cessation du fléau, le 24 février 1631, Rd Dominjon Curé et Marchand Vicaire. A peu près toute la population y a assisté.

Dès la fin du mois d'août 1630 on avait établi un comité de santé ; aussitôt que quelqu'un tombait malade, le comité se transportait à domicile pour examiner la maladie, et au moindre indice de peste ou soupçon d'avoir communiqué avec un pestiféré, il y avait séquestre et ensuite cabane pour 40 jours, plus 10 jours dans une autre cabane si l'on avait échappé à la première épreuve. Les cabanes étaient au Rafour et à la Fontaine.

Les marques de l'épidémie étaient des tâches rouges et noires sur différentes parties du corps. La maladie n'était pas toujours mortelle. En 1595 une femme d'un nommé Taravel avait déjà été conduite aux cabanes du Rafour pour y faire la quarantaine parce qu'elle était soupçonnée atteinte de la contagion. (voir page 6 Confrérie de St Sébastien)


 

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Chapelle de la Bise

Aveu de 5 lignes rayées. Dufour. C'est la même que dessous bâtie en 1512. Dufour Curé.

Au moment de la peste, c'est-à-dire en 1630, les habitants du village de la Bise ont fait vœux de faire bâtir une chapelle en l'honneur de St Claude en leur village, et d'y faire célébrer annuellement une messe s'ils étaient préservés du fléau. La chapelle a été bâtie les années suivantes, c'est-à-dire en 1631 à une altitude de 1057 mètres St Claude a été rebâtie en 1640 ou 1639 et n'a été complètement terminée qu'en 1640. Cette chapelle a été bâtie au lieu dit aux Fourniers. Ce village n'existe plus aujourd'hui. La chapelle a été canoniquement reconnue par un décret d'érection en date du 3° novembre 1641. Signé : Duverney Vicaire Gal. Mais comme cette chapelle n'était pas bâtie sur un terrain solide, il fallût la reconstruire à neuf en 1683. A cette époque les Nobles Fourniers n'existant plus, on transporta la chapelle au village de la Bise où elle existe encore aujourd'hui à une altitude de 1057 mètres. (voir page 24) La translation de la Chapelle des Fourniers au village de la Bise a été autorisée par l'Evêque de Maurienne en vertu d'un décret du dix mai 1683 D'après une supplique adressée à l'Evêque de Maurienne par les habitants de la Bise et des deux Riortiers, l'Evêque a accordé à la chapelle 40 jours d'indulgences le 31 décembre 1687 signé + François Hyacinthe Evêque.

Chapelle de Notre Dame et de St Claude

En 1512 Les nobles Jérôme et Jean Pierre Fournier de la ville de St Jean de Maurienne firent bâtir une chapelle en l'honneur de Notre Dame et de St Claude au lieu dit Marterey. L'acte de fondation porte la date du 5 mars 1512. Pour sa fondation ils donnèrent : 1° une sestérée de pré au Marterey ; 2° Six sestérées de pré au platre ; 3° Une maison, grange et jardin à la rue de bon-Rieu, ville de St Jean de Maurienne ; 4° Cinq quartelées de terre à St Martin la porte et cinq autres quartelées sur le même sol ; le tout pour faire célébrer annuellement et à perpétuité 3 messes basses par semaine dans la susdite chapelle ; le lundi, mercredi et samedi. Le premier recteur ou bénéficier de cette chapelle fut Rd Pierre Favergeat. Une partie des biens ci-dessus désignés étaient déjà perdus en 1690 et par règlement de 1696 à la demande du Curé Rd Favier les messes ont été réduites au nombre de 10 qu'on devait acquitter 3 le lundi, 3 le mercredi et 3 le samedi ; l'autre messe pouvait s'acquitter à jour libre en l'honneur de St Claude.

Voir pour la suite page 24.


 

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III

Rd Pierre Marchand, originaire de Bessans, vicaire de Rd Louis Dominjon, lui succéda comme Curé et administra la paroisse depuis 1633 jusqu'en 1641.

Usages et mariages

Dans un coutumier déjà tout lacéré dressé par Rd Pierre Marchanden date du 13 juillet 1635 on lit ceci : « Les mariages se font à la messe. Les jeunes époux et surtout les jeunes épouses honorables exigent qu'on publie leur mariage pendant trois dimanches de suite à la messe paroissiale. Les jeunes fiancés achètent ordinairement à leur fiancée 4 bonets blancs, 4 tabliers, 4 mouchoirs de cou et deux robes, le tout à la mode du pays. Les tabliers et les mouchoirs de cou sont ordinairement de différentes couleurs. La coiffe a aussi des dentelles plus ou moins fines. Le premier dimanche des publications, la fiancée assiste à la messe avec les habits que lui a acheté son fiancé, mais les moins précieux, la plupart du temps assez ordinaires ; le second dimanche avec des habits un peu plus précieux ou d'une couleur différente ; le troisième dimanche avec des habits plus précieux encore. La même robe sert habituellement pour les trois dimanches ; mais elle change de ceinture et les rubans des manches. Les habits les plus précieux sont réservés pour le jour de la noce. La coiffe du jour de la noce est toujours ornée par derrière d'un ruban rouge. Le cortège arrive à l'Eglise sur deux rangs, le père de l'épouse, ouvre la marche ; viennent ensuite les époux avec leurs gardes d'honneur, puis les invités à la noce en commençant par les plus proches parents. La messe se dit pour les époux ce jour-là. Après la messe, on chante un libera me pour les parents défunts des deux époux ; le prètre leur fait passer le goupillon au Pater noster. La cérémonie terminée, le cortège sort de l'Eglise dans le même ordre qu'il y est entré, et le père de l'épouse conduit tout le monde sur les tombes des parents défunts de sa famille où il récite un Deprofuntis à haute et intelligible voix, et tout le monde répond. Le cortège se rend ensuite au domicile de l'épouse où se donne le premier repas. La salle du festin est l'écurie en hiver et la grange en été. Le principal mets du festin c'est le Farci. Pour le fabriquer on verse du lait et des œufs légèrement battus dans un grand


 

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vase, puis on y met du pain blanc coupé en petites tranches et on laisse tremper le pain dans le liquide pendant quelques heures. Quand le pain a absorbé tout le liquide, on brasse le pain et on le pille jusqu'à ce qu'il redevienne pâte. On met ensuite cette pâte dans de petites sacs de toiles en forme de manche fabriqué exprès et on coud fortement l'ouverture quand ils sont pleins. On met enfin ces sacs dans un grand chauderon où il y a du bouillon et on fait cuire. Quand le farci est jugé suffisamment cuit, on sort les petits sacs du chauderon et on les place allongés sur une planche ; on y met une autre planche dessus que l'on charge de pierres pour durcir le farci et le rendre plat. Quand il est froid et suffisamment égouté, on découd les sacs et le farci se montre beau jaune sous une forme de barre de savon un peu aplatie. On le découpe par tranche d'un pouce d'épaisseur et on le sert froid. C'est pour les habitants du pays un vrai régal. Aussi le farci ne manque jamais dans les repas de noces. Le second repas du soir se fait au domicile de l'époux. Le lendemain du mariage, les deux époux reviennent toujours à la messe et quelques fois ils la font encore célébrer pour leurs défunts. Le dimanche qui suit le mariage, les époux viennent à la messe habillés comme le jour de la noce et les proches parents les accompagnent. Ce jour là, ils sortent de l'Eglise les derniers, c'est le père de l'époux cette fois qui donne le signal du départ et marche en tête du cortège. Au sortir de l'Eglise on se rend sur les tombeaux des parents défunts de l'époux et le père récite le Deprofundis à haute et intelligible voix auquel tous les autres répondent. Le diner se donne chez l'époux, et tout le monde revient aux Vèpres dans le même ordre que le matin à la messe. Après les Vèpres, l'épouse quitte ses habillements de noces et les retire ; elle ne les portera plus si ce n'est quand elle sera invitée à une autre noce, car c'est de règle qu'une femme mariée doit assister à une noce habillée comme au jour de ses propres noces. Aussi, il n'est pas rare de voir, à certaines noces, des femmes même déjà arrivées à un certain âge, plus richement habillées que l'épouse elle-même. Le ruban rouge derrière la coiffe blanche seul distingue l'épouse des autres femmes.

Pour extrait et copie conforme.

Dufour Curé


 

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IV

Rd Claude Dominjon natif de Fontcouverte a administré cette paroisse depuis l'an 1641 jusqu'à l'année 1660. Il a fondé 3 messes à la chapelle du St Sacrement.

Fonds baptismaux 1642

La pyramide octogonne couvrant les fonds baptismaux a été faite en bois de noyer l'an 1642. La pierre renfermant l'eau du baptême est un gros bloc, pierre du pays, creusée et grossièrement taillée, on ignore à quelle époque. La colonne servant de sacrère est plus ancienne. C'est une pierre venant de combe des moulins poliment taillée en 1480.

Redevences

dues au Rd Curé pour Fondations et services religieux en 1540.

D'après un rôle du compte rendu le 20 juin 1540, le Rd Curé de Fontcouverte avait droit : 1° à 6 quartelées de terre aux Boisssonières ; 2° à un florin de cense sur 5 sesterées de terre et 3 maisons au Mollard des Augerts lègué par dom Jean Augert curé de Fontcouverte, au grand autel. 3° A un florin annuel imposé sur 3 émines de terre au Suel. 4° Le 24 août 1399 Pierre feu Jean Claraz a fondé une messe pour chaque lundi de l'année, soit 52 messes. 5° Rd Messire Aimé Augert de Fontcouverte chanoine de St Jean a fondé deux messes annuelles sous la rétribution de 2 florins imposés sur 3 émines de terres à la Combaz. Le même a lègué une sesterée de terre, une pièce de pré au Mollard et curtil soit jardin. Le même a lègué un flambeau de cire pesant 2 livres annuellement imposé sur une émine de terre au mollard. Rd Messire Pierre Thorain était curé en 1540. En 1395 Pierre feu Vuillerme Roche a lègué à l'Eglise deux deniers gros annuels, imposés sur une sesterée de pré au Chiessoz. En 1349, par son testament du 10 juillet Jean fils de Jacques Sibué a fondé une messe pour chaque lundi du carême. Par son testament du 6 août 1361 Vigerius Gilbert Collet a fondé tous les lundis une procession sur son tombeau à perpétuité et pour cela le Rd curé a droit à une quarte de froment annuellement. Jacques Gilbert a fondé une procession tous les dimanches à perpétuité sur son tombeau et pour cela le Rd curé a droit à une demi émine d'orge et la pièce affectée doit la dime à l'Eglise.

(voir suite page 23)


 

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Cadastre

Le cadastre a été totalement renouvelé en 1584 et le nouveau a été mis en vigueur le 22 janvier 1585.

La Comtesse des Arves

En 1585 la Comtesse d'Arves possédait 47 quartelées de biens tant prés que terre au plan des Rois. Cette propriété d'une seule pièce renfermait 3 moulins. Les contributions totales de cette vaste propriété étaient de 17 sols et 2 douzains.

Visite pastorale de 1609

Le 29 juillet 1609 Philibert Millet Evêque de Maurienne s'est rendu de la paroisse de Villarembert à celle de Fontcouverte accompagné de François Marchand, docteur en droit, chanoine, Vicaire Général et official et François Crédo, chanoine, son prètre d'honneur, et Jacques Bertrand procureur fiscal du diocèse, notaire et secrétaire des susdites visites. Le lendemain 30 juillet, le curé Rd Philippe Vincent accompagné des syndics et précédé de la croix est venu prendre l'Evêque à la cure pour le conduire à l'Eglise. L'Evêque célèbre la Ste Messe, administre le sacrement de confirmation, réconcilie le cimetière et fait la visite de l'Eglise. Dans le cours de sa visite, il a trouvé 2 custodes d'argent, 3 calices la coupe en argent et les pieds en cuivre doré. Il a aussi trouvé 2 croix en bois doré, 3 gonfalongs et la sacristie suffisamment meublées en fait de linge et d'ornements.

Il a ordonné : 1° l'achat d'une pixide en argent pour porter le St viatique aux malades ; 2° Le maître autel autrefois consacré se trouve violé parce qu'on a remué la pierre sacrée. Il ordonne donc de tenir une pierre sacrée dessus sauf laquelle il est interdit de célébrer la messe. 3° Il trouve les reliques de plusieurs Saints avec leurs titres dans une boîte garnie d'images, il ordonne de fermer et de sceler la boite. 4° Il ordonne de couvrir les fonds baptismaux et de placer au dessus une croix dans l'espace de 2 mois, sous peine d'une amende de 50 sols forts. Il ordonne aux syndics et aux paroissiens de faire garnir les poutres de l'Eglise dans 6 mois sous peine de 10 livres d'amende. 6° Il ordonne d'agrandir l'Eglise qui est trop petite pour la population, et cela dans l'espace de 2 ans, sous peine de 50 livres d'amende. Il ordonne encore au Curé et aux Syndics de tenir une lampe allumée devant le St Sacrement, au Curé de tenir exactement les registres de baptême, de mariages et de décès. Il visite aussi la Chapelle de St Georges dont les revenus annuels sont de 50 florins et ordonne au Curé d'y faire quelques réparations. (signé Bertrand.)


 

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Chapelle de Charvin

Nous avons vu que le 24 février 1631, une procession à laquelle assista la presque totalité de la paroisse a été faite à la chapelle de Charvin, érigée sous le vocable de Notre Dame des Anges et de St Jean, pour demander à Dieu la cessation de la peste. Donc une chapelle existait déjà à cette époque, mais nous ignorons l'époque de sa construction. Un fait certain est qu'elle a été reconstruite à neuf l'année 1655 sur une requête des habitants de ce village. La nouvelle chapelle a été érigée sous le vocable de la purification par une ordonnance épiscopale du 26 mai 1655 : Signée Paul Milliet évêque de Maurienne.

Cette chapelle se trouve à une altitude de 1186 mètres.

Fondations

Par codicile du 22 décembre 1658, Me Vincent Notaire, le Sieur Claude Bonnivard a fondé une messe basse à la chapelle de Charvin et a donné pour la maintenance de la dite fondation à la fabrique de Fontcouverte un capital de 60 fr.

Franchises et libertés

D'après une supplique adressée à l'Evêque de Maurienne par honnêtes Jean Baptiste Colonel et Jean Gilbert Collet syndics d'icelle, assistés des honnêtes Jean Cochet, Colomban Anselme, Messire Claude Dominjon curé, Louis Clara Bonnel notaire, Claude Vincent Notaire et Jean-Baptiste Anselme tous conseilliers de la dite paroisse et communauté de Fontcouverte, les susdits nommés supplient Mgr l'Evêque de Maurienne de vouloir approuver et confirmer les franchises, libertés, concessions, actes, statuts, coutumes etc.

A Cette cause, Nous Hercules Berzet, Evêque de Maurienne et prince du St Empire Romain, de notre libérale volonté en tant que nous touche, et notre autorité, inclinant à l'humble supplication des dits de Fontcouverte, et désirant les entretenir, maintenir et garder en leurs susdites immunités et franchises, même pour leur bien et soulagement, après avoir vu, su et murement considéré leurs dites franchises, libertés, actes, concessions, statuts et anciennes coutumes sus par nos dits Révérendissimes Seigneurs Evêques prédécesseurs en cet Evêché


 

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octroyées, concédées et statuées. Avons icelle approuvé, ratifié et confirmé, et par nos présentes les approuvons, ratifions et confirmons au bien et soulagement de nos bien aimés sujets de Fontcouverte, voulons et entendons qu'ils y soient maintenus et entretenus en pleine et entière jouissance ainsi qu'ils ont été par nos prédécesseurs, et que si par nous elles leur avaient été concédées ainsi que tant que de besoin de nouveau les leurs concédons. Mandant par ce et ordonnant à Notre Rd Vicaire Général, à Notre juge temporel et Corrier, à Notre procureur fiscal et patrimonial, et généralement à tous nos autres officiers, agents et sujets de ne les troubler, ou inquiéter, n'y souffrir qu'ils y soient troublés ou inquiétés en sorte et manière que ce soit, ainsi les y laissent et fassent pleinement et paisiblement jouir, car telle est Notre volonté et intention. Par foi et corroboration de laquelle avons signé de notre main nos dites patentes, commandé sceller du grand sceau de nos armoiries, et contresigner par Notre secrétaire ordinaire.

Données en notre cité et palais épiscopal de St Jean de Mne le 3 du mois de février 1659.

Signé Hercules Evêque de Maurienne.

Par commandement de mon dit Seigneur illustrissime et Rdme Evêque et prince De Lantery.

Pour extrait conforme. Dufour curé

La peste en 1560

La peste a fait en 1560 de grands ravages. Le Sénat de Savoie ordonne de tenir propre l'intérieur des maisons et leurs alentours sous peine d'une amende de 500 livres. Les syndics nomment une commission de plusieurs membres pour veiller à l'exécution de cette ordonnance et pour conduire dans une cabane éloignée de tout village ceux qui sont soupçonnés atteints de contagion. La peste fait de nouveau son apparition en 1566, en 1587, 1597, 1598 et 1599. Nouvelle ordonnance du Sénat et nouvelle commission nommée par les syndics pour veiller à la propreté des maisons et séquestrer les pestiférés. En 1598, les officiers chargés de veiller à la santé publique font retourner à Jarrier une vache qu'un pauvre homme avait pris à l'hiverne sous prétexte qu'elle venait d'une maison où il y avait eu des pestiférés.

(voir fol 6 et 7)


 

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V

Rd Antoine Augert natif de Fontcouverte a administré cette paroisse depuis 1660 jusqu'en 1674 [en fait, inhumé le 5 juillet 1673].

Inventaire
du mobilier de l'Eglise en 1674

Le 27 du mois de novembre 1674 un inventaire du mobilier de l'Eglise et de la cure a été dressé par Rd Claude Monod curé assisté de Messire Louis Collet Vicaire du dit lieu, et d'honorables Barthelemy Ancellin et Jean Sibué Syndics de la communauté.

Voici les objets qui figurent dans l'inventaire.

1° Une custode ou pixide ayant la coupe en argent et le pied en laiton
2° Un ostensoir doré
3° Une boite en argent pour porter le St viatique
4° Deux calices ayant la coupe en argent, le reste en arquemine doré
5° Une boite d'étain pour les saintes huiles
6° Trois missels, impression de Lyon
7° Un graduel recouvert en basanne, impression de Paris
8° Un antiphonaire recouvert en basanne, impression de Paris
9° Un Psautier, couvert en basanne, impression de Paris
10° Cinq devant d'autels ordinaires et un tout neuf : total 6
11° Une Chasuble de damas couleur minime en bon état
12° Une chasuble satinée à fleurs rouges sur fond blanc
13° Une chasuble de brocard avec feuillages sur fond blanc
14° Une chasuble de couleur jaune satin avec dentelles
15° Une chasuble noire velouté avec des dentelles.
16° Une chappe en damas blanc
17° Une autre chappe rouge garnie de passaments façon d'argent
18° Une chappe violette en mauvais état.
19° Une chappe de damas blanc avec feuillages rouges.
20° Une écharppe rouge pour mettre sur la chappe et donner bénédiction
21° Un baldaquin ou dais rouge garni de franges en 4 parties.
22° Une huitaine de manuterges ou lavabo.
23° Deux linceuils pour mettre devant le crucifix la semaine Ste.
24° Deux toilettes pour couvrir les Saints
25° Cinq surplis pour prètres
26° Huit nappes d'autels, trois fines et cinq grossières.
27° Trente une nappes et linceuils toille de ville.
28° Une longue nappe pour les communions.

 

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29° Quatorze aubes en toile de fil du pays grossières et mi usées
30° Vingt six amicts en toile grossière du pays.
31° Douze cordons d'aube
32° Quatre oreillers ou porte missels rouges et verts.
33° Douze corporaux.
34° Dix huit purificatoires en fil.
35° Deux banières pour procession l'une rouge neuf, l'autre rouge pâli
36° Deux renons de croix avec filet d'argent
37° Un encensoir et deux navettes
38° Une petite boite dans laquelle reposent les saintes reliques
39° Une Grand croix de bois pour les processions.
40° Une Croix de bois garnie de lames d'argent avec pommeau et crucifix en argent. Cette croix existe encore aujourd'hui.
41° Quatre statues d'ange portant chandelles à l'autel St Michel
42° Un sceau de cuivre pour l'eau bénite.
43° Un pupitre de bois de noyer et un autre en fer pour les chantres
44° Un devant d'autel garni de passaments de soie à l'autel du Rosaire
45° Un devant d'autel de sargette rouge à l'autel de St Sébastien
46° Une chasuble toile d'argent avec passements et dentelles
47° Une écharpe et voile de la même étoffe.
48° Une chasuble, le fond blanc avec fleurs violettes donnée par Rd Monod
49° Une chasuble noire avec des galons façon or donnée par Rd Monod lequel prie les syndics de vouloir bien l'en revêtir le jour de sa sépulture
50° Un calice neuf ciselé donné par Philippe Vincent Notaire
51° Un petit calice d'argent appartenant à la chapelle St Georges
52° Un tapit de chaire en laine et coton sur la chaire.
53° Plusieurs voiles de calices de différentes couleurs.

Le présent inventaire a été signé à Fontcouverte le 27 du mois de Novembre 1674 par Rd Monod Curé, Louis Collet vicaire. Ancellin et Jean Pierre Sibué Syndics.

Pour copie conforme à l'original. Dufour Curé

Contributions de 1695

En 1695 Les contributions de toute la paroisse ou communauté de Fontcouverte ne s'élevaient qu'à la somme de 936 livres. Arrêté du 15 février 1695. Signé Bochu


 

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Chapelle de la Rochette

La chapelle de la Rochette, sous le vocable de St Roch, bâtie l'an 1600 au sommet du village distant de l'Eglise d'environ 40 à 45 minutes, était tout à fait primitive et peu solide. Aussi on a été obligé de la reconstruire à neuf l'an 1661 par ordonnance de Mgr l'Evêque de Maurienne Hercules Berzetti.

En 1736, Cette chapelle a été réparée pour le prix de 120 livres de Savoie. Les principales réparations se sont faites à l'autel.

En 1787 Cette chapelle a de nouveau été réparée pour le prix de 55 livres. On y a refait le plancher dessus en lambris coloriés et quadrillés.

Fondations 1737

1° Par son testament du 5 mai 1600 Jeanne feu Michel Covarel a fondé une messe et hypothéqué une terre de 20 florins 16 livres
2° Par son testament de 10 août 1672 Jean Michel feu Claude Sibué a lègué 50 florins, cense annuelle 2 florins ou une livre/2, 39 livres
3° Michel feu Claude Sibué a lègué à la Chapelle par son testament du 24 septembre 1680, 50 florins pour l'entretien. 39 livres
4° Par son testament du 12 août 1634 Michel feu Jean Gilbert Collet et Marie sa femme ont lègué 30 florins. 22 livres
5° Louis Sibué a fondé une messe pour le jour de la Madeleine et ordonné à ses héritiers de payer 1 florins par an au Curé.
6° Par son testament du 13 février 1716 Jeanne Francoise feu Michel Gilbert Collet a lègué 40 florins pour la maintenance. 25 livres
7° Par son testament du 22 juin 1705 Georgine feu Antoine Covarel a lègué pour la maintenance 40 florins ou 25 livres.
8° Par son testament du 23 février 1731 Pierre feu Jean-Baptiste Taravel a lègué une terre dont le revenu est de 18 sols.
9° Par son testament du 10 août 1710 Jeanne feu Louis Buisson a lègué pour la maintenance une terre dont le revenu est de 18 sols par an.
10° Par son testament 21 juin 1738 Jean feu Louis Collet a lègué pour l'entretien de la chapelle 27 livres.
Donc en 1736 il y avait 5 messes fondées pour cela un capital de 100 livres et une terre rendant 1 florin par an.
Il y avait 177 livres en fond pour l'entretien de la chapelle, mais ayant dépensé 120 livres en 1736, il ne restait plus que 57 livres qui ont été dépensée en 1787 comme il est dit plus haut.
11° Par son testament du 15 juin 1733 Marie fille de feu Michel Rossat femme d'Alexandre Taravel a lègué la somme de 26 livres pour faire célébrer annuellement une messe basse à la chapelle


 

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Chapelle de la Rochette suite.

Par décret en date du 10 juin 1661 Monseigneur Hercules Berzet accorde 40 jours d'indulgence à tous ceux qui visiteront la susdite chapelle et y réciteront 5 pater et Ave pour l'Eglise.

Par décret en date du 30 juin 1779, l'Evêque de Maurienne Monseigneur de Martiniana accorda à la demande des habitants du village de la Rochette la permission de faire célébrer la messe fondée en l'honneur de St Roch le premier dimanche après la fête de ce St qui se rencontre la 16 août, à cause des travaux multiples que les habitants de ce village ont à cette époque ; mais à la condition que cette messe se dise le matin et qu'elle ne détourne en rien l'assistance aux offices de la paroisse. De plus, il accorde encore 100 jours d'indulgence à tous ceux qui visiteront la chapelle le jour de St Roch.

Revenus et fondations

En 1740, le nombre de messes fondées à la Chapelle de la Rochette était de 10. Les capitaux lègués à la susdite chapelle pour l'acquit des dix messes fondées et l'entretien de la chapelle étaient de 220 fr. ou livres anciennes, plus plus 2 pièces de terre dont le revenu était de 2 livres environ. Le revenu total et annuel était de 12 livres 8 sols. Le Curé avait droit à 10 livres pour l'acquit des dix messes fondées, et il restait 2 livres 8 sols par an pour l'entretien de la chapelle.

Une cloche a été fondue pour la chapelle en 1739 par le sieur Barthélémy Arnaud et on l'a payée 109 livres. On l'a payée au moyen d'une souscription faite dans le village ; il y a eu 56 souscripteurs. Les ferrures et le jong ont couté une vingtaine de livres environ. Poids de la cloche 67 livres.

Fondations

1° Par son testament du 9 avril 1747 Jean-Baptiste feu Jean-Baptiste Covarel a lègué à la chapelle de la Rochette 60 livres pour faire célébrer annuellement une messe.

2° Par son testament en date du 9 mai 1756 Dominique feu Jean Covarel a lègué a la chapelle de la Rochette la somme de 28 livres pour faire célébrer annuellement une messe basse.

3° Par son testament en date du 25 avril 1762 Françoise feu Jean-Baptiste Covarel a lègué à la chapelle de la Rochette 32 livres pour faire célébrer annuellement une messe basse.

(voir la suite page 63


 

19

VI

Rd Claude Monod, docteur en théologie, protonotaire apostolique, fut transféré de la Cure de St Jean d'Arves à celle de Fontcouverte par ordonnance de Mgr l'Evêque de Maurienne Hercules Berzetti, en date du 19 septembre 1674 ; et il prit pocession de cette cure le 25 septembre de la même année. Il administra la paroisse de Fontcouverte jusqu'au 16 novembre 1693, jour de sa mort. Il fut sépulturé sous l'autel des carmes. On attribuait à ce curé une grande puissance sur les éléments. La tradition rapporte des choses vraiment étonnantes de ce Rd Monod qui était d'ailleurs un prètre très digne, comme il est dit dans les actes du temps.

Bénéfices de St Georges et Ste Brigide.

En devenant Curé de Fontcouverte, Rd Monod est aussi devenu bénéficier de St Georges, de Ste Brigide et du très saint Sacrement par acte passé, le 25 septembre 1674, avec RdJean Bonnel prètre et bénéficier des susdites chapelles, lequel a échangé son bénéfice contre la Cure de St Jean d'Arves. Cet acte passé avec Rd Monod a été notifié au Syndic de Fontcouverte et aux principaux habitants du lieu, le 27 septembre 1674, lesquels ont agréé et approuvé, comme cela conste par l'acte suivant :

Copie

de l'acte de transmission du Bénéfice de St Georges, de Ste Brigide et du très saint sacrement à Rd Monod curé de la paroisse de Fontcouverte.

L'an mil six cent septante quatre, le vingt sept du mois de septembre, par devant moi Notaire Ducal soussigné et en présence des témoins bas nommés s'est établi en sa personne Rd Claude Monod, prètre, docteur en théologie, protonotaire apostolique et curé de Fontcouverte ; lequel trouvant en personne au lieu de Fontcouverte honorable Barthelemi Ancellin syndic du lieu, lui a notifié le contract par lui passé avec Rd Jean Bonnel, docteur en droit civil et canon de la faculté de Paris, protonotaire apostolique, d'échanger la cure de St Jean d'Arves avec la cure de Fontcouverte et les chapelles sous le vocable de St Georges, de Ste Brigide et du très saint Sacrement ; lequel acte a été passé le vingt cinq du courant mois, reçu par moi


 

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dit notaire, duquel acte je lui ai fais lecture, à la suite de laquelle Rd Monod l'a requis comme syndic et au nom de la communauté de vouloir donner son agrément et de lui permettre d'être désormais administrateur et bénéficier des chapelles de St Georges, de Ste Brigide et du très St Sacrement desquelles les dits syndics et communauté sont patrons et présentateurs. Pour cause de quoi une assemblée a été requise, et l'on a fait sonner la cloche à la manière accoutumée, et s'étant assemblé au cimetière Jean Claude Collet, Félix Collet, Jean Bullière conseilliers et commis aux affaires de la communauté ; Claude Anselme, Jean Sibué, Vincent, Jean-Baptiste Chaudet et plusieurs autres chefs de famille. Après avoir conféré ensemble sur cette affaire, les dits Syndics, conseilliers et autres ont déclarés, tant à leurs noms qu'aux noms des absents, agréer et approuver l'acte passé entre Rd Monod et Rd Jean Bonnel, au sujet du bénéfice des susdites chapelles, suivant sa forme et teneur, et lui permettent d'en prendre possession comme bénéficier, à la charge néanmoins qu'il leur tiendra un vicaire, et à la condition que la dite autorisation ne nuira en rien à leur droit de nomination et de présentation en cas de vacances, et que le sieur Rd Monod fera tant par lui que son vicaire le service d'habitude aux susdites chapelles selon la forme de leur fondation et autrement, le tout suivant les conditions, abstractions et réserves portées tant par l'acte de Rd Jean Bonnel que par les actes de ses prédécesseurs, Ce que le Rd Monod a promis faire sous l'obligation de ses biens temporels quelconques soumis à toute conservation avec la clause de constitution requise à payer le tout dépens, dommages et intérêts.

De quoi acte requis, fait et passé, Fontcouverte en présence de Rd Antoine Boisson docteur en théologie et droit canon, chanoine à la cathédrale, Vicaire Général et official de l'Evêché, de sieur Humbert Gravier procureur fiscal de l'Evêche, de Messire Louis Bellet du dit lieu et honorable Antoine Mollaret maitre de poste de la Cité, témoins requis. Signé sur la minute Barthelemi Ancellin, Jean Sibué, Claude Anselme, Vincent, Chaudet, Anselme, Félix Collet, Claude Vincent et moi Pierre[?] Clerc Notaire ducal.

Pour extrait et copie conforme.

Dufour curé


 

21

Construction de l'Eglise 1675

L'Eglise actuelle a été construite à neuf depuis les deux gros pilliers d'en bas le clocher d'un coté, et de la petite porte latérale de l'autre côté, comme il conste par l'extrait des deux conventions suivantes. Le Chœur, le clocher et la sacristie de l'ancienne église ont été conservés.

Extrait de la convention

L'an 1675 et le 4 du mois de juin, Rd Claude Monod curé de la paroisse de Fontcouverte et Jean-Baptiste Boisson assisté de ses conseilliers, lesquels agissant tant à leur nom propre qu'au nom de la communauté de Fontcouverte proposent d'une part, de faire construire à neuf l'Eglise de la paroisse, avec le consentement de l'Evêque de Maurienne, depuis le Clocher en bas. D'autre part, le sieur Dominique Blanc sculteur en platre et mortier, natif de la ville de Suze, en piémont s'engage à bâtir et à construire l'Eglise paroissiale conformément au plan et dessein dressé par le Rd frère Boch capucin. L'Eglise doit avoir 72 pieds de chambre en longueur et 36 en largeur, murs compris. La hauteur doit aussi mesurer 36 pieds du niveau du sol au plus haut de la voûte. Les murs doivent avoir 4 pieds de large aux fondements jusqu'au niveau de terre ; 3 pieds depuis là et 2 pieds au sommet. On fera 4 piliers de 3 pieds de large en dedans de l'Eglise et ils avanceront dans l'Eglise de 3 pieds. Aux pieds de la voûte ils seront surmontés d'une corniche en avancement. Les 4 piliers de chaque coté porteront 4 arcs pour diviser la voute, ils seront d'une épaisseur d'un pied et demi. Les piliers sortiront aussi des murs du dehors d'un pied et demi au niveau du sol pour aller mourir au bas du couvert. La voute sera construite en tufs d'une épaisseur de 3 quarts de pieds. Les murs en dedans seront crépis et polis, puis blanchis ; en dehors ils ne seront que crépis en mortier brut. La porte de l'Eglise sera faite en bois blanc de la même forme que l'ancienne. Le couvert de l'Eglise avancera de 3 pieds de chaque côté en dehors des murs et 3 pieds et demi sur le devant. Le syndic et les conseilliers de Fontcouverte, au nom de la communauté, s'engagent à fournir sur place tous les matériaux nécessaires à la dite construction et se réservent que si les matériaux viennent à manquer


 

22

les travaux seront suspendus sans que le sieur Dominique Blanc puissent réclamer quelques dommages au Syndic et à la communauté. Le sieur Dominique Blanc s'engage d'autre part, pourvu que les matériaux ne lui fassent pas défaut de livrer le travail complètement achevé dans le terme de deux ans, c'est-à-dire à la Nativité de St Jean Baptiste de l'année 1677, pour le prix convenu de 2300 florins de Savoie que la susdite communauté lui payera à mesure que le travail avancera. La présente convention a été passée et signée au palais épiscopal à St Jean de Maurienne le 4 juin 1675.

Nota J'ignore si les matériaux ont fait défaut à l'entrepreneur, mais la tradition porte que l'Eglise n'a été complètement achevée qu'en 1679 et consacrée le 18 juin 1680.

Autre Convention

L'an 1675, le 3 du mois de juillet, je Notaire Ducal soussigné établis personnellement honorable Claude François Antoine maître charpentier de la paroisse de Morillon en Faucigny lequel promet à honorable Dominique Blanc sculteur en platre et mortier de la ville de Suze, de faire construire à neuf et lever bâtiment de l'Eglise de Fontcouverte dès le chœur en avant de nouveau en construction et de faire le tout conformément au prix fait que le dit Dominique Blanc a de la communauté de Fontcouverte, passé par devant Mgr l'Evêque de Maurienne le 4 juin dernier, pour le prix de 300 florins monayés de Savoie.

Suivent les signatures. Dominique Blanc, Claude François Antoine et le Notaire Ducal.

Journées d'ouvriers 1676

La journée d'un bon ouvrier, maçon ou charpentier, se payait à cette époque 1 florin par jour. La chaux pour la construction de l'Eglise s'est faite à la Brévière.

Les anciens Curés

1° Rd dom Jean Augert fut curé de Fontcouverte de 1400 à 1451. Il a lègué à la paroisse 5 sesterés de terres et 3 maisons au Mollard.

2° Rd Jean Buisson Romettaz fut curé de Fontcouverte de 1542 à 1549. (voir fol.3

3° Rd Messire Pierre Thorain était curé de 1498 à 1542.

(voir page 26)


 

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Redevances en 1540 (suite du fol.11)

Par donation du 3 mai 1382 Andasie veuve de Jean Dompnier de Gevoudaz à lègué à l'Eglise une messe pour chaque lundi de l'année et pour cela elle a hypothéqué les pièces suivantes ; 1° Un curtil soit jardin avec une maison à Gevoudaz ; 2° une pièce de pré avec ses arbres sous le chemin qui conduit aux Moulins de Merderel ; 3° une demi éminée de terre à côté de Gevoudaz ; 4° une pièce de bois et de pré à coté de l'Arvan. Par son testament du 6 Octobre 1400 Guigonne, veuve de Jean Truchet du Villard a fondé une procession annuelle le lendemain de la Toussaint. Rétribution une quarte de seigle. En 1472, Jean Antoine feu Claude Duverney de Villarembert a vendu à Messire Pierre Thorain curé de Fontcouverte deux sestereés de terre à Villarembert pour le prix de 20 florins et sous le cens d'un fl. Par son testament du 7 mai 1479 Antoine du Villard des Rossières à lègué à l'autel du Rosaire une messe annuelle pour la rétribution de 2 deniers gros avec le diner du Curé. Noble Jean Sibué doit 2 denier forts, vieux de cense annuelle pour une messe fondée par Isabeau Thomasset le 4 juin 1452. Pour un répond chaque dimanche de l'année sur le tombeau d'Aimoz Jourdan une quarte de froment. Six gros pour une messe fondée par Pierre Claraz. Il est du 6 deniers gros pour messe annuelle. Il est du un florin pour une messe lèguée par Jean Dufreney. Il est du 12 deniers forts pour faire une procession chaque lundi du carême sur le tombeau de Jean Fontaine et y chanter un répond chaque fois. Noble Gabriel du Villard doit 3 florins pour une messe le jour de St Sébastien et une messe chaque semaine de l'année. Jacques Gilbert doit 2 quartes d'orge pour une procession chaque dimanche de l'année. Il est du 1 florin pour une procession de 15 en 15 jours sur le tombeau de Claude Albrieux. Il est du un florin pour un répond chaque dimanche de l'année. Par son testament de 1493 Jean Thorain a lègué un florin annuel pour un répond chaque dimanche de l'année. Antoine Paradis et Pierrette sa femme ont lègué une messe tous les mardis de l'année pour la rétribution totale de 4 florins et un setier de froment. Pierre Thorain feu Jean a lègué 15 gros de cense annuelle pour 5 messes. Il est du 3 florins pour 2 messes annuelles et 3 réponds. Il est du 2 florins pour 8 messes et 1 florins pour un réponds annuels. Jacquemine veuve de Jean Albrieux à lègué 4 messes pour un florin de cense. Louis feu Claude Boisson a lègué une messe pour 4 deniers.

(voir suite page 78


 

24

Chapelle de la Bise 1683

La chapelle de la Bise fondée bâtie en 1639 par suite du vœu fait par les habitants de ce village, peu solide, tombait en ruines et elle fut rebâtie à neuf et plus solidement en 1683. Il y a une ordonnance épiscopale du 10e jour de mai 1683 signée Hercules Berzet évêque de Maurienne, approuvant une supplique des habitants des villages de Riortier et de la Bise. Cette chapelle a de nouveau été érigée sous le vocable de St Claude comme l'ancienne, au même emplacement et à la même altitude. Les habitants des deux villages de Riortier et de la Bise ont fourni tous les matériaux par corvées et payé la main d'œuvre au moyen d'une souscription faite entre eux. (voir page 8).

Fondations en 1780

En 1730 [1780?] les fondations de la chapelles étaient les suivantes :

1° Noble Jérôme Fournier et Jean son fils ont fondé10 messes
2° Claude feu Gaspard Rossat a fondé1 messe
3° Louis feu Gaspard Rossat a fondé1 messe
4° Jean-Baptiste feu Philippe Bulière a fondé1 messe
5° Francoise Duverney Guichard a fondé1 messe
6° Antoinette Covarel a fondé2 messes
7° Alexandre Buisson Carle a fondé1 messe
8° Antoinette Covarel a fondé1 messe
9° Marie feu Gaspard Rossat a fondé1 messe
10° Marguerite feu Gaspard Claraz Bonnel a fondé1 messe
11° Michel feu Jacques Bullière a fondé2 messes
12° Marie Buisson Carle veuve de Michel Bullière a fondé4 messes
13° Barthelemie feu Urbain Romettaz a fondé1 messe
Le total des messes fondée en 1780 est27 messes

En 1780 les revenus annuels de la chapelle de la Bise en l'honneur de St Claude étaient, d'après les comptes laissés par son procureur, d'environ 150 livres, ce qui suppose un capital d'environ trois mille livres.

Population

Le 17 juin 1708, il y avait à Fontcouverte 297 familles ; 983 communiants ; 442 enfants ou non admis à la 1ère communion.

Le total de la population était donc de 1425 personnes.


 

25

Inventaire
des immeubles appartenants à la cure

Le 27 novembre 1674 un inventaire des immeubles appartenants à la Cure de Fontcouverte a été dressé par les soins de Rd Claude Monod curé, assisté de Messire Louis C[ollet] vicaire, et d'honorables Barthelemy Ancellin et Jean Pierre Sibué Syndics de la communauté, de la manière suivante :

1° Une maison contenant cuisine, salon, trois petites chambres sartoux, dépense, tinage, galetas, lavoir et écurie avec jardin à l'entour.
2° Un pré contenant environ six quartelées le tout joint ensemble.
3° Une pièce de terre contenant environ trois quartelées situé au même lieu.
4° Une pièce de pré contenant environ deux quartelées située près du village de l'Eglise.
5° Une pièce de pré contenant environ deux quartelées située au dessus du village de l'Eglise.
6° Une pièce de terre contenant environ quatre quartelées située lieu dit à la Combe de la brachière.
7  Une pièce de terre contenant environ quatre quartelées située lieu dit au Villard dessous le village.
8° Une pièce de Blachère de quatre quartelées environ au lieu dit Rival, sol de Fontcouverte.
10° Une pièce de pré contenant trois quartelées au lieu dit des Ch[...]
11° Une autre pièce de pré de deux quartelées environ aux Chômes.
12° Une pièce de pré d'environ trois quartelées au Thonaix.
13° Une pièce de terre d'environ quatre quartelées à la Bérard[...]
14° Une pièce de terre d'environ quatre quartelées aux plans [...].
15° Une pièce de pré d'environ deux quartelées au raffour.
16° Une pièce de pré, terre et broues d'environ deux quartelées située au lieu dit de la Curiaz.
17° Une pièce de terre d'environ six quartelées aux Censes.
18° Une pièce de vigne d'environ une fossérée et demie, située aux Rossières, sol de St Jean de Maurienne.
19° Une autre pièce de vigne et de terre contenant environ 5 fosserées en vigne et 3 quartelées en terre, située au lieu dit Rodour, sol de St Jean de Maurienne.
20  Un bâtiment contenant deux écuries, une chambre et une grange, du haut en bas, située au village de l'Eglise


 

26

de Fontcouverte à côté du chemin.
21° La moitié d'une pièce de terre contenant environ quatre quartelées, située au lieu dit La Crosaz ; l'autre moitié étant des biens de la chapelle de St Georges et Ste Brigide appartient au bénéficier.
22° Enfin une Pièce de bois foret contenant environ deux seistorés située sur le territoire de Villarembert située au lieu dit : plan du Rosey à coté du bial appelé Thonerot

Total 52 quartelées de pré et terre ; 6 fosserées et demie de vigne ; une maison et une foret.

Inventaire
des meubles de la Cure de Fontcouverte

1° Un fruitier en bois de sapin ayant 4 tablars.
2° Une table en bois de noyer d'une toise et deux pieds de longueur grossièrement fabriquée
3° Une crémaillère en fer ayant trois jambes garnies d'anneaux
4° Un lit en bois blanc et un autre en noyer
5° Un pétrin en bois blanc.
6° Une espèce de buffet attaché à la muraille en bois de sapin.
7° Deux tonneaux lègués à la Cure par Rd Claude Dominjon.

Dénombrement

Le 19 juin 1726, il y avait à Fontcouverte 173 enfants mâles de 1 à 12 ans ; 68 de 13 à 18 ans ; 210 de 18 à 40 ans ; et 195 de 40 ans et au dessus ; total des mâles 646 ; A ce nombre il faut ajouter 14 prètres habitants en dehors de la paroisse et 3 domestiques. Total 663 mâles.

Le 15 juin 1727 il y avait à Fontcouverte 275 chefs de famille. 711 personnes composant les diverses familles ; ce qui fait 986 personnes les autres étaient absents du pays. Il y avait 376 vaches à lait ; 193 vaches à l'hiverne ; 243 bœufs et génisses ; 1630 brebis, moutons et chèvres. On dépensait pour le fromage 1976 livres de sel. Le sel total nécessaire pour les besoins de la population était de 14364 livres. Certifié conforme à l'état dressé par le Syndic Gilbert.            Dufour curé

Ancien curé

Rd Messire Pierre Thorain a été curé de Fontcouverte de 1498 à 1542. C'est le neveu ou le petit neveu du précedent. voir fol 344


 

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Inventaire
des fondations qui existaient le 27 novembre 1674

1° Par son testament du 28 octobre 1599, Bertrand Notaire ducal, Georgine Verdon femme de Jean Mottard a lègué à l'Eglise de Fontcouverte 4 quartelées de terre aux Oulles sol de St Jean de Maurienne, pour faire célébrer 2 messes annuelles et perpétuelles, l'une la semaine de Noël, l'autre au mois de juin.

2° Par contrat du 20 novembre 1568 reçu par Louis Chaudet Notaire ducal, Georges Rossat a fondé une messe chantée pour le jour de St Roch, plus une petite messe et des réponds pour le prix annuel d'un florin. Pour l'assurance de la cense annuelle il a hypothéqué une quartelée de terre située au dessous de la tour du paradis.

3° Par testament de Michelle Claraz femme de Pierre Covarel reçu par Louis Claraz, Notaire, le 3 novembre 1616, une pièce de terre située sur les Roches, soit aux Censes est lèguée à l'Eglise pour faire chanter les Vèpres tous les dimanches.

4° Par son testament du 10 juillet 1560 Urbain Augert a fondé 3 messes avec la rétribution de 3 sols l'une. Pour l'assurance de la fondation, il a hypothéqué une pièce de vigne aux Rossières, Pierre Chaudet Notaire.

5° Par son testament du 30 août 1625, Chaudet Notaire, Messire Philippe Vincent curé de la paroisse a fondé une messe chantée à l'autel du Rosaire toutes les fêtes solennelles de la Ste Vierge, et une messe basse tous les mois de l'année et pour cela il a donné un capital de 500 florins.

6° Par son testament du 25 août 1625 Claude Melliand a fondé une messe pour le jour de la fête de St Martin, et il a donné pour cela 5 florins de cense annuelle.

7° Par son testament du 19 novembre 1630, Claraz Notaire, Jean Augert feu Sorlin a fondé 3 messes basses par an ; et chacune des messes doit être payée 1 florin ; 3 florins en tout.

8° Par contract du 2 juillet 1655, Claraz Notaire, Jean-Baptiste et Vincent Adret se sont reconnus redevables de 10 florins dus par suite du testament de Marie femme de Jean Augert portant fondation de 7 messes basses.

9° Par testament du 22 avril 1630, reçu par Louis Claraz Notaire, Bartholomée Lambert femme de Jean Miquet a donné une pièce de terre à la Combaz et un pré au village de


 

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l'Eglise pour faire dire Vèpres tous les samedis de l'année avec le Gaude flore.

10° Par testament du 10 novembre 1613 reçu par Claraz Notaire, George Boisson Romettaz a fondé 6 messes basses et n'a donné pour cela que 3 florins ; il a fondé de plus une aumône de trois sétiers de blé le jour de la fête du corps de Dieu.

11° Par testament du 20 janvier 1604 reçu par Louis Chaudet Notaire, Anne femme de Jean-Baptiste Chaudet a donné une pièce de terre située à la Bérarde pour la célébration d'une messe.

12° Par acquis de cense passé par Sorlin feu Collomban Sibué de l'Alpettaz le 30 juin 1669, il est du à l'Eglise paroissiale de Fontcouverte 14 florins de cense annuelle provenant d'un legs fait par Rd Messire Guillaume curé, fait 16 janvier 1552 pour faire célébrer des messes tous les dimanches de l'année.

13° Par son testament du 19 novembre 1631 reçu par Claude Paraz Notaire, Pierre Covarel a lègué 10 florins pour faire célébrer annuellement et à perpétuité une messe par mois.

14° Par contrat d'acquis passé par feu Pierre Dominjon en faveur de feu Messire Philippe Vincent curé, d'un pré joignant le cimetière, reçu par feu Louis Claraz Notaire le 4 juillet 1610 pour la célébration annuelle de 2 messes basses.

15° Par contrat du 29 juin 1646 reçu par Jacques Chaudet notaire il conste que Michel feu Claude Poingt est débiteur de 6 florins annuels en faveur de la Chapelle de St Claude pour la célébration de 6 messes basses.

16° Par contrat de cession reçu par Novel Notaire en date du 20 juin 1610 les hoirs de Gaspard Truchet doivent à la chapelle de St Claude 10 florins annuels.

17° Par contrat de fondation de la chapelle de St Roch au village de la Rochette du 5 mai 1600 reçu par Claude Gilbert Notaire, portant un florin de cense pour la célébration de deux messes l'une le jour de la fête de St Roch, et l'autre le jour de des glorieux apôtres St Pierre et St Paul, avec requête à l'illustrissime et Révérendissime Seigneur Philibert Milliet Evêque de Maurienne portant permission de l'érection de la dite chapelle en date du 20 mai 1600. De plus promesse et hypothèque du 30 mai 1614 reçues par Louis Claraz Notaire, et assensement du 23 avril 1652.


 

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Chapelle de Charvin

18° Par contract de Fondation de la Chapelle de Charvin reçu par Jean Chaudet notaire le 6 mai 1655, avec la permission et le consentement d'érection de la dite chapelle donné par l'Illustrissime et Révérendissime Paul Milliet Evêque de Maurienne d'après la requête dressée par les habitants de ce village le 26 mai 1655 en suite des conclusions du procureur fiscal et patrimonial et de Rd Claude Dominjon curé de Fontcouverte, Liduvine fille de Jean Bonnivard et veuve de Pierre Poingt a fondé la dite chapelle et lui a lègué le revenu d'un florin pour une messe annuelle.

19° Par testament du 22 décembre 1658, reçu par Claude Vincent Notaire, Claude Bonnivard a fondé une messe à perpétuité le jour de St Claude à la chapelle de Charvin, moyennant la cense d'un florin, six sols par année, et 30 sols pour le luminaire et ornements de la dite chapelle.

20° Par contrat d'acquis et d'échange du 5 juillet 1654 reçu par Claude Vincent Notaire, Jacques feu Noë Claraz Bonnel avait promis payer au curé de Fontcouverte en faveur de l'autel du Rosaire 2 florins de cense franchissable par 40 florins de capital, pour la célébration de 4 messes de fondation faite par Pierre Gilbert Collet.

21° Par son testament du 18 décembre 1646, reçu par Louis Claraz Notaire, a fondé une messe tous les premiers dimanches de chaque mois à l'autel du Rosaire pour six florins de cense annuelle et de 100 florins en capital en cas d'affranchissement, Claude feu Benoit Lambert fondateur.

22° Par son testament du 10 juillet 1635, reçu par Louis Claraz Notaire Jean Miquet a lègué 15 florins pour faire dire Vèpres et le Gaude Flore tous les vendredis de l'année.

23° Par son testament du 21 août 1653, reçu par Claude Vincent Notaire, Anne fille de feu Noë Claraz Bonnel, femme de Claude Fejoz a lègué deux florins de cense annuelle et 40 florins de capital en cas d'affranchissement pour deux messes perpétuelles à l'autel du Rosaire.

24° Par son testament du 16 mars 1608, reçu par Louis Chaudet Notaire, Françoise veuve de Pierre Buisson a lègué 6 sols par an à l'Eglise paroissiale de Fontcouverte.


 

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25° Rd Messire Louis Dominjon, curé, par son testament du 29 janvier 1634, reçu par Claraz Notaire, a fondé 10 messes annuelles et pour cela il a lègué 6 florins de censes annuelles, franchissables par 100 florins.

26° Par contract en date du 13 juin 1649, Louis Claraz Notaire, Jean-Baptiste feu Jean Dompnier s'est reconnu redevable à l'Eglise paroissiale de Fontcouverte de la cense annuelle et perpétuelle de 5 florins, franchissable par 100 florins.

27° Par contract de transaction et d'accord du 18 mai 1642, reçu par Jacques Chaudet Notaire, Claude Vincent et Jacquemoz son frère sont débiteurs au Curé de Fontcouverte d'une cense annuelle de 60 sols franchissable par 100 florins.

28° Par son testament du 5 avril 1627, reçu par Noë Chaudet Notaire Monettaz femme de Louis Viffrey a lègué à l'Eglise 12 florins, 8 sols et 6 deniers de cense annuelle franchissable par 210 florins.

29° Par son testament du 13 avril 1649, reçu par Louis Girollet Notaire, Jean-Baptiste Miquet a lègué six florins de censes annuelles franchissables par 100 florins de capital pour la fondation de 6 messes à l'autel de St Michel.

30  Par son testament du 15 novembre 1656, reçu par Claude Vincent Notaire, Antoine Girollet a lègué cinq florins pour faire chanter le Salve Régina tous les dimanches de l'année.

31° Par contract du 30 juin 1652, reçu par Claude Vincent Notaire, Sorlin feu François Boisson s'est reconnu redevable de 6 florins 3 sols en faveur de l'autel du Rosaire, franchissables par 125 florins.

32° Par son testament du 17 août 1670, reçu par Philippe Vincent Notaire, Jean-Baptiste feu Jean Gilbert Collet a fondé 2 messes, et pour cela a donné 30 sols de rente, franchissable par 50 florins.

33° La chapelle sur la Roche de Charvin en l'honneur de St Antoine de Padoue a été fondée par acte reçu le 16 mai 1649, Jacques Chaudet Notaire  ; et l'autorisation de l'érection a été accordée par l'Evêque de Maurienne.

34° Une requête présentée au Seigneur vicaire Général pour l'érection de la Chapelle de St Claude aux Fourniers et décret d'autorisation du 5 novembre 1641. Signé Duverney Vre Général.

35  Une requête présentée à Mgr l'Evêque de Maurienne par les habitants du village de la Rochette pour obtenir permission au Rd Curé de bénir la chapelle y fondée et pour concéder des indulgences ; lequel par son décret du 10 juin 1661 a accordé 40 jours d'indulgence. Signé Hercules Berzetti.


 

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36° Par son testament du 8 avril 1664, reçu par Jean Chaudet Notaire, André Bernard a fondé deux messes à la chapelle de Charvin pour la somme capitale de 50 florins.

37° Par son testament du 15 avril, reçu par le notaire ducal, en 1668, Pernette fille de feu Jean Chabert, veuve de Claude Sibué a fondé 3 messes à l'autel de St Michel et pour cela elle a lègué deux florins de censes annuelles.

D'après le présent inventaire il résulte que le 27 novembre 1674 il y avait 70 messes fondées à l'Eglise ; 25 à l'autel du Rosaire ; 6 à la chapelle de la Bise ; 4 à la chapelle de Charvin et 2 à la chapelle de la Rochette. Total 107 messes.

Fondations

qui n'ont pas été inventoriées parce que la copie des actes ne se trouvait pas à la cure à cette époque.

1° Un acte de donation entre vifs, reçu par Bertrand Notaire ducal le 31 mai 1614 par lequel Bartholomée fille de feu Sorlin Lambert femme de Jean Miquet a lègué à l'Eglise une pièce de terre située à la Combaz de la Brachère d'une contenance de 9 quartelées environ pour la célébration de 4 messes annuelle et le chants des Vepres tous les samedis de l'année

2° Par son testament du 29 avril 1619, reçu par Louis Chaudet Notaire, Jean Louis Colonel a lègué 100 florins pour la fondation d'une messe à perpétuité.

3° Par son testament du 12 avril 1684, reçu par Hustache notaire ducal, Françoise fille de Jean Thorain femme de François Taravel de Villarembert a fondé 4 messes annuelles à la chapelle de la Roche Charvin et a donné pour cela 400 florins.

4° Par son testament du 15 novembre 1683 Michelle fille de feu Bernard Boisson à lègué 39 livres pour célébration de 2 messes à l'autel du Rosaire.

5° Par son testament du 2 avril 1699 reçu par Dompnier Notaire Louis feu Laurent Viffrey a donné une pièce de terre à la Combaz, derrière les maisons du village des Adrait et un pré contenant en tout environ 5 quartelées pour faire célébrer annuellement 2 messes à l'autel du Rosaire.

6° Par son testament du 9 juillet 1703, Michel feu Jean-Baptiste Colonel a fondé 2 messes basses à l'autel du Rosaire et a donné pour cela 100 florins en capital.


 

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Fondations suite.

7° Par son testament du 8 janvier 1709 Rd Messire Gaspard Vincent prètre natif de Fontcouverte, premier chanoine et chantre de l'Eglise collégiale d'Aiguebelle, lègue 100 florins à l'Eglise de Fontcouverte pour faire célébrer annuellement et à perpétuité une messe chantée.

8° Par son testament du 12 février 1710 Marie fille de feu Bernard Crinel a lègué 6 quartelées de terre à Champlong, sol de Villarembert pour faire célébrer annuellement à pepétuité 2 messes basses et 2 chantées.

9° Par son testament du 6 mars 1717 Louis feu Louis Chabert a lègué au Rd Curé de la paroisse 4 forins annuels payables par son héritier pour la célébration de 4 messes annuelles.

10° Par son testament du 11 juin 1733 Rd Jean-Baptiste Favier Curé de la paroisse a lègué à ses successeurs une pièce de pré qu'il a acquis d'Antoine Vincent Adrait d'environ 2 quartelées située derrière l'Eglise, au lieu dit Enversets avec charge pour eux de célébrer annuellement 2 messes basses.

11° Par son testament du 3 novembre 1741 Jean fils de feu Claraz Bonnel a lègué au Curé de la paroisse 27 livres pour faire célébrer annuellement une messe chantée.

12° Par son testament du 10 mars 1744 Jean Gilbert Collet a lègué à l'Eglise la somme de 24 livres pour faire célébrer annuellement et à perpétuite une messe basse.

13° par son testament du 8 du mois de septembre 1746 Rd Joseph Didier frère du curé et son vicaire a fondé une messe annuelle et pour cela le curé à cédé au bénéfice cure une pièce de terre qu'il possédait en dessous de la chapelle de St George.

14° Par son testament du 3 janvier 1746 Françoise Vincent Adrait a lègué à l'Eglise la somme de 20 livres pour faire célébrer annuellement et à perpetuité une messe basse.

15° Par son testament du 15 août 1747 Jean-Baptiste Sibué a lègué à l'Eglise 18 livres pour faire célébrer annuellement une messe.

16° Par son testament du 17 mai 1758, Marie feu Pierre Ancellin veve de Philippe Augert a lègué à l'Eglise la somme de 25 livres pour faire célébrer annuellement une messe.

17° Par son testament du 30 juillet 1781, reçu par Saturnin Bouttaz notaire, Rd Jean Pierre Didier curé a lègué à la Cure 8 toises de terre et 7 journaux sans charge.

18° Par son testament du 9 décembre 1791 Michel feu Louis Truchet a lègué 60 livres pour acquit de messes après son décès.


 

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Requisition 1691

faite à la communauté de Fontcouverte pour le passage de troupes à St Jean de Maurienne.

Le 31 décembre 1691 la communauté de Fontcouverte a du fournir sur les ordres de Mr de Bonnal intendant :

1° 173 quartes d'avoine à 15 sols la quarte.

2° 614 quintaux de foin à 40 sols le quintal.

En 1692 la communauté a fourni :

453 quartes d'avoine à 15 sols la quarte et 640 quintaux de foin à 40 sols le quintal.

En 1693 la communauté a fourni :

96 quintaux de foin à 50 sols le quintal et 156 quartes d'avoine à 16 sols la quarte.

Etat

des fournitures faites par la commune de Fontcouverte pendant la guerre lesquelles n'ont pas été payées.

1° 60 quartes d'avoine fournies aux dragons le 9 novembre 1705

2° Un voyage avec voiture de Pontcharra à Conflans le 28 avril 1705

3° Le 2 octobre 1706, la commune a fourni 3 couvertes et 6 draps à l'hôpital de St Jean pour le service des soldats malades.

4° Le 4 septembre 1708, la commune a fourni 8 draps et 4 couvertures plus 3 paillasses à l'hôpital de St Jean pour les soldats

5° Le 12 février 1708, la commune a fourni 22 journées de bœufs pour les travaux des digues de Villarclément contre la rivière.

6° Le 9 mai 1708 et jours suivants, la commune de Fontcouverte a fait 2360 journées aux travaux de Villard Clément à la digue.

7° Le 9 mai 1708 et jours suivants, elle fourni 80 journées de bœufs à la même digue contre la Rivière d'Arc.

8° Le 7 décembre 1708, la commune a fourni 319 cercles de bois à bruler aux magasins de St Jean pour les soldats.

9° Le 4 août 1709 Gilbert Collet Sébastien a fait 73 journées avec son mulet pour porter les équipages de Mr le Conte de Madacy pendant la campagne de 1709, dès le 25 juillet jusqu'au 6 octobre inclusivement.

10° Le Sieur Jean Bonnel a fait 40 journées pour conduire les mulets pendant la campagne.

11° Le 19 juin 1709, la commune de Fontcouverte a fourni 510 fourches, 510 perches et 510 piquets pour le campement des troupes pendant la campagne de 1709.


 

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12° Le 13 juin 1709, la commune de Fontcouverte a fourni 7 quintaux de paille à l'hopital de St Jean pour les troupes.

13° Le 28 octobre 1709 la commune a fourni 30 rations de foin au régiment

14° Le 10 mai 1709 la commune a fourni 102 quintaux et 60 livres de foin pour les chevaux des officiers du régiment de la Chenal qui étaient en quartier à Fontcouverte dès le 12 mai 1709 jusqu'au 1er juin de la même année.

15° Le 1er juin 1709, la commune a encore fourni 250 rations de foin aux officiers de la Chenalaye

16° La commune réclame la somme de 70 livres pour un mulet appartenant à Claudine Anselme, chargé le 28 juillet 1709 de porter les bagages de Mr le Maréchal de Bernick [Berwick] a été précipité à St Georges des Hurtières avec sa charge.

17° Du 3 décembre 1708 au 31 mai 1709, la commune a fourni 1168 cercles de bois à brûler, formant 23,363 bûches.

18° Le 8 mai 1709 la commune a fourni 16 quintaux de seigle pour la nourriture des troupes.

19° En 1709 la commune de Fontcouverte a été chargée de transporter 40 quintaux de foin des magasins de St André à ceux de Valloires, elle réclame pour cela 22 livres

20° Le 10 janvier 1710, La commune de Fontcouverte a reçu l'ordre de transporter des magasins de St André à ceux de St Jean 276 quintaux et 76 livres de foin pour les troupes

21° Le 16 avril 1710, la commune de Fontcouverte a fourni 163 quintaux de paille pour les troupes.

22° Le 25 mai 1710, la commune a fourni 270 cercles de bois à brûler, ce qui fait 5400 buches.

23° Le 31 août 1711, la commune a fourni 130 quintaux 74 livres de paille pour les soldats et les chevaux.

24° En 1711 la commune a fourni 512 cercles de bois à bruler formant ensemble 10,245 buches.

25° Le 26 mai 1712 la commune a fourni 200 quintaux de paille pour le campement des troupes.

26° Le 26 mai 1712 la commune a fourni 549 cercles de bois à brûler et 2200 tant fourches, traverses que piquets.

27° Dans l'année 1712, la commune a fourni 168 quintaux d'avoine suivant l'ordre de Mr Delouche.

(voir pour la suite page 51)


 

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VII

Rd Jean-Baptiste Favier natif du Chatel d'abord vicaire de Rd Claude Monod lui a succédé comme curé et a administré la paroisse de 1693 à 1733. Il n'a été installé comme curé que le 5 janvier 1694, et cependant il avait déjà un vicaire nommé Brun dans le mois de décembre 1893[1693]. Pendant son stage de 39 ans, il a eu plusieurs procès à soutenir pour défendre ses droits et pour le maintien des fondations religieuses. Il est mort le 25 juin 1733. On ne connait le lieu de sa sépulture.

Contributions

En 1696 la commune de Fontcouverte ne payait que 982 livres pour toutes ses contributions

Oratoire du Tilleray 1694

Les sieurs Jean et Claude feu Jean-Baptiste Bernard supplient Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne de les autoriser à bâtir un oratoire au village du Tilleray où il y a une demi douzaine de familles, partie sur le territoire de St Jean de Maurienne, et partie sur celui de Fontcouverte, afin qu'ils puissent y faire leur petites prières le matin et le soir. L'autorisation a été accordée le 31 octobre 1694. Jn Bte Balbis Vicaire Gal

Cet oratoire était sous le vocable de St Bernard. Le 27 novembre 1694, d'après une nouvelle suplique des habitants de ce village Mgr Valperga de Mazin a accordé 40 jours d'indulgences audit oratoire. Signé François Hyachinte, Evêque de Mne.

Oratoire des Anselmes 1696

Le sieur Louis feu Collomban du village des Anselmes supplie Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne de l'autoriser à bâtir au village des Anselmes un oratoire où il se propose d'y mettre un tableau de la Ste Vierge, du petit Jésus, de St Louis et de St Anselme.

L'autorisation de construire le dit oratoire et la permission de le faire bénir par le Curé de la paroisse est accordée en date du 14 juillet 1696. Signé Jn Bte Balbis vic. gal

Par décret du 10 aôut 1697. L'Evêque de Maurienne a accordé 40 jours d'indulgences à tous ceux qui réciteront dévotement devant le dit oratoire un Pater, un Ave et un acte de contrition. Signé François Hyacinthe Valperga


 

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Oratoire du Travers 1699

Le sieur Louis Chabert supplie Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne de l'autoriser à construire un oratoire devant sa maison, au village du Travers, peu distant du village des Anselmes, sous le vocable de Notre Dame de pitié

L'autorisation de l'Eréction a été accordée le 5 du mois de juillet 1699.

Signé + François Hyacinthe Evêque

Par décret du 27 février 1700, il est accordé au susdit oratoire 40 jours d'indulgences à ceux qui récitent un Pater et un Ave. Signé François Hyacinthe Evêque

Oratoire de la Rochette 1701

Le sieur Jean-Baptiste feu Michel Collet supplie sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne de l'autoriser à construire un oratoire sur le coin du grand chemin qui vise sa maison au village de la Rochette en l'honneur de Notre Dame de pitié. L'Evêque répond de St Jean le 29 juin 1693 : la présente supplique doit être approuvée par le Curé de la paroisse. Le Curé Rd Claude Monod dit qu'il ne voit aucun inconvénient a ce que l'autorisation demandée soit accordée. L'autorisation est accordée le 25 juillet 1693. Signé François Hyacinthe Evêque

Par décret du 29 mars 1701 L'Evêque accorde au susdit oratoire 40 jours d'indulgences aux conditions ordinaires

Oratoire des Enversets

Cet oratoire est très ancien, je ne connais pas l'origine, ni le premier fondateur ; toutefois, le 19 mars 1735, le sieur Antoine fils de feu Jean-Baptiste Adrait se déclare être chargé par ses ancêtres de la maintenance et du décor du susdit oratoire érigé en l'honneur de St Joseph, et supplie sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne de vouloir bien lui accorder 40 jours d'indulgence pour tous ceux qui réciteront un pater et un Ave. L'indulgence demandée a été accordée par décret en date du 1er avril 1735. Signé : François Hyacinthe Valperga.

En 1861, le susdit oratoire a été reconstruit à neuf par les soins et aux frais de Jean-Baptiste Dominjon fils de Jean Michel, négociant. Pour faciliter le passage sur les deux chemins qui l'avoisinnent, les fondations de l'oratoire ont été reculées d'un pied à partir des anciens murs. L'oratoire a été béni le 22 du mois de septembre 1861 par Rd Anselme Pasquier curé de la paroisse, et il a annoncé les indulgences accordées.


 

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Visite Pastorale de 1708

Le 16 juin 1708 l'Evêque de Maurienne s'est transporté à Fontcouverte pour faire sa visite et administrer le sacrement de confirmation. Il a trouvé l'Eglise en bon état et bien tenue ; mais le rétable et le tabernacle étaient dans un état déplorable ; par suite il ordonne qu'on fasse un nouveau retable et tabernacle proportionné au chœur et à l'Eglise en conformité de l'ordonnance déjà rendue par notre prédécesseur Hercules de Berzet en date du 18 juin 1680. Signé Valperga de Mazin

Construction du Retable

Le 3 du mois de février 1715, le prix fait pour la façon et construction du rétable et répositoire du Maitre-autel a été donné à honnète Etienne Camard maitre sculteur de la ville de St Jean de Maurienne pour le prix de 3800 florins de Savoie. La convention a été signée par les deux syndics, les conseilliers et 72 membres de la communauté, tous chefs de famille qui se sont rendus solidaires pour le payement. Par son testament du 29 octobre 1642 Rd Messire Gilbert Collet François prètre originaire de Fontcouverte a donné 100 florins pour refaire le tableau de St Michel.

Visite pastorale et ordonnance de 1708

Mgr l'Evêque de Maurienne en sa visite pastorale du 16 juin 1708 a ordonné ce qui suit :

1° Nous défendons aux hommes et garçons de la paroisse de demeurer sur la place pendant les offices divins.

2° A ces fins, nous ordonnons que les hommes et les femmes s'assemblent dans l'Eglise chacun à leur place, et en cas que notre présente ordonnance et les avertissements réitérés par 3 fois par le Rd Curé, il se trouve encore quelque libertin qui veuille demeurer hors de l'Eglise ou derrière les femmes, nous les interdisons dès aujourd'hui de l'entrée de l'Eglise avec ordre au Rd Curé d'en dresser procès verbal et de faire ensuite garder le dit interdit, sauf à nous de procéder à des peines plus rigoureuses suivant l'exigence des cas contre les désobéissances sur les verbaux que le Rd Curé nous enverra, auquel nous mandons aussi de faire fermer la porte de l'Eglise au cas qu'ils ne veuillent pas se rendre à ses ordres et remontrances.


 

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3° Pour éviter aussi les immodesties et les irrévérences pendant les processions, nous ordonnons que dorénavant tous les enfants et jeunes gens marchent en tête de la procession, les plus petits les premiers et les plus grands ensuite et nous défendons au Rd Curé de faire des processions autrement qu'en conformité de notre ordonnance.

4° Nous ordonnons ensuite que la paroisse fasse fermer le cimetière tout le long du courbé de la place et verger par une forte barrière et faire planter de gros pilliers en bois à la distance d'un pied de manière que les annimaux n'y puissent entrer, et que l'on mette des limites au dit cimetière du côté de la petite porte de l'Eglise de manière que le cimetière se termine aux degrès de la dite porte, le tout dans l'espace de 2 mois, sous peine d'interdit du dit cimetière, sans préjudice du passage du bétail du Rd Curé qui n'a pas d'autre sortie.

5° Nous ordonnons que la paroisse fasse faire un pavé en talus contre les murs de l'église pour empècher que l'eau du couvert n'endomagent pas les fondations ; et de plus, elle fera, suivant les saints canons, construire une croix sur le cimetière, dans l'espace d'un mois.

Les susdites ordonnances ont été publiées devant la porte de l'Eglise au sortir de la messe le 18 juin 1708.

En 1719 le Rd Curé a de nouveau publié à la messe paroissiale les susdites ordonnances le dimache 29 octobre, le jour de la Toussaint 1er novembre et le dimanche suivant 5e novembre. Après les avoir publiés 3 fois, il les a encore fait afficher à la porte de l'Eglise afin que personne ne puisse les ignorer. Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 6 novembre 1719.

Jn-Bte Favier curé

Pour copie conforme
Dufour curé

Croix du cimetière 1719

Plan pas exécuté voir folio 65

La croix du cimetière a été faite en 1719 pour le prix de 42 livres de Savoie, payées par la confrérie du St Sacrement, les matériaux fournis sur place par les membres de la confrérie. D'après les conventions la colonne devait avoir 7 pieds de haut ; le pied d'estal 5 pieds compris la corniche et 3 pieds de taille, en dessous il y aura 4 degrès de 8 onces de haut ; le tout en tuf taillé et cimenté ; en dessus de la colonne une croix en bois garnie de fer blanc.


 

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Maladie du bétail 1715

En 1715 tout le bétail était malade, on ne savait qu'en faire, Mgr Valperga de Mazin, par un mandement du 16 octobre 1715 ordonne des prières publiques pendant 8 jours :

1° Tous les jours de l'octave on chantera les litanies des Saints et les pêtres diront à la messe l'oraison pro peste animalium

2° Après la messe on donnera la bénédiction du St Sacrement

3° Il accorde une indulgence de 40 jours à ceux qui s'étant confessés et ayant communiés feront une aumône aux pauvres, jeûneront le vendredi et le samedi.

4° On célébrera dans chaque paroisse pendant l'octave une Messe pro remissione peccatorum avec l'oraison pro peste animalium et on terminera l'octave par une procession générale à laquelle on chantera les litanies des Saints.

5° Il ordonne de bénir le bétail en suivant les formules de bénédictions composées par lui pour la circonstance. Il y a

1° Une bénédiction spéciale pour les animaux en général.

2° Une bénédiction spéciale pour les écuries.

3° Une bénédiction spéciale pour le foin et la paille à manger.

4° Une bénédiction spéciale pour le sel à donner aux animaux.

5° Une bénédiction spéciale pour les chiens chargés de garder les troupeaux. Le tout dressé et signé à St Jean de Mne le 16 octobre 1715. Signé : + François Hyacinthe Evêque.

Population de Fontcouverte 1716

Le 6 octobre 1716 la population de Fontcouverte comprenait 288 familles ; 1308 personnes vivants de leurs biens ; 12 pauvres valides et 24 malades ou infirmes. Total de la population 1344 personnes. Le tout certifié conforme à la vérité par le Syndic.

Coutumier

imposé au Curé par les Syndics de la communauté en 1700.

1° Le Curé doit observer les statuts synodaux ordonnés par tous les Seigneurs Evêques du diocèse et se contenter pour sa pension congrue des fonds et revenus de la dite cure, oblations et offrandes qui se font dans l'Eglise.

2° Le curé doit faire les processions tous les jours de fêtes à la manière accoutumée.

3° De faire aussi la procession tous les lundis de l'année autour


 

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de l'Eglise pour les âmes des fidèles défunts lorsqu'il y aura de l'argent à la boite pour cela.

4° De faire la procession le jour du corps de Dieu en portant le St Sacrement autour du village à la manière accoutumée.

5° De faire aussi la procession autour du village les trois premiers jours des mois de mars, avril et mai pour la conservation des fruits de la terre.

6° De faire aussi la procession les trois jours des Rogations.

7° Pour la sépulture tant des grands que des petits corps, il ne pourra rien exiger de plus que ce qui a été ordonné par Mgr Hercules de Berzet, c'est à-dire 7 florins pour chaque Grand corps et oblations ordinaires. Pour les petits corps il aura l'oblation qui se fait le jour de la sépulture et le dimanche suivant. Il ne demandera aucun repas ni pour lui, ni pour son vicaire ; mais ils pourront y assister quand ils y seront invités.

8° Pour les sépultures chaque particulier fera faire la fosse du tombeau à qui bon lui semblera, parce que les pauvres la font moyennant un repas et les clercs sont obligés de sonner les coups de cloche en ce cas.

9° Le Curé fera sonner l'Angelus le matin, à midi et le soir et fera carillonner par les Clercs ou par qui bon lui semblera les jours de fêtes solennelles sans payement pour cela.

10° Le curé doit maintenir le luminaire au Maitre-autel pour 12 floins qu'on lui payera.

12° Le curé fera blanchir le linge de l'Eglise sans prétendre à aucun salaire et se chargera de tous les ornements.

13° Les premiers dimanches de chaque mois le Curé doit faire la bénédiction à la première messe des reliques qui reposent à la chapelle de St Georges, d'aller les prendre à la chapelle et de les y reporter comme cela s'est toujours fait.

14° Le curé ne pourra établir aucun Clerc sans le consentement des syndics, ni les syndics sans le consetement du Curé.

15° Le curé sera chargé de maintenir les couverts de la cure et de l'Eglise.

Ainsi fait et signé par les syndics le 3 janvier 1700.

Pour copie conforme Jn Bte Dufour


 

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Chapelle de St George et de Ste Brigide

Noble Gabriel Vallin a fait construire une chapelle en l'honneur de St George et de Ste Brigide près du cimetière et de l'Eglise à l'endtroit même où se trouve la citerne aujourd'hui en face de la chapelle de la Salette, autrefois la chapelle du St Sacrement. L'acte de fondation est du 23 avril 1448.

Dans cette chapelle Noble Gabriel Vallin y avait fait construire un tombeau pour lui et sa famille. Les donations faites à la chapelle par l'acte de fondation me sont inconnues ; mais il est à présumer qu'elles étaient d'une certaine importance puisque l'acte porte que la chapelle aura un bénéficier choisi par lui et ses descendants après son décès, et que ce bénéficier servira de vicaire à la paroisse.

Mais par son testament en date du 8 mars 1463 Noble Gabriel Vallin à lègué à sa chapelle 1° Un calice en argent de 14 florins. 2° 200 florins petits poids et 4 sesteirés de terre au Villard  25 florins pour l'acquit de messes pour sa femme Aimoneta le tout pour augmenter le revenu de la dite chapelle déjà fondée par lui.

Noble Gabriel Vallin mourut le 14 mai 1464.

Noble Vallin eut de sa première femme Noble Aymoneta fille de Noble Roudeti Rembaud une fille appelée Jacquemine. Ce fut sa principale héritière ; elle se maria avec honorable Jean Augert ; de là le droit de patronage ou de présentation au bénéfice de la chapelle passa à la famille Augert.

Noble Gabriel Vallin eut encore deux autres filles de sa seconde épouse Noble Pernette fille de feu Noble Pierre Cartier. La première s'appelait Amédée, la seconde Marguerite qui se maria plus tard à Pierre Augert. Les deux épouses de Noble Gabriel Vallin ont aussi été sépulturées dans le tombeau de la chapelle à côté de leur Mari.

Par suite du mariage de Jacquemine Vallin avec Jean Augert, la famille Augert acquit le droit de présenter les bénéficiers de la chapelle St George ; mais comme la famille Augert n'était pas toujours exacte à présenter un nouveau bénéficier chaque fois que le bénéfice devenait vacant, et que d'autre part, il arrivait par fois que les bénéficiés choisis par eux avaient déjà un autre bénéfice et qu'ils habitaient l'étranger, les syndics de Fontcouverte portèrent plainte à l'Evêque qui pour arranger le


 

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différent convoqua à son palais épiscopal : les syndics de Fontcouverte et les membres de la famille Augert se disant descendants de Noble Gabriel Vallin. Là, par un acte notarié en date du 15 novembre 1639 il fut convenu que dans la suite les syndics de Fontcouverte présenteraient à l'Evêque un bénéficier à leur choix chaque fois que le bénéfice deviendrait vacant, et qu'ils veilleraient à ce que le bénéficier gardat la résidence et qu'il acquittât toutes les charges du bénéfice. Il fut aussi convenu quand il y aurait dans la famille Augert un prètre capable de remplir les fonctions de bénéficier, les syndics présenteraient le bénéfice à lui préférablement à tout autre et cela sous peine de perdre leur droit de présentation. Enfin, comme les bénéficiers se plaignaient que le bénéfice n'était pas assez considérable et les charges trop nombreuses pour pouvoir vivre honorablement on joignit les revenus de la chapelle du Saint Sacrement qui se trouve aussi sur le cimetière près de l'Eglise au bénéfice de St George. Voila comment les deux bénéfices sont venus à n'en former plus qu'un. Ainsi fut convenu et signé à l'Evêché de St Jean de Maurienne le 15 novembre 1639.

Suivent les signatures des contractants et celle de l'Evêque. Approuvant, Rd Claude Monod ayant été transféré de la cure de St Jean d'Arves à celle de Fontcouverte le 19 septembre 1674, le 25 du même mois il passa un acte avec Messire Jean Bonnel bénéficier des Chapelles de St Georges, de Ste Brigide et du très St Sacrement, par lequel il échange le bénéfice de la Cure de St Jean d'Arves contre le bénéfice des susdites chapelles. Deux jours après, le 27 du même mois, Rd Claude Monod présente son acte d'échange aux syndics de la communauté pour se faire agréer et présenter à l'Evêque comme bénéficier des susdites chapelles. Sur ce, les Syndics font sonner les cloches et les principaux chefs de famille se rassemblent sur la place. Après avoir pris connaissance tous ensemble de l'acte d'échange passé entre Rd Claude Monod et Rd Jean Bonnel, l'assemblée décide de présenter à l'Evêque Rd Claude Monod leur nouveau curé comme bénéficier des susdites chapelles mais à la condition que le Rd dit Monod leur tiendra un vicaire pendant tout le temps qu'il jouira du bénéfice, ce que le dit Monod a accepté


 

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librement. De plus, les syndics et les membres de l'assemblée se sont réservé que cette nomination ne porterait pour l'avenir aucun préjudice à leur droit de nomination et de présentation lorsque le bénéfice redeviendrait vacant. L'acte fut reçu par Clerc notaire ducal le 27 septembre 1674 et signé par Rd Monod les syndics de la communauté et les principaux chefs de famille. L'Evêque approuva la susdite nomination et Rd Claude Monod fut bénéficier des susdites chapelles et curé de Fontcouverte jusqu'à sa mort qui arriva le 16 novembre 1693.

Le bénéfice étant devenu vacant par la mort de Rd Monod, les syndics assistés de leurs conseilliers et des principaux membres de la communauté nommèrent bénéficier et recteur des susdites chapelles Rd Jean-Baptiste Favier leur nouveau curé avec clauses et réserve qu'il leur maintiendra un vicaire pendant tout le temps qu'il sera bénéficier, qu'il acquittera ou qu'il fera acquitter par son vicaire toutes les charges imposées aux susdites chapelles sans pouvoir jamais disposer ou porter atteinte au fonds du bénéfice dont il n'aura que les usufruits et la charge de le conserver intact. Les syndics se réservent toujours le droit de nommination ou de présentation en cas de vacance. L'acte a été passé le 1er février 1694 et reçu par Anselme Notaire royal. Ont signé à l'original : Jn Bte Favier, Barthelemy Dominjon syndics et autres conseilliers. L'acte ci-dessus a été approuvé par l'Evêque et Rd Jean-Baptiste Favier a été canoniquement institué bénéficier des susdites chapelles le 14 mars 1694 par lettres patentes signées + François Hyacinte Valperga.

Dans un rapport adressé à l'Evêque en date du 17 juin 1708 Rd Jean-Baptiste Favier, curé de la paroisse, dit que la chapelle de St Geoge et de SteBrigide dont l'administration des biens appartient à la communauté a perdu la plupart de ses revenus ; qu'il n'est pas payé pour les messes qu'il y a acquittées ; qu'il a commandé un nouveau rétable à Me Camard et un tableau à Monsieur Dufour peintre, qu'il a déjà fait faire les 2 fenêtres à côté de l'autel et boucher celle qui était sur l'autel, le tout à ses frais et dépens.

Toutefois, la chapelle de St Georges et de Ste Brigide possédait encore les propriétés suivantes le 8 avril 1739 :

1° Un champ à Fontcouverte, N° de la mappe 5006 de 214 toises
2° Un Pré à Fontcouverte, N° 5031 contenant 142 toises

 

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Report 356 toises
3° Un champ à Fontcouverte N° 5032 contenant 77 toises
4° Un champ au Mollard du Chène N° 5197 contenant 707 toises
5° Un pré au Mollard du Chène N° 5213 contenant 288 toises
6° La moité d'un champ à la Crozaz N° 5689 contenant 373 toises
7° Un champ à l'Alpettaz N° 6354 contenant 674 toises
8° Un champ aux Chômes N° 6678 contenant 259 toises
9° Paturage au Mollard N° 7716 contenant 428 toises
10° Un pré au Riviers N° 7727 contenant 2116 toises
11° Un champ au Riviers N° 7728 contenant 640 toises
12° Paturage aux Roches N° 7729 contenant 174 toises
13° Paturage aux Roches N° 7730 contenant 441 toises
14  Champ au même lieu N° 7731 contenant 149 toises
Total des biens fonds de la chapelle en 1739 6682 toises

Ce qui équivaut à 55 quartelées ½ environ.

Revenus de la chapelle en 1714

D'après un état dressé par les Rds Syndics, le 24 avril 1714, d'après un ordre de Mr l'intendant de sa Magesté en date du 12 courant il conste et les syndics certifient que les revenus de la chapelle St Georges et Ste Brigide sont de 84 florins annuels pour lesquels le Rd Curé doit tenir un vicaire qui est présentement Rd Jean Pierre Coche, natif de St Sorlin d'Arves.

Les syndics certifient en outre qu'il y a dans la paroisse de Fontcouverte une Chapelle à la Rochette sous le vocable de St Roch et de St Sébastien ; une au village de la Bise sous le vocable de St Claude ; une au Villard sous le vocable de l'Annonciation ; une à Charvin sous le vocable de St Jean ; une à la Roche de Charvin sous le vocable de St Antoine de Padoue, tous fondées par la piété et la dévotion des habitants de ces divers villages et sans aucun revenu.

Visite pastorale de 1718 et de 1723

Le 26 juillet 1718, Mgr Valperga de Masin fit sa deuxième visite pastorale à Fontcouverte. Il trouva l'Eglise propre et bien ornée. Il administra le sacrement de confirmation aux enfants jusqu'à l'âge de 7 ans et non au dessous.

Le 22 mai 1723, Mgr Valperga de Masin fit sa troisième visite pastorale à Fontcouverte. Pas d'observations connues.


 

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Chapelle du St Sacrement

L'an 1621 la confrérie du St Sacrement canoniquement érigée dans la paroisse de Fontcouverte a demandé à Mgr l'Evêque de Maurienne l'autorisation de bâtir une chapelle en l'honneur du St Sacrement à côté de l'Eglise et l'Evêque a accordé cette autorisation le 24 mai 1621. Signé + Charles Bobba Evêque, a la condition que la chapelle soit construite et suffisamment ornée, conformément aux Sts Canons, pour y célébrer le saint sacrifice de la messe. Tous les membres de la confrérie du St Sacrement y ont concourru selon leurs moyens, mais le principal donateur et fondateur fut Rd Louis Dominjon curé de la paroisse . La construction a couté 108 florins. La permisission de bénir la chapelle et d'y célébrer le Saint Sacrifice de la messe a été accordée à la requête de Rd Louis Dominjon curé de la paroisse par lettres et patentes en date du 8 août 1622. + Signé Charles Bobba Evêque. Le 31 mai 1621 Charles Bobba Evêque de Maurienne accorde 40 jours d'indulgence à tous ceux qui concourront d'une manière quelconque à la construction de cette chapelle ; et une indulgence de 40 jours aussi à tous ceux qui réciteront un Pater et un Ave devant la dite chapelle quand elle sera construite.

Par convention en date du 15 novembre 1639 il fut convenu que le bénéfice de la chapelle du très Saint Sacrement serait joint à celui de la chapelle St George et Ste Brigide et administré par le même bénéficier qui acquitterait les charges des deux chapelles. En 1674, Rd Claude Monod curé de la paroisse devint bénéficier des 2 chapelles. En 1694, Rd Jean-Baptiste Favier devint à son tour curé et bénéficier des deux chapelles. En 1733 le bénéfice étant devenu vacant par la mort de Rd Jean-Baptiste Favier le bénéfice des deux chapelles fut donné à Jean Pierre Didier nouveau curé de Fontcouverte par lettres et patentes du 28 août 1733. Signé + François Hyacinthe Valperga Evêque.

Dans un rapport en date du 27 mai 1741, le Rd Jean Pierre Didier expose à l'Evêque de Maurienne que les murs de la chapelle du St Sacrement sont lézardés et menacent ruine ; par suite il demande l'autorisation de la reconstruction à neuf et de la reculer de 60[?] pieds parce qu'elle avance trop dans le cimetière et qu'elle masque la façade de l'Eglise.


 

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L'autorisation demandée a été accordée le 30 mai 1741 et la chapelle fut reconstruite à neuf en 1742.

En 1746 on fit construire le lambris de la chapelle renfermant 20 tableaux peint sur toile et encadrés ; savoir 8 de chaque côté et 4 dans le milieu. Les tableaux de chaque côté de forme octogonne représentent 1° Notre Seigneur, 2° la Ste Vierge, 3° St Michel 4° les douze apôtres et l'apôtre St Paul, ce qui fait le nombre de 16. Dans chaque grand cadre du plafond supérieur ou du milieu qui sont au nombre de 4, sera également peint à l'huile des tableaux représentant le premier directement sur l'autel la figure du père éternel environné d'un nuage et de quelques têtes de chérubins, le cadre suivant représentera le symbole du St Esprit avec rayons en nuages, le troisième représentera l'Eucharistie, c'est-à-dire un ostensoir soutenant l'hostie avec des rayons dans un nuage et quelques chérubins, le quatrième enfin représentera un pellican qui se perce le sein pour nourrir ses petits de son sang avec la devise soit les mots qui lui seront donnés pour inscription. Le peintre qui a fait ces tableaux s'appelait Joseph fils de Pierre de Dominique natif de la paroisse de Rosse, valée de Césia, diocèse de Novare peintre de profession, habitant présentement la ville de St Jean de Maurienne. La convention à été passée à St Jean de Maurienne le 31 juillet 1746 et sieur Joseph de Dominique a promis d'achever le travail dans le terme de 4 mois, c'est-à-dire à la fin du mois de novembre, jour de St André apôtre pour le prix de 230 livres. Signé : Joseph de Dominique peintre et Jn Bte Sibué prieur de la confrérie.voir page 391

Autel de la chapelle

L'autel de la chapelle a été construit en 1753 avec 4 colonnes torses ornées de raisins murs et de feuilles de vigne et deux ornées de roses et de feuilles de rosiers. Le travail a été exécuté par Amédé feu Antoine Bertrand de la paroisse d'Avrieux en Maurienne. La convention à été passée le 30 novembre 1753 pour le prix de 1000 livres. Le sculteur a promis exécuter ce travail dans le terme d'une année et de dorer l'autel placé dans le courant du printemps suivant. Outre l'autel il a encore fait 6 chandeliers en bois sculté et doré et un crucifix, le tout pour mille francs.


 

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Fondations faites

à la chapelle du très St Sacrement d'après un état dressé par Rd Jean-Baptiste Favier, curé de la paroisse, en date du 30 décembre 1730.

Noms des fondateurs

1° Rd Messire Philippe Vincent curé et recteur a fondé 20 messes
2° Rd Messire Louis Dominjon curé et recteur a fondé 20 messes
3° Pierre feu Jean Covarel a fondé 12 messes
4° Jean feu Urbain Miquet a fondé 12 messes
5° Louise feu Jean Gilbert a fondé 1 messe
6° Bartholomée Lambert a fondé 4 messes
7° Louis feu Barthelemy Claraz a fondé 2 messes
8° Antoine feu Gilbert Collet Michel a fondé 4 messes
9° Louise Viffrey Bullière a fondé 4 messes
10° Antoine Viffrey Bouttaz a fondé 1 messe
11° Amblarde Dominjon a fondé 4 messes
12° Claude Collonel a fondé 3 messes
13° Jacques Claraz Bonnel a fondé 2 messes
14° Georges feu Jean Rossat a fondé 4 messes
15° Claude feu Georges Rossat a fondé 2 messes
16° Henri et Claude Rossat ont fondé ensemble 3 messes
17° Pierre Collet et Claudine sa femme ont fondé 2 messes
18° Guigonne feu Jean Thorain a fondé 4 messes
19° Andrine Gorraz a fondé 1 messe
20° Collomban feu Guigoz Anselme a fondé 1 messe
21° Michèle feu Jean Chabert a fondé 2 messes
22° Jean-Baptiste Gilbert Collet et Philippaz sa femme 4 messes
23° Françoise feu André Covarel a fondé 2 messes
24° Jean Combaz et Françoise Covarel ont fondé 3 messes
25° Rd Messire Claude Dominjon curé recteur a fondé 3 messes
26° Jacquemaz feu Petrement Vincent a fondé 1 messe
27° Jeanne Collomban Anselme a fondé 1 messe
28° Gaspard feu Pierre Rossat a fondé 3 messes
29° Françoise fille d'Antoine Darves a fondé 1 messe
30° Bartholomée feu Claude Ancelin a fondé1 messe
31° Louis Buisson et Françoise Duverney sa femme 3 messes
32° Jean Pierre Viffrey Bouttaz a fondé 2 messes
33° Jean feu Pierre Vincent a fondé 1 messe
34° Géofraissaz Fay femme Amblard a fondé 2 messes
Total à reporter 135 messes

 

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Noms des fondateurs

Report de la page précédente 135 messes
35° Claudine feu Jean Chabert Manchot a fondé 4 messes
36° Jean-Baptiste feu Jean Gilbert Collet a fondé 2 messes
37° Jean Louis Buisson a fondé 2 messes
38° Antoine feu Jean-Baptiste Rostaing a fondé 3 messes
39° Françoise feu Louis Bonnivard a fondé 2 messes
40° Urbain feu François Dominjon a fondé 1 messe
41° Jean Michel feu Claude Sibué a fondé 2 messes
42° Balthazarde feu Jean Baptiste Duverney a fondé 2 messes
43° Urbain feu Philippe Viffrey Bullière a fondé 2 messes
44° Jean-Baptiste feu Pétrement Claraz a fondé 2 messes
45° Rd Messire Philippe feu Claude Vincent notaire a fondé 1 messe
46° Jeanne feu Guillaume Viffrey Bouttaz a fondé 3 messes
47° Pierre Anselme l'ainé a fondé 1 messe
48° Jeanne feu Louis Dompnier a fondé 2 messes
49° Alix feu Louis Dompnier a fondé 3 messes
50° Gabrielle feu Etienne Girolet a fondé 2 messes
51° Michelle feu Bernard Buisson a fondé 2 messes
52° Aynarde feu Jacques Curtaz a fondé 1 messe
53° François feu Philippe Duvernez Pret a fondé 10 messes
54° Michel feu Louis Rossat a fondé 1 messe
55° Michel feu Jean Gilbert Collet a fondé 1 messe
56° Pierre feu François Buisson a fondé 1 messe
57° Pierre feu André Morand a fondé 1 messe
58° Félix feu Jean-Baptiste Gilbert Collet a fondé 3 messes
59° Claude feu Claude Anselme a fondé 1 messe
60° Claudine feu Jean Baptiste Dompnier a fondé 2 messes
61° Pétrement feu Pierre Claraz a fondé2 messes
62° Catherine feu Jean Combaz a fondé 1 messe
63° Zénon feu Louis Claraz a fondé 1 messe
64° Claude feu Jean Louis Poingt a fondé 2 messes
65° Michelle feu Michel Claraz a fondé 4 messes
66° Michelle feu Claude Dompnier a fondé 1 messe
67° Louise feu Michel Gilbert Collet a fondé 3 messes
68° Marie feu Pierre Buisson a fondé 1 messe
69° Catherine feu Guillaume Vincent Adrait a fondé 1 messe
70°Collomban feu Pierre Anselme a fondé 1 messe
71° Georges feu Gaspard Buisson a fondé 1 messe
Total à reporter 210 messes

 

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Noms des fondateurs

Report de la page précédente 210 messes
72° Louis feu Michel Claraz et Jeanne sa femme ont fondé 2 messes
73° Catherine feu Louis Thorain a fondé 2 messes
74° Marguerite feu Michel Poingt a fondé 1 messe
75° Zénon feu Louis Sibué a fondé 1 messe
76° Philippine feu Henri Chaudet a fondé 4 messes
77° Colomban feu Michel Chatain a fondé 1 messe
78° Jean Pierre feu Jacques Thorain a fondé 2 messes
79° Antoine Faijoz a fondé 1 messe chantée 1 messe
80° Barthelemy Dominjon a fondé1 messe
81° Jeanne Bernard a fondé une messe chantée 1 messe
82° Michel Truchet a fondé une messe chantée 1 messe
83° Jean-Baptiste feu Aynard Truchet a fondé 6 messes
Total des messes fondées le 30 décembre 1730 233 messes

savoir : 229 messes basses et 4 messes chantées. Pour l'acquit de toutes ces messes fondées, le procureur de la chapelle comptait annuellement au Rd Curé de la paroisse la somme totale de 173 livres.

Offices

que l'on faisait autrefois dans la chapelle du très St Sacrement.

1° Tous les jours de fête solennelle, Noël excepté, et tous les 3e dimanche de chaque mois on récitait en commun avant la messe un nocturne du petit office de la Vierge et les Laudes ; après la messe on récitait les Vèpres.

2° Quand un membre de la confrérie venait à mourir, le dimanche suivant, on récitait à la place de l'office de la Vierge un nocturne et les Laudes de l'office des morts.

3° Le Curé ou recteur devait acquitter pendant l'année les 233 messes désignées ci-dessus ; en hiver ces messes s'acquittaient à l'Eglise avec la permission de l'ordinaire.

4° On donnait la bénédiction du très St Sacrement tous les 3e dimanches de chaque mois après la procession que l'on faisait autour de l'Eglise dans la belle saison.

5° La confrérie fournissait le luminaire et l'encens aux jours de fêtes solennelles ; deux confrères en habits servaient la messe le 3°.

6° Le pré des chaumes, et la vigne de Cornoillet sont pour une espèce de résidence et dégrèver les Curés de la


 

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servitude du sol où la chapelle a été construite.

7° Il est du au Rd Curé en sa qualité de recteur 10 florins annuels pour les processions, 6 florins annuels pour matines, Laudes et Vèpres et 18 sols pour la messe dans l'octave du St Sacrement.

Le présent état a été dressé par Rd Jean Pierre Didier curé de la paroisse le 10 juin 1769.

Pour copie conforme Dufour

Inventaire

des meubles appartenant à la chapelle du St Sacrement dressé par Rd Antoine Augert curé recteur le 18 janvier 1671.

1° Un calice ayant la coupe en argent et le pied d'arquemise doré
2° Deux chasubles, l'une blanche, l'autre noire.
3° Trois aubes en toile de fil avec leurs cordons et amicts presque neufs.
4° Trois nappes d'autel en fil en bon état.
5° Un surpli en toile de lin en bon état.
6° Une couverture d'autel violette très bonne.
7° Un devant d'autel en cuir avec dessins et figures.
8° Six orelliers aussi en cuir.
9° Un baldaquin assez bon.
10° Deux manuterges
11° Trois corporaux et cinq purificatoires en fil.

Fondations

faites à la chapelle du très St Sacrement depuis le 30 Xbre 1730

Par son testament du 23 juillet 1733, Antoinette Fejoz femme de Gaspard Dompnier a lègué 15 livres pour une messe annuelle 1 messe
Par son testament du 14 avril 1750, Barthelemy feu Jean Dominjon à lègué à la chapelle 20 livres pour une messe 1 messe
Par son testament du 18 juin 1767, Michel feu Etienne Truchet a lègué à la chapelle 30 livres pour une messe chantée 1 g.m.
Par son testament du 12 mars 1756, Gilbert Notaire, Jean Baptiste feu Aymard Truchet a lègué 150 livres pour faire célébrer annuellement 6 messes basses à 13 sols l'une 6 messes

 

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Population et recensement

D'après un recensement fait en 1713, il y avait dans la paroisse de Fontcouverte 687 mâles

Le 24 septembre 1718 les syndics de la commune attestent et certifient a Mr l'intendant Riccardi que les habitants de Fontcouverte n'ont coutume ni d'user, ni de saler aucune viande pour l'usage de leur famille, sauf qu'il arrivent quelques accidents ; 2° qu'il n'y a dans la commune ni cabaretier, ni boulanger, ni revendeur ;

3° qu'il n'y a ni foire, ni marché.

4° Les syndics attestent et certifient qu'il y a dans la commune 585 chefs de famille, 490 personnes majeurs de 5 ans ; 106 mineurs de 5 ans, 66 enfants au berceau, 346 bœufs ou vaches, 326 veaux ou génisses qui taitent ; 1443 brebis, moutons ou chèvres ; agneaux qui taitent zéro ; cochons pour l'usage de la famille zéro ; sel pour le fromage 1775 livres ; cabaretiers zéro, boulangers zéro. Total de la population 1247 personnes.

L'état de la population au 6 décembre 1720 était comme il suit : 522 chefs de famille, 505 majeurs de 5 ans ; 109 mineurs de 5 ans ; 63 enfants au berceau. Total de la population 1199. Sur ce nombre ne sont pas compris les absents.

Il y avait 589 bœufs ou vaches, compris 98 à l'hiverne ; 1316 brebis ou chèvres. On employait 2318 livres de sel pour saler les fromages.

Le 5 du mois de juin 1734, la population de Fontcouverte était de 1332 personnes. Il y avait 1003 vaches et mulets, 1572 brebis et chèvres. Le Curé Rd Jean Pierre Didier avait pour vicaire Messire Jacques Girard d'Albiez le Vieux. Il avait aussi un domestique, une servante, un cheval, 3 vaches, 2 veaux et 5 brebis.

Réquisition et Fournitures

suite de la page 34

28° Par suite de l'ordre du Marquis de Mauleurier en date du 25 févier 1712 les habitants de Fontcouverte ont fait 13 journées avec 13 paires de bœufs à voiturer des bois pour les réparations du pont de VillardClément, ils reclament pour cela 3 livres 6 sols par jour, soit 45 livres 10 sols.

29° Par ordre du 10 avril 1713, la commune a fourni 34 quintaux 13 livres d'avoine aux magasins d'Aiguebelle.

30  Par ordre du 25 avril 1713 la commune a fourni 45


 

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quintaux de paille aux magasins d'Aigebelle

31° Par ordre du 11 mai 1705 la commune a fait le transport de 2 quintaux d'avoine de Poncharra à Chambery. Elle réclame 15 sols.

32° Le 13, 14 et 15 septembre 1707, Claude Bullière, Michel Ancelin et Claude Bernard ont été employés comme muletiers aux transports des vivres et fournitures pour les troupes.

33° Par ordre du 9 septembre 1710, les habitants de Fontcouverte ont transporté 112 quintaux de farine de St Jean à Valloires.

34° Par ordre du 14 mars 1712, les habitants de Fontcouverte ont transporté 32 quintaux de farine d'Aiguebelle à St Jean

35° Par ordre du 9 septembre 1711 la commune a fourni 454 cercles de bois à bruler. Signé Pinot pour Rollin.

36° Par ordre du 26 janvier 1710, les habitants de Fontcouverte ont transporté 10 quintaux de farine d'Aiguebelle à St Jean.

37° Par ordre du 4 mars 1713, la commune a fourni pour le pain des soldats onze quintaux 85 livres de froment.

38° Par ordre du 30 juillet 1709 la commune a fourni 320 cercles de bois pour la cuisson du pain des soldats.

39° Par ordre du 25 avril et du 30 août 1711 la commune a fourni 3835 rations de foin qu'elle a porté aux magasins de St Jean

40° Par ordre du 12 février 1712 la commune a fourni aux magasins de St Jean 2722 rations de foin et 2386 rations de paille.

41° Par ordre du 16 mars 1713, la commune a fourni 1452 rations de foin aux magasins de St Jean toujours pour la troupe.

42° Par ordre du 12 juillet 1707 la commune a fourni 12 mulets, 2 ont été perdus et les autres 10 ont été rendus à leurs propriétaires.

43° Par ordre de contrainte la commune a fourni 12 mulets depuis le 14 octobre 1707 jusqu'au 10 janvier 1708.

44° La commune demande 1400 florins pour 7 mulets qui ont péri au service du roi, réquisitionné le 18 aôut 1705.

45° En 1707 on a loué pour le service des troupes une brigade de mulets et la commune de Fontcouverte en a fourni 12 qui ont fait ensemble 384 journées.

Par délibération motivée en forme de supplique avec pièces à l'appui, le conseil municipal de Fontcouverte a demandé à la date du 1er juillet 1713 à sa Majesté le Roi la somme de 12.773 livres pour le payement des fournitures ci-dessus indiquées.


 

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Réglement
concernant les forêts et les paturages

Le dimanche 2 juillet 1713, les syndics et conseilliers de Fontcouverte assistés des principaux chefs de famille, considérant que la grande quantité de bois qu'ils ont été obligés de fournir aux soldats pendant les derrnières guerres a dépeuplé leur forêt, et que certains particuliers ne se gènent pas d'en couper encore, pour le vendre contrairement aux arrètés portés par le Sénat de Savoie, dressent le réglement suivant en 10 articles.

Art. I

Il est expressément défendu à toute personne quelquelle soit, de couper des plantes vivantes grosses ou petites dans la forêt communale. Il est également défendu d'arracher les souches sèches, parce qu'en les arrachant, on détruit les jeunes plantes. On pourra cependant les couper à raz de terre et les ramasser pour s'en servir comme bois de chauffage.

Art. II

Il est expressément défendu de faire paître les troupeaux dans la forêt communale.

Art. III

Si quelque particulier se trouve dans la nécessité de bâtir et qu'il ait absolument besoin de quelques plantes de bois il en fera la demande aux syndics de la commune qui lui indiqueront les plantes qu'il pourra couper sans les changer ni en dépasser le nombre. Le bois sec on pourra toujours le ramasser.

Art. IV

Il est expressément défendu de couper aucun bois de Verney appartenant à la commune au dessous des côtes des forêts de plan de teppes jusqu'au confins de Villarembert. A la fin de chaque cinquième année, on fera comme on faisait par le passé et depuis fort enciennement, une personne de chaque famille ira dans ledit bois verney le jour qu'il sera convenu par la majorité de la communauté pour couper ledit bois verney pour le chauffage sans qu'il soit permis de travailler plus que d'une personne par maison, ni en dehors du jour assigné pour cela. La coupe se fera présidée par les syndics de la commune ou par des conseilliers par eux à ce délégués. On pourra cependant faire paitre le bétail dans ce bois de verney.


 

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Art. V

Les particuliers qui habitent en deça Lascaz, lieu dit Chaunillion, qui voudront mener paitre leur bétail au delà de lascaz conduiront leur bétail par le chemin ordinaire qu'on appelle les voutes d'anchelin sans s'écarter sous peine d'amande.

Art. VI

On établira plusieurs gardes pour veiller à l'observation du présent règlement, lesquels avec les gardes forêts seront tenus de dénoncer aux syndics de la communauté les contrevenants ; et les syndics ne pourront jamais diminuer, ni faire grâce de l'amande à qui que ce soit, sauf le consentement des chefs de la communauté.

Art. VII

Il sera permis aux gardes et commis de tuer ou de saisir les bestiaux pâturant dans les endroits interdits par le présent réglement.

Art. VIII

Il est expressément défendu aux habitants de Fontcouverte de prendre à garder des bestiaux étrangers pour les faire paturer sur les communaux de la dite commune. En cas de contravention on les saisira ou bien on les tuera.

Art. IX

Il est expressément défendu de faucher ou de faire faucher les marets appelés vulgairement laiches avant que la majorité de la communauté ne l'ait décidé, ou autrement, avant les premiers jours d'octobre. Ainsi s'est fait de tout temps.

Art. X

Il est expressément défendu de prendre du bois dans la forêt soit gros, soit petit, soit vert, soit sec, pour le porter vendre dans les paroisses voisines. Tout contrevenant au présent réglement sera puni d'une amende de 25 livres qui seront employées aux réparations de l'Eglise paroissiale.

Le présent réglement a été approuvé et signé par les syndics, les conseillés et 42 membres de la communauté, trente autres ont déclaré ne savoir pas écrire.

Le réglement ci-dessus a été vu approuvé et homologué à Chambery le 8 juillet 1713 par le Sénat de Savoie, seulement le Sénat a diminué l'amende ; il ne l'a portée qu'à 10 livres. Le dimanche 16 juillet 1713, au sortir de l'Eglise, après la messe paroissiale, et après avoir fait sonner la cloche le syndic a fait publier sur la place le réglement ci-dessus et


 

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son approbation par le Sénat avec 10 livres d'amende pour contravention à chacun des articles indiqués.

A signé à l'original : Le Syndic Dompnier. Pour copie Dufour.

Chapelle du Villard

La chapelle de Notre Dame de la Visitation bâtie en 1622 au pied du village du Villard aux frais et avec le concours de toute la commune tombait en ruines parce qu'elle se trouvait sur un terrain mouvant, il fallait songer à la reconstruire et surtout à la placer sur un terrain plus solide. Dès 1696, les habitants du Villard achètent par acte du 13 mai, Jean-Baptiste Anselme Notaire, une propriété de Dominjon Antoine feu Bernard pour y bâtir la chapelle actuelle. Mais tout ne marcha pas sur des roulettes. Les habitants du Villard voulaient pour leur chapelle un recteur ou bénéficier spécial nommé et choisi par eux. Dans ce but, par acte du 8 octobre 1702 reçu par Me Dompnier Notaire, tous les habitants du village s'obligent solidairement à faire construire la chapelle à neuf et à la doter de 100 florins. Le 22 décembre de la même année ils envoyent l'acte accompagnée d'une requète signée par tous les habitants du village à Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne le priant de vouloir bien approuver l'acte de fondation et les autoriser a rebâtir la chapelle sur un terrain plus solide. Par ordonnance du 9 janvier 1703 l'Evêque les autorise à rebâtir la chapelle et à la changer de place. Mais le Curé, Rd Favier, trouve qu'il y a de graves inconvénients à ce que les habitants du Villard aient leur prètre et bénéficier choisi et nommé par eux ; il s'y oppose de toutes ses forces. Des pourparlers s'engagent, des lettres et requètes s'adressent continuellement de part et d'autre à l'Evêque depuis le 9 juillet 1703 jusqu'au 18 juillet 1704. L'Evêque ne sachant à qui donner raison finit par nommer un tribunal pour juger l'affaire. Mais le tribunal se trouva aussi en peine que l'Evêque. Après plusieurs séances, et des débats plus ou moins orageux on n'était pas plus avancés que le premier jour. Les parties finirent par comprendre qu'un arrangement vaut mieux qu'un procès ; et le 24 septembre 1705, les habitants du Villard se réunissent à l'Evéché pour passer l'accord et acte suivant : 1° Les habitants du Villard renoncent au droit de patronage et de présentation d'un bénéficier et consentent que la dite chapelle soit unie au


 

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Maître autel de l'Eglise et que le Rd Curé de la paroisse en soit le Recteur moyennant quoi le village sera déchargé de la fondation que ses habitants avaient faite de 100 florins, sauf à eux de se servir des rentes de la chapelle pour y célébrer une messe le jour de la Visitation. 2° Il fut convenu que la chapelle sera construite à la diligence des procureurs établis à cet effet par le dit village sur le fonds qu'ils ont acquis d'Antoine fils de feu Bernard Dominjon par contract du 13 mai 1696. 3° Pour les frais de construction de la dite chapelle, les habitants pourront employer les sommes qui ont été et qui seront données à la dite chapelle sans aucune charge. En outre, le Curé consent que les dits habitants, soit procureurs retirent toutes les offrendes qui seront faites à la chapelle pendant l'espace de 4 ans, après en avoir rendu compte au Curé à la fin de chaque année. 4° Quand la chapelle sera bâtie et suffisamment ornée, les offrandes qui seront faites à la chapelle seront partagées par moitié ; la première moitié appartiendra au Rd Curé ou à ses successeurs et l'autre moitié sera retirée par les procureurs de la Chapelle qui l'emploiront en réparations et maintenances ; de laquelle maintenance les habitants du village seront chargés à perpétuité moyennant la moitié des offrandes dont ils seront aussi tenus de rendre compte au Curé. 5° Il fut encore convenu que les procureurs ne pourraient retirer aucun capital sans en donner connaissance au Curé ; qu'ils ne feront célébrer en dehors aucune messe fondée ; qu'ils remettront au Curé 14 sols pour chaque messe basse qu'il acquittera et 18 sols pour chaque messe chantée ; que les procureurs ne laisseront jamais célébrer la messe à des étrangers dans la susdite chapelle sans la permission expresse du Rd Curé de la paroisse. La présente transaction ou convention a été passée à l'Evêché de St Jean de Maurienne en présence du Vicaire Général et official qui l'a approuvée et homologuée et ordonné qu'elle eut son plein effet. (Pour coipe ou (extrait) Dufour)

Par suite de cet accord, le prix fait pour la construction de la chapelle fut donné par convention du 19 mars 1713. On commanca à y célébrer la messe l'année 1715.

La dite chapelle s'étant encore trouvée bâtie sur un terrain moitié solide, moitié mouvant, la construction se fendit par le milieu. On fut obligé de faire des escavations et des murs de soutiennement tant devant la chapelle que sous


 

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les fondations, le tout sans obtenir un bon résultat. On finit par abattre la voute qui allait tomber et la remplacer par un lambris en bois blanc ; ce qui a presque autant couté que toute la construction de la chapelle. Enfin, la susdite chapelle tombant en ruines, les habitants du Villard l'on fait reconstruire à neuf au lieu ou elle se trouve aujourd'hui sur un terrain communal. Elle a été reconstruite en 1755 avec le lambris de l'ancienne chapelle. Cette nouvelle construction a couté plus de deux mille livres (2000 Livres) (voir folio 171)

En 1767, le Curé et les habitants du Villard ont demandé à l'Evêque l'autorisation de célébrer la messe du jour de la Visitation ; 2 du mois de juillet, le dimanche suivant parce que quand le jour de la visitation se rencontre un jour sur semaine, les travaux pressants de la campagne, à cette époque, ne leur permettaient pas de pouvoir assister à la messe. L'autorisation demandée a été accordée le 18 juin 1767, à la condition que cette messe ne détourne en rien les habitants de l'assistance aux offices de la paroisse. Pour éviter tout inconvénient, le premier dimanche de juillet, on avançait la messe paroissiale à l'Eglise d'une heure environ, puis on allait dire la messe à la chapelle et presque toute la population se rendait à la chapelle pour y entendre cette seconde messe. Ainsi fut fait pendant plusieurs années, au moins jusqu'à la révolution.

En 1777, les procureurs de la chapelle ont payé à Gillard doreur la somme de 609 livres pour la dorure de l'autel et du retable qui avait été fait en 1757 pour le prix de 1180 livres.

Le 28 mai 1793, les procureurs de la chapelle ont payé à Pierre Joseph feu Barthelemy Claraz la somme de 31 livres pour la façon et la fourniture du bois de noyer de la balustrade qui se trouve devant l'autel. La convention a été passée le 25 février 1793 pour le prix de 14 sols chaque colonne, 5 livres de pose. Il doit y avoir 45 colonnes. Le travail a été achevé au commencement du mois de mai de mai de la même année.

Visite pastorale de 1728

Le 29 du mois de juin 1728, Mgr Valperga de Masin fit à Fontcouverte sa quatrième visite pastorale. Il interroga lui-même un grand nombre d'enfants et même plusieurs grandes. voir suite page 58


 

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Fournitures de 1691

1° Par ordre du 3 et 10 novembre 1691 la commune de Fontcouverte a fourni 173 quartes d'avoine pour les troupes à 15 sols = 129 fr.

2° Du 24 octobre 1691 au 13 janvier 1693, la commune a fourni pour les troupes 614 quintaux de foin à 2 livres le quintal et 453 quartes d'avoine à 15 sols la quarte. Total du 1569 livres.

3° Du 2 janvier 1693 au 12 novembre de la même année la commune a fourni 96 quintaux de foin à 50 sols le quintal et 156 quartes d'avoine à 16 sols la quarte. Total 366 fr.

4° Du 16 janvier 1694 au 2 août de la même année la commune a fourni 16 quintaux de paille à 22 sols le quintal et 522 quartes d'avoine à 22 sols la quarte ; 38 charges de bois à bruler à 10 sols la charge ; 125 perches à un sol l'une, 40 piquets à 6 deniers l'un. Total du et réclamé 616 livres.

5° Du 24 juillet 1694 au 13 décembre de la même année, la commune a fourni 108 quintaux de foin à 45 sols le quintal. Total du et réclamé 243 livres.

6° Du 15 janvier 1695 au 27 décembre de la même année la commune a fourni 224 quintaux de foin à 50 sols le quintal. Total du et réclamé 560 livres.

7° Dans l'année 1696 la commune a fourni 437 quintaux de foin a 72 sols le quintal ; 366 charges de bois à bruler à 10 sols la charge ; 184 perches à un sol ; 368 piquets à un sol l'un. Total du et réclamé par la commune 1807 livres.

8° La commune réclamé 450 livres pour frais et dépenses en faveur des troupes pendant leurs quartiers d'hiver du 1er avril au 20 mai

9° La commune réclame 120 livres pour un mulet perdu en voiturant par ordre du 11 juin 1694, signé de Bonnel.

10  Le sieur Michel Dompnier député de la communauté de Fontcouverte réclame 50 livres tant pour ses peines, soins et vacations que pour l'adresse et double du présent état. La somme totale réclamée par la commune s'élève à 5910 livres.

Visite pastorale de 1728 (suite)

grandes personnes. Il parut très satisfait de leurs réponses. Il célébra la Ste Messe, administra le sacrement de confirmation et dina à la Cure. On lui servit une friture, un plat de viande, un plat de légumes, du fromage et quelques fruits. Après diner il partit pour la vallée des Arves, joyeux et content.


 

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Chapelle de Charvin

La chapelle de Charvin qui existait en 1631 n'était qu'un simple oratoire où l'on ne disait pas la messe. On n'en connait pas l'origine, ni les fondateurs.

La chapelle proprement dite telle qu'elle existe encore aujourd'hui a été construite en 1655. L'acte de fondation est du 6 mai 1655. La requète des habitants pour son érection et construction est du 21 mai 1655 et la concession de l'autorisation accordée par Monseigneur Paul Milliet est du 22 et 26 mai 1655. Par décret de 9 juin 1663 Monseigneur Hercules de Berzet a accordé 40 jours d'indulgences a tous ceux qui réciteraient dévotement un Pater et un Ave devant la dite chapelle

Fonds de terre et propriétés

Le 21 mai 1697, la chapelle de Charvin possédait les propriétés suivantes : 1° Une pièce de terre de 3 quartelées à Charvin.

2° Un pré de 4 quartelées à Combe Bérard.

3° Un autre pré de 3 quartelées en dessous de Charvin.

4° Une pièce de bois en dessus de Charvin

Total 10 quartelées de biens fonds (non compris le bois foret.

Chaque quartelée était estimée à l'époque 10 florins de capital et par réduction 8 livres.

Le cens annuel de chaque quartelée était de 8 sols.

Fondations

Les fondations faites à la chapelle de Charvin sont les suivantes : Florins Livres
Les habitants du village par le contract du 6 mai 1655 doivent faire célébrer annuellement deux messes et pour cela, ils doivent donner au Rd Curé pour la rétribution des deux messes 4 florins, soit 2 livres 8 sols et s'ils veulent faire chanter la messe, ils doivent ajouter 4 sols de plus pour chaque messe, d'après le règlement épiscopal du 26 mai 1655.    
Par son testament du 22 décembre 1658, Claude Bonnivard a lègué 80 florins pour une messe 80 41
Par son testament du 8 avril 1664 André Bérard a lègué 50 florins pour une messe 50 26
Par son testament du 28 novembre 1662 Claudine feu Jean Bonivard a donné une pièce de pré dont le revenu annuel est d'un florin pour une messe    
  Total 130 67

 

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Fondations faites à Charvin suite

Par son testament du 16 mai 1663 Jean Pierre Taravel a lègué 50 forins pour faire acquitter annuellement une messe à la chapelle sous la rétribution de 2 florins 50 26
Par son testament du 20 novembre 1669, Rd Gilbert Collet prètre de la paroisse de Fontcouverte a donné 50 florins pour faire célébrer annuellement une messe à Charvin 50 26
Par son testament du 15 juillet 1674 Gabrièle Buisson Carle a lègué 50 florins pour une messe à Charvin 50 26
Par son testament du 14 mars 1671 Antoine feu Pierre Dompnier a lègué 100 florins pour 2 messes à la chapelle 100 52
Par son testament du 7 février 1678 Hypolite feu Jean Claude Féjoz a lègué 30 florins pour une messe 30 15
10° Par son testament du 12 avril 1684 Joseph Hustache a lègué 80 florins pour faire célébrer annuellement deux messes à la chapelle de Charvin 80 41
11° Par son testament du 11 juin 1683 Marie feu Pierre Bonnivard a lègué 50 florins pour une messe 50 26
12° Par son testament du 23 février 1739 Rd Jean Baptiste Covarel prètre natif de Fontcouverte et curé de Villarembert a fondé 3 messes à la chapelle de Charvin et a chargé ses héritiers d'en payer la rétribution annuelle. Les héritiers ont payé la rétribution pendant quelques années puis les uns sont devenus insolvables, les autres ont quitté le pays ou y ont mis de la mauvaise volonté et la fondation s'est perdue.    
13° Par son testament du 16 avril 1680 Michel feu Claude Poingt a lègué 50 florins pour une messe annuelle 50 26
14° Par acte du 21 novembre 1753 Louis feu Michel Claraz a donné à la chapelle de Charvin 80 livres de Savoie pour la fondation deux messes. 160 80
  Report de la page précédente 130 67
 ; Total en florins et en livres pour les capitaux 1750 385[885]

Donc en 1753 il y avait 14 messes basses fondées et pour cela il y avait un capital de 385[885] livres produisant un intérêt annuel de 19 fr ou livres anciennes.

De plus, les habitants du village devaient faire acquitter 2 messes annuellement, plus une autre messe pour un pré qui a été vendu à l'époque de la révolution.


 

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Capitaux de la chapelle

D'après un compte dressé par Rd Jean Pierre Didier, ou son vicaire Ignace Roulet des capitaux de la chapelle de Charvin en 1781 s'élevaient à 840 florins ou 558 livres anciennes compris la valeurs de toutes les propriétés qui étaient de 11 à 12 quartelées. (En foi de quoi le 30 octobre 1895 Dufour).

Nota. En 1753 on a dépensé 50 florins pour faire des réparations à la chapelle et il y a eu pour cela un don de 30 florins.

Chapelle de St Antoine de Padoue

La chapelle en l'honneur de St Antoine de Padoue à la Roche de Charvin a été fondée par acte du 16 mai 1649, reçu par Me Jacques Chaudet Notaire. Par cet acte, les habitants se sont engagés à faire construire là chapelle à leurs frais, de la maintenir et d'y faire célébrer annuellement et à perpétuité 2 messes. L'autorisation pour la construction de la chapelle à été accordée sur une requète des habitants en date du 4 juin 1649.

Par décret en date du 17 juillet 1654 Monsigneur Paul Miliet a accordé 40 jours d'indulgence à ceux qui visiteront la susdite chapelle ; et Monseigneur Hercules Berzet a confirmé le susdit décret lors de sa visite pastorale le 20 juin 1680.

Fondations

Par acte du 16 mai 1649, les habitants du village de la Roche se sont engagés à faire célébrer annuellement et à perpétuité deux messes ; mais dès 1680 on n'en faisait plus dire qu'une.
Rd Messire Viffrey Gilbert Collet prètre de Fontcouverte, par acte du 20 novembre 1669, a lègué 50 florins pour faire célébrer une messe à perpétuité. La rétribution était de 2 florins.
Par son testament du 3 mars 1672 Colomban Sibué de l'Alpettaz a fondé une messe annuelle et a donné pour cela 50 florins en capital. La rétribution était de 2 florins.
Francoise feu Jean Pierre Thorain par son testament du 12 avril 1684 a lègué à la chapelle 400 florins pour faire célébrer annuellement 4 messes dont la rétribution est de 4 florins par messe. Le reste du cens annuel est pour le maintien de la chapelle.

 

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Par son testament du 9 avril 1697 Claudine fille de feu Jean Louis Poingt a lègué à la chapelle 50 florins pour faire dire annuellement une messe pour le repos de son âme.
Par son testament du 10 novembre 1766 Catherine fille de feu Noë Sibué a lègué a la chapelle 60 livres anciennes pour faire célébrer annuellement une messe basse.

Le total des messes à acquitter dans la chapelle en 1770 était 8 messes fondées et pour cela la chapelle possédait un capital de 550 florins et 60 livres anciennes. Les intérets de ce capital étaient presque en totalité dus par les héritiés des fondateurs qui se faisaient chaqu' année tirer l'oreille pour le payement. Il y avait des procureurs nommés par le village pour percevoir les cens annuels et veiller à l'entretien de la chapelle mais ces procureurs ne remplissaient pas toujours leurs fonctions comme nous allons le voir.

Le premier du mois de juin 1718 le Curé Rd Favier adresse une requète à l'Evêque disant que les fondateurs et procureurs de la chapelle négligent de l'entretenir et de la réparer, qu'il y pleut de toute part, que plusieurs poutres sont déjà pourries, pour ne pas avoir fait enlever les goutières et demande l'autorisation de poursuivre les héritiers des fondateurs et les procureurs de la chapelle pour les obliger à la regotoyer. L'autorisation demandée a été accordée le 3 juin 1718 en même temps que Monseigneur frappe d'interdit la chapelle jusqu'à ce qu'elle soit convenablement réparée. La sentence de l'Evêque a été signifiée aux susdits procureurs et héritiés des fondateurs le 6 juin 1718. La chapelle a été réparée dans le courant des mois de juillet et d'août et l'interdit a été enlevé le 8 du mois de septembre de la même année.

En 1720, le curé a été obligé de faire plusieurs rabais sur les arrérages et intérêts échus pour se faire payer.

D'après une requéte du curé et par décret en date du 8 octobre 1696 les messes indiquées ci dessus ont été réduites a 4 par an sous la rétribution de 4 florins l'une.

En 1722 le Curé est obligé de poursuivre les procureurs de la chapelle pour se faire payer l'honoraire des messes qu'il a aquitté à la chapelle.

En 1732 le curé est de nouveau obligé de poursuivre les


 

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procureurs de la chapelle pour qu'ils fassent rentrer les arrérages et les intérets dus à la chapelle et se faire payer les messes qu'il y avait acquittées.

En 1734, les avoirs de la chapelle s'élevaient en capital à la somme de 565 florins ; soit 376 livres ; en revenus annuels à 28 florins soit 18 livres.

Chapelle de la Rochette

Fondations suite

4° Par son testament en date du 19 mars 1782 Jeanne feu Pierre Collet a lègué à la chapelle de la Rochette une piéce de terre d'environ 4 quartelées située au pré de la ville pour faire célébrer annuellement 4 messes basses à la chapelle.

En 1785. Le total des capitaux placés pour faire acquitter les fondations était de 340 livres. La chapelle possédait en outre 3 pièces de pré et de terre formant ensemble environ 6 quartelées. Le revenu de ces 6 quartelées de bien fonds variait entre 7 ou 8 livres. Donc le revenu total de la chapelle était d'environ 24 ou 25 livres. Le tronc de la chapelle rendait de 7 à 8 livres par an ; la moitié devait être employé en messes et l'autre moitié pour l'entretien de la chapelle.

Le nombre de messes fondées était de 17 et pour cela, le Curé recevait 17 ou 18 livres. De plus, il aquitait encore 3 ou 4 messes basses pour la moitié des offrandes du tronc pour la rétribution d'une livre par messe.

Autel et Retable

En 1727 Maitre Guillaume Camard sculteur habitant à Aiguebelle a construit pour la chapelle, l'autel et un retable en bois blanc avec couleur, sans dorure et peint un tableau sur lequel étaient StSébastien et St Roch; La Ste Vierge au dessus et l'enfant Jésus au dessous, le tout pour le prix de cent et vingt livres. La convention a été passée le 11 mai 1727.

Réparations de la Chapelle en 1787

En 1787 la chapelle de la Rochette en l'honneur de St Roch a été reconstruite presque à neuf. On a refait un mur, exhaussé les trois autres et prolongé de 3 pieds pour agrandir la chapelle. Le prix fait a été donné à Jacques Viot Maitre maçon et charpentier de profession pour le prix de 260 livres monayées de


 

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Chapelle de la Rochette (suite)

piémont. Le dit Jacques Viot s'est engagé de refaire les murs convenus, le couvert et le clocher ; de crépir proprement tous les murs en dehors et de les platrir en dedans. Les habitants du village se sont engagés à fournir tous les matériaux nécessaires sur place.

Blanchissage de la Chapelle

En 1789 on a encore donné 67 livres à François Pédoa Maitre maçon et platrier pour faire boucher les fentes, faire blanchir la chapelle au dedant et construire quatre pilliers au dehors pour consolider les murs et les empécher de s'écarter et de se fendre.

Visite pastorale de 1731

Le 17 du mois de juin 1731, Mgr Valperga de Masin a fait à Fontcouverte sa cinquième visite pastorale. Il a administré le sacrement de confirmation aux enfants de Fontcouverte et à ceux de la paroisse de Villarembert qu'on avait amené à Fontcouverte. Après avoir diné à la Cure, il est parti pour St Jean d'Arves et St Sorlin où les Rds Pères capucins donnaient une mission. Le lendemain, un dimanche, il a repassé ici vers les trois heures. Il m'a paru fort content. Signé à l'original. Favier curé

Déluge de 1733

La 14 septembre 1733, jours de l'exaltation de la Sainte Croix après un jour et demi de pluie torentielle, toute la plaine d'Arvan fut inondée, 15 moulins emportés avec presque tous les ponts des envisons de St Jean de Maurienne. Ce désastre a été général dans toutes les paroisses où il n'est presque pas resté de moulins, il y a eu des villages entiers emportés, des maisons ruinées, des éboulements extraordinaires, de nouvelles combes creusées, en un mot, un nouvel aspect du territoire, mais affreux à voir en bien des endroits.

L'Italie, la France et l'Allemagne avaient déjà ressenti l'année pécédente cette colère du Ciel attirée sans doute par les péchés des hommes ; débauches, impuretés et luxe excessif surtout parmi le sexe.

Note de Rd Jean-Pierre Didier curé de Fontcouverte. Vous la trouverez écrite de sa main à la fin des registres de décès de l'année 1733.

Pour copie conforme à l'original. Dufour curé


 

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VIII

Rd Jean Pierre Didier feu Bernard, natif de la paroisse de St Sorlin d'Arves fut Curé de Fontcouverte depuis le 28 juillet 1733 jusqu'au 1er juin 1782. 48 ans, 11 mois et 3 jours de service. Il est mort à Fontcouverte à l'âge de 90 ans 4 mois et 8 jours avec 66 ans de prêtrise plus 2 mois et un jour. Il a été sépulturé dans le tombeau des prètres. Ce tombeau devait se trouver sous l'autel des Carmes. En 1779 il avait pour vicaire Rd Jean Jacques natif de Lanslevillard. En 1780, on lui donna pour vicaire et coadjuteur Rd Jean Ignace Roulet qui lui succéda comme curé. Il fonda 2 messes basses à la chapelle des Villards et donna 60 livres de capital.

Murailles du cimetière

Les murailles du cimetière depuis l'escalier de la cure jusqu'au pré de la chapelle de St George ont été construites en 1735 par les soins des procureurs de la chapelle du St Sacrement et avec les revenus de la susdite chapelle après en avoir obtenu l'autorisation de l'Evêque. La délibération porte la date du 19 décembre 1734. Les murs ont couté

Mur du cimetière

Les murs du cimetimetière du côté du Nord, c'est-à-dire depuis la chapelle du St Sacrement, aujourd'hui la Salette, jusqu'à la croix ont été construits en 1722 par Michel Anselme et Etienne Truchet pour le prix de 50 livres monayées de Savoie avec convention que pour ce prix ils feront un pavé en talus depuis la grande porte de l'Eglise jusqu'à la petite porte d'environ trois pieds de large. La convention a été passée le 9 novembre 1721 et le travail payé par la confrérie.

Croix du cimetière

La croix du cimetière en tufs a été construite en 1720 par Michel Anselme et Etienne Truchet pour le prix convenu de 87 livres de Savoie payés par la confrérie du St Sacrement qui s'est chargée de fournir tous les matériaux sur place. La convention a été passée le 17 décembre 1719. D'après cette convention, les sieurs Michel Anselme et Etienne Truchet se sont engagés à faire et construire une croix sur le cimetière en tufs taillé à six angles dont les fondements seront en


 

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Croix du cimetière (suite)

pierres et en gips de St Pancrace de 5 pieds de hauteur et de dix pieds de largeur, trois degrès au dessous des dits fondements dont chaque degré sera de 9 onces de hauteur et un pied de marche. Le premier degré sera fait comme la dite confrérie le jugera à propos en tufs ou en pierres. Le pied destal aura 5 pieds de haut compris la socle et la corniche et 3 pieds de taille. La pyramide aura dix pieds de hauteur.

Il a fallu 140 journées d'hommes tant pour extraire les tufs que pour les transporter sur place ; à 8 sols la journée cela fait 56 livres. On a employé 15 journées de bœufs et 20 journées de mulets pour les transports et on a payé 25 livres pour les bœufs et 28 livres pour les mulets. La croix a été forgée par Claude Maréchal à St Jean de Maurienne et on a payé 27 francs ou livres tant pour la croix que pour 91 crosses qui servent à relier les tufs. On a encore payé 8 livres à Etienne Camard pour faire peindre la croix. On a payé 12 livres pour le gyps pris à St Pancrace et son transport à Fontcouverte. On a payé 6 livres pour faire arranger les outils servant à extraire et à tailler les tufs. On a payé 3 livres pour le sable. On a payé 12 livres au survellant des travaux. Le total de la dépense a été de 264 livres.

Confrérie du St Esprit

La confrérie du St Esprit existait à Fontcouverte de temps immémorial. On n'en connait pas son origine. L'an 1500 elle possédait déjà de nombreux légats. Son but était de payer les maitres d'école qui apprenaient à lire et à écrire aux enfants pendant l'hiver et de faire des aumônes aux pauvres. Les aumônes se faisaient principalement aux fêtes de Paques et la Pentecôte. En 1740, on distribua aux pauvres le jour de la pentecôte 20 quartes de seigle, 48 quartes d'orge, 12 pots de vin et 4 livres en argent. Ces revenus étaient administrés par des procureurs nommés par la communauté.

En 1762 les syndics assistés des principaux chefs de la communauté ont adressé une supplique à l'Evêque le priant de les autoriser à se servir des fonds destinés à faire l'aumône pour fonder une école spéciale en faveur des jeunes gens qui désirent faire quelques études donnant pour raison que l'aumône n'est que passagère et soulageant


 

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peu les malheureux, surtout parce que les étrangers connaissant le jour où l'on fait cette distribution y accourent en foule et en profitent plus que les pauvres du pays. L'Evêque a approuvé la supplique en date du 9 juillet 1762. Aujourd'hui ces fonds font partie des avoirs de la commune et sont confondus avec les fonds des écoles.

Prébendes des Chanoines

En 1700, les chanoines de la cathédrale de St Jean de Maurienne possédaient 3 prébendes sur le territoire de Fontcouverte, une à la Rochette ; une à la Crosaz et une troisième à Riortier. Par acte d'albergement du 8 juillet 1769, la communauté de Fontcouverte devait payer annuellement aux Rds Chanoines pour ces trois prébendes la somme de 183 livres.

Emigrants 1720

D'après un état dressé par les syndics de la commune d'après l'ordre reçu de Mr l'intendant général, le nombre total des émigrés le 30 novembre 1720 était de 36 dont 33 étaient hors des états de sa Majesté le Roi.

D'après un état dressé par le Syndic Gilbert sur l'ordre de Mr l'intendant de sa Majesté en date du 18 aôut 1721, il y avait à Fontcouverte 2 étrangers le 14 septembre 1721. L'un s'appelait Jean Louis la Montagne de la ville de Paris, tailleur d'habits de profession ; et l'autre s'appelait Jean Donard, natif de la Bourgogne sans profession, il gardait les troupeaux.

Fournitures 1734

En 1734, la commune de Fontcouverte a fourni pour les soldats 8 charges de vin vieux à 24 livres la charge : 192 livres. 1250 livres de viande à 3 sols et 6 deniers la livre  218 livres. 4 mesures de St Jean d'avoine à 15 sols la quarte  90 livres. 4 mesures de St Jean de froment à 40 sols la quarte ; 240 livres. 12344 livres de paille, poid de St Jean à un denier la livre. 2156 buches de bois à ½ denier l'une. 199 perches et fourches pour les chevaux à 6 deniers l'une.

Le total du à la commune était de 1630 livres.


 

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Fournitures 1771

En 1771, la commune de Fontcouverte a fourni pour les troupes 180 bottes de foin, 14 quintaux de paille et 46 quartes d'avoine.

En 1772, la commune de Fontcouverte a fourni pour les troupes 155 bottes de foin, 14 quintaux de paille et 30 quartes d'avoine.

En 1773, la commune de Fontcouverte a fourni pour les troupes 180 bottes de foin, 21 quitaux de paille et 138 quarte d'avoine. Les nobles syndics de la ville de St Jean de Maurienne enjoignent et ordonnent le 27 aôut 1770 à la commune de Fontcouverte de fournir 155 bottes de foin, 9 quintaux de paille et 40 quartes d'avoine.

Recettes et dépenses de la commune

En 1768 les recettes de la commune étaient de 3959 livres. Les dépenses de la même année étaient de 5262 livres. Il a donc fallut voter la somme de 1303 livres en centimes additionnel pour équilibrer le budget.

En 1769 les avoirs ou recettes de la commune étaient de 3959 livres. Les dépenses de la même année se sont élevées à 5890. Il a donc fallu voter une augmentation de 6 sols par livre et 6 deniers par sols pour équilibrer le budget.

En 1774, les recettes de la commune étaient de 3944 livres. Les dépenses de la même année se sont élevées à 6564 livres. Il a donc fallu voter pour équilibrer le budget une augmentation de 2619 livres, ce qui fait 13 sols par livres.

Etat du sel

En 1722 la commune de Fontcouverte a acheté 14364 livres de sel.

En 1725 la commune de Fontcouverte a acheté 14364 livres de sel.

En 1730 les particuliers ont acheté 14370 livres de sel.

Réparations

En 1775 on a fait des réparations au Couvert de l'Eglise au clocher et à la cure pour la somme de 309 livres et 5 sols. La conventions des travaux a été passée par Me Deschamps Notaire. C'est la fabrique qui a payé ; la commune a fait des corvées pour le transport des matériaux.


 

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Confrérie du Rosaire

La confrérie du Rosaire existait déjà en 1589 ; puisque a cette époque, d'après un dénombrement laissé par Rd Messire Philippe Vincent, curé de la paroisse, la confrérie comptait déjà près de 500 membres, savoir 243 hommes et 254 femmes ; mais la confrérie a de nouveau été érigée canoniquement le 25 mars 1698 d'après les lettres et patentes obtenues de Rome le 23 août 1697 et expédiées depuis le 30 juillet. Voir ces lettres dans l'ancien livre de la confrérie.

Le 4 mai 1698 ont été admis à la confrérie Rd Jean-Baptiste Taravel natif de la paroisse et vicaire.

Le 21 janvier 1716 Rd Jacques Martin fils de Jean Pierre procureur fiscal de la cité de St Jean de Maurienne, vicaire

A cette époque, la confrérie comptait près de 900 membres y compris 130 étrangers.

Confrérie de Notre Dame du Mont Carmel

La confrérie de Notre Dame du Mont Carmel a été érigée canoniquement le 25 mars 1719. Les lettres de Rome portent la date du 25 octobre 1713 ; elles n'ont été reconnues et approuvées par l'Evêque de Maurienne que le 24 mars 1719. On ne sait pourquoi il a eu tant de retard.

Fondations
faites à l'autel du St Rosaire

Messes

Par son testament du 17 août 1670 Jean-Baptiste feu Jean Gilbert Collet a lègué 50 florins pour 2 messes au Rosaire 2
Par son testament du 10 août 1672 Jean Michel feu Claude Sibué a lègué 50 florins pour 2 messes à l'autel du Rosaire 2
Par son testament du 6 juillet 1682 Gabrielle feu Etienne Girollet a lègué 50 florins pour faire célébrer au Rosaire 2
Par son testament du 13 juillet 1687 Michel feu Louis Rossat a lègué 50 florins pour faire célébrer au Rosaire 1
Par son testament du 21 juin 1687 Villerme Miquet a lègué 20 florins pour faire célébrer au Rosaire 1
Par son testament du 23 juin 1692 Georgine fille de feu Jean Francois Duverney Guichard a lègué 100 florins pour faire célébrer annuellement et à perpétuité 2 messes basses à l'autel du St Rosaire 2

 

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Autel du Rosaire

    messes
Par son testament du 11 avril 1700 Jeanne fille de feu Pierre Bouttaz a lègué a l'autel du Rosaire 25 florins pour y faire célébrer annuellement et à perpétuité 1 messe 1
Par son testament du 25 février 1702 Louis feu Claude Chabert a lègué 20 florins a l'autel du Rosaire pour y faire célébrer 1
Par son testament du 30 septembre 1709 Michelle feu Claude Dompnier femme de Colomban Anselme a lègué 20 florins à l'autel du Rosaire pour faire célébrer annuellement et à perpétuité 1 messe 1
10° Par son testament du 6 septembre 1723 Humberte fille de feu Gabriel Truchet a lègué 15 livres pour faire célébrer annuellement et à perpétuité une messe chantée à l'autel du Rosaire 1

Total 14 messes fondées auquelles il faut ajouter 25 portées dans dans l'inventaire du 27 novembre 1674, voir folio 27 et 31 plus 6 messes portées au folio 31 à 32 ce qui donne un total de 45 messes fondées à l'autel du Rosaire. Il y a encore plusieurs autres messes fondées à l'autel du Rosaire dont les testaments ou titres de fondation ne se trouvent pas dans les archives de la cure. D'après un état dressé par Rd Jean Pierre Didier curé de la paroisse les messes fondées à l'autel du Rosaire en 1780 étaient au nombre de 97, savoir : 90 messes basses et 7 messes chantées. La rétribution totale de ces 97 messes fondées était de 52 livres.

Fondations
faites à l'autel de Notre Dame des Carmes

Par son testament du 2 juin 1742 Jean-Baptiste feu François Buisson à lègué une pièce de terre de 110 toises N° 7198 pour faire célébrer annuellement une messe au Carmes 1
Par testament Louise feu Louis Collet Veuve de Jean Baptiste Deléglise à lègué 20 livres pour une messe 1
Par son testament du 22 juin 1752 Philippe feu Jean-Baptiste Dompnier à lègué 20 livres pour une messe 1
Par son testament Marie Buisson Carle à lègué 90 livres pour 3 messes 1 grande et 2 basses (29 avril 1761) 3
Par son testament Laurence Anselme a lègue 90 livres pour 4 messes 2 grandes et 2 petites 4
Alexandre Taravel et Isabeau Taravel ont lègué 50 livres pour 2 messes annuelles à l'autel des Carmes. 2
La rétribution totale de ces 12 messes était de 10 livres. Total 12 messes

 

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Bénéfice Cure Nouveau Cadastre

En 1734 ou 1735 il a eu une nouvelle mensuration générale de tous les biens de la commune ; voici les propriétés appartenant à la cure avec leur contenance et les Nros de la mappe. Le tout a été copié sur les livres du nouveau cadastre à St Jean de Maurienne le 8 avril 1739.

Champ aux Planchamps Nro 2195 contenant 353 toises
Champ aux Planchamps Nro 3707 id. 207 toises
Champ aux Curiès Nro 4077 id. 365 toises
Champ à Riortier Nro 4118 id. 664 toises
Champ à Fontcouverte Nro 5053 id. 430 toises
Pré à Fontcouverte Nro 5068 id. 388 toises
Pré à Fontcouverte Nro 5114 id. 180 toises
Champ à Fontcouverte Nro 5182 id. 234 toises
Pré au Chavonnes Nro 5793 id. 248 toises
10° Champ au Mollaret Nro 5950 id. 614 toises
11° Rocher au Mollaret Nro 5951 id. 52 toises
12° Verger au Villard Nro 6469 id. 16 toises
13° Champ au Villard Nro 6470 id. 283 toises
14° Paturage au Villard Nro 6471 id. 16 toises
15° Pré aux Chômes Nro 6640 id. 455 toises
16° Pré aux Chômes Nro 6658 id. 322 toises
17° Pré aux Chômes Nro 6716 id. 434 toises
18° Pré au Villard Nro 6528 id. 129 toises
19° Pré au Villard Nro 6548 id. 180 toises
20  Pré à Fontcouverte Nro 5066 id. 168 toises
Total des propriétés de Fontcouverte 5728 toises
Plus la moitié d'un champ à la crosaz N° 5689 173 toises
Total 5901 toises

Sur Villarembert

Un pré à Champlong Nro 55 contenant 224 toises
Brousailles et foret au Combes Nro 5695 id. 5603 toises
Paturage et Broussailles Nro 5698 id. 1293 toises
Paturage et Broussailles Nro 5699 id. 1193 toises
Total des propriétés en biens fonds sur Vallarembert 8313 toises

Le 8 avril 1739 la cure de Fontcouverte possédait donc sur le territoire de cette commune 5901 toises soit environ


 

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50 quartelées. La nouvelle quartelée est de 120 toises. Sur Villarembert la cure possédait 8313 toises soit environ 11 journeaux ½ le journal étant de 6 quartelées ou 720 toises. Le curé payait pour tous les biens situé sur la commune de Fontcouverte 9 livres et 6 sols.

Pour les biens situés sur la commune de Villarembert, il payait 13 sols et 9 deniers.

Vignes de la Cure

La Cure de Fontcouverte possédait encore plusieurs morceaux de vigne sur le territoire de St Jean de Maurienne.

Une vigne aux teppes Nro 3558 contenant 13 toises
Une autre vigne aux teppes Nro 3559 id. 167 toises
Une vigne aux teppes en paradis Nro 3971 id. 297 toises
Une autre vigne au même endroit Nro 3972 id. 704 toises
Total des vignes en toises; 1181 toises

Le curé payait pour ces 1181 toises de vignes 1 livre 17 sols.

Territoire commun

La place devant l'Eglise est de 89 toises et porte le Nro 5073
L'Eglise comprend 153 toises et porte le Nro 5074
La Cure ancienne comprenait 36 toises et portait le Nro 5075
La maison et grange id. 30 toises et portait le Nro 5076
Le jardin comprenait 101 toises et portait le Nro 5077
Le Grenier comprenait 150 toises et portait le Nro 5078
La cour de la Cure comprenait 16 toises et le Nro 5079
Le cimetière comprenait 174 toises et le Nro 5081
La grange du Curé comprenait 22 toises et le Nro 5083

Gardes feu 1730

Le 15 janvier 1730, les habitants du village de la Rochette se sont réunis devant la chapelle au son de la cloche, pour nommer 4 hommes chargés de faire la visite des cheminées du village 2 fois par an ; de veiller à ce qu'on ne porte jamais des lampes ou chandelles allumées dans les granges ; qu'on ne transporte pas de feu d'une maison à une autre sur une pelle ; qu'on ne transporte pas non plus les charbons du four sans les avoir auparavant bien éteint ; qu'on ne retire jamais les perches qui ont servi au four sans les avoir plongé dans l'eau et les avoir laissé après séjourné au moins une heure dans la rue. Le tout sous peine d'amende et de plainte à l'autorité supérieure.


 

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Chapelle du Villard
Fondations faites à la chapelle du Villard sous le vocable
de Notre Dame de l'Anonciation, depuis le 22 décembre 1702 au 27 novembre 1789.

Par acte de la fondation du 22 décembre 1702 les habitants du village du Villard se sont engagés à faire célébrer annuellement et à perpétuité une messe chantée le jour de la visitation 2 juillet sous la rétribution annuelle de 18 sols.
Par son testament du 24 février 1700 Philippine Sibué femme de Claude Chaudet, Dompnier Notaire a lègué une pièce de terre à l'arène pour faire célébrer annuellement une messe basse sous la rétribution de 2 florins, livre 1, 4 sols.
Par son testament du 9 décembre 1702, Borelly Notaire, Barbe Romettaz femme de Georges Dompnier à lègué 200 florins, savoir : 50 florins pour la maintenance de la chapelle et 150 florins pour 2 messes chantées sous la rétribution de 2 florins et une basse sous de 15 sols.
Par son testament du 16 octobre 1703, Dompnier Notaire Claudine feu Jean-Baptiste Dompnier a lègué 50 florins pour la célébration de deux messes. Le légat se trouvant faible, le Rd Curé a demandé a l'Evêque de réduire les 2 messe en une seule. L'ordonannace est du 15 août 1712.
Par son testament de de 1708, Jeanne fille de feu Pierre Buisson, veuve de Georges Sambuis a lègué une pièce de terre derrière le Cray avec la liberté à son héritier de payer 100 florins en place de la dite terre pour faire célébrer annuellement 2 messes chantées sous la rétribution de 18 sols l'une et le surplus pour la maintenance.
Par son testament du 18 décembre 1706, Dompnier Not., Gabrielle feu Pierre Claraz a lègué 80 florins pour la fondation de deux messes annuelles sous la rétribution de 18 sols l'une, le reste pour le maintien de la chapelle.
Par son testament du 2 mai 1707, Dompnier Not., Léonie feu Gabriel Robert, veuve de Vincent Dompnier a lègué 50 florins pour la fondation d'une messes chantée sous la rétribution d'une livre.
Par son testament du 24 juin 1704, Dompnier Notaire, Jeanne Sibué femme d'Antoine Vincent a lègué 80 florins pour faire célébrer annuellement 2 messes basses à un florin l'une.

 

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Chapelle du Villard (suite)

Par son testament du 14 février 1711, Dompnier Notaire, Claude feu Michel Chaudet a lègué 80 florins pour fonder 2 messes chantées sous la rétribution de 18 sols l'une
10° Par son testament du 17 janvier 1715, Dompnier Notaire, Marie feu Claude Augert veuve de Jean-Baptiste Dompnier a lègué 40 florins pour la fondation d'une messe basse; rétribution 15 sols.
11° Par son testament du 14 décembre 1712, Dompnier Notaire, Marie feu Jean Pierre Buisson a lègué 35 florins pour la fondation d'une messe basse, rétribution 15 sols.
12° Par son testament du 20 juin 1717, Anselme Notaire, Georges feu Gaspard Buisson a fondé une messe chantée en lèguant 24 livres de capital; rétribution annuelle 18 sols.
13° Par son testament du 2 avril 1724, Dompnier Notaire, Anne Buisson Romettaz femme d'Antoine Dominjon a lègué 26 livres pour fondation d'une messe chantée; rétribution 18 sols.
14°Par son testament du 28 septembre 1722, Arnaud Notaire, Antoinette Rostaing a lègué 42 livres pour fonder 3 messes basses à la chapelle ; rétribution 14 sols l'une.
15° Par acte du 15 juillet 1725, Anselme notaire, Jean feu Jean Collet a cédé à la chapelle une pièce de terre à l'arène pour fondation d'une messe basse; rétribution 14 sols.
16° Par acte du 7 août 1730 Gabrielle feu Claude Taravel femme de Claude Dompnier a donné a la chapelle une pièce de pré derrière la Roche pour faire célébrer annuellement une messe ; rétribution 14 sols.
17° Par leur testament du 19 juin 1727, Hustache Notaire Jean-Baptiste fils d'Antoine Crinel et Anne Buisson Romettaz ont lègués 48 livres pour fonder 2 messes basses ; rétribution 11 sols l'une.
18° Par son testament du 16 avril 1736, Anselme Notaire, Albanne feu Pierre Ancelin a lègué 23 livres pour fonder une messe basse à 15 sols de rétribution.
19° Par son testament du 8 février 1742, Ducruez Notaire, Marie Dompnier veuve de Michel Rossat a lègué 24 livres pour une messe basse fondée à 15 sols de rétribution
20° Rd Louis Claraz chanoine d'Aiguebelle, natif de Fontcouverte a lègué 24 livres pour la fondation d'une messe basse sous la rétribution de 15 sols annuels. Le capital a été versé entre les mains des procureurs de la chapelle le 10 8bre 1700.

 

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Chapelle du Villard (suite)

21° Par son testament du 5 février 1743, Bellet Notaire, Pierre feu Gaspard Buisson a lègué 25 livres pour une messe basse annuelle. Rétribution annuelle 14 sols.
22  Par son testament du 17 avril 1743, Bellet Notaire, Sébastien feu félix Gilbert Collet a lègué 24 livres pour fondation d'une messe basse. Rétribution 15 sols.
23° Par son testament du 7 mars 1743, Buttard Notaire, Mermette feu Pierre Chaudet a lègué 24 livres pour une messe basse fondée. Rétribution 15 sols.
24° Par son testament du 14 avril 1750, Duverney Notaire, Barthelemy feu Jean Dominjon a lègué 30 livres pour la fondation d'une messe. Rétribution 1 livre.
25° Par son testament du 27 juillet 1743, Ducuez Notaire, Jean-Baptiste feu Louis Taravel a lègué 24 livres pour une messe basse à 15 sols.
26° Rd Jean Pierre Didier curé de la paroisse a donné à la chapelle du villard le 4 février 1752, Gilbert Notaire, la somme de 60 livres pour fondation de deux messes basses. Rétribution 1 livre l'une.
27° Par son testament du 3 mars 1754, Ducruez Notaire, Françoise feu Georges Bernard à lègué 40 livres pour fondation d'une messe chantée. Rétribution 18 sols.
28° Par son testament du 11e février 1757, Gilbert Notaire, Françoise feu Jean-Baptiste Buisson a lègué 30 livres pour fondation d'une messe basse. Rétribution 18 sols porté à 1 livre.
29° Par son testament du 11 mai 1756, Gilbert Notaire, a lègué 55 livres pour fondation de deux messes chantée. Rétribution 1 livre.
30° Par son testament du 14 janvier 1755 Alexandre feu Pierre Taravel a lègué 30 livres pour une messe basse. Rétribution 1 livre.
31° Par son testament du 29 mai 1761, Dompnier Notaire, a lègué 41 livres pour fondation d'une messe chantée, Marie feu Benoit Claraz testatrice. Rétribution 1 livre 6 sols.
32° Par son testament du 3 mai 1758, Gilbert Notaire, Claudine feu Pierre Thorain, veuve de Claude Collet, a lègué 24 livres pour une messe basse. Rétribution 15 sols.
33° Par acte de classement du 13 juin 1745, Bellet Notaire, Michel feu Jean-Baptiste Vincent a donné une pièce de terre d'environ 2 quartelées, située à la Chaudanne pour fonder deux messes basses sous la rétribution annuelle de 1 livre 10 sols l'une.
34° Par son testament du 4 mars 1766, Jean feu Phippe

 

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Chapelle du Villard (suite

Augert a lègué 78 livres pour fonder 3 messes basses sous la rétribution de 15 sols l'une.
35° Par acte de fondation du 23 février 1765, Gilbert Notaire, Gaspard feu Collomban Anselme a vendu une rente annuelle de 5 livres de Savoie pour un capital de 100 livres avec charge de faire célébrer trois messes sous la rétribution de 3 livres pour les 3 messes.
36° Par acte du 25 juillet 1758, Gilbert Notaire, Jacques feu Pierre Thorain a donné 56 livres pour faire célébrer trois messes sous la rétribution de 15 sols l'une.
37° Par son testament du 24 mai 1764, Gilbert Notaire, Marie feu Michel Chaudet a lègué 30 livres pour une messe chantée à 18 sols.
38° Par son testament du 29 avril 1763, Gilbert Notaire, Marie feu Jean Buisson Carles a lègué 300 livres pour faire célébrer 9 messes ; 4 chantées et 5 basses, sous la rétribution de 18 sols pour les messes chantées et 15 sols pour les messes basses.
39° Par son codicile du 23 novembre 1763, Gilbert Notaire, Marie feu Jean Buisson a lègué la somme de 30 livres pour une messe chantée. Rétribution 1 livre.
40° Par son testament du 24 août 1766, Jean-Baptiste feu Etienne Truchet a lègué 30 livres pour une messe chantée. Rétribution 1 livre.
41° Par son testament du 8[?] juin 1767, Gilbert Notaire, Michel feu Etienne Truchet a lègué 30 livres pour une messe chantée sous la rétribution de une livre.
42° Par son testament du 14 juin 1769, Gilbert Notaire, Jean-Baptiste feu Gaspard Claraz Bonnel a lègué un capital de 30 livres pour une messe basse. Rétribution 15 sols.
43° Par son testament du 10 septembre 1762, Ratel Notaire de Modane, Antoinette feu Sébastien Gilbert, décédé à la cure de Modane chez son frère Rd Félix Gilbert Curé, a lègué 24 livres pour une messe basse. Rétribution 15 sols.
44° Par son testament du 24 janvier 1766, Bouttaz Notaire, Michelle feu Jean-Baptiste Taravel a lègué 27 livres pour une messe chantée. Rétribution 18 sols.
45° Par son testament du 15 juin 1733, Dompnier Notaire, Marie feu Michel Rossat a lègué 27 livres pour une messe basse sous la rétribution de 15 sols.
46°Par son testament du 15 mai 1785 Marie feu Pierre Anselme femme d'Etienne Bonnel a lègué 36 livres pour une

 

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Chapelle du Villard (suite)

messe basse sous la rétribution de 18 sols.
47° Par acte du 27 novembre 1789, Gilbert Notaire, Antoine feu Jean Gilbert Collet a donné 36 livres pour une messe basse sous la rétribution annuelle de 15 sols.

Le total des messes fondées à la Chapelle du Villard était de 73 messes, savoir : 23 chantées et 50 basses en 1790.

En la même année 1790, le total des capitaux versés pour les fondations était de 1824 livres. La rétribution totale due au Rd Curé pour l'acquit des susdites fondations était de 62 livres 13 sols. Le reste était acquis à la chapelle pour sa maintenance.

Biens Fonds
appartenant à la Chapelle du Villard en l'année 1790.

Une pièce de pré derrière la Roche d'environ une quartelée et demie. Acte du 7 aout 1730 (Anselme Notaire N° de la mappe 2639.
Environ 2 quartelées de terre à la Combaz du Rieu, acte du 25 juin 1745, Bellet Notaire, Nro de la mappe 2458 et 2459.
Une pièce de terre derrière le Cray contenant environ 2 quartelées, testament du 28 Xbre 1702. Nro de la mappe 6145.
Une pièce de terre aux Cottes d'environ 2 quartelées Nro de la mappe 6330 et 6331.

Total des biens fonds appartenent à la chapelle en 1790 environ 7 quartelées et demies de terrain dont le revenu était de 6 à 7 livres. Les capitaux placés sur divers particuliers en 1790 étaient de 2409 livres. C'est dire qu'ils ont augmenté de plus de 500 fr. avec les revenus annuels acquis à la Chapelle et qui ont été dépensés par les réparations.

Les revenus annuels de la Chapelle en 1790 étaient de 102 livres 2 sols, non compris la moitié des offrandes faites au tronc de la chapelle. En enlevant 62 livres pour l'acquit des messes fondée, il restait 40 livres par an pour le maintient de la chapelle, plus la moitié des offrandes faites au tronc.

Oratoire de Pierre Pin

Jean Pierre feu François Bouttaz pour satifaire sa dévotion demanda à l'Evêque l'autorisation de faire construire à ses frais, sur le bord du chemin, au village de Pierre Pin, un oratoire sous le vocable de St Pierre et St Paul. L'autorisation a été accordée le 15 juillet 1753. Pour la maintenance du susdit


 

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oratoire, le sieur Jean-Pierre Bouttaz, par acte du 22 mai 1725 a spécialement affecté et hypothéqué, outre la généralité de ses biens, deux quartelées de terre situées sur le territoire de Fontcouverte, au lieu dit la Curiaz, estimée environ 60 livres à l'époque.

Redevences au Curé en 1540 (suite de la page 23)

Sorlin Sibué de l'Alpettaz doit 14 florins pour une messe fondée tous les samedis de l'année. Pierre feu Jean Claraz doit 1 florin pour 4 messes fondées. Antoine Roche a fondé 1 messe pour 5 gros. Antoinette femme de Thomas Humbert a fondé une messe sous la rétribution annuelle de 3 gros. Urbain Augert a fondé 3 messes pour 9 gros imposés sur une vigne aux Rossières. Il est dû 12 deniers forts pour un répond pendant le carême. Il est du un florin pour un répond. Il est dû 1 florin pour 4 messes. Un autre a encore fondé 4 messes pour un florin. Noble Gabriel Chaudet a fondé 1 messe pour 3 gros. Il est du 15 gros pour 5 messes qui se payent par une émine de seigle. Il est du 3 gros pour une messe. Il est du 6 gros pour 3 messes et un repond. Il est du 3 gros pour une messe, et encore 3 gros pour une autre messe.

D'après cet inventaire il résulte qu'en 1540 il y avait à Fontcouverte 323 messes fondées, 285 réponds sur les tombeaux des fondateurs et 188 processions également fondées.

Dans une note du 7 août 1713 Rd Jean-Baptiste Favier alors Curé dit ceci : « Pour tous les légats ci-dessus mentionnés, je ne sais rien où prendre ; malgré toutes les recheches que j'ai faites, je n'ai pu découvrir les débiteurs, ni les titres de fondations, au moins pour la plupart ; aussi je n'ai pu acquitter ni faire acquitter les services pour les fondateurs trépassés.

En foi, Fontcouverte le 7 août 1713. Signé Jn Bte Favier Curé. ».

Dons faits à l'église

Par codicile du 18 décembre 1776 Rd Jean Pierre Didier feu Bernard, curé de la paroisse, donne et lègue à l'Eglise de Fontcouverte : 1° 220 toises a prendre sur une pièce de terre située au dessous de la chapelle de St Georges pour faire célébrer annuellement et à perpétuité une messe chantée le jour de son décès et une messe basse le 20 septembre de chaque année. 2° Il donne à prendre sur sa succession une somme suffisante pour faire donner à la paroisse de Fontcouverte une mission


 

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Testament de Rd Jean Pierre Didier (suite

3° Il donne et lègue à la sacristie de l'Eglise un calice et un ciboire en argent ; une chappe neuve ; une chasuble de couleur verte ; une autre de couleur blanche ; deux autres dont l'une est blanche et l'autre rouge ; plus une chappe en partie violette ; deux aubes et un surplis. Plus 7 étuis dans lesquels se trouvent les reliques authentiques de plusieurs saints qui ont été donnés au Rd Curé par l'Illustricime et Révérendissime Evêque actuellement Seigneur de Maurienne. Enfin, un paresol dont on se sert pour porter le St Viatique aux malades ; un tapis de laine dont on se sert pour l'adoration de la Croix.

4° Il donne et lègue à la cure du présent lieu pour l'usage de ses successeurs un garderobe en bois de noyer à quatre portes et deux tiroirs ; un garderobe en bois blanc ; un garderobe en bois bleu à deux portes, un lit à 4 piliers mi usé  un autre en bois planc, plus un lit de camp garni de ses rideaux ; plus 7 tonneaux à la cave ; une cuve neuve de bois de mélèze cerclée en fer ; plus deux tables en bois blanc ; plus une en bois de noyer ; un prie Dieu en bois de noyer fait à panneaux ; 14 chaises en bois de noyer ; un fauteuil à bras ; deux chenets pour la cuisine et deux pour la chambre ; un moule en assier pour faire les hosties ; un tournebroche ; un blutoir à l'antique ; un tableau avec son cadre représentant le mystère de l'annonciation ; un tableau de St Pierre avec son cadre ; un crucifix avec son cadre en couleur noire ; un tableau de la Vierge en papier avec son cadre doré ; un tableau petit représentant le Père éternel. Il donne et lègue encore à la dite Cure, soit à ses successeurs tous les livres composant sa bibliothèque.

A la commune

Le Rd Codicilant donne et lègue à la communauté du présent lieu 4 grands plats d'étain, plus 5 de moyenne grandeur, deux douzaines de petites assiettes; 2 douzaines d'assiettes un peu plus grandes, trois petits plats et un autre petit à côtes pour la salade, plus un pot d'étain le tout pesant 85 livres, plus une douzaine de petites cuillers d'étain, plus une cuiller pour la soupe, plus 8 couteaux de table avec manche de corne, 5 autres à manche d'étain, 2 douzaines de fouchettes d'acier. Le Rd Codicilant a fait le leguat des dits meubles à la communauté dans la vue qu'elle les conservera dans ses archives et qu'on s'en


 

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Testament de Rd Jean Pierre Didier (suite)

servira à la table des missionnaires quand on donnera la mission. Au moyen de ce légat il prie les syndics et conseil de la dite commune de veiller à ce que les livres et les meubles qu'il a lègué à la cure ne s'égarent pas et de conserver le role qu'ils leur a remis en papier simple et par lui signé dans lequel sont inscrits tous les ustensiles et livres qu'il a lègué à la dite Cure.

A la Confrérie du St Sacrement

Le Rd Codicilant donne et lègue à la dévote confrérie du très St Sacrement l'instrument dont on joue à l'Eglise les principales fêtes, vulgairement appelé Manivelle et abusivement Orgues.

Note concernant ce codicile

Quand on a fait l'inventaire du mobilier délaissé par Rd Jean Pierre Didier le 3 juin 1782, quelques jours après sa mort, on a constaté que plusieurs objets mobiliers portés sur le codicile avaient disparu. Ainsi, au lieu de 7 tonneaux il n'en restait plus que 4. Il manquait aussi des livres, des tableaux, des couteaux, des assiettes, des fourchettes et des chaises etc. Les héritiers et parents du Rd défunt ont avoué avoir pris plusieurs objets parce que leur oncle les leur avait donné de son vivant. Rd Ignace Roulet successeur de Rd Didier avait l'intention de poursuivre les héritiers pour se faire rendre les objets disparu ; mais après consultation il a du y renoncer, comme il l'avoue dans une note.

Inventaire

des créances et avoirs de la Confrérie du très St Sacrement.

Le 10 aôut 1779, la Chapelle de la confrérie du très St Sacrement avait la somme de 5429 livres placées en rentes sur 63 particuliers. Les intérêts échus et les arrérages s'élevaient à la même époque à 2261 livres 16 sols.

Curiosités

Rd Jean Pierre Didier donnait à ses vicaires 9 livres par mois, soit 108 livres par an avec la nourriture et charges d'acquitter toutes les messes à l'intention du Curé ; quelques fois il leur laissait une messe libre par mois, mais toujours. Il payait à son domestique Jean Dominique Bonnel 30 livres par an. Il payait pour toutes ses contributions tant sur St Jean que sur Villarembert et Fontcouverte 20 livres par an.


 

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Tableau
des messes fondées réduites par décret 20 janvier 1696

Dans le courant de l'année 1695, Rd Jean-Baptiste Favier, curé de la paroisse, a adressé à l'Evêque de Maurienne une supplique pour le prier de réduire un certain nombre d'anciennes messes fondées soit à l'Eglise soit aux diverses chapelles.

L'Evêque fait passer la susdite supplique à son promoteur Vicaire Général et official de 26 septembre 1695.

Le promoteur J.B. Balbis porte le décret suivant le 7 octobre 1695. Nous soussignés nous ordonnons que le Rd suppliant donne le rôle spécifique des fondations, des censes desquelles il déclare par sa requète ne pouvoir exiger aucune chose pour cause de prescription ou autrement et ensuite se purger par serment d'avoir fait toutes les démarches possibles pour les percevoir. St Jean le 7 8bre 1695.

Le 28 novembre 1695 a comparu au greffe de l'officialité de Maurienne Rd Jean-Baptiste Favier, curé de Fontcouverte, lequel pour satisfaire au décret de Mr le Vicaire Général et official, déclare se purger par serment de ne pouvoir rien exiger de l'acte de fondation de la chapelle de St Georges pour n'avoir ni les titres énoncés dans l'acte, ni rien pu apprendre à ce sujet à cause du laps de temps de 247 ans, lequel a même été 2 fois aux archives de la commune et n'a rien trouvé ; il fait la même déclaration sous la foi du serment pour les fondations d'Urbain Augert.

Sur ce, le promoteur ayant vu le rôle des messes et charges jointes, demande que pour la réduction des messes de la chapelle St Georges soient entendus les syndics de la communauté puisqu'ils sont patron de la susdite chapelle, et pour les autres chapelles il ordonne que les procureurs de ces chapelles donnent ainsi leur avis. St Jean le 16 décembre 1695.

Le 18 décembre 1695 les syndics et les procureurs des chapelles déclarent qu'à l'avenir ils s'en tiendront à la décision que portera l'Evêque et qu'ils le laissent libre de fixer soit le nombre de messes à acquitter annuellement, soit la rétribution de chaque messe.

Conclusions du promoteur

Vu l'acte d'assertion et de purgation de serment du 29 novembre dernier. Vu l'avis des syndics et des procureurs des chapelles. Vu la requête du Rd Curé, le promoteur soussigné n'empèche


 

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Décret de réduction

pas que la célébration des messes portées par l'acte de fondation de la chapelle de St Georges soit suspendue jusqu'à ce que les titres soient retrouvés. Quant aux messes que le Rd Curé est tenu de célébrer dans l'église paroissiale dont le role contient 10 articles, je soussigné consens à une réduction pour l'article 1er à une messe basse, à 4 messes basses pour l'article 3 ; à 7 messes pour l'article 5 ; à 7 messes pour l'article 7 ; à 3 messes basses pour l'article 8 ; à 3 messes pour l'article 9. Les autres articles ne sont pas réduits.

Pour ce qui regarde la Chappelle St Georges, je consens à la réduction à 15 messes pour l'article 13.

Concernant la chapelle du St Sacrement dont le role contient 15 articles, je consens à une réduction à 38 messes basses pour les articles 1er et 2 ; à 3 messes pour l'article 6 ; à 3 messes pour l'article 7 ; à 5 messes pour l'article 8 ; à 6 messes pour l'article 9 ; à 6 messes pour Les articles 10, 11, 12, 13, 14 et 15 ne sont pas réduits. Quant à l'article 16° qui regarde la chapelle de la Bise, consent à la réduction à 15 messes ayant eu égard à la distance du lieu. Pour l'article 17 qui regarde la chapelle de la Rochette aussi éloignée de la cure consent à la réduction à une messe.

Ordonnance et sentence Rendues

Sur requête à Nous présentée par Rd messire Jean-Baptiste Favier curé de Fontcouverte afin de faire régler et réduire le service des messes de fondations faites à son Eglise et chapelles dépendantes, par les raisons et motifs indiqués dans la requète. Vu par nous Jean-Baptiste Balbis, prètre, docteur en droit, chanoine, Vicaire Général et official de l'Evêché, la dite requête et notre premier décret du 26 septembre dernier ; les conclusions de notre promoteur et procureur fiscal du même jour. Vu un autre décret du 12 du même mois portant assertion et purgation avec serment par le Rd suppliant sur les articles 2 et 12 du même role. Vu l'acte du 21 novembre et autre requète de surcharges, les conclusions du procureur du 14, le décret du 16 ; les réponses faites par les syndics de la communauté et les procureurs des chapelles  les conclusions définitives de Notre procureur ; Vu aussi les titres de fondations et légats dont il s'agit, le tout vérifié et examiné, après avoir imploré les lumières et l'assistance de l'Esprit Saint :

Nous Vicaire Général et official sus nommé, en vertu


 

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Décret de réduction.

du pouvoir spécial à Nous sur ce donné par Mgr notre illustrissime Prélat, eu égard au consentement donné par notre promoteur, avons réglé, modéré et réduit, règlons, modérons, et réduisons les messes dont il s'agit, en tout et par tout comme nous avons noté et ordonné vis a vis de chaque article du role qui suit ; ordonnant quand au reste que l'intention des fondateurs soit ponctuellement exécutée.

Role des fondations à réduire

Messes à Réduire Messes Réduites
Art. I Art. Ier.
Par acte du 20 Novembre 1568, Chaudet Notaire Louis Odobert Rossat a lègué 18 florins pour 2 messes. Réduites à 1 messe
Art II Art II
Par testament du 10 juillet 1560, Pierre Chaudet Notaire, Urbain Augert a lègué 3 messes, rétribution 3 gros l'une imposés sur une vigne. Réduite à 1 messe
Art. III Art. III
Par son testament du 10 Novembre 1613 Claraz Notaire, Georges feu Claude Boisson Romettaz a lègué 3 florins pour 6 messes annuelles Réduites à 3 messes
Art IV Art. IV
Par son testament du 18 décembre 1646, Claraz Notaire, Claude feu Benoit Lambert à lègué 100 florins de capital pour 12 messes annuelles Réduites à 5 messes
Art. V Art V
Par son testament du 29 janvier 1634 Rd Louis Dominjon curé a lègué 100 florins de capital pour 10 messes annuellesRéduites à 5 messes
Art. VI Art. VI
Par son testament du 15 avril 1649, Girollet Notaire, Jean-Baptiste feu Louis Miquet a légué 100 florins de capital pour 6 messes 3 chantées et 3 basses Réduites à 4 ; savoir 3 basses et une chantée.

 

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Décret de réduction

Art VII Art VII
Par donnation du 3 mars 1644 Claraz Notaire, Pierre Augert a donné 100 florins pour faire célébrer annuellement 6 messes 4 chantées et 2 basses Réduite a 1 messe chantée et 3 basses total 4
Art VIII Art. VIII
Par son testament du 15 avril 1668 Anselme Notaire, Pernette fille de feu Jean Chabert a lègué 40 florins pour 2 messes chantées et une basse total 3. Réduites a 1 chantée et 1 basse. Total 2.
Art. IX Art IX
Par contract du 2 juillet 1635, Claraz Notaire, Pierre Gilbert Collet a donné 40 florins pour faire acquiter 4 messes. Réduites à 2 messes.
Art. X Art. X
Par son testament du 12 août 1674 Anselme Notaire, Michel feu Jean Gilbert Collet a lègué 80 florins pour faire célébrer annuellement 4 messes Réduites à 3 messes.
Art XI Art. XI
Par son testament du 19 novembre 1631, Paraz Notaire, Pierre Covarel a lègué 200 florins pour faire célébrer 12 messes. Réduites à 10 messes.
Total des messes à rédire 68 ; savoir 59 messes basses et 9 messes chantées Total des messes réduites 40 ; savoir 37 basses et 3 chantées

Chapelle de St Georges et de Ste Brigide

Par acte du 13 avril 1448 Noble Gabriel Vallin avait fondé a la susdite Chapelle 1° Une messe tous les dimanches de l'année; 2° une messe les 3 jours de Noël, de Pâques et de la Pentecôte ; 3°une messe le jour de la circoncision, de l'Epiphanie et de l'Ascention ; 4 ° Une messe les jours de la compation, de la Nativité, de la purification, de l'annontiation et de l'Assomption de la B.V. Marie ; 5° Une messe les jours de la St Michel archange, de St André, de St Georges et de Ste Brigide patrons de la susdite Chapelle ; soit en tout 71 messes basses. Pour la rétribution de ces 71 messes basses, il était du au Rd Bénéficier 8 quartes de froment de St Pancrace ; 2 florins d'or ; 8 deniers gros ; 8 quartelées à Villarembert et un seitier


 

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Décret de réduction

d'orge à Albiez le Vieux. Tous ces revenus étaient déjà perdus en 1695. Malgré toutes les recherches faite par le Curé Rd Favier, soit aux archives de la Cure, soit aux archives de la commune, il n'a pu découvrir les débiteurs de ces diverses redevances. Aussi l'Evêque l'a déchargé d'acquiter les susdites charges ou fondations jusqu'à nouvel ordre; Inutile de dire que l'on n'a jamais rien trouvé plus tard.
Messes à Réduire Messes réduites
Noble Gabriel Vallin a fondé 71 messes comme il est dit ci-dessus. Réduites à néant.
Par son testament du 3 septembre 1478 Marguerite fille de Noble Vallin a lègué à la susdite chapelle 300 florins pour faire célébrer annuellement 3 messes par semaine soit 156 messes dans l'année Réduites à 15 messes.
Total des messes 227 Total réduites 15 messes.

Chapelle du St Sacrement

Messes à Réduire Messes réduites
Art. I Art. I
Rd Messire Vincent Curé par contract du 24 mai 1621 a donné 500 florins pour faire célébrer annuellement 52 messes Réduites à 25 messes.
Par décrèt du 30 janvier 1721 réduites de nouveau à 20.
Art. II Art. II
Par son testament du 29 janvier 1634 Rd Messire Louis Dominjon Curé a lègué 500 florins pour faire célébrer 52 messes annuellement, les vendredis Réduites à 25 messes.
Par décret du 30 janvier 1721 réduites de nouveau à 20 messes.
Art. III Art. III
Par son testament du 24 janvier 1640 Claude fils de Georges Rossat a lègué 50 florins pour 4 messes fondées Réduites à 2 messes ; et une jointe à l'article suivant
Art. IV Art IV
Par son testament du 17 juin 1642 a lègué 50 florins pour faire célébrer 5 messes annuelles. Réduites à 3 messes.
Art. V Art. V
Par acte du 2 juillet 1635, Claraz Not., Pierre Gilbert Collet a donné 70 Réduites à 2 messes.

 

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Décret de réduction

florins pour faire célébrer 4 messes.
Art. VI Art. VI
Par son testament du 24 mai 1664, Vincent Notaire, Jacques feu Claraz Bonnel a lègué 40 florins pour fonder 2 messes Réduites à 1 messe.
Art. VII Art VII
Par contract de 25 avril 1622 Claude Collonel a donné 70 florins pour faire célébrer 4 messes annuellement. Maintenues en y ajoutant le surplus de l'Art. précédents.
Art. VIII Art. VIII
Par son testament du 28 7bre 1626, Claraz Notaire, Antoinette feu Michel Gilbert Collet a lègué 6 quartelées de terre pour faire célébrer 4 messes basses. Maintenues 4 messes.
Art IX Art IX
Par contract du 22 janvier 1647 Jean-Baptiste Collet a donné 100 florins pour faire célébrer 6 messes. Réduites à 5 et par décret du 9 janvier 1721 réduites à 4 messes.
Art. X Art. X
Par son testament du 29 août 1649 Françoise feu André Covarel a lègué 50 florins pour 4 messes fondées Maintenues 4 messes.
Art. XI Art XI
Par son testament du 10 mai 1647 Jean Combaz a lègué 60 florins pour 3 messes fondées Réduites à 1 messe.
Art. XII Art. XII
Par son testament du 19 octobre 1677 Jean feu Pierre Vincent a lègué 20 florins pour 1 messe fondée Maintenue 1 messe.
Art. XIII Art. XIII
Par son testament du 23 janvier 1647 Claudine feu Jean Chabert a lègué 80 florins pour 5 messes Réduites à 4 messes.
Art. XIV Art XIV
Par contract du 3 juillet 1678 Philippe feu Claude Duverney a donné 200 florins pour 12 messes fondées Réduites à 10 messes.
Total 158 messes Total réduites 80 messes.

 

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Décret de réduction

Chapelle de St Claude à la Bise

Par acte de fondation érigée autrefois au lieu dit Marteray soit Fournier, et maintenant au village de la Bise par Noble Jérome Fournier et Jean son père de la cité de St Jean de Maurienne, du 5 mars 1512, Guillaume Mermet Notaire, lequel a donné à la susdite chapelle 300 florins pour faire célébrer annuellement 3 messes par semaine soit 156 messes par an. Ces 156 messes ont été réduites à 10 messes par an. De plus par décret du 30 janvier 1721, ces 10 messes ont encore été réduites à 2 parce qu'une partie du capital a été perdu et aussi à cause de la distance des lieux.

Chapelle de la Rochette

I I
Par acte de fondation du 5 mars 1600 Jeanne feu Michel Covarel a lègué 1 florins de cens annuel pour fondation de 2 messes Réduites à 1 messe.
II II
Par son testament du 10 août 1672 Jean Michel feu Claude Sibué a lègué 50 florins pour faire célébrer 2 messes basses Réduites à 1 messe.
Total 4 messes Total des messes réduites 2 messes.

Chapelle de Charvin

Art. I
Par son testament du 18 avril 1664 André Bernard a lègué 50 florins pour faire célébrer 2 messes. Réduites à 1 messe.
Art. II
Par don du 28 novembre 1662 Claudine fille de feu Jean Bonnivard a lègué un florin de cens annuel pour la célébration d'une messe Maintenue en y ajoutant le surplus de l'art. précédent
Total à réduire 3 messes. Total réduites 2 messes

Autre ordonnance, suite

Quant aux autres légats et fondations dont le Rd Curé affirme n'avoir aucun titre et ne pouvoir rien percevoir, nous lui ordonnons de faire toutes les diligences possibles pour recouvrer soit les titres, soit les capitaux et de célébrer, moyennant les cens de ces derniers, les messes ordonnées par les fondateurs


 

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Décret de réduction

à savoir : 1° Celles qui sont à célébrer dans l'Eglise et chapelles du St Sacrement, de St Georges, à raison d'un florin pour la rétribution de chaque messe basse et de 15 sols pour les messes chantées.
2° Celles qui sont à célébrer à la chapelle de la Roche de Charvin eu égard à la distance, à 3 florins pour chaque messe basse et à 6 sols de plus pour les messes chantées.

3° Celles qui sont à célébrer à la chapelle du village de Charvin, à deux florins l'une et 4 sols de plus pour les messes chantées.

4° Celles qui sont à célébrer à la Chapelle de la Rocette à 17 sols les messes basses et vingt sols les messes chantées.

5° Celles qui sont à célébrer à la chapelle de la Bise à 15 sols pour les messes basses et à 18 sols pour les messes chantées.

6° Et au cas que les rétributions déterminées par les fondateurs ne soient pas suffisantes, permettons au Rd Curé et à ses successeurs de joindre ensemble différentes fondations pour faire la rétribution entière conformément à notre taxe, selon laquelle réduisons les messes fondées à l'Eglise et chapelles susdites ; ce que nous leur permettons sans pourtant qu'ils puissent méler les fondations d'une chapelle avec celles d'une autre, et en manière que le Rd Curé et ses successeurs soient ni plus ni moins obligés de célébrer les messes ordonnées par les fondateurs, encore que après avoir joint les légats et fondations ensemble.

Si nous avons, en outre, ordonné et ordonnons que la taxe susdite soit observée par le Rd Curé et ses successeurs, suivant sa forme et teneur, c'est sans aliéner quand au reste l'intention des fondateurs. Nous voulons que cette taxe soit observée pour les messes qui seront fondées à l'avenir aux lieux susdits, et qu'à cet effet elle soit publiée par le Rd Curé aux personnes de sa paroisse au prône de la messe paroissiale, et qu'ensuite un double du dit règlement et taxe soit affiché pour toujours dans la sacristie de son église, aussi bien que dans les chapelles susdites en ce qui concerne chacune d'elles, afin que personne ne puisse l'ignorer et qu'à l'avenir on ne fasse des fondations aux lieux susdits qu'en conformité de notre taxe et règlement.

Donné à St Jean de Maurienne le 20 janvier 1696. Signé à l'original Jn Bte Balbis Vicaire général spécialement délégué par l'Evêque de Maurienne.

Pour extrait conforme.     Dufour Curé


 

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Messes fondées à acquitter en 1740

Le total des messes fondées à l'Eglise et à acquitter annuellement en 1740 était de 149 messes ; savoir 26 chantées et 123 messes basses. Total 149 après réduction

Chapelle du St Sacrement

Le total des messes à acquitter après réduction à la chapelle du très St Sacrement en 1740 était de 233 messes ; savoir 11 chantées et 222 basses. Total 233 messes.

Chapelle de la Rochette

Le total des messes à acquitter à la chapelle de la Rochette, après réduction, en 1740 était de 6 messes basses.

Chapelle de la Bise

Le total des messes à acquitter à la chapelle de la Bise, après réduction, en 1740 était de 7 messes basses.

Chapelle de Charvin

Le total des messes à acquitter à la chapelle de Charvin, après réduction, en 1740 était de 12 messes.

Chapelle de la Roche

Le total des messes à acquiter à la chapelle de la Roche de Charvin, après réduction, en 1740 était de 7 messes.

Chapelle de St Georges

Le total des messes à acquitter à la chapelle de St Georges en 1740 n'était plus que de 23 messes.

Le total des messes fondées et à acquiter dans la paroisse de Fontcouverte en 1740 était de 437 messes, non comprises celles fondées à la Chapelle des Villards, qui étaient dèjà nombreuses à cette époque.

Autel du Rosaire 1745

D'après le journalier de Rd Jean Pierre Didier curé, le nombre de messes à acquiter annuellement à l'autel du Rosaire était de 84 messes. Pour cela la fabrique possédait un capital de 1530 livres placé sur divers particuliers. La rétribution totale de 84 messes fondées revenant au Rd Curé était de 72 livres, 6 sols. Il restait 4 livres par an pour l'Eglise. Ce n'était pas fameux. Fontcouverte le 25 juin 1745. Signé à l'original. Jean Pierre Didier Curé.


 

90

Année 1741 Grèle

Le printemps de cette année mémorable donna d'assez beaux jours ; et le temps aux laboureurs de jeter en terre une semence dont ils attendaient les fruits avec impatience ; tout paraissait favorable, mais une chaleur excessive consuma le germe et brula tout. Les seigles à moitié péri par la grêle de l'automne de l'année précédente ne promettaient qu'une demi récolte, et les habitants du dessous de l'Eglise l'auraient eue sans une grèle horrible qui arriva au commencement d'avril. Le 6 juillet une autre grèle mèlée d'orage passa des Eguilles d'Arves sur les montagnes au couchant de cette paroisse, elles en étaient toutes couvertes, heureusement, il n'y eut qu'un mas au dessus de la Rochette qui en fut endommagé, mais la paroisse de Jarrier en a ressenti les tristes effets. Les nuages étaient chargés de grèle qui se dissolvait en pluie, formait partout d'énormes ruisseaux, entrainait de la terre, grossissait à mesure qu'ils descendaient de la montagne qu'un moment on crut la Ville de St Jean ensevelie dans les eaux et la boue. Bon rieu rompit son lit et forma deux branches par le Clapey où la récolte à moitié coupée fut comblée ou emportée par les eaux. Le 13 du même mois arriva encore une grèle qui ne fit pas de grands dégats, parce que le temps était très calme ; mais celle du 5 août fut la plus extraordinaire. Après plusieurs jours d'une chaleur excessive causée par le vent du Sud-Ouest, vers les 5 heures du soir le temps se couvrit presque tout à coup et l'air du côté de Corbier était d'une couleur à faire peur. C'était un fond noir mèlé d'une couleur verdatre traversée par quelques rayons de soleil qui rendait l'aspect horrible. Bientôt une grèle accompagnée d'un vent froid fondit sur nos têtes. Cette tempète sévit sur la moitié de la paroisse de St Sorlin, sur une partie de St Jean d'Arves, sur toute la paroisse de Villarembert, une partie du Rosey, de la Crosaz et des Granges, une parie d'Albiez le Vieux, tout Albiez le Jeune et cette tempète horrible est allée jusqu'à Bramans ravaugeant tout sur son passage.

L'année 1742 s'annoncait sous les plus belles apparences, un printemps doux, un été calme ; des récoltes si belles que de mémoire on n'en avait jamais vu de pareilles  mais une armée d'Espagnols de 13 à 14 mille hommes en a plus profité que nous. Ces troupes commandées par Dom Philippe Infant d'Espagne passèrent par le Gallibier au commencement de juillet et inondèrent le pays, exigeant des fournitures en grains et fourrages au delà de toute attente. Note de Jn P. Didier Curé


 

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IX

Rd Jean Ignace Roulet natif de Villargondran après avoir été vicaire et coadjuteur de Rd Jean Pierre Didier, administrateur de la paroisse pendant la vacance, fut nommé Curé de Fontcouverte le 14 juillet 1783. Pendant la révolution ayant refusé de prêter serment de fidèlité à la constitution civile du clergé, il fut obligé de quitter sa paroisse. Il partit le 3 mars 1793 au milieu de la nuit par un temps épouvantable pour se rendre en Italie en passant par les montagnes de Valmeinier et du Thabor. Dans ces hautes montagnes couvertes de neige, il a couru les plus grands dangers et la vie ne lui a été conservée que par miracle. Arrivé à Turin, il fut envoyé par ordre du Roi dans le district d'Alexandrie, à Castellaz, chez des religieux serviteurs de Marie où il demeura jusqu'à la fin de l'année 1796, époque où les Français s'emparèrent du piémont et chassèrent les religieux de leurs couvents. Expulsé de cette maison, il erra encore pendant quelque temps dans plusieurs provinces de l'Italie, puis il revint à Turin où il trouva Mgr Brichanteau, Evêque de Maurienne, et obtint de sa Grandeur la permission de retourner à Fontcouverte avec tous les pouvoirs épiscopaux. Il part immédiatement et arrive à Fontcouverte dans le plus grand incognito en ayant bien soin de se cacher. Malgré toutes les précautions prises, comme il était obligé de voyager pour visiter les malades et leur administrer les sacrements, il fut un jour arrèté par les gendarmes et horriblement maltraité. Il fut enchainé et on le conduisait à la prison de St Jean de Maurienne ; mais des femmes fortes et des hommes habillés en femmes vinrent à son secours. Ils prirent les gendarmes à coups de pierres et faillirent les assommer ; d'autres arrivaient avec des triques. Pour échapper à une mort certaine, ces derniers jugèrent à propos de prendre la fuite à travers les champs et d'abandonner le Curé. La scène s'est passée d'en bas les maisons de la Curiaz, en face de l'Eglise. A partir de ce jour, le Rd Curé, soit à cause de la frayeur soit à cause des mauvais traitements reçus fut pris de haut mal et les attaques étaient très fréquentes. Il s'est retiré à Villargondran, sa paroisse natale en 1806, après avoir passé


 

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29 ans et quelques mois à Fontcouverte.

Mission de 1787

La mission laissée par Rd Jean Pierre Didier, ancien curé de Fontcouverte, en vertu de son codicile du 18 décembre 1776, a été donnée à la paroisse de 1787. Elle a été prèchée par Sa Grandeur Mgr Charles Joseph Compans de Brichanteau, Evêque de Maurienne, accompagné du chanoine Jean Gilbert Collet natif de Fontcouverte, du village de la Rochette, et d'un autre prètre dont le nom n'est pas parvenu jusqu'à nous, en ce jour.

Ignace Roulet Recteur

Par acte du 22 7bre 1782, les confrères du St Sacrement dument assemblés au son de la cloche ont nommé unanimement recteur de la Confrérie de la Chapelle du très Saint Sacrement leur digne Curé Rd Ignace Roulet en remplacement de leur regretté et digne Curé défunt, Rd Jean Pierre Didier. L'acte a été reçu par Michel Gilbert Notaire.

Affranchissement des droits féodaux

En 1768 Mgr Charles Joseph Philippe de Martiniana cède au roi de Sardaigne ses droits de Souveraineté sur la terre épiscopale, et, moyennant une somme convenue, affranchit les communes où l'Evêque possédait des droits féodaux. Voici la teneur de cet acte.

Par contract du 25 juillet 1768, Deschamps Notaire, approuvé par arrèt de la royale Chambre des Comptes, du 30 mai de l'année suivante, Mgr l'Evêque de Maurienne a affranchi et libéré toutes les communautés de la province de Maurienne de la dime et des droits féodaux auxquels leurs territoires étaient assujétis, pour et moyennant les redevances annuelles et stipulées par chacune d'icelles. Du nombre des communautés affranchies par le dit acte, sont celles d'Albiez le Jeune, d'Hermillon, de Jarrier, de St Pancrace, d'Albiez le Vieux, de St André, d'Avrieux, de Bramans, de Fontcouverte, de St Martin d'Arc, de Montricher, de Montrond, et de Valmeinier. Celle d'Albiez le jeune a été affranchie pour la redevance annuelle de 630 livres dont le capital formé à 3 ½ p 100 revient à 18000 livres. Celle d'Hermillon pour la redevance de 430 livres, dont


 

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Affranchissement des droits féodaux

le capital formé revient à 12287 livres, 13 sols et 4 deniers. Celle de Jarrier pour la redevance annuelle de 900 livres dont le capital revient à 25713 livres 15 sols et 3 deniers. Celle de St Pancrace pour la redevance annuelle de 350 livres dont le capital revient à 10000 livres. Celle d'Albiez le Vieux pour la redevance de 600 livres dont le capital revient 17142 livres 10 sols et 2 deniers. Celle de St André, pour la redevance annuelle de 1015 livres, dont le capital revient revient à 29000 livres, 11 sols et 6 deniers. Celle d'Avrieux pour la redevance annuelle de 47 livres, dont le capital revient à 1343 livres, 16 sols et 8 deniers ; Celle de Bramans, pour la redevance de 60 livres, dont le capital revient à 1715 livres. Celle de Fontcouverte, pour la redevance annuelle de 660 livres, dont le capital revient 18857 livres 11 sols, 6 deniers. Celle de St Martin d'Arc pour la redevance annuelle de 50 livres dont le capital revient à 1428 livres, 11 sols, 6 deniers. Celle de Montricher pour la redevance de 60 livres dont le capital revient à 1715 livres, 2 sol, 8 deniers. Celle de Montrond pour la redevance de 200 livres, dont le capital revient à 5714 livres, 5 sols, 10 deniers. Enfin celle de Valmeinier pour la redevance annuelle de 150 livres dont le capital revient à 4285 livres 14 sols et 4 deniers. Les susdites communautés désirant se prévaloir de la faculté qui leur a été accordée par les lettres et patentes de sa Majesté du 10 février 1768 et par le susdit arret de la royale chambre des comptes du 30 mai de l'année suivante, auraient fait compter à la caisse royale en extinction du tout ou partie des redevances stipulées à leur charge par le dit contract d'affranchissement, savoir : celle d'Albiez le jeune 6000 livres pour un tiers. Celle d'Hermillon 8191 livres, 15 sols, 8 deniers pour deux tiers. Celle de Jarrier 6428 livres pour un quart. Celle de St Pancrace 5000 livres pour la moitié par quittance du 27 décembre 1785. Celle d'Albiez le Vieux 5714 livres pour un tiers. Celle de St André 7250 livres pour un quart. Celle d'Avrieux 1342 livres pour le total. Celle de Bramans 1714 livres pour le total. Celle de Fontcouverte 6285 livres pour un tiers. Celle de St Martin d'Arc 1428 livres pour le tout.


 

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Affranchissement des droits féodaux.

Celle de Montricher 856 livres 15 sols pour la moitié. Celle de Montrond 1428 livres, 11 sols pour un quart ; et celle de Valmeinier 2142 livres 17 sols pour la moitié, ainsi que par quittance du 4 janvier 1787 de la trésorerie générale de Turin expédiées respectivement en faveur des dites communes, toutes neuf signées Jeandet trésorier général. Par suite, l'an 1788 et le 17 mars à St Jean dans le palais épiscopal, par devant moi Notaire soussigné, et en présence des témoins ci après nommés, s'est personnellement établi et constitué sa Grandeur Monsigneur Charles Joseph Compans de Brichanteau Evêque de Maurienne, né à la ville de Turin, lequel de gré pour lui et ses successeurs a acquitté et libéré, ainsi que par le présent il acquitte et libère les communautés sus nommées des annuités et parties d'icelles qu'elles ont acquitté par le présent acte d'affranchissement. Sa Grandeur promet, en outre, pour Elle et ses successeurs au dit Evêché de Maurienne de retirer à l'avenir et à perpétuité des royales finances les annuités ci-devant et portion d'icelles, et de ne jamais plus en faire demande aux susdites communautés à l'avenir et à perpétuité, ni directement, ni indirectement.

Suivent les signatures de sa Grandeur Mgr Brichanteau et des députés délégués des diverses communautés, et des témoins. Ainsi fait et règlé à St Jean le 17 mars 1788.

Signé à l'original : Jean Gilbert Notaire.

Chapelle du très Saint Sacrement

D'après un état détaillé des créances et des biens fonds appartenent à la Chapelle du très Saint Sacrement dréssé en 1784, les capitaux placés sur divers particuliers s'élevaient à la somme de 6082 livres. Les biens fonds appartenant à cette même chapelle étaient d'environ 20 quartelées tant prés que terre et une vigne d'environ une fosserée et trois quart.

Les revenus annuels de la chapelle étaient d'environ 350 livres. Les dépenses annuelles ordinaires étaient les suivantes :

1° On payait au Rd Curé pour les offices, processions et 233 messes fondées la somme de 165 livres 13 sols plus 9 livres pour les messes chantées ; et 40 livres pour luminaire


 

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Fondation des XL Heures

Par son testament du 6 novembre 1789, Gilbert Notaire, Antoine feu Jean Collet a lègué à la confrérie du St Sacrement la somme de 500 fr. pour que les intérets de cette somme soient employés à donner les exercices des quarante heures.
Par son testament du 8 août 1792, Bouttaz Notaire, Antoine feu Pierre Bonnel a lègué à la confrérie du St Sacrement la somme de 700 livres dont le revenu doit être employé 1° a faire acquitter annuellement et à perpétuité quatre messes basses (lesquelles ont été réduites à trois messes chantées par acte du 26 février 1811. 2° Il veut que le surplus de la rente du susdit capital soit employé pour l'augmentation de la rente des quarante heures. 3° Il veut qu'à la fin des quarante heures on fasse un service pour le repos de son âme.

Fondations
existant dans la paroisse de Fontcouverte en 1790

I° Au Maitre autel

Les messes fondées au Maitre autel de l'Eglise paroissiale en 1790 étaient au nombre de 79, savoir : 26 messes chantées et 53 messes basses. Rétribution totale des 79 messes 62 livres.

II A l'autel du Rosaire

Le total des messes à acquitter à l'autel du Rosaire en 1790 était de 89 messes ; savoir 7 messes chantées et 82 messes basses. Rétribution totale due au Rd Curé 53 livres

III A l'Autel des Carmes

Le total des messes à acquitter à l'autel des Carmes était de 12 messes ; savoir : 3 messes chantées et 9 messes basses. Rétribution totale due au Rd Curé 10 livres.

IV A l'autel de St Sébastien

Le total des messes à acquitter à l'autel de St Sébastien en 1790 était de 3 messes ; savoir 2 messes chantées et une messe basse. Rétribution totale due au Curé 2 livres 15 sols.

V A l'Autel de tous les Saints

Le total des messes à acquitter à l'autel de tous les Saints en 1790 était au nombre de 2 messes basses. Rétribution totale due au Rd Curé 1 livre 3 sols.

Il suit de là que le total des messes à acquitter à l'Eglise en 1790 était 185 messes fondées.


 

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Fondations faites aux chapelles en 1790

I Chapelle du St Sacrement

Le total des messes à acquitter annuellement à la Chapelle du très Saint Sacrement en 1790 était de 233 messes ; savoir 3 messes chantées et 230 messes basses. La rétribution totale du au Rd Curé pour l'acquit de toutes ces messes était de 165 livres, plus 9 livres pour les offices et processions.

II Chapelle de St Georges

Le nombre de messes fondées à la Chapelle de St Georges et de Ste Brigide en 1790 était réduit à 23 messes basses. La rétribution de ces messes était payée par les biens fonds lègués à la chapelle que le Rd Curé possédait ou faisait travailler comme bénéficier.

III Chapelle des Villards.

Le total des messes fondées à la Chapelle des Villards en 1790 était de 75 messes ; savoir 21 chantées 54 basses. Rétribution totale due au Rd Curé 67 livres.

IV Chapelle de la Rochette.

Le total des messes fondées à la Chapelle de la Rochette en 1790 était de 26 messes ; savoir 1 chantée et 25 basses. Rétribution totale due au Rd Curé 26 livres.

V Chapelle de la Bise.

Le nombre des messes fondées à acquitter annuellement à la Chapelle de la Bise était réduit en 1790 à 21 messes. Rétribution totale due au Rd Curé 17 livres.

VI Chapelle de Charvin.

Le nombre de messes fondées à la Chapelle de Charvin en 1790 était de 21 messes. Rétribution totale due au Rd Curé de la paroisse 30 livres.

VII Chapelle de la Roche Charvin.

Le total des messes à acquitter à la Chapelle de la Roche de Charvin en 1790 était encore au nombre de 7 ; mais il arrivait souvent que ceux qui étaient chargés de les faire acquitter ne s'en inquiètaient guère. Il fallait déjà alors des menaces et encore elles n'étaient pas toujours efficaces.

Il suit de là que les messes fondées dans les chapelles en 1790 étaient au nombre de 406 ; savoir 25 messes chantées et 381 messes basses. Total 406 messes.

En y ajoutant les 185 messes fondées à l'Eglise on arrive au total


 

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de 591 messes fondées en 1790.

Honoraires

Les honoraires de toutes les messes fondées, c'est-à-dire 591 messes, s'élevaient en 1790 à la somme totale de 462 livres à laquelle il faut ajouter 9 livres pour les processions et les offices dans la chapelle du St Sacrement. Total 471 livres. Telle est la somme qui était annuellement due au Rd Curé pour toutes les fondations.

Départ du Curé

Rd Jean Ignace Roulet ayant refusé de prèter serment de fidèlité à la constitution civile du clergé fut obligé de quitter sa paroisse et de s'expatrier. Il est parti le 3 mars 1793, au milieu de la nuit, par un temps épouvantable, pour se rendre en Italie en passant par les montagnes de Valmeinier et du Thabor. Dans ces hautes montagnes couvertes de neige, il couru les plus grands dangers et la vie ne lui fut conservée que par un miracle de la Providence. Arrivé à Turin, il fut envoyé par ordre du Roi dans le district d'Alexandrie, à Castellaz  chez des religieux des serviteurs de Marie où il demeura jusqu'à la fin d'avril 1896.

Vente des Biens et des Rentes

Dans le courant des années 1793 et 1794 on a vendu les biens et les rentes appartenent à l'Eglise, aux chapelles et au Bénéfice Cure ; et on les a tranférée à divers hopitaux.

Chapelle du St Sacrement.

Voici l'Etat des rentes appartenant à la Chapelle du très St sacrement transférées aux hopitaux de Lyon.

Sibué Louis feu Georges 18 mai 1702 Dompnier Not. 90
Buisson Sorlin feu Gaspard 22 juillet 1674 Vincent Not. 151
Sibué Philippe feu Jean 7 janvier 1782 Gilbert Not.200
Sibué Antoinette feu Philippe 7 avril 1782 Gilbert Not. 25
Anselme Francois feu Michel 5 mars 1775 Bouttaz Not. 200
Martin Eloi feu Philippe 4 avril 1782 Gilbert Not. 150
Miquet Marie feu Claude 16 octobre 1774 Bouttaz Nre 102
Buisson Jacquemine 14 juin 1782 Gilbert Notaire 75
Vincent Jean feu Jean-Baptiste 9 xbre 1781 Gilbert Not. 80
10° Chabert Jean-Baptiste feu Claude 12 mai 1782 Gilbert 140
Total 1213

 

98

Chapelle du St Sacrement (suite)

Report 1213
11° Buisson Françoise feu Jean-Baptiste 25 avril 1775 Gilbert 100
12° Viffrey Montaz Balthazar 6 mai 1668 Vincent Not. 68
13° Claraz Jean-Baptiste feu Benoit 5 mai 1786 Gilbert Not. 100
14° Claraz Bonnel 16 avril 1769 Gilbert Notaire 100
15° Taravel Etienne feu Catherin 26 juillet 1732 Dompnier 40
16° Collet Jean-Baptiste feu Claude 9 mai 1731 Dompnier 60
17° Crinel Jean-Baptiste feu Georges 9 juillet 1725 Anselme 20
18° Bernard Maurice feu Jacques 3 février 1738 Dompnier 30
19° Gravier Pierre Antoine 23 août 1739 Anselme Notaire 60
20° Augert Jean-Baptiste 8 juin 1743 Larive Notaire 80
21° Duverney Guichard Claudine (vacat) 40
22° Robert Ambroise feu Sorlin 8 mai 1750. Bellet Not. 30
23° Rossat Jean Louis feu Claude 12 juillet 1778 Bouttaz 70
24° Taravel Michel feu Barthelemy 4 février 1756 Gilbert 85
25° Poingt Jean feu Antoine 2 novembre 1753 Gilbert 47
26° Vincent Michel feu Michel 1er Xbre 1754 Gilbert Not. 56
27° Bouttaz Marie feu Henri 7 xbre 1771 Bouttaz Notaire 100
28° Robert Laurent feu Sorlin 12 7bre 1756 Gilbert 90
29° Crinel Jean-Baptiste feu Jean 20 mai 1757 Gilbert 105
30° Duverney Guichard Marie Antoinette 28 juillet 1762 Gilbert 107
31° Taravel Antoine feu Louis 25 mars 1750 Truchet Notaire 60
32° Sibué Antoinette feu Philippe 23 janvier 1788, Gilbert 25
33° Claraz Bonnel François 18 février 1787 Bouttaz Notaire 38
34° Bonnel Etienne et Michel 18 avril 1753, Gilbert Notaire 150
35° Sibué Jean feu Philippe 11 8bre 1778 Bouttaz Notaire 80
36° Dompnier François feu Claude 1er juillet 1787 Bouttaz 200
37° Sibué Jean François feu Joseph, 5 7bre 1777 Martin Not. 120
38° Dominjon Sorlin feu Pierre 16 février 1777 Bouttaz 100
39° Crinel Jeanne feu Georges 5 Xbre 1787 Bouttaz Notaire 60
40° Poingt Claude 3 septembre 1769 Gilbert Notaire 100
41° Sibué Jean François feu Joseph 25 avril 1775 Deschamps 120
42° Taravel Grégoire feu Urbain 9 juillet 1773 Ducruez Not. 60
43° Martin Vincent et Hilaire 20 mars 1787 Gilbert Not. 80
44° Poingt Louis feu Claude 1er mai 1779 Bouttaz Not. 47
45° Vincent Michelle feu Michel en mai 1790 Gilbert Not. 130
Total des créances vendues en faveur des hopitaux 3761

Le présent état avec le nom des débiteurs, la date des actes de créance avec le nom des Notaires a été pris à St Jean le 14 mars 1809.


 

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Bénéfice Cure

Voici l'Etat des Rentes appartenent au bénéfice Cure de la paroisse de Fontcouverte que les agents du gouvernement, ou plutôt de la Révolution, ont fait rentrer pour les transférer aux hopitaux de Lyon.

Augert Jacques feu Michel 1er mars 1774, Bouttaz Notaire. 100
Taravel Maurice feu Pierre 24 juin 1779. Bouttaz Notaire 80
Taravel Pierre feu Louis 5 juin 1785. Bouttaz Notaire 75
Chabert Louis 7 mars 1717 Anselme Notaire 35
Covarel Pierre feu Louis 5 juin 1785, Bouttaz Notaire 100
Covarel Michel feu Jean-Baptiste 14 août 1788 Gilbert 25
Covarel Pierre feu jean 27 juin 1779 Gilbert Notaire 105
Miquet Claude feu Louis 26 mai 1792 Bouttaz Notaire 60
Bouttaz Pierre feu François 19 juin 1789 Bouttaz 40
10° Anselme Jean-Baptiste et Jean 11 aôut 1789 Bouttaz 100
11° Covarel Michel feu Jean-Baptiste 4 août 1788 Gilbert 75
12° Crinel Louis feu Antoine 19 avril 1790, Gilbert Notaire 25
13° Crinel Antoine feu Georges, Bouttaz 30
14° Taravel Jean-Baptiste feu Jean 4 juin 1780, Gilbert 70
15° Boisson Françoise 11 février 1778 Gilbert Notaire 25
16° Miquet Jeanne-Baptiste feu Claude 20 juin 1779 Bouttaz 100
17° Augert Marie feu Claude (vacat 75
1120

Autel du Rosaire

Bouttaz Pierre feu François, 9 juin 1789 Bouttaz Notaire 200
Claraz Bonnel Michel 28 juin 1778 Bouttaz 50
Claraz Pierre feu Michel 24 janvier 1791 Gilbert 40
Claraz Michel feu Jean-Baptiste 28 juin 1778 Bouttaz 110
Bonnel Michel feu Jean-Baptiste 28 juin 1778 Bouttaz 100
500

A Charvin

Miquet Jean feu Jean-Baptiste 8 mai 1780 Bouttaz Notaire 75
Augert Marie feu Claude (vacat) 35
Miquet Jean feu Jean-Baptiste 8 mai 1780 Bouttaz Not. 60
Roche Anne Marie feu Noel 1er juin 1785 Bouttaz 90
Taravel Jean-Baptiste feu Jean 4 avril 1773 Gilbert 200
460

Chapelle de la Rochette

Bonnel Claudine feu Claude, 19 juillet 1778 Bouttaz 50
Vincent Jean feu Jean 4 juillet 1779 Bouttaz Notaire 80
Anselme Gaspard 12 juillet 1778, Gilbert Notaire 75
Adrait Claude feu Jean Baptiste 10 juillet 1785 Gilbert 135
Total 340

 

100

Récapitulation des rentes expropriées

La chapelle de St Sacrement a perdu en capitaux 3961
Le bénéfice Cure ou plutôt les fondations faites à l'Eglise 1120
L'autel du Rosaire a perdu en capitaux 500
La chapelle de Charvin a perdu en capitaux 460
La chapelle de la Rochette a perdu en capitaux 340
Total des capitaux transférés aux hopitaux de Lyon 6381

Vente des Biens

Voici les biens qui ont été vendus pendant la révolution, avec le Nro du cadastre, la contenance et le nom des acquéreurs.

Biens appartenant à la Cure

Nro de la Mappe Nature et propriété Contenance Noms des acquéreurs
2195 Champ à plein champ 353 toises Buisson Jean Pierre
3707 Champ aux Champs 207,6 id.
4077 Champ aux Curies 365,1 Gilbert Jean
4094 Champ id. 145,5 id.
4118 Champ à Riortier 664,4 id.
5053 Champ à Fontcouverte 430,1 Gilbert Jean
5068 Pré id. 388,5 id.
5073 Placéage 89,2 id.
5078 Grenier 15,2 id.
10° 5079 Cour de la Cure 16,5 id.
11° 5080 Pré à Fontcouverte 413,2 id.
12° 5087 Grange de la Cure 22,5 id.
13° 5114 Pré id. 180,2 id.
14° 5182 Champ id. 274,2 id.
15° 5793 Pré à Chavonne 248,2 id.
16° 5950 Champ au Molaret 614,1 id.
17° 6470 Champ au Villard 283,3 Buisson Jean Pierre
18° 6471 Paturage 16,5 id.
19° 6716 Pré au Chômes 434, Vincent Sorlin
20° 6528 Pré au Villard 129,1 id.
21° 1804 Champ au Mollard 349,4 Gilbert Georges
22° 1956 Pré au pré de la Ville 631,2 idem
23° 1643 Pré au plein de la Ville 179,3 idem

Les propriétés appartenant au bénéfice Cure sur le territoire de Villarembert et les vignes sur le territoire de St Jean de Maurienne ont été également vendues, on n'en connait pas les acquéreurs.


 

101

Biens appartenant à la Chapelle de St Georges.

Mappe Nature et propriété Contenance Noms des acquéreurs
5006 Champ à Fontcouverte 214 toises Gilbert Jean
5031 Pré à Fontcouverte 142 Gilbert Jean
5032 Champ id. 77 Gilbert Jean
7716 Paturage au Gignon 428 Gilbert Jean
7727 Pré aux Rivaise 2116 id.
7728 Champ id. 640 id.
7729 Paturage 174 id.
7730 Paturage au Molard 441 id.

Biens appartenant à la Chapelle du St Sacrement.

1106 Pré au Mollard 336 Buisson Jean Pierre
1113 Pré au Mollard 129 idem
1114 Champ au Mollard 212 Buisson Jean Pierre
5665 Pré à la Crosaz 385 Anselme François feu Jean

Le total des biens vendus sur le territoire de Fontcouverte s'élèvent donc à 8.680 toises environ, soit 72 quartelées, non comprises les propriétés sur le territoire de Villarembert et les vignes sur le territoire de St Jean de Maurienne également vendues.

Le citoyen Gilbert Jean a acheté environ 6.100 toises c'est à dire plus de 50 quartelées de ce bien. Inutile de dire que ces biens n'ont pas fait prospérer sa famille puisqu'en 1846 ils avaient déjà tous passés à d'autres mains et qu'on ne connaissait déjà plus ses descendants à Fontcouverte

Biens vendus dont les acquéreurs sont inconnus

Bénéfice Cure

4094 Champ aux Curies 145 toises 13° 3087 Jardin aux Cotes 62 toises
4118 Champ à Riortier 664 14° 3088 Maison aux Cotes 20
5590 Champ au Mollaret 614 15° 3089 Placéage id. 27
5591 Champ Rocher 52 16° 7198 Champ à Fontcouverte 112
6469 Murger 16 17° 1643 Pré au plein de la Ville 175
6528 Pré au Villard 129 Chapelle de la Rochette
6548 Pré au Villard 180 2387 Champ à la Rochette 219
7315 Champ au Rour 301 1865 Champ au Mollard 144
5039 Champ à Fontcouverte 649 2463 Pré aux Chaudannes 46
10° 4141 Pré à Riortier 492 2237 Champ à la Rochette 15
11° 5066 Pré à Fontcouverte 168 Report précédent 4142
12° 3084 Pré aux Cotes 732 Total 4962
Total 4142

 

102

Biens Vendus dont les acquéreurs sont inconnus.

        Mappe    
Mappe Report 4962 5072 Champ à Font. 62
Chapelle de la Bise 2908 Champ au Badis 210
4234 Masure à la Bise 18 5785 Pré à Chavonne 307
4193 Champ à Riortier 185 6165 Ravine à la Crosaz 511
Chapelle du Villard 10° 1762 Champ à la Rochette 111
6499 Champ à la reine 163 11° 151 Pré à Chapou 421
6515 Pré au Villard 58 12° 982 Pré aux Fourniers 50
6514 Champ id. 103 13° 989 Pré aux Fourniers 160
6857 Pré au Villard 303 14° 1667 Pré à la Ville 128
2639 Pré derrière la Roche 194 15° 1671 Champ à la Ville 167
Chapelle St Georges 16° 1010 Pré au Feniery 186
5197 Champ au Mollard 707 17° 5261 Champ aux Lambert 42
5213 Pré id. 288 18° 5262 Paturage au dit 49
5689 Champ à la Crosaz 373 Confrérie du St Esprit
6354 Champ à l'Alpettaz 674 8462 Pré dessus Charvin 2.634
6678 Pré aux Chômes 259 Chapelle de Charvin
St Sacrement 9171 Paturage 50
3174 Champ aux Everts 118 Chapelle de la Roche
3175 Brousailles id. 58 Le tout a disparu les biens
3663 Champ au dit 227 et les rentes sans savoir
4027 Champ à Riortier 171 où cela a passé
4046 Champ à Riortier Report d'en face 8851
Total à reporter 8851 Total des biens 13939

Le total des biens vendus à des acquéreurs inconnus s'élèvent donc a 13.939 toises, soit environ 116 quartelées. Si on ajoute à ce total les 8.680 toises vendues à divers citoyens de Fontcouverte comme il est dit à la page précédente on arrive au total de 22.619 toises, soit 188 quartelées de biens vendus ; plus les vignes et les forêts et paturages sur Villarembert. En estimant ce bien en moyenne à 100 fr. la quartelée on arrive au chiffre de 18.800 fr. Les vignes sur St Jean, les propriétés et forêts sur Villarembert valaient certainement plus de 3.000 fr. De plus les capitaux de diverses fondations transférés aux hospices de Lyon s'élèvent comme nous l'avons vu à 6.381 fr. Ajoutez encore à cela plusieurs objets volés ou perdus que l'on ne connait pas. Donc le total des biens volés pendant la Révolution s'élève à plus de 30.000 fr.


 

103

Trente mille francs et plus

de biens volés pendant la Révolution. Après cela, citoyens, criez à pleins poumons : Vive la République !

Retour du Curé

Vers la fin d'avril 1796, les Français s'emparent du Piemont et chassent les religieux de leur couvent. Expulsé de la maison de Castellaz, Rd Ignace Roulet erre encore pendant près de 3 mois dans diverses provinces de l'Italie, puis il revient à Turin où il trouve Mgr Brichanteau, Evêque de Maurienne et obtient de sa Grandeur la permission de retourner à Fontcouverte avec tous les pouvoirs épiscopaux. Il part immédiatement et arrive à Fontcouverte dans le plus grand incognito le 12 juillet de l'année 1796. A son arrivée, il trouve les biens du bénéfice vendus, une partie des capitaux des fondations volés, la flèche du clocher abattue, la Chapelle de St Georges et de Ste Brigide démolie ou tombée en ruine, celle du St Sacrement pillée et dégradée, la Cure déjà vieille toute délabrée. Des goutières s'étaient faites et la pluie avait pénétré de toute part. L'Eglise avait moins souffert parce que des braves gens au pays avaient eu soin de tenir la porte fermée à clé, de cacher les vases sacrés et les plus précieux ornements. Tout d'abord, le Rd Curé ne dut pas songer à réparer les ruines, il dut songer à se cacher ; et pour mieux mettre sa personne en sureté, il changeait très souvent d'habitation. Les endroits ou il séjournait plus habituellement étaient la Rochette, le Rosey et le fond de la Combe. Malgré toutes les précautions prises, un jour qu'il allait visiter un malade, il fut reconnu, arrèté et horriblement maltraité par les gendarmes. Ils l'avaient enchainé et le conduisaient à la prison de St Jean de Maurienne lorsque des femmes fortes et des hommes habillés en femmes vinrent à son secours. Ils prirent les gendarmes à coups de pierres et faillirent les assommer ; d'autres arrivaient avec des triques et des fouches en poussant des hourrats indescriptibles. Pour échapper à une mort certaine, les gendarmes jugèrent à propos de prendre la fuite à travers les champs et d'abandonner le Curé. La scène


 

104

s'est passée d'en bas les maisons de la Curiaz, en face de l'Eglise. A partir de ce jour, le Rd Curé, soit à cause de la frayeur, soit à cause des mauvais traitements reçus fut pris du haut mal et les attaques étaient très fréquentes.

Mauvaises saisons 1740

Le 13 et le 14 octobre de l'année 1740 la neige est tombée à gros flocons et a couvert toute la plaine. Les raisins dont la maturité était fort en retard ont été entièrement gelés. Les fruits d'automne qui étaient très abondants ont subi le même sort. Ordre a été donné par l'autorité civile de ramasser tous les fruits et de fouler aux pieds tout ce qui n'était pas ou ne paraissait pas mur. On commit des visiteurs et surveillants qui passaient partout pour faire exécuter une si sage ordonnance. Il y a eu des vignobles entiers où l'on n'a pas trouvé un seul raisin dans sa maturité ; le tout fut écrasé et détruit sur place. Dans ceux qui étaient le moins endommagés, c'est à peine si l'on a pu ramasser la sixième ou la huitième partie. Ce n'est pas la Maurienne seule qui a eu à souffrir, le mal a été général.

A peine était-on sorti d'un froid horrible qui a duré depuis la mi novembre jusqu'au 15 décembre, qu'un vent d'Ouest s'éleva tout à coup, avec une impétuosité si forte que les plus solides bâtiments en furent ébranlés. Le vent accompagné d'éclairs et de tonnerres fut suivi le 19, le 20 et le 21 décembre d'une pluie torrentielle, et jamais l'on ne pourra narrer les dégats qu'elle a causé. Des villages entiers ont péri avec la plupart de leurs habitants à St Sorlin, à Hermillon, au fond de la Combe et ailleurs. St Jean de Maurienne s'est vu à deux doigts de sa perte. Arvan et la torne menacaient la Ville par en bas, chacun de leur côté. Bon rieu extraordinairement grossi par la fonte des neiges et par la pluie menacait de tout ravager et engloutir sous ses eaux boueuses. Enfin, la colère de Dieu paru s'apaiser et la Ville fut sauvée. Le chapitre composé des Venerables Chanoines vint en procession sur les bords de Bon rieu avec la majorité de la population et les prières publiques ne cessèrent point à la Cathédrale. Enfin le beau temps revint, mais les dégats étaient immenses.

Note de Rd Didier Curé.


 

105

Reliques
dont les titres ou preuves d'authenticité manquent.

L'Eglise de Fontcouverte et la chapelle de St Georges, Ste Brigide possédaient un certain nombre de reliques dont les preuves authentiques faisaient défaut. Lors de sa visite pastorale le 20 juillet 1761 Mgr de Martiniana en a interdit la Vénération et ordonné de les brûler.

Voici le nom des Saints dont on possédait les reliques.

1° De St André apotre ;          2° de St Mathieu apôtre et Evangéliste

3° De St Jean-Baptiste ;          4° de St Etienne 1er Martyr

5° de St Pancrace Martyr ;          6° de St Clément pape et Martyr ;

7° de St Maurice Martyr ;          8° de St Phèbe Martyr

9° de St Laurent Martyr ;          10° de St Maximin Martyr

11° de St Ambroise Evêque ;          12° de St Nicolas Evêque ;

13° de Ste Agathe Vierge et Martyr ;          14° de Ste Marie Madeleine ;

15° de Ste Catherine Vierge et Martyr ;          16° de Ste Félicté Martyr ;

17° de la Robe de N. Seigneur J.C. ;          18° de sa couronne d'épines.

19° du bois de la vraie Croix ;          20° de la lance qui a percé son côté

21° de la Vierge Marie ;          22° Des os et du sang des apôtres 

23° des os de St Julien Evêque ;           24° des os de St Blaise Evêque

25° des yeux de St Clair abbé ;           26° du pouce et des yeux de St Léger

27° de la robe de St Claude ;           28° de la chair de Ste Marguerite

29° de la chair de Ste Appolonie ;           30° du pouce de Ste Brigide.

31° Des pieds et des dents de St Georges Martyr.

En apprenant l'interdiction des reliques sus nommées et surtout de l'ordonnance de les brûler, le peuple se souleva tout entier et menacait de faire révolution. Pour calmer cette indignation populaire, persuadé d'ailleurs que parmi ces reliques il pouvait y en avoir d'authentiques, je les ai toutes ramassées et mises dans une boite que j'ai déposée et cachée au bas de l'autel des tous les Saints, sur le devant. De cette manière tout le trouble de la population s'est apaisé. Dans cette boite j'ai aussi déposé un double de la présente note.

Note de Rd Jean Pierre Didier, Curé de Fontcouverte.

Vous trouverez cette note après les registres de mariages de l'année 1783 ; et avant les registres de décès de l'année 1733.

Pour extrait et copie conforme, Fontcouverte le 18 novembre 1896. Jn Bte Dufour curé.


 

107

Fondation de deux messes

Le testament de Louis feu Claude Thorain, Bouttaz Saturnin Notaire, en date du 6 vendémiaire, an 4 de la république, enregistré le 12 frimaire suivant, ce qui doit correspondre au 29 septembre 1795, contient la clause suivante : « Au cas que que l'exercice du culte catholique devienne libre comme dans l'ancien régime et que les prètres puissent exercer les fonctions de leur ministère dans les Eglises, je donne et lègue à l'Eglise paroissiale du présent lieu une pièce de terre contenant environ deux quartelées, valeur approximative 200 fr. située derrière le Mollaret du présent lieu ; de laquelle pièce le Rd Curé de la paroisse pourra en prendre possession dès le moment que le culte catholique s'exercera publiquement et en jouir des fruits ; au moyen duquel legs, il charge le Curé et ses successeurs de célébrer annuellement et à perpétuité deux messes basses à l'Eglise paroissiale pour le repos de son âme et celles de ses parents défunts. »

Chapelle de St Georges

La chapelle de St Georges et de Ste Brigide détruite et vendue pendant la révolution n'a pas été reconstruite. Le capital de 400 fr. qui a pu être conservé en échappant au vol de la grande révolution a passé à la fabrique et depuis on a acquitté à l'Eglise un nombre de messes basses proportionné au revenu de ce capital, pour tous les fondateurs et bienfaiteurs de la susdite chapelle.

Vases sacrés

Les vases sactés et la plupart des ornements de l'Eglise ont pu être conservé et échapper aux pillage de la révolution grâce à la prévoyance, au zèle et au dévouement du sieur Michel Anselme, alors receveur comptable des deniers de la fabrique, qui aussitôt après le départ du Curé pour l'Italie pris soin de faire retirer en lieux surs et pendant la nuit les objets les plus précieux. En reconnaissance de son dévouement le conseil de fabrique lui a voté à l'unanimité des remerciements et des félicitations tant à son nom qu'au nom de toute la population, dans sa séance du 5 janvier 1812. Honneur à ce brave citoyen.


 

108

Année 1800

Rétrocession de biens vendus.

Le 2 du mois de septembre 1800, Jean feu Claude Rossat a déclaré par écrit et en présence de Rd Roulet, Curé et de Pierre feu Michel Carle, et de Jean Crinel chirurgien que la nation Française s'étant emparé de tous les biens de l'Eglise et les ayant fait vendre, il avait acheté une pièce de terre située d'en bas de la tour du pré, appartenant à la chapelle du St Sacrement, d'une contenance d'environ une quartelée et demie, laquelle pièce de terre il rend à la fabrique du présent lieu, regrettant de l'avoir achetée, qu'il regardait l'acte d'achat de nulle valeur, qu'il priait, voulait et ordonnait en cas de mort que ses héritiers et de toute personne ayant droit à son hoirie ne penssassent jamais à s'approprier cette terre.

Ont signé à l'original le 2 septembre 1800. Jean Rossat, Roulet Curé Michel Anselme, Crinel Jean et Pierre Carles.

2°Le 17 sptembre 1800, Antoine feu Jean Buisson natif et habitant de Fontcouverte, déclare et certifie en présence du Curé et de deux témoins que je regarde comme nul le contract d'acquisition que mon père a fait avec la nation française, qui consiste en une pièce de terre au lieu dit à la Combaz, hameau de l'Alpettaz d'environ une quartelée et demie appartenent à la chapelle du St Sacrement. De plus, je veux, ordonne et commande après ma mort à tous mes héritiers et ayant droit à mon hoirie de ne jamais prétendre en vertu de ce malheureux contract à s'approprier la susdite pièce de terre, de laquelle je continuerai à payer le cens comme nous étions d'accord avant la révolution.

Fait à Fontcouverte le 17 septembre 1800. Ont signé à l'original Roulet Curé, Antoine Buisson, Antoine Covarel et Michel Anselme

3°Le 18 Novembre 1800 Pierre feu Jean Covarel natif et habitant de Fontcouverte déclare et certifie en présence du Curé et de deux témoins que je regarde comme nul les contracts d'acquisition que j'ai fait avec la nation française, qui consistent 1° en une pièce de terre au Rouroz d'environ 2 quartelées ; 2° d'une terre à la Rochette d'environ une quartelée ; 3° d'une terre à la à la Cocholle d'une quartelée ; 4° d'une pièce de pré à l'arfinière d'environ une quartelée ; 5° d'une autre pièce de pré au même lieu d'environ une demi quartelée ; 6° d'un autre pré à la chappour d'environ 8 quartelées. Je restitue le tout par le présent écrit à la chapelle du St Sacrement. Fait à Fontcouverte le 18 novembre 1800. Signé Pierre Covarel, Roulet Curé ; Michel Adrait et Michel Anselme.


 

109

Année 1801

Rétrocession de biens vendus.

Le 16 du mois d'avril 1801 Bonnel Louis feu Jean-Baptiste déclare par écrit en présence de Rd Roulet Curé, de Michel Anselme et de François Dompnier qu'il regarde comme nul et sans effet la contract qu'il a passé avec la nation française pour l'acquisition d'une pièce de terre et de pré au lieu dit de la Crosaz contenant environ trois quartelées, et appartenant de droit à la confrérie du St Sacrement érigée dans cette paroisse, laquelle pièce il rend à la susdite confrérie sans jamais la réclamer en vertu malheureux contract passé avec la nation française. Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 16 avril 1801. Roulet Curé, Michel Anselme, François Dompnier.

Pour extrait et copie conforme. (Dufour Curé)

Les Ecoles

Avant la Révolution la commune de Fontcouverte avait 7 écoles savoir : 1° une à la Rochette ; 2° une à l'Alpettaz ; 3° une aux Anselme ; 4° une au village de l'Eglise ; 5° une à Pierre Pin ; 6° une à la Bise et 7° une à Charvin. Chaque village avait des fonds pour son école. Ces fonds étaient administrés par un procureur nommé par les habitants de chaque village. Le procureur choisissait annuellement l'instituteur de son village qui était ordinairement un homme du pays et le payait. Le traitement de l'instituteur était de 40 ; 50 ; 60 ou 80 francs au plus. Les écoles ne duraient que 4 mois pendant l'hiver ; elles commençaient ordinairement vers la fin du mois de novembre et se terminaient le samedi avant les rameaux, ou le 31 mars. Dans ces écoles on y apprenait à lire, à écrire et les 4 règles de l'arithmétique. Les principaux livres des élèves étaient le cathéchisme et l'histoire sainte. Pour apprendre à lire l'écriture de main, on portait à l'école de vieux papiers. la grammaire était à peu près inconnue dans les écoles de cette paroisse. Ceux qui désiraient faire des études spéciales venaient à l'école à la cure avec les vicaires. C'était une espèce d'école supérieure. La commune ne possédait à l'époque aucune maison d'école. Les écoles se tenaient dans l'écurie d'un particulier de chaque village. Après la révolution tous les fonds des écoles ont été versés à la caisse de la commune et depuis c'est la commune qui a administré ces divers fonds.


 

110

Année 1803

Décret du 7 thermidor an 11

Etat des biens provenant de l'Eglise et des chapelles de la paroisse abandonnés par le gouvernement Français à l'administration de la fabrique nouvellement établie.

Le 7 thermidor, an 11 de la République, c'est à dire le 27 juillet 1803, le gouvernement de la République a abandonné à l'administration de la fabrique les biens suivants qu'il n'avait pas trouvé à vendre.

Nro Mappe Nature des propriétés Contenance Propriétaires
3971 Champ à Riortier 265 toises Chapelle de la Bise
3975 Pré à la Bise 494 idem
3785 Champ aux Bullières 137 Chapelle du St Sacrement
6145 Champ au Cray de la blaise 184 Chapelle du Villard
6330 Broussailles au Mollaret 32 Chapelle du St Sacrement
6331 Champ au Mollaret 177 idem
2458 Pré à Chaudane 83 Chapelle du Villard
2459 Champ à Chaudane 183 idem
1639 Pré derrière la Roche 194 Chapelle du St Sacrement
10° 7198 Champ à Fontcouverte 112 idem
11° 5114 Pré à Fontcouverte 180 La cure de Fontcouverte
12° 6083 Champ au Mollaret 246 L'Eglise de Fontcouverte
13° 6084 Un verger au Mollaret 17 idem

Total des propriétés rendues. Toises 2.304 toises, soit environ 19 quartelées

Sommaire
des capitaux rendus à la fabrique par le décret du 7 thermidor, an 11 de la République

Par décret du 7 thermidor, an 11, ce qui correspond au 27 juillet 1803, le gouvernement de la République a rendu à la fabrique de Fontcouverte les capitaux suivants, parce qu'on les a tenus cachés, ou parce qu'on n'a pas pu les faire rentrer.

1° Eglise, Maitre autel.

Le maitre possédait encore en 1803 pour fondations un cap. 746 fr
L'autel et la confrérie du St Rosaire, un capital de 845
La chapelle de St Georges, un capital de 405
La chapelle de la Bise, un capital de 408
L'œuvre des 40 heures, un capital de 1200
La chapelle de Charvin, un capital de 506
Total à reporter 4.110

 

111

Année 1803

Report de la page précédente 4110 fr
L'autel et la confrérie du Mont Carmel, un capital de 217
L'autel et la confrérie de St Sébastien, un capital de 25
La chapelle de la Visitation, au Villard, un capital de 2367
10° L'autel de tous les Saints, un capital de 15
11° La chapelle de la confrérie du St Sacrement, un capital de 2360
12° La chapelle de St Roch à la Rochette, un capital de 231
Total des fonds rendus, placés sur divers particuliers 9.325

Année 1804

Règlement
pour les droits du casuel des Curés et Recteurs dans les services
religieux de leur paroisse respective.

Les oblations pour les baptêmes sont laissées à la piété et à la dévotion des fidèles. Il en sera de même pour les femmes mariées qui se font relever de leurs couches.
Les messes manuelles basse sont fixées de soixante quinze centimes à 1 fr. ; soit de 15 à 20 sols de France.
Les messes chantées de dévotion sont fixées à 3 fr. et quand elles seront avec diacre et sous diacre à 5 fr.
Les messes chantées des morts sont fixées à 3 fr. ; avec diacre et sous diacre à quatre francs.
Le diocèse de Chambery est divisé en deux classes : la première comprend les villes de Chambery, Annecy, Moutiers, St Jean de Maurienne, Rumilly, Genève, Carouge, Gex, Thonon, Evian, Bonneville, Cluses, Sallanche et la Roche. La seconde est composée des autres villes, bourgs et villages.
Pour les mariages ; les droits du Curé ou recteur sont de trois fr. pour les paroisses de la 1re classe et de 2 fr. pour les autres
Pour les publications et délivrance du certificat ; les droits du Curé sont de trois francs pour les paroisses de 1re classe et de deux francs pour les autres, qu'on fasse une ou plusieurs.
Les messes basses pour le jour d'un mariage sont fixées à deux francs dans les paroisses de 1re classe et à un franc dans les autres.
Pour la levée de corps et sépulture de toute personne ayant 14 ans accomplis, les droits du Curé sont de six francs dans les paroisses de 1re classe et de quatre francs

 

112

Année 1804

pour les personnes n'ayant pas atteint 15 ans. Les simples prètres assistants auront chacun deux francs et leur cierge dont le poids est laissé à la volonté des fidèles.
10° Dans les paroisses de 2e classe, la levée de corps et la sépulture est fixée à quatre francs pour toute personne ayant atteint la 15e année ; et à trois francs pour les personnes au dessous de 15 ans. Les prètres assistants auront droit à 1 fr. et au cierge.
11° Les pauvres seront sépulturés gratuitement et accompagnés au cimetière par un prètre.
12° Pour être mis à l'anniversaire dans les paroisses de 1re classe huit francs et 3 fr. pour la messe. Dans les paroisses de 2e classe six francs, et deux francs pour la messe.
13° S'il existe dans certaines paroisses des usages particuliers, quelques offrandes ou droits consacrés par la coutume des lieux, ils seront conservés en tant qu'il n'y ait pas dérogé par les articles ci dessus qui formeront une règle fixe et générale.
14° Les droits relatifs à la sonnerie et aux décorations pour les convois et services funèbres seront fixés par la fabrique ainsi qu'il est dit dans le réglement des fabriques.

Donné à Chambery le 16 mai 1804 (26 floréal an 12) approuvé par le gouvernement le 26 ventose an 12.

Signé à l'original : R+ Evêque de Chambery et de Genève. Par ordonnance de Mgr R. Pour copie conforme

Dufour

Année 1805

Fondation de la mission

Par son testament du 9 septembre 1805, Me Bouttaz Notaire, Michel feu Saturnin Sibué a lègué à la fabrique la rente annuelle de 30 fr. rachetable par un capital de 600 fr pour la fondation de la mission.

Par son testament du 24 janvier 1852, Bonnivard Notaire, Vincent Virginie feu Noë a lègué à la fabrique, pour augmenter le capital de la mission déjà fondée en 1805, la somme de 400  fr.

La 1re partie de la fondation a été homologuée comme il suit :

Irénée Yves de Solle
par la miséricorde de Dieu et par la grâce du St Siège
Evêque de Chambery et de Genève


 

113

Année 1805

Vu le testament de Michel feu Saturnin Sibué de Fontcouverte reçu par Me Bouttaz Notaire le 22 fructidor an 13, portant legs en faveur de la fabrique de l'Eglise de Fontcouverte, de la rente annuelle de trente francs, pour être employée à faire donner une mission dans la paroisse, chaque fois qu'il y aura une somme suffisante à cette fin.

Vu la délibération du conseil municipal de Fontcouverte du 11 mai dernier, portant avis favorable à l'acceptation du legs

Vu encore la demande que nous a faite Mr le Sous-Préfet de notre avis et détermination sur l'établissement d'une mission dans la paroisse de Fontcouverte en exécution des intentions du dit Michel Sibué.

Acceptons en tant qu'il nous concerne la dite fondation et legs de trente francs par année, pour faire donner une mission dans la paroisse, par des prètres par nous spécialement députés à cette fin, à chaque époque d'année, où les revenus cumulés présenteront les ressources nécessaires pour faire face aux dépenses nécessaires à cet effet.

Chambery le 4 janvier 1808 sous le seing de Notre Vicaire Général

A signé à l'original                          Bigex

Pour copie conforme.    Dufour Curé

Approbation du Préfet

Le préfet de la Savoie et du Mont-Blanc a approuvé, à son tour, le susdite fondation le 27 janvier 1808.

Année 1806

Extrait
des registres de la préfecture du département du Mont-Blanc

Le préfet du département du Mont-Blanc

Vu la pétition du Maire de la commune de Fontcouverte par laquelle il réclame l'abandon des biens non aliénés et des rentes non transférées, provenant des fondations faites à l'Eglise paroissiale du dit lieu, aux chapelles de St Claude et de St Jean et de la confrerie précédemment établie dans la dite église portés dans les états joints à la pétition.

Vu les dits états et les certificats mis au bas par le receveur du domaine au bureau de St Jean de Maurienne, portant


 

114

Année 1806

que les biens et rentes insérés dans les états sont dans le cas d'être rendus à leur destination première à l'exception de la pièce sous le Nro 3044 de la mappe qui provient du chapitre de St Jean.

Vu l'avis favorable du Sous-Préfet de l'arrondissement de St Jean de Maurienne, en date du 6 juin dernier.

Vu les observations fournies par le directeur de l'enregistrement et domaine le 26 du présent mois, portant qu'il y a lieu de prononcer en faveur de la fabrique l'abandon des articles compris dans les états joints à la pétition, à l'exception de ceux qui ont été aliénés.

Considérant que l'arrèté du gouvernement du 7 thermidor an 11 a rendu à leur destination les biens des fabriques non aliénés et leurs rentes non transférées, que par arrèté du 28 frimaire suivant il a déclaré compris dans les dispositions du précédent, les biens rentes et fondations chargés de messes, anniversaires et autres services religieux faisant partie des revenus de l'Eglise ; que le Ministre des finances a décidé les 16, 25 vendémiaire, 30 ventose et 17 pluviose an 12 que les dispositions ci dessus rappelées, comprennent non seulement les fondations faites nommément aux fabriques ; mais encore celles qui l'avaient été au profit des Curés, vicaires, chapelains et tous autres ecclésiatiques de la même église, ainsi que tous les arrérages de rentes, loyers et fermages échus et non payés lors de la publication de l'arrèté du 7 thermidor, que le décret impérial du 26 Messidor an 13 a attribué aux fabriciens les biens non aliénés et les rentes non transférées, provenant des confréries établies précédemment dans les églises paroissiales.

Considérant que le décret impérial du 15 ventose an 13 a déclaré que les biens et rentes non aliénés provenant des fabriques, des métropoles, des cathédrales et des anciens diocèses aussi bien que de leurs chapitres appartiennent aux fabriques des métropoles, des Cathédrales et des chapitres des diocèses actuels dans l'étendue desquels sont situés les biens et payables les rentes ; que la pièce de champ figurée sous le Nro 3044 de la mappe de la commune de Fontcouverte provenant du chapitre de la cathédrale de l'ancien diocèse de St Jean de Maurienne, est située dans l'étendue du diocèse actuel de Chambery :

Arrète

1° Les biens non aliénés et les rentes non transférées provenant


 

115

Année 1806

de l'Eglise de Fontcouverte, des chapelles de St Claude, de St Jean et des confréries établies précédemment dans la dite Eglise, sont abandonnées à la fabrique, avec tous les fermages et arrérages échus et qui n'étaient pas payés, lors de la publication de l'arrèté du 7 thermidor, an 11 de la République ;

2° La pièce de champ figurée sous le Nro 3044 de la mappe de la commune de Fontcouverte est abandonnée à la fabrique de la cathédrale de Chambery avec les fermages échus et qui n'étaient pas payés lors de la publication du susdit arrèté.

3° Un extrait du présent sera transmis aux administrateurs de la fabrique de l'Eglise Cathédrale de Chambery et un autre aux administrateurs de la fabrique paroissiale de l'Eglise de Fontcouverte. Un troisième exemplaire sera expédié au directeur de l'enregistrement et domaine.

Fait à Chambery à l'hôtel de la préfecture le 31 juillet 1806

Signé au registre Pogtevin Préfet.

Pour copie conforme. Le secrétaire général de la Préfecture Faslliet[?]

Pour autre copie conforme Dufour Curé

Retraite du Curé

Rd Ignace Roulet, sans être très agé, déjà usé, cassé, acablé d'infirmités et presque toujours malade, donna sa démission de curé de Fontcouverte vers la fin du mois de septembre 1806, et partit de Fontcouverte pour aller se retirer chez lui à Villargondran le 27 octobre de la même année. Il mourut a Villargondran peu de temps après. Rd Joseph Coche lui succéda.

X

Rd Joseph Coche natif de St Sorlin d'Arves a été curé de Fontcouverte depuis le mois de novembre 1806 jusqu'au mois de septembre 1809. Pendant ces trois années il a travaillé à compléter les registres de baptême, de mariage et de décès pendant l'époque de la révolution, c'est à dire depuis le 3 mars 1793 jusqu'au 17 juillet 1796 époque où son prédécesseur Rd Roulet est rentré de son exil. Il a acheté une maison au village de l'Eglise et s'est retiré chez lui vers la fin de septembre 1809. Il est mort le 3 juillet 1818 et il a été sépulturé dans l'Eglise, devant la porte de la sacristie.


 

116

Année 1808

Construction de la Cure

L'ancienne Cure se trouvait en face de la petite porte latérale de l'Eglise, et en dessous, vers la descente qui conduit au grand jardin. Elle était très ancienne et couverte en chaume comme toutes les maisons du pays. Déjà bien délabrée avant la révolution, abandonnée et négligée pendant ce temps, des goutières se firent et la pluie pénétra de toute part, de sorte qu'elle était devenue tout a fait inhabitable. Après son retour d'Italie, le Rd Curé logea tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, chez ses paroissiens pour échapper aux poursuites des sbires de la Révolution. Quand le calme revint, il loua une petite maison au village de l'Eglise et l'habitât jus qu'à sa retraite définitive. Il fallait donc songer à bâtir une une nouvelle cure et à la changer d'endroit parce que l'emplacement de l'ancienne était mal sain, trop étroit et mal commode. La commune se décida à le faire dès le commencement de l'année 1807 et la cure actuelle fut bâtie en 1808 par les soins et aux frais de la commune ; mais le fond sur lequel elle est construite appartient à la fabrique. Ce terrain faisait partie avant la révolution des propriétés de l'ancien bénéfice. Vendue à l'époque de la révolution, cette propriété a été achetée par un anonyme dans l'intention de la rendre dès le moment que les temps receviendraient meilleurs ; c'est en effet ce qu'il a fait dès l'année 1803. Il l'a donna à la fabrique comme étant à ce moment le seul corps moral ecclésiastique capable de recevoit et de posséder légalement. Le fond appartient donc à la fabrique mais la commune a fait les dépenses nécessaires pour sa construction en se servant des matériaux de l'ancienne cure et de la Chapelle St Georges et Ste Brigide tombée en ruines. Les murs extérieurs de la cure n'ont été crépis qu'en 1811. La nouvelle cure a été couverte en ardoises de St Julien ; c'est le premier bâtiment après l'Eglise qui a été couvert en ardoises.

Assemblés communales

Avant la révolution, les assemblées communales se tenaient sur la place devant l'Eglise ; elles étaient annoncées par le son de la cloche. Les assemplées se composaient de tous les chefs de famille ; et pour qu'une délibération eut sa valeur effective, il fallait que l'assemblée réunit au moins les deux tiers des chefs de famille et la moitié plus un des membres votants. (voir page 171)


 

117

Année 1808

Visite pastorale

L'an dix-huit cent huit et le trois du mois d'octobre, Nous Irénée Yves de Solles, Evêque de Chambery et de Genève, nous nous sommes transportés de St Jean de Maurienne, où nous étions en cours de visite, dans la paroisse de Fontcouverte où nous sommes arrivés vers les 9 heures du matin. Nous avons trouvé le Rd recteur à l'entrée du village avec Mrs les Recteurs des environs ; nous avons aussi rencontré Mr le Maire et la garde nationale de cette paroisse qui nous a escorté jusqu'à l'Eglise à travers une foule de fidèles dont l'attitude religieuse annoncait la foi et les plus excellentes dispositions.

Nous avons administré le sacrement le sacrement de confirmation aux fidèles qui nous ont été présentés par le Rd Curé de Fontcouverte et par les Rd recteurs de Villarembert, de Jarrier et de St Pancrace.

Dans le cours de notre visite, Nous avons remarqué que l'Eglise est belle et très bien ornée dans son ensemble. On voit cinq autels dans la nef de l'Eglise, dont 3 du côté de l'évangile et 2 de l'autre côté ; ils sont très ornés par le haut, mais les marchepieds sont usés et hors de service. La chaire est absolument incommode et d'une vétusté qui doit la mettre hors de service. Nous avons remarqué beaucoup de peinture à fresque sur la voute du sanctuaire et de l'avant chœur, elles font un très bon effet et sont assez fraiches. La sacristie est assez grande et fournie en ornements et linge ordinaire ; on y voit trois calices en argent et deux autres dont la coupe seulement est en argent. Nous avons trouvé dans le tabernacle un ostensoir très décent en argent, ainsi qu'une belle pixide du même métal. Le cimetière se trouve devant l'église ; nous recommandons qu'on le répare et qu'on en ferme l'entrée aux animaux.

La fabrique de cette paroisse, quoique ses membres aient été nommés, n'est pas en activité de service, nous en sommes d'autant plus peinés que nous apprenons qu'il y a dans cette paroisse beaucoup de fondations conservées et qui ne s'acquittent pas : nous recommandons expressément que l'on prenne des mesures promptes pour ce genre de service et que l'on fasse acquitter les fondations.

Le presbytère du Rd est déjà couvert, mais il n'est pas encore habitable il sera grand et beau quand il sera achevé. Signé : + Irénée Evêque.

Pour extrait conforme. Dufour


 

118

Année 1809

Réachat de la chapelle du St Sacrement

Par acte du 22 mai 1809, Bouttaz Notaire, François feu Claude Dompnier de la paroisse de Fontcouverte a vendu à la fabrique du présent lieu, à l'acceptation de Félix Gilbert, Sorlin Sibué et Sébastien Anselme, administrateurs de la fabrique la chapelle du St Sacrement qui lui avait été adjugée par le directoire par procès verbal du 25 prairial an 3, enregistré le 9 messidor suivant. La dite chapelle, située à côté de l'Eglise, figurée sous le Nro de la mapppe 5072 a été payée cent francs ; c'était le prix que le sieur François Dompnier avait payé au directoire du district. La fabrique n'a donc fait que rembourser l'argent sorti pour rentrer en possession de son immeuble. Le vendeur confesse et déclare avoir reçu les cents francs du prix convenu et donne quittance à la fabrique qui entre immédiatement en jouissance de la susdite chapelle. Enregistré à St Jean de Maurienne le 3 juin 1809. Ont signé à l'original Bouttaz Notaire, le vendeur et les acquéreurs.

Retraite du Curé

Dans le courant du mois de septembre 1809, Rd Coche Joseph donna sa démission de Curé. Il avait acheté l'année précedente une maison au village de l'Eglise, il se retira chez lui. Avant de mourir, il lègua sa maison à l'un de ses neveux, et les Coches qu'il y a encore aujourd'hui à Fontcouverte, sont des descendants de ce neveu.

XI

Rd Jean Michel Rogès fils d'Emmannuel Rogès et de Caroline Deschamps, natif de la ville de St Jean de Maurienne a été nommé Curé de Fontcouverte vers la fin du mois de septembre 1809. Il a administré cette paroisse pendant près de 5 ans. Il est mort à Fontcouverte le 30 juillet 1814, vers 4 heures du soir, à l'âge de 51 ans. Il a été sépulturé dans le cimetière commun tout proche du mur extérieur de l'autel du St Rosaire. Il a fait quelques fondations et à laissé de lui le meilleur souvenir. Il était surnommé l'homme d'une grande dévotion.

Vir magnæ devotionis.

Il a beaucoup travaillé pour faire rentrer les arrérages dus à la fabrique pour remettre tout en ordre et réparer autant que possible les pertes subies par la révolution.


 

119

Année 1810

Réparations au jardin de la Cure

Dans le courant de l'année 1810, Rd Rogès, curé, a fait défricher a ses frais l'emplacement de l'ancien presbytère qui n'était qu'un tas confus de débris et de gravier. Avec les plus grosses pierres qui restaient, il a fait construire un mur à sec entre cet emplacement et l'ancien jardin de la cure. Il a encore fait clore cet emplacement par un autre mur à sec, du côté du levant, après avoir obtenu le consentement des voisins.

Costume des Hommes

Le costume des hommes avant la révolution était composé comme il suit :

1° Des éclos ou sabots en bois que l'on fabrique encore aujourd'hui, principalement à Albiez le vieux. 2° Des bas de laine blanche fabriqués dans le pays. 3° Des culolles en drap blanc du pays, boutonnant sur les bas en dessous du genoux ; 4° Une chemise en toile de chanvre fabriquée dans le pays. Cette chemine était fandue devant la poitrine et tenue fermée au moyen de deux attaches. Le col de cette chemine était très large et devait demeurer droit, il montait jusqu'aux oreilles et encadrait le menton jusqu'à la bouche et même au dessus. 5° Un gilet ordinairement blanc fait avec du drap du pays. Le col de ce gilet était moitié plus étroit que celui de la chemise. 6° Une veste en gros drap de laine du pays. La veste n'avait point de col afin de laisser paraitre soit celui du gilet, soit celui de la chemise, elle ne descendait jamais plus bas que l'anus. Les jeunes gens surtout se faisaient un honneur de porter des vestes très courtes. 7° Enfin un bonnet noir de coton à la tête.

Les culottes ont été remplacées par le pantalon descendant jusqu'aux sabots déjà avant l'année 1810. Le bonnet noir a disparu aussi. Aujourd'hui, tout le monde porte le chapeau. La veste blanche a été conservée plus longtemps. En 1870, on ne voyait pas encore un habit noir à l'Eglise les jours de fête ; mais elle tend à disparaitre ; dès l'année 1890 les jeunes gens l'ont à peu près tous remplacée par le paletot noir, les dimanches, et le tricot en laine pour les jours de travail. Ils trouvent que c'est beaucoup plus commode et moins gènant.

Habitations

Les maisons étaient toutes couvertes en chaumes en 1810, ce n'est que par suite des incendies qui sont survenus depuis qu'on s'est mis à couvrir les habitations en ardoises. En hiver tout le monde couche dans les écuries. Quand on n'a pas suffisamment de place on monte des lits en dessus des vaches et des brebis. Il faut une échelle pour y arriver.


 

120

Année 1811

Formation du conseil de fabrique

Le 22 décembre 1810 Mr le Préfet a nommé deux membres pour la formation du conseil de fabrique et le 26 février 1811 Mgr Irénée Yves de Solle en a nommé 3. Le conseil s'est réuni pour la première fois à la cure le 14 mars 1811 sous la présidence de Mr le curé assisté de Mr le Maire. Mr Jean Pierre Covarel a été élu président ; et le sieur Buisson Antoine secrétaire. Ensuite, les sieurs Félix Gilbert, Sébastien Anselme et Sorlin Sibué ont été élus marguilliers, lesquels présidés par Mr le Curé ont nommé président du bureau Sorlin Anselme, pour secrétaire Félix Gilbert et pour trésorier Sébastien Anselme.

Inventaire
du mobilier de l'Eglise et des chapelles.

Le conseil de fabrique formé et constitué s'est mis en devoir de procéder à l'inventaire du mobilier de l'Eglise et des chapelles dont le détail suit :

1 Eglise

Deux chasubles en soie blanche avec fleurs en couleur, mis usées.
Une chasuble en soie verte avec fleurs blanches en bon état.
Une chasuble en soie damassée fond tirant sur le violet mi usée.
Une chasuble en soie jeaune en mauvais état.
Une chasuble en soie blanche avec croix rouge, mi usée.
Une chasuble en soie à fond blanc et fleurs rouges, à peu près hors d'usage.
Une chasuble en soie à fond blanc et fleurs de différentes couleurs, usée
Une chasuble en soie à fond blanc et à fleurs violettes, hors d'usage.
Une chasuble à fond vert et à fleurs jeaunes, demi usée
10° Une chasuble à fond rouge et à fleurs d'or faux, mi usée.
11° Une chasuble dont la croix a été travaillée à l'aiguille, mi usée
12° Deux tuniques de soie rouge damassée.

Chasubles en laine

Une chasuble dont la croix est rouge et le dehors blanc en laine
Une chasuble en laine dont la croix est blanche et le dehors noir.
Une chasuble dont la croix est blanche et le dehors rouge.
Une chasuble presque neuve en laine violette.

Chappes.

Une chappe de soie damassée à plusieurs fleurs de différentes couleurs.
Une chappe demi usée dont le dehors est rouge en soie damassée.
Une chappe de soie, fond violet, damassée à fleurs de différentes couleurs, gallons blancs de soie, le milieu de soie violette damassée en fleurs blanches et garnie de franges blanches en soie.

 
121

Année 1811

Echarpes.

Une écharpe neuve de soie à fond vert damassée, à fleurs de différentes couleurs et fort courte.
Une chappe de soie blanche, tissu d'or faux, bordée de chaque côté de dantelles d'argent et d'or faux, presque usée..

Aubes

Deux aubes de toile assez fine bordées en dentelles, demi usées.
Une aube de toille assez fin, sans dantelles, assez bonne.
Une aube de toille assez fine, sans dantelles, mi usée.
Une aube de toille de lin médiocrement fine, assez bonne.
Une aube de toille médiocrement fine avec garnitures, demi usée.
Une aube de toile bordée sur les manches, assez bonne.
Une aube de toile du pays sans dantelles, mi usée.
Une aube de toile du pays presque hors d'usage.
Une aube de toile du pays avec dantelles, mi usée..

Etoles.

Une étole d'étoffe bleue grossière avec les croix jaunes.
Une étole rouge de soie damassée avec galons couleur d'argent.
Une étole noire, les croix de soie noires et blanches.
Une etole blanche et violette pour les baptêmes.

Surplis

Un surplis de toile assez fine avec dantelles, presque neuf.
Un autre surplis assez fin avec dantelles, en assez bon état.
Un autre surplis de toile assez fin avec dantelles, presque neuf.
Un autre surplis de toile de lin avec dantelles, en bon état
Un surplis de toile de lin avec dantelles, demi usé.
Un surplis de toile assez fine, avec dantelles, demi usé.
Un surplis médiocrement fin, avec dantelles, demi usé.
Un surplis de toile grossière pour le confessional.

Nappes.

Une nappe de toile commune pour la communion.
Une nappe d'autel médiocrement fine, demi usée.
Une nappe d'autel avec franges aux deux extrémités
Une autre nappe d'autel avec franges aux extrémités, assez bonne.
Une nappe d'autel de toile grossière, en mauvais état.
Une nappe d'autel de toile commune, assez bonne.
Une nappe d'autel, demi usée, de toile commune avec dantelles.
Une nappe d'autel de toile commune assez bonne.

 

122

Année 1811

Nappes (suite)

Une nappe d'autel de toile commune, assez bonne
10° Une nappe d'autel de toile commune, cousue au milieu, demi usée
11° Une nappe d'autel de toile commune, demi usée
12° Une nappe de toile du pays avec franges, demi usée
13° Une nappe d'autel médiocrement fine, demi usée.
14° Une nappe d'autel de toile commune avec franges devant et de côté.
15°Une nappe d'autel assez fine et en bon état, avec franges.
16° Une nappe d'autel de toile commune assez bonne, avec franges mauvaises.
17° Une nappe d'autel de toile commune, médiocrement bonne.
18° Une nappe d'autel de toile commune, presque neuve.
19° Une nappe d'autel de toile commune, demi usée.
20° Une nappe de toile du pays, presque neuve.
21° Une nappe de toile commune, presque neuve avec franges.
21° Une nappe de toile commune, presque neuve avec franges.
22° Une nappe de toile commune, assez bonne.
23° Une nappe de toile commune, demi usée avec dantelles étroites.
24° Une nappe commune percée au milieu par un accident.
25° Une nappe de toile commune percée en 3 endroits.
26° Une nappe de toile commune demi usée avec dantelles.
27° Une nappe d'autel de toile commune demi usée.
28° Une nappe d'autel de toile commune presque neuve.
29° Une nappe d'autel de toile commune, assez bonne, avec dantelles.
30° Une nappe d'autel de toile assez fine et assez bonne.
31° Une grande nappe longue d'environ deux toises, demi usée.

Couvertures d'autel.

Trois couvertures de toile commune teintes en bleu, demi usée
Une couverture d'étoffe verte presque hors d'usage.
Une couverture d'étoffe bleue, assez bonne.

Missels

Un Missel in 4°, mi usé et très sale dans plusieurs endroits
Un Missel in 4° demi usé et écrit à la vieille mode.
Un autre missel in 4° demi usé et ayant des feuillets déchirés.

Livres des chantres

Deux graduels romains in folio, demi usés, couvert en basanne.
Deux antiphonaires in folio, demi usés, couvert en basanne.
Deux psautier in folio, demi usés, couvert en basanne jaune.
Deux vieux brévieres in 4° pour l'office du St Sacrement.
Un supplément pour l'office des Saints nouveaux.

 

123

Année 1811

Chandeliers pour les autels.

8 chandeliers en bois sculpté dorés sur le devant, longs d'environ 1 pied.
8 chandeliers en bois sculpté, dorés sur le devant, longs d'un pied ½.
6 chandeliers sculptés longs d'un pied et deux doigts.
Deux chandeliers en bois de noyer, demi usés et presque sans couleur.
Deux chandeliers en bois de poirier grossièrement tournés et sans couleur.

Bouquets

4 Bouquets à fleurs de diverses couleurs, en bon état.
4 Porte Bouquets demi usés, dorés d'un côté.
2 Petit bouquets de fleurs diverses.
2 Porte bouquets, dorés sur le devant, demi usés.

Vases sacrés.

Un calice en argent ayant besoin d'être doré.
Un calice en argent un peu plus beau que le précédent
Un autre calice en argent ayant quelques garnitures en bosse.
Un calice ayant la coupe en argent et le pied en laiton.
Un autre calice ayant la coupe en argent et le pied en laiton.
Un autre calice en mauvais état et interdit, il n'est pas en argent ...
Un ostensoir à colonnes de laiton ayant une mince coupe d'argent. Interdit
Une pixide de laiton avec coupe en argent en mauvais état. Interdit
Un ostensoir en argent, assez beau, avec rayons.
10° Une pixide d'argent assez belle.

Petits linges

4 pales dont 2 sont bordées de dantelles étroites
Une douzaine d'amicts presque tous de toile du pays, mi usés.
30 purificatoires, la plupart mi usés et quelques uns en mauvais état
6 essuie-mains de toile du pays, assez bons.
4 cordons ou cingules de fils blanc et un rouge, demi usés.
17 corporaux, demi usés dont quelques uns sont bordés de dantelles.

Meubles de l'Eglise.

Deux encensoirs en laiton et en mauvais état.
Un ciselin de cuivre et un goupillon dont le manche est déformé
Deux navettes dont l'une en fer blanc, en mauvais état.
3 clochettes ou petites sonnettes pour la messe.
Une serinette de 2 pieds de long, d'un cilindre à 18 airs différents
3 petits crucifix dorés en assez bon état.
2 autres crucifix en mauvais état.
3 pierres sacrées pour les autels.

 

124

Année 1811

Meubles de l'Eglise (suite)

Une croix en bois pour les processions, demi usée.
10° Une croix en lames d'argent et une boule en dessous, assez bonne.
11° Une petite croix de laiton pour les processions, en mauvais état.
12° Une bannière rouge en mauvais état.
13° Une lampe à 4 branches, en laiton.
14° Une lanterne pour porter le St viatique.
15° Deux chandeliers en bois vernissés en rouge et bleu pour les enfants.
16° Deux devant d'autel, demi usés.
17° Un devant d'autel presque neuf.
18° Un devant d'autel d'étoffe bleue, demi usé.
19° Un devant d'autel de toile commune teinte à fleurs bleues.
20° Un lutrin pour le missel.
21° Une statue de la Ste Vierge dont les ornements sont dorés.
22° Deux lampes en fer blanchi devant les autels du Rosaire et de St Sébastien
23° 3 petits tableaux, demi usés.
24° Un Crucifix dont le Christ est en os et la croix en bois doré.
25° Un prie Dieu et son tableau, en mauvais état.
26° Une bannière en soie blanche achetée en 1753.
27° 4 Grands bouquets en papier de diverses couleurs
28° 10 autres petits bouquets en papier de diverses couleurs.
29° Deux garnitures de dais, l'une en soie blanche et l'autre en soie jaune
30° Un garderobe en bois blanc pour retirer les devant d'autel
31° Deux mauvais porte bouquets en bois non coloré.
32° Un grand lutrin tout en fer, très ancien, assez bien fait pour chanter
33° 4 Burettes d'étain, en bon état.
34° Quatre quintaux de métal apte à faire une cloche, déposés aux archives
35° Quatre vingt livres de métal vieux, débris d'anciennes cloches.
36° Quatre vingt deux livres d'étain en assiettes données par le Rd Didier
37° Deux porte bouquets fabriqués par Mr Crinel.

Le présent inventaire a été dressé à Fontcouverte le 25 mars 1811 et signé par tous les membres du conseil de fabrique.

Pour copie conforme Dufour

II Chapelle du Villard

Deux chasubles en soie blanche l'une ourdie en or faux;
Une autre chasuble en soie de toutes couleurs, tirant sur le vert.
Une autre en soie de toutes couleurs, très mauvaise.
Deux chasubles en laine et coton. Interdites.

 

125

Année 1811

Chapelle du Villard (suite)

Une chasuble en soie violette avec fleurs vertes et fond bleu.

Linge

9 nappes d'autel dont 6 fines et les autres de toile du pays
3 manuterges, 2 corporaux et 5 purificatoires.
Deux aubes dont l'une fine et l'autre grossière.

Autres objets.

Deux couvertures d'autel dont l'une rouge et l'autre bleue.
6 chandeliers entièremen dorés et 2 autres en couleur bleue et rouge.
Les canons d'autel sont en moulures dorées.
Deux bouquets en fleurs de papier.
Trois devant d'autel, un en toile, l'autre en cuir, le 3e tout usé.
Un crucifix doré, en bon état.
4 Petits chandeliers en bois, en couleur blanc et rouge.
5 Missels dont un de Requiem. 4 de ces missels proviennent de la Chapelle de Bonne Nouvelle sur St Jean, avec obligation de les rendre si la chapelle se répare.
Deux coussins dont un velouté en diverses couleurs.
10° Un antiphonaire neuf et un graduel presque usé.
11° Deux porte bouquets grossiers en couleur rouge
12° Un calice en argent avec sa patène.
13° Deux mauvais reliquaires en bois.
14° Deux verres de lampe avec leur entreposoir en fer blanc.
15° Deux burettes en étain en mauvais état.
16° Deux petites sonnettes pour la messe, une un peu plus grosse.
17° Un beau petit ciselin en cuivre pour l'eau bénite.
18° Deux tableaux détachés de l'autel.
19°Deux bras tenant à la main un flambeau de chaque côté de l'autel
20° Le présent inventaire reconnu conforme à la vérité à été signé à Fontcouverte le 7 juillet 1811 par le Curé et tous les autres membres du conseil de fabrique.

III Chapelle de la Rochette

Un calice en argent, le pied cassé à moitié.
Deux aubes de toile du pays dont l'une en mauvais état.
4 nappes d'autel dont une neuve, les autres mi usées.
9 manuterges, 2 corporaux et 5 purificatoires.
Une grande nappe en dentelles servant à garnir le pain béni.
Un surplis de toile grossière du pays.

 

126

Année 1811

Chapelle de la Rochette.

Une chasuble en soie rouge damassée avec galons faux.
Une chasuble en soie de toutes couleurs.
Une chasuble en laine rouge sans bourse.
10° Une chasuble en laine noire, en mauvais état.
11° Un missel en bon état acheté en 1685, avec son coussin servant de pupitre.
12° Une petite chaine en fer pour sonner la cloche.
13° Quatre porte bouquets dont 2 en plane, sans couleurs.
14° Un graduel Romain de 1730.
15° Un antiphonaire Romain, vieux et déjà bien gâté.
16° Trois cartons, soit canons d'autel dont deux en mauvais état.
17° Deux mauvaises lampes dont une en fer blanc et l'autre en laiton.
18° Deux reliquaires très convenables.
19° Trois tableaux, un de 1759 en bon état, les autres en mauvais état.
20° Un tableau de St Roch et l'autre de St Sébastien, en mauvais état.
21° Une mauvaise couverture d'autel en étoffe bleu de Ciel.
22° Un mauvais ciselin en l'aiton pour l'eau bénite.
23° Deux mauvaises Burettes en étain.
24° Six chandeliers dont deux en bois de noyer, sans couleurs, les autres dorés
25° Une croix dont le pied est doré, le reste noir et vert.
26° Une statue de la Ste Vierge en bois.
27° Un bras pour tenir un flambeau à la main.
28°Un lutrin, un garderobe et un coffre en bois blanc.
29° Le joug d'une cloche avec quelques ferrures pour la placer.

Le présent inventaire reconnu exact et conforme à la vérité dans toutes parties a été signé et approuvé à Fontcouverte par tous les membres de conseil de fabrique le 27 juillet 1811.

Pour copie conforme. Dufour

IV Chapelle de la Bise.

Un calice en argent ayant le pied un peu tordu et sa patène.
Un surplis en toile ordinaire, demi usé.
Une aube en toile demi fine, en bon état.
Deux amicts en toile grossière, en bon état.
Un missel de 1685 avec son coussin servant de pupitre.
Une chasuble en soie noire damassée, déjà très usée.
Une chasuble en soie de différentes couleurs, mi usée.
Une chasuble en soie, ayant la croix rouge sans accompagnement.
Un corporal, une palle et deux purificatoires ; 2 manuterges

 

127

Année 1811

Chapelle de la Bise (suite

10° Deux nappes d'autel en toile grossière, mi usées.
11° Une couverture d'autel en couleur verte.
12° Deux devant d'autel, dont l'un en très mauvais état.
13° Trois tableaux dont l'un représente St Claude, et les 2 autres la Ste Vierge
14° Un autre tableau représentant St Barthelemi.
15° Six mauvais chandeliers en bois et 4 bouquets en papier.
16° Un crucifix placé à l'autel.
17° Une statue représentant St Claude.
18° Deux statues représentant la Ste Vierge, l'une en marbre et platre.
19° Une lanterne carrée à 4 verres.
20° Une sonnette et une burette en verre.
21° Une lampe avec sa garniture en fer blanc.
22° Une garderobe en bois de noyer, en bon état.

Le présent inventaire reconnu exact et conforme à la vérité a été approuvé et signé par tous les membres du conseil de fabrique à Fontcouverte le 27 juillet 1811 (Pour copie Dufour curé)

V Chapelle du St Sacrement.

La chapelle du St Sacrement a été pillé et vendue pendant la révolution. Voici le peu de mobilier qui lui reste.

Deux croix en bois doré pour porter aux processions.
Deux voiles de croix pour la croix des femmes.
4 fallots dont 2 déjà mi usés et deux en mauvais état.
3[?] bâtons de cérémonies ayant au bout un fer blanc représentant le S.S.
Deux chandeliers de laiton, long d'un pied.
Deux chandeliers en bois colorés partie en vert, partie en rose.
Une grande garderobe en bois blanc, avec serrure.
4 grands tapis en laine de différentes couleurs.
Un devant d'autel en cuir doré représentant le St Sacrement
10° Une chaine en fer pour la cloche.

Le présent inventaire a été reconnu exact et conforme à la vérité par tous les membres du Conseil de fabrique qui l'ont signé à Fontcouverte le 27 juillet 1811.

VI Chapelle de Charvin.

Un calice en argent un peu courbé au pied, avec sa patène.
Une lampe d'étain avec trois chaines.
Deux chandeliers d'étain fait à l'antique pour l'autel.
Deux burettes d'étain.

 

128

Année 1811

Chapelle de Charvin (suite

Deux sonnettes dont l'une grosse et l'autre petite.
Deux chasubles de toutes couleurs, l'une en soie, l'autre en laine.
Un graduel in 4° assez bon.
Un missel de 1658, avec son coussin servant de pupitre.
Deux aubes en toile du pays faite en chemise de femme.
10° Deux amicts, 5 manuterges et 3 purificatoires, le tout mi-usé.
11° Un surplis de toile du pays.
12° Quatre couvertures d'autel dont 2 en toile teinte et 2 en laine.
13° Quatre nappes d'autel en toile du pays.
14° Une lanterne en fer blanc.
15° Une mauvaise lampe en fer blanc.
16° Deux mauvais chandeliers en bois de noyer, sans couleur.
17° Un crucifix et une statue en bois, représentant St Jean.
18° Une statue en bois représentant la Ste Vierge.
19° Quatre mauvais bouquets en papier.
20° Neuf cadres ayant chacun une image en papier.
21° Un tableau représentant Notre Seigneur J.C. en croix.
22° Un mauvais confessionnal.
23° Un coffre en noyer apte à recevoir le blé des offrandes.
24° Un banc en bois blanc ayant son lutrin attaché.

Le présent inventaire reconnu exact et conforme à la vérité par nous membres du conseil de fabrique nous l'avons signé et approuvé à Fontcouverte le 27 juillet 1811.

Suivent les signatures de tous les membres du conseil. Pour extrait et copie conforme Dufour curé.

Cloches des chapelles

L'an 1811 et le 7 du mois de juillet le conseil de fabrique a délibéré et voté la somme de 100 fr. pour l'acquisition de deux cloches, l'une pour la chapelle du Villard  et l'autre pour la chapelle de la Bise. Les deux cloches ont été achetées le 18 du mois de septembre et ont été payées 142 francs les deux.

Achat d'une Bannière

Le 27 mai 1811, la fabrique de Fontcouverte a acheté une bannière pout les processions et elle l'a payée 144 francs.

Places de l'Eglise

En 1811, les places de l'Eglise n'ont produit que la somme totale de 115 francs.


 

129

Année 1811

Règlement pour les Clercs.

Le 6 octobre 1811, le conseil de fabrique dressa le règlement suivant pour les Clercs.

1° Sous peine d'être destitués, les Clercs doivent exactement observer les articles ci après énoncés ; fréquenter les sacrements et être exemplaires en tout pour l'édification de la paroisse.

2° Ils sonneront journellement l'Angelus, le matin à l'aube du jour, à midi, et le soir à la tombée de la nuit.

3° Ils sont exacts et ponctuels à sonner tous les offices paroissiaux publics ou privés ainsi qu'il sera établi et fixé par le Rd Curé de la paroisse. Ils sonneront aussi les définies pour les morts.

4° Ils seront chargés de creuser la tombe au cimetière pour la sépulture des défunts, moyennant salaire par les héritiers des défunts, et même gratis pour les pauvres qui leur exhiberont un certificat de pauvreté signé par le Maire, à moins que les parents des défunts préfèrent le faire eux-mêmes.

5° Ils balayeront l'Eglise tous les huit jours, et enlèveront la poussière aux murs, aux tableaux, aux autels après avoir balayé. Ils auront soin de couvrir les autels de leurs couvertures respectives toutes les fois qu'ils auront été découverts. Ils tiendront les autels et les chandeliers propres.

6° Ils auront soin d'accompagner Mr le Curé ou Mr le vicaire toutes les fois que ceux-ci seront appelés pour exercer leur saint ministère et aussi pour aller servir la messe dans les chapelles de la paroisse. Ils se rendront obéissants et serviables dans ces voyages pour tout ce en quoi Mr le Curé ou Mr le vicaire peuvent avoir besoin d'eux. Ils chanteront leurs messes toutes les fois qu'ils l'exigeront et qu'il n'y aura point d'autres chantres.

7° Ils auront soin de ne point s'écarter de l'Eglise ou du presbytère dès le premier de la messe sonnée jusqu'à ce qu'elle soit célébrée ; et toutes les fonctions achevées. Ils se rendront à l'Eglise le jour toutes les fois que leur présence sera nécessaire.

8° Ils iront toutes les semaines une fois, porter de l'eau bénite à tous les particuliers de la paroisse qui en demanderont moyennant cependant un salaire que leur reconnaissance suggèrera, parce qu'on aime à croire qu'il n'y aura pas dans la paroisse des habitants assez ingrats pour leur refuser une petite récompense.


 

130

Année 1811

Règlement pour les Clercs. (suite)

9° Ils feront dans l'Eglise toutes fonctions que leur imposera Mr le Curé ou son vicaire. Ils les accompagneront quand ceux-ci feront la ceuillette de la passion et de l'annuel dans chaque village.

10° Ils carillonneront à toutes les fêtes solennelles, à midi et le soir de la vigile ; le jour de la fête toutes les fois qu'ils sonneront l'Angelus ou un office. Ils carillonneront aussi pendant les processions. Il leur est expressément défendu d'introduire dans le clocher d'autres personnes que celles dont ils peuvent avoir besoin, les rendant responsables de tout dégat et dommage qui pourrait résulter d'un fait contraire. Ils auront soin de tenir fermé le clocher jour et nuit, et de déposer la clé à l'Eglise au lieu que leur indiquera Mr le Curé.

11° Dans l'après midi de chaque fête de précepte, ils orneront les autels de leurs ornements respectifs, selon le degré de la solennité de sorte qu'aux 1eres Vèpres le tout soit en ordre.

12° Ils auront soin de tenir toujours 2 aspergès en bois le jour de sépultures pour satifaire la piété des fidèles en y jetant de l'eau bénite sur les défunts.

13° Ils tiendront la lampe du St Sacrement bien propre et toujours éclairée. Ils éclaireront aux fêtes solennelles le lustre en laiton et les deux lampes des autels latéraux.

14° Ils approprieront tous les 8 ou 15 jours les marchepieds des autels et les frotteront ensuite avec de la cire pour les rendre brillants.

15° A toutes les sépultures, ils auront soin de ramasser le luminaire et de le porter à la sacristie.

16° Tous les dimanches, ils distribueront le pain bénit et feront la ceuillette d'usage pour la messe du lundi.

17° Le lendemain de chaque solennité, ils dégarniront les autels et retireront les fleurs et autres ornements.

18° Pour salaire annuel de tous ces services, la fabrique croit que la récompense que leur donnent les particuliers pour avoir de l'eau bénite chez eux est abondamment suffisante, parce que jusqu'ici ces récompenses servaient à nourrir non pas une famille, mais deux familles.

19° En cas de murmure ou d'inexécution des articles ci dessus mentionnés, les clercs seront remerciés et remplacés par d'autres plus fidèles et plus exacts. Ainsi fait et délibéré à Fontcouverte le 6 octobre 1811.

Ont signé à l'original : Rogès Curé, Sébastien Anselme ; Félix Gilbert, Jean Pierre Covarel Sorlin Sibué, Jean Chabert et Buisson.


 

131

Année 1811

Statuts
Pour les confrères et consœurs du très St Sacrement.

1° Les confrères et les consœurs devront absolument être soumis à leur curé, ou à son vicaire tant pour la totale direction de leur confrérie, que pour ce qui regarde l'observance des statuts suivants ; et ne feront aucune assemblée sans l'assistance de leur pasteur.

2° Ils ne recevront personne dans leur confrérie qui soit suspect d'hérésie, de crime, de scandale ou de mauvaise vie. Ils ne recevront pas non plus ceux qui ignorent les principaux mystères de la religion, qui vivent dans l'inimitié ou qui retiennent injustement les biens de l'Eglise, des chapelles ou des fondations pieuses.

3° Ceux ou celles qui voudront être reçus dans la dite confrérie s'adresseront au prieur ou à la prieure qui à la première assemblée demanderont au Rd Curé, ensuite aux confrères ou aux consœurs pour examiner si la personne qui se présente ne souffre aucun reproche. Et étant trouvé digne, on la fera entrer dans l'assemblée où le Rd Curé lui fera entendre les principaux devoirs des confrères et consœurs, et trouvant de bonnes dispositions dans la personne qui se sera présentée, lui enjoindra de faire trois mois de noviciat avant de recevoir l'habit.

4° Le noviciat commencera par une confession générale et sera continué par une assistance plus exacte qu'auparavant à la messe de paroisse, et aux autres offices soit de la paroisse, soit de la confrérie. Il se confessera tous les mois pour faire la communion les troisièmes dimanches.

5° Les novices s'étant comportés exemplairement pendant leur noviciat et s'étant dûment confessés et ayant communié, seront revêtus de l'habit de la confrérie par le Rd Curé en l'assistance des prieurs et confrères, ou de la pieure et consœurs, avec les prières et les cérémonies accoutumées. Les nouveaux confrères et consœurs offriront une chandelle pour le luminaire et une aumône pour les besoins de la confrérie.

6° Tous les ans, les confrères procéderont à la pluralité des voix avec les prières et les cérémonies accoutumées à l'élection d'un nouveau prieur le jour de l'octave de la fête Dieu, et les consœurs en feront de même le dimanche suivant ; les voix seront receuillies par le Curé qui aura soin d'hexorter les confrères et consœurs à choisir des personnes de bien et capables.


 

132

Année 1812

Statuts de la Conférie. (suite)

7° Après le prieur et la prieure, on élira les conseilliers et autres officiers qui seront nécessaires pour le bon ordre, et pour l'administration du bien de la confrèrie. On élira aussi un tabulaire ou pointeur pour marquer ceux qui manquent à l'office. On élira encore les porteurs de la bannière, de la croix, des fallots et bâtons.

8° On nommera en outre des personnes dans chaque village qui auront soin de visiter les malades et d'en donner avis au Rd Curé, comme aussi des querelles, inimitiés et scandales qui pourraient arriver dans leur village, et seront particulièrement obligés d'accompagner le St Sacrement avec des chandelles allumées lorsqu'on portera le St viatique aux malades.

9° Les devoirs de prieurs consisteront à veiller à l'observance des règles et statuts de la confrérie, que les officiers inférieurs ne manquent pas à leurs devoirs, et surtout ils tâcheront de donner le bon exemple. Le prieur se procurera aux frais de la confrérie deux livres en papier blanc, dont l'un servira à y mettre les noms et prénoms des confrères et consœurs ; le jour de leur réception et de leur décès ; l'autre pour y annoter les aumônes journalières, et celles qui se feront annuellement par les confrères et consœurs.

10° Tout l'argent de la confrérie provenant des aumônes, fonds et rentes sera mis et gardé dans une armoire à deux clés, dont l'une restera entre les mains du Rd Curé et l'autre entre les mains du prieur, et à la fin de chaque mois, on ouvrira l'armoire ou coffre pour y prendre l'argent nécessaire pour la célébration des messes, et pour les autres services des trépassés lesquels services et messes ne pourront être célébrés en dehors de la paroisse.

11° Le prieur rendra compte de son administration à la fin de chaque année en présence du Curé et du prieur qui lui succèdera, et il ne pourra être confirmé dans l'office de prieur que son compte soit rendu et signé.

12° Sera du devoir particulier de la prieure d'avoir soin du linge de la confrérie, de le maintenir propre et en bon état. Elle aura soin d'exiger l'annuel des consœurs et de retirer les aumônes et offrandes qui seront faites entre ses mains et de les déposer dans le coffre à trois clefs.

13° La prieure sera de même obligée de rendre compte de son administration à la fin de chaque année en présence du Curé et de celle qui devra lui succéder.


 

133

Année 1812

Statuts de la Conférie (suite).

14° Les devoirs particuliers de chaque confrère et consœurs sont : de professer une vénération particulière envers le très St Sacrement, d'être assidus à se trouver dans l'Eglise toutes les fois que l'on fera l'exposition, de se revêtir de leur habit aux processions et de faire qu'une lampe ardente soit entretenue jour et nuit devant le St Sacrement pour témoigner leur vive croyance à la présence réelle.

15° Les confrères et les consœurs sont tenus de dire tous les jours 3 pater et 3 ave Maria à genoux pour adorer profondément le St Sacrement de l'autel avec ces paroles : Loué et adoré soit à jamais J.C. au très St Sacrement. Les dimanches et le fêtes de précepte les confrères réciteront à leur chapelle en psalmodiant matines et Laudes de Notre Dame, avec hymne Pange lingua, et à la fin l'oraison propre du très St Sacrement, ce qu'ils feront avant la messe de paroisse sans déranger les offices paroissiaux ; Ceux qui ne pourront réciter le dit office y assisteront modestement, et réciteront dévotement leur chapelet.

16° Les troisiemes dimanches et les fêtes plus solennelles, les confrères et consœurs réciteront en psalmodiant dans la dite chapelle l'office du très St Sacrement en habit de leur confrérie, avant la messe de paroisse ; ceux et celles qui ne savent lire, reciteront, en y assistant dévotement leur chapelet, le pange lingua et l'oraison propre du très-St Sacrement, de là ils passeront en corps dans l'Eglise pour y assister dévotement à la messe.

17° Tous les troisièmes dimanches et fêtes solennelles, les confrères et consœurs réciteront comme il est dit ci devant à leur chapelle, les Vèpres du très St Sacrement et se rendront ensuite en corps et en habits de leur confrérie à l'Eglise pour y assister aux Vèpres communes et à l'exposition du très St Sacrement pourvu qu'il y ait douze chandelles allumées à l'autel.

18° Il assisteront à toutes les processions générales et nottament à celles qui se font à la fête de Dieu et son octave auxquelles il est permis de porter le très St Sacrement.

19° Comme les confrères et les consœurs doivent se distinguer des autres par la piété et le bon exemple, ils feront leur possible pour ne jamais manquer aux offices paroissiaux des fêtes et des dimanches, d'assister au catéchisme et d'y conduire leurs enfants ; ils seront en outre tenus de se confesser et de communier


 

134

Année 1812

Statuts de la Conférie (suite)

dévotement à Paques, le jour de la fête Dieu, de l'Assomption, de la Toussaint, de Noël et au commencement du carême. Ceux qui ne se confesseront pas au moins à Pâques seront rayés de la confrérie.

20° Tous les ans, le dimanche avant la fête Dieu, les confères feront une aumône entre les mains du prieur, et les consœurs entre les mains de la prieure pour l'achat du luminaire, des ornements et autre besoins de la confrérie, et ceux qui ne payeront pas dans l'année seront interdits de porter leur habit, jusqu'à ce qu'ils aient pleinement satifait. On tiendra à cet effet un livre exact.

21° Lorsque quelques confrères ou consœurs viendront à décéder, le prieur aura soin d'en avertir les confrères, et la prieure les consœurs afin qu'ils se trouvent tous avec leur habit pour porter et accompagner le corps du défunt ; le dimanche après la sépulture ils reciteront à leur chapelle l'office des morts et payeront un sol entre les mains du prieur ou de la prieure pour faire chanter une messe de Requiem pour le repos de l'âme du défunt.

22° Ceux qui manqueront à l'office de chaque dimanche, et surtout à celui des 3e dimanches et des fêtes solennelles ; ou à l'office des morts, aux processions et autres devoirs marqués ci-dessus seront obligés de porter leurs excuses au prieur, et en cas qu'ils aient manqué sans motif légitime, ils seront obligés de payer 3 sols pour la première et seconde fois. S'ils continuent à manquer, la 3e fois ils seront remis à l'approbation du noviciat avec défense de porter l'habit ; et s'ils ne se corrigent pas après cela, ils seront rayés de la confrérie.

23° De même, s'il vient à se trouver dans la confrérie un confrère scandaleux, ivrogne, impudique ou gardant la rancune, on l'avertira d'abord charitablement et s'il ne se corrige pas, il sera rayé de la confrérie.

24° Les présents statuts seront lus tous les ans à haute voix aux confrères assemblés dans l'Eglise le jour de la fête Dieu, afin que chacun se rappelle son devoir, et que l'on bannisse le relâchement et tous les abus qui pourraient se glisser, auquel effet le Rd Curé leur fera la correction, exhortations et discours qu'il croira plus utiles pour le bon ordre et le bien de la religion.

                    Fontcouverte le 16 janvier 1812 (Rogès Curé.

Nous Evêque de Chambery et de Genève, vu les présents statuts de la confrèrie du très St Sacrement érigée à Fontcouverte, nous les approuvons et recommandons au zèle du Rd pasteur d'en surveiller l'observance. Chambery le 25 février 1812. Yves de Solles.


 

135

Année 1813

Cloche de la chapelle de la Rochette.

Dans le courant de l'année 1813, les habitants du village de la Rochette voulant se procurer une cloche pour la chapelle de leur village ont ouvert une souscription et fait une ceuillette dans leur village pour se la procurer ; mais la somme receuillie étant insufisante ils ont demandé un secours à la fabrique pris sur les arrérages dus à leur chapelle ; et le conseil de la fabrique dans sa séance du 6 juin 1813 prenant en considération leur demande a voté la somme de 130 fr. pour l'acquisition de cette cloche. Cette cloche a été bénite par Rd Jean Gilbert Collet prètre natif du village de la Rochette sur Fontcouverte ; alors chanoine de la cathédrale et Vicaire Général du diocèse.

Réparations
au Maitre autel de l'Eglise.

Le Maitre autel de l'Eglise avait eu à souffrir pendant la révolution du marteau des démolisseurs. Plusieurs statues avaient été enlevées, d'autres brisées ainsi que plusieurs corniches et autres ornements, il fallait songer à le faire réparer. Dans sa séance du 12 septembre 1813, le conseil de fabrique considérant que le maitre autel avait besoin de réparations urgentes résolut de faire faire ; 1° deux grandes statues qui manquaient aux côtés du maitre autel ; 2° de faire remailler plusieurs autres statues mises en morceaux par les révolutionnaires ; 3° enfin, de faire rétablir et perfectionner tout l'autel, le tabernacle et quelques chandeliers ; et pour tout ce travail il vota la somme de 350 fr. Le sculpteur Perracio natif du Piemont se chargea de ce travail. De plus, le même sculpteur Perracio a donné la couleur à 4 statues d'anges, fait six chandeliers neufs, dorés ; remis la dorure à 3 cadres de canons et fait diverses autres réparations autour de l'autel pour le prix de 126 fr. Donc toutes les réparations faites au maitre autel en 1813 se montent à la somme totale de 476 fr.

Bénéfice Cure

Avant la révolution, il n'y avait pas de fabrique proprement dite ; l'Eglise, le presbytère et le cimetière étaient inscrits au cadastre pèle mèle avec les biens du Bénéfice Cure, comme partie intégrante de ces de ces biens ; or l'arrèté du 7 thermidor, an 11, déclara que ceux de ces biens non aliénés feraient retour à leurs anciens propriétaires ; et les bénéfices cure furent reconnus par le décret du 7 novembre 1813 et confirmés par le manifeste du Sénat de Savoie du 22 août 1825.


 

136

Année 1814

Fondations de Rd Rogès.

Rd Jean Michel Roges fils d'Emmanuel, né à St Jean de Maurienne et décédé curé de Fontcouverte le 30 juillet 1814 a laissé en mourant, par donation manuelle, la somme de 400 fr. pour faire célébrer annuellement et à perpétuité un service et une messe chantée pour le repos de son âme. Le service comprend une messe chantée, précédée du chant d'un nocturne et des Laudes.

XII

Rd Cyrille Richard, ne à Valloires en 1788, ordonné prètre à Chambery en 1812 obtint au concours, en sortant du Séminaire, la cure de Puigros, près de Chambery où il demeura deux ans. Au mois d'août 1814 il fut nommé Curé archiprètre de Fontcouverte et il administra cette paroisse jusqu'au mois d'avril 1816. De là, il a été successivement professeur de philosophie et de théologie au grand-Séminaire de Chambery. En 1826, Mgr l'archevêque voulait le nommer Curé de la Métropole ; d'autre part, Mgr Billet récemment nommé Evêque de Maurienne le réclama pour en faire un Supérieur du Petit-Séminaire à St Jean. Malgré sa prédilection pour Chambery, son patriotisme le fit rentrer en Maurienne où il fut Supérieur du petit-Séminaire pendant près de 9 ans. Il fut aussi chanoine honoraire, puis installé chanoine effectif le 1er décembre 1832 ; enfin il fut nommé Supérieur du Grand-Séminaire dès le commencement de l'année 1835. C'était un rude travailleur et un homme d'une santé de fer. Il a bien prouvé pendant toute sa vie la vérité de ces paroles : « Labor improbus omnia vincit ». Aussi est-il devenu un grand savant. Malheureusement il mourut à l'âge de 48 ans par suite d'une imprudence faite en allant se promener pendant les vacances dans les montagnes de Valloires, au moment où il se préparait à prêcher la retraite ecclésiastique à ses confrères. La retraite fut en effet prêchée dans le courant du mois de septembre malgré une vive affection de poitrine qui le minait déjà. C'est ce qui a fini d'abréger ses jours. Il est mort au Grand-Séminaire le 18 février 1836, vivement regretté de tous ceux qui l'on connu. Dur pour lui-même, il était doux pour les autres, et savait se faite tout à tous. Sa mort a été un vrai deuil pour le diocèse où il ne connaissait que des amis ; mais une joie pour le Ciel où il est allé recevoir sa récompense.


 

137

Année 1815

Achat de deux écharpes.

Le 13 février 1815, le conseil de fabrique dûment assemblé, considérant que les ornements servant au culte divin étaient pour la plupart presque entièrement usés et incapables de pouvoir être employé tels qu'ils sont à célébrer avec la décense que demande la célébration des grands mystères de Notre Sainte Religion ; considérant en outre qu'il n'y a dans l'Eglise aucune écharpe propre à donner la bénédiction du très St Sacrement, ont cru qu'il etait indispensable de faire réparer les ornements sacerdotaux et se procurer des écharpes nécessaires pour la bénédiction. En conséquence, ils ont délibéré et ils délibèrent par le présent que la fabrique payerait à Claude Borgès tailleur choisi pour réparer les ornements, à raison de trente sols de France pour chaque journée employée à cette réparation ; et qu'il lui payerait en outre la valeur de deux écharpes, fournies par le même Claude Borgès, contenant chacune deux aunes d'étoffe ; l'une 14 fr. l'aune, et l'autre à 9 francs. Le sieur Claude Borgès a emplyé 5 journées et demie pour préparer les ornements et il a employé en outre pour 8fr.50 d'étoffe pour cette réparation. En ajoutant à cela le prix des deux écharpes, on arrive à la somme totale de 62 francs que la fabrique a payé au sieur Borgès.

Habitations et usages.

Les habitations sont très malsaines en général. La grande préoccupation des habitants de Fontcouverte quand ils bâtissent une maison, c'est de faire une grande grange et une belle écurie ; pour le reste ils ne s'en inquiètent guère. Leur cuisine est toujours très petite et sur terre ; des chambres il n'y en a pas, ou du moins si les plus riches en font faire une, c'est pour y retirer leurs grains et leurs linges ; ils ne l'habitent pas. En hiver ils couchent à l'écurie et en été dans les granges. C'est probablement à cause de cela qu'il y a tant de semi-crétins dans la paroisse ; il y en a à peu près dans toutes les familles, et chose étonnante, il n'est pas rare de voir dans la même famille un beau jeune homme, fort robuste, intelligent et à côté de lui un frère ou une sœur rachitique, sourd ou semi-crétin. Je crois aussi que l'eau n'est pas toujours bien favorable à la santé. Il n'y a pas de fontaine dans le pays. Les femmes du village de l'Eglise vont laver la lessive au Rafour et celles de l'Alpettaz en dessous de la Rochette.


 

138

Année 1816

XIII

Rd Dominique Deschamps fils de Rémy et de Mollaret Marie est né à Montvernier le 1er février 1787. Il a fait ses études théologiques à Chambery et a été ordonné prètre le 7 avril 1810. Il fut curé de Fontcouverte depuis le 13 avril 1816 jusqu'au mois de septembre 1826. De là, il fut nommé professeur de théologie morale, Supérieur du Grand-Séminaire, official et vicaire général du diocèse. Il exercait ces diverses fonctions en même temps. En 1835, il fut remplacé comme Supérieur du grand-Séminaire par Rd Cyrile Richard, son prédécesseur à Fontcouverte ; mais il demeura official et vicaire général jusqu'à la fin de sa vie. Chanoine dès le 1er février 1827, il fut nommé prévôt du chapitre et protonotaire apostolique en 1842. Il devint aussi chevalier de l'ordre de Sts Maurice et Lazare. En 1840, quand Mgr Billet fut transféré à l'Archevêché de Chambery, il fut proposé pour être Evêque de Maurienne ; il refusa. Plus tard, on lui offrit encore l'Evêché d'Oste en piedmont, il refusa encore une seconde fois. Les grandeurs humaines ne lui ont point fait perdre son affection pour ses anciens paroissiens. Chaque fois qu'il rencontrait un curé ou un vicaire de Fontcouverte, il se plaisait à leur demander des nouvelles de son ancienne paroisse. Aux nouveaux curés et nouveaux vicaires, il leur recommandait toujours, entre autres choses, de ne pas séjourner sur la place ou devant la porte de l'Eglise en revenant d'une promenade, ou d'une course pour visiter les malades, parce que, disait-il, devant la porte et sur la place de l'Eglise, il y a toujours un courant d'air, et il est facile d'y prendre un coup de froid, en toute saison, même en été. Conseil pratique que les futurs curés et vicaires de Fontcouverte feront bien de tenir compte.

Rd Deschamps a donné de son vivant à la paroisse de Fontcouverte la somme de deux mille francs pour les écoles et mille fr. pour la fondation de la neuvaine des morts. Il avait une grande dévotion pour les âmes du purgatoire, et recommandait beaucoup de prier pour elles. Il en donnait lui-même l'exemple, il offrait très souvent le St Sacrifice pour les âmes les plus abandonnées et il fonda la neuvaine des morts dans plusieurs paroisses ; entre autres ; à Montvernier, au Châtel


 

139

Année 1816

à Montpascal. Que le Seigneur conserve longtemps ces prieuses fondations pour le soulagement et la délivrance des âmes du purgatoire ! Enfin il rendit son âme à Dieu à l'âge de 83 ans, 10 mois et 17 jours, le 18 du mois de décembre 1870. Il fut sépulturé au cimetière de St Jean de Maurienne dans le tombeau de son héritier Rd Joseph Albrieux qui lui succéda comme prévôt du Chapitre. Voilà une longue vie bien remplie pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Mauvaise saison.

En 1816, l'hiver a été très long, l'été froid et pluvieux. Les blés n'ont pu mûrir et ont pourri sur place. Au village de la Rochette, il n'ont pas même pu fleurir. La neige est arrivée de bonne heure, vers la mi septembre. On arrache encore quelques pommes de terre mi-formées et gelées sous la neige ; mais on ne peut les manger, elles font mal. La misère est extrème. La famine se fait surtout sentir dans les cinq premiers mois de 1817. Toutes les denrées sont à des pris exhorbitants. Le blé se vend jusqu'à 10 et 12 francs la quarte et il n'y en a pas pour les plus habiles. On a vu des particulier vendre tous leurs bestiaux, d'autres leurs champs à des prix dérisoires pour se procurer un morceau de pain. Au premiers beaux jours du printemps, tout le monde se répand dans la campagne où l'on se dispute les plantes supposées alimentaires ; on arrache même certaines racines pour les manger. Plusieurs passent des journées entières n'ayant pour toute nourriture que de l'eau bouillie dans le ventre. La famine engendre une épidémie dite la Pétéchia, sorte de choléra. De là grande mortalité partout. Les registres de cette paroisse mentionnent 56 décès pour l'année 1817. Sur ce nombre, il y en a au moins 15 ou 20 qui sont mort par suite de la misère. Et cependant Fontcouverte n'est pas la paroisse qui a le plus souffert. Sans le lait de leur bétail la mortalité aurait été certainement bien plus considérable. La cause des châtiments qui nous viennent du Ciel sont toujours les péchés des hommes ; mais a cette époque on peut dire que ce qui a surtout excité la colère de Dieu, c'est l'injuste détention du bien des Eglises, des chapelles et des fabriques que l'on voulait garder un peu partout, même lorsqu'on leur offrait un juste dédommagement pour les faire restituer. Voila ce que devient le bien mal acquis et ce qu'il occasionne.


 

140

Année 1817

Autorisation
de traiter et de faire des rabais aux débiteurs de la fabrique

Le 13 octobre, le Curé de Fontcouverte demande à sa Grandeur Mgr l'archevêque de Chambery, en exposant la misère de ses paroissiens, l'autorisation de traiter avec eux et de leur faire des rabais proportionnés à leur besoins.

L'archevêque lui répond en ces termes le 28 ocobre 1817 :

« Je vous autorise, M le Curé, à traiter, comme ferait un bon père de famille, envers les débiteurs des fondations de votre Eglise dont les cens sont arriérés, le faisant proportionnellement au degré d'indigence de chacun de ces misérables débiteurs.

Chambery le 28 octobre 1817. Signé Yves de Solles. »

Année 1818

Acquisition de biens fonds

Par acte du 7 janvier 1818, Bouttaz Notaire, Dompnier François feu Claude né et habitant à Fontcouverte a vendu en due forme à l'Eglise paroissiale du présent lieu, à l'acceptation de Rd Dominique Deschamps curé de cette paroisse, les immeubles suivants à lui appartenant : 1° une pièce de pré au mas des Chômes figuré sous le Numéro de la mappe 1336 ; 2° une pièce de champ au Cray des Champs, mas de la Crosaz, figuré sous les Nro 5487 et 5490 ; 3° enfin une pièce de pré au dit lieu de la Crosaz, dit à la bravadaz, figuré sous le Nro 582 ; desquelles pièces les administrateurs des avoirs de l'Eglise du présent lieu pourront en jouir et disposer à leur gré, à la seule charge des contributions à dater du 1er courant. Cette vente est faite pour le prix de 233 fr. 53 centimes. Le tout sans que les parties puissent se demander raison du plus ou du moins de contenance ; de laquelle somme le vendeur est satisfait au moyen de l'acquitement de semblable somme dont il était débiteur en faveur de la dite Eglise. Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 7 janvier 1818. Ont signé à l'original : les deux parties, les témoins et le Notaire.

Les places de l'Eglise

La mise des bancs et autres places de l'Eglise ont rendu en 1818 la somme totale de 218 francs.

Le total des recettes de la fabrique en cette année a été de 644 fr. Les dépenses se sont également élevées à 644 fr.


 

141

Année 1819

Fondations des sœurs Viffrey.

Par leur testament du 10 novembre 1817, Bouttaz notaire, les sœurs Jeanne Marie et Marie Antoinette Viffrey feu Claude ont fondé une messe basse pour chaque vendredi du carême et ont lègué pour cela à la fabrique un champ au lieu dit champ Bozon de la valeur approximative de 200 fr.

Acquisition de biens Fonds.

Par acte du 23 mars 1819, Bouttaz Notaire, Anselme Pierre Antoine et Jeanne Marie feu Sorlin, nés dans cette commune où ils habitent ; lesquels ont vendu et vendent en due forme et sous la garantie de fait et de droit, Pierre Antoine solidairement pour sa sœur après due renonciation au bénéfice de division, à Rd Dominique Deschamps feu Remy, curé du présent lieu où il habite, à ce présent et acceptant en qualité d'administrateur des avoirs de la fabrique de cette paroisse, savoir : une pièce de champ située au grand Pra, mas de St Pancrace, contenant près deux quartelées, sous le Nro de la Mappe de St Pancrace 1015 ; plus une autre champ au dit lieu située à la Grange, sous le Nro 1036 de la mappe de St Pancrace ; Enfin un autre champ au mas du Coin, figuré sous le Nro de la mappe de St pancrace 1045 ; desquelles pièces le Rd Curé en sa qualité d'administrateur des avoirs de la fabrique du présent lieu pourra faire et disposer comme il lui plaira à la seule charge des contributions. Cette vente est faite et consentie pour le prix de 534 fr. payées au moyen de l'acquit que le Rd Curé leur fait de semblable somme dont ils lui sont débiteurs en sa dite qualité ; avec déclaration que le revenu du dit capital était destiné pour les Quarante heures et qu'il provient d'Antoine feu Jean Collet.

De quoi acte requis, fait et lu aux parties à haute et intelligible voix, le tout en présence d'Anselme Sébastien feu Gaspard né et demeurant en cette commune et de Déleglise Antoine né demeurant à Villarembert, témoins requis qui ont signé le présent avec le Curé, Pierre Antoine Anselme et moi notaire.

Le présent acte a été insinué à St Jean de Maurienne le 21 avril 1819 sous le N° 1092.

Pour extrait et copie conforme. Dufour Curé.

Une copie de cet acte se trouve aux archives de la cure de Fontcouverte.


 

142

Année 1820

La petite cloche.

Dans le courant de l'année 1820, la petite Cloche a été fondue à Annecy le Vieux par les frères Paccard. Pour cette cloche la commune a fourni 500 fr. ; Mr le Vicaire Général Gilbert Collet natif de Fontcouverte 200 fr. ; Mr le Curé Dominique Deschamps 100 fr. ; Le parrain et la Marraine, chacun 50 fr. ; La fabrique a fourni 5 quintaux, soit 500 livres de métal provenant d'anciennes cloches cassées.

Acquisition de Biens Fonds.

Par acte du 27 mai 1820, Thomas Ducruez notaire, Alexis Claraz Bonnel feu François, natif de Fontcouverte, lequel de sa volonté spontanée à fait offre de vendre, ainsi qu'il vend par le présent à Rd Dominique Deschamps curé de Fontcouverte en sa qualité d'administrateur des avoirs de l'Eglise du dit lieu, une pièce de terre sise à Larselles, soit plus particulièrement à la Martinière, sol de Fontcouverte, de la contenance de 22 perches, cinquante deux mètres, inscrite sous le Nro du Plan 184 et sous le Nro du cadastre 8675. Cette vente a été faite et consentie au moyen de l'acquit fait en faveur du vendeur de la somme de 300 fr. en diminution de celle de 400 fr. dont le dit vendeur se trouve débiteur en faveur du dit Rd Deschamps en sa qualité, pour montant, en principal, frais et intérets liquidés à ce jour des condamnations prononcées contre lui en faveur du dit Rd Deschamps par ordonnaces rendues par Mr le Juge Mage de cette province, le 2 août 1815 et 19 décembre 1817 et le 2 juin 1819. Le privilège des hypothèques acquis par les jugements et ordonnaces sus datées sont réservés en faveur de l'Eglise de Fontcouverte, et les titres resteront aux mains de l'acquéreur pour justifier et de ses droits et de la somme de 100 livres restantes dues. Dont acte duquel Notaire a été fait, lu et prononcé aux parties dans tout son contenu à haute et intelligible voix en présence de Pierre feu Jean-Baptiste Sibué Sibué cultivateur né et habitant à Fontcouverte et de Vincent feu Jacques Exartier cordonnier, né à Villard Gondran et habitant à St Jean témoins requis qui ont signé le présent acte avec les parties contractantes et moi Notaire.

Une copie de cet acte se trouve aux archives de la cure. Pour extrait conforme. Dufour.


 

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Année 1821

Le Curé Volé.

Le 18 du mois de mai 1821, des voleurs se sont introduits dans la Cure, en ont ouvert une porte ainsi que celle de ma chambre ; Après avoir violenté et légèrement fracturé la serrure de la porte de ma chambre, ils ont coupé la planche qui couvrait le tiroir fermé à clé de mon Prie Dieu, et m'ont enlevé une somme de 408 fr. dont 87 fr. appartenaient à la fabrique. Signé : Deschamps Curé

Confrérie du Sacré Cœur de Jésus.

Par un diplome en date du 13 septembre 1821, il a été accordé à la confrérie du Sacré Cœur de Jésus érigée à la paroisse de Fontcouverte les mêmes privilèges et les mêmes indulgences que jouit cette confrérie érigée dans l'Eglise de Ste Marie Majeure à Rome. Ce diplome a été vu et approuvé à Chambery le 26 octobre 1821.

Année 1822

L'année 1822 a été une année abondante et extraordinairement précoce. Le 24 du mois de juin, les seigles était déjà moissonnés jusqu'au dessus du village de Anselme. Jamais de mémoire d'homme on avait vu une année si précoce.

Les places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1822 ont rendu la somme de 225 fr.

Année 1823

Construction de la Chaire.

La chaire actuelle en bois de noyer a été construite en 1823 par un nommé Sibué menuisier ; je ne sais pas combien elle a coûté ni qui l'a payée ; tout ce que je sais, c'est que Rd Dominique Deschamps curé de la paroisse a donné 100 fr. de ses propres deniers pour un premier payement le 28 juillet 1823.

Réparations au jardin de la Cure.

Dans le courant de l'année 1823, le Curé Rd Deschamps a fait plusieurs réparations au jardin de la Cure, notamment le mur moyen qui lui a coûté 30 fr. et 20 fr. pour autres réparations. En tout, il a dépensé 50 fr. et plus de ses propres deniers. Rd Jean Gilbert Collet vicaire général a autorisé le Curé a se faire rembourser par la fabrique cette dépense ; mais le Rd Curé considérant la pauvreté de la fabrique a préféré abandonner cette somme et lui en faire cadeau.


 

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Année 1824

Payement de la Chaire.

Le 23 mars 1824, la fabrique à payé au menuisier Jean Sibué la somme de 65fr.50 pour prix de chapiteaux et de la colombe placés à la chaire de cette église.

Traitement du Curé

Le traitement annuel du Curé est fixé à Mille francs et payé par le gouvernement sarde. A partir de 1860, année de l'annexion de la Savoie à la France, ce traitement a été porté à douze cents francs comme curé de canton ou curé archiprètre.

Costume des femmes.

Les femmes, comme les hommes portent des éclots ou sabots en bois ; elles ont des bas de laine. Leur robe est faite avec du gros drap du pays teint en noir. La jupe de la robe est évasée en dessous, droite elle a la forme d'une cloche ou d'un pain de sucre. Pour la faire, on coupe de drap en lisières de 3 à 4 doigts de large et on ajoute ces lisières les unes aux autres en les cousant transversalement jusqu'à ce que la jupe soit assez longe[large?]. La jupe doit avoir 10 ou 12 plis par derrière ; celle des noces en compte jusqu'à 14. Le corset est cousu à la jupe et ne fait qu'un avec elle ; il est très découpé au col sur le derrière pour laisser bien paraitre le col de la chemise ; le bord des manches est garni d'un ruban rouge. La chemise ordinairement de la toile du pays a un col droit de 4 à 5 centimètres de large, brodé ou piqué à l'aiguille en forme de fleurs ou de ramage. C'est là surtout que les femmes du pays mettent leur orgueil. Le mouchoir rouge qu'elles portent par dessus leurs épaules est fixé par derrière au moyen d'une épingle mais très bas, afin de laisser paraitre le col de la chemise. Elles portent toute une ceinture large d'environ 20 centimètres qu'elles payent relativement fort cher, fabriqué avec la lisière des bons drap dont les tailleurs ne savent que faire. Cette ceinture se boucle sur l'estomac au moyen de petites chainettes fabriquées dans le pays en hiver avec du fils de fer galvanisé en jaune ou en blanc. Le nombre des chainettes varie entre 10 et 14. Leur tablier est de cotonne replissé au bas et portant des rubans rouges aux cotés où il y a les attaches. Leur coiffure est un bonnet blanc avec dentelles qu'elles fabriquent elles-mêmes. Elles se font une gloire d'avoir un petit chignon ; aussi n'est il pas rare de voir de jeunes filles bien fournies en chevelure, se faire couper des cheveux au milieu de la tête.


 

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Année 1826

Décret épiscopal.

1° D'après le manifeste du Sénat de Savoie du 22 aôut 1825 article 1er et le règlement des fabriques donné par Mgr l'archevêque de Chambery le 1er décembre même année, article 8, les avoirs des fabriques doivent comprendre les biens et droits des confréries de la paroisse non rétablies ou qui seraient supprimées.

2° D'après les mêmes articles du manifeste sénatorial et du règlement de Mgr l'archevêque, les fondations faites à l'Eglise dont le revenu est exclusivement pour messes et obits doivent continuer d'appartenir à Mrs les Curés et recteurs ; or nous avons lieu de croire qu'il s'est fait par le passé pour des fonadtions de ce genre des réductions dans lesquelles une partie du revenu était attribué à la fabrique contre l'intention des fondateurs, nous invitons Mrs les Curés et recteurs qui les auraient obtenues de nous les renvoyer avec les titres à l'appui, pour être soumises à un nouvel examen.

3° Le Mandement précité du 1er décembre 1825, ordonne que le règlement relatif aux droits à percevoir dans chaque paroisse en faveur de la fabrique soit revisé et soumis à l'approbation de l'Ordinaire et à l'homologation du Sénat avant le 1er juin prochain. Nous invitons Mrs les ecclésiastiques à ne plus différer l'exécution de cet article.

Donné à StJean de Maurienne le 24 mai 1826.

+ Alexis Billet Evêque de Maurienne.

Fontcouverte paroisse de 3e Classe.

Le 30 juillet 1826, les membres du Conseil de fabrique réunis au presbytère pour délibérer à laquelle des 3 classes il conviendrait de placer la paroisse de Fontcouverte, au sujet des droits énoncés dans le nouveau tarif en vigueur dans le diocèse ; les membres du Conseil considérant que plusieurs usages sont pratiqués dans la paroisse envers les pauvres, les médiocres et les riches, lesquels sont taxés dans le tarif nouveau d'une rétribution égale, et qu'il serait pénible de les supprimer pour les uns en raison de leur médiocrité ; considérant ensuite que la commune venant au secours de l'Eglise toutes les fois qu'elle en a besoin, atteint par son budget chacun selon sa fortune et proportionne les charges aux divers degrés d'aisance en les règlant d'après les contributions ; Pour ces motifs, les membres du conseil de fabrique croyent devoir ranger la paroisse de Fontcouverte à la troisième Classe. Ainsi fait et signé le 30 juillet 1826.

Ont signé à l'original tous les membres du conseil. Pour extrait conforme. Dufour Curé


 

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Année 1826

Formation du Conseil de Fabrique.

Avant la révolution, il n'y avait pas de fabrique, proprement dite, les avoirs de l'Eglise étaient confondus avec ceux du bénéfice Cure et administré par le Curé qui était chargé en retour des soins de l'Eglise, de l'entretien de son mobilier et des frais de culte. Quand il y avait de grosses réparations à faire, soit à l'Eglise, soit au presbytère, le Curé s'entendait alors avec le syndic, on convoquait les chefs de famille sur la place, au son de la cloche, et on exposait l'objet de la question qui était soumise à la délibération et l'approbation des chefs de famille présents qui pour l'ordinaire était approuvaient la dépense qui était ensuite payée par la communauté d'une manière proportionnée au revenu de chaque chef de famille.

En 1811, on forma pour la première fois un conseil de fabrique conforme à la nouvelle législation française, c'est-à-dire au décret du 30 décembre 1809. Le conseil fonctionna pendant 6 ans, c'est-à-dire jusqu'en 1817. A cette époque, en présence de la misère qu'il y avait dans le pays, des difficultés qu'il rencontrait pour faire rentrer les arrérages et des menaces que faisaient les débiteurs de mauvaise foi, tous les membres du conseil donnèrent leur démission, et le Rd Curé demeura seul pour administrer les avoirs de la fabrique. En 1821, il s'adjoignit un homme porté de bonne volonté pour l'aider dans cette pénible besogne ; et il faisait approuver ses comptes annuels par deux témoins dignes de foi ; et la chose marcha ainsi tendant 5 ans. En 1826, Mgr l'archevêque de Chambery voulant réformer un conseil de fabrique dans la paroisse de Fontcouverte, nomma pour membres de ce conseil les sieurs : Jean Covarel, Jean Sibué, Jean Crinel, Pierre Antoine Augert, Sorlin Sibué et Claude Sibué. Les nouveaux membres se sont réunis à la cure le 30 juillet 1826 sous la présidence provisoire de Rd Deschamps Curé. Après avoir déclaré qu'ils acceptaient tous les fonctions de conseilliers, on a procédé à l'élection d'un président, d'un trésorier et d'un secrétaire. Rd Dominique Deschamps curé a réuni toutes les voix pour être président ; et Pierre Antoine Augert a été nommé à la fois trésorier et secrétaire. Les deux ayant déclaré accepter les fonctions qui leur étaient échues par voix de suffrages, la séance a été levée, après que tous les membres ont eu signé la présente délibération.

Pour extrait et copie conforme. Dufour Curé


 

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Année 1826

XIV

Rd Jean Michel Rochet fils de Jean et de Marguerite Rochet est né à St Michel le 1er décembre 1786. Il a fait ses études théologiques à Chambery et a été ordonné prètre le 25 mars 1811. Il fut curé de Fontcouverte pendant 13 mois depuis le mois de septembre 1826 jusqu'au mois d'octobre 1827. De là, il fut curé de la Cathédrale à St Jean de Maurienne. En 1836 il fut nommé Supérieur du Grand-Séminaire et second vicaire Général. Il fut en même temps Supérieur et directeur du couvent des Sœurs de St Joseph. Installé chanoine en 1836, il fut archidiacre depuis 1858. Il mourut au Grand-Séminaire le 4 février 1860 à l'âge de 73 ans, 2 mois et 3 jours. Il fut sépulturé à St Jean de Maurienne dans le cimetière commun. Rd Jean Michel Rochet était un homme d'une grande bontée, d'une piété angélique et d'un zèle ardent pour le salut des âmes. Sa vie a été pleine de mérites devant Dieu et devant les hommes.

Année 1827

Visite pastorale.

L'an 1827 et le 4 du mois d'avril, Nous Alexis Billiet, Evêque de Maurienne, nous nous sommes transportés de St Jean à Fontcouverte où nous sommes arrivés vers 7 heures du matin, accompagnés de Rd André Jourdain, notre Vicaire Général et de Rd Ambroise Angley notre secrétaire chancelier. Nous avons rencontré à l'entrée du village de l'Eglise Mr le Syndic qui nous a adressé un petit discours dont nous avons bien aprécié les sentiments. Un peu plus loin nous avons trouvé le Rd Curé avec toute sa paroisse réunie autour d'une chapelle dressée vers la croix du village dans laquelle nous sommes entrés pour y faire notre prière ; et après y avoir pris nos habits pontificaux, nous nous sommes dirigés vers l'Eglise en observant toutes les rubriques du Pontifical romain. La visite de l'Eglise et des ornements que nous avons faite ensuite nous a offert les résultats suivants. L'Eglise de Fontcouverte est sous le vocable de l'Assomption dont on voit le tableau au Maitre autel au dessus de celui de St Michel qui est aussi un des patrons de la paroisse. Elle se compose d'une seule nef surmontée d'une voute en maçonnerie, ornée dans la partie du chœur de médaillons


 

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Année 1827

Visite pastorale.(suite.)

peints à la fresque, qui offriraient un assez beau coup d'œil s'ils étaient réparés et si on en faisait rafraichir les couleurs. Les murs latéraux sont embellis par des pilastres d'architecture moderne. Le Maitre autel qui est d'une grande proportion est composé de six grandes colonnes en bois sculptées et dorées au milieu desquelles on voit les statues de St François de Sales et de St Louis. Le tabernacle et les ornements qui l'accompagnent sont d'un assez bon goût. Les six reliquaires sont en bon état et revêtus d'authenticité suffisante. Nous avons trouvé dans le tabernacle un ostensoir en argent très petit et une grande pixide en argent. Au dessus de la porte d'entrée de l'Eglise est une tribune nouvellement bâtie. A la suite des fonds-baptismaux, se trouve, en montant, un autel didié à St Joseph dont le rétable et le tableau sont tellement en mauvais état qu'il vaudrait mieux les retirer que de les laisser plus longtemps exposés la vue des fidèles. Plus loin, du même coté, on voit un autel dédié à tous les Saints dont l'état demande aussi plusieurs réparations. Celui de St Roch et de St Sébastien qu'on voit ensuite proche du Chœur est assez décent, excepté toutefois le devant de l'autel qui est tout en lambeaux. De l'autre côté de l'Eglise, on voit deux autres autels consacrés l'un à Notre Dame des Carmes et l'autre à Notre Dame du Rosaire. Ils sont l'un et l'autre en bon état. Au milieu de ces deux autels est une belle et grande chaire toute neuve. Les deux confessionnaux sont assez simples. Nous avons remarqué avec peine sur les murs de l'Eglise qui touchent à la tour du clocher des dégradations considérables occasionnées par des gouttières dont il devient urgent de réparer les tristes ravages. Nous avons trouvé à la sacristie 5 calices dont 3 en argent et 2 dont le pied est en cuivre. Parmi ces calices 3 seulement nous ont paru propre à la célébration des Sts Mystères. Nous y avons vu 3 chapes de la même couleur, assez propres, 10 chasubles en assez bon état et autant d'aubes et de surplis. En parcourant le cimetière, nous avons vu avec peine qu'il n'est pas suffisamment clos de murs. A la Ste Messe, nous avons distribué la Ste Communion à 350 personnes. Le sacrement de confirmation a été administré a plus de 300 enfants et jeunes gens. Nous ordonnons 1° qu'on place une claire voie à toutes les portes qui conduisent au cimetière et qu'on fasse un mur qui s'élève jusqu'à hauteur d'appui tout le long du cimetière qui est au nord. Nous ordonnons 2° qu'on change les grilles des confessionnaux ; 3° qu'on répare le


 

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Année 1827

Visite pastorale (suite).

marchepied de l'autel du Rosaire. Nous interdisons parmi les ornements de la sacristie 1° un calice en argent qui est fracturé en plusieurs endroits ; 2° un autre calice qui est fortement soupçonné n'être que de cuivre ; 3° une chasuble noire qui n'est plus propre à sa destination ; les étoffes dechirées qui servent de devant d'autel.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 4 avril 1827

+ Alexis Billiet Evêque de Maurienne. Pour extrait : Dufour curé

XV

Rd Joseph Alexandre Mestrallet fils de Jean-Baptiste et de Henri Marianne est né à Termignon le 30 novembre 1801. Il a fait ses études théologiques à Chambery et a été ordonné prètre le 18 décembre 1825. Après 22 mois de vicariat, il fut nommé Curé de Fontcouverte au mois de novembre 1827 où il demeura jusqu'au mois de mars 1830. Il partit de Fontcouverte pour être professeur et directeur au Grand-Séminaire à St Jean de Maurienne où il demeura jusqu'en 1836. En 1836 il fut nommé Curé de la Cathédrale et il exerça cette fonction pendant 5 ans, jusqu'au 29 août 1841, époque à laquelle il fut installé chanoine effectif. Il était déjà chanoine honoraire depuis le 30 mai 1834. Il est mort à St Jean de Maurienne le 25 juin 1846 à l'âge de 44 ans, 6 mois et 24 jours.

Année 1828

Frais de guerre.

Le 7 du mois de juin 1828, la fabrique de Fontcouverte a payé à Mr Vernaz percepteur à St Jean de Maurienne pour la contribution de 1828 et pour subvention des frais de guerre des années 1814 et 1824 la somme de 24 fr. 50 centimes.

Achat de 4 devant d'autel

Le 22 du mois de juin 1828 la fabrique a payé à Taravel peintre la somme de 120 fr. pour la confection de 4 devant d'autel.

Achat de 3 soutanes pour les enfants.

Le 16 novembre 1828, la fabrique de Fontcouverte a payé à Mr Chatel Maitre tailleur à St Jean de Maurienne la somme de 110 fr. pour fourniture et façon de quatre soutanelles à l'usage des enfants de chœur.


 

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Année 1829

Achat d'ornements.

Le 12 janvier 1829, la fabrique de Fontcouverte a acheté chez Mr Falcoz marchand à St Jean de Maurienne divers ornements pour l'Eglise et lui a payé en somme totale 1196 fr.

Le 24 janvier 1829, la fabrique a payé à la Sœur Josephine la somme de 227 fr. pour réparations aux anciens ornements de l'Eglise.

Drap Mortuaire.

Le 15 mars 1829 la fabrique de Fontcouverte a payé à Mr Chatel tailleur à St Jean de Maurienne la somme de 67 fr. pour l'achat d'un drap mortuaire.

Croix de confrérie.

Le 29 mars, la fabrique de Fontcouverte a payé pour achat d'une croix de confrèrie la somme de 35 fr.

Blanchissage de l'Eglise.

Dans le courant de l'année 1829 la fabrique de Fontcouverte a dépensé la somme de 1100 fr. pour le blanchissage et la décoration de l'Eglise. La décoration a été faite par Taravel peintre.

La Cure

Dans le courant de l'année 1829 la fabrique a dépensé la somme de 60 fr. pour la construction d'un plancher et les réparations d'une chambre du presbytère.

Vente de deux calices

En 1829, la fabrique a fait vendre 2 calices interdits et elle en a retiré le prix de 128 fr. les deux.

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1829 ont rendu la somme de 396 fr.

Don

En 1829, Rd Dominique Deschamps, ancien curé de cette paroisse a fait un don de 200 fr. à la fabrique pour l'aider à réparer l'autel du St Rosaire.

Comptes de fabrique

Depuis le 1er décembre 1827 jusqu'au 26 février 1830, les recettes de la fabrique, dons compris, se sont élevés à 7454fr.15

Les dépenses de la fabrique pendant le même espace de temps se sont élevées à 6883fr.50.

D'où il résultait au 26 février 1830 un excédant de recettes de 560fr.60. Le présent compte approuvé par le conseil le 26 février 1830 a été vu et approuvé par l'Evêque le 2 aôut 1830.


 

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Année 1829

Rabais faits aux débiteurs de la fabrique.

Dans sa séance du 29 décembre 1829, le conseil de fabrique considérant que 43 débiteurs envers la fabrique sont fort en retard pour payer les intérêts échus qui lui sont dus, et que le montant des arrérages dus par eux s'élèvent à la somme énorme de 5407fr.85 ; considérant ensuite que la plupart de ses débiteurs sont pauvres prie sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne de vouloir bien l'autoriser à leur faire un rabais sur ces arrérages d'une manière proportionnée à leurs dettes ainsi qu'à leurs ressources. Le montant des rabais proposés par le conseil de fabrique en faveur de ces malheureux débiteurs pour les aider à se libérer s'élève à la somme de 3194 fr.

Décret épiscopal.

Par un décret en date du 1er septembre 1830, signé Jourdain, vicaire général, les rabais ci-dessus demandés sont autorisés ; mais avec la réserve expresse qu'ils n'auront lieu qu'à la condition que les débiteurs payeront l'arriérée qui reste du dans l'espace de six mois, depuis la date de la présente ordonnance. Ce terme passé, il n'y aura plus de rabais pour ceux qui n'auront pas payé l'arriéré.

Le tableau détaillé des rabais proposés, la présente délibération et le décret épiscopal qui la suit se trouve dans les papiers de la fabrique aux archives de la Cure.

Fondation Miquet.

Par son testament du 18 août 1829, Deschamps Notaire, Miquet Alexandre feu Jean-Baptiste a fondé un service pour le jour anniversaire de son décès ; et pour cela il a donné à la fabrique un capital de 120 fr. ; plus un champ situé aux Granges estimé environ 100 fr. Le service comprend une messe chantée suivie du Libera me et précédée du champ d'un nocturne et des Laudes.

Traitement des Clercs.

Dans sa séance du 29 décembre 1829, le conseil de fabrique considérant qu'après la vigilance du pasteur, la propreté d'une Eglise dépend beaucoup de la diligence des Clercs ou officiers destinés à cet office, s'il est vrai que des motifs de religion doivent servir à les rendre exacts dans leurs fonctions, il est aussi certain qu'ils méritent une récompense ; or dans cette paroisse, le seul usage en faveur des Clercs, c'est de recevoir une petite rétribution en pain, en portant de l'eau bénite dans chaque maison ; Voila à peu près tout leur salaire qui ne nous parait pas


 

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Année 1829

Traitement des Clercs.

suffisant pour les engager à bien remplir tant d'autres emplois dans l'Eglise ; aussi le conseil est d'avis et supplie Votre Grandeur d'allouer chaque année aux Clercs ou officiers de l'Eglise, la somme de 50 fr. à prendre sur les revenus de la fabrique, afin de les dédommager de leurs peines, et les engager à s'acquiter toujours avec exactitude de toute leurs fonctions.

Décret épiscopal.

Vu la présente supplique du conseil de fabrique de Fontcouverte Nous autorisons le conseil à payer 40 fr. par an pour le traitement des Clercs de la paroisse.

St Jean de Maurienne le 1er septembre 1830. Signé Jourdain V. Gal

Année 1830

XVI

Rd Jacques Julien fils d'Ambroise et de Chamel Jacqueline naquit au moment de la terreur à Brogny, près de Lyon, le 1er juin 1793. Son père et sa mère étaient d'Albiez le Vieux. Etant encore au Grand-Séminaire, à Chambery, il crut entendre la voix de Dieu qui l'appelait à l'apostolat des missions étrangères. Ordonné prètre le 21 décembre 1816, il fut nommé vicaire à St Michel où il demeura 11 mois. Au mois de novembre 1817 il fut nommé Curé d'Albanne où les insomnies nocturnes le tracassaient ; aussi il ne tarda pas à demander son changement. On le transféra à la Cure de Bougneuf ; mais ne pouvant plus résister à cette voix qui l'appelait à aller évangéliser les peuples infidèles, il vendit tout son mobilier et partit pour Paris. Là, il tomba gravement malade et dut renoncer à son projet sur l'ordre des médecins qui lui persuadèrent qu'il n'avait pas assez de santé pour aller dans les missions. Il se disposait à revenir en Maurienne lorsque sollicité par l'Evêque de Nevers il accepta un poste dans son diocèse où il demaura 6 ans. L'affection et l'estime que lui témoignèrent ses paroissiens et son Evêque l'avaient tellement attaché à ce diocèse qu'il n'aurait jamais voulu le quitter ; mais il comprit qu'il se devait avant tout à son pays. Cédant donc aux instances réitérées de M Billiet récemment nommé Evêque de Maurienne, il vint se mettre à sa disposition. Il fut aussitôt nommé Curé de Sainte Marie de Cuines, et 13 mois après


 

153

Année 1830

Curé archiprètre de Fontcouverte où il demeura 5 ans et 1 mois ; du mois de mars 1830 au mois d'avril 1835. Ce bon prètre faisait la guerre au luxe, il défendait aux jeunes filles de porter des mouchoirs rouges et des robes trop larges. Assez souvent quand il les rencontrait par les chemins il les faisait tourner devant lui pour compter les plis de leur robe, et s'il en comptait plus de dix, il les menacait de leur refuser les sacrements. Cet homme si simple en apparence brulait du zèle de la gloire de Dieu. Aussi, l'administration des importantes paroisses confiées à ses soins ne lui suffisaient pas ; il prètait encore pendant ce temps fréquemment le concours de son ministère au célèbre missionnaire Favre pour des missions et des retraites. Mais ces courses apostoliques réveillèrent de nouveau en lui le désir de se vouer aux missions. C'est pourquoi, au mois d'avril 1835, il vendit pour la seconde fois tous son mobilier, partit de Fontcouverte et se rendit en Italie dans le but bien arrèté de faire son noviciat de la vie religieuse sous la direction d'un Supérieur de couvent pour revenir ensuite fonder une communauté de missionnaires réguliers à l'abbaye de Tamier, en Savoie. Mais ici, nouvelle déception. Le Supérieur chargé de le diriger pendant son noviciat le dégouta bientôt de la vie religieuse. Il sortit donc du couvent et revint en Maurienne. A son retour, Mgr n'ayant pas de cure à lui offrir, l'envoya vicaire pendant 5 mois à St Alban des Hurtières. De la, il fut nommé à la cure d'Epierre, et 10 ou 11 mois après à la Cure de Villardléger qui eut le privilège de le fixer définitivement. Il fit son entrée dans cette paroisse le 1er octobre 1836 et y demeura 41 ans, 5 mois et 3 jours. La chaire et le confesionnal faisait ses délices. Plaise à Dieu qu'il ait produit dans les âmes autant de fruits qu'il a cru en produire. Simple, naïf, charitable, il était doué d'une bonté excessive ; souvent, dans les premiers beaux jours du printemps, la première chose qu'il faisait le matin à son lever ; c'était d'ouvrir la fenètre de sa chambre, d'appeler les petits oiseaux et de briser entre ses doigts des mies de pain pour leur donner à manger. Il rendit son âme à Dieu après une longue et douloureuse maladie le 4 du mois de mars 1878 à l'âge de 84 ans, 9 mois et 3 jours. Après 61 ans, 2 mois et 13 jours de prêtrise, il mourut pauvre comme Job ; il laissa à peine de quoi se faire enterrer. Il fut sépulturé à Villardleger devant la porte de l'ancienne Eglise. Qu'il repose en paix !


 

154

Année 1830

Achat de deux surplis.

Le 12 mai 1830 la fabrique à payé 16 fr. pour achat de deux surplis.

Reliure des livres de chant

Le 6 juin la fabrique a payé 50 fr. pour faire relier 6 livres de chant servant au lutrin pour les chantres.

Année 1831

Achat de linge

Le 14 novembre 1831 la fabrique a payé la somme de 160 fr. pour un surplis, deux étoles, 3 aubes et une bourse.

Année 1832

Achat de linge

Dans le courant du mois de juin 1832 la fabrique a payé 100 fr. pour achat de garniture de huit aubes et de toile pour en fabriquer deux neuves. Les comptes de la fabrique pour l'année 1832 s'élèvent en recettes à 897 fr. et celles des dépenses à 698 fr.

Places de l'Eglise

En 1832 les places de l'Eglise ont produit la somme de 359 fr. 70 centimes

Année 1833

Le 8 du mois de juin 1833 Mgr Billiet a fait à Fontcouverte sa deuxième visite pastorale ; il est arrivé vers les 6 heures du soir accompagné de Rd Dominique Deschamps, vicaire général du diocèse.

Le lendemain il a fait la visite de l'Eglise, administré le sacrement de confirmation à 138 personnes et communié environ 150 personnes.

Dans le cours de sa visite, il a fait les recommandations et observations suivantes : 1° L'Eglise de Fontcouverte nous a paru l'une des plus grandes, des plus belles, des plus régulières et des plus solidement bâties de notre diocèse. Elle a été blanchie à neuf depuis notre dernière visite. 2° Nous avons interdit deux pierres sacrées ; celles du Maitre autel et celle du St Rosaire. 3° Le tabernacle du Maitre autel a un pressent besoin d'être tapissé en soie. 4° La bannière rouge de la confrèrie du St Sacrement est déchirée et complètement hors d'usage ; elle a besoin d'être remplacée par une neuve. 5° La sacristie nous a paru suffisamment pourvue d'ornements. Les comptes de la fabrique pour l'année 1832 ont été rendu et approuvé par notre Vicaire Général.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 9 juin 1833.

A signé à l'original + Alexis Evêque de Maurienne.

Pour extrait conforme. Dufour curé


 

155

Année 1834

Année du bon vin.

L'hiver de 1834 a été très long, le beau temps n'est venu que vers le milieu du mois d'avril  mais il est venu pour de bon ; le soleil était très chaud et a tellement hâté la végétation qu'au commencement du mois de mai, on commencait déjà a piocher la vigne. L'été a été favorable à la récolte, surtout à la vigne. Les raisins ont poussés avec une telle abondance que jamais de mémoire d'homme ont en a vu autant, ni avant ni après. A l'époque des vendanges on ne savait que faire des raisins. Les vignerons ont tous été obligés de faire deux cuvées, quelques uns même trois, les unes après les autres, faute de place. Le vin se vendait en détail 2 sous le pot, soit 0 fr. 10 centimes ; en gros, on le donnait pour 10 et 12 fr. la charge de 130 litres. Le raisin était très mur et le vin délicieux. Jamais depuis on a rebu du si bon vin. Ceux qui ont su le conserver ont pu faire de l'argent ; car 20 ans plus tard, ce vin était très recherché par les gourmets, et se vendait jusqu'à 8 et 10 fr. la bouteille. Celui qui écrit ces lignes a eu l'honneur d'en boire une fois dans sa vie, en 1884, et il a affirmé n'avoir jamais rien bu de si bon. Ce n'était pas du vin, c'était du Nectar. Plaise à Dieu qu'une semblable récolte revienne bientôt pour réjouir le cœur de l'homme !

Construction d'une Niche.

La niche de la Vierge qui est fixée au pilier d'en bas le clocher a été faite par Mr Giraldi Père, en 1834, et elle a été payée 35 fr.

Année 1835

Fondation de Barthelemi Taravel.

Par son testament du 27 avril 1835, Latoud Notaire, Barthelemi feu Jean-Baptiste Taravel a lègué divers immeubles pour la fondation des écoles au hameau de la Rochette avec la charge pour la commune de faire acquitter annuellement et à perpétuité une messe chantée à la chapelle de la Rochette le jour de l'ouverture des écoles.

Cette fondation a été homologuée le 27 janvier 1860 et la rétribution a été fixée à 5 fr.

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1835 ont produit la somme de 353 fr.


 

156

Année 1835

XVII

Rd Joseph Albrieux fils de Joseph François et d'Albrieux Madeleine est né à Montpascal le 13 décembre 1805. Ordonné prètre à St Jean de Maurienne par Mgr Billiet le 19 mars 1831, il fut curé de Fontcouverte depuis le mois de mai 1835 jusqu'en mars 1846. Pendant ce temps il a présidé, en 1843, à la construction de la chapelle des Anselmes entièrement bâtie par les soins et aux frais de Mr le Sénateur Jean Jacques Anselme originaire de ce village. En 1844 il a fait blanchir l'Eglise et réparer le couvert. Il a acheté l'ostensoir et le beau calice en vermeil avec des dons volontaires. Au mois de mars 1846, il a été nommé prieur à l'hospice du Montcenis où il a composé son ouvrage intitulé : « Les Nuits d'Athènes. Installé chanoine le 7 juin 1851, il fut chantre et official dès l'année 1871, archidiacre dès l'année 1876 et prévot du chapitre des l'année 1884. Il fut aussi pendant quelques années Vicaire Général de Mgr Vibert, mais il n'a jamais touché de traitement pour cette fonction, parce que le gouvernement n'a jamais voulu le reconnaitre. Héritier de Mr le Sénateur Jean Jacques Anselme, il a fait vendre en 1886 par les soins de Mr Adrien Fodéré, alors curé de Fontcouverte tous les biens immeubles de Mr le sénateur Anselme. La vente a été effectuée par parties brisées et a produit un total d'environ 15.000 fr. Alors il a donné 10.000 fr. pour la construction d'une Eglise à Charvin et 5000 fr. pour l'entretien de la chapelle des Anselmes et quelques fondations faites à cette même chapelle. Il a encore laissé à cette même chapelle 1000 fr. à sa mort. Il a institué pour son héritier universel Sa Grandeur Mgr Rosset son Evêque. Il est décédé à St Jean de Maurienne le 9 février 1891 et a été sépulturé à Fontcouverte dans la chapelle des Anselme à droite en entrant à côté de son ami et bienfaiteur Mr le Sénateur Anselme, où il avait fait préparer son tombeau de son vivant.

Chandeliers

Le 29 du mois de mai 1835 la fabrique a payé à Taravel sculpteur la somme de 30 fr. pour la façon de quatre chandeliers dorés à l'usage de l'autel du St Rosaire.

Comptes de la fabrique

Les comptes de la fabrique en 1835 se sont soldés par un excédant de recettes de 564 fr.


 

157

Année 1836

Décret
de réduction de messes fondées.

Pendant la révolution une partie des capitaux des anciennes fondations ont été volés et une autre partie perdus. Par suite, il fallut dresser[?] un nouveau tableau des messes fondées et fixer à chaque messe un honoraire convenable. Voici ce tableau tel qu'il a été dressé en 1836.

Nouveau tableau des fondations religieuses.
Messes à acquitter au Maitre autel.

Nro Noms des Fondateurs Messes
chantées
Messes
basses
Revenu en 1790 Revenu actuel Réduction
épiscopale
Par acte du 10 9bre 1613 Me Louis Claraz Not. Georges feu Claude Buisson Romettaz a fondé 3 messes basses. 3 3 .. 3 .. 2 messe basses
Ret. 1 fr.[...]
Par acte du 3 mars 1644 Me Claraz Not. Pierre Augert a fondé 4 m. 1 ch. et 3 b. 1 3 3 90 .65 Le N° 2,3,4,5,6,7 et 8 sont réduits à 2 messes chantées 9 messes b. Rétribution 2fr.50 pour les messes chantées et 1fr.20 pour les messes basses.
Par acte du 13 avril 1668, Anselme Notaire, Pierrette Chabert a fondé 1 m. chant. et 1 messe basse 1 1 1 55 1 55
Par acte du 12 avril 1674 Anselme Not. Michel Gilbert Collet a fondé 1 messe chantée 1 .90 90
Par acte du 15 avril 1627 Chaudet Not. Mermette Derrier a fondé 3 messes 7 deprofondis 3 8 8
Par acte du 20 7bre 1672 Girard Not. Françoise feu Urbain Dominjon a fondé 4 messes basses 4 3.30 3.30
7 Par acte du 25 juillet 1703 Dompnier Not. Michel Colonel a fondé 3 messes et 7 déprof. 3 4 4
8 Par acte du 8 avril 1733 Anselme Not. Francoise Duverney Guichard a fondé 1 m. chantée 1
7 14 24.65 21.40

 

158

Année 1836

Messes à acquitter au Maitre autel.

    Messes Messes Revenu Revenu Décret
Noms des fondateurs chantées basses en 1790 actuel Episcopal.
Report de la page précédente 7 14 24.65 21.40
Par acte du 15 août 1747, Viallet Not., Jean-Baptiste feu Jean Sibué a fondé une messe chantée 1 1 . 1 Réduite à une messe basse
10° Par acte du 8 aôut 1792, Bouttaz Not. Antoine Bonnel a fondé 4 messes ch 4 11 50 11 50 Rétribution 2fr.50 pour 3 messes chantées et 4 fr. pour un service.
11° Par acte du 9 9bre 1765 Gilbert Not. Marie Francoise Dompnier à fondé 2 deprofondis, l'un le jour de Paques et l'autre le jour de l'Assomption .90 .90 Maintenu
12° Par acte du 9 9bre 1630, Augert feu Jean Sorlin a fondé 3 messes chantées 3 3 3 Les N° 12 et 13 sont réduits à 3 messes chant. et à 2 messes basses.
13° Par acte du 30 7bre Claraz Not. Marie feu Alexandre Claraz a fondé 7 messes dont 3 chantées et 4 basses 3 4 8.20 8.20
14° Par acte du 4 mars 1602, Chaudet Not. Anselme Jean a fondé pour douze deprofondis 3 3 Les N° 14 et 15 sont maintenues. La rétribution pour deprof est de 5 fr. et 2fr.40 pour les messes.
15° Par testament du 29 7bre 1795 Bouttaz Not. Louis feu Claude Thorain a fondé 2 messes basses et douze déprof. 2 8 8
16° Par acte du 14 juin 1814, Bouttaz Not. Rd Rogès a fondé un service et une messe chantée et pour cela il a donné 400 fr. 2 9 9 Maintenue
Total 20 20 69 25 66 00

Il suit, d'après ce tableau, que les messes chantées au Maitre autel ont été réduites et fixées au nombre de 10 et un service comprenant le chant d'un Nocturne et des Laudes avant la messe pour le Rd Rogès.

Les messes basses ont été réduites et fixées au nombre de 16 messes. La rétribution pour les messes chantées est fixée a 2fr.50 ; celle du service à 4 fr. ; celle des messes basses à 1fr.20 ; celle des deprofondis à 5fr.50. Voir l'ordonnance du Vicaire général à la fin du tableau.


 

159

Année 1836

Messes fondées à l'autel du Rosaire.

Nro Noms des Fondateurs Messes
chantées
Messes
basses
Revenu en 18[7]90 Revenu actuel Décret
épiscopal
Par acte du 18 7bre 1646 Claraz Not. Claude Lambert a fondé 5 messes basses 5 3.75 3.75 Les N° 1, 2, 3, 4 et 5 sont réduits à 15 messes basses.
Par acte du 21 février 1634 Claraz Not. Rd Louis Dominjon a fondé 5 messes basses 5 3.45 3.45
Par acte du 12 août 1674 Anselme Not. Michel Gilbert a fondé 1 messe 1 .60 .60
Par acte du 19 novembre 1631 Paraz Not. Pierre feu Jean Covarel a fondé 10 messes basses déjà réduites à 6. 6 5.20 5.20
Par acte du 30 août 1625 Chaud. Not. Rd Philippe Vincent a fondé 18 messes ; savoir 6 chantées et 12 basses 6 12 9.60 9.60
Par acte du 2 février 1672 Boisson Not. et par acte du 3 février 1753 Clapier Not. Jacques Dominjon et Laurent Anselme ont fondé 7 messes 3 chantées et 4 basses 3 4 8.15 8.15 Reduites à
1 messe chantée
et à une messe basse
Par acte du 15 novembre 1682 Anselme Not. Michel Buisson a fondé 2 messes basses 2 1.45 1.45 Réduites à 1 messe basse
Par acte du 21 mars 1686 Vincent Not. Marie Bonnivard a fondé 2 messes basses 2 1.65 1.65 les N° 8, 9, 10, 11, 12 et 13 sont réduites à 5 messes
Par acte du 2 avril 1699, Dompnier Not. Louis Viffrey Bullière a fondé 2 messes basses 2 1.50 1.50
10° Par acte du 19 juin 1699 Not. Dompnier Claude Anselme a fondé une messe basse 1 0.80 0.80
11° Par acte du 30 7bre 1699, Dompnier Not. Michelle Dompnier a fondé une messe basse 1 0.65 0.65
9 41 36.80 36.80

 

160

Année 1836

Messes fondées à l'autel du Rosaire.

Noms des Fondateurs Messes
chantées
Messes
basses
Revenu en 1790 Revenu actuel Décret
épiscopal.
Report de la page précédente 9 41 36.80 36.80
12° Par acte du 16 mars 1702 Dompnier Not. Collomban Anselme a fondé une messe base 1 1.60 1.60
13° Par acte du 29 Xbre 1754 Bellet Not. Alexandre Taravel a fondé une messe basse 1 0.60 0.60
14° Par acte du 10 juin 1766 Gilbert Not. Louise Buisson a fondé une messe chantée 1 1 1 Réduite à une messe basse
15° Par acte du 28 août 1694 Anselme Not. Baltahazarde Viffrey a fondé une messe basse 1 0.70 0.70 Les N° 15 et 16 sont réduits à une messe basse
16° Par acte du 11 avril 1700 Dompnier Not. Jeanne Viffrey Bouttaz a fondé une messe basse 1 0.65 0.65
Total 10 45 41.35 41.35

D'après ce tableau, il suit que les messes fondées à l'autel du Rosaire ont été réduites à une messe chantée et à 24 messes basses. La rétribution de la messe chantée est fixée à 2fr.50 et la rétribution des messes basses à 1fr.20.

Messes fondées à l'autel des Carmes.

Par acte du 3 février 1753, Clapier Not. Laurence Anselme a fondé 4 messes, 2 chantées et 2 basses 2 2 6.70 6.70 Les N° 1, 2, 3 sont réduits à 5 messes, une chantée et 4 basses
Par acte du 29 Xbre 1754, Bellet Not. Alexandre Taravel a fondé une messe 1 1 .. 1 ..
Par acte du 2 juin 1742 Bellet Not. Jn Bte Buisson a fondé une messe 1 1 1
Par acte du 28 mai 1755 Gilbert Not. Elisabeth Taravel a fondé une messe 1 0.80 0.80 due par le fondateur
Maintenue.
Total 2 5 9.50 9.50

Le total des messes à acquiter reste donc fixé à 1 messe chantée et 5 messes basses dont une est due par le fondateur ou ses héritiers.


 

161

Année 1836

Messes fondées à l'autel de St Sébastien.

Par acte du 17 mars 1774, Bouttaz Notaire, Sébastien Gilbert Collet a fondé une messe chantée sous la rétribution de 1 fr.

Cette messe a été reduite a une messe basse sous la rétribution de 1 fr.

Chapelle de St Georges et de Ste Brigide.

Par acte du 13 avril 1443, Novellis Notaire, Noble Gabriel Vallin et ses descendants avaient fondé un bénéfice simple, sous le vocable de St Georges et de Ste Brigide. Ce benefice avait plus de 400 florins de revenus annuels et n'était chargé avant la révolution que de 23 messes dont 6 chantées. Les messes fondées à cette chapelle avaient déjà été reduites plusieurs fois. Le revenu annuel en 1836 n'était plus que de 14 fr. 15 centimes.

Décret de réduction.

La chapelle de St Georges et de Ste Brigide n'existant plus, les messes se célébreront désormais au Maitre autel de l'Eglise.

Nous réduisons cette fondation à deux messes chantées sous la rétribution de 2fr.50 l'une et à 5 messes basses sous la rétribution de 1fr.20 l'une. Signé Deschamps. Vicaire Général.

Chapelle du St Sacrement.

1° Par plusieurs actes dont on n'a plus même une note exacte, cette chapelle était chargée en 1792 de 233 messes basses et 4 messes chantées. La révolution lui a enlevé la plus garde[grande] partie de ses biens. Les revenus actuels ne sont plus que de 74 fr. 70 centimes.

Décret de réduction

Les revenus de cette chapelle administrées par le conseil de fabrique n'étant plus environ que de 90 fr., nous réduisons les charges à dix messes chantées sous la rétribution de 2fr.50 l'une ; et à 30 messes basses dont 25 sous la rétribution de 1fr.20 et 5 sous la rétribution de 1 fr. seulement.

Chapelle du Villard.

Le nom des fondateurs et la date des actes se trouvent à la page 73 du présent livre. En 1790, le total des messes à acquitter à cette chapelle était de 75 messes ; savoir : 21 messes chantées et 54 messes basses. Plus tard, on acquittait plus que 16 messes chantées mais on acquittait 59 messes basses ; parce que 5 messes chantées


 

162

Année 1836

Chapelle du Villard.

avaient été déjà réduites en messes basses. La rétribution totale revenant au curé pour l'acquit de ces 75 messes était de 67 fr.

Décret de réduction.

1° Les deux premiers Nro sont à néant (voir page 73) parce que, pour le premier, les habitants du hameau ne font plus acquitter cette fondation de temps immémorial. Cette Messe avait été réduite à une messe basse par Mgr l'archevêque de Chambery. On peut y suppléer par les offrandes. Quant au N°2 il a été vendu par le gouvernement.

2° Les fondations portées au N° 15, 35, 37, 42 et 44 sont encore à la charge des fondateurs, soit de leurs héritiers ; nous les réduisons à quatre messes basses. (Pour les N° voir page 73)

3° Les biens portés au N° 47 et 48 on été vendus par le gouvernement.

4° La fabrique qui administre les biens, capitaux et revenus de la chapelle portés au autres N°, nous les réduisons à deux messes chantées sous la rétribution de 3 fr. et à quarante messes basses sous la rétribution de 1fr.50 ; Nous avons suivi pour le nombre de messes chantées et la rétribution des messes basses l'ancien décret de réduction de 1811. Il suit de là que les messes à acquitter à cette chapelle sont pour l'avenir au nombre de 2 messes chantées et de 44 messes basses. Rétribution totale 72 livres. Les charges restent supérieures aux revenus. Une nouvelle réduction s'impose.

Chapelle de la Bise

Fondations existants en 1836. Rétributions
Par acte du 2 juin 1698 Rossat Not. Anselme Noel a fondé une messe basse 0.90
Par acte du 26 février 1706, Anselme Not. Louis Rossat a lègué 50 florins pour une messe basse. 0.90
Par acte du 5 Xbre 1732, Dompnier Not., Jean-Baptiste Bullière a fondé une messe basse0.90
Par acte du 8 avril 1755, Chosalet Not. Francoise Duverney Guichard a fondé une messe basse 1 ..
Par acte du 29 octobre 1749, Combaz Notaire, Alexandre Buisson Carle a fondé une messe basse 1 ..
Par acte du 23 février, Ducruez Not. Marie Rossat a fondé une messe basse 1 ..
Total 6 messes basses 5.70

 

163

Année 1836

Chapelle de la Bise

Retribution
Report : 6 messes basses 5.70
Par acte du 8 avril 1745, Bellet Not. Marguerite Claraz Bonnel a fondé une messe basse. 1 ..
Par acte du 29 avril 1763 Gilbert Not. Marie Buisson Carle a fondé 4 messes chantées 6.50
Par acte du 18 mai 1769, Bouttaz Not. Barthelemi Romettaz a fondé une messe. 1
10°Par acte du 5 avril 1735 Chosalet Not. Françoise Duverney Guichard a fondé une messe basse0.90
Total : 4 messes chantées et 9 messes basses.                                   Rétribution 11fr.10

Décret de réduction

Les biens, rentes des fondations faites à cette chapelle, sont administrés par la fabrique ; nous en réduisons les charges à 7 messes basses, sous la rétribution de 1fr.50

Chapelle de la Rochette.

Fondations existantes en 1836 Retributions
Par acte du 15 janvier 1733, Dompnier Not. Marie Rossat femme d'Alexandre Taravel a fondé une messe basse. 1.50
Par acte du 21 juin 1738, Anselme Not. Jean feu Louis Collet a fondé une messe basse et Michel Sibué une autre 3.30
Par acte du 25 avril 1762, Gilbert Not. Françoise feu Jean-Baptiste Covarel a fondé une messe basse. 1 ..
Par acte du 27 février 1732, Anselme Not. Pierre Taravel a fondé une messe basse. 1 ..
Par acte du 14 avril 1750, Duverney Not. Barthelemi Dominjon a fondé a fondé 2 messes basses 3 ..
Par acte de 1792, Bouttaz Notaire, Pierre Bonnel a fondé cinq messes avec le libera me après chaque messe 7.50
Par acte du 9 mai 1756, Arnaud Not. Dominique Covarel a fondé une messe basse 1.50
Par acte du 10 novembre 1739, Bouttaz Not. Francoise Covarel a fondé une messe basse. 1.20
Par acte du 22 février 1705 Borelly Not. Antoine Covarel a fondé une messe basse.1.20
Total des messes fondées 15                                  Rétribution totale 21.20

 

164

Année 1836

Chapelle de la Rochette.

Report. Total des messes fondées 15. Rétribution tiotale 21.20
10° Par acte du 10 avril 1710, Dompnier Notaire, Jeanne Buisson Durieux a fondé une messe basse 1.20
11° Par acte du 31 Xbre 1791, Bouttaz Not. Sibué Jean-Baptiste a fondé une messe basse. 1.60
Total des messes fondés 17 messes. Rétribution totale 24.00

Décret de Réduction.

Les fondations portées aux N° 6 et 11 sont à la charge des héritiers des fondateurs. Nous les réduisons à 4 messes basses dont 3 pour le N°6 et une pour le N°11 sous la rétribution de 2 fr. l'une.

Celles portées aux autres N° et à la charge de la fabrique sont aussi réduites à quatre messes basses sous la même rétribution.

Chapelle de Charvin

Fondations existantes en 1836.
Par acte du 25 juillet 1736, Anselme Not. les héritiers de Pierre feu Ambroise Taravel doivent pour une messe une quarte seigle 1.50
Par acte du 6 mai 1655, Chaudet Not. les habitants de Charvin ont fondé deux messes chantées 3.20
Par acte du 8 avril 1664, Chaudet Not. André Bérard a fondé une messe basse. 2 ..
Par acte du 1er juillet 1785, Bouttaz Not. Jean Pierre feu Claude Taravel a fondé une messe et un deprofondis 2 ..
Par acte du 27 février 1739 Rd Jean-Baptiste Taravel a fondé 3 messes basses 4 ..
Par acte du 31 novembre 1753, Gilbert Not. Louis Claraz a fondé 2 messes basses 3 ..
Par acte du 22 Xbre 1658 Vincent Not. Bonnivard Claude a fondé une messe basse. 2.50
Par acte du 12 avril 1684, Hustache Not. Francoise Thorain a fondé une messe basse 2.50
Par acte du 7 février 1678, Vincent Not. Hypolitaz Fejoz a fondé une messe basse 2.50
10° Par acte de 1765, Gilbert Not. Michelle Taravel a fondé une messe basse 2.50
Total des messes fondés 2 chantées et 12 basses. 25.70

 

165

Année 1836

Décret de réduction.

Les fondations portées aux N° 5, 8 et 10, à la charge des héritiers des fondateurs, sont réduites a deux messes basses, une pour le N° 5 et l'autre pour les N° 8 et 11 sous la rétribution de 2fr.50 l'une.

Les autres fondations à la charge de la fabrique sont réduites à cinq messes basses sous la même rétribution que dessus.

Décret Général.

L'an mil huit cent trente six, le 14 du mois de janvier, Nous Dominique Deschamps, vu la supplique de Rd Julien curé de Fontcouverte, et les tableaux des messes fondées, tant à l'Eglise qu'aux chapelles des divers hameaux de la dite paroisse, aux fins de réduire le nombre et de fixer la rétribution des messes à acquitter, ayant égard aux revenus qui restent des anciennes fondations, ainsi qu'à l'accomplissement des pieuses volontés des fondateurs : Sur quoi, et d'après la connaissance que nous avons de l'état actuel des fondations et revenus de l'Eglise et des chapelles de la paroisse de Fontcouverte, nous avons réduit et réduisons le nombre des messes, comme suit, dérogeant préalablement à tous décrets de réduction antérieurs, avant nous portés.

Art.I Maitre Autel. 1° Les messes fondées au Maitre Autel sont réduites a cinq messes chantées sous la rétribution de 2fr.50 l'une.

2° Les messes basses fondées au même autel sont réduites au nombre de 16 sous la Rétribution de 1fr.20 l'une.

3° Pour la fondation de Rd Rogès, on acquittera annuellement un service comprenant le chant d'un Nocturne et des Laudes avant la messe chantée sous la rétribution de 4 livres et une autre messe chantée sous la rétribution de 3 livres.

4° Les capitaux des 40 heures administrées par la fabrique sont en ce jour d'un léger revenu, à raison de la pauvreté des débiteurs à qui déjà il a été fait de considérables rabais. Nous fixons donc à quinze fr. la rétribution de Rd Curé qui devra prêcher et confesser durant les 3 jours des 40 heures.

5° Nous réduisons à 3 messes chantées pour le repos de l'âme des fondateurs les charges portées par les actes de fondation sous la rétribution de 2fr.50 l'une ; ces 3 messes s'acquitteront pendant les jours des 40 heures. Enfin dans la semaine qui suivra les 40 heures il sera célébré un service sous la rétribution de 4 fr.

6° La rétribution pour la récitation du deprofondis aux principales fêtes est fixée à 5 fr.


 

166

Année 1836

Article II. Nous réduisons toutes les messes fondées à l'autel du St Rosaire à une messe chantée et à 24 messes basses. La rétribution de la messe chantée sera de 2fr.50 ; et celle des messes basses 1fr.20.

Article III. Nous réduisons les messes fondées à l'autel des Carmes à une messe chantée et à cinq messes basses. Même rétribution que dessus.

Art. IV. Nous réduisons les messes fondées à la chapelle de St Georges et Ste Brigide à deux messes chantées sous la rétribution de 2fr.50, et à 5 messes basses sous la rétribution de 1fr.2. Désormais ces messes s'acquitteront au Maitre autel de l'Eglise.

Art. V. Nous réduisons toutes les messes fondées à la chapelle du très St Sacrement à dix messes chantées sous la rétribution de 2fr.50 l'une et à 30 messes basses sous la rétribution de 1fr.20.

Art.VI. Nous réduisons toutes les messes fondées à la Chapelle du Villard à deux messes chantées et à 44 messes basses. La rétribution des messes chantées sera de 3 fr. et celle des messes basses 1fr.50.

Art. VII. Nous réduisons les messes fondées à la chapelle de la Bise à 7 messes basses sous la rétribution de 1fr.50.

Art. VIII. Les messes fondées à la chapelle de la Rochette sont réduites à 8 messes basses sous la rétribution de 2 fr. l'une.

Art. IX. Les messes fondées à la chapelle de Charvin sont réduites à 7 messes basses sous la rétribution de 2fr.50 l'une.

Art X. Les revenus pour la mission, à 30 fr. par an, formeront un total de 600 fr. en novembre 1838. Il faut les réserver pour leur destination.

Art XI. Enfin, Pour différentes fractions de plusieurs fondations ci-devant, il sera acquitté annuellement, dans l'église paroissiale de Fontcouverte, ou hors de la paroisse, au choix du Rd Curé, le nombre de 25 messes basses sous la rétribution d'un fr. l'une.

Art XII Ainsi fait à St Jean de Maurienne au palais Episcopal, sous le sceau de Mgr Billiet notre Evêque, notre seing, le contre seing du Rd Chancelier le 14 janvier 1836 ; et sera le tout contenu au présent enregistré à la chancellerie de l'Evêché. Signé à l'original. Deschamps V. Gal

Pour copie conforme Dufour. (Voir l'original aux archives).

Nota. On remarquera que le présent tableau n'est pas en tout conforme aux anciennes fondations ; cela vient, sans doute, de ce que plusieurs fondations ont été perdues. On n'a porté dans le présent tableau que les fondations existantes à cette époque et déjà réduites plusieurs fois pour un certain nombre.


 

167

Année 1836

A ajouter au tableau précédent

1° Deux messes basses fondées par Jeanne Marie et Marie Antoinette Viffrey. Testament du 10 novembre 1817. Bouttaz Notaire.

2° Un service fondé par Alexandre Miquet. Testament du 18 aôut 1829. Deschamps Notaire.

Chapelle de Charvin

Réparations et blanchissage de la chapelle.

En 1836, la chapelle de St Jean à Charvin a été réparée blanchie par Louis Christilin maitre platrier pour le prix de 137 fr. payés par la fabrique.

Année 1837

Sonnettes des processions.

Les sonnettes dont on se servait pour les processions étaient cassées. On les a fait refondre en 1837 et pour cela la fabrique a payé la somme de 9 fr.

Fenêtres de l'Eglise réparées

En 1837 la fabrique a fait réparer les cinqs fenêtres de l'Eglise regardant le Sud-Est ; et pour cela elle a payé la somme de 106 fr.

La table de Communion.

La table de communion, vulgairement appelée balustrade, a été refaite à neuf en 1837. La fabrique a payé au menuisier Giordannetti pour façon et frniture de bois de noyer la somme de 200 fr. ; à Roche serrurier pour fournitures de toutes les ferrures, 50 fr. ; pour la pose 10 fr. Total de la dépense 260 fr.

Carrelage du Chœur de l'Eglise

En 1837 la fabrique a payé aux Sieurs Etienne et Pierre Buisson la somme de 140 fr. pour le carrelage en pierres molasses rectangulaires du Chœur de l'Eglise.

Places de l'Eglise.

Les places de l'Eglise en 1807 ont produit la somme de 374.

Comptes de la fabrique.

Les comptes de la fabrique pour l'année 1837 ont été approuvés

en recettes effectuées        a 1638fr.70
En dépenses à 998fr.10
En boni restant en caisse à 640fr.60

 

168

Année 1838

Visite pastorale.

Le 26 du mois de mai 1838, Mgr Billiet a fait à Fontcouverte sa 3° visite pastorale. Il était accompagné de Rd Dominique Deschamps vicaire Général et official. En arrivant sur le territoire de la paroisse, nous avons trouvé Mrs les Sroyndics et conseillers de la commune ainsi que le Rd Curé qui nous ont accompagné jusqu'au presbytère.

Le lendemain, dimanche 27 mai, nous avons commencé les fonctions de notre St ministère par la visite de l'Eglise et nous avons fait les observations, recommandations et ordonnances qui suivent :

1° L'Eglise de Fontcouverte est très belle et généralement assez bien entretenue ; elle n'a pas besoin de réparations essentielles en ce moment ; celles qui nous paraissent les plus nécessaires sont :

1° de réparer les dégradations qu'une gouttière grave a causé à la vo[u]te du côté du clocher.

2° De refaire les escaliers de la grande porte de l'Eglise et ceux qui introduisent de la cure au cimetière.

3° De faire refaire le marchepied à l'autel de N.D. des Carmes, ainsi qu'à ceux de St Sébastien et de tous les Saints.

4° De rapprocher du bord antérieur la pierre sacrée du maitre autel d'environ deux pouces, et de faire couvrir d'une toile neuve celle de l'autel de tous les Saints.

5° De faire rajuster les portes du cimetière qui ne ferment pas.

6° De faire une croix au bord antérieur à tous ceux des corporaux qui n'en n'ont point et une aussi au bord supérieur à tous les amicts. Nous avons interdits deux corporaux comme hors d'usage. Nous recommandons au conseil de fabrique et subsidiairement à celui de la commune de faire exécuter successivement les réparations que nous venons d'indiquer à mesure qu'ils pourront en faire la dépense.

2° Nous avons remarqué avec plaisir que depuis notre dernière visite, qui a eu lieu le 8 juin 1833, on a fait faire à neuf le dallage du chœur et une assez belle balustrade à la table de la communion.

3° La chapelle du St Sacrement située hors de l'Eglise est interdite depuis longtemps ; elle a encore un beau retable et de belles peintures en médaillons au plafond, il serait à désirer qu'on pût la réparer soit en prenant quelque chose sur les fonds de la fabrique, soit au moyen d'une souscription volontaire.

4° Nous avons eu la consolation de donner la Ste communion


 

169

Année 1838

Visite pastorale Suite.

à environ 500 personnes ; nous avons administré ensuite le sacrement de confirmation a 190 jeunes gens des deux sexes. Leur instruction nous a paru assez satisfaisantes.

5° D'après le dernier recensement la population de Fontcouverte est de 1492 personnes.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 27 mai 1838.

+ Alexis Billiet Evêque de Maurienne.

Pour copie conforme. Dufour curé.

Population.

La population de Fontcouverte en 1838 était de 1492 individus.

Sonnettes pour les processions.

Les sonnettes à l'usage des processions fondues en 1837 se sont de nouveau cassées et on a été obligé de les faire refondre une seconde fois en 1838 ; et la fabrique a payé pour cela 12 fr. à Mr Bérard d'Arves.

Année 1839

Achat d'une bannière.

En 1839 on a acheté de Mr Paraz marchand une bannière pour les confréries des Carmes et du St Rosaire et on l'a payée 120 fr. La fabrique a fourni 70 fr. et les 2 conféries 50 fr. par le moyen d'une souscription.

Fondation de Pierre Antoine Augert.

Par son testament du 18 mars 1839, Latoud Notaire, Pierre Antoine Augert a fondé 1° une messe basse à la chapelle de la Rochette et pour cela il a lègué à la fabrique un champ derrière la Roche, sous les Nros de la Mappe 2618, 2620 et 2634 ; 2° il a fondé encore une messe en l'honneur du très St Sacrement et pour cela il a lègué aux administrateurs de la confrérie un pré situé à l'Alfénière sous le Nro de la Mappe 990.

Les deux messes ci dessus désignées ont été homologuées le 27 janvier 1860. La rétribution pour la messe à la chapelle de la Rochette a été fixée à 2 fr. et celle pour la chapelle du St Sacrement à 1fr.50.

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1839 ont produit la somme totale de 370 fr. 25 centimes.


 

170

Année 1840

Mission.

En 1840, au mois de février, il y eu à Fontcouverte une mission prêchée par 5 prètres du diocèse ; elle a durée 5 semaines pleines. La dépense allouée par Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne en date du 6 mars 1840 a été de 750 fr. tant pour les frais de la mission que pour les honnoraires des prédicateurs.

Statue de la Vierge

En 1840, on a fait placer une statue de la Vierge dans la niche qui se trouve en dessus de la grande porte de l'Eglise et en dehors. Pour cela la fabrique a payé 18 fr.

Un pavé.

En 1840, le curé a fait construire un petit pavé large d'environ 0 mètre 50 centimes conduisant de la Cure à l'Eglise  et pour cela il a payé 10 fr. à Pierre Buisson.

Achat d'ornements.

Le 6 novembre 1840, la fabrique de Fontcouverte à payé aux frères Loretti pour l'achat de deux chasubles blanches, l'une pour les dimanches et l'autre pour les grandes solennités, la somme de 282 fr. après avoir obtenu l'autorisation épiscopale le 3 novembre 1840.

Année 1841

Couvert de la Cure

En 1841 on a dépensé 63 fr. pour faire réparer le couvert de la Cure. La fabrique a donné 40 fr. et la commune 23 fr.

Achat du dais

En 1841, la fabrique s'est procuré un dais pour la procession du jour de la fête de Dieu, et elle a payé pour cela 200 fr. aux frères Loretti ; et 16 fr. à Rossat Georges pour la façon du carré et des bâtons avec tous les fers. Total de la dépense 216 fr.

Achats d'ornements.

En 1841, la fabrique a acheté quatre chasubles, savoir : une noire, une violette et deux blanches, la plus belle porte un pélican. Les 4 ont été payée ensemble 270 fr.

Comptes de la fabrique

Les comptes de fabrique de l'année 1841 se sont soldés par un excédant restant en caisse de 110 fr. 40 centimes

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1841 ont produit la somme de 394 fr.


 

171

Année 1841

La grosse Cloche.

Jus qu'en 1841, il n'y avait que deux cloches au clocher de Fontcouverte, celle fondue en 1594 et qui a traversé les révolutions ; et celle fondue en 1820 par les frères Paccards. En 1841 la grosse cloche a été fondue à Annecy le vieux. Elle porte les noms de Joseph Albrieux Curé, Covarel syndic, Jean-Baptiste Bouttaz parrain, Jeanne Françoise Coche, veuve Bouttaz, Marraine. Paccard fondeur. Je ne connais pas son poids et j'ignore combien elle a couté. Tout ce que je sais, c'est qu'elle a été payée au moyen de plusieurs dons volontaire et que la commune y a contribué pour une bonne part. La cloche a été bénite par Sa Grandeur Mgr Vibert le jour de St Joseph, 19 mars, par un froid sibérien de plusieurs degrès.

Costumes des enfants.

Les enfants, dès qu'ils peuvent marcher seuls, portent des éclots ou sabots en bois comme les grandes personnes. Une robe faite de la même manière que celle des femmes ; un tablier en bavette et un bonnet rouge et bleu. Le bonnet des garçons est formé de six coins d'étoffe rouge et bleu alterné qui se réunissent tous au milieu de la tête par le point aigu. Celui des filles est fait autrement ; il est formé par deux carrés bleu de chaque côté et un rectangle d'étoffe rouge au milieu, qui part du front et s'étend par dessus la tête jusqu'à l'arrière au cou. Les deux bonnets portent des dentelles noires sur le devant. A l'époque de la première communion, les filles quittent le bonnet de l'enfance pour prendre le bonnet blanc.

Assemblées Communales.

Les curés assistaient ordinairement aux assemblées communales. Ils avaient voie consultative, mais non délibérative ; ils ne votaient jamais. Ils avaient droit d'être assis ; une chaise était portée sur la place exprès pour le Curé ; et si le Curé ne se rendait pas à l'assemblée, la chaise demeurait vacante. Tous les autres membres de l'assemblée se tenaient debout. Il n'y avait pas de Mairie, les archives de la commune se tenaient à la Cure ; mais il n'y avait pas autant de papiers que de nos jours. (suite de la page 116)

Chapelle du Villard.

La nouvelle chapelle du Villard a été bénite solennellement par Mgr le cardinal de Martinianna, alors Evêque de Maurienne, le       1758. (voir page 55 et 57)


 

172

Année 1842

Achat d'un Missel.

En 1842 la fabrique a acheté un missel neuf, relié en basanne et doré sur tranche, et elle a payé pour cela 28 fr.

Achat d'un calice.

Le beau calice en vermeil du poids de 866 gr. a été acheté en 1842 et il a été payé par Dame Coche Jeanne Jeanne Françoise veuve Bouttaz, marraine de la grosse Cloche. Prix 440 fr.

L'ostensoir

L'ostensoir en argent doré du poids de 1525 gr. a été acheté en 1841 et payé par Dame Coche Jeanne Françoise Ve Bouttaz. Que sa mémoire soit à jamais bénie pour un si beau don fait à l'Eglise de sa paroisse !. Prix 880 fr. payés en partie par la fabrique.

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1842 ont produit la somme de 429 fr. C'est la plus forte perception que l'on ait jamais faite jusqu'ici.

Année 1843

Acquisition de Biens Fonds.

Le 2 février 1843, par devant moi Jean-Baptiste Bouttaz, notaire soussigné, ont comparu de sieur Rossat François feu Jean né et domicilié à Fontcouverte ; lequel de son plein gré, vend en faveur de la fabrique de ce lieu, à l'acceptation du sieur Augert Pierre Antoine feu Jean-Baptiste, trésorier de la fabrique 1° une pièce de champ aux Rochaix, sol de Fontcouverte, sous le Nro de la mappe 7301 ; et une pièce de pré aux prés Badiers, même sol, sous le Nro 2826 de la Mappe ; desquelles deux pièces pourront les administrateurs de la fabrique, dès ce jour, en disposer à leur gré, à la seule charge des contributions dès le 1er janvier échu. Cette vente est consentie au moyen de 260 fr. payés par la cession que lui a fait le dit Augert, en vertu d'une autorisation tant de Rd Dominique Deschamps Vicaire Général de ce diocèse que des membres de cette fabrique, de pareille somme due à cette fabrique, par les enfants de Claude Rossat son fils qui en était débiteur comme héritier de défunte Jeanne Dominjon sa mère qui en était débitrice comme héritière de défunte Michelle Dominjon sa tante, veuve de Michel Sibué, dérivant du testament de dit Michel feu Sorlin Sibué du 26 fructidor an 13, Me Saturnin Bouttaz mon


 

173

Année 1843

Acquisition de Biens Fonds.

mon père, notaire. De quoi acte fait et signé, après lecture faite à haute et intelligible voix par les parties, les témoins et moi notaire, à Fontcouverte le 2 février 1843. Signé Bouttaz Not.

Autre acte.

Le 13 du mois d'août 1843, par devant moi Bouttaz Jean-Baptiste Notaire soussigné ont comparu Anselme Jeanne feu Sorlin née et domiciliée en la commune de Fontcouverte ; laquelle de plein gré vend en due forme et sous la garantie de tous droits à la fabrique de cette commune, à l'acceptation de Rd Joseph Albrieux curé de cette paroisse, président né de la dite fabrique une pièce de champ à l'Adrait de granet, sol de Fontcouverte, sous le Nro 3374 de cette mappe, de laquelle pièce pourront les administrateurs de la fabrique en disposer à leur gré, à la seule charge des contributions. Cette vente est faite au moyen de 170 livres et 50 centimes dont la venderesse est satisfaite au moyen de l'acquittement de semblable somme dont elle est débitrice envers la dite fabrique d'après le compte réglé à la fin de l'année 1842. Du quel acte dressé j'ai donné lecture à haute et intelligible voix en présence des parties et des témoins requis qui ont signé avec moi notaire.

Autre acte.

Par acte du 10 du mois de décembre 1843, par devant Bouttaz Jean-Baptiste Notaire ont comparu les sœurs Adrait Angélique et Jeanne Marie feu Jean nées et domiciliées à Fontcouverte. La dite Angélique libre en ses droits épouse de Rossat Jean Michel feu Michel agissant avec l'autorité et le consentement de son mari ; les quelles sœurs vendent à l'acceptation du sieur Pierre Antoine Augert trésorier de la fabrique une pièce de pré à Champerosaz, sol de cette commune, sous le Nro 669 de la mappe, duquel pré pourront les administrateurs de la dite fabrique en disposer à leur gré à la seule charge d'en payer les contributions. Cette vente est consentie au moyen de 660 livres nouvelles qui ont été présentement versées entre les mains des venderesses à la vue de moi Notaire et des témoins bas nommés.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 10 décembre 1843 par les parties, les témoins et moi notaire.

Pour extrait conforme. Dufour curé.


 

174

Année 1843

Chapelle des Anselme.

En 1843, Monsieur le Chevalier Jean Jacques Anselme feu Jean Marcel voulant laisser à ses compatriotes du village des Anselme un souvenir de sa piété fit construire à ses frais une chapelle dans son village d'origine sous le vocable de son patron St Anselme, docteur de l'Eglise. La construction de la chapelle a couté 4325 fr. les habitants du village ont creusé les fondations et fait les transports des matériaux par corvées. Il était encore primitivement convenu que les mêmes habitants du village se cotiseraient pour indemniser les propriétaires qui céderaient le terrain nécessaire à la construction de la chapelle ; mais Mr le Sénateur ayant eu égard au zèle et à l'empressement que les habitants du dit village mirent pour le transport des matériaux, sachant du reste que les habitants de ce village ne sont guère dans l'aisance, et persuadé enfin qu'ils se rapelleront de lui et de ses parents défunts dans leurs prières paya lui-même aux propriétaires du dit village le terrain cédé pour la construction de la chapelle. En conséquence, il a été passé l'acte de vente ci-après.

Louis et Michel feu Jean-Baptiste Chabert et Claude Bonnel feu Jean-Baptiste ont vendu et vendent sous toutes garanties et maintenance de fait et de droit à Mr Jean Jacques feu Jean Marcel Anselme chevalier de l'ordre des Sts Maurice et Lazare, conseiller à la Cour d'appel de Savoie à Chambery, acceptant et stipulant pour lui, Mr Philippe Ducruez Notaire, son mandataire général par acte du 25 mai 1849 ; savoir : Louis Chabert 7 toises ; Michel Chabert 33 toises ; Claude Bonnel 23 toises, sous les Nros de la Mappe 6798 et 6810. Cette vente a été faite par Louis Chabert pour le prix de 37 fr. ; par Michel Chabert pour le prix de 165 fr. ; par Claude Bonnel pour le prix de 115 fr. faisant un total de 317 fr. que les vendeurs ont déclaré avoir recu en bonnes espèces dont ils ont passé quittance par le présent acte passé Bonnivard Notaire le 25 mai 1849.

Bénédiction de la Chapelle.

La bénédiction de la susdite Chapelle a été faite le premier du mois d'octobre 1844 par Mgr Jourdain Evêque d'Aôste, anciennement Vicaire Général du diocèse de Maurienne, né à N.D. du Villard sur St André. Après la bénédiction Mgr Vibert Evêque de Maurienne y célébra la Ste Messe.


 

175

Année 1843

Après la messe pontificale, Mr le Chanoine Angley prononca le panégérique de St Anselme qui fut suivi de la bénédiction du très St Sacrement donnée par Mgr André Jourdain, Evêque d'Aoste et la cérémonie se termina par une messe d'actions de grâces.

Voir le procès verbal dans les archives de la paroisse et copié in extenso dans le livre des confréries.

Construction de la maison.

En 1854 Mr le Sénateur Anselme a fait construire a coté de sa chapelle, une petite maison de campagne, comprenant une cave, une petite cuisine et un salon, plus deux chambres en dessus, pour venir passer ses vacances dans son village d'origine, comme cela conste par l'acte d'échange de propriété passé par lui et les frères Chabert, le 10 juin 1854, Bonnivard Notaire. Voir le dit acte dans les archives de la Cure.

Tombeau de Mr Anselme.

En 1854, Mr le Sénateur Anselme a encore fait creuser et construire dans sa chapelle un tombeau pour lui et son épouse Josephine de Fernex native de Chambery.

Acquisition de Biens Fonds.

Par acte du 13 avril 1857, Ducruez Notaire, Mr le Sénareur Anselme acheta de Félix et Jacques feu Antoine Rossat un morceau de terrain de la contenance d'environ 50 mètres figurant sous le Nro de la Mappe 6810, pour le prix de 60 fr. que le dit Anselme a compté en espèces aux vendeurs en présence des témoins et à la vue de moi Notaire.

Le susdit acte se trouve aux archives de la Cure.

Testament de Mr Anselme.

Par son testament du 9 décembre 1862, Mr le Sénateur Jean Jacques Anselme institua pour son héritier universel Rd Joseph Albrieux, chanoine et ex prieur du Mont-Cenis, et il le prie, par le testament qu'il fera, ou par tout acte de sa volonté, d'assurer au village des Anselmes l'usage de ma chapelle et des ornements, vases sacrés etc que je veux être immobilisés et séparés des objets appartenant à la fabrique paroissiale. Mr le Chevalier Jean Jacques Anselme, sénateur et président honoraire de la Cour d'appel de Chambery est décédé dans son habitation à St Jean de Maurienne le 6 mai 1864 et il a été transporté dans son tombeau à la chapelle des Anselme.


 

176

Année 1844

Visite pastorale

Le 9 du mois de juin 1844 Mgr Vibert fit à Fontcouverte sa première visite pastorale. Il est arrivé vers les six heures du soir accompagné de Rd Dominique Deschamps, vicaire général, official, de Rd Patrice Gravier, chanoine supérieur du Petit-Séminaire et de Rd Joseph Marie Albrieux son secrétaire chancelier. A l'entrée du village de l'Eglise, il fut recu par le Rd Curé en chape accompagné de Rd Bouttaz Alexis, recteur de St Sorlin et de Bouvier Alexis, vicaire de cette paroisse. Après avoir recu les félicitations du Rd Curé, l'Evêque prit place sous le dais porté par le Syndic et les premiers conseillers et on se dirigea en procession vers l'Eglise où il annonca le but de sa visite, interrogea et fit interroger les enfants dont l'instruction religieuse lui a paru assez satisfaisante.

Le lendemain, vers les 7 heures du matin, il commenca la cérémonie par la visite de l'Eglise. Cette visite a donné lieu aux observations et recommandations suivantes :

1° L'Eglise de Fontcouverte est d'une belle architecture, mais elle a grand besoin d'être blanchie.

2° La sacristie est suffisamment pourvue d'ornements et de linges. Nous avons cependant observé qu'il n'y a qu'un très petit nombre d'amicts en assez mauvais état, nous recommandons au conseil de fabrique d'en faire un certain nombre de neuf. Nous avons trouvé un très beau calice et un magnifique ostensoir en vermeil, il est bien certainement le plus beau de tous ceux que nous avons vu jusqu'ici dans nos tournées pastorales. Nous apprenons avec une véritable satisfaction que Dame Marie Francoise Coche, veuve Bouttaz, avait fait un don très généreux au Rd Curé pour pouvoir faire cette belle acquisition, et nous ne pouvons nous empêcher de louer ici la charité de cette pieuse donatrice.

3° Il existe dans cette paroisse trois confréries, celle du St Sacrement érigée de temps immémorial ; celle de Notre Dame du St Rosaire et Celle de Notre Dame des Carmes erigées par Mgr Billiet notre illustre prédécesseur et agrégées aux archiconfréries de Rome en vertu d'un indult apostaolique par lettre du 18 juin 1836.

4° La paroisse de Fontcouverte située au couchant de la ville de St Jean est à 1 heure et demie de cette ville, elle se compose de 13 villages dont les plus éloignés de l'Eglise sont à la distance d'une heure et celui de la Roche à 2 heures ½.


 

177

Annee 1844

Visite pastorale. (Suite)

L'élévation de l'Eglise paroissiale au dessus du niveau de la mer est de 1196 mètres. La population actuelle est de 1500 personnes dont 1000 sont admises à la première communion.

Nous avons eu la consolation de donner la Ste communion à 400 personnes environ, et nous avons administré le sacrement de confirmation à 175 jeunes gens des deux sexes.

Le traitement du Rd Curé est de 1000 fr. payés par les royales finances. D'après un usage de temps immémorial le Rd Curé récite la passion depuis le 3 mai jusqu'au 14 septembre de chaque année, il reçoit pour cela une demi quarte de seigle de chaque famille.

Ainsi fait et signé le 10 juin 1844. Suivent les signatures.

Pour extrait conforme. Dufour Curé.

Blanchissage de l'Eglise.

En 1844, les frères Piggero ont 1° piqué à pierres vives la partie de la coupole adossée au clocher endommagée par une gouttière, l'ont replatri dans son entier, refait les moulures, figures et autres ornements en relief, le tout dans le même style et dessein que le reste de la coupole.

2° Ils ont réparé et réplatri les soubassements de l'intérieur de l'Eglise et tout le mur du clocher entre les deux piliers.

3° Ils ont blanchi l'Eglise dans tout son intérieur et sa facade qu'ils ont peint en gris, couleur de marbre. Ils ont aussi blanchi la sacristie, arrangé les fenêtres de l'Eglise à l'intérieur et à l'extérieur, refait les cadrans ou montres solaires qui existaient déjà.

Les figures de la petite coupole sont peintes à l'huile. La chaux, les couleurs, les cordes, l'huile ont été fourni par les frères Piggero. La fabrique n'a fourni que les matériaux nécessaires pour le crépissage. Pour ces différents travaux la fabrique a payé la somme de 1000 fr. aux frères Piggero. La convention a été passée le 30 juin 1844. (Voir l'original en tête du livre des délibérations.

Couvert de l'Eglise

En 1844 on a encore dépensé 107 fr. pour réparer le couvert de l'Eglise et 47 fr. pour refaire à neuf la pente du midi du couvert de la Cure comprenant 30 toises.


 

178

Année 1844

Escaliers de l'Eglise.

En 1844, la fabrique a payé la somme de 30 fr. à Antoine Canova pour les deux escaliers de devant la grande et la petite porte de l'Eglise et pour le placement et polissage de deux bénitiers.

Année 1845

Achat d'une chasuble.

En 1845 la fabrique a payé pour l'achat d'une chasuble verte et d'une étole blanche la somme de 70 fr.

Place de l'Eglise

En 1845, les places de l'Eglise ont produit la somme de 400 fr.

Contributions

En 1845, la fabrique a payé pour ses contributions la somme de 21 fr.

Année 1846

Dons faits à la Cure.

Le 3 mars 1846, Rd Joseph Albrieux avant de partir de Fontcouverte pour aller prieur au Montcenis a fait don à la Cure du présent lieu : 1° de son Franklin qu'il avait payé 50 fr. ; de sa selle à cheval qu'il avait payé 45 fr. ; 3° du bois de lit de la chambre du vicaire qu'il avait payé 35 fr. Total 130 fr.

Rd Joseph Albrieux a encore laissé en partant pour le Mont-cenis, à l'autel de Notre Dame des Carmes une niche pour la statue de la Ste Vierge qui lui a couté 20 fr.

Places de l'Eglise

En 1846, les places de l'Eglise ont produit la somme totale de 635 fr. ; C'est la plus forte perception qui ait été faite jusqu'ici.

Achat d'une huche.

En 1846, la fabrique a payé la somme de 15 fr. pour la fabrication et achat d'une huche ou patière pour l'usage du Curé.

Couvertures d'Autel.

En 1846, la fabrique à payé à Mlle Thérèse Boniface la somme de 58fr.60 pour fournitures et façon de 4 couvertures d'autel et d'un surplis.

Dépenses de l'année

Le total des dépenses de la fabrique pour l'année 1846 se monte à 2280 fr. Il faut dire que sur cette dépense il y a pour plus de 1400 fr. de capitaux replacés.


 

179

Année 1846

XVIII

Rd Auguste Boniface fils de Joseph et de Charvaz Marguerite est né à St Michel le 3 janvier 1814. Ordonné prètre le 20 mai 1837, il fut curé de Fontcouverte depuis le mois d'avril 1846 jusqu'en février 1853. Il fit faire des réparations à la cure en 1847. Il dépensa 310 fr. pour blanchir et faire quelques autres réparations à la chapelle de la Visitation. Il travailla le premier à faire un état des âmes. Il fit un règlement pour les places de l'Eglise. En 1850, il fit refaire à neuf le tombeau du Maitre Autel, les gradins, le tabernacle, l'exposition et six chandeliers. Vers le milieu du mois de février 1853, il fut transféré à la Cure de la Chambre et le 28 juin 1860, il a été installé chanoine. Il est mort à St Jean de Maurienne le 28 août 1865 à l'âge de 51 ans 7 mois et 25 jours. C'était un homme de talent et un orateur distingué. L'étude de la philosophie et de la théologie faisait ses délices ; malheureusement sa santé laissait beaucoup à désirer. Il a laissé à la paroisse de Fontcouverte une rente de 6 fr. pour faire célébrer annuellement et à perpétuité un service pour le repos de son âme et de celles de ses paroissiens.

Incendie au Chef-lieu.

A onze heures du soir, le 13 avril 1846, le feu prit à la maison Crinel en face de la grande porte de l'Eglise. En moins de 10 minutes, toute la maison était envahie par les flammes. Le sinistre se propagea par les ouvertures de la grange du Notaire Jean-Baptiste Bouttaz, et pas une voix ne s'élevait pour réveiller les habitants ensevelis dans le plus profond sommeil. La famille Crinel seule à moitié habillée était sur la place en proie à la plus profonde douleur, et même au désespoir. Enfin, des personnes accourues des villages voisins aidèrent le Rd Curé à donner l'alarme ; et tandis que les habitants du village sortaient tout effarés, vidaient leurs écuries et leurs greniers, l'incendie éclata successivement chez toutes les maisons voisines et au bout d'une heure le fléau avait atteint la maison Bullière et menacait la Cure que l'on pu préserver en jetant un peu d'eau sur les planches de la galerie qui conduisait au lieu d'aisance. Il y avait plus d'un an qu'on négligeait de replacer une croix qui protégeait le village, près de la fontaine. On se souvint de cette négligence et presque


 

180

Année 1846

Incendie au Chef-lieu (Suite.)

Toutes les familles menacées par l'incendie, se hâtèrent d'attacher au poteau qui restait, des animaux qu'ils vouaient en expiation. On parvint par cette religion, plus que par des efforts désespérés, à limiter le fléau en deca du grand chemin, et 14 familles seulement perdirent leurs habitations et presque tout leur mobilier. Jeanne fille de Michel Covarel, maréchal ferrant, étourdie par la frayeur se cacha dans une Cave où elle fut asphyxiée ; le vicaire Mr l'abbé Larive, couvert d'un drap mouillé, pu arriver jusqu'à elle l'absoudre et lui faire une onction. Ce fut la seule victime. Le bruit public accusa à l'époque des buveurs de profession d'avoir mis le feu à la maison Crinel par imprudence, après avoir trop caressé la bouteille jusque fort tard dans la nuit. Quatre de ces maisons avaient déjà été brulées 21 ans auparavant le 20 janvier 1825. Les pertes furent considérables surtout pour les 6 familles déjà pauvres. La charité publique fournit peu de secours. On fit des quêtes dans cinq paroisses voisines seulement qui ont donné un peu du grain et du linge. La province et le gouvernement ont distribué 1800 fr. De plus, on a reçu 100 fr. de la cassette royale ; 100 fr. de la Ville de St Jean de Maurienne, 70 fr. de Mgr Vibert ; 60 fr. de Mr Deschamps Vicaire général ; 250 fr. de Mr le Sénateur Anselme et diverses autres petites sommes. En tout environ 700 fr. + 1800 = 2500 fr.

Fondation au Rosaire.

Par son testament du 6 juillet 1846, Bouttaz Notaire, Anselme Félix feu Jean-Baptiste a lègué pour l'établissement et ornement de l'autel du Rosaire, et pour être en aide à l'entretien de la lampe ardente de l'Eglise de ce lieu 200 fr., c'est à-dire, 100 fr. pour chaque article, payables sans intérêts une fois pour toute, après le décès de ses deux sœurs, et il affecte à cet effet un champ au lieu dit à la Chenal derrière le village des Anselme.

Nota. Son héritier naturel, Félix Vincent, a payé à la fabrique pendant quelques années 10 fr. d'intérêts annuels ; puis la fabrique n'ayant pas fait renouveler l'acte, Félix Vincent a cessé de payer les intérêts et à invoqué la prescription pour le payement du capital. Donc aujourd'hui tout est perdu pour la fabrique ; mais la mauvaise foi n'a pas porté bonheur à son Auteur, car le susdit Vincent Félix est tombé de l'opulence dans la plus profonde misère. C'est le cas de dire : Le bien mal acquis ne profite jamais.


 

181

Année 1846

Chapelle des Anselmes.
Fondation de deux messes.

Par son testament du 6 juillet 1846, Bouttaz Notaire, Anselme Félix feu Jean-Baptiste a déclaré qu'il voulait qu'on célébra a perpétuité dans la chapelle du village des Anselme deux services, l'un le jour de St Anselme l'autre le jour de St Félix de Cantalice. Pour la sureté desquels, il affecte un champ au Crey les Blaise, sol de Fontcouverte. L'acte et l'hypothèque ont été renouvelés le 15 janvier 1891 ; mais les deux services ne s'acquittent plus depuis longtemps, parce qu'on ne les paye pas. On verra plus tard si on peut retirer quelque chose (Voir les actes aux archives de la Cure.

Acquisition de Biens Fonds.

Par acte du 9 février 1846, Bouttaz Notaire, Dominjon Rose feu Noë, veuve de Sorlin Dompnier, née et domiciliée en cette commune, laquelle de son plein gré vend en due forme et sous garantie de droits et de fait, à la fabrique de Fontcouverte, à l'acceptation du sieur Bouttaz Jean Pierre feu Charles trésorier de la dite fabrique et autorisé à l'effet de ces présentes par Mr le Vicaire général de ce diocèse, né et domicilié en cette commune ; savoir : 1° Un champ à l'épine, sol de Fontcouverte fixé sous le Nro 5393, 5394 de la Mappe ; plus une pièce de champ, Broue et Brousailles aux arcelles ; soit dessous la tour, même sol, sous les Nro 3186, 3187, 3192, 3193 et 3194 de la Mappe ; desquelles pièces pourront jouir les administrateurs de la fabrique dès ce jour, en disposer à leur gré à la seule charge des contributions. Cette vente est consentie au moyen de 240 fr. dont la venderesse est satifaite, tant au moyen de l'acquittement de la part à elle afférante à payer à la fabrique aux termes des condamnations prononcées contre elle et les hoirs de Noë et Sébastien Dominjon, le 13 novembre dernier par Spectable Hybord juge de ce mandement.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 9 février 1846 par les parties, les témoins et moi notaire.

Voir le présent acte aux archives de la Cure.

Pour extrait et copie conforme. Dufour curé.

Fondation pour les Ecoles.

Par acte du premier mai 1846, Bonnivard Notaire, Rd Dominique Deschamps feu Rémi, Prévot et vicaire général,


 

182

Année 1846

Fondation pour les Ecoles.

proto-Notaire apostolique, chevalier de l'ordre des Saints Maurice et Lazare, lequel pour donner un témoignage de son attachement à son ancienne paroisse de Fontcouverte fonde en faveur des enfants des deux sexes de toute la paroisse susdite, une école pour les garçons et une école pour les filles.

Ces deux écoles se tiendront au village de l'Eglise ; et ni les revenus, ni les capitaux ne pourront jamais être divisés entre les autres écoles des autres divers hameaux. Les dites écoles s'ouvriront pour le plus tard du 10 au 15 novembre et se termineront à la fin de mars suivant de chaque année et ce à perpétuité. Le dimanche précédent Mr le Curé annoncera l'ouverture des écoles susdites et le jour de l'ouverture il acquittera une messe suivant l'intention du fondateur, laquelle sera précédée du chant du Veni Creator ; les enfants seront invités à assister à cette messe ; il sera payé à Mr le Curé 1fr.50 pour rétribution de la messe. A cette fin, le Rd fondateur nomme et désigne le conseil de fabrique de Fontcouverte, administrateur des revenus de la fondation, ainsi que du capital d'icelle, lequel capital au montant de deux mille francs de piémont a présentement payé le Rd fondateur en écus de 5 livres, pris, vérifié et retiré par le sieur Pierre Antoine Augert feu Jean-Baptiste, membre du conseil de la fabrique à la vue de moi notaire et des témoins.

Le dit conseil administrera les revenus et les capitaux de la dite fondation conformément au règlement en vigueur établi pour les fabriques. Il fera une catégorie à part des capitaux appartenent à l'école et la fabrique ne demeure chargée d'aucune garantie des capitaux s'ils venaient à se perdre de quelque manière que ce soit. Il ne sera fait, non plus, pour le motif ci-dessus, aucune retenue sur les revenus au profit de la fabrique. Le fondateur désire que le trésorier ne prenne aucun droit de remise, vu l'utilité et l'importance de l'œuvre ; il prie même Mr le Curé actuel et ses successeurs de se charger de la perception.

Le Rd Curé et le conseil de fabrique auront seuls le droit de nomination du maitre et maitresse d'école. Les revenus de la présente fondation seront également partagés pour les traitements du maitre et de la maitresse des deux écoles. Le tout quoi a été accepté par le dit conseil de fabrique et signé par tous les membres. Voir le présent acte aux archives de la Cure. Dufour Curé.


 

183

Année 1846

Homologation
pour la susdite fondation des deux écoles faite par Rd Deschamps

François Marie Vibert

par la miséricorde divine et la grâce du St Siège apostolique, Evêque de Maurienne, prince d'Aiguebelle etc, etc

Vu la requête que nous a présenté Rd Auguste Boniface, Curé de la paroisse de Fontcouverte, agissant en qualité de président du conseil de fabrique,

Vu l'acte du 1er mai 1846 par lequel Rd Dominique Deschamps Vicaire général etc donne à la fabrique de Fontcouverte un capital de deux mille livres dont les revenus devront être appliqué à une école pour les garçons et à une école pour les filles, distraction faite seulement de la rétribution de 1fr.50 pour une messe basse, le jour de l'ouverture des écoles, sous la condition que le conseil de fabrique ne fera aucune retenue sur les revenus pour frais d'administration ; qu'il sera d'une catégorie a part des capitaux appartenant aux écoles, au moyen de quoi la fabrique ne demeurera chargé d'aucune garantie des capitaux.

Considérant que le fondation dont il s'agit est très avantageuse à la paroisse de Fontcouverte, que la fabrique ne se rend pas garant des capitaux, et que par suite, si elle ne fait aucune retenue sur les revenus, elle ne s'expose non plus à aucune perte.

Nous avons approuvé et homologué, approuvons et homologons la fondation ci-dessus, sous les clauses, charges et conditions exprimées dans l'acte par le Vénérable et généreux fondateur, et ordonnons qu'elle sortira son plein et entier effet.

Fait à S Jean de Maurienne le 10 octobre 1846.

Signé + François Marie Evêque.

Déclaration de Rd Deschamps.

Comme les conditions stipulées dans l'acte de fondation cité ci devant ne s'accomplissaient plus, Rd Dominique Deschamps fondateur, déclara, le 13 mai 1869, à Rd Pasquier alors curé de Fontcouverte, qu'à l'avenir le Rd Curé pourrait employer les revenus de la susdite fondation pour le plus grand bien de la paroisse à sa volonté, sans en rendre compte à personne. Voir la présente déclaration écrite de sa main sur les comptes de 1869. Aujourd'hui les deux mille fr. donnés par le Rd Deschamps sont placés en 4 obligations russes, emprunt de 1889 portant la lettre A et les Nros 274,798 ; 274,799 ; 274,800 et 274,814. Ce placement a été fait avec l'autorisation de Mgr Rosset.


 

184

Année 1846

Mouvement de la population.

  En 1811 En 1846      Mouvement annuel  
Hameaux Feux Ames Feux Ames Années Nais. Décès Mariag. Observations
Adraits 12 48 5 33 1847 37 26 7
Il suit qu'en 1811 il y avait à Fontcouverte 343 feux et 1465 âmes

En 1846 il y avait à Fontcouverte 249 feux et 1572 âmes.

De 1846 à 1861 les naissances ont dépassés les décès de 125 mais les membres des familles expatriés donnent le nombre de 228. Donc la population au lieu d'augmenter elle a diminué. Le chiffre exact de la population en 1861 était de 1567 âmes.

De 1846 à 1880 la population n'a augmenté que de 44 personnes, excédant des naissances sur les décès ; mais l'émigration a continué et la population habitant Fontcouverte n'était plus en 1880 que de 1200 âmes à peine.
Alpettaz 18 91 16 122 1848 30 35 5
Anselmes 22 80 13 80 1849 38 19 9
Bise 16 76 16 87 1850 46 28 7
Crousaz 5 24 4 14 1851 36 23 10
Curiaz 2 10 2 14 1852 38 32 11
Enversets 3 19 3 16 1853 37 33 7
Fontcouverte 50 207 35 219 1854 37 25 4
Lamberts 3 13 4 26 1855 35 35 6
Maison blanche 2 13 2 17 1856 37 28 6
Mollard du Pont . . 1 7 1857 41 33 6
Mollards 3 9 2 16 1858 39 43 8
Crêve Cœur 2 7 1 9 1859 41 64 5
En Bullière . . 1 8 1860 38 31 11
Tour du paradis 1 5 1 9 1861 35 29 3
Pierre Pain dessus 13 55 10 60 1862 31 28 7
Pierre Pin dessous 4 15 3 30 1863 41 29 9
Piccarin . . 1 5 1864 35 30 12
Plans . . 4 38 1865 35 28 15
Riortier dessus 13 53 7 34 1866 41 32 6
Riortier dessous 16 70 9 46 1867 41 49 16
Roche Vincent 7 20 3 19 1868 36 32 8
Rochette 60 301 40 263 1869 33 32 10
Rosey dessous 8 28 4 26 1870 50 42 8
Rosey dessus 2 8 2 18 1871 30 30 7
Suel 8 30 7 41 1872 36 39 10
Tour du Pré . . 2 15 1873 40 28 7
Villard 21 105 13 93 1874 42 21 3
Arcellaz . . 3 17 1875 36 38 7
Brévière 11 32 11 41 1876 35 34 8
Charvin 22 91 14 87 1877 32 41 9
CombeBérard 11 21 4 25 1878 31 40 8
Crinels et Palles 3 17 3 19 1879 39 28
Roche Charvin 5 17 3 18 1880 31 31
343 1465 249 1572 260 216

 

185

Année 1846

Etat des âmes.

En 1846, le Curé Rd Auguste Boniface commenca un état des âmes et le continua les années suivantes. Cet état a été refait et complété par Rd Dufour en 1891 et 1892. Cet état qui a couté un travail énorme est d'une importance toute spéciale pour cette paroisse où l'on se marie la plupart du temps entre parents et où les enfants portent toujours le nom de leurs ancêtres. Dire les services qu'il a déjà rendu, c'est chose impossible ; je ne saurais donc trop engager mes successeurs à le continuer très exactement pour le bien et l'avantage commun des curés et des fidèles.

La confrérie du Rosaire

La confrérie du St Rosaire déjà très ancienne a été de nouveau érigée canoniquement par ordre de Sa Grandeur Mgr Billet en date du 18 juin 1836, publié dans l'Eglise paroissiale de Fontcouverte au prône du deuxième dimanche de septembre le 12 du mois. Voir le décret anexé au livre des confréries.

Confrérie de N.D. des Carmes.

La confrérie de N.D. des Carmes a été canoniquement érigée par ordre de Sa Grandeur Mgr Billiet en date du 18 juin 1836, publié dans l'Eglise paroissiale de Fontcouverte au prône le 2e dimanche du mois, et le 12 septembre. Voir le décret anexé au livre des confréries.

Fontaine de la Sacristie.

La fontaine en zinc qui se trouve à la sacristie a été achetée en 1846, et a été payée 8fr.50 par la fabrique.

Les anciens Curés

Les anciens Curés étaient généralement tous de Fontcouverte. La raison de cela était la pauvreté du bénéfice. Etant originaires du pays, les Rds Curés faisaient travailler par leurs parents, et leur patrimoine et les biens du bénéfice. La plupart du temps, ils vivaient en famille ; c'était une économie en même temps qu'une ressource pour les parents pauvres. Toutefois cette manière de faire avait aussi de graves inconvénients ; ils ont laissé perdre plusieurs anciennes fondations parce qu'ils n'ont pas osé poursuivre leurs parents et amis pour se les faire payer, ou pour faire renouveller les titres en temps opportun. Aussi dès 1674, lorsqu'on a eu réuni le bénéfice des chapelles de St Georges et du St Sacrement au bénéfice de la cure pour l'augmenter, les curés ont toujours été choisis en dehors de la paroisse et les fondations ne se sont plus perdues.


 

186

Année 1847

Réparation de la chapelle du Villard.

En 1847 la fabrique a fait faire les réparations suivantes à la chapelle du Villard par le sieur Prarioz Charles plâtrier domicilié à St Jean de Maurienne.

1° Il a crépi et blanchi toute la chapelle tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. 2° Il a refait tous les sous-bassements à l'intérieur. 3° Il a passé une couleur à l'huile à la grande et à la petite porte et aux chassis des sept fenètres, enfin à la crédence de la sacristie. 4° Il a peint des panneaux couleur de noyer, hauts de cinq pieds, dans le pourtour inférieur du dedans de la dite chapelle. 5° Il a décoré les murs d'emblèmes et de panneaux qu'on lui a indiqué au moment de l'exécution. 6° Il a formé en couleur grise des pierres de taille aux quatre angles externes et a peint sur la facade deux anges qui portent une couronne. 7° Il a raclé le plafond, renouvelé la couleur bleu-clair, blanchi les moulures et dégraissé tous les médaillons de la voute. 8° Enfin il a refait exactement l'emblème qui est sur la porte sur le modèle de celui qui existait déjà.

Pour tous ces divers travaux la fabrique lui a compté la somme de 310 fr. La commune a fourni le sable et fait les transports des matériaux par corvées.

Le Couvert de l'Eglise.

Le couvert de l'Eglise a été refait à neuf, en entier, sauf la charpente, en 1847 ; et pour cela la fabrique a payé 500 fr. et la commune s'est chargée du transport des ardoises par corvées et de fournir les parafeuilles jugées nécessaires à remplacer.

Prix du blé.

En 1847 les grains furent extrèmement chers ; le froment se vendait plus de 5 fr. la quarte et le seigle 4 fr.

Insubordinations

L'année 1847 fut marquée par des insubordinations suscitées contre l'autorité ecclésiastique, au sujet de la location des places de l'Eglise, par quelques mécontents, quorum principi jam obviavit mors vindex præmatura;

Achat d'une pixide.

La petite pixide qu'il y a à la sacristie a été achetée à Turin le 3 aôut 1847 et a été payée 40 fr.


 

187

Année 1847

Congrégation de la bonne Mort.

La congrégation de la bonne mort fut érigée à Fontcouverte par un diplôme du Rd Père Roathan, général actuel des Jésuites, le 27 juillet 1847 ; et l'on y adopta les pratiques suivies dans l'Eglise de cet ordre à Chambery. Mgr Vibert daigna encourager cette pieuse institution en la dotant d'un règlement. Voir le règlement dans le petit livre de la congrégation, page 5.

Industrie de la toile.

Le métier de tisser de la toile est fort ancien à Fontcouverte. Il parait remonter à plus de 200 ans, car en 1700 il y avait déjà ici des tisserands. La tradition rapporte que cette industrie fut introduite dans le pays par un ancien curé, peut-être par Rd Claude Monod qui fut curé de cette paroisse pendant plus de 19 ans. On ignore le développement de cette industrie pendant le dernier siècle ; tout ce que l'on sait, c'est qu'en 1800 le nombre des tisserands atteignait la quarantaine et en 1820, on en comptait plus de 50. En 1820, le seul village de la Rochette en comptait plus de 20. Quelques familles possedaient jusqu'à 3 et 4 métiers. Tous fonctionnaient pendant l'hiver et quelques uns durant l'année tout entière. Les étrangers qui leur fournissaient le plus de travail, c'était les habitants de St Collomban et de St Alban des Villards, de St Etienne, de Ste Marie de Cuines et de Montaimont. Le travail était très pénible et peu rémunerateur. En 1820, on ne donnait pour tisser la toile que 0 fr. 20 centimes par aune, or un bon ouvrier en travaillant 12 heures et même 13 ne peut tisser que 7 aunes soit 9 mètres par jour. Toutefois on peut dire que cette industrie a produit le plus heureux résultat sur la population. D'abord elle a empêche l'émigration, produit l'habitude du travail, empêcha bien des désordres qu'engendre toujours infailliblement le repos de l'hiver, surtout parmi les jeunes gens. Le petit gain a aussi produit l'esprit d'économie et amené un certain bien-être dans les familles. Aujourd'hui on compte 56 métiers qui fonctionnent en hiver et une vingtaine qui fonctionnent à peu près toute l'année. Le prix du travail est déjà un peu plus rémunérateur. Il est de 25 à 30 centimes l'aune et un bon ouvrier peut déjà gagner 2 fr. par jour. Avec le temps, il augmentera encore. Tout tend à augmenter. (voir page 283).


 

188

Année 1848.

Autel privilégié

Le 23 du mois de février 1848, Sa Sainteté le Pape Pie IX a accordé au Maitre Autel de l'Eglise paroissiale de Fontcouverte les faveurs de l'autel privilégié, c'est-à-dire qu'à chaque messe que l'on célèbre à cet autel pour les défunts, on gagne une indulgence pleinière pour l'âme ou les âmes du purgatoire pour lesquelles on célèbre. Cette faveur est accordée à perpétuité. Le décret est signé par le cardinal Lambruschini. Il se trouve collé au livre des confréries.

Désordre au Clocher.

Le dimanche 8 février 1848, à l'occasion de la publication de la Constitution dans les Etats Sardes, quelques étourdis encouragés par les rouges de St Jean et autorisés par le Syndic, obtiennent du Clerc, au moyen de mensonges, la Clé de l'Eglise, et par une sonnerie intempestive répandent l'alarme dans la paroisse dès 4 heures et demie du matin. Vers les 9 heures, moment de commencer la grand'messe, il fallut que le Curé montât lui-même au clocher pour faire cesser la sonnerie et le vacarme que le vin et l'eau de vie y faisaient faire ; c'était les furies de la constitution qui préludaient à l'insulte de l'Eglise et de ses ministres. Les vieillards pleuraient comme des enfants, croyant voir renaitre les horreurs de 1793. Pour apaiser les craintes exagérées des bonnes âmes, le Curé donna en chaire, ce jour là, quelques explications sur la nature du régime constitutionnel et la conduite des perturbateurs fut sévèrement jugée. Le lendemain une plainte est déférée par le Syndic contre le Curé à Mr l'intendant de la Marmora ; le parquet en fut saisi, l'affaire était grossie par une ignorante malveillance et les rouges de St Jean s'applaudissaient de voir juger un Curé que, dans la première ardeur, tous condamnaient. Mais le simple exposé des écarts commis dans la matinée, et des paroles qu'ils avaient provoquées suffit pour réduire le procès à néant en allongeant bien long le nez des accusateurs. Le Curé sortit du tribunal quitte absout et ses accusateurs furent condamnés à payer les frais après avoir reçu une verte remontrance. Le drapeau tricolore avait été arboré la même nuit au sommet du clocher, la nuit suivante il disparut, et la main qui l'arracha et que l'on chercha inutilement, alla un mois après porter dans les Indes les bénédictions dont tant de nos chrétiens ne sont plus dignes.    Note de Rt Auguste Boniface.


 

189

Année 1848.

Réparations à la Cure.

Durant l'année 1848, on recouvrit la pente orientale et méridionale de la Cure. On répara aussi son intérieur, on refit deux plafonds, ceux des chambres méridionales. Celui de la Chambre supérieur que le Curé habitait a été exhaussé de 20 centimètres. Mais lorsque les plafonds furent abattus, les appartements, moins un, rendus inhabitables, le conseil municipal cessa toute coopération ; le Curé fut obligé de commander lui-même les corvées ; il trouva jusqu'à la fin des hommes de bonne volonté et tout s'acheva quand même. La dépense totale pour la main œuvre s'éleva à 300 et quelques francs.

Places de l'Eglise

En 1848 les places de l'Eglise ont produit la somme totale de 478fr.80.

Garderobe en bois blanc

Le garderobe en bois qui se trouve à la petite chambre blanche en dessus de la mairie, à côté de la montée du Galetas a été fait en 1848 par Georges Rossat menuisier du pays et il a été payé 30 fr.

Placards de la Chambre du vicaire.

Les placards rasés de la Chambre du Vicaire ont été fait en 1848 par Mr Gilardi père et ont couté 35 fr.

Année 1849

Règlement pour les places de l'Eglise.

Expose humblement le conseil de la fabrique de Fontcouverte qu'il existe dans la paroisse un usage en opposition avec l'article 50 des constitutions synodales. Les enfants, les frères et les sœurs, même les neveux et les nièces sont admis à continuer la possession des places occupées dans l'Eglise par leurs parents décédés. De là il résulte pour ceux qui n'ont point de places une espèce d'indisponibilité d'en obtenir. Considérant que cette manière de faire exclut des bancs de l'Eglise les familles moins aisées et désirant régulariser cette espèce de succession, le conseil après mûre délibération soumet à l'approbation de Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne le règlement suivant qui lui permet de concilier les prétentions abusives que la prudence veut que l'on tolère avec l'esprit et les intérets de l'administration, et il supplie Monseigneur de le sanctionner par une ordonnance.

Règlement proposé.

1° Les enfants seront admis à continuer la jouissance des places


 

190

Année 1849

Règlement pour les places de l'Eglise

que leurs parents occupaient dans l'Eglise à l'époque de leur décès.

La place du père sera cédée de préférence à l'ainé des fils demeurant avec lui ; celui qui serait séparé ne pourra l'obtenir qu'à défaut de frère vivant dans la maison paternelle. Il en sera de même pour les filles à l'égard de la place de leur mère.

2° La place sera encore accordée au frère ou à la sœur qui demeureraient avec la personne défunte ; et s'il existe dans la maison plusieurs frères ou plusieurs sœurs, le plus âgé sera préféré.

3° Le Conseil autorise, entre les personnes désignées, les changements de places que les convenances de famille pourront exiger, moyennant la permission du Rd Curé de la paroisse.

4° Pour avoir droit à cette faveur, la demande en sera faite dans le mois qui suivra le décès, et l'on payera en même temps cinq fr. pour les places taxées à 1 fr. de location annuelle ; et 1 fr. pour les places de 0fr.50 de location annuelle.

5° La concession dont il s'agit sera refusée à ceux qui seront déjà placés dans les bancs, et à tous après l'expiration d'un mois indiqué pour solliciter la place ; dès lors la place vacante sera mise aux enchères et appartiendra au plus offrant.

6° Le conseil n'accordera jamais ces places aux enfants qui n'ont pas fait leur première communion à moins qu'il ne s'agisse de les placer sous les yeux de leurs pères et mères.

Fait à Fontcouverte le 16 décembre 1849. Suivent les signatures.

Approbation.

Vu la requête du conseil de fabrique de la paroisse de Fontcouverte, considérant que le règlement proposé par le conseil est un moyen de détruire la prétentiona abusive qu'ont certaines familles de se considérer comme propriétaires des bancs qu'elles occupent à l'église, quoiqu'elles n'en soient que locataires. Considérant que les modifications faites par le dit règlement aux règles générales concernant la location des bancs, sont propres à faire disparaitre les difficultés et les inconvénients qui se sont présentés dans la paroisse ; nous l'avons approuvé et approuvons dans sa forme et teneur et ordonnons qu'il soit mis en vigueur dès le 1er janvier 1850 ; et attendu que désormais chaque habitant aura la faculté de se procurer une place dans l'église, nous enjoignons au conseil de fabrique de veiller à ce que nul ne se place dans l'escalier de la tribune.

St Jean de Maurienne le 31 Xbre 1849. François Marie Evêque.


 

191

Année 1849

Mission.

En février 1849 une mission de 15 jours fut donnée à la paroisse de Fontcouverte par les Rds pères Victorin, Gabriel et Guérin capucins et le Rd Père Grand jésuite expulsé de Turin par les très religieux gouvernants constitutionnels. Depuis la moralité et la religion se révèlèrent plus consolantes et l'orgueil des méchants parut comprimé. Cet heureux résultat se soutint pendant plusieurs années.

Table en noyer

La table en noyer de la chambre du vicaire a été faite en 1849 et a été payée 10 fr. par la fabrique.

Acquisition de biens fonds

Par acte du 1er mai 1849, Arnaud Notaire, les frères Gilbert Félix et Michel feu Louis ont vendu sept quartelées de biens situés au lieu dit Maison Dompnier, mas de Fontcouverte, pour la somme capitale de 700 fr. avec la faculté du réméré pour 5 ans, durant lesquels ils payeront à titre de bail l'intéret annuel de 35 fr. L'acte ci-dessus ne se trouve pas aux archives de la fabrique.

Année 1850.

Fondation de deux messes aux Anselme.

En 1850 Bonnel Rose a donné à la fabrique la somme de 120 fr. pour faire célébrer annuellement et à perpétuité deux messes basses à la chapelle des Anselme pour le repos de son âme et de celles de ses parents défunts. En 1893 la fabrique a versé la capital de 120 fr. qu'elle avait reçu, dans la caisse de la chapelle, et depuis ce capital se trouve confondu avec les autres avoirs de la chapelle qui forment un compte à part. C'est donc la chapelle, à partir de ce jour, qui est chargée d'administrer ce capital et de faire acquitter annuellement les messes.

Fenètres de l'Eglise.

En 1850 la fabrique a payé 70 fr. à Commetty pour 36 pieds de vitrage en plomb fait au fenètres de l'Eglise.

Achat de linge

En 1850, on a acheté 5 nappes d'autel et 2 rochets ; le tout a couté 80 fr. payés par la fabrique.

Tabernacle

L'intérieur du tabernacle a été tapissé avec de la soie rouge en 1850. Il en a fallu 6 mètres. Prix 16fr.90 payés par la fabrique.


 

192

Année 1850

Chemin de la Croix.

Dès l'année 1847 le Rd Curé de Fontcouverte songea a doter sa paroisse d'un chemein de Croix ; mais les fonds lui manquaient, la fabrique ne pouvait pas se charger de cette dépense ; alors il s'avisa à ouvrir une souscription et il lui fallu 3 ans de patience, de courage et d'efforts pour arriver à un bon résultat. les familles réputées les plus riches se sont surtout fait remarquer par leur indifférence à ce sujet ; car, presque toutes refusaient leur concours à cette bonne œuvre. L'enfant Jésus et nos chers défunts n'auront pas un grand merci à leur dire. Cela sent le Væ divitibus.

Voici maintenant les noms des souscripteurs pour la bonne œuvre.

Le 14 décembre 1847 Rd Covarel Michel recteur de St Pancrace 100 fr.
Le 10 novembre 1848 Rd Albrieux prieur au Montcenis ex curé 100
Le 7 mai 1849 Rd Crinel curé arch. de Lanslebourg donna 100
Le 24 mai 1849 Rd Bonnel chanoine donna 60
Le 11 juin 1849 Jean Louis Collet feu Jn Bte donna 30
Le 12 juin 1849 Marie Francoise Coche Veuve Bouttaz 50
Le 12 juin 1849 Jeanne Marie Taravel feu Jn Bte donna 15
Le 22 juin 1849 Jeanne Marie Dompnier a donné 6
Le 22 juin 1849 Sibué Apollonie de la Bise a donné 3
10° Le 22 juin 1849 Françoise Covarel fille de Jean Pierre 7 50
11° Le 29 juin Francoise Rossat a donné 10 ..
12° En novembre 1849 Rose Sibué a donné 5 ..
13° En novembre 1849 Louis Dompnier a donné 5 ..
14° En novembre 1849 Saturnin Bouttaz a donné 2 50
15° En novembre 1849 Pierre Antoine Augert a donné 5 ..
16° Trois personnes pauvres ont donné ensemble 3 90
17° Rd Bouttaz curé de St Sorlin a donné 50 ..
18° Anselme Lucie a donné au mois de novembre 1849 10 ..
19° Michel Rossat a donné en novembre 1849 5 ..
20° Six femmes ont donné ensemble 7 60
21° Six personnes ont donné ensemble 6 10
22° Dix femmes ont donné ensemble 19 30
23° Sept autres femmes pauvres ont donné ensemble 9 ..
24° Huit femmes ont donné ensemble au mois de décembre 13 50
25  François Bouttaz feu Jean a donné en décembre 5 ..
26° Mr le Sénateur Anselme a donné en décembre 50 ..
27  Claudine Chabert a donné en décembre 2 ..
Total 680 40

 

193

Année 1850

Souscription pour le chemin de la Croix. (suite).

Report de la page précédente 680 40
28° Un anonyme a donné en décembre 1849 5
29° Claudine Sibué a donné en décembre 1849 5
30° Reçu de trois étrangers à la paroisse 8
31° En février 1850 Victoire feu Michel Covarel a donné 5
32° En février 1850 une personne pauvre a donné 1 5
33° Rd Boniface Auguste curé de la paroisse a donné 46 5
34° Rd Jean Baptiste Bizel vicaire a donné 10
35° En mai 1850 reçu de 2 personnes charitables 3
36° Recu de Lucie Rossat veuve Bouttaz 5
37° Rd Boniface Auguste a encore donné en juillet 1850 10
38° Antoinette Rosset née Bouttaz a donné 5
39° Rd Augert Michel Curé de St Alban a donné en aôut 1850 15
40° La fabrique a fourni pour supplément 34 80
Total de la souscription. 834 20

Dépenses.

Les 14 tableaux peint sur toile à Ivrée, en Piémont, hauts de 0,95 centimètres sur 0,75 de large ont couté 470
Les corniches ou cadres ont été fait à St Jean de Mne par Mr Gilardi sculpteur au prix de 325
Le port des tableaux d'Ivrée à St Jean a couté 8 50
On a payé pour le placement des happes et clous 5
On a payé pour la fourniture des happes et clous 13 80
On a payé pour 4 happes qu'il a fallu refaire 1 50
On a payé pour 14 bâtons pour porter les tableaux à la procession le jour de l'inauguration 1 40
Pour concourir à l'ornementation de la croix noire donnée par Mr le chanoine Bonnel 9
Total de la dépense 834 20

Croix noire

La croix noire que l'on porte quand on fait le chemin de la croix, ornée de tous les instruments de la passion de Notre Seigneur, avec son socle a été donnée à la paroisse de Fontcouverte par Mr le chanoine Bonnel, originaire de cette paroisse. On ignore combien elle a couté. Que les âmes des généreux donateurs de ce chemin de croix réputé autrefois le plus beau de ceux qui existent en Maurienne, reposent en paix !


 

194

Année 1850

Erection
du chemin de la croix dans l'Eglise paroissiale de Fontcouverte.

L'an 1850 et le 17 du mois de mars, dimanche de la Passion de Notre Seigneur, je soussigné Jean Bonnel chanoine de la cathédrale de St Jean de Maurienne, en vertu du pouvoir spécial recu par bref de sa Sainteté le pape Gregoire XVI en date du 28 avril 1841 et avec l'autorisation de sa Grandeur Mgr Vibert Evêque de ce diocèse, en date du 15 courant, ai érigé le chemin de la croix dans l'Eglise paroissiale de Fontcouverte, après une courte allocution sur l'objet de la cérémonie, faite par Mr le chanoine Angley, béni les tableaux et les croix qui les surmontent, y ayant attaché toutes les indulgences qui découlent de l'érection canonique.

Les tableaux furent ensuite portés processionnellement sur le cimetière et sur la place par 14 confrères du très Saint Sacrement, accompagnés par toute la population. A mesure qu'on les placait dans l'Eglise, je fis solennellement les stations qui furent suivies de la Sainte Messe à laquelle prêcha Mr le chanoine Angley qui signera comme témoin avec Rd Auguste Boniface curé de cette paroisse et Rd Jean Baptiste Bizel vicaire.

Fait à Fontcouverte le 17 mars 1850. Ont signé à l'original Rd Bonnel J.Ch. A Angley   Boniface curé,   Bizel vicaire.

Pour copie conforme Dufour curé .(Aveu de 5 mots rayés) Dufour

Chapelle du Villard.

Erection
du chemin de la croix à la chapelle du Villard.

L'an 1850 et le 7 du mois de mai, second jour des Rogations, je soussigné curé de Fontcouverte, par autorisation reçue de Sa Grandeur Mgr Vibert Evêque de Maurienne, et en vertu du pouvoir qu'il me conféra par délégation, ai érigé le chemin de la croix à la chapelle de la Visitation, au hameau du Villard. Les petits tableaux en papier coloré, modestement encadés par des moulures noires données par Jean Baptiste feu Michel Dominjon, habitant au même hameau, ont été bénis à l'Eglise où je leur ai attaché toutes les indulgences que l'Eglise accorde par l'érection canonique ; puis ils furent portés processionnellement à la chapelle et y furent placés à mesure que je recitais solennellement les prières des stations. Cette précieuse installation fut applaudie par la piété publique qui se plait à regarder ce sanctuaire de Marie


 

195

Année 1850

Chapelle du Villard.
Erection du chemin de la Croix. (suite.)

comme le gage principal de la protection de Dieu sur la paroisse, et un des lieux les plus chers à sa dévotion.

Mr l'abbé Bizel vicaire et Jean Michel Vincent Syndic signeront comme témoins. Fait à Fontcouverte le 7 mai 1850.

Ont signé à l'original : A. Boniface curé ; Bizel vicaire ; Vincent syndic.

Pour copie conforme. Dufour.

Construction du tombeau de l'autel.

En 1850, Mr Gilardi sculpteur a refait à neuf le tombeau de l'autel, le tabernacle, les gradins et l'exposition. Il a fait de plus à neuf six chandeliers et un crucufix de grandeur et de forme proportionnés à l'exposition. Il a aussi refait à neuf les gradins du marchepied de manière à accompagner le tombeau nouvellement construit. Pour tout ce travail la fabrique lui a compté la somme de 825 fr. La covention a été signée à Fontcouverte le 14 juillet 1850 et approuvée par Sa Grandeur Mgr Vibert le lendemain 15 juillet.

Visite pastorale.

Le 12 du mois de mai 1850 Mgr Vibert fit à Fontcouverte sa deuxième visite pastorale. Il arriva la veille vers les 6 heures du soir accompagné des Rds Dominique Deschamps et Gravier Patrice, le premier Vicaire général, le second promoteur du diocèse. Sur les confins de la paroisse le conseil municipal par l'organe de Mr le Syndic lui a souhaité la bienvenue. A 20 minutes de l'Eglise, le Rd Curé accompagné de Rd Jean-Baptiste Portaz et de Rd Bouttaz curé de St Sorlin venus pour prêter le concours de leur ministère pour la circonstance, lui a présenté la croix à baiser. Revêtu de ses habits pontificaux, l'Evêque prit place sous le dais porté par 4 membres du conseil municipal et l'on se dirigea processionnellement vers l'Eglise au chant du Benedictus et au son des cloches. Arrivé à l'Eglise, l'Evêque donna sa benediction et indiqua le but de sa visite. Le lendemain, il commenca les fonctions de son ministère par la visite de l'Eglise qui donna lieu aux observations et recommandations suivantes : 1° L'église de Fontcouverte est tenue avec propreté. Toutefois le tabernacle, les gradins et le tombeau de l'autel ne sont pas en harmonie avec le rétable et le déparent singulièrement. Nous engageons le conseil de fabrique à employer ses premiers fonds disponibles à la construction d'un tabernacle plus élevé afin que l'ostensoir puisse y être convenablement placé, à faire faire les gradins plus hauts,


 

196

Année 1850

Visite pastorale. (suite.).

une exposition assortie et un tombeau d'autel plus élégant.

2° Nous invitons le conseil de commune à réparer le plus tôt possible les nombreuses dégradations de la voute et d'une partie du mur occasionnées par les pluies et l'incurie de l'entrepreneur chargé de refaire le toit du nord de l'Eglise. Nous félicitons le dit conseil d'avoir enfin mis la main à cette importante réparation du toit qui a pu être achevé avant l'hiver.

3° Nous recommandons d'employer les fonds convenables à refaire les portes de l'Eglise qui n'offrent pas assez de solidité.

4° Nous avons vu avec plaisir que nos ordonnances de la dernière visite ont été fidèlement suivies et exécutées et nous ne doutons pas que l'administration communale et le conseil de fabrique ne se feront un devoir d'exécuter fidèlement et avec zèle les recommandations ci dessus.

5° Le local situé au dessus de la sacristie et destiné aux archives paroissiales devient inutile à cause de la difficulté de passer dans l'escalier qui y conduit. Il est à désirer qu'on y fasse une autre entrée praticable.

6° A la prière du Rd Curé, il a été établi dans la paroisse la congrégation de la bonne mort par Notre décret du 27 juillet 1847.

7° Nous avons observé avec une singulière satisfaction qu'il a été érigé dans l'Eglise paroissiale le chemin de la croix par les soins et le zèle du Rd pasteur. Le choix des tableaux témoigne de son bon goût pour ce qui tient au décor de la maison de Dieu.

8° Un autre chemin de Croix a été érigé dans la chapelle du Villard à la prière d'un pieux jeune-homme du pays.

9° Après la visite, nous avons célébré la sainte messe à laquelle nous avons distribué la Ste Communion à près de 900 personnes et nous avons administré le sacrement de confirmation à 180 jeunes gens

10° Les revenus des chapelles sont administrés par la fabrique.

11° La chapelle du Villard, sous le vocable de N.D. de la Visitation a subi des réparations importantes dans les décorations de l'intérieur.

12° Après les Vèpres qui ont commencés a trois heures, nous avons donné nos avis pastoraux et la cérémonie s'est terminée par la bénédiction du très-Saint Sacrement.

Rd Auguste Boniface était cure et Rd Jean-Baptiste Bizel vicaire.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 12 mai 1850.

Ont signé à l'original : + François Marie Vibert Evêque, Deschamps Vicaire Gal Gravier promoteur, Boniface Curé ; Vincent Syndic etc.

Pour copie conforme à l'original. Dufour curé


 

197

Année 1851

Chapelle de la Rochette

Le village de la Rochette possédait avant 1845 une chapelle située au sommet du village en face de la maison de feu Jean-Baptiste Covarel ; quoique de date récente, puisqu'elle ne comptait guère que 60 années d'existence, elle était sur le point de s'affaisser par suite de la mobilité du terrain. (On aimera à savoir en preuve de ce fait et du défaut d'assiette d'une partie du massif des terres qui porte ce village ou qui l'avoisinnent, que les personnes agées actuellement vivantes, se souviennent que dans leur jeunesse du sommet du village on n'appercevait que la pointe du clocher de l'Eglise ; tandis qu'aujourd'hui le point culminant de la montée appelée la Raine laisse voir la place qui est devant l'Eglise. On pourrait encore citer d'autres preuves pour établir que le terrain descend le long des parois de la Roche qui a donné son nom au village.)

Les habitants avisèrent donc aux moyens de reconstruire à neuf leur chapelle, et pour qu'elle fut plus de durée, ils résolurent de la transporter de place et de la bâtir sur un terrain plus solide, là où on la voit maintenant. A cet effet, une convention fut dressée pour en répartir les frais au marc le franc de l'impôt foncier. Presque tous signèrent, nommant pour administrateurs de leurs deniers, Pierre Antoine Collet, Jean Pierre Covarel feu Joseph, Pierre Antoine Collet feu Jean-Baptiste et Clément Covarel feu Jean. Un devis portant à 2000 fr. la dépense totale fut accepté ; mais par suite de l'entêtement, des susceptibilités et des rétractations de quelques souscripteurs contre les quels on engagea des procès regrétables quoique nécessaires, la dépense excéda de plus du double la somme prévue, et les travaux restèrent suspendus pendant 5 ans. Enfin Rd Claude Buisson, recteur de Villarodin, propriétaire dans son village d'origine, fournit des planches pour le sous-pied, la fabrique fit exécuter le tombeau de l'autel ; les trois premiers administrateurs de dévouèrent à faire l'avance des derniers travaux, et la chapelle put être dite achevée en septembre 1851. Mgr Vibert daigna la bénir lui-même le 20 octobre suivant, assisté des Venerables chanoines Gravier Patrice, promoteur du diocèse et Albrieux Joseph, supérieur du Petit-Séminaire ; de Mr Folliet, curé des Allinges, frère de l'intendant actuel à St Jean de Maurienne ; des Rds Claude Buisson, Pasquier Anselme, Julien vicaire et du curé soussigné. Après la bénédiction pontificale, donnée suivant le riruel romain, je célébrai la sainte


 

198

Année 1851

Chapelle de la Rochette.

messe à laquelle Mr le chanoine Albrieux exposa les avantages de posséder une chapelle sanctifiée par les prières de l'Eglise, et les vertus qu'on doit principalement imiter dans les Saints Roch et Sébastien, titulaires de la chapelle. Mr le Sénateur Anselme, conseiller à la cour d'appel à Chambery, et Madame Josephine de Fernex son épouse étaient survenus pendant ce discours. Après la Messe Mgr félicita le village de sa foi et de son dévouement, l'invita à rester inviolablement attaché à l'Eglise et aux exemples de ses Saints protecteurs, puis il bénit solennellement l'assistance.

De retour à la Cure, Mgr y trouva Rd Dupré, recteur de Villarembert et Mr l'abbé Cubi, récemment nommé vicaire à Yenne, qui avait accompagné à Fontcouverte deux nièces de Mgr, et tous prirent place à la table du Curé.

Le souvenir de ce beau jour sera éternel au village de la Rochette. Les petits enfants, si heureux d'avoir vu un prètre couronné, appuyé sur une canne d'or rediront à leurs neveux ces premières impressions de piété solennelles qu'ils partagèrent avec leurs parents et leur pasteur.

A signé à l'original : Boniface curé. Pour copie conforme Dufour.

Trairement des Clercs.

Nous avons vu page 129 du présent livre qu'anciennement, et plus particulièrement en 1811, les clercs étaient payés par les particuliers. En 1829, pour engager les clercs à bien s'occuper de leurs fonctions et afin qu'ils tiennent l'Eglise propre le conseil de fabrique leur alloua 40 fr. et depuis 1842 50 fr. Toutefois, les clercs se plaignaient toujours qu'ils n'étaient pas suffisamment rétribués ; parce que disaient-ils, les offrandes faites par les particuliers allaient toujours en diminuant et même quelques fois ils recevaient de la part de certains tipes des quolibets à la place des offrandes légitimement dues. La commune reconnaissant la légitimité des plaintes et l'insuffisance du traitement des Clercs leur alloua la somme de 50 fr. en 1851 ; et dès lors leur traitement annuel fut porté à 100 fr. payés par égale part, 50 fr. par la commune et 50 fr. par la fabrique.

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1851 ont produit la somme totale de 644 fr. 35 centimes.

Comptes de Fabrique

Les comptes de fabrique en 1851 se sont règlés par un excédant de recttes de 313 fr. 75 centimes.


 

199

Année 1851

Chapelle du Villard

En 1851, la fabrique a dépensé la somme de 563 fr. 35 centimes pour diverses réparations à la chapelle du Villard, dont le détai suit : Voir les comptes de 1851.

Payé à Jacques Arnaud négociant à St Jean pour fer blanc 67 ..
Payé à Charles Gros de St Julien pour ardoises fournies 114 ..
Payé à Jean Baptiste Grange de St Michel pour parafeuilles 17 50
Payé à Charles Gros de St Julien pour mille ardoises 45 ..
Payé à Jacques Arnaud pour fers et clous fournis pour la chapelle 88 60
Payé à Alexandre Dompnier pour port des ardoises 16 25
Payé à Buisson Jean-Baptiste, ferblantier à St Jean de Maurienne pour fournitures, façon du clocher et placement des corniches à la chapelle du Villard 80
Payé à Jean Adrait, charpentier pour refaire les deux pentes du couvert et la charpente du clocher 135 ..
Total de la dépense pour la chapelle du Villard 563 35

Chapelle de la Rochette

En 1851, la fabrique a payé la somme de 150 fr. à Mr Gilardi sculpteur à St Jean de Maurienne pour faire la crédance, le Marche-pied et le tombeau de l'Autel de la chapelle de la Rochette.

Acquisition de Biens Fonds.

Par acte du 11 novembre 1851, Bonnivard Notaire, la fabrique de Fontcouverte a acheté de Jean Louis d'Arves de la paroisse de Villarembert pour 422 fr. 85 centimes de biens fonds pour se rembourser d'une semblable somme par lui due à la fabrique de Fontcouverte. L'acte d'achat ci-dessus désigné ne se trouve pas aux archives de la fabrique. (Voir les comptes de 1851.) Il s'y trouve.

Année 1852

Fondation pour la mission.

Par son testament du 24 janvier 1852, Bonnivard Notaire, Vincent Virginie feu Noë a lègué à la fabrique un capital de 466 fr. pour augmenter les revenus de l'œuvre de la mission, et pour faire célébrer annuellement et à perpétuité une messe basse pour le repos de son âme.


 

200

Année 1852

Fondation de la Neuvaine des Morts.

Rd Dominique Deschamps, vicaire Général du diocèse et ancien Curé de Fontcouverte a fondé le 5 janvier 1852 la neuvaine des morts et a donné pour cela à la fabrique du présent lieu la somme de 800 fr., en capital, placé en rentes Italiennes.

Les charges de la fondation sont les suivantes : 1° La neuvaine commencera le 3 et finira le 11 novembre. 2° Chaque jour de la neuvaine, il sera célébré une messe suivie du chant de l'absoute. 3° La messe sera chantée le 3, le 7 et le 11 novembre ; les autres jours elle sera dite à voix basse. 4° Chaque jour de la neuvaine, après la messe, on donnera la bénédiction du très St Sacrement.

Cette pieuse fondation a été approuvée et homologuée par Mgr Vibert le 5 janvier 1852. Le décret d'homologation se trouve aux archives de la fabrique.

Prétention de la Commune

Dès 1848, quelques conseillers municipaux prétendaient s'emparer des deux chambres de la Cure qui se trouvent au dessus de la mairie ; le Curé refusa de les céder ; et le 30 mai 1852, le conseil municipal prit une délibération demandant à être autorisé à intenter un procès au Curé pour se faire cèder ces deux chambres. Sur ce, le Rd Curé écrivit le 19 août 1852 la lettre suivante à Mr l'intendant général (aujourd'hui sous Préfet.)

Mr

Je m'empresse de soumettre à vos lumières l'appréciation de mon droit. Dès 1808, les curés de Fontcouverte sont en pleine et paisible possession de tout le presbytère, excepté le seul appartement du rez-de-chaussée que la commune s'est réservée. Pour la 1re fois en 1848, quelques membres du conseil s'avisèrent de réclamer la propriété des deux chambres de l'étage qui correspondent à celles que la commune occupe ; et il me fut communiqué une délibération prise à cette fin. Si cet appartement n'était pas nécessaire au benefice je l'aurais relaché pour me prèter au besoin bien avoué de la commune ; mais depuis que l'Evêque du diocèse a exigé un cabinet pour les archives, cette chambre est la seule où le Curé puisse recevoir les étrangers, outre une chambre de plain-pied aussi humide que la maison communale ; ce qui est à peine suffisant dans une cure de canton, située dans une campagne qui n'offre aucun lit convenable pour les occasions de visite pastorale, et d'exercice spirituels qui


 

201

Année 1852

Prétention de la Commune.

exigent toujours 5 ou 6 collaborateurs. La commune étant tenue de fournir au Curé un logement proportionné aux convenances rigoureuses de son administration, et la totalité de la paroisse préferant sans contredit, que je conserve la faculté de l'assister dans ses besoins spirituels, Je n'hésiterai pas à répondre à Mr l'intendant Muffone en alléguant le droit du presbytère d'être maintenu dans la possession actuelle de son être, tale quale, vu que la commune ne possède aucun titre contraire ; et dans le cas où elle en exhiberait un, je me réserve d'y opposer la prescription. Enfin, le secrétaire qui, il faut bien le dire, est avec la minorité du conseil, le moteur intéressé de cette poursuite crut trouver dans le devis de construction la preuve du droit de la commune, et persuadant au conseil que je ne tenais point à ces chambres, que je n'attendais pour les cèder qu'un jugement qui arbitrât ma responsabilité envers mes successeurs, il obtint pour cette nouvelle délibaration des signatures que presque tous aujourd'hui regrettent. Mr l'intendant général comprendra mieux que moi que ce devis, dut-on y rencontrer des traces de cette réserve avancée gratuitement par le secrétaire, ne charge en rien la position et le droit du bénéfice. D'abord, un devis n'est point un titre capable de déterminer par lui-même la destination d'aucune des parties de la construction projetée, moins encore de règler la question de la propriété qui surgit 42 ans après. Puis, la possession commencée par les curés dès leur installation au prsbytère, sans aucune permission de la part de la commune, ni acte précaire de la part des curés, continuée sans réclamation jusqu'en 1848, établirait au besoin que, eu égard à un intérêt plus impérieux, on aurait arrèté de laisser les Curés recevoir, pour le profit exclusif du presbytère, les avantages contemplés dans le devis. Et ce devis est peut-être le seul titre qu'il est possible à la commune de faire valoir. Le titre même de l'acquisition du fonds sur lequel la Cure est bâtie n'est pas même complètement indiqué dans le cadastre, où je l'ai fait chercher pour obtenir retour au bénéfice d'une partie du terrain environnant sur lequel un conseiller communal se permet d'empièter progressivement. Cet exposé, j'en ai la confiance, déterminera le refus du parere ; mais si mon espoir était déçu, je serais du moins absous de cette accusation d'entêtement et


 

202

Année 1852

Prétention de la commune.

d'imprudence, et Mr l'intendant voudra juger en conscience et loyauté la défense que je devrai soutenir par devant les tribunaux.

Enfin, le Curé propose de faire construire à l'angle du pré de Bouttaz, sur la place, un petit batiment dont le 1er serait la maison commune, le plain-pied l'école des filles, les garçons profitant de la salle consulaire actuelle. La fabrique offre 800 fr. avec l'agrément de Mgr en faveur des écoles. D'après Mr Falcoz architecte la dépense n'excèdera pas 1600 fr. en supposant que la commune fassent quelques corvées.

Il termine en disant : La sagesse de Mr l'intendant général est déjà trop louée pour qu'il soit permis de douter seulement de son adhésion ; du reste, l'intervention de son autorité est seule capable de prévenir les résistances que l'idée d'un si faible sacrifice, réparti sur 2 exercices, suscitera surtout de la part des particuliers les plus aisés, et d'amener mes paroissiens à se doter d'un établissement si nécessaire, que tôt ou tard ils devront se procurer à des conditions certainement plus onéreuses. L'irritation et les convoitises excitées au sujet des deux chambres, seraient ainsi étouffées à jamais par ce résultat, dans le petit nombre de personnes qu'elles ont gagnées ; et la religion s'en applaudirait comme d'un succès que Mr l'intendant général lui aurait gagné.

Signé à l'original Boniface curé.

L'intendant général plus sage et éclairé que le conseil municipal rendit justice au Curé et annula la délibération du conseil. Depuis, les Curés ont toujours jouit en paix des deux chambres en question ; mais la construction proposée par le Curé comme accomodement ne se fit pas. Tant mieux. Les curés y ont gagné et la fabrique aussi. La commune bâtira plus tard, en 1868, une école plus belle et plus vaste ; mais elle lui coutera plus de vingt mille fr. C'est son affaire.

La Mairie

Avant la révolution, il n'y avait pas de Mairie, les assemblées communales se tenaient sur la place, devant l'Eglise. Les archives de commune étaient à la Cure. Quand on sonstruisit la nouvelle Cure en 1808, la commune se réserva deux chambres au midi, ayant une porte indépendante et en dehors, l'une pour ses archives et l'autre pour servir de salle consulaire. Les anciens papiers de la commune se trouvent aujourd'hui dans une chambre au dessus de la sacristie.


 

203

Année 1853

XIX

Rd Germain Ducruez fils de Mathieu et de Mollaret Cécile est né à Albiez le jeune le 28 décembre 1809. Ordonné prètre le 9 juin 1838, il a été curé de Fontcouverte depuis le commencement du mois de mars 1853 jusqu'au mois d'aôut 1854. Une année et 5 mois de service. De là, il a été nommé prieur à l'hospice du Montcenis et installé chanoine le 24 mai 1861. Malgré son court séjour dans la paroisse de Fontcouverte, il avait su s'attirer à lui tous les cœurs et son départ a donné lieu à des regrets vivement exprimés. Il est mort à St Jean de Maurienne le 27 octobre 1863 à l'âge de 53 ans et 10 mois.

Chapelle des Anselmes
Erection du chemin de la Croix.

Le 24 du mois de novembre 1853, je soussigné Curé de Fontcouverte, par autorisation recue de Sa Grandeur Mgr Vibert en date du 8 novembre courant et en vertu du pouvoir qu'il me conféra par délegation, j'ai érigé le chemin de la croix dans la chapelle de St Anselme au hameau des Anselmes. Après une courte allocution sur l'objet de la cérémonie, j'ai béni les tableaux et les croix qui les surmontent y ayant attaché toutes les indulgences qui découlent de l'érection canonique. A mesure que l'on plaçait les tableaux dans la chapelle, je fis solennellemnt les stations qui furent suivies de la Sainte Messe.

Ces tableaux du chemin de la Croix ont été donnée par Mr le chevalier et Sénateur Anselme, conseiller à la Cours d'appel à Chambery, fondateur de la chapelle.

Ont signé à l'original : Ducruez Curé, Louis Bullière et Jean Vincent témoins. Pour copie conforme Dufour curé

Fenètres de l'Eglise.

En 1853 la fabrique a payé 66 fr. à Commetty François vitrier pour 32 pieds carré de vitrage et 36 carreaux détachés pour l'Eglise.

Contributions.

En 1853 la fabrique a payé pour contributions des biens qu'elle possède 28fr.65.

Places de l'Eglise.

Les places de l'Eglise en 1853 ont produit la somme de 558 fr.


 

204

Année 1853

Coutumier
ou anciens usages existants dans la paroisse.

1° Dimanches. La grand'messe, les dimanche, se dit toute l'année à neuf heures. La première messe à 7 heures depuis la Toussaint jusqu'à Paques exclusivement ; et à 6 heures, depuis Pâques jusqu'à la Toussaint aussi exclusivement. Quand il y a des neuvaines, on chante le libera me pour la neuvaine le matin avant la première messe.

Depuis la Toussaint inclusivement jusqu'à Pâque exclusivement, les Vèpres se disent à deux heures et demie. Avant Vèpres il y a un chapelet qui est récité par une fille du Rosaire. Après Vèpres pendant l'hiver on fait le cathéchisme en chaire.

Prière. Tous les dimanches de l'année et les jours de fête de precepte, on fait la pière à l'Eglise vers la tombée de la nuit. C'est ordinairement le vicaire qui la fait et à son défaut le Curé.

Fête de St Antoine. Le jour de St Antoine, 17 janvier, le Rd Curé dit la messe à 9 heures au Maitre autel pour la conservation du bétail. Cette messe s'annonce le dimanche précédent au prône. Après l'Evangile le célébrant descend à l'autel des Carmes avec les reliques du Saint ; il se tient debout sur le marche-pied de l'autel et donne à vénérer les reliques à ceux qui viennent faire une offrande. L'offrande se fait partie en seigle, partie en orge ; c'est pour l'honnoraire de la messe. Après la messe, les Clercs portent à la cure le blé de l'offrande et le Curé donne à diner aux Clercs. C'est l'usage.

2° Patronage de St Joseph. Le dimanche du patronage de St Joseph, on expose la pixide sur le tabernacle immédiatement après la grand'messe et on laisse le très St Sacrement ainsi exposé jusqu'après les Vèpres que l'on termine par les prières de la bonne mort, et la bénédiction avec la pixide.

Fête du St Rosaire. Le premier dimanche d'octobre, fête du St Rosaire, on place sur l'autel du Rosaire un petit tronc. L'argent qu'on y dépose doit être employé à acquitter les messes en l'honneur et à l'autel de la Ste Vierge sous la rétribution de 4 fr. pour les messes chantées et de 2 fr. les messes basses. On acquitte autant de messes qu'il y a de fois les rétributions ci dessus indiquées.

3° Funérailles. La levée de corps pour les habitants du village de l'Eglise se fait à domicile ; pour tous les autres villages, elle se fait de temps immémorial, à la croix qui se trouve sur le chemin qui conduit qui conduit à Villarembert. Les droits de sépulture


 

Année 1853

Coutumier. (Suite.)

sont de 4 fr. pour les adultes et de 3 fr. pour les enfants.

4° Neuvaines. Les neuvaines d'usage immémorial après les sépultures se rétribuaient autrefois par 4 pots ½ de vin et 2 pains et demi de seigle. Aujoud'hui on les acquitte pour 5 fr.. La neuvaine consiste en un libera me chanté pendant neuf jours de suite. Les dimanches, on chante le libera me des neuvaines le matin avant la première messe.

5° Anniversaire. Autrefois, au service d'anniversaire il y avait une offrande d'un pain de seigle et d'un demi pot de vin ; aujourd'hui on donne 3fr.50.

6° Mariages. Pour les mariages on suit le tarif des contributions. Toutefois, il est d'usage qu'après le mariage les époux font chanter un libera me pour leurs parents défunts, et pour cela le curé à droit à 0fr.50.

7° Relevailles. Autrefois la bénédiction se retribuait par un pain de St Jean et une bouteille de vin ; aujourd'hui on ne donne que 0fr.20

8° Répons. Le jour de la Toussaint après les Vèpres et le lendemain pendant les matines, le Curé et le Vicaire récitent à la table de la communion autant de libera me qu'on vient leur offrir de pièces de 0 fr. 20 centimes. Sur ce on donne habituellement 3 fr. à chacun des Clercs ; plus, le diner le jour des Morts. La messe du jour des trépassés se dit à 9 heures pour les défunts de la paroisse, et elle est rétribuée par une offrande en vin faite à l'Eglise.

9° Bénédiction des Montagnes. Les bénédictions des montagnes se font ordinairement vers la fin du mois de juin. La bénédiction se rétribue par un petit fromage et un carré de beurre. Quand les femmes viennent à la Cure pour porter cette rétribution, c'est l'usage qu'on leur donne du vin sucré.

10° La passion. La passion se récite tous les jours avant la messe depuis le 3 mai juqu'au 14 septembre, et les dimanches jusqu'à la Toussaint ; pour cela chaque particulier doit une demie quarte de seigle que l'on va chercher à domicile dans le mois de décembre.

11° Annuel. Les dimanches qui précèdent les quatre temps de chaque saison, on lit en chaire les noms de tous ceux que l'on a fait mettre à l'annuel et on annonce un service pour eux que l'on acquitte pendant la semaine. La lecture des noms achevée on récite à haute voix le Deprofondis et l'oraison fidelium. Les familles qui ont des défunts à l'annuel donnent une demie quarte de seigle que l'on va chercher à domicile dans le mois de décembre avec la rétribution de la passion. Signé Ducruez Curé.


 

206

Année 1854

XX

Rd Anselme Pasquier fils de Louis et de Louise Rostaing est né à Montricher le 16 juillet 1811. Ordonné prètre le 10 juin 1834, il fut nommé vicaire à Lanslebourg où il demeura 6 ans et 3 mois, sous Rd Jean Bonnel curé archiprètre. De là il fut curé de Jarrier depuis le 19 décembre 1840 jusqu'au 4 août 1854, jour où il prit possession de la Cure de Fontcouverte où il demeura 26 ans et 4 mois. En 1855, il a fait refaire à neuf les portes de l'Eglise. En 1858, il a fait réparer la chapelle de la Bise. En 1863 il a fait monter la tour du clocher de 4 mètres et refaire la flèche qui avait été abattue à l'époque de la Révolution. En 1868 il a fait construire la citerne à l'usage du Curé et le pavillon qui la surmonte. En 1868, il a fait boiser tout le chœur de l'Eglise et placer les statues de la Ste Vierge et de St François de Sales de chaque côté du Maitre Autel. En 1869, il a fait cloturer le petit jardin situé au midi de la Cure pour le prix de 500 fr. Les murs ont 2 mètres de haut et 80 mètres de long. Dès l'année 1860, Rd Pasquier s'est occupé à faire réparer la Chapelle du St Sacrement sur la place de l'Eglise et du cimetière, interdite depuis la Revolution. Afin de mieux exciter la piété et la dévotion des fidèles, il dédia la nouvelle chapelle à Notre Dame de la Salette. Le tableau a été fait à Grenoble en 1860 et a été payé 650 fr. par le Rd Curé. Rd Pasquier a encore fait cadeau à la chapelle des vitreaux pour les 5 fenètres en 1872. En 1873, il a fait réparer les autels de la Ste Vierge et de St Roch transformé aujourd'hui en autel de St Joseph. En 1874 il a fait réparer le toit de la cure. En 1876, le toit de l'Eglise a été refait en entier. En 1878, l'Eglise a été décorée par Maggio peintre italien.

Enfin le bon curé sentant ses forces diminuer de jour en jour demanda à se retirer, et il quitta Fontcouverte le 5 du mois de décembre 1880, après avoir administré cette paroisse pendant 26 ans et 4 mois. Dans sa retraite, il n'oublia pas ses anciens paroissiens, car il laissa par testament toutes ses économies et une portion de son patrimoine qu'il avait vendu pour bâtir une eglise et un presbytère au village de Charvin. Il fonda aussi à Fontcouverte 4 services annuels pour le repos de son âme et de celles de ses paroissiens qu'il aimait beaucoup. Il est mort à St Jean de Maurienne le 6 mai 1882 à l'âge de 70 ans.


 

207

Année 1854

Fondation d'un service

Rd Alexis Crinel natif de Fontcouverte et prieur du Montcenis décédé le 6 juillet 1854 a chargé ses héritiers de faire célébrer annuellement et à perpétuité un service pour le repos de son âme et celles de ses parents défunts. Pour se libérer de cette obligation, les héritiers ont versé à la fabrique un capital de 200 fr.

Fenètres de l'Eglise.

Le 24 mai 1854, la fabrique a payé à Commetty vitrier pour 13 pieds ½ carrés de vitrage aux fenêtres de l'Eglise la somme totale de 26 fr. 30 centimes.

Chenaux du toit de la cure

Le 3 du mois de septembre 1854, le conseil de fabrique avait pris une délibération pour faire placer au toit de la cure des chenaux en fer blanc. La dépense devait s'élever à 400 fr. ; elle a été approuvée par Mgr Vibert le 6 septembre 1854 ; malgré cela la dépense a été ajournée à cause d'un nouveau projet qui est survenu et on s'est contenté de les placer en bois au prix de 28 fr.

Rabais faits aux débiteurs.

L'an 1853 la fabrique a fait un rabais de 140 fr. à Buisson Rieu Michel feu Pierre et le 18 du mois de décembre 1854 elle a encore fait un autre rabais de 20 fr. en faveur des frères Félix et Claude Taravel du village de Charvin. Ces rabais ont été approuvé par l'autorité supérieure compétente.

Année 1855

Acquisition de Biens Fonds.

Par acte du 20 mai 1855, Bonnivard Notaire, la fabrique de Fontcouverte a acheté de Dompnier Felix feu Antoine les pièces suivantes : 1° Une pièce de terre et pré aux Côtes. 2° Une pièce de terre et de pré aux Gravières ; 3° Une terre à l'Epine ; 4° Une autre terre à l'Epine. 5° Une terre à la Frédière, soit au Cray du Rafour, laquelle pièce est divisée par une possession de la Veuve Dompnier ; 6° Un pré au Rivier, sol de Villarembert Desquels biens les parties déclarent ignorer les Numéros de la Mappe, et quelle que soit leur nature, les dits membres du conseil n'entreront en possession et jouissance qu'après le décès du dit Dompnier Félix qui s'en réserve l'usufruit et le reméré pendant 3 ans, lesquelles trois années ne commenceront


 

208

Année 1855

Acquisition de Biens fonds.

à courir qu'à partir de son décès.

Par l'acquisition des biens désignés ci-dessus, la fabrique acquitte le dit Dompnier Félix acceptant de la somme de mille francs qu'il doit à la fabrique du présent lieu par suite d'une pareille somme qu'il a emprunté à la fabrique, dont quittance lui est donné par le présent acte. Une copie de cet acte se trouve aux archives de la Cure.

Partage

Les pièces de terre situées à l'Epine et à la Frédière, soit au Cray du Rafour que la fabrique a acquis de Félix Dompnier par acte du 20 mai 1855, Bonnivard Notaire, sont indivises avec les hoirs de Dompnier Antoine. En 1897, la fabrique et les hoirs Dompnier voulant sortir de l'indivision ont procédé au partage suivant avec due autorisation.

Entre les soussignés.

Covarel Jean Saturnin président du bureau des marguillers et agissant en cette qualité et à ce autorisé d'une part ;

Et Dompnier Michel feu Pierre Antoine, cultivateur demeurant à Fontcouverte, d'autre part a été passé le partage suivant.

Par acte du 20 mai 1855, Bonnivard Notaire, la fabrique ecclésiastique de Fontcouverte a acquis deux champs indivis avec Dompnier Michel. Aujourd'hui les codivisionnaires voulant sortir de l'indivision ont fait des lots autant égaux que possible et conformes aux parts attribuées à chaque copartageant.

Le premier lot a été attribué à Dompnier Michel et consiste 1° dans une contenance des six ares 47 centiares à prendre à travers par dessus d'un champ à l'Epine ; 2° dans une contenance de sept ares à prendre au levant de la propriété nature champ sise derrière le Four, lieu dit Cray du Rafour.

Il est échu au lot de la fabrique le restant de la pièce de l'Epine et le restant de la pièce du Cray du Rafour. Ce partage a été fait sans soulte comme ayant été rempli chacun pour la part qu'il a droit de revendiquer.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 22 du mois d'avril 1897. Ont signé à l'original : Dompnier Michel et Covarel Jean Saturnin. Pour extrait conforme. Dufour.

La copie de l'acte de partage et la délibération l'autorisant se trouve dans le livre des délibérations ; année 1897.


 

209

Année 1855

Visite pastorale de 1855

Le 3 du mois de juin 1855, Mgr Vibert fit à Fontcouverte sa troisième visite pastorale. Il était accompagné de Rd Dominique Deschamps, vicaire général et de Rd Jean-Baptiste Portaz chanoine son secrétaire chancelier. Il est arrivé vers les six heures du soir. Les habitants avaient eu l'obligeance d'envoyer jusqu'à St Jean pour lui et pour sa suite plusieurs mulets. A quelque distance du village de l'Eglise, il fut reçu par les membres du conseil municipal. Vers la croix du village un oratoire avait été dressé et orné pour la circonstance. Le Rd Curé, en chape, nous y attendait à la tête de toute la population. L'Evêque s'étant placé sous le dais porté par quatre membres du conseil municipal, on s'achemina processionnellement vers l'Eglise au son des cloches et au chant du Benedictus.

Le lendemain 4 juin, dimanche de la très Sainte Trinité, on commença la cérémonie vers les 7 heures du matin par l'examen des enfants présentés à la confirmation ; leur instruction a été trouvée entièrement satisfaisante. La visite de l'Eglise a donné lieu aux observation, recommandations et ordonnances suivantes.

1° L'église est tenue avec propreté et nous avons vu avec satisfaction que nos prescriptions de la dernière visite ont été suivies. L'ancien tabernacle a été remplacé par un nouveau très convenable ainsi que le tombeau de l'autel.

2° La porte des fonds baptismaux est trop petite, il est urgent de l'agrandir et de la faire ouvrir en dehors. Celles de l'Eglise que nous avons ordonné dans notre dernière visite de refaire, à cause de leur peu de solidité sont en voie d'exécution et nous en avons approuvé les plans.

3° La paroisse compte 6 chapelles rurales : 1° Celle de St Roch à la Rochette ; Celle de St Anselme fondé par Mr le Chevalier Anselme, conseillier à la cour d'appel à Chambery, au hameau des Anselme. 3° Celle de la visitation au Villard ; 4° Celle de St Claude, à la Bise ; 5° Celle de la Présentation à Charvin ; 5° Celle du St Sacrement, voisine de l'Eglise. Toutes ces chapelles ont des revenus ou plutôt des fondations qui sont administrés par la fabrique. Nous avons remarqué avec plaisir la chapelle du St Sacrement dont la voute est enrichie de très beaux médaillons peints sur toile. On y tient les diverses


 

210

Année 1855

Visite pastorale (suite)

congrégations de la paroisse et l'on y fait le cathéchisme aux enfants. Il est à désirer que le conseil de fabrique y fasse faire les réparations qu'elle exige et qu'on y puisse célèbrer la Ste Messe.

5° On compte 4 confréries ou pieuses associations : 1° Celle du St Sacrement, 2° Celle du St Rosaire ; 3° Celle de N.D. du Carmel  4° Celle de St Joseph, pour la bonne mort affiliée à l'archiconfrérie établie dans l'Eglise de Jésus à Rome, et enfin l'association pour la propagation des bons livres. 6° Nous invitons de nouveau le conseil de fabrique à s'occuper de l'appropriation du local qui a été choisi pour les archives paroissiales au dessus de la sacristie.

7° Nous avons donné la Ste communion de notre main à 500 personnes.

8° Nous avons administré la confirmation à 172 personnes des 2 sexes.

9° La population de la paroisse est d'environ 1600 âmes.

10° Le traitement du Rd Curé est de 1000 livres payées par les royales finances.

11° Le traitement du vicaire est de 500 livres payées par la commune.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 4 juin 1855.

+ François Marie Evêque. Par ordonnance de l'Illust. et Rdime Evêque de Maurienne. Jn Bte Portaz chancelier.

Pour extrait conforme à l'original. Dufour Curé

Traitement du vicaire

Le traitement du vicaire en 1855 était de 600 fr. entièrement payé par la commune.

Indulgence de la Portioncule

Une indulgence plénière de la portioncule a été accordée à la Chapelle sous le vocable de St Anselme, située au hameau des Anselme, commune de Fontcouverte, par le bref de Sa S le pape Pie IX du 22 juin 1855. Cette indulgence se gagne toties quoties aux conditions ordinaires de la confession et de la communion de jour de la portioncule, c'est-à-dire le 22 du mois d'aôut.

Fondation Crinel

Rd Alexis Crinel, natif de Fontcouverte et prieur du Montcenis est décédé le 6 juillet 1854. En 1855, le 24 du mois de septembre ses héritiers testamentaires Rd Jean Bonnel chanoine et Rd Michel Rochel vicaire général ont donné à la fabrique de Fontcouverte la somme de 200 fr. pour faire célèbrer annuellement et à perpétuité un service pour le repos de l'âme du défunt.


 

211

Année 1855

Les héritiers de Rd Alexis Crinel ont encore donné 100 fr. à la fabrique du présent lieu pour obtenir la concession d'une place au cimetière pour leur regreté bienfaiteur. Ces 100 fr. ont été employé par la fabrique à la réparation de la chapelle du St Sacrement. Le service fondé à été approuvé et homologué et la rétribution fixée 5 livres le

Les portes de l'Eglise.

Les portes de l'Eglise ont été refaites à neuf, en bois de noyer et sculptées par les sculpteurs Gilardi en 1855, pour le prix de 550 fr. payés par la fabrique. Les ferrures ont couté 180 fr.

Réparation à la chambre du vicaire

En 1855, on a fait quelques réparations à la chambre du vicaire et pour ces réparations la fabrique a payé 45 fr.

Achat d'une chasuble.

En 1855, la fabrique a fait l'acquisition d'une chasuble blanche et pour cela elle a payé à Georges Castelli la somme de 70 fr.

Année 1856

Fondation du Regem.

Par son testament en date du 12 avril 1856, Bonnivard Notaire, Jeanne-Baptiste Viffrey feu Michel a lègué à la fabrique de Fontcouverte la somme de cinq cent francs pour la fondation du Regem ou neuvaine de Noël, mais seulement après le décès de sa mère Marie Taravel à qui le revenu de la susdite somme doit être payé pendant sa vie. Cette fondation est faite à la charge pour la fabrique de faire célèbrer annuellement et à perpétuité, après le décès de sa mère, Marie Taravel, deux messes basses dont l'une au commencement du Regem et l'autre le dernier jour. La mère Marie Taravel est décèdée le 27 mars 1861. Le testament porte cette clause que son héritier Viffrey Pierre ne pourra jamais être tenu au payement du capital de 500 fr. tant qu'il payera annuellement les intérèts de cette somme au taux du 5%. Voir le testament aux archives de la fabrique. Cette fondation a été approuvée et homologuée par Mgr Vibert le 18 décembre 1865. Voir le décret d'homologation aux archives de la fabrique.

Viffrey Pierre paya pendant quelques années 25 fr. à la fabrique après le décès de la mère Marie Taravel ; puis, je ne sais pour quel motif, il refusa de payer, la fabrique cessa aussi de faire acquitter les charges. Donc fondation perdue.


 

212

Année 1856

Incendie du village de la Rochette.

En 1886, le 5 du mois d'octobre, jour du dimanche du rosaire, vers les 10 heures du matin, au moment où toute la population se trouvait réunie à l'Eglise pour entendre la Sainte Messe, un incendie épouvantable éclata au village de la Rochette. Malgré les efforts de la population accourue en toute hâte sur le lieu du sinistre, en moins de deux heures, trente bâtiments ont été dévorés par les flammes avec tous les meubles et le produit de la récolte qu'ils renfermaient. Le feu s'est manifesté à l'extrèmité nord du village et s'est propagé avec une rapidité vertigineuse, on comprendra facilement cela si l'on remarque qu'à cette époque toutes les habitations étaient couverte en chaume et que ce chaume était très sec.

Par la suite de cet incendie, 24 familles composées de 152 personnes sont restées sans asile et sans aucun moyen de subsistance ; mais la charité publique y a pourvu en leur portant secours ; grâce à elle, personne n'a péri et personne n'a enduré la fain. Trois mulets et une vache ont été brulés. Le désastre s'est arrèté à la chapelle du côté du levant à la maison de Covarel au Nord et à celle de Michel Gilbert Collet au midi. La perte a été évaluée à 150 mille francs.

L'Intendant de la province, Mr de Faverges, s'est transporté immédiatement sur le théatre de l'incendie pour consoler les incendiés et leur porter secours. Des hommes robustes et dévoués sont aussi arrivés le plus promptement possible des paroisses environnantes.

Une quête générale a été prescrite par sa Grandeur Monseigneur Vibert dans toutes les paroisses du diocèse pour venir au secours des malheureux incendiés. Un conseil composé du Rd Curé de la paroisse, du Syndic et de trois autres membres a été nommé par Mr l'intendant pour distribuer les aumônes.

Voici par paroisse le montant des aumônes.

  grain Argent Total Observations
Le seigle était estimé à l'époque 2 fr. la quarte
Albiez le jeune 9 quartes 7 20 19 20
Albiez le Vieux 12 quartes 7 .. 31
Aussois 15 15
Beaune 12 quartes .. .. 24
Bonvillard .. 19 45 19 45
Bonvillaret .. 20 20
Chatel .. 33 33
Chamousset .. 4 4
Chavanes 14 quartes 6 30 34 30
Total 47 105 95 199 95

 

213

Année 1856

  Noms des donateurs En grains En argent Total fr. Cent.
Report 47 quartes 105 95 199 95
10° Bourg-Neuf         --- 5 .. 5 ..
11° Fontcouverte 44 quartes 4 .. 92 ..
12° Hermillon 00    --- 7 .. 7 ..
13° Jarrier 36 quartes 10 .. 82 ..
14° Lanslebourg 00    --- 78 .. 78 ..
15° Montgelafrey 5 quartes 1 .. 11 ..
16° Montvernier 12 quartes 29 20 53 20
17° Montricher 7 quartes 2 30 16 30
18° Montdenis 8 quartes 00 .. 16 ..
19° Montrond 9 quartes 1 .. 19 ..
20° Montsapey 0 quartes 23 .. 23 ..
21° Orelle 24 quartes 8 50 56 50
22° St Jean de Maurienne 00 quartes 271 .. 272 ..
23° St André 20 quartes 3 .. 45 ..
24° Ste Marguerite sur Orelle 00 quartes 23 .. 23 ..
25° St Léger 00 quartes 13 .. 13 ..
26° St Remy 00 quartes 15 .. 15 ..
27° St Martin la Porte 15 quartes .. .. 30 ..
28° Sollières 00 quartes 50 .. 50 ..
29° Le Thyl 00 quartes 28 .. 28 ..
30° Valloires 00 quartes 60 .. 60 ..
31° Valmeinier 00 quartes 29 20 29 20
32° Villarembert 26 quartes .. .. 52 ..
33° Villargondran 5 quartes 2 .. 12 ..
34° Avrieux 14 quartes 0 .. 28 ..
35° St Michel 00 quartes 50 .. 50 ..
36° La Chambre 00 quartes 12 .. 12 ..
37° La Chapelle 00 quartes 8 .. 8 ..
38° Argentine 00 quartes 4 .. 4 ..
39° Termignon 00 quartes 63 .. 63 ..
40° Bessans 00 quartes 15 .. 15 ..
41° Lanslevillard 00 quartes 16 .. 16 ..
42° Le Bourget sur Modane 12 quartes 00 .. 24 ..
43° Aiguebelle 00 quartes 50 .. 50 ..
Total 286 987 15 1557 15

 

214

Année 1856

Dons faits par des particuliers.

Report de la page précédente 1557 15
Don fait par le gouvernement Sarde 1500 ..
Don fait par la province de Savoie 1200 ..
Don fait par Mr le Comte Pillet Vill. 200 ..
Don fait par Mr le Chevalier et Sénateur Anselme 150 ..
Don fait par Mr l'avocat Bouttaz de Fontcouverte 100 ..
Don fait par Mgr Vibert Evêque de Maurienne 100 ..
Don fait par Mr Deschamps Vicaire Général 100 ..
Don fait par Rd Pasquier curé de Fontcouverte 60 ..
Don fait par Rd Ducruez Prieur du Montcenis 20 ..
10° Don fait par Rd Boniface curé de la Chambre 20 ..
Total des dons reçus evalués en argent 5007 15

La petite pixide

La petite pixide a été achetée par Mr le Chevalier et Sénateur Anselme le 2 août 1856. Elle porte son nom, on ignore combien il l'a payée.

Les escaliers de la porte

Les trois degrés de la grande porte ainsi que celui de la petite viennent de la Praz sur St André et ont couté 50 fr. rendus à St Jean de Maurienne. On a payé 17 fr. pour les faire monter de St Jean à Fontcouverte. Ils ont été placés en même temps que la porte, et le tout a été payé par la fabrique.

Année 1857

La croix du Suel et la fontaine

Dans le courant de l'année 1857, les habitants du village du Suel ont amené l'eau dans leur village qui en manquait ; pour les aider a faire cette dépense, Rd Pasquier curé de la paroisse a obtenu du comte Pillet Vill la somme de 200 fr. Sur cette somme on a pris 130 fr. pour faire tailler la colonne et placer la croix qui existe au dit hameau. Mgr Vibert a accordé 40 jours d'indulgence à tous ceux qui réciteront dévotement et à genoux un pater et un ave devant cette croix.

La croix en pierre de taille a certainement couté plus de 130 fr. Le surplus a été payé par des cœurs généreux qui n'ont pas voulu livrer leurs noms à la postérité.


 

215

Année 1857

Chapelle de Notre Dame de la Salette.

Nous avons vu, page 118, du présent livre, que la chapelle du St Sacrement avait été vendue pendant la révolution française, et rachetée par la fabrique au prix de cent francs, par acte du 22 mai 1809, Bouttaz Notaire. Faute de ressources, cette chapelle était demeurée dans l'état de délabrement auquel la révolution l'avait réduite. Interdite et presque abandonnée elle ne servait qu'à retirer les échelles, les bancs et les vieux meubles de l'Eglise ; lorsqu'en 1857 Rd Anselme Pasquier curé de la paroisse songea à la faire réparer. Il commenca par faire réparer le tombeau de l'autel, le marchepied, toutes les têtes d'anges et plusieurs autres dégradations. Il fit construire à neuf les deux statues de la Ste Vierge et de St François d'Assie, deux consoles et quelques autres ornements. Tout ce travail a été executé par les sculpteurs Gilardi pour le prix de 940 fr. Les tableaux de la voute ont été nettoyés ; mais deux de ces tableaux se trouvaient lacérés et dans un très mauvais état, il fallait songer à les remplacer. Mr Gaden Zéphirin vicaire de la paroisse se chargea du médaillon au dessus de l'autel qu'il paya 60 fr. ; Mr l'abbé Sibué Clément natif de l'Alpettaz se chargea de St Jean qu'il paya 50 fr. et Rd Anselme Pasquier Curé de la paroisse se chargea du tableau du Maitre Autel qui couta 650 fr. Ces trois tableaux ont été peints à Grenoble par Mr Cavalli en 1858.

Comme l'évènement de la Salette avait grandement ému nos populations et réveillé l'esprit de foi, Rd Anselme Pasquier curé de Fontcouverte jugea à propos de doter sa paroisse d'une chapelle en l'honneur de Notre Dame de la Salette ; c'est pourquoi au lieu de faire représenter la Ste Cène sur le tableau du maitre autel comme cela existait avant la révolution, il fit peindre ce tableau représentant l'apparition de Notre Dame sur la sainte montagne, et dédia la nouvelle chapelle à Notre Dame de la Salette. L'inauguration et la bénédiction de cette chapelle se fit solennellement le dimanche 23 septembre de l'an 1860. La place devant la chapelle était ornée de sapins, tapissée de verdure et de fleurs. La porte était recouverte de tapis et de guirlandes, la bannière de la Vierge volait au vent au dessus de l'entrée. A la messe Rd Joseph Albrieux chanoine et Supérieur du petit-Séminaire prononça un discours pathétique sur l'évènement de la miraculeuse apparition. Après les Vèpres, la population étant sortie processionnellement de l'Eglise au chant des litanies s'est massée en bon ordre sur la place


 

216

Année 1857

Chapelle de N.D. de la Salette.

devant la chapelle. Rd Auguste Boniface curé archiprètre de la Chambre et ex curé de Fontcouverte a béni solennellement la chapelle et le tableau du Maitre Autel, il fit ensuite un sublime discours sur la cérémonie du jour et la dévotion que tout chrétien doit avoir en Marie reine du Ciel. La cérémonie s'est terminée par la bénédiction du très St Sacrement donnée à l'Eglise. La chapelle est restée illuminée une partie de la nuit. Ont assisté à cette cérémonie Rd Joseph Albrieux, supérieur du petit Séminaire, Rd Auguste Boniface, archiprètre curé de la Chambre, Rd Magallon, professeur de Rhétorique, Rd Mestrallet, professeur de seconde, Rd Guiget professeur de théologie, Rd Truchet professeur de théologie, Rd Bonetti professeur de troisième, Rd Assiez Gabriel, règlementaire au petit Séminaire et Mr Bonnel professeur de sixième. Ce dernier était laïque et natif de Fontcouverte.

Les 14 bancs de la chapelle ont été fait en 1859 et ont couté 168 fr. La chapelle a été décorée par Maggia peintre italien et demeurant à St Jean de Maurienne pour le prix de 1200 fr.

La boiserie à l'intérieur est de 21 mètres carrés, elle a couté 120 fr. Les vitraux des fenêtres ont été donnés par Rd Pasquier Curé de la paroisse ; ils ont été fabriqué à Grenoble par Briche verrier peintre rue de l'ancien temple, et ont du couter 640 fr. (en 1872)

En 1875 Rd Anselme Pasquier curé de la paroisse fit creuser son tombeau devant la porte de la chapelle à droite en entrant et le paya de ses deniers, environ 550 fr. A gauche en entrant, se trouve le tombeau de Mr l'avocat Claude Bouttaz, natif de Fontcouverte, il a été construit en même temps que celui de droite et payé par l'avocat. La plaque de marbre a été placée en 1875 après la mort de l'avocat et payé par ses héritiers en reconnaissance de ce qu'il leur a laissé. En 1878, Rd Anselme Pasquier fit placer sur les deux tombeaux deux anges en fonte, avec peinture bronze, l'un tenant une trompette et l'autre une croix, annoncant le jugement dernier. Ces deux anges viennent de Grenoble, de la maison Villard et Lacollonge. Ils ont couté net 650 fr. 20 fr. d'emballage et 39 fr. de port. Total 709 fr. Le carillon coute 20 fr. Les deux réflecteurs 50 fr.

Enfin le total des dépenses faites pour cette chapelle s'élevait au 1er avril 1877 à 9588 fr. ; le tout provenant de dons volontaires, car la fabrique n'a fourni que 100 fr. pour la restauration de cette belle chapelle en l'honneur de la Vierge.


 

217

Année 1857

Bienfaiteurs de la Chapelle de la Salette.

Voici les noms des principaux bienfaiteurs qui ont concouru à l'érection de la chapelle de Notre Dame de la Salette dans l'espace de 20 ans, C'est-à-dire, depuis l'an 1857 jusqu'en 1878.

Rd Anselme Pasquier curé de la paroisse a versé de ses deniers en diverses fois dans l'espace de 20 ans 2500
Mr l'avocat Bouttaz a versé en plusieurs fois la somme totale 1200
Mr le Chevalier Anselme en une fois 400
Rd Jean Michel Augert natif de Fontcouverte en deux fois 300
Rd Sibué Clément natif de Fontcouverte, vicaire 200
Bouttaz Jean Saturnin de Fontcouverte 200
Le tronc de la chapelle en l'espace de 20 ans a du fournir 500
La fabrique a donné pour commencer les travaux 100
Gaden Zéphirin vicaire de Fontcouverte et natif de Jarrier a donné 60
10° Sibué Clément natif de Fontcouverte et négociant en France 50
  Total des sommes connues 5510

Le reste a été fourni par des bienfaiteurs dont le nom est demeuré inconnu. Dieu les connait cela suffit.

Le comte Pillet Vill a donné en 3 fois 500
Les Pères de la grande Chartreuse en deux fois 300
Le total connu se monte donc à 6310 fr.                              Total 6310
Mr Bonnel Saturnin professeur au petit-Séminaire natif de Fontcouverte 150
Rd Jacques Buisson curé natif de Fontcouverte en deux fois 200
Rd Joseph Albrieux chanoine et ex curé de Fontcouverte 50
Rd Auguste Boniface curé de la Chambre et ex curé de Fontcouverte 50
Rd Joseph Albrieux Supérieur du Petit-Séminaire 20
Le tronc de la chapelle a encore fourni 250
Deux anonymes ont donné ensemble 300
Rd Ducruez prieur au Montcenis est ex Curé de Fontcouverte 30
Plusieurs personnes prises ensemble 150
En 1862 La fabrique a encore fourni pour le couvert de la chapelle 150
Un anomyme ami du Curé 100
Une personne de St Jean en reconnaissance d'une grâce reçue 40
Un ami de la Salette 100
Les 13 derniers bienfaiteurs je les ai trouvés sur une feuille volante et déjà déchirée
7900

Le total des dons connus se monte donc à 7900 fr.

Le reste demeure inconnu. Gloria in excelsis Deo et Laus beatæ Virgini Mariaæ matri nostræ.


 

218

Année 1858

Chapelle de la Bise

En 1858, la chapelle de St Claude, au village de la Bise menacait ruine, on ne pouvait plus y célèbrer la Sainte Messe. La voute et les murs étaient lézardés. Pour la réparer on fit placer cinq clés en fer toutes cachées dans le mur à l'exception de celle du milieu ; on fit un contre mur avec les éperons du côté du levant. Elle fut décorée à neuf par le peintre Gautheri Antoine. La dépense s'est élevée à 540 fr. dont 200 fr. fournis par la fabrique ; 20  fr. par le Comte Pillet Vill et 140 fr. par les habitants des villages de la Bise, de Riortier, des Adrets et du Cray.

Réparations à la Cure.

En 1858, on fit réparer les fenètres de la Cure, changer les vieux chassis dormants et volets. La dépense payée par la fabrique s'est élevée à 300 fr. Dans le courant de la même année, le Rd Curé a encore fait réparer le salon, la chambre qui est au dessus et celle des étrangers sur laquelle la commune avait autrefois d'injustes prétensions. Il a encore dépensé pour cela 300 fr. sans rien demander ni à la commune ni à la fabrique.

Dallage de l'Eglise.

En 1858, la fabrique a fait placer à l'Eglise dans l'avant Chœur et sur le trottoir du milieu des dalles en pierres de taille venant d'Orelle, fournies par Pierre Zarioz, tailleur de Pierre Italien. Pour ce travail la fabrique lui a compté 400  fr. ; et la commune ou plutôt les particuliers se sont chargés du transport des dalles de St Jean à Fontcouverte.

Fonts Baptismaux

En 1858, la fabrique a fait peindre sur le mur en dessus des fonts baptismaux un tableau représentant le baptême de Notre Seigneur et pour cela elle a payé 50 fr.

Mur derrière l'Eglise.

En 1858, la fabrique fit construire un mur de soutiennement au Nord de l'Eglise ; et pour cela elle paya 30 fr. à Romettaz maitre maçon, natif de Fontcouverte;

Chandeliers

En 1858 la fabrique fit sculpter et dorer à Gilardi six chandeliers et un crucifix pour le maitre autel ; et pour cela elle paya la somme de 115 fr.


 

219

Année 1859

Campagne d'Italie

Pendant la campagne d'Italie en 1859, il y avait 30 jeunes gens de Fontcouverte sous les drapeaux. Tous ont pris part au feu dans divers combats ; mais aucun n'a péri ; ils sont revenus 30 au pays en bonne santé. Dieu les a protégé.

Confrérie de N.D. de la Salette.

En 1859, Rd Anselme Pasquier, curé de Fontcouverte érigea dans sa paroisse la confrérie de Notre Dame de la Salette et l'affilia à l'archiconfrérie érigée dans le Sanctuaire de la Salette. Voir le règlement aux archives de la Cure, approuvé par sa Grandeur Mgr Vibert, Evêque de Maurienne, le 12 décembre 1859.

Deux globes.

En 1859, la fabrique a acheté deux globes avec bouquets pour le maitre autel et elle les a payé 50 fr.

Année 1860.

Achat de chasubles

En 1860, la fabrique a acheté 3 chasubles pour l'usage ordinaire, l'une blanche, l'autre rouge et la troisième noire. Les 3 ont été payées 150 fr. par la fabrique.

Tissage de la toile.

En 1860, on comptait à Fontcouverte plus de 60 métiers en fonction pendant l'hiver pour la fabrication et le tissage de la toile. Le prix était de 40 à 45 centimes l'aune, et un bon ouvrier pouvait déjà gagner 2fr.50 par jour.

Tableau de tous les Saints

Le tableau de l'autel de tous les Saints, qui existe à l'Eglise, très ancien se trouvait dans un très mauvais état ; aussi en 1860 le conseil de fabrique résolut de le remplacer par un neuf. La confection de ce tableau fut confiée à Cavalli peintre italien. On paya pour ce tableau, qui est loin d'être un chef d'œuvre, la somme de 250 fr. Dame Coche Françoise veuve Bouttaz donna pour le tableau la somme de 150 fr. et la fabrique paya le reste c'est-à-dire 100 francs.

Canons d'autel.

En 1860 la fabrique se procura de nouveaux canons d'autel et paya à Casalli la somme de 17 fr. pour les faire encadrer et dorer les cadres.


 

220

Année 1860

Dons de Mr le Conte Pillet-Vill

Voici les dons que Mr le Conte Pillet-Vill à fait à la paroisse de Fontcouverte depuis 1855 jusqu'en 1860.

Pour achat d'une horloge au clocher (employée à la chapelle de la salette 200
Pour les incendiés de la Rochette 200
Pour réparer la chapelle du St Sacrement aujourd'hui la Salette 200
Pour réparer la chapelle de la Bise 200
Pour une chapelle à Riortier (somme employée à l'Eglise 200
Pour amener l'eau au village du Suel 200
Pour le tableau de Notre Dame de la Salette 100
Pour l'école de Riortier dessous et de la Combe 200
  Total des dons faits par Mr le Conte Pillet-Vill 1500

Mr le Conte [Michel Frédéric] Pillet-Vill est mort à Paris le 11[10] février 1860 à l'âge de 79 ans. Voila un bienfaiteur dont les habitants de Fontcouverte et d'ailleurs doivent se souvenir. Dieu lui avait donné la fortune, il l'a employée tout entière à sa gloire. Exemple rare, mais bon a suivre.

Capitaux de la fabrique.

En 1860, les capitaux de la fabrique pour fondations religieuses soit à l'Eglise, soit dans les chapelles des divers villages s'élevaient à la somme totale de 14600 francs

Mouvement de la population

En 1860, la population de Fontcouverte était de 1461 personnes.

Année 1861

Réparations aux fenètres de l'Eglise

En 1861, on a fait réparer plusieurs fenètres de l'Eglise et pour cela la fabrique a payé à Commetti la somme de 35 fr.

Achat de linge

En 1861, on a acheté plusieurs surplis et autres petits linges et pour cela la fabrique a payé 41 francs.

Achat d'Ardoises

En 1861 la fabrique a acheté pour 28 fr. d'ardoises pour le regotoyage du couvert de l'Eglise.

Places de l'Eglise

En 1861, les places de l'Eglise ont produit la somme totale de 410 francs.


 

221

Année 1862

Indulgence plenière le 24 Avril.

En 1856, Mr le Chevalier et Sénateur Anselme fit un voyage à Rome, au tombeau des Apôtres, et le premier jour du mois de septembre de la même année, il eut l'insigne honneur d'avoir une audience privée de Sa Sainteté le Pape Pie IX. Humblement prosterné à ses pieds, il demanda au St Père de vouloir bien accorder une indulgence plénière applicable aux âmes des défunts, et à perpétuité, à tous ceux qui s'étaient confessés et ayant fait la sainte communion, visiteront la chapelle qu'il a fait construire au hameau des Anselme, son village de naissance, en l'honneur de St Anselme, le jour de la fête de ce Saint patron de sa chapelle, c'est-à-dire le 21 avril de chaque année. Le pape agréa sa demande et lui accorda la grâce demandée. Le décret est du 1er septembre 1856 entièrement écrit, daté et signé de la main de Sa Sainteté le Pape PieIX. Ce décret se trouve encadré et suspendu à un mur de la susdite Chapelle.

Inventaire de la Cure.

1° La Cure de Fontcouverte possédait autrefois, avant la révolution, un riche bénéfice ; aujourd'hui elle ne jouit plus d'aucune fondation et ne possède aucun immeuble, à l'exception d'une portion de terrain au levant et au midi du presbytère, de la contenance d'environ 60 toises ; c'est un reste de la propriété qui a été achetée par la fabrique, sous le nom d'un inconnu, lorqu'on a bati la maison curiale en 1807, et que tous les curés ont toujours possédé paisiblement ; à l'exception encore d'un petit verger, attenant au jardin de la Cure, sur l'emplacement de l'ancienne cure, contenant environ 80 toises, compris l'allée qui y conduit.

2° Il existe un vieux coutumier et un règlement pour les Clercs de 1811. Les archives de la paroisse conservées dans une chambre au dessus de la sacristie renferment des titres bien précieux, comme les comptes de chaque syndic ou maire depuis 1500. Les procès qui ont lieu, les instructions pour la peste de 1560 ; 1587 ; 1597 ; 1598 ; 1599 ; et 1630. Il existe encore au presbytère dans une armoire ad hoc, les fondations des chapelles, les titres des anciens revenus de la Cure, de lEglise, des chapelles, des oratoires et tous les procès s'y rapportant. Les délibérations, les comptes de la fabrique depuis un temps immémorial et d'une manière régulière depuis 1811 jusqu'à ce jour.


 

222

Année 1862

3°Inventaire du Mobilier de la Cure

1° Une crédence en noyer au salon laissé par Rd Didier
2° Une table en noyer double dite anglaise
3° Un petit bureau ou secrétaire en noyer, mi usé,
4° Une petite table en noyer presque neuve,
5° Un garde robe en bois poirier pour le linge à la chambre supérieure,
6° Un garde robe en sapin à la cave en mauvais état,
7° Un bois de lit en noyer, orné de colonettes à la chambre des étrangers
8° Un bois de lit en noyer à la chambre du vicaire,
9° Un bois de lit en noyer, simple, mi usé à la chambre du retirage,
10  Une huche en bois blanc coloriée en noir à la cuisine, mi usée,
11° Une petite crédence en bois blanc à la cuisine (mi usée)
12° Un buffet en bois blanc à la cuisine, plus que mi usé,
13° Une vieille huche en sapin à la cave (hors d'usage)
14° Un chauderon pour la lessive en bon état,
15  Quatre tonneaux à la Cave en bon état,
16° Un vieil entonnoir en bois,
17° Deux vieilles chaises en noyer déjà bien usées,
18° Une arche en sapin bonne contenant environ 185 quartes,
19° Un coffre vieux à la chambre de retirage,
20  Un mauvais bouteillier à la Cave,
21° Une cage à Poullet assez bonne,
22° Une vieille selle à cheval,
23° Une bibliothèque en noyer vitrée
24° Un Franklin laissé par Rd Albrieux
25° Une Crémaillère à la Cuisine
26° Trois mauvais chenets,
27° Trois devant de cheminée en mauvais état,
28° Une petite sonnette de table et celle suspendue au corridor,
29° Un vieux prie-Dieu laissé par Rd Didier
30  Un vieux fauteuil laissé par Rd Didier
31° Un tablar pour les pommes fixé à la Cave.

Les registres de baptême, de mariage et de décès existent depuis 1587.

4° Confréries

Il existe dans la paroisse 5 confrérie canoniquement érigées.

1° Celle du St Sacrement, de temps immémorial et érigée de nouveau par décret du 8 février 1819.

2° Celle du St Rosaire érigée par décret du 25 mars 1698 et de


 

223

Année 1862

Inventaire de la Cure. (suite)

nouveau par décret du 18 juin 1836.

3° Celle de N.D. du Mont-Carmel érigée par décret du 24 mars 1719 et de nouveau par décret du 18 juin 1836.

4° Celle de la Bonne Mort érigée par décret du 30 juillet 1847.

5° Celle de N.D. de la Salette érigée par décret du 1er janvier 1859

Tous les titres, diplômes, décrets concernant ces confréries se trouvent aux archives de la Cure, ainsi que les livres contenant les noms des divers associés.

5° Il y a encore dans les archives de la paroisse : 1° Un livre Maitre des avoirs de la fabrique et des chapelles. 2° Les titres qui établissent les créances et les charges de la fabrique. 3° 68 mandements ou lettres pastorales de Nos Seigneurs les Evêques. 4° Les titres de l'érection du chemein de la Croix de l'Eglise ; à la chapelle du Villard et à celle des Anselmes ; 5° Le bref de Rome pour l'autel privilégié à perpétuité ; 6° 56 circulaires des Evêques de Maurienne. 7° Le règlement des fabriques de 1825 ; les lettres patentes de sa Majesté et le manifeste sénatorial concernant la question. 8° Une ordonnace de Mgr Vibert sur les registres et le temporel des Cures de 1861. 9° le décret impérial de 1809 concernant les fabriques. 10° Un état des âmes commencé en 1846. 11° Sept procès verbaux de visites pastorales. 12° Le livre maitre et titres de fondations de 2000fr. faite par Rd Dominique Deschamps ancien curé de la paroisse. 13° Environ 50 volumes de théologie et autres lègués par Rd Jean Pierre Didier ancien curé de la paroisse. 14° Environ 140 volumes de la bibliothèque paroissiale.

Nous soussigné Rd Anselme Pasquier archiprètre, curé de Fontcouverte et Louis Sibué trésorier de la fabrique de ce lieu, avons signé le présent inventaire, fait à double, l'un envoyé à l'Evêché, après nous être assurés du contenu conforme à la vérité.

Fait à Fontcouverte le 14 décembre 1862

Ont signé à l'original, Pasquier Curé et Louis Sibué

Pour copie conforme à l'original : Dufour curé

Places de l'Eglise

En 1862, les places de l'Eglise ont produit la somme total de 411 francs et 80 centimes.

En 1862, les biens fonds appartenent à la fabrique étaient loués 272 fr.


 

224

Année 1862.

Traitement du Vicaire

Avant la révolution le Vicaire était payé par le Rd Curé de la paroisse avec l'argent des divers bénéfices de St George, du St Sacrement, de St Claude et de Notre Dame du Villard.

Après la révolution, la commune se chargea de payer le vicaire. En 1860, elle donnait 500 fr. au vicaire pour son traitement. Sur ce, il devait payer 350 fr. pour payer sa pension au Rd curé de la paroisse ; il ne lui restait donc que 150 fr. Ce n'était certainement pas trop. Toutefois comme à l'époque de l'annexion de la Savoie à la France, le gouvernement Français prit sur lui de donner 450 fr. par an aux vicaires du département de la Savoie, comme il le faisait déjà depuis le Concordat, pour les vicaires des autres départements de France, le conseil municipal de Fontcouverte jugea que le vicaire de ce lieu ne devait pas recevoir double traitement, et en 1862, il supprima le traitement de 500 fr. alloué par la commune. Le vicaire se plaignit alors à Sa Grandeur Mrg Vibert, son Evêque. Mrg Vibert exposa l'affaire à Mr le Sous-Préfet en lui disant qu'un traitement de 450 fr. alloué par le gouvernement était tout a fait insuffisant pour un vicaire qui devait se nourrir, s'habiller se chauffer et se tenir convenablement. Il ajouta que si jusqu'ici les vicaires s'étaient contentés d'un si modique traitement, c'était par dévouement pour ne pas trop surcharger les communes auxquelles ils étaient uniquement à charge ; mais que du moment que le gouvernement voulait bien leur venir en aide, il n'était pas juste que les communes seules en profitassent. Il exposa ensuite que la pension que les vicaires payait jusqu'ici à leur curé respectif était tout à fait insuffisante, puisqu'ils ne payaient pas même 1 fr. par jour. Pour tous ces motifs, il pria Mr le Sous-Préfet d'user de son influence auprès du conseil municipal de Fontcouverte de maintenir au vicaire un traitement annuel d'au moins 350 fr. De cette manière, ajouta-t-il, tout le monde y gagnera. La commune gagnera 150 fr. Le Curé gagnera également 150 fr. puisque je viens de porter la pension des vicaires de 350 à 500 fr. et le vicaire gagnera également quelques petites choses.

Ces raisons allèguées par Monseigneur ont été admises et trouvées juste par Mr le Sous-Préfet qui ordonna au Conseil municipal de Fontcouverte de voter la somme de 350 fr. pour le traitement du vicaire. Le conseil municipal se soumit en


 

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Année 1862

Traitement du Vicaire. (suite)

murmurant, et pour manifester son mécontentement, il ne vota que 300 fr. en ajoutant que si le vicaire tenait absolument à avoir 350 fr., la fabrique pourrait bien faire le surplus et voter 50 fr. sur son budget pour le traitement du vicaire. Mr le Sous-Préfet envoya la délibération du conseil municipal au président de la fabrique en le priant de faire voter 50 fr. sur le budget de la fabrique si les ressources de cet établissement le permettaient.

Le conseil de fabrique se réunit le dix du mois d'août 1862. Après avoir pris connaissance de la délibération du conseil municipal et de la lettre de Mr le Sous-Préfet l'invitant à voter 50 fr. sur son budget pour le supplément de traitement du vicaire, délibéra comme il suit : examen fait des avoirs et des charges de son administration :

«  Considérant que la fabrique, jusqu'ici la fabrique n'a jamais recu aucun legs ni fondations pour le payement du traitement du vicaire et que ce traitement a toujours été payé par la commune. Considérant que les capitaux de la fabrique sont tous grevés de diverses charges et qu'elle ne possède que l'argent des places de l'Eglise pour faire face aux frais du culte ; que les petites économies que cet établissement a pu réaliser depuis plusieurs années sont absorbées et au delà par la somme de 1200 fr. votée et approuvée pour la réparation du clocher, déclare à l'unanimité des voix, ne pouvoir se charger, à son grand regret, de payer annuellement 50 fr. pour le traitement du vicaire.

Fait et signé à Fontcouverte le 10 août 1862.

Ont signé à l'original tous les membres du Conseil. Le maire Bouttaz Jean Pierre, Collet Louis, Sibué Louis, Bouttaz François, Bouttaz Jean Marie, Bonnel André et Pasquier Curé.

A la suite de cette délibération, Mr le Sous-Préfet porta d'office sur le budget de la commune les 50 fr. d'augmentation pour le traitement du vicaire. Il est a observer qu'à cette époque jusqu'en 1878, les traitements des vicaires étaient regardés par l'autorité civile supérieure comme une dépense obligatoire pour les communes qui tenaient à en avoir un. Depuis 1878, les lois ou règlements administratifs ont changé et cette dépense est devenue facultative. Toutefois le conseil municipal de Fontcouverte n'a jamais plus rien réclamé à ce sujet ; il a toujours payé depuis le


 

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Année 1862

Traitement du Vicaire. (suite)

traitement du vicaire au taux de 350 fr. par an.

En 1891, le budget de la commune étant en déficit, le Préfet supprime le traitement du vicaire pour équilibrer le budget ; mais le conseil municipal d'alors, mieux intentionné que celui de 1862, se réunit aussitôt, vota quelques centimes additionnels et rétablit le traitement du vicaire par une délibération signée de tous ses membres. Bien plus, pendant l'hiver de 1894 et 1895, il y eut beaucoup de malades à Fontcouverte, par suite d'une sorte d'épidémie appelée influenza, le vicaire se dévoua pour la visite et le soin des malades. A la fin de l'année 1895, il eut l'agréable surprise de voir un jour Mr le Maire arriver chez lui, lui présentant gracieusement un mandat de 50 fr., voté spontanément par tous les conselliers municipaux, en reconnaissance des services rendus pendant l'année aux malades de la paroisse. Cependant le vicaire n'avait rien demandé, il n'avait que remplir son devoir. C'est le cas de dire : Autres temps, autres mœurs. Merci de cette générosité.!!

Année 1863

Visite pastorale de Mgr Vibert

Le premier jour du mois de juin 1863 Mgr Vibert fit à Fontcouverte sa 4e visite pastorale. Il était accompagné de Rd Jean-Baptiste Portaz, chanoine, son secrétaire et Chancelier. Il arriva vers 6 heures du soir sur une monture qu'on lui avait envoyé à St Jean de Maurienne. Il fut recu en arrivant au village de l'Eglise par le maire et les membres du conseil municipal et un peu plus loin par le Rd Pasteur de la paroisse entouré de toute la population. Les chemins et les maisons étaient parés de feuillages et de fleurs. S'étant revêtu des habits pontificaux, il se placa sous le dais que portaient 4 membres du conseil municipal et l'on se dirigea en procession vers l'Eglise au son des cloches et au chant des cantiques, où il donna sa bénédiction.

Le lendemain à la messe, il distribua la sainte communion à 532 personnes ; il administra le sacrement de confirmation à 225 enfants de l'un et de l'autre sexe dont l'instruction lui paru très satisfaisante.

La visite de l'Eglise a donné lieu aux observations suivantes. L'Eglise de Fontcouverte est petite pour la population. L'autel principal a besoin de quelques réparations ; les dorures et les couleurs


 

227

Année 1863

Visite pastorale. (suite)

du rétable un peu ternies par le temps, devraient être rafraichies. Les 4 autels latéraux de style baroque, excepté un qui est de l'ordre dorique, nous ont paru avoir besoins des mêmes restaurations. Le tableau de l'autel de tous les Saints est neuf et d'une bonne exécution. Les marchepieds sont en bois de sapin ; ils seraient plus convenables en bois de noyer. La sacristie est suffisamment pourvue de vases sacrés, d'ornements et de linges. Depuis notre dernière visite, la porte de l'Eglise a été refaite ; c'est un travail remarquable de Mr Gilardi, sculpteur ; sur le haut de la porte, dans le dormant, on voit sculptée en relief l'image de l'Assomption de la très Ste Vierge.

La Chapelle du St Sacrement, attigue à l'Eglise, bâtie en 1621 était depuis longtemps interdite. Le Rd Curé vient de la faire restaurer entièrement à ses frais et l'a placée sous le vocable de N.D. de la Salette. Mû par la pensée et le désir de propager le culte et la dévotion envers la Mère de Dieu, le Rd Curé eut l'heureuse idée d'établir dans sa paroisse la confrérie de N.D. de la Salette. Elle fut canoniquement établie par notre décret du 1er janvier 1859 et affiliée à l'archiconfrérie de ce nom par lettres du 3 février 1859 signées par Rd Bossan, directeur. Nous avons approuvé les statuts particuliers de cette confrérie. Nous avons visité la pieuse chapelle et nous avons remarqué avec la plus douce satisfaction tout ce qui a été fait pour son embellissement. La voute est ornée de nombreus médaillons ; l'autel a été entièrement restauré ; le tableau tout neuf représente le grand évènement de l'apparition de la Ste Vierge ; de chaque côté, on remarque d'assez belles statues ; le tombeau de l'autel, le marchepied, le sous-pied, les bancs, la porte d'entrée, les peintures murales qui la surmontent, la plus grande partie du toit, tout est neuf, et ces restaurations aussi intelligentes que bien exécutées sont un nouveau témoignage de la piété et de générosité du pasteur qui en a conçu la pensée.

La chapelle des Anselme a été enrichie des indulgences de la portioncule.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte les jours et an sus indiqués, en présence de Rd Paul Buttaz, curé de St Sorlin, Etienne Tobie Mollaret curé de St Pancrace et Jean-Baptiste Crinel de cette paroisse. Pour copie conforme. Dufour curé.


 

228

Année 1863.

Mission

Le 13 décembre 1863 eut lieu à Fontcouverte l'ouverture d'une mission qui a duré jusqu'au 3 janvier 1864. Les missionnaires étaient Rd Bouvier Alexis Supérieur, Emery, Crinel et Favier. Ils s'étaient adjoind 3 coadjuteurs pour entendre les confessions. Ces coadjuteurs étaient Rd Jorcin curé du Freney, Rd Richard, curé de Villargondran et Rd Besson curé de Chamousset. Tous ont été bien occupés. Les exercices commencaient le matin à 5 heures et l'Eglise était toujours pleine. La croix a été plantée au Cray du Rafour, le conseil municipal s'était réservé l'honneur de la porter. On a payé 800 fr. pour les frais de cette mission.

Erection
du chemin de la Croix dans la chapelle de la Rochette.

L'an 1863 et le 25 juin, je soussigné Anselme Pasquier, curé archiprètre de Fontcouverte, par autorisation recue de Sa Grandeur Mgr Vibert, Evêque de Maurienne, et en vertu des pouvoirs qu'il m'a conféré par délégation, bref du 1er mai 1863, ai érigé le chemin de la Croix dans la Chapelle de la Rochette, hameau de cette paroisse. Les petits tableaux en papier coloré encadrés par des moulures couleurs marron , ont été acheté par les habitants du village. Après la Sainte Messe, je fis une courte allocution sur l'objet de la cérémonie, je bénis les tableaux, les croix et je leur ai attaché toutes les indulgences que l'Eglise accorde à l'érection canonique. J'ai fait placer successivement chaque tableau à sa place en faisant les stations en présence des habitants et d'un certain nombre de pieux fidèles que la dévotion avait amené.

Jean Louis Collet et Clément Gilbert Collet ont signé le présent procès-verbal comme témoins. Pasquier curé.

Pour extrait et copie conforme. Dufour curé.

Réparations aux confessionnaux

En 1863, on a fait réparer les confessionnaux et pour cela la fabrique a payé 80fr.10.

Statue de StAntoine

En 1863 on a fait dorer et réparer la statue de St Antoine et pour cela la fabrique a payé 30 fr.

Cordes pour les cloches.

En 1863, la fabrique a acheté pour 41fr.10 de cordes pour les cloches.


 

229

Année 1864

La tour du clocher.

Dans le courant de l'année 1864, la commune avec le concours de la fabrique a fait exhausser ou monter la tour du clocher de 3 mètres, et fait refaire la flèche qui avait été abattue par la révolution. L'architecte qui en a dressé le plan est Mr Duverney. Le devis estimatif portait la dépense à 5985 fr. Dans l'adjudication, il y a eu un rabais de 485 fr. L'Etat a fourni un subside de 1000 fr. La commune a donné 1500 fr. en argent ; de plus, elle a fourni tous les bois nécessaires à la construction et fourni tous les matériaux sur place par corvées ; le tout estimé 1500 fr. La fabrique a fourni le reste, c'est-à-dire 1500 fr. Mais les travaux imprévus et supplémentaires se sont élevés à la somme de 398 fr. 52 centimes. Pour couvrir cette dépense, la fabrique a encore fourni 300 fr. et la commune 98 fr. La dépense totale s'est donc élevée à 5898 fr. L'entrepreneur qui s'est chargé de ce travail est Jean Pierre Covarel charpentier natif de la paroisse de Fontcouverte. Le maçon en chef, Ruaz Etienne habitant à St Jean de Maurienne. Maire, Jean-Pierre Bouttaz. Curé Anselme Pasquier, Vicaire Jules César Falcoz.

Les tufs ont été exploités, par corvées, à la Combe en delà du Mollaret, et transportés sur place également par corvées.

Erection

du chemin de Croix de la Chapelle de la Bise.

L'an 1864 et le 16 du mois de novembre, je soussigné Anselme Pasquier, curé archiprètre de Fontcouverte, vû l'autorisation et la délégation de Sa Grandeur Mgr Vibert, Evêque de Maurienne du 4 novembre de cette année, mentionnant un Bref apostolique du 17 mars 1841, ai érigé canoniquement le chemin de la croix dans le chapelle du village de la Bise. J'ai béni les tableaux et les croix, je leur ai appliqué toutes les indulgences d'une érection canonique et je les ai installé chacun à leur place, en présence d'un grand concours de fidèles. Séraphin Dompnier et Jean-Baptiste Sibué ont signé comme témoins, avec moi curé, le présent procès-verbal.

Fontcouverte le 16 novembre 1864. Ont signé à l'original : Rd Anselme Pasquier Curé, Dompnier Séraphin et Sibué Jean Baptiste.

Pour copie conforme à l'original : Dufour curé.


 

230

Année 1864

Achat de linge.

Dans le courant de l'année 1864, la fabrique a fait confectionner au couvent des sœurs de St Joseph à St Jean de Maurienne : 1° trois douzaines d'amicts ; 2° trois douzaines de corporaux ; 3° trois douzaines de manuterges ; 4° trois douzaines de purificatoires, pour le prix total de 40 fr. fourniture et façon comprises

Dans le courant de la même année la fabrique a encore payé 196 fr. pour l'achat de chasuble et d'aubes.

Année 1865

Citerne et Pavillon

Jusqu'ici pour se procurer de l'eau à la Cure, il fallait aller la chercher à la fontaine couverte, derrière la maison Bouttaz, en dessous du chemin qui conduit à la Rochette, ce qui était très pénible pour une domestique et même impraticable pendant la saison d'hiver. Aussi les Rd Curés qui se sont succédés à Fontcouverte payaient habituellement un homme pour fournit l'eau à la Cure, ce qui devenait très couteux. Rd Anselme Pasquier eut l'heureuse idée de faire construire une Citerne pour l'usage de la cure ; ses successeurs doivent lui en avoir de la reconnaissance car avoir de l'eau à sa disposition, c'est un trésor.

La citerne et le pavillon qui la surmonte furent donc construits en 1865. La citerne doit avoir 9 mètres de profondeur et elle doit contenir de 18 à 20 mille litres d'eau. Le citernau est une véritable cave voutée, il mesure 3 mètre de long sur un mètre et demi de large et 2 mètres de hauteur. Il s'étend depuis le tuyau en fonte par lequel l'eau descend jusque vers la porte de la Cure. L'eau est conduite du citerneau à la citerne par un tuyau en plomb. Ce citerneau a été nettoyé et divisé en deux compartiments en 1895, c'est-à-dire 30 ans après sa construction, il en avait un extrème besoin. La construction de la citerne, du citerneau et du pavillon ont couté la somme totale de 2000 fr. Sur ce, la fabrique a payé 500 fr. et le Rd Curé de la paroisse 1500 fr.

Allée du jardin

En 1865, le Rd Curé de la paroisse a encore fait construire a ses frais l'allée ou terrasse qui s'étend depuis la descente au jardin jusqu'à l'extrèmité nord, et pour cela il a payé 300 fr. de sa poche. Il a aussi fait planter les espaliers la même année, payé 80  fr.


 

231

Année 1865.

Réparations à la Cure.

Dans sa séance du 23 avril 1865, le conseil de fabrique de Fontcouverte a reconnu l'urgente nécessité de faire réparer la chambre à côté salon ; et après avoir examiné les réparations a faire il a décidé qu'il fallait refaire à neuf le plafond, le plancher et réparer la cheminée ; pour ces diverses réparations, il a voté 300 fr. sur son budget. La dépense totale s'est élevée à 300fr. 85 centimes, moins l'achat des planches qui ont couté 124fr65.

Les acqueducs au toit de la Cure

Des chenaux en fer blancs ont été placés au couvert de la Cure en 1865 ; et pour cela la fabrique a payé 255 fr. au sieur Regalet ferblantier à St Jean de Maurienne.

Année 1866

Allocation de la commune.

En 1864, quand la fabrique a versé la somme de 1800 fr. pour l'exhaussement et les réparations du clocher, la commune a promis de prendre à sa charge le regotoyage des édifices paroissiaux, c'est-à-dire, de l'Eglise et de la Cure ; et pour cela il était convenu que la commune verserait annuellement la somme de 25 fr. dans la caisse de la fabrique, si cette dernière préferait faire faire les réparations et surveiller les goutières.

La somme de 25 fr. a été versée pour la première en 1866.

Places de l'Eglise.

En 1866, les places de l'Eglise ont produit la somme de 470 fr.

Contributions.

En 1866, la fabrique a payé pour contributions et l'impôt de main morte la somme de 63fr. 87 centimes.

Achat de deux Missels.

En 1866, la fabrique a acheté un superbe missel très riche, doré sur tranche, relié en basanne rouge qu'elle a payé 64 fr. Elle a encore acheté un autre missel pour les messes des défunts qu'elle a payé 6 fr.

Revenus des Biens fonds.

En 1866, les biens fonds de la fabrique étaient loués 293fr.25

Capitaux de la fabrique

Les capitaux de la fabrique comprenant les fondations faites aux diverses chapelles s'élevaient en 1866 à la somme de 15.219 fr.


 

232

Incendie au village de l'Eglise

Le 19 octobre 1867, à 6 heures du soir, le feu a pris au sommet de la Grange de Jean Pierre Bouttaz, dans la partie qui domine la place publique. Dans quelques instants, les deux batiments de Bouttaz et de Coche Jean-Baptiste ont été embrasés. La récolte seule a péri, le feu n'a pas pénétré dans les chambres. C'est vrai miracle que le feu ne se soit pas communiqué aux maisons voisines. L'eau de la citerne de la Cure a été d'un immense secours. On dit que le feu a pris par l'imprudence de quelques fumeurs à la grange probablement après avoir vidé plusieurs bouteilles. Dans cet incendie on a eu à déplorer la mort de Dompnier Félicité femme de Joseph Taravel du Rosey dessus, qui a péri dans les flammes. En apprenant la mort de sa femme Joseph Taravel a été comme frappé de folie, il n'a jamais bien repris l'usage de sa raison, il est mort le 21 mai 1897.voir page 383

Horloge du Clocher

Dans le courant de l'année 1867 une horloge a été placée au clocher de l'Eglise avec 4 cadrans ; mais deux seulement marquent les heures. Cette horloge a été fournie par Mr Bailli-Comte-Morey. Elle coute 1340 fr. Mr l'avocat Claude Bouttaz a donné mille francs pour la payer ; le surplus a été payé par la commune.

Gelée du mois de Mai

En 1867, les seigles ont été gelés dans le mois de mai, et la récolte a été très pauvre.

Achat d'une Chasuble

En 1867 la fabrique a acheté une chasuble pour les grandes solennités et l'a payée 340 fr. Elle a encore acheté une garniture ou devant d'autel pour le Maitre autel qu'elle a payé 20 fr.

Contributions

En 1867, les contributions de la fabrique se sont élevée à la somme totale de 63fr. 52 centimes.

Fenètres de l'Eglise.

En 1867, la fabrique a payé 35 fr.25 pour réparations aux fenètres de l'Eglise.

Places de l'Eglise

En 1867, les places de l'Eglise ont produit la somme de 470 fr.

Comptes de fabrique

En 1867, les comptes de la fabrique se sont soldés avec un boni en fonds de caisse de 1810 fr. 13 centimes.


 

233

Année 1868

Maison d'Ecole.

Jusqu'en 1868, la commune de Fontcouverte ne possédait aucun bâtiment pour les écoles. C'était une lacune. Les écoles se tenaient dans une chambre que la commune louait annuellement de divers particuliers, et plus souvent encore dans des écuries. En 1868, la commune fit construire la maison d'école qui se trouve au chef lieu, c'est-à-dire, au village de l'Eglise. Le devis de cette maison dressé par l'architecte Duverney a du s'élever à 20.000 fr. Le gouvernement a fourni un subside de 5.000 fr. ; Mr l'avocat Bouttaz a donné 4000 fr. La commune a fourni les bois et les matériaux sur place, estimé 2000 fr. Il y a eu un rabais de 1000 fr. à l'époque de l'adjudication, mais les travaux supplémentaires se sont élevés à 500 ou 600 fr. D'où il suit que la commune n'a payé en argent que 8.500 fr. ou 600 fr.

Le Pavillon au dessus de la Citerne.

En 1868, Le pavillon au dessus de la citerne a été boisé pour le prix de 70 fr. Les fenètres ont couté 60 fr. ; Le plancher, la table ronde 140 fr. ; La tapisserie les couleurs et les chaises qui n'existent plus 100 fr. ; le plafond et le crépissage 100 fr. Total de la dépense 470 fr. payé par le Rd Curé Anselme Pasquier.

Traitement des Clercs.

Jusqu'en 1829, les Clercs étaient payés par les particuliers. En 1829, la fabrique leur alloua 40 fr. pour les encourager à bien remplir leurs fonctions. En 1842, elle porta cette allocation à 50 fr. Puis elle ajouta encore les années suivantes 3 fr. pour les dédommager de leur journée quand ils accompagnaient le Rd Curé pour la tournée de la passion. Cependant les Clercs ne tardèrent pas à se plaindre de nouveau qu'ils n'étaient pas suffisamment rétribués et qu'un certain nombre de particuliers leur refusaient par mauvaise volonté la petite rétribution qui leur était bien légitimement due. C'est pour cela qu'en 1851, le conseil municipal prenant en considération les plaintes des Clercs et reconnaissant qu'elles étaient fondées votèrent sur le budget de la commune la somme de 50 fr. pour complèter ce traitement qui fut porté dès lors a 103 fr. en argent. Mais plus la fabrique et la commune cherchaient de leur côté, à améliorer la position de ces modestes serviteurs de l'Eglise, plus les redevences dues par les particuliers diminuaient. On ne tarda pas à dire dans le public


 

234

Année 1868

Traitement des Clercs.

que les Clercs recevant un traitement de la fabrique et de la commune, les particuliers ne leur devaient plus rien. Ainsi quand ceux là se présentaient au domicile des particuliers pour recevoir les justes redevances, il arrivait assez souvent qu'ils ne recevaient que des injures. De là nouvelles réclamations de la part des Clercs. Le Rd Curé et les membres du Conseil de fabrique furent les premiers à reconnaitre la justice de leurs réclamations, ils auraient sans doute voulu y porter remède ; mais les ressources de la fabrique ne le leur permettaient pas. D'ailleurs, considérant que de temps immémorial les Clercs ont toujours été payés par les particuliers le conseil de fabrique fut d'avis que si les particuliers devenaient récalcitrants pour payer ce qu'ils devaient en rigeur de justice, il était juste que la commune en supportât les conséquences et qu'elle prit des moyens pour faire payer les particuliers, ce qui lui était facile en portant le traitement des Clercs sur le budget municipal. La chose fut donc portée à la mairie et le conseil municipal reconnaissant à son tour que les réclamations des Clercs étaient fondées, vota 100 fr. sur le budget de la commune, et dès lors le traitement des Clercs fut porté à 203, entièrement payé en argent ; savoir 150 fr. fournis par la commune et 53 fr. par la fabrique. Ceci se passa en 1868, et les redevences dues par les particuliers furent abolies. Toutefois, en 1869, les Clercs se plaignirent de nouveau au Curé Rd qu'ils étaient obligés de perdre 4 journées pour l'accompagner lorsqu'ils faisaient sa tournée pour la passion et l'annuel, et une autre lorsqu'il allait donner la bénédiction au bétail dans les montagnes, que pour ces 5 journées très pénibles employées exclusivement dans l'intéret et à l'avantage du Rd Curé, ils ne recevait que 3  fr. et la nourriture, ce qui n'était pas suffisamment rétribué. Alors le Rd Curé leur promis que désormais, ils recevraient pour ces 5 journées 5 fr. et la norriture. La norriture pour ces 5 journées est à la charge du Rd Curé, c'est l'usage. Les 2 fr. d'augmentation ont été porté à la charge de la fabrique. De sorte qu'à partir de 1869, le traitement des Clercs a été porté à 205 fr. ; savoir 150 fr. fourni par la commune et 55 fourni par la fabrique.              Pasquier Curé


 

235

Année 1868

Achat d'une Chape.

En 1868 la fabrique a acheté de Louis Portaz négotiant une chape et une étole pastorale pour le prix de 310 fr.

Bancs de l'Eglise.

En 1868, la fabrique a faire réparer et construire à neuf plusieurs bancs de l'Eglise, et pour cela elle a payé la somme de 135 fr. au Sieur Gilbert Jean-Baptiste feu Michel.

Linge pour enfants

En 1868, la fabrique a acheté de Mr Legorgu Gerbelot 4 soutanelles, quatre rochets, 4 ceintures et 4 pélerines pour les enfants de Chœur et a payé pour le tout 140 fr.

Achat de deux Chasubles.

En 1868, la fabrique a acheté de Mr Legorgu deux chasubles l'une blanche et l'autre noire pour l'usage ordinaire ; prix 100 fr.

Places de l'Eglise.

Les places de l'Eglise en 1868 se sont élevées à la somme de 635 fr.75. C'est assurément une des plus fortes perceptions qui ait été faite de temps immémorial.

Année 1869

Boiserie du Chœur de l'Eglise

En 1869, la fabrique a fait placer au Maitre-Autel de l'Eglise les deux statues de la Ste Vierge et de St François de Sales, et boiser le chœur de l'Eglise. Ce travail a été fait par les Gilardi pour le prix de 900 fr. Dans le courant de la même année on a encore compté 150 fr. à Pizzèna Antoine platrier et décorateur pour avoir décoré et réparé le Maitre autel de l'Eglise. 50 fr. ont été payé par le Rd Curé et 100 fr par la fabrique.

Marchepieds d'autel

En 1869, la fabrique a payé 140 fr. à Sibué Auguste menuisier à St Jean de Maurienne pour fournitures et façon de quatre marchepieds d'autel, savoir : l'un pour l'autel de tous les Saints, l'autre pour pour l'autel des Carmes, le troisième pour l'autel de St Sébastien et le quatrième pour la chapelle des Villards.

Sacristie

La fenètre de la sacristie a été refaite à neuf en 1869 et pour cela la fabrique a payé 25 fr.


 

236

Année 1869

Fondation des Frères Covarel.

Dans le courant de l'année 1869, Jean Pierre et Saturnin Covarel feu Jean-Baptiste nés à Fontcouverte et domestiques au Grand-Séminaire à St Jean de Maurienne ont fondé à perpétuité douze messes chantées  savoir : huit à l'Eglise paroissiale  deux à la chapelle de la Rochette pour leurs parents défunts et deux à la chapelle des Anselmes. La susdite fondation a été homologuée le 19 mai 1869. Capital versé à la fabrique de leur vivant 1200 fr.

Jardin au midi de la Cure.

Jusqu'en 1869, le jardin au midi de la Cure était en friche et ne produisait rien à cause de la proximité des chemins qui l'entourent. Cette propriété appartenait autrefois au bébéfice cure, aujourd'hui elle appartient à la fabrique comme faisant partie de la propriété achetée par elle lors de la construction de la Cure. En 1869, le Curé eut l'heureuse idée de faire un jardin de cette propriété en la faisant entourer de murs. Mais avant d'entreprendre ce travail, pour éviter toute contestation avec le public et les voisins il fit mesurer la propriété par un géomètre et la mensuration donna à la propriété la contenance de 6 ares. Toutefois comme il ne restait pas sufisamment de place entre la susdite propriété propriété et la maison d'école nouvellement bâtie, sur l'avis du conseil de fabrique, le Rd Curé voulu bien céder gratuitement 1 mètre 50 du côté de la cure et 2 mètres 60 du côté de la maison Augert. C'est donc un cadeau de 36 mètres de terrain que la fabrique a fait à la commune. Par suite, le périmètre des murs à construire s'est trouvé réduit à 65 mètres ; la hauteur des murs, compris les fondations est de 2 mètres, ce qui donne 130 mètres de surface de maconnerie. Ces murs sont couverts de fortes ardoises. La dépense totale de ces murs a du s'élever à la somme totale de 780 fr. Bozonetti entrepreneur.

Les latrines

Le corridor conduisant aux latrines était fermé par une paroi en planche, elle était déjà en mauvais état, il fallait songer à la refaire. Le conseil de fabrique considérant qu'une simple paroi en planche n'était pas de bon gout ; et que de plus, elle pouvait communiquer le feu à la Cure en cas d'incendie jugea à propos de la faire remplacer par un littelage crépis dont le coût a été de 102 fr. payé par la fabrique en 1869.


 

237

Année 1869

La Chambre du Vicaire.

En 1869, on a fait refaire à neuf le plancher de la chambre du vicaire et pour cela la fabrique a payé la somme de 126 fr., savoir 90 fr. pour achat de planches ; et 36 fr. à Adrait Jean Claude pour façon du plancher.

Chapelle du Villard

En 1869, la fabrique a acheté une chasuble pour la chapelle du Villard et elle l'a payée 80 fr. à Mr Legorgu.

Places de l'Eglise

En 1869, les places de l'Eglise ont produit la somme totale de 650 fr.

Suppression d'une allocation.

Nous avons vu page 231 que la commune avait promis à la fabrique une allocation annuelle de 2 fr. pour le regotoyage des édifices paroissiaux. Cette allocation a en effet été payée en 1866,1867 et 1868 ; mais en 1869 le conseil municipal ayant été renouvelé, le nouveau conseil ne voulut plus entendre parler de cette allocation, et il la supprima purement et simplement. Voila comment il faut se fier aux conseils municipaux. Leur bonne volonté ne dure pas longtemps.

Année 1870

En cette année terrible de guerre entre l'Allemagne et la France, on fit partir tous les hommes valides de 20 à 40 ans ; et la commune de Fontcouverte a fourni 112 hommes. Au mois de juillet quand la guerre éclata, la commune de Fontcouverte comptait 24 jeunes gens sous les drapeaux faisant partie de l'armée active. Au mois d'aôut, on réclama les hommes de la réserve, et il en partit 15 de Fontcouverte. Au mois d'octobre, on forma l'armée mobile composée des anciens soldats ayant servis, jusqu'à l'age de 40 ans ; et Foncouverte en fournit 34. Au mois de février, on réclama la garde mobile composée de tous les hommes valides de 20 à 40 ans, et Foncouverte en fournit encore 39. Ces derniers n'ont été que 3 semaines à Chambery ; mais les autres ont presque tous été sur le champ de bataille où plusieurs sont morts.

Ecurie

Le couvert de la petite écurie du presbytère a été refait à neuf, et pour cette réparation la fabrique a payé la somme totale de 32 fr. en 1870.


 

238

Année 1871

Fondation d'une messe.

Par son testament en date du 23 juillet 1869, Catherine Fay originaire de St Jean d'Arves et institutrice à Fontcouverte a fondé une messe chantée à la chapelle de la Salette à acquitter annuellement et à perpétuité. Pour se libérer de cette obligation, ses héritiers ont versé à la fabrique en 1871 la somme de 120 fr.

Cadre d'un tableau

Le tableau représentant la Sainte Cène qui est suspendu en dessus de la porte de la sacristie est le tableau de l'autel de la chapelle du St Sacrement aujourd'hui la Salette. Ce tableau a été a été transporté de la chapelle à l'Eglise en 1858. Comme son cadre primitif est demeuré à la chapelle de la Salette, en 1871, on fit faire un nouveau cadre pour ce tableau. Ce cadre a été fait à Lyon par Dufey et a couté 138 fr., plus 5 fr. de port et d'emballage. Total 143 fr. payés par la fabrique.

Achat de linge.

En 1871, la fabrique a acheté de Mr Legorgu demeurant à Grenoble ; 1° une écharpe ; 2° quatre soutanelles pour les enfants de chœur et 3 nappes d'autel pour le prix de 123 fr. Elle a encore payé à la même 13 fr. pour garnitures d'autel et un cingule.

La Cure

En 1871, on a fait faire en ciment le sous-pieds du corridor inférieur en entrant à la cure ; de plus, on a encore fait piquer à la hauteur d'un mètre 50 environ l'intérieur du mur Nord-Ouest et crépir ensuite avec du ciment. Total de la dépense 200 fr. payés par la fabrique.

Autels latéraux

Les colonnes des autels de Notre Dame des Carmes et celles de l'autel de tous les Saints ont été faites en 1692. Le tableau de Notre Dame des Carmes a été fait en 1801 et celui de tous les Saints en 1860.

Les colonnes torses de l'autel du Rosaire et celles de l'autel de St Joseph on été faites en 1868. On ignore l'origine du tablaeu de Notre Dame du Rosaire.


 

239

Année 1872

Visite pastorale.

En 1872 et le 9 du mois de mai, Mgr Vibert fit à Fontcouverte sa 5e et dernière visite pastorale. Il arriva la veille dans l'après midi ; il était accompagné de Rd Victor Ignace Girard son secrétaire et chancelier. Les habitants de Fontcouverte avaient eu l'obligeance de lui envoyer des montures. A quelque distance de l'Eglise, il rencontra Mr le maire qui le complimenta en son nom et en celui de ses administrés. Le Rd Curé l'attendait à l'entrée de la chapelle de N.D. de la Salette. Il avait à ses côtés Rd Jean-Baptiste Sixte, chanoine qui l'avait aidé à préparer les fidèles, et Rd Pierre Tronel vicaire de la paroisse. Après s'être revêtu des habits pontificaux, il suivit placé sous le dais, la procession qui se déploya autour de l'Eglise en chantant des cantiques. A l'Eglise, il a donné sa bénédiction, expliqué le but de sa visite, interrogé et fait interroger les enfants dont les réponses ont été très satisfaisantes. Le lendemain, jour de l'Ascension, il a visité l'Eglise et tout ce qui se rapporte au culte divin, puis il a célèbté la sainte messe à laquelle il a distribué la sainte communion à environ 850 personnes. Après la messe il a fait une instruction sur la nature et les effets du sacrement de confirmation qu'il a administré à 192 personnes des deux sexes. Le soir, après le chant des Vèpres il a adressé à la paroisse ses avis pastoraux, recommandant surtout à ces fidèles qui ont su conserver le bien précieux de la foi, au milieu des dangers de l'époque, le respect de toute autorité venant de Dieu, autorité que l'on cherche à détruire, et il a terminé par le chant d'actions de grâces et la bénédiction du très St Sacrement. Durant sa visite, il a fait les observations et recommandations qui suivent. 1° Depuis notre dernière visite, le maitre autel a été rafraichi, et deux statues, l'une de la Ste Vierge, l'autre de St François de Sales, dues au ciseau distingué des frères Gilardi sont venues en décorer les côtés. Le clocher a été exhaussé d'environ 15 mètres, flèche comprise. cette flèche légère que l'on apperçoit de très loin, se dessine gracieusement sur le fond vert des montagnes qui l'entourent. La fabrique a contribué pour la somme de 1800 fr. à ce travail qui en a couté 5898. La sacristie qui est sufisamment pourvue en ornements et linge s'est encore enrichie d'une chape et d'une chasuble blanches d'un bon gout. Les embellissements nouveaux de la chapelle de Notre


 

240

Année 1872

Visite pastorale. (suite)

Dame de la Salette, et des améliorations apportées au jardin, comme à la construction de la citerne sont dues au Rd Curé qui en a fait la dépense.

2° Nous recommandons de tapisser l'intérieur de la porte des fonts baptismaux, et de mettre à la sacristie une copie du tableau des fondations qui existe déjà à la Cure.

Ainsi fait et signé les an et jour ci dessus désignés.

Pour copie conforme. St Jean de Maurienne le 14 juin 1872

A signé la copie pour archives : I.V. Girard secrétaire

Incendie de l'Alpettaz.

En 1872, un dimanche pendant les Vèpres, un incendie éclata tout à coup au village de l'Alpettaz. C'était au mois d'octobre ; par suite, la majeure partie de la récolte était déjà rentrée et tout a péri dans les flammes. 8 maisons et 2 granges du côté de la Rochette ou du Col d'Arves ont été brulées. Il n'y a pas eu dans cet incendie d'accident de personnes ; mais deux mulets et plusieurs brebis ont péri. On ignore comment le feu a pris ; mais ce qui explique la gravité de l'incendie c'est le manque d'eau et les couverts des maisons faits avec du chaume ; c'est même étonnant que tout le village n'ait pas été incendié.

Réparations aux autels de St Roch et du St Rosaire.

Dans sa séance du 14 juillet 1872, le conseil de fabrique de Fontcouverte sollicite de Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne l'autorisation de faire faire aux autels de St Roch et du St Rosaire les réparations suivantes :

1° Dorer à neuf toutes les parties actuellement dorées. 2° Rafraichir toutes les couleurs. 3° Construire à neuf les tombeaux des dits autels avec des emblèmes en rapport. 4° Transformer l'autel actuel de St Roch en celui de St Joseph, patron de la bonne mort, dont la confrérie est érigée dans cette paroisse, conformément au vœu de la population et d'après l'agrèment de Mgr l'Evêque exprimée dans sa dernière visite pastorale. Le détail estimatif de l'entreprise pour les deux autels est fixé par Mrs les Gilardi à 1280 fr., le tableau non compris ; mais pour le tableau de St Joseph, Mr l'avocat Bouttaz originaire de Fontcouverte offre 400 fr. ; par suite, le conseil de fabrique croit pouvoir payer cette dépense et demande à Mgr l'autorisation de faire


 

241

Année 1872

Réparations aux autels de St Roch et du St Rosaire.

les susdites réparations regardées comme urgentes et conformes au vœu de la population. L'autorisation a été accordée en date du 16 juillet 1872. Signé : + François Marie Evêque. Les dépenses pour les réparations à ces autels se sont élevées a 1402 fr. 50 centimes entièrement payées par la fabrique. Les dépenses supplémentaires comprennent la dorure des chandeliers et des croix non portées dans l'état estimatif primitif. Le tableau de St Joseph a couté 453 fr.

Réparations aux fenètres de l'Eglise

En 1872, la fabrique a payé la somme de 90 fr. à Vincent Antoine ferblantier pour réparer les fenètres de l'Eglise.

Réparations à la Cure.

En 1872, la fabrique a payé 72 fr. à Viglieno entrepreneur à St Jean de Maurienne pour réparations au salon du prsbytère. On l'a fait blanchir et tapisser à neuf.

Achat de deux surplis.

En 1872, la fabrique a acheté deux surplis qu'elle a payé 38 fr.

Cadre des Fondations

Le cadre des fondations a été fait en 1872 par Jean Albert Dompnier menuisier de Fontcouverte pour le prix de 6 fr. Il a été placé à la sacristie en dessus de la crédence.

Capitaux de la Fabrique

Les capitaux dont la fabrique avait l'administration s'élevaient à la somme totale de 14990 fr. en 1872. Sur cette somme il faut comprendre toutes les fondations faites à l'Eglise et aux diverses chapelles ; car toutes les diverses fondations sont réunies ensemble et administrées par le conseil de fabrique. Les charges de ces diverses fondations s'élevaient annuellement à 441fr.50.

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1872 se sont élevées à la somme de 512 fr.

Cordes pour les Cloches.

En 1872, on a payé 13 fr. 75 centimes pour une corde de la petite cloche.

Revenus des Biens fonds.

En 1872, les revenus des biens fonds loués par la fabrique ont produit la somme toatale de 300fr.75.

Contributions

En 1872, la fabrique a payé pour contributions et main-morte 66fr.35.


 

242

Année 1873

Décret
Pour les messes de Requiem les jours doubles attaché à l'Eglise.

En 1873, Rd Anselme Pasquier, Curé de cette paroisse, obtint de Rome l'autorisation de chanter messe de Requiem 3 fois par semaine les jours doubles qui ne sont ni de 1re, ni de 2e classe. Voici le décret :

Ut uberiora obveniant suffragia animabus quæ in purgatorio cruciantur sacerdos Anselmus Pasquier parochus Ecclesiæ ab Assumptione nuncupatæ in diocesi Maurianensi, sanctissimum Dominum Nostrum Pium Papam IX rogavit enixe ut in præfata Ecclesia, Missæ de Requie celebrari valeant etiam dum officium recurrit ritus duplicis. Sanctitas porro sua referente subscripto Sacrorum Rituum congregationis secretario ita annuit benigne ut dummodo memorata Ecclesia alio simili Indulto non gaudeat, in ea ter in qualibet hebdomada locum habeant Missæ de Requie semper cum cantu, attamen exceptis duplicibus primæ et secondæ classis, festis de præcepto servandis, feriis, vigiliis, octavisque privilegiatis, adjecto onere præsens decretum exibendi in cancellaria Curiæ ecclesiasticæ Maurianensis, antequam executioni mandetur. Contrariis non obstantibus quibuscumque. Die 17 julii 1873. Cardinal Patrizi S.C.R. Prefectus.

Presens decretum exhibitum fuit in cancellaria Curæ ecclesiasticæ Maurianensis die 28 julii 1873. Signé I.V. Girard secrétaire.

Pour copie conforme à l'original. Dufour curé.

Erection
du chemin de la croix dans la chapelle de Charvin.

L'an 1873 et le 12 du mois de décembre, Rd Alexis Jourdain vicaire de Fontcouverte, par délégation de Sa Grandeur Mgr Vibert Evêque de Maurienne en date du 9 octobre accordée en vertu d'un bref apostolique du 25 avril 1872 a érigé canoniquement le chemin de la croix dans la chapelle de Charvin, il a béni les croix et les tableaux, il leur a appliqué toutes les indulgences et il les a installés successivement chacun à leur place respective. Il a fait une instruction appropriée à la circonstance et fait aussi publiquement le chemin le chemin de la croix. Il a célèbré le Saint sacrifice de la messe en présence d'un grand concours de fidèles.

Les tableaux sont d'une bonne exécution, en papier vitrés et encadrés avec dorure aux cadres. La dépense qui a du


 

243

Année 1873

s'élever à 100 fr. environ a été faite par le Rd Curé de la paroisse. François Poingt et Louis Buisson ont été requis comme témoins et ont signé le présent procès-verbal avec Rd Pasquier Curé et Rd Alexis Jourdain vicaire.

Pour copie conforme à l'original. Dufour curé.

Réparations à la Cure.

En 1873, on a fait refaire à neuf deux pentes du couvert de la Cure, celles du Nord et du Midi ; et la dépense totale s'est élevée à 260 fr. entièrement payée par la fabrique. Sur cette somme on a payé les ouvriers, les ardoises et les autres fournitures.

Dorure de chandeliers

En 1873, la fabrique a dépensé 101 fr. pour faire dorer des chandeliers et des croix appartenant à divers autels.

Capitaux

Les capitaux placés dont la fabrique avait l'administration, y compris ceux des chapelles et de la mission s'élevaient en 1873 à 15390 fr. 50 centimes.

Mr l'avocat Bouttaz.

Mr Claude Bouttaz est né à Fontcouverte, le 25 octobre 1795. Son Grand père, Saturnin Bouttaz, était notaire, son père Charles Bouttaz, simple cultivateur et à la tête d'une nombreuse famille. Doué d'une vive intelligence, le jeune Claude Bouttaz fut envoyé au collège par son père. Après avoir heureusement terminé ses études classiques, il fit son droit à l'université de Turin, obtint le grade de docteur le 23 avril 1827, et entra dans la magistrature. Nommé juge-suppléant au tribunal de St Jean-de-Maurienne le 21 novembre 1827, il occupa successivement les fonctions de substitut de l'avocat fiscal à Thonon, puis à Chambery, de juge d'instruction à Bonneville, d'avocat fiscal à St Jean-de-Maurienne, de délègué de juge, puis de juge au tribunal de Chambery. Il fut en dernier lieu, par décret du 21 avril 1849, nommé greffier civil (soit greffier en chef) de la cours d'appel de Savoie, fonctions qu'il exerca jusqu'à l'annexion de 1860, époque à laquelle il prit sa retraite. Mr Bouttaz était resté célibataire, et dans sa longue carrière, grâce à son esprit d'ordre et d'économie, il avait réalisé une certaine fortune mobilière (environ 300.000 fr. dont il disposa comme il suit :


 

244

Année 1874
Testament de Mr l'Avocat Bouttaz.

Je soussigné Claude feu Charles Bouttaz, ancien greffier de la cour d'appel de Savoie, né à Fontcouverte en Maurienne, fais mon testamnt comme suit :

Voulant fournir à ma commune les moyens de se procurer et de salarier à perpétuité des instituteurs congréganistes, pour tenir les écoles dans le local qu'elle a fait construire à ces fins, je lui donne et lègue quatre vingt dix mille francs. Cette somme devra lui être comptée en titres de rentes sur l'Etat et en obligations de la ville de Chambery, de la province de Savoie propre, et du Chemin de fer P.L.M qu'on trouvera dans ma succession, la valeur des derniers est fixée à trois cents francs l'une.
Je lègue à mon neveu Jean Bouttaz six mille francs que me doit Mr l'avoué Jean Deschamps par billets du 1er août 1859, avec les intérêts en cours, plus mon pré à Mollaret dont il jouit déjà.
Je lègue à mon neveu Séraphin Bouttaz six mille francs que me doit le dit Mr Deschamps par billets du 12 décembre 1860, avec les intérets en cours, plus le bâtiment et dépendances que j'ai acquis de Pierre Antoine Covarel, par acte du 29 juin 1865, Ducruez Notaire enregistré.
Je lègue mille francs aux descendants de ma tante Louise Bouttaz, payable en un an.
Je lègue quinze cents francs à ma nièce Véronique Rossat veuve Sibué ; six cents francs à sa sœur Clementine ; et trois cents à son autre sœur Joséphine femme Coche, le tout payable dans un an.
Je lègue quatre cents francs aux filles non mariées de ma tante Jeanne Bouttaz veuve Vincent.
Je lègue à Louise Rou[..], ma domestique ses gages de l'année courante compris, payables dans un an deux mille francs.
Je lègue à mon neveu Clément Bouttaz, la pension de quatrecents francs payable par semestre échus pendant qu'il habitera dans la famille de son frère Jean-Baptiste.
Je lègue six mille francs à ma sœur Appolonie, veuve Sibué, payable dans l'année, et en cas de décès à ses enfants.
10° Je lègue cinq cents francs à ma nièce Victorine Bouttaz femme Dompnier, payable dans l'année.

 

245

Année 1874
Testament de Mr l'avocat Bouttaz (suite)

11° Je lègue à mon neveu Bouttaz Jean-Baptiste prètre la pension viagère de quatre cents francs, payables par semestres échus, plus six services d'argent, la batterie de cuisine qui se trouve dans mon logement à Fontcouverte et les deux matelas de mon lit ainsi que la pendule qui est dans ma chambre.
12° Je lègue la somme de trois mille francs à ma nièce Marie Bouttaz, feu Jean-Pierre, payable dans deux ans avec intéret dès le premier, et c'est sous la condition expresse qu'elle ne pourra élever aucune contestation au sujet de la part de succession que son père lui a laissée.
13° Je lègue à Jean Pierre fils de Jean-Baptiste Bouttaz mon arrière neveu, la somme de douze mille francs, dont son père aura l'usufruit pendant sa vie à charge de faire les frais de son éducation.
14° Je lègue à la fabrique écclésiastique de Fontcouverte la somme de deux mille cinq cents francs, pour l'établissement et l'entretien d'une lampe devant l'autel de St Joseph qui sera allumée les jours de fête de 1re et de seconde Classe ; le surplus du revenu sera employé en célèbration de messes pour le repos de mon âme et de celles de mes parents défunts, cette somme sera payable dans l'année.
15° Je déclare expressément vouloir être inhumé dans le cimetière de Fontcouverte et dans le tombeau que j'ai fait préparer.
16° Pour ce qui reste de mes avoirs, je nomme pour mes légataires universels Jean-Baptiste feu Jean-Pierre Bouttaz et Charles feu Saturnin Bouttaz, mes neveux à charge par le premier de payer la pension lèguée à son frère Clement et le legs fait à son fils Jean-Pierre, à charge par le second de payer la pension faite à son frère Jean-Baptiste, et en outre de ceder gratuitement à la commune, lors de l'installation des instituteurs congréganiste pour servir de jardin à ceux-ci, la part qu'il possède, soit le quart du grand jardin, avec jouissance du puit au moyen de concours à son entretien, et je fais le legs de ces objets à la commune.
17° Je révoque toute disposition de dernières volonté que je puis avoir faites antérieurement aux présentes.

Je nomme pour mon exécuteur testamentaire Mr Albrieux


 

246

Année 1874
Testament de Mr l'avocat Bouttaz. (suite)

chanoine et Vicaire général du diocèse de Maurienne, et je le prie notamment d'en accepter la charge.

Fait à Chambery le 23 septembre 1874.

Signé Claude Bouttaz avocat. Enregistré à Chambery le 16 février 1875 fol. 68 case 2. Signé Ubertin.

Pour copie conforme à l'original : Dufour curé.

Décès du testateur.

Mr l'avocat Claude Bouttaz est décédé à Chambery le 9 février 1875 et a été transporté à Fontcouverte, selon ses désirs exprimés, pour y être sépulturé dans le tombeau qu'il avait fait construire de son vivant, à gauche en entrant dans la chapelle de la Salette. Sur son tombeau les héritiers ont fait placer une pierre de marbre sur laquelle on lit l'inscription suivante « Ici repose Mr l'avocat Claude Bouttaz, bienfaiteur de la commune, décédé à Chambery le 9 février 1875 à l'âge de 80 ans. Hommage des héritiers ». Mais leur reconnaissance n'a pas duré longtemps comme on le verra plus loin.

Achat de mobilier

En 1874, la fabrique a acheté 3 canons d'autel, un tapis et une couverture d'autel et pour cela elle a payé 83 francs.

voir page 333.

Année 1875

Incendie du village de l'Eglise.

En janvier 1875, un terrible incendie a éclaté dans la grange du Sieur Coche en face de la Croix, à droite du chemin qui conduit à St Jean de Maurienne. Mr l'abbé Jourdain, vicaire de la paroisse fut le premier qui apercut le feu vers les 10 heures du soir. S'il avait eu du secours immédiatement, il aurait pu arrêter l'incendie ; mais comme à cette heure, la plupart des habitants étaient déjà couchés, pendant qu'il appela au secours, le feu se communiqua à la maison voisine sur la gauche du chemin, et de là à tout le village supérieur. 17 bâtiments ont été complètement détruits. La nommée Darves Thérèse, bonne vieille fille a péri dans les flammes. Cet incendie a donné lieu à un grand procès ; 60 témoins ont comparu aux assises de Chambery. Les accusés ont été acquités. Les désordres des cabarets ont été la cause de l'incendie et du procès. Pauvre village. Signé Pasquier Curé.


 

247

Année 1875

Droits de successions.

En 1875, la fabrique a payé la somme de 281 fr. 50 centimes pour les droits de succession de la fondation Bouttaz Claude avocat, et 23 fr. 30 centimes pour l'expédition de son testament qui se trouve aux archives. Total 304 fr. 80 centimes.

Autorisation d'accepter le legs Bouttaz.

Le Président de la République Francaise,

Sur le rapport du Vice président du Conseil, Ministère de l'intérieur. Vu le testament olographe du Sieur Claude Bouttaz, en date du 23 septembte 1874 ; l'acte de décès du testateur, du 9 février 1875 ; le consentement des héritiers et légataires universels à l'exécution intégrale des dispositions du dit testament ; l'avis du ministre de l'instruction publique, des Cultes et des beaux arts, du 30 juillet 1575 :

Le Conseil d'Etat entendu : Décrète :

Art. 1er. Le trésorier de la fabrique de l'Eglise curiale de Fontcouverte est autorisé à accepter, aux clauses et conditions imposées, le legs fait à cet établissement par le Sieur Claude Bouttaz, suivant son testament olographe du 23 septembre 1875, et consistant en une somme de deux mille cinq cents francs, à la charge d'en affecter à perpétuité les revenus à l'entretien d'une lampe devant l'autel de St Joseph et à la célèbration de messes. Le nombre de messes à célèbrer annuellement sera déterminé par l'autorité diocésaine. La somme lèguée sera placée en rentes sur l'Etat avec mention sur l'inscription de la destination des arrérages.

Art. 2 Le vice président du conseil, ministre de l'intérieur et le ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux arts, sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution du présent décret.

Fait à Paris le 23 septembre 1875. Signé Mal de Mac-Mahon.

Par le président de la République : Le vice président du Conseil, ministre de l'intérieur : signé : Buffet.

Pour ampliation : Le directeur du secrétariat de la comptabilité Signé : Normand.

Pour copie conforme Le secrétaire général de la préfecture : signé Goybet.

Pour copie conforme : Pr le Sous-Préfet en congé : Le secrétaire général délègué : Richard.


 

248

Année 1875

Fondation Bouttaz avocat.

Par son testament du 23 septembre 1874, Mr l'avocat Claude Bouttaz a lègué à la fabrique de Fontcouverte la somme de 2500 fr. pour l'entretien d'une lampe devant l'autel de St Joseph et la célébration à perpétuité de quelques messes pour le repos de son âme et de celles de ses parents défunts. Par homologation en date du 22 avril 1881 le nombre de messes à acquitter a été fixé à dix messes chantées sous la rétribution de 4 fr. l'une.

Achat d'une lampe.

La lampe placée devant l'autel de St Joseph a été achetée en 1875 et a été payée 92 fr.

Deux services

En reconnaissance du legs fait à la commune par Mr l'avocat Bouttaz, en faveur des écoles congréganistes, la commune s'est engagée volontairement à faire acquitter chaque année deux services pour le repos de son âme. Les deux services se sont acquittés annuellement jusqu'en 1892, époque à laquelle la commune a perdu son procès avec les héritiers de l'avocat. A partir de cette époque, la commune, naturellement, a cessé de payer la rétribution des deux services au Rd Curé qui depuis n'a plus été tenu à les acquitter (voir page 309)

Ecoles congréganistes.

Pour se conformer à la volonté de Mr l'avocat Bouttaz clairement exprimée dans son testament, la Commune de Fontcouverte fit ouvrir au mois de novembre 1875 deux écoles congréganistes, l'une tenue par les Frères des écoles chrétiennes ; l'autre par les sœurs de St Joseph de St Jean de Maurienne, et les installa dans la maison qu'elle avait fait construire à cette fin au village de l'Eglise, en 1868. Ces deux écoles ne coutaient rien ni à l'Etat, ni à la commune.

Le couvert de l'Eglise.

En 1875, le couvert de l'Eglise se trouvait dans un état de dégradation complète, il fallut le refaire à neuf. Le devis estimatif s'éleva à la somme de 1450 fr. D'après la loi, à cette époque, cette réparation incombait à la commune, mais comme la commune se trouvait dépourvues de ressources suffisantes, la fabrique lui vint en aide et versa dans la caisse du receveur municipal un subside de 400 fr. et les réparations furent faites.


 

249

Année 1876

Mission

En 1876, une mission a été donnée à la paroisse de Fontcouverte, elle a commencé le 9 janvier et s'est terminée le 30 du même mois. Les ouvriers étaient le Rd Père Ambroise provincial de Lyon, le Rd Père Léon prieur au couvent de St Jean de Maurienne et le Rd Père Jérome du même couvent. Il y a eu 500 femmes qui ont communié et 400 hommes. Il en est resté de 10 à 15. La mission a été bien consolante. Avec les Rd Pères dominicains c'est facile ; le système francais est introduit en Maurienne, on le jugera par ses fruits, et l'avenir nous dira ce qu'il vaut. Signé : Pasquier curé.

Réparations à la Cure.

En 1876, la fabrique a dépensé 80 fr. pour diverses réparations faites à la cure, savoir ; 48 fr. pour achat de 3 douzaines de planches et 32 fr. pour réparations aux lucarnes de toit. Toatal de la dépense 80 fr.

Contributions

En 1876, la fabrique a payé pour les contributions des biens qu'elle possède la somme de 68fr.15, plus 1fr.05 pour contribution sur Villarembert. Total des contributions 69fr.20.

Capitaux de la fabrique

En 1876, les capitaux des fondations administrés par la fabrique se répartissaient comme il suit :

1° Capitaux placés par rentes constituées        2352

2° Capitaux placés par billets simples               3520

3° Capitaux placés par obligations et actions   11775,90 centimes

Total des capitaux placés                                  17.647fr.90

Biens Fonds

Les bien fonds en 1876 produisaient la somme de 290fr.95.

Places de l'Eglise

Les places de l'Eglise en 1876 ont produit la somme totale de 492 fr.

Recettes de l'exercice

En 1876, les recettes ordinaires de l'exercice se sont élevées à 1448fr.25 ; celles des arrérages à 239fr.30. Le total des recettes de l'exercice de 1876 a donc été de 1687fr.55.

Les comptes de la présente année se sont soldés avec un excédent de recettes de 575 fr. 25 centimes.


 

250

Année 1877

Dépenses ordinaires de la fabrique.

En 1877, la fabrique a dépensé pour l'achat d'une selle de mulet déjà vieille et usée 17 fr. ; 2° pour un tapis à l'usage de l'Eglise 8 fr. ; 3° pour réparations aux murs du jardin 285 fr. ; 4° pour réparations au corridor du presbytère 59 fr. 90 centimes. Total des dépenses extraordinaires 369 fr. 90 centimes.

Places de l'Eglise.

En 1877, les places de l'Eglise ont produit la somme de 640 fr. C'est une des plus fortes perceptions.

Année 1878

Visite pastorale.

Le 12 du mois de mai 1878, Michel Rosset Evêque de Maurienne depuis le 24 août 1876, fit sa première visite pastorale à Fontcouverte. Il était parti la veille, vers les trois heures de l'après midi de son palais épiscopal en la ville de St Jean-de-Maurienne ; il était accompagné des Rds chanoines honoraires Ignace Victor Girard, son vicaire Général et de Jean Pierre Martin son secrétaire chancelier. Mr le Curé de la paroisse et Mr le maire s'étaient entendus pour leur envoyer des montures bien choisies qui firent la montée d'un seul trait en une heure, malgré les ardeurs du Soleil. A quelques pas du village de Pierre Pin, ils reconnurent bien vite qu'ils approchaient du territoire de Fontcouverte en entendant les coups de mousquèterie partant de ce village et en voyant dès son entrée les chemins bordés de verdure, de mousse et de fleurs ; le petit oratoire encadré dans des guirlandes et des arcs de triomphe pendant que les étoffes de soie aux couleurs et aux dessins variés garnissaient chaque côté de la route sur les bords de laquelle était agenouillée toute la population du village dont la majeure partie s'adjoignit à nous jusqu'à l'Eglise. Le hameau de l'Alpettaz signifiait en même temps par des coups de feu que ses habitants prenaient part, de loin, à la joie universelle. Au village du Suel, les mêmes honneurs nous étaient rendus. Au bas du village de l'Eglise, Mr le Maire ceint de son écharpe, à la tête des membres de son conseil municipal souhaita à l'Evêque, de vive voix la bienvenue en son nom et au nom de tous ses administrés.


 

251

Année 1878

Visite pastorale (Suite)

A l'entrée du village de l'Eglise, nous attendait le Rd Curé de la paroisse revêtu de la chape, ayant auprès de lui Rd Jean-Baptiste Sixte chanoine de la cathédrale, Rd Jean-Baptiste Bizel curé de Montgelafrey, et Mr l'abbé Demaison vicaire de la paroisse. Aussitôt se présentât devant l'Evêque un gracieux petit enfant qui lui lut avec une très aimable assurance au nom de tous les enfants de la paroisse, un compliment fort bien tourné et tout fleuri des plus délicates pensées et des plus suaves sentiments que la foi peut inspirer. Mr l'archiprètre prenant ensuite la parole se fit l'interprète de toute sa population et exprima à l'Evêque les sentiments de respect, d'affectueuse vénération et de vive reconnaissance de tous pour le premier pasteur du diocèse. Après avoir remercié Mr l'archiprètre, baisé le crucifix et revêtu les habits pontificaux, l'Evêque pris place sous le dais porté par deux membres du conseil municipal et deux membres du conseil de fabrique. Arrivé à l'Eglise, l'Evêque donna sa bénédiction et monta en chaire pour adresser aux fidèles une courte allocution sur la nécessité de l'instruction religieuse ; puis il interrogea et fit interroger les enfants que l'on présentait pour la confirmation. La plupart ont répondu d'une manière satisfaisante. Ce matin, à 8 heures, l'Evêque a repris les fonctions saintes de son ministère dans l'ordre suivant : prières pour les morts, visite de l'Eglise, des vases sacrés, des ornements, du linge etc. Puis il a célèbré la sainte messe à laquelle il a distribué la sainte communion à 644 personnes dont 210 hommes. Enfin il a administré le sacrement de confirmation à 124 enfants de l'un et l'autre sexe, et terminé la cérémonie par les avis pastoraux. Durant sa visite il a fait les observation, recommandations et ordonnances qui suivent :

1° Eglise. L'Eglise actuelle, à 1282 mètres d'altitude, sous le vocable de l'Assomption se compose de deux parties. Le Chœur, le clocher et la sacristie ont été conservés de l'ancienne Eglise qui était sous le vocable de St Michel Archange et dont l'époque de la construction est inconnue. Le reste a été construit en 1675, sur les plans du Rd Père Boch, capucin, par Dominique Blanc de Suze, Rd Claude Monod, docteur


 

252

Année 1878.

Visite pastorale .(Suite)

docteur en théologie et en droit canon, protonotaire apostolique, Curé. Avec un peu plus de hardiesse, l'architecte eut fait un vrai monument et une Eglise suffisamment grande pour la population. La surface totale de l'Eglise est de 243 mètres 80 pour la nef et de 45 mètres 30 pour les tribunes ; dans son ensemble trop petite. La nouvelle construction à 72 pieds de long sur 36 de large ; elle a coûté 2300 florins, soit 1800 fr. de notre monnaie. L'Eglise a besoin d'être reblanchie et décorée dans son entier. L'entreprise est donnée au prix de 2100 fr. dont 500 fr. garantis par la commune, 500 fr. par le Rd Curé et le reste à la charge de la fabrique. Des réparations préalables nécessaires ont déjà été faites à la toiture pour la somme importante de 1500 francs, dont 1100 francs payés par la commune et le reste par la fabrique. L'Eglise n'avait pas été retouchée à l'intérieur depuis 1844, époque à laquelle les frères Pizzerra l'avait décorée au prix de 1000 fr. pour leur main d'œuvre.

L'Eglise possède 5 autels ; aucun n'est fixe. L'autel du Rosaire et celui de St Joseph possèdent des colonnes torses d'un bon travail. L'autel de St Joseph était autrefois sous le vocable de St Roch. En 1850, les frères Gilardi ont fait les gradins, le tombeau, le tabernacle et l'exposition du maitre autel au prix de 650 fr. Les mêmes ont fait en 1855 les portes de l'Eglise au prix de 550 fr. La porte principale est remarquable par les sculptures, surtout par le médaillon du haut représentant l'Assomption. Les deux statues de la Ste Vierge et de St François de Sales, au maitre autel, sont encore l'œuvre des mêmes artistes à qui l'on a payé en tout la somme de mille francs.

En 1872, les réparations de l'autel du Rosaire et celles de l'autel de St Roch mis sous le vocable de St Joseph ont été payées par la fabrique 1500 fr. aux Mrs Gilardi. Le tableau de St Joseph, œuvre de Mr Guille peintre de St Jean de Maurienne a été payé 500 fr. par Mr l'avocat Bouttaz qui a de plus donné la lampe, 92 fr., placée devant l'autel en laissant un capital suffisant pour l'entretenir aux principales solennités. Les deux autres autels latéraux sont sous le vocable de Notre Dame des Carmes et de tous les Saints.voir page 372

Le dallage de l'Eglise, en pierre de taille a été fait en 1858


 

253

Année 1878

Visite pastotale. Suite)

au prix de 400 fr. La commune s'était chargée du transport. Le clocher a été exhaussé en 1864 d'environ 15 mètres, flèche comprise, au prix de 5985 fr. pour le payement desquel la commune et la fabrique se sont entraidées dans des proportions un peu inégales qui ont laissé néanmoins la majeure partie de la dépense à la charge de la commune. Mr l'avocat Bouttaz a donné mille francs pour y placer une horloge. Il n'y a encore que trois cloches.

2° Sacristie. La sacristie suffisamment spacieuse est largement pourvue de vases sacrés, de linge et d'ornements nécessaires au culte divin. Elle possède notamment : 1° 4 calices dont un en vermeil du poids 866 gr. et les 3 autres en argent du poids réunis de 1 kilo 668 gr. ; un ciboire de 660 gr. ; 2 petites pixides pour le St viatique ; les ampoules des saintes huiles. L'ostensoir pèse seul 1525 gr. Une croix à côté du maitre autel en lames d'argent avec pomeau également en argent pesant       En fait de linges et ornements, il y a 18 chasubles, 6 rouges, 6 blanches 4 noires, 1 verte et 1 violette ; 4 chapes dont 2 blanches, 1 violette et une noire. Il manque une chape rouge. 24 aubes, 35 surplis, 27 corporeaux ; 51 amicts etc etc. Tout le linge est en fil. Quatre aubes sont riches et d'un tissus très fin. Nous n'étonnerons personne en disant que sur cette quantité, nous avons trouvé quelques ornements un peu médiocre. L'âge et la fatigue se font également sentir pour quelques uns de ces objets.

3° Cimetière. Le cimetière qui entoure l'Eglise a deux croix et contient les divisions règlementaires. D'après sa surface totale qui est de 572 mètres dont 45 mètres réservés à 4 chemins aboutissant à l'Eglise et rendant très difficile pour ne pas dire impossible la cloture canonique, nous estimons les 527 mètres demeurant disponibles notablement insuffisants. A cette insuffisance s'ajoute un inconvenient presque inévitable. Les fidèles en sortant des offices ne peuvent pas s'échapper comme si l'ennemi les poursuivait ; ils ont besoin de se voir, de causer un peu entre parents et amis séparés d'habitation par des distances assez grandes. Il en résulte que la partie du cimetière située devant l'Eglise est comme forcément transformée en place publique et le repos du aux cendres des morts se trouve foulé aux pieds; Cet abus


 

254

Année 1878

Visite pastorale.(Suite)

qui avait déjà provoqué l'interdiction du cimetière, il y a cent ans, joint aux autres inconvénients que nous venons de signaler, réclame des modifications urgentes et nous sommes assurés que la population si dévouée de Fontcouverte n'a pas attendu aujourd'hui pour se préoccuper d'un état de choses qui sera bientôt amélioré, nous n'en doutons pas un seul instant.

4° Confréries. Les confréries existant dans la paroisse sont : 1° la confrérie du St Sacrement établie de temps immémorial. En 1500 elle existait déjà. Agrégés 22 hommes et 86 femmes. 2° Celle du St Rosaire érigée à nouveau en 1697 : Agrégés 400 hommes et 600 femmes ; 3° Celle de la Bonne Mort érigée depuis 1847. Presque tous les habitants et beaucoup d'étrangers y sont affiliés. 4° La confrérie de Notre D. des Carmes ; 327 hommes et 532 femmes. 5° la confrérie de Notre Dame de la Salette érigée le 1er janvier 1859 et affiliée à l'archiconfrérie le 3 février de la même année ; 55 hommes et 200 femmes. Les associés sont réunis deux dimanches chaque mois ; un dimanche les hommes, et un dimanche les femmes. Toutes ces confréries reconnues et au besoin restaurées par décret du 1er octobre 1870, indult spécial obtenu par Sa Gd Mgr Vibert à cet effet.

Outre les confréries, la paroisse possède encore les associations suivantes : 1° l'association des bons livres ; 2° l'association de l'apostolat de la prière ; 3° l'association de la propagation de la foi et de la Ste enfance. L'œuvre du denier de St Pierre, œuvre capitale à notre époque ne saurait manquer d'obtenir toutes les sympathies de cette population s religieuse, nous la recommandons très instament.

5° Chapelles. Sans compter plusieurs petits oratoires publics semés en divers endroits, on compte dans la paroisse 6 chapelles rurales proprement dites, savoir : 1° la chapelle du village de la Rochette à 1628 mètres d'altitude, sous le vocable de St Roch et de St Sébastien, construite en 1600 et réparée à neuf en 1850 aux frais des habitants qui ont payé 4000 fr. outre les corvées et les transports des matériaux. Elle possède trois chasubles en bon état, un calice payé 400 fr. donné par le Rd Curé actuel, deux aubes un surplis etc. L'autel et le tabernacle de cette belle chapelle distante d'environ 45


 

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Année 1878

Visite pastorale. (Suite).

minutes de l'Eglise ont été fournis et payés par la fabrique.

2° La chapelle du village des Anselmes qui renferme deux caveaux où reposent les restes de Mme et de Mr le Sénateur Anselme qui la fit construire en 1846 sous le vocable de St Anselme, possède un calice en argent du poids de 548 gr., une pixide de 188 gr. ; 3 chasubles, 3 aubes et deux nappes, le tout travaillé à l'aiguille, crochets etc par Mme Josephine de Fernex épouse du Sénateur, Six reliquaires garnis. Il y a une maison attenante à la chapelle ; le tout est encore aux héritiers du défunt Sénateur. La fabrique fait acquitter les charges. Cette chapelle à 1591 métres d'altitude est distante de l'Eglise d'environ 25 minutes.

3° La chapelle des Villards, sous le vocable de la Visitation, bâtie en 1622 aux frais et par le concours de toute la commune, à 20 minute de l'Eglise et à 1399 métres d'altitude est remarquable par ses tableaux. Elle possède un calice en argent de peu de valeur, 3 chasubles et une aube en état passable. Les revenus de cette chapelles sont de 55 fr., insuffisants pour l'acquit des charges. Le sieur Prarioz a fait à cette chapelle en 1847 les réparations convenables au prix de 310 fr. payés par la fabrique qui a fourni le sable, transporté les matériaux et prètés les bois pour les échafaudages.

4° La chapelle de la Bise, à 40 minutes et à 1057 mètres d'altitude, sous le vocable de St Claude bâtie en 1512 au lieu dit Marteray, rebâtie en 1639, puis en 1683, restaurée en 1858 au prix de 600 fr. dont 200 fr. donnés par le Comte Pillet-Vil et 150 fr. par les habitants du village, le surplus payé par la fabrique. Elle possède un calice en argent, 3 chasuble, une aube, le tout assez pauvre.

5° La chapelle de Charvin sous le vocable de la purification à une heure de l'Eglise et à 1186 mètres d'altitude, bâtie en 1655, possède un calice, 2 chasubles, 1 aube, le tout très pauvre. Ses revenus sont de 25 fr. avec charges.

6° La Chapelle de la Salette, autrefois chapelle du St Sacrement, à côté de l'Eglise, a été bâtie en 1621 et était interdite depuis la révolution, lorsqu'en 1856 le Rd Curé concut et exécuta le projet de la réparer et de la rendre au culte sous le vocable de Notre Dame de la Salette. Le Rd Curé a consacré plus de 6.000 fr. à à orner et à embellir cette petite chapelle dont il a fait un vrai


 

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Année 1878

Visite pastorale. (Suite)

bijou auquel les 20 tableaux de la voute, très élégamment enchassés donnent aujourd'hui un prix remarquable. Ces tableaux ont été peint en 1746 par Joseph fils de Pierre de Dominique de la province de Novare, pour le prix de 230 livres. L'autel, le tombeau de l'autel, le marchepied, les statues, le sous-pied, les bancs, la porte d'entrée, les peintures murales qui la surmontent, la plus grande partie de la toiture, furent faits à neuf. Elle possède 7 chasubles et un beau calice en vermeil etc le tout acheté par le Rd Curé et de ses deniers en majeure partie. Cette magnifique chapelle n'a pas encore de revenus fixes pour sa maintenance. Deux caveaux à l'entrée ont couté 1100 fr. Dans l'un repose le corps de Mr Claude Bouttaz avocat, fondateur des écoles congréganistes, donateur de l'horloge du clocher ; il est à la charge des héritiers ; l'autre réservé pour la sépulture des curés de la paroisse est à la charge du Rd Curé.

Les avoirs, d'ailleurs très modestes et grevés de charges de toutes les chapelles sus-dites sont administrés par la fabrique qui fait acquitter les charges. Il y a lieu de faire pour ces divers établissements une comptabilité spéciale distincte de celle de la fabrique proprement dite.

6 ° Population. La population de Fontcouverte est de 1550 habitants dont 1048 communiants. On compte 3 familles émigrées depuis 20 ans, et une dizaine de personnes qui vont faire un petit commerce en hiver. Il y a quelques petites industries locales. On trouve dans la paroisse 42 métiers pour tisser la toile ; 8 menuisiers ; 6 sabotiers, 3 charpentiers 1 géomètre. Cette population est disséminée dans 39 hameaux dont 14 comptent moins de 12 habitants. Plusieurs de ces hameaux sont à plus de deux heures de distance, et celui de la Roche de Charvin, 28 habitants, est au moins à 3 heures.

Nro Noms des Villages Distance
minutes
habit Nro Noms des Villages. Dist.
minutes
habitants
Alpettaz 40 minut. 114 Enversets 5 14
Anselmes 35 83 Fontcouverte 00 184
Adrait 40 22 Les Lamberts 10 30
Bise 45 84 10° Maison Blanche 12 17
Crousaz 15 11 11° Crève Cœur 60 8
Curiaz 20 10 12  Mollard 50 15
Total 324 268

La Crousaz est trois fois plus loin que la Curiaz.(1)(1)


 

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Année 1878.

Nro Noms des villages Distance habit Nro Noms des Villages Dist. habit.
Report; minutes 592 27° L'Arcellaz 120 14
13° Tour du Paradis 40 7 28° La Brévière 120 43
14° Pierre Pin dessous 70 22 29° Charvin 90 63
15° Pierre Pin dessus 60 77 30° Roche de Charvin 180 28
16° Les 3 plans 90 34 31° Combe Bérard 120 24
17° Piccarin 150 5 32° Palles 150 9
18° Riortier dessus 40 29 33° Les Crinels 120 7
19° Riortier dessous 60 39 34  Longette 110 10
20° Roche des Vincent 40 15 35° Tillerets 75 27
21° Rochette (La) 45 270 36° Tillerèches 90 8
22° Rosey dessous 50 32 37° Perrière 135 5
23° Rosey dessus 70 25 38° La Grange 100 7
24  Le Suel 15 37 39  La combe 70 8
25° La tour du Pré 5 9 40  Pont Crinel 20 4
26° Les Villards 20 71
Total 1274 257

Nota. Les distances portées dans le tableau ci dessus sont un peu exagégées. On suppose qu'on marche toujours au pas de promenade, en amateurs, avec une badine à la main.

D'après ce tableau, il résulte que la population exacte de la paroisse en 1878 était de 1531 personnes.

7° Presbytère. Bâti en 1808, aux frais de la commune, sur un terrain acheté par la fabrique, le presbytère a recu dès lors des réparations importantes qui l'on rendu convenable ; il est suffisamment grand. Pour la construction de la citerne, du pavillon, de l'allée du vieux jardin ; pour l'établissement du jardin du midi ; pour la galerie les réparations de tous les appartements, le crépis au ciment du premier corridor, la fabrique a donné mille fr. Tout le reste qui dépasse quelques milliers de francs a été payé par le Rd Curé actuel.

Nous avons trouvé au presbytère les registres de baptêmes, de mariages, de décès, de 1re communion et de confirmation ; un état des âmes, les registres de divers confréries et associations ; le registre des délibérations de la fabrique, les inventaires dûment collationnés de l'Eglise, de la sacristie, de la cure,


 

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Année 1878

Visite pastorale. (suite)

le tout tenu en bon ordre.

8° Fabrique. Nous étant fait présenter les comptes et les budgets de la fabrique, nous avons constaté leur régularité. Les comptes de 1876 ont été approuvés par notre vicaire Général Mr le chanoine Martin Bellet le 9 mai 1877 en recettes à 2507fr.55. En dépenses à 1932fr.30 En fonds de caisse à 575fr.25. Le budget de 1878 a été approuvé à la même date en recettes à 1928fr.50 et en dépenses à 1597fr.60 ; en excédant à 330 fr. 90 centimes.

9° Ecoles. Il y a dans la commune de Fontcouverte onze écoles, dont deux annuelles et congréganistes, celles ci tenues : l'école des garçons par 3 frères des écoles chrétiennes, et celle des filles par 3 sœurs de St Joseph de la maison Mère de St Jean de Maurienne. Les deux écoles congréganistes ont été fondées par Mr l'avocat Claude Bouttaz, testament du 23 septembre 1874 (90.000 fr.) Les batiments ont été construits par la commune aidée par un subside du Gouvernement et par un don de 4.000 fr. de Mr l'avocat Claude Bouttaz. Les élèves qui fréquentent les écoles pendant l'hiver sont au nombre de 283.

1° Une école à Charvin 15 élèves ; 2° une à la Brévière 18 élèves ; Ces deux écoles sont mixtes et fondées ; 3° Deux écoles à la Rochette, une pour les garçons et une pour les filles, moitié fondées ; 14 garçons et 20 filles. 4° Une école à l'Alpettaz, 20 élèves  5° une aux Anselmes 17 élèves ; 6° une à la Bise 25 élèves ; 7° Une à Pierre Pin, 19 élèves ; 8° Une à Riortier dessous 24 élèves. Les 5 dernières écoles sont à la charge de la commune. Les deux écoles congréganistes au chef lieu comptent chacune en moyenne 60 élèves. Sur ces onze écoles 7 sont mixtes.

Rd Anselme Pasquier né à Montricher le 16 juillet 1811, ordonné prètre le 13 juin 1834 est Curé archiprètre de Fontcouverte dès le 5 aout 1854.

Rd Charles Demaison né à Lanslevillard le 1er Xbre 1850, prètre du 13 mars 1875 est vicaire de Fontcouverte dès le 29 octobre de la même année.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte par l'Evêque, le Curé et tous les membres du conseil de commune et de fabrique.

Pour copie conforme. Dufour Curé.


 

259

Année 1878

Décoration de l'Eglise.

Le 28 du mois d'avril 1878, le conseil de fabrique s'est réuni en séance ordinaire. Dans cette séance, le président propose au conseil de faire décorer à neuf toute l'Eglise, entièrement déteriorée par suite des pluies survenues, il y a deux ans, au moment où on en réparait la toiture. Le conseil reconnaissant l'urgence de cette réparation, est unanimement d'avis d'appliquer à ce travail la somme de 800 fr. qui est en caisse, résultat de ses économies. Mr Maggio peintre est venu sur les lieux, il a dressé un plan de ce travail, qui a été approuvé par les conseils de fabrique et de commune. Le montant de la dépense a été fixé à 2100 fr. ; sans compter l'échafaudage, les poutres, les planches et les cordes à la charge de la commune. Pour faire face a cette dépense, le conseil communal promet 800 fr., le conseil de fabrique 800 fr. et Mr le Curé 500 fr. Total 2100  fr.

Dans le courant du mois de mai le travail commenca, l'Eglise fut décorée dans son entier, à l'exception des médaillons qui sont à la voute de l'avant chœur qui ont seulement été lavés. Le père éternel a été fait à neuf par le peintre Maggio qui avait pris l'entreprise ; mais il ne vaut pas les autres peintures qu'on a bien fait de conserver. Les décorations ont été faites en majeur partie par Maleotti, ouvrier de Maggio, décorateur habile et de bon gout. On a donc compté deux mille francs au peintre et 100 fr. à des ouvriers pour l'échafaudage. La commune qui avait promis 800 fr. n'a donné que 500 fr. ; et encore il faut ajouter que ces 500 fr. c'est le Curé qui les avait obtenu du gouvernement et dont la commune s'était servie ; elle les a rendu à l'époque des réparations. Donc en résultat final, elle n'a rien donné de ses deniers. Le surplus a été payé par la fabrique qui a déboursé 1100 fr. Les murs de l'Eglise ont été raclés. Les particuliers ont prèté planches et poutres pour l'échafaudage. La hauteur du dôme de l'Eglise est de 10 mètres 45. Signé Pasquier Curé.

Pour extrait et copie conforme. Dufour curé.

prètres et Civils.

En 1878, il y avait sept prètres originaires de la paroisse de Fontcouverte ; un avoué et un employé aux Ponts chaussés. Il y avait aussi deux religieuses de St Joseph au couvent de St Jean de Maurienne et un frère Chartreux.


 

260

Année 1879

Dons de Rd Pasquier.

Rd Anselme Pasquier qui a administré, comme Curé, la paroisse de Fontcouverte pendant l'espace de temps de 26 ans, de 1854 à 1880, a fait à cette paroisse les donts suivants :

En 1856 il a donné pour les incendiés du village de la Rochette 60
En 1857 et les année suivante il a donné pour réparer la Salette 1000
En 1858, il a donné pour réparer la Cure 300
En 1864, il a donné pour la citerne et le pavillon 1500
En 1868, il a encore donné pour orner et embellir le pavillon 470
En 1868, il a donné pour réparations au Maitre autel 50
En 1872, il a donné pour les vitraux de la Salette 900
En 1873, il a donné pour divers ornements à la Salette 400
En 1874, il a donné pour le tombeau des Curés 550
10° En 1875, il a donné aux incendiés du village de l'Eglise 100
11° En 1878, il a donné pour la décoration de l'Eglise 500
12° Il a acheté un calice à la Rochette qu'il a payé de ses deniers 400
13° Il a payé de ses deniers diverses réparations à la cure et au jardin 420
14° Il a payé pour le calice de la Salette et divers ornement 800
    7950

De plus, il a laissé en mourant la somme de 1500 fr. pour fondation de 4 messes chantées à la chapelle de la Salette pour le repos de son âme et de celles de ses paroissiens. Total des dons faits à la paroisse 9.450 fr. Si l'on ajoute à cette somme les dons restés inconnus, on arrivera certainement à plus à plus de dix mille francs.

Achat de Chasubles.

En 1879, la fabrique a acheté deux chasubles, l'une rouge et l'autre noire qu'elle a payé ensemble 282 fr.

Huile pour la lampe.

Jusqu'en 1879, la commune donnait annuellement à la fabrique la somme de 50 fr. pour l'huile de la lampe que les particuliers fournissaient autrefois, et qu'on avait trouvé plus commode de faire payer à la commune ; c'était en effet beaucoup plus commode, mais on n'a pas prévu tous les inconvénients. En 1879, le conseil municipal mal intentionné ou trouvant que la fabrique était assez riche pour se suffire supprima d'un trait de plume l'allocation de 50 fr. pour l'huile de la lampe, et la fabrique dut prendre à sa charge cette dépense. En 1879, elle paya pour l'huile de la lampe la somme de 57 fr. 80 centimes.


 

261

Année 1880

XXI

Rd Adrien Fodéré fils de Benjamin et de Vincendet Marie Antoinette est né à Bessans le 4 octobre 1838. Docteur en théologie et en droit canon, il fut ordonné prètre à Rome le 4 avril 1863. Depuis il fut successivement : 1° vicaire à Modane depuis le 20 septembre 1863 jusqu'au mois de septembre 1866 ; 2° Secrétaire chancelier à l'Evêché sous Mgr Vibert depuis le mois de septembre 1866 jusqu'au 15 novembre 1868 ; 3° Curé d'Hermillon où il fit reconstruire la Cure à neuf, depuis le 15 novembre 1868 jusqu'au 20 octobre 1876 ; 4° Prieur à l'hospice du Montcenis d'où il a été chassé par le Gouvernement Italien, depuis le 20 octobre1876 jusqu'au mois d'octobre 1878. 5° Professeur de philosophie au petit-Séminaire depuis le 15 octobre 1878 jusqu'au 15 octobre 1880 ; 6° Il fut nommé Curé archiprètre de Fontcouverte le 19 novembre 1880 et installé comme tel le 10 décembre de la même année où il demeura jusqu'au 15 janvier 1890.

Pendant ce temps il a fait construire en ciment le souspied de l'intérieur de l'Eglise ; refaire à neuf tous les bancs, à l'exception de ceux de la tribune ; réparer les fenètres du chœur de l'Eglise, remplacer les anciennes fenètres de la nef qui tombaient en ruines par des vitraux bien choisis et de bon gout. En 1887 et 1888, il a fait construire à Charvin une Eglise et une Cure dont le cout a été de quarante mille francs environ, fournis par des personnes charitables. Enfin le 15 janvier 1890 il a été transféré à la Cure de St Michel, où il n'est demeuré que 3 mois. Au mois d'avril 1890, il a été nommé Vicaire Général du diocèse en remplacement de Mr le Chanoine Martin Bellet décédé le 4 février de la même année. Rd Adrien Fodéré a payé de ses deniers tous les vitres des fenètres de l'Eglise de Charvin. Il a encore donné 150 fr. pour la cloche et un tapis pour la chapelle de la Salette, à Fontcouverte, d'une valeur de 34 fr.

Le 16 novembre 1898 Rd Adrien Fodéré a fondé à Fontcouverte deux messes chantées pour le repos de son âme et de celles de ses anciens paroissiens, et pour cela il a donné à la fabrique une obligation Russe de 500 fr.

Nommé Evêque de Maurienne, il fut sacré le 25 février 1906 par N. S. Père le Pape Pie X, avec treize autres évêques français, et fit son entrée dans sa ville épiscopale le 4 Mars.


 

262

Année 1880

Traitement des Clercs.

Nous avons vu page 234 du présent livre qu'en 1868, il fut convenu entre la commune et la fabrique que pour l'avenir la commune donnerait 150 fr. par an pour le traitement des Clercs et la fabrique 55 fr. ; mais en 1879, la commune supprima, je ne sais pour quel motif, 100 fr. de cette allocation ; de sorte que pour cette année, la fabrique dut payer la somme de 155 fr. aux Clercs. En 1880, au lieu de rétablir sa part convenue de ce traitement, comme cela devait être, la commune supprima encore les 50 fr. qu'elle avait donné en 1879. De plus, les Clercs qui ne se trouvaient pas suffisamment rétribués réclamaient une augmentation de 50 fr. pour leur salaire. Pour conserver des Clercs qui remplissaient très bien leurs fonctions, la fabrique s'imposa un nouveau sacrifice et leur vota une augmentation de 25 fr. ; de sorte qu'elle paya pour l'année 1880 la somme de 230 fr. Mais les Clercs ne furent pas satisfaits et le 31 décembre 1881 ils donnèrent leur démission. Il fallu donc en chercher d'autres, et on n'en trouva pas à moins de 300 fr. On fit alors toutes les démarches possibles pour faire accepter de nouveau par la commune, si non en totalité, du moins en partie le payement du salaire des Clercs, mais ce fut en vain, et la fabrique en accepta toute la charge jusqu'à nouvel ordre. Elle paya donc 300 fr. aux Clercs à partir de 1881.

Il fut de nouveau convenu, à cette époque, entre la fabrique et les nouveaux Clercs que pour le traitement de 300 fr : 1° ils sonneraient l'Angelus 3 fois par jour, le matin, à midi et le soir et qu'ils fermeraient régulièrement tous les soirs la porte de l'Eglise après avoir sonné l'angelus ; 2° Qu'ils carillonneraient la veille et les jours des grandes solennités ; 3° qu'ils balayeraient l'Eglise tous les 8 jours et qu'ils enlèveraient soigneusement après avoir balayé la poussière aux murs, sur les meubles et sur les autels ; 4° qu'ils garniraient les autels la veille des grandes fêtes et qu'ils tiendraient propres leurs marchepieds ; 5° qu'ils accompagneraient le Rd Curé ou son vicaire chaque fois qu'ils seraient appelés à porter les sacrements aux malades ; 6° qu'ils serviraient la messe du Rd Curé et du vicaire et qu'ils la chanteraient toutes les fois qu'elle doit être chantée soit à l'Eglise, soit dans les chapelles ; 7° qu'ils accompagneraient le Rd Curé quand il fait la tournée de la passion et va donner la bénédiction au bétail dans les montagnes, sans rien exiger autre chose du Rd Curé, pour ces journées, que la nourriture. 8° Ils sonneront tous les offices paroissiaux et les définies pour les morts.


 

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Année 1880

Les chantres et leur grève.

Jusque vers l'année 1865, les chantres étaient nombreux à Fontcouverte ; les villages situés en dessus de lEglise, celui de la Rocette principalement, tenaient à honneur de former le premier chœur. Les villages de l'Eglise et en dessous formaient le second chœur. Les anciens chantres se faisaient un devoir et un honneur d'en former de nouveaux que l'on placait aux bancs à fur et mesure que les vides se faisaient, après leur avoir fait subir un examen par devant le Curé et les deux premiers chantres de chaque chœur. Les plus capables seuls étaient admis. Ils n'avaient plus d'autre rétribution que leur place gratuite à l'Eglise. Depuis 1865, les nouvelles recrues commencèrent à diminuer, le Rd Curé s'en émut et pria alors ses vicaires de donner des leçons de chant. Les nouveaux aspirants furent nombreux d'abord, puis ils ne tardèrent pas à se décourager ; les uns allèguant pour raison qu'ils se trouvaient trop loin de l'Eglise pour venir prendre des leçons, d'autres que le temps ne leur permettait pas ; d'autres qu'ils n'avaient pas du gout pour le chant, de sorte qu'à la fin le nombre se trouva fort restreint. On les plaça au banc pour mieux les encourager. Les uns y demeurèrent une année, d'autres deux, d'autres 3 et finir presque tous par quitter. Pendant ce temps, la mort décimait les anciens, et ceux qui restaient commencèrent à se plaindre de cette pénurie, disant que si on leur donnait une petite rétribution annuelle, cela n'arriverait pas, il y aurait un encouragement pour la jeunesse etc. Le Rd Curé, pour les calmer et leur prouver sa bonne volonté se mit à les réunir de temps en temps à la Cure et à leur payer un verre de vin. Cela paru les satisfaire pendant quelques temps ; puis ils recommencèrent à dire que leur Curé était bien bon pour eux ; mais qu'ils ne voulaient pas lui être à charge ; que la fabrique pourrait bien leur allouer une petite somme annuelle pour faire un repas tous ensemble ; que cela irait beaucoup mieux, que les anciens profiteraient de cette réunion fraternelle pour s'entendre, s'encourager mutuellement et encourager les nouveaux etc etc. Le Curé répondit d'abord qu'il était bien de leur avis, mais que les ressources de la fabrique ne lui permettaient pas de lui imposer cette charge ; mais que lui-même consentait volontiers à donner une petite rétribution aux anciens chantres qui se dévoueraient pendant l'hiver à donner des leçons


 

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Année 1880

Les chantres et leur grève.

de chants. Les anciens chantres, voulant faire preuve de dévouement et surtout de désinteressement, répondirent qu'ils ne demandaient rien pour eux, mais pour les jeunes seulement, et que pour les attirer aux bancs des chantres et les y attacher il fallait un repas annuel. Le bon vieux Curé Rd Anselme Pasquier, aurait bien volontier donné lui-même à ses chantres ce repas auquel ils tenaient tant, il en aurait même donné 2 ou 3 si son expérience ne lui avait pas déjà appris à connaitre les abus et les inconvénients de ces sortes de repas. Cependant que faire devant cette insistance presque journalière des chantres qui menacaient de faire grève et de quitter tous le banc, si on ne donnait pas suite à leur demande. Il en parla au conseil de fabrique, qui toujours indulgent quand il ne s'agit pas de ses propres deniers, et se souciant fort peu l'avenir dans l'intéret de l'Eglise, trouva bon qu'on alloua une petite rétribution annuelle aux chantres. Par suite, on commenca en 1880, à donner 20 fr. aux chantres pris dans la caisse de la fabrique, bien qu'elle n'eut rien de prévu pour cela dans son budget. Cette dépense fut approuvée pour l'autorité diocésaine, et depuis la fabrique a toujours donné 20 fr. par an aux chantres. Mais voici les conséquences de cette première concession. Dès 1881, les chantres se plaignirent de nouveau au Rd Curé récemment arrivé dans la paroisse, et le prièrent d'être leur interprête auprès du conseil de fabrique pour faire augmenter leur allocation qu'ils regardaient comme insuffisante. Le nouveau Curé refusa. Ils n'insistèrent pas ; mais en 1883, je ne sais pour quel motif, pour quelques petites difficultés survenues entre le Curé et les chantres, ces derniers quittèrent tous le chœur et le Curé fut obligé de dire messe basse pendant 4 à 5 dimanches de suite. La population murmurait, le Curé essaya à diverses reprises et par diverses moyens de ramener les chantres au Chœur ; mais en vain ; les chantres posèrent d'un commun accord, pour condition de rentrer au chœur que la fabrique leur alloua 40 fr. par an. Le Curé ne pouvait évidemment pas accepter cette condition, vu la pauvreté de la fabrique et ses charges déjà exorbitantes. Sur ce le Maire intervint et pria le Curé d'accorder les 40 fr. aux chantres en disant que la fabrique pouvait bien faire ce sacrifice que la commune lui viendrait en aide quand elle serait dans le besoin et qu'elle aurait épuisé ses ressources ; qu'il ne convenait pas de dire une simple messe basse le dimanche ; que cette manière


 

265

Année 1880.

Les chantres et leur grève.

d'agir occasionnait des murmures dans la commune et la faisait mépriser à l'étranger. Le maire avait sans doute de bonnes intentions ; mais que valaient ses promesses ! Il n'était ni éternel, ni seul administrateur des deniers de la commune. Toutefois, pour arriver à un arrangement le Curé promit au Maire qu'il donnerait 40 fr. par an aux chantres s'ils rentraient au Chœur, et qu'il les donnerait pendant tout le temps qu'il serait Curé de Fontcouverte ; mais qu'il ne prenait aucun engagement pour ses successeurs et qu'on continuerait à ne porter que 20 fr. pour cet article, sur le budget de la fabrique déjà trop surchargé. Les chantres rentrèrent au Chœur. Mr Fodéré partit de Fontcouverte le 15 janvier 1890 ; son successeur Mr l'abbé Charles Demaison ne donna aux chantres pour cette année que les 20 fr. porté sur le budget de la fabrique ; ils s'en contentèrent. En 1891, je fis de même et personne ne réclama. En 1892,les chantres réclamèrent de nouveau et vinrent me dire, tour à tour, que je les privais de la moitié de leur salaire, et qu'ils voudraient en connaitre le motif. Je les ai tous reçu poliment en leur disant que je leur avait donné toute la somme portée sur le budget de la fabrique que je leur ai présenté ; je leur ai même encore montré les anciens comptes qui ne portaient tous que 20 fr. pour cette dépense, puis j'ai ajouté que j'examinerai encore de plus près cette question, et que si je trouvai une fondation faite à la fabrique en leur faveur, et qu'ils aient été frustrés dans leur droit, je ferai tout mon possible pour leur faire rendre justice. Ils ont compris et ne m'ont plus rien dit.

Chapelle du Villard.

Au printemps de l'année 1880, le mur de soutènement de la chapelle du Villard s'esr écroulé, il fallut songer à le faire remonter pour la conservation de la dite chapelle. Pour cette réparation, le conseil de fabrique vota 100 fr. dans sa séance du 15 juillet 1880 et le mur fut refait a neuf aux frais de la fabrique. La dépense a été approuvée par Mgr Rosset le 2 du mois de septembre 1880. Signé : Pasquier curé.

Crépissage du mur du jardin

En 1880, la fabrique a dépensé la somme de 87 fr. pour faire crépir les murs du jardin ; 78 fr. pour achat de linge à l'usage du culte, et 50 fr. pour achat d'un meuble pour les papiers de la fabrique.


 

266

Année 1880

Recolement
de l'inventaire du mobilier de la Cure de Fontcouverte.

Le 24 février 1853, Rd Boniface Curé, assisté du conseil de fabrique dont les membres présents ont signé, a dressé l'inventaire du mobilier appartenant à la Cure de Fontcouverte et existant en ce moment. Cet inventaire contient 27 articles, plus une addition avant les signatures. Rd Ducruez, successeur de Rd Boniface, en prenant charge du mobilier, le 13 mars 1853, a constaté que plusieurs objets portés, mi usés étaient presque entièrement hors d'usage. De son côté Rd Anselme Pasquier, successeur de Rd Ducruez, constate a son tour, en prenant charge du mobilier décrit en l'inventaire du 24 février 1853 que les N° 4 et 5 du dit inventaire sont hors d'usage.

En ce jour, 1er décembre 1880, Rd Anselme Pasquier observe que les rayons du buffet N° 12, usés, brisés, complètement hors de service ont disparu pièce par pièce, et n'existent plus ; que le grand franklin N° 25 entièrement désorganisé a été enlevé par Rd Richard, alors vicaire qui en a donné les débris à un pauvre particulier ; il a été remplacé à la chambre du vicaire par le petit franklin de la 3° chambre du rez de chaussée. Il ajoute que sur le N° 16 le grand tonneau de la contenance d'environ 3 charges, complètement usé usé et hors de service a du être enlevé depuis plusieurs années sans qu'il fut possible d'en rien retirer. Le N° 19 cesse d'exister depuis fort longtemps. Il y a donc lieu de dresser un inventaire à nouveau comme on le fait ici. Le présent inventaire sera divisé en trois paragraphes. Le premier comprendra ce qui reste du mobilier décrit en l'inventaire du 24 février 1853. Le deuxième enregistrera ce qui a été acquis depuis par la fabrique au profit du bénéfice Cure. Le 3° énumèrera les objets que Rd Pasquier déclare vouloir donner au Bénéfice Cure pour l'usage de ses vénerés successeurs.

§1° Ancien mobilier

1° Une crédence en noyer au Salon.
2° Une table, en noyer, double dite anglaise
3° Un petit bureau ou secrétaire dans la chambre attenante au salon
4° Un garde robe déjà mis usé en 1853.
5° Un grand lit orné de colonettes à la chambre des étrangers
6° Un lit en noyer à la chambre du vicaire.
7° Un lit en noyer pour la domestique à la chambre du retirage.
8° Une huche en bois blanc à la cuisine.


 

267

Année 1880

§ 1er Ancien mobilier

9° Une petite crédence ou garderobe en bois blanc, usée, à la cuisine.
10° Un buffet en bois blanc à la cuisine
11° Un mauvais garderobe en sapin pour le fromage à la dépense.
12° Une vieille huche en sapin à la dépense.
13° Un chauderon pour la lessive
14° Trois tonneaux de 2 hectol. et un vieil entonnoir
15° Deux vieilles chaises en noyer pour la cave.
16° Une arche en bois de sapin pouvant contenir environ 185 quartes
17° Un mauvais bouteillier à la Cave.
18° Une cage à poulets.
19° Un bibliothèque, bibliothèque vitrée en noyer.
20  Une vieille selle à cheval.
21° Une grande garde robe, bois blanc pour le linge de l'Eglise aux archives.
22° Un petit frankelin à la chambre du vicaire,
23° Une crémaillère à la cheminée et trois chenets.
24° La petite sonnette de table et celle du corridor.
25° Un vieux fauteuil et une bergère.
26° Un moule à hosties omis dans l'ancien inventaire
27° Un vieux prie Dieu à la chambre attenante au Salon.

§ 2° Objets acquis par la fabrique

1° Un prie-Dieu à la chambre du vicaire.

§ 3°. Objets laissés par Rd Pasquier

1° Un cuvier pour la lessive.
2° Un tonneau contenant environ quatre hectolitres.
3° Un tablas fixé à la dépense
4° Une espèce d'étagère à la cave
5° Un tableau représentant le Christ en croix, papier et cadre
6° Une selle à Cheval.
7° de plus Rd Anselme Pasquier déclare donner au Bénéfice cure pour l'usage de la chapelle de N.D. de la Salette, tout le mobilier qui s'y trouve actuellement et comprenant entre autres objets, spécialement un calice en vermeil ; six ou sept ornements, plusieurs aubes, nappes, garnitures d'autel, candélabres, bancs etc etc

Nous soussignés, membres du conseil de fabrique de la paroisse de Fontcouverte, ayant reconnu l'existence et l'état du mobilier indiqué au présent inventaire, constatons que tout ce qui appartient à la Cure de l'ancien mobilier est décrit dans les 27 N° du premier


 

268

Année 1880

Mobilier de la Cure. (Suite)

paragraphe ; que le N° 1 du deuxième paragraphe renferme ce qui a été acquis par la fabrique pour le benefice cure dès l'année 1854 ; et que les objets décrit au 3° paragraphe dus à la libéralité de Rd Anselme Pasquier, existent bien réellement ; déclarons décharger Rd Anselme Pasquier, notre bien aimé et regretté curé de toute responsabilité ultérieure concernant les deux premiers paragraphes ; et prions de vouloir bien agréer nos sincères remerciements pour les générosités énoncées au 3° paragraphe, et qui ne représentent qu'une bien faible partie de genereuses libéralités dont il n'a cessé de combler la paroisse depuis 26 ans, soit au profit des édifices paroissiaux, soit surtout pour la restauration de la chapelle de N.D. de la Salette.

En foi de quoi nous avons signé le présent à Fontcouverte le cinq décembre 1880.

Le même jour, le conseil de fabrique a acheté du Rd Curé, pour le bébéfice Cure la grande bibliothèque en bois blanc vernissé à coté de la chambre du Rd Curé et l'a payée 50 fr.

Ont signé à l'original : Le maire Dompnier, Sibué Auguste, Adrait Jean, Augert Antoine, Bouttaz Jean Marie, Bonnel Louis et Pasquier Curé. Pour copie conforme Dufour curé.

Année 1881

La route du Rafour.

Depuis 1860, époque de l'anexion de la Savoie à la France, le courant officiel et administratif était tout pour les routes. Afin de mieux y engager les communes, l'Etat créa en Savoie, comme cela existait déjà en France, une caisse appelée caisse vicinale, distincte de celle de la commune. Chaque année cette caisse est alimentée par une partie des contributions de la commune, et quand on ne dépense pas temps par temps les fonds de cette caisse, ils se placent au trésor, où ils produisent un petit intérêt que l'on capitalise année par année. Par suite, en 1880, la commune de Fontcouverte s'est trouvée avoir un fond de caisse de vingt deux mille francs. Alors, l'administration vicinale poussa la commune à contracter un emprunt de 60 à 80 mille francs pour la construction d'une route carossable venant jusqu'au village de l'Eglise. La commune craignant la dépense refusa. L'administration riposta, et dit à la commune  «  puisque vous ne dépensez pas votre argent, nous allons le porter ailleurs, et en gratifier d'autres communes qui s'imposent.


 

269

Année 1881

La route du Rafour.

Sur ce, le conseil municipal de Fontcouverte délibera d'employer les vingt deux mille francs à faire un tronçon de route allant du village de l'Eglise au Rafour. La délibération fut approuvée et ce tronçon de route se fit en 1881.

Le prix prévu pour l'adjudication était juste de 22 mille francs. Il fallait quelque chose en plus pour les travaux imprévus. Alors la commune vota la somme de 1400 fr. qu'elle se réserva de payer en travail ou en corvées pour les transports, au prix de 2 fr. la journée d'un homme, et de 5 fr. la journée pour un mulet.

L'entrepreneur fit un rabais du 11% sur le prix de l'adjudication, de sorte qu'il resta amplement des fonds pour les travaux imprévus. La commune ou plutôt les particuliers n'ont fait de travail par corvées que pour la somme de 400  fr. environ. La route a couté vingt mille francs. Avant la construction de ce tronçon de route, le chemin allant à Villarembert et aux Arves passait là ou il y a actuellement l'Ecurie de Gilbert Collet Albert, puis on descendait la morenne et on arrivait au rafour par des ziczacs ou de mauvaises routes. C'est assurément une bonne réparation, il est à regretter que le terrain ne soit pas solide.

Le Sous pieds de l'Eglise.

Dans la séance du 24 avril 1881, le président expose aux membres du conseil de fabrique réunis, que le pavé de l'Eglise est en très mauvais état, et que le moyen le plus économique de le réparer est de remplacer les mauvaises dalles en ardoises de St Julien par un sous-pieds en ciment carrelé. Le conseil reconnaissant le besoin de cette réparation, est unanimement d'avis d'appliquer à ce travail la somme de 765 fr. en fond de caisse ; plus celle de 50 fr. à prendre sur l'exercice futur ; la dépense totale ayant été fixée à 813 fr. par Mr Bozzonetti entrepreneur de travaux publics à St Jean de Maurienne. Cette dépense a été approuvée par l'autorité diocésaine le 11 mai 1881, et le travail s'est exécuté immédiatement après. Les dalles en pierre de taille fournies en 1858 par Pierre Zorios et placées la même année ont été conservées. C'est un bon travail qui durera longtemps, qui a rassaini l'Eglise et l'a rendu propre. Elle en avait bien besoin, on ne pouvait plus la balayer. La dépense totale a été de 899fr.10

voir page 333.


 

270

Année 1882.

Visite Pastorale.

Le 7 du mois de mai 1882, Mgr Rosset fit à Fontcouverte sa seconde visite pastorale. Il était accompagné de Rd Martin Bellet vicaire général et de Rd Jean Pierre Martin son secrétaire chancelier. Il fut recu avec les mêmes honneurs qu'en 1878.

Arrivé à l'Eglise, il donna sa bénédiction au peuple et monta en chaire. Il annonca d'abord la mort de Rd Anselme Pasquier, décédé le même jour à S Jean de Maurienne, où il s'était retiré, après avoir administré la paroisse de Fontcouverte pendant plus de 26 ans ; puis il expliqua aux fidèles comment la confirmation nous rend parfait chrétiens. Enfin, il a interrogé et fait interroger les enfants destinés à recevoir le sacrement de confirmation. Quelques uns ont très bien répondu ; d'autres on laissé beaucoup à désirer ; cependant tous purent être admis.

Le lendemain matin à la messe, il adonné la sainte communion à 500 personnes. Une centaine de personnes avaient déjà communié la matin aux premières messes. Le sacrement de confirmation a été administré à 134 enfants des deux sexes. La visite de l'Eglise a donné lieu aux observations et recommandations suivantes :

1° Eglise. Les réparations de l'Eglise dont la concession était déjà donnée à l'époque de notre dernière visite en 1878 ont été exécutées très convenablement et sont bien conservées. En outre, depuis l'arrivée du curé actuel, le sous-pied de l'Eglise fut fait en ciment.

2° Sacristie. Quoique suffisamment pourvue en fait de linges et d'ornement, il serait à désirer qu'elle se procurât encore une chape rouge. Celle dont on se sert est déjà bien usée, et d'une couleur douteuse.

3° Cimetière. Il est trop petit et inconvenant. La commune est instament priée de faire le plus tôt possible les démarches nécessaires pour qu'il soit transféré en un lieu plus convenable.

4° Presbytère. Depuis la dernière visite, la chambre du vicaire a été réparée. La dépense de 73fr.40 a été payée par la fabrique.

5° Registres. Tous les registres sont tenus en bon ordre. Nous ordonnons qu'on ouvre un livre spécial pour l'histoire de la paroisse. Rd Adien Fodéré né à Bessans le 4 octobre 1838, prètre du 5 avril 1863 est installé curé archiprètre de Fontcouverte dès le 10 décembre 1880. Rd Martin Durand, né aux Chavannes le 6 décembre 1853, prètre du 17 mars 1877 est vicaire de Fontcouverte dès le 19 Xbre 1880.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 8 mai 1882. + Michel Evêque.

Pour extrait conforme Dufour curé.


 

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Année 1882.

Décret de réduction de Messes.

Chapitre I
Fondations faites au Maitre Autel de l'Eglise.

Art.I Messe chantées. Anciennes fondations.

D'après le décret du 14 janvier 1836, les anciennes messes chantées fondées au Maitre Autel de l'Eglise paroissiale ont été réduites à cinq sous la rétribution de 2fr.50 l'une. Le revenu actuel de ces 5 messes est de 13 fr. environ.
Réduction. Ces messes 5 sont réduites à trois. Rétribution 3 fr.
D'après le décret du 14 janvier 1836, les anciennes messes chantées fondées à la chapelle de St Georges et Ste Brigide ont été réduites à deux sous la rétribution de de 2fr.50 l'une acquittables au Maitre Autel de l'Eglise paroissiable pour l'avenir. Revenu actuel 5 francs.
Réduction nouvelle. Ces 2 messes sont réduites à une sous la rétribution de 3 fr.
D'après le décret de réduction du 14 janvier 1836, les anciennes messes fondées à la chapelle du St Sacrement ont été réduites à dix messes chantées sous la rétribution de 2fr.50 l'une. Revenu actuel pour cette fondation 30 fr.
Réduction nouvelles. Ces dix messes sont maintenues, sous la rétribution de 3 fr. l'une. Donc pas de réduction.

Art. II Messes chantées. Fondations nouvelles.

Par son testament du 6 novembre 1789, Antoine feu Jean Collet, Gilbert Notaire, a lègué à la confrérie du St Sacrement la somme de cinq cents francs pour que la cense d'icelle soit employée à donner les XL Heures ; et lorsqu'on ne donnera pas les XL Heures, l'intérêt devra être employé à faire célébrer annuellement vingt messes. Le revenu annuel des immeubles provenant de cette somme (contributions non payées est actuellement de 33 fr.
Par son testament du 8 août 1792, Bouttaz Notaire, Antoine feu Pierre Bonnel a lègué à la confrérie du St Sacrement la somme de 700 livres ; pour le revenu d'icelle (le tiers prélevé pour la maintenance) il doit être employé : 1° à faire acquitter annuellement et à perpétuité quatre messes basses, lesquelles messes ont été réduites à trois messes chantées par acte du 26 février 1811. 2° Il veut que le surplus de la

 

272

Année 1882

Décret de Réduction. (suite.)

rente du susdit capital soit employé à l'augmentation de la rente des XL Heures ; 3° Il veut qu'à la fin de 40 heures on fasse un service pour le repos de son âme. Le susdit capital placé aujourd'hui en rente au 4% par acte du 10 juillet 1865, Ducruez Notaire produit 28 fr.80.

D'après le décret épiscopal en date du 14 janvier 1836, il est statué ce qui suit : « 1° Trois messes seront chantées les 3 jours des 40 heures sous la rétribution de 2 fr.50 l'une. 2° Un service sera acquitté le jour qui suit les 40 heures pour le repos de l'âme des fondateurs sous la rétribution de 4 livres. 3° L'honoraire pour le Rd Curé qui devra prêcher et confesser pendant les 3 jours des 40 heures est fixé à quinze livres nouvelles. »
Décret nouveau de réduction. 1° Les N° 4 et 5 combinés pour les XL Heures, donneront droit au Rd Curé de recevoir : sur le N° 4, 24 fr. et 6 fr. sur le N° 5 sans autres charges que de subvenir aux dépenses de ses collaborateurs. 2° Lorsque les 40 heures n'auront pas lieu, les 24 fr. du N° 4° seront employés à l'acquit de 16 messes basses sous l'honoraire de 1fr.50 l'une. 3° Les charges du N° 5° sont maintenues sous l'honoraire de 3 fr. pour chacune des 3 messes à célèbrer pendant pendant les 40 heures, et de 4 fr. pour la messe chantée qui doit s'acquitter le jour suivant ou dans la semaine. 4° Le surplus des revenus, après prélèvement des sommes précédentes sur lesquelles on ne devra aucunement porter la diminution éventuelles des rentes, sera acquis à la fabrique pour les frais de luminaire et en garantie des capitaux des 2 fondations.


Rd Rogès ancien Curé de Fontcouverte a fondé 1° un Service, soit une messe chantée précédée du chant d'un nocturne et de Laudes de l'office des morts, et suivi du chant du Libera me. 2° Une messe chantée libre, le tout pour le repos de son âme et pour cela il a donné à la fabrique la somme de 400 fr.

D'après le décret du 14 janvier 1836, la rétribution des deux messes est fixée à 8 fr., soit 4 fr. l'une.
Décret nouveau. Fondation maintenue dans son intégrité. Le Rd Curé recevra 5 fr. pour l'honoraire de service et 3 fr. pour la messe chantée.


Par son testament du 18 août 1829, Deschamps Notaire, Alexandre Miquet a lègué à la fabrique le somme de 120 fr. pour faire acquitter annuellement un service comme au N° 6. le jour de son décès 9 mars.

 

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Année 1882

Réduction des Fondations.(suite)

Décret nouveau. Fondation maintenue sous la Rétribution de 5 fr. sauf la désignation du temps qui est supprimée.
 
Les parents de Rd Alexis Crinel, décédé prieur de l'hospice du Montcenis, ont versé à la fabrique la somme de 200 fr. pour faire célèbrer annuellement et à perpétuité un service comme au N° 6, pour le repos de son âme sous la rétribution de 5 fr.
Décret nouveau. Cette fondation est maintenue en son état.


Les frères Jean Pierre et Saturnin Covarel ont donné à la fabrique la somme de 750 fr. pour faire célèbrer annuellement et à perpétuité huit messes chantés à l'Eglise paroissiale. Cette somme placée au 4% produit un intérêt annuel de 30 fr. Par homologation en date du 19 mai 1869 la rétribution de chaque messe est fixée à 3fr.50.
Décret nouveau. Fondation maintenue dans toute sa teneur.


10° Rd Deschamps Dominique a donné à la fabrique la somme de 800 fr. pour fonder la Neuvaine des Morts ; la fabrique a ajouté ce qu'il fallait pour complément du prix de la cédule Nro 2689 sur l'Etat Italien dont le revenu annuel est actuellement de 43 fr. Les charges sont : 1° la neuvaine commencera le 3 et finira le 11 novembre ; 2° chaque jour de la neuvaine il sera célèbré une messe suivie du chant de l'absoute ; 3° la messe sera chantée le 3, le 7 et le 11 du mois de novembre ; les autres jours elle sera dite à voix basse ; 4° Chaque jour de la neuvaine, après la messe, on donnera la bénédiction du St Sacrement. Le Rd Curé recevra 3 livres pour chacune des messes chantées, 1fr.50 pour chacune des messes basses ; 0fr.50 pour chaque absoute et 1 fr. pour chacune des bénédictions du St Sacrement. Le surplus de la rente restera à la fabrique. Par homologation en date du 5 janvier 1852 la rétribution totale est fixée à 31 fr. 50 centimes.
Décret nouveau. Fondation intégralement maintenue.


11° Claude Bouttaz, avocat, par son testament olographe du 23 septembre 1874, a lègué à la fabrique la somme de 2500 fr. pour l'établissement et l'entretien à perpétuité d'une lampe devant l'autel de St Joseph qui sera allumé les jours de fêtes de 1re et de 2e classe. Le surplus du revenu sera employé en célèbration de messes pour le repos de son âme et de celles de

 

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Année 1882

Décret de Réduction. (suite)

ses parents défunts. la somme de 2500 fr. est placée sur la ville de Chambery en 5 obligations de 500 fr. Le revenu annuel variable est d'environ 114 fr. La fabrique a payé pour droit de succession 289fr.50, plus pour achat d'une lampe 92 fr.
Par homologation en date du 22 avril le nombre de masses chantées est fixé à 10 par année sous la rétribution de 4 fr. l'une.
Décret nouveau. Fondation maintenue. L'huile de la lampe doit être végétale.

Art. III Messes basses. Fondations anciennes.

12° D'après le décret du 14 janvier 1836, le nombre de messes basses à acquitter annuellement au Maitre autel est de 16 messes. Le revenu actuel de ces messes peut être d'environ 19 fr.
Décret de réduction. En ajoutant au revenu actuel de 19 fr. le surplus de 4 fr. restant du N°. 1er on arrive à un revenu de 23 fr. Par suite nous réduisons le nombre de messes basses du N° 12° à 15 messes sous la rétribution de 1fr.50 l'une.


13° D'après le décret du 14 janvier 1836, le nombre de messes fondées à la chapelle de St Georges et de Ste Brigide acquitables actuellement au Maitre Autel de l'Eglise paroissiable est de 5 messes sous la rétribution de 1fr.20. Le revenu actuel présumé peut être de 6 fr.
Décret de réduction. Nous réduisons les anciennes messes fondées à la Chapelle de St Georges au nombre de 4 sous la rétribution de 1 fr.50 l'une, acquittable à l'Eglise paroissiable.


14° D'après le décret du 14 janvier 1836, le nombre de messes fondées à la Chapelle du St Sacrement acquitables actuellement au Maitre Autel de l'Eglise est de 30 messes basses. Le revenu de ces diverses fondations est aujourd'hui d'environ 45 à 50 fr.
Décret nouveau. 30 messes basses seront désormais acquitées selon l'intention des divers fondateurs sous la rétribution de 1fr.50 l'une.


15° Le décret du 14 janvier 1856 porte ceci : «  Pour différentes fractions de plusieurs fondations, il sera acquité annuellement 25 messes basses sous la rétribution de 1 fr. » Le revenu de ces diverses fractions de fondation se trouve aujourd'hui réduit a bien peu de choses, je ne sais pas même si on peut bien l'apprécier.
Décret nouveau. On acquittera désormais pour ces diverses fractions de fondations 7 messes basses sous la rétribution de 1fr.50 l'une.


 

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Année 1882

Décret de Réduction. (Suite)

Art IV. Messes Basses. Fondations Nouvelles.

16° Rd Dominique Deschamps a donné à la fabrique la somme de deux milles francs avec charge d'acquitter annuellement une messe basse suivie du Veni Creator à l'époque de l'ouverture des écoles, sous la rétribution de 1fr.50.
Décret nouveau. Fondation maintenue sous l'honoraire de deux francs et à jour libre pour le temps.


17° Les sœurs Viffrey Jeanne Marie et Marie Antoinette, par testament du 10 novembre 1817, Bouttaz Notaire, ont lègué a la fabrique chacune une pièce de champ à Champ Bozon, à la charge de faire célèbrer annuellement deux messes basses. Le fermage actuel est de 5 fr., contributions non payées. D'après l'homologation du 5 janvier 1842, la rétribution est fixée à 1fr.20 l'une.
Décret nouveau. deux messes seront acquittées désormais à jour libre sous la rétribution de 1fr.50 l'une.

Chapitre II
Fondations faites aux autels latéraux de l'Eglise.
I Autel du Rosaire.

18° Messes chantées. D'après le décret du 14 janvier 1836, on doit acquitter annuellement une messe chantée, pour les anciens fondateurs, à l'autel du Rosaire, sous la rétribution de 2fr.50.
Décret nouveau. On acquittera désormais deux messes chantées tous les 3 ans sous la rétribution de 3 fr.


19° Messes Basses. D'après le décret du 14 janvier 1836, on doit acquitter annuellement à l'autel du Rosaire, pour les anciens fondateurs vingt messes basses à 1fr.20 et quatre à 1 fr. l'une.
Décret nouveau. Nous réduisons à 14 messes basses les anciennes fondations faites à l'autel du Rosaire.

II Autel des Carmes et de St Joseph.

20° Messes chantées. D'après le décret du 14 janvier 1836, on doit acquitter annuellement sous la rétribution de 2fr.50, une messe chantée à l'autel des Carmes pour les anciens fondateurs.
Décret nouveau. Désormais, on acquittera à l'autel des Carmes deux messes chantées tous les 3 ans, sous la rétribution de 3fr.75 l'une.


21° Messes basses. D'après le décret du 14 janvier 1836, on doit acquitter annuellement sous la rétribution de 1 fr.20, cinq

 

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Année 1882

Décret de Réduction. (Suite)

messes basses à l'autel des Carmes et une messe basse à l'autel de St Sébastien, aujourd'hui St Joseph.
Décret nouveau. Désormais on acquittera pour les deux fondations indiquées ci dessus cinq messes basses libres pour le jour et l'autel sous la rétribution de 1fr.50.


Chapitre III.
Fondations faites aux diverses chapelles de la paroisse.
Art 1er. Chapelle de la Rochette.

22° Messes chantées. Les frères Jean Pïerre et Saturnin Covarel ont donné 250 fr. pour faire célèbrer annuellement et a perpétuité deux messes chantées à la Chapelle de la Rochette. Par homologation du 19 mai 1869, la rétribution de chaque messe a été fixée à 4fr.50.
Décret nouveau. Nous maintenons cette fondation dans son intégrité.


Messes Basses. Les revenus de la chapelle de la Rochette sont actuellement de vingt francs, administrés par la fabrique. Charges huit messes basses à 2 fr. l'une, Décret du 14 janvier 1836.
Décret nouveau. Nous réduisons les 8 messes à cinq sous la rétribution de 3 fr. l'une ; le surplus de la rente sera employé à l'entretien de la susdite chapelle.


23° Par son testament du 18 mars 1839, Latoud Notaire, Pierre feu Antoine Augert a lègué à la fabrique un champ situé derrière la Roche, à la charge par elle de faire acquitter annuellement et à perpétuité une messe basse à la chapelle de la Rochette. Fermage annuel actuel 10 fr. Par homologation du 27 juin 1860, la rétribution est de 2 fr.
Décret nouveau. Nous fixons la rétribution de cette messe à 3 fr.

Art. II Chapelle des Anselmes.

24° Les frères Jean Pierre et Saturnin Covarel ont donné deux cents fr. à la fabrique avec charge de faire acquitter annuellement et à perpétuité deux messes chantées. L'homologation du 19 mai 1869 en fixe la rétr. à 4 fr.
Décret nouveau. Fondation maintenue dans son intégrité.


25° Bonnel Rose a donné à la fabrique la somme de 120 fr. avec charge de faire acquitter annuellement et à perpétuité deux messes basses sous la Rétribution de 2 fr. l'une.
Décret nouveau. Trois messes basses seront acquittées tous les deux ans sous la rétribution de 2fr.50 l'une.

Nota. Les messes à la charge des particuliers ne sont pas portées ici parce qu'elles sont éventuelles.


 

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Année 1882

Art. III. Chapelle du Villard.

26° Messes chantées. D'après le décret du 14 janvier 1836, on doit acquitter annuellement deux messes chantées à la chapelle du Villard sous la rétribution de 3 fr. l'une.
Décret nouveau. Nous réduisons à une messe chantée sous la rétribution de 4 fr. les deux messes ci dessus désignées.


27° Messes basses. D'après le décret du 14 janvier 1836, on doit acquitter à la chapelle du Villard 44 messes basses par an sous la rétribution de 1fr.50 l'une. Le total des revenus de la chapelle confondus avec ceux de la fabrique peut s'élever actuellement à 57 fr.
Nouveau Décret. Nous réduisons le nombre de messes basses à acquitter à la chapelle du Villard au nombre de vingt six.


28° Le produit du tronc en argent, en blé, doit être employé à acquitter des messes basses ou chantées suivant le cas.
Décret. les messes chantées du tronc sont fixées à 5 fr. l'une et les messes basses à 2 fr.50 l'une.

Art. IV Chapelle de la Salette.

29° Messe chantée. Par son testament du 23 juillet 1869, Fay Catherine a lègué a la fabrique la somme de 120 fr. pour faire célèbrer annuellement et à perpétuité une messe chantée avec absoute à la chapelle de la Salette. Par homologation du 15 juin 1870 la rétribution est fixée à 4 fr.
Décret nouveau. Cette fondation est maintenue.


30° Messe Basse. Par son testament du 18 mars 1839, Latoud Notaire, Pierre feu Antoine Augert a lègué à la fabrique un pré à l'Aflinery avec charge de faire célèbrer annuellement une messe basse. Fermage (contributions non payées 4 fr.
Décret nouveau. Fondation maintenue sous la rétribution de 1fr.50.

Art V. Chapelle de la Bise

31° Les revenus de la chapelle de la Bise sont d'environ 30 fr. par an, confondus avec ceux de la fabrique. Les charges, d'après le décret du 14 janvier 1836 sont de sept messes basses à 1fr.50
Décret nouveau. Nous réduisons les messes de cette chapelle à quatre messes basses sous la rétribution de 2fr.50 l'une. Le surplus de la rente sera employée aux réparations de la chapelle.

Nota. Quand on fera acquitter les messes fondées aux chapelles en dehors de la paroisse, on ne donnera que la rétribution de 1fr.50. le surplus sera employé aux réparations des susdites chapelles.


 

278

Année 1882.

Art. VI Chapelle de Charvin

32° Les revenus annuels de la Chapelle de Charvin confondus avec ceux de la fabrique peuvent s'élever à 25 fr. environ. D'après le décret du 14 janvier 1836, les charges sont fixées à sept messes basses, sous la rétribution de 2fr.50 l'une.
Décret nouveau. Nous réduisons ces fondations à quatre messes basses sous l'honoraire de 4 fr. l'une, plus une autre messe basse acquittable à l'Eglise sour le rétribution de 1fr.50.

Nota. Toutes les susdites fondations sont à la charge de la fabrique, ou des chapelles dont les revenus sont administrés par la fabrique.

Chapitre IV
Œuvre de la Mission

33° Michel feu Saturnin Bonnel, par son testament du 9 septembre 1805, Bouttaz Notaire a lègué à la fabrique 600 fr. pour la fondation de la mission.
34° Virginie Vincent feu Noé, par son testament du 24 janvier 1852, Bonnivard Notaire, a lègué à la fabrique la somme de 466 fr. 1° pour faire acquitter annuellement une messe basse sous la rétribution de 1fr.50 fixée par homologation du 20 janvier 1858 ; 2° le surplus est destiné à augmenter les fonds de la mission.
Décret nouveau. La messe basse est maintenue et l'œvre de la mission également.

Fondations à la charge de la Commune

35° Barthelemy feu Jean-Baptiste Covarel, par son testament du 27 avril 1835, Latoud Notaire, a lègué divers immeubles pour la fondation des écoles au hameau de la Rochette avec la charge de faire acquitter annuellement et à perpétuité une Messe chantée à la Chapelle de la Rochette. Par homologation du 27 janvier 1860 , l'honnoraire de la messe est fixé à 5 fr.
Décret nouveau. cette fondation est maintenue.


36° La commune fait acquitter annuellement à la chapelle de Charvin une messe chantée pour les fondateurs des écoles de ce village sous la rétribution de 5 fr.
Décret nouveau. Cette fondation est maintenue en son état


37° Virginie Vincent feu Noé par son testament du 24 janvier 1852, Bonnivard Notaire a lègué à la commune pour la fondation des écoles la somme de 932 fr. avec charge de

 

279

Année 1882

Fondations à la charge de la commune.

maintenir son nom à l'annuel à perpétuité. Par homologation du 20 janvier 1858, l'honoraire pour l'annuel a été fixé à 3 fr. que la commune à toujours payé jusqu'ici.
Décret nouveau. Cette fondation est maintenue.

Chapitre VI
Fondation à la charge du Benefice Cure.

38° Le tiers ordre de St Francois a remis un capital de 100 fr dont le revenu annuel est de 4 fr. entre les mains du Rd Curé de la paroisse, pour que le capital demeure la propriété du Bénéfice Cure, et que l'intéret soit employé à célèbrer annuellement une messe chantée à la Chapelle de la Salette. La rétribution n'est pas fixée.
Décret. Nous fixons la rétribution de cette messe à 4 fr.

Chapitre VII.
Messes Eventuelles.

39° La confrérie du St Sacrement fait célèbrer annuellement sur les oblations de ses membres : 1° une messe chantée le jeudi St ; 2° une messe chantée le jour de l'octave de la fête du corps de Dieu. La rétribution de ces messes n'est pas fixée
Décret. Nous fixons la rétribution de chacune de ces messes à 4 fr.


40° Il est d'usage qu'on acquitte deux messes par an pour les bienfaiteurs de la chapelle de la Salette, l'une pendant le mois de mai, l'autre le 19 septembre, jour de l'apparition. On prend la rétribution de ces deux messes au tronc de la chapelle, mais elle n'est pas fixée.
Décret. Nous fixons la rétribution de chacune de ces deux messes à 4 fr. Le reste du tronc est réservé pour l'entretien de la chapelle.


41° Le dimanche, à la messe paroissiale, on fait une cueillette. L'argent de cette cueillette est employé à acquittrer une messe pour les défunts de la paroisse le samedi de chaque semaine. La rétribution n'est pas fixée. La cueillette varie entre 3 et 5 fr.
Décret. On continuera à acquitter une messe par semaine pour tout l'argent de la cueuillette de chaque dimanche quelle qu'ensoit la somme. La messe sera chantée.

Observations.

Je n'ai pas porté dans le présent tableau les messes fondées à la charge de divers particuliers, parce qu'elles sont eventuelles et que du reste aucune administration n'en est responsable. Dufour curé.


 

280

Année 1882.

Décret épiscopal.

Nous Michel Rosset
par la grâce de Dieu et l'autorité du St Siège apostolique,
Evêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle,
Prélat de la Maison de Sa Sainteté,
Assitant au trône Pontifical,
Noble et Comte Romain.

Vu la lettre supplique de Rd Adrien Fodéré, archiprètre et curé de Fontcouverte, demandant l'approbation et l'homologation de quelques unes des fondations pies faites dans la paroisse, et sollicitant réduction des charges et fixation des honoraires pour toutes,

Vu le tableau ci-dessus annexé à la dite supplique,

Vu en outre, la demande du 14 mars, par laquelle le Rd Curé Nous prie de déterminer, pour certaines chapelles le taux des honoraires, soit des messes manuelles, soit des messes qui pourraient y être fondées désormais, en même temps de fixer, pour les fondations futures, les honoraires pour le chant d'un nocturne et des Laudes de l'office des morts, dans ce que l'on appelle un service.

Considérant que le travail si complet de Mr le Curé sera de la plus grande utilité pour la conservation des fondations et pour la règle de ceux qui devront les acquitter ; que néanmoins il ne réalisera pleinement ce double but qu'autant que les fondations non encore approuvées ni homologuées auront recu de nous cette approbation et homologation canoniques.

Considérant que les modifications survenues dans la situation économique rendent une révision des charges presque nécessaire, ou tout au moins utile et souverainement équitable.

Pour ces motifs et en ce qui Nous concerne ; Avons approuvé et homologué, approuvons et homologuons en tant que de besoin est, toutes les donations et fondations exposées dans le précédent tableau dressé par Rd Adrien Fodéré lequel contient 41 Numéros.

Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. I Relativement aux honoraires des messes à célèbrer dans les chapelles de hameaux ci après dénomées, nous fixons le taux comme il suit :

T. S. V. P.


 

281

Année 1882

Chapelle du Villard.

Messes basses manuelles 2 fr. ; Messes chantées 4 fr.

Messes basses à fonder 2fr.50 ; Messes chantées à fonder 5 fr.

Chapelle des Anselmes.

Messes basses manuelles 2fr50. ; Messes chantées 4 fr.

Messes basses à fonder 3 fr. ; Messes chantées à fonder 5 fr.

Chapelle de la Rochette.

Messes basses manuelles 3 fr. ; Messes chantées 4fr.50

Messes basses à fonder 3 fr.50 ; Messes chantées à fonder 5fr.50

Chapelle de la Bise.

Messes basses manuelles 2fr.50 ; Messes chantées 4 fr.

Messes basses à fonder 3 fr. ; Messes chantées à fonder 5 fr.

Chapelle de Charvin.

Messes basses manuelles 4 fr. ; Messes chantées 5fr.50

Messes basses à fonder 5fr.50 ; Messes chantées à fonder 6 fr.

Chapelle de la Salette.

Messes basses manuelles 1fr.50 ; Messes chantées 3fr.50

Messes basses à fonder 2fr.25 ; Messes chantées à fonder 4fr.50

Art II Relativement au chant d'un nocturne et des Laudes de l'office des morts nous fixons : 1° à un franc pour les messes manuelles à l'Eglise ; à un franc 50 centimes pour les messes manuelles dans les chapelles ; 3° à deux francs pour les messes à fonder à l'Eglise et 3 fr. pour les messes à fonder dans les chapelles.

Art III En ce qui concerne les modifications et réductions faites aux charges des anciennes fondations, Nous ordonnons de s'en tenir désormais à ce qui est règlé par Nous, sous la rubrique Décret nouveau ou Décret de réduction, mentionné après chaque Numéro d'ordre. Les décrets et ordonnances de Nos prédécesseurs, lorsqu'il n'y aura pas été formellement et explicitement dérogé par nos présentes ordonnances, continueront à faire la règle et demeureront obligatoires.

Donné à St Jean de Maurienne le 22 avril 1882.

Signé à l'original : + Michel Evêque de Maurienne

Par ordonnace de l'Illustrissime et Révérendissime Evêque de Maurienne.

Signé  J.P. Martin secrétaire chancelier.

Pour extrait et copie conforme : Dufour curé.

L'original se trouve aux archives de la Cure.


 

282

Année 1882

Construction des bancs de l'Eglise.

Dans la séance du 19 février 1882, le président de la fabrique expose au conseil : 1° que les bancs de l'Eglise sont pour la plupart en très mauvais état, disloqués, mi brisés, qu'à chaque moment la fabrique est obligée de les faire réparer, ce qui entraine des dépenses relativement considérables, et des plaintes continuelles de la part des locataires.

2° Que les fenètres de l'Eglise, notamment celles du chœur et celles de la tribune, déjà en très mauvais état, ont été renversées et en partie brisées par l'ouragan du 23 août dernier, et qu'il y a urgence à les faire refaire à neuf.

La dépense pour la confection des bancs, suivant l'estimation de Jean Claude Adrait, menuisier peut s'élever à mille francs. Celle pour la confection et réparations des fenètres du chœur et de la tribune, suivant estimation de Bozzonnetti, entrepreneur à St Jean de Maurienne, à la somme de trois cents francs.

Le conseil considérant que ces travaux sont d'une grande nécessité, qu'un retard pourrait être préjudiciable à la fabrique en lui occasionnant de plus grandes dépenses, est d'avis d'affecter à ces travaux la somme de 500 fr. provenant de l'obligation, Etat Espagnol dit Paragès sortie au tirage ; 2° les capitaux exempts de charge que le trésorier est autorisé à faire rentrer.

La présente délibération a été approuvée le 21 février 1882, et l'on a fait executer le travail immédiatement. La dépense totale pour la confection de bancs de l'Eglise s'est élevée à 1173 francs. Les montants sont en noyer, c'est Mr Grange de Randens qui les a fournis sur commande. Adrait Jean Claude menuisier à Fontcouverte les a construit au prix de 4 fr. par banc à 3 montants et de 2 fr. par banc à deux montants. Ce qui lui a fait 336 fr. pour sa main d'œuvre. Le bois et les autres fournitures ont donc du couter 837 fr.

Chambre du Vicaire.

En 1882, on a fait faire des réparations à la chambre du vicaire et pour cela la fabrique a payé 49fr. ; 30 fr. ont été pris sur des fonds spéciaux. Total de la dépense 79 fr.

Achat du coffre à 3 clés.

En 1882, la fabrique s'est procuré un coffre en noyer à trois clés pour retirer les papiers et les deniers de la fabrique. Ce meuble a été payé 30 fr.


 

283

Année 1883

Réparations aux fenêtres de l'Eglise.

En 1883, on a fait réparer les deux fenêtres de l'Eglise, au Chœur et celle de la tribune et pour cela la fabrique a payé la somme de 350 fr.

Fondation de Jean-Marie Bouttaz.

Le 2 du mois de juillet 1883, Jean-Marie Bouttaz a versé à la fabrique de Fontcouverte la somme de six cents fr. avec charge pour cet établissement de faire acquitter annuellement et à perpétuité un nombre déterminé de messes chantées, le nombre que Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne jugera à propos de déterminer.

Par homologation du 3 août 1883, Mgr Rosset a fixé le nombre de messes pour la susdite fondation à quatre chantées sous la Rétribution de 4 francs l'une. Le surplus de la rente demeure acquis à la fabrique pour garantie du capital.

Vol d'un calice.

En 1883, des voleurs se sont se sont introduit dans la chapelle de Notre D. de l'Annonciation, sise au Villard, après avoir fracturé la fenètre qui se trouve en dessus de la sacristie et ont emporté le calice de la chapelle. Les voleurs sont demeurés inconnus. Le calice qu'il y a aujourd'hui à la susdite chapelle appartient à l'Eglise et se trouve porté dans l'inventaire des meubles de la sacristie. Les revenus de la chapelle n'ont pas encore permis jusqu'ici de le remplacer par un neuf.

Industrie de la toile.

Les métiers pour tisser la toile sont allés en augmentant jusque vers l'année 1860, époque ou l'on comptait plus de 60 métiers dans la paroisse de Fontcouverte. Depuis, ils sont toujours allés en diminuant, quoique le prix du tissage soit devenu plus rémunérateur car aujourd'hui on donne facilement 40 et 45 centimes par aune, et un bon ouvrier peut gagner ses 3 fr. par jour. La cause de cette diminution c'est l'ouverture des carrières de platre au fond de la combe, les jeunes gens préferent aller travailler à ces carrières, où ils ne gagnent guère plus, et où ils sont exposés à mille dangers. Une autre cause, c'est que depuis l'anexion de la Savoie à la France, il y a beaucoup plus de commerce dans le pays, le bétail a augmenté considérablement de prix, et la population de cette paroisse s'est livrée tout entière à l'élévage du bétail.


 

284

Année 1884

Erection d'une paroisse à Charvin.

Le six du mois de janvier 1884, le Rd Curé de Fontcouverte donne au conseil de fabrique réuni lecture d'une lettre de Sa Grandeur Mgr l'Evêque du diocèse en date du 6 octobre dernier, dans laquelle il demande l'avis du Conseil de fabrique pour l'érection d'une paroisse à Charvin section de Fontcouverte.

Le conseil, considérant que la distance entre cette section de la paroisse et le chef lieu de l'Eglise est en moyenne de sept kilomètres, que les communications de l'un à l'autre lieu sont très difficiles, quelquefois même interrompues par les neiges et les éboulements de terrain, que d'ailleurs des personnes charitables se chargent de faire construire à Charvin une église, un presbytère et un cimetière ; est d'avis qu'une paroisse soit érigée à Charvin, à charge par d'autres de supporter les dépenses que l'établissement et l'entretien de cette nouvelle paroisse pourront occasionner.

Fait à Fontcouverte le 6 janvier 1884. On signé à l'original : A Fodéré, Vallin, Sibué Auguste, Bonnel Louis, Augert Antoine et Bouttaz Séraphin.

Pour copie conforme à l'original. Dufour curé

Construction de l'Eglise.

Les travaux pour la construction de l'Eglise et de la Cure n'ont commencé qu'au mois d'avril 1887. L'entrepreneur choisi pour cette construction a été Mr Bozzonnetti demeurant à St Jean de Maurienne. Un insigne bienfaiteur a donné pour cette construction quatre vingt mille francs. Rd Joseph Albrieux, ancien curé de Fontcouverte, et héritier de Mr le Sénateur Anselme a donné dix mille francs. Les gros travaux se sont achevés dans le courant de l'année 1888 et l'on a payé à Mr Bozzonnetti entrepreneur la somme de trente deux mille francs, non compris mille francs de travail fait volontairement et gratuitement par les habitants du village de Charvin ; (Ceux de la Brévière n'y ont coopéré.) les travaux sont demeurés ensuite suspendus pendant l'espace de 6 années, parce qu'il ne restait plus suffisamment de ressources pour meubler l'Eglise et payer annuellement le traitement du Curé.

Les travaux ont été repris en 1895. C'est Mr Ribatto, entrepreneur à St Jean de Maurienne qui a achevé le travail. Il a fait


 

285

Année 1884

L'Eglise de Charvin.

en cette année la citerne, les caves et tout l'intérieur de la Cure, et aussi une partie de l'intérieur de l'Eglise. Les fenètres de l'Eglise ont été données par Adrien Fodéré ancien curé de Fontcouverte, devenu vicaire général du diocèse. Les bois de construction ont été fournis par la commune en grande majorité. Enfin, dans le courant du mois de novembre, Mgr l'Evêque de Maurienne a nommé le premier Curé de Charvin dans la personne de Rd Pierre Sibué natif de Villarembert qui a quitté la Cure de Montendry pour venir à Charvin en qualité de chapelain, jusquà ce que la paroisse nouvelle soit reconnue par le gouvernement ; alors seulement son titre de chapelain sera changé en celui de Curé pour le for externe, car pour le fort interne, il jouit déjà de tous les pouvoirs et privilègs des Curés ordinaires.

Réparations au presbytère.

Le 20 du mois d'avril 1884, le Rd Curé de Fontcouverte expose au conseil de fabrique réuni que le presbytère exige de sérieuses réparations et que négliger de les faire en temps opportun occasionnerait pour l'avenir des dépenses considérables.

Le conseil après avoir visité l'état du presbytère et constaté l'exactitude de l'exposé du Rd Curé, reconnait qu'il est urgent de faire exécuter les réparations nécessaires ; et à cette fin, à l'unanmité des membres présents, il vote la somme de cinq cent quarante francs, reliquat de l'exercice 1883 ; et celle de quatre cents francs à prendre sur la fondation Deschamps, montant de la somme totale d'après le devis de Mr Bozzonnetti entrepreneur. Cette dépense a été approuvée le 7 mai 1884. Les travaux imprévus ont fait dépasser considérablement cette sommes, car les réparations faites on a du payer onze cent trente huit francs. La fabrique a déboursé 733fr.90 et la fondation Deschamps 404fr.25. On a fait réparer principalement le Salon, les chambres au dessus et la chambre du fond attenante au Salon. Cette dernière toujours humide, on a fait dresser des briques à l'intérieur des 4 murs. Le salon a été blanchi et tapissé à neuf. Le plafond et les planchers supérieurs ont été refait, les tapisseries changées, des poutres pourries ont été remplacées etc etc.


 

286

Année 1885

Réparations à la Cure

En 1885, la fabrique a encore payé 97 fr. 25 centimes pour diverses petites réparations faites à la cure.

Chapelle du Villard.

En 1885, la fabrique a dépensé 120 fr. pour un mur de soutènement à la chapelle du Villard.

Achat d'une chasuble.

En 1885, la fabrique a fait l'acquisition d'une chasuble qu'elle a payé la somme de 150 francs. Elle est blanche.

Achat d'une Commode.

En 1885, Rd Adrien Fodéré a acheté une commode pour l'usage de la Chapelle de la Salette, afin de pouvoir retirer le linge et les ornements de la Chapelle. Il l'a payée 30 francs avec l'argent du tronc de la susdite Chapelle.

Les auberges.

Jusqu'en 1820, il n'y avait aucune auberge à Fontcouverte. Vers cette époque, une vieille femme habitant le village de l'Eglise se mit à vendre quelques bouteilles de vin aux étrangers qui étaient de passage ; plus tard d'autres voulurent l'imiter, mais ils ne firent pas d'affaires, ils y renoncèrent. Toutefois, quand l'un quittait un autre reprenait, de sorte qu'en 1865, on comptait trois aubergistes au seul village de l'Eglise. De ces trois, un seul fit quelques affaires, parce qu'il tenait en même temps une petite épicerie, les deux autres quittèrent. Un nouveau les remplaca mais il se ruina. Un autre le remplaca encore, mais il fut bientôt obligé de s'expatrier. On ne se découragea pas pour autant, car en 1889, on ouvrit une nouvelle auberge sur le Cray à l'occasion de la construction de la nouvelle route des Arves. En 1892, on fit encore construire à neuf une seconde auberge sur la même route, en face de la précédente, et pour mieux l'achalander on obtint du gouvernement à force de démarches d'ouvrir un second bureau de tabac. Ce n'est pas tout encore en 1895, on ouvrit deux nouvelles auberges au village de la Brévière, et ce n'est peut-être pas encore fini. Vouloir tenir des auberges est vraiment la maladie de la fin de ce siècle et la perte de la population de Fontcouverte. L'avenir dira ce que deviendront tous ces aubergistes et la démoralisation qu'ils auront introduite dans le pays.


 

287

Année 1886

Les Vitraux de l'Eglise.

Le 4 du mois de juillet 1886, le Rd Curé de Fontcouverte expose au conseil de fabrique réuni en séance ordinaire que sept fenètres de l'Eglise sont dans un état de dégradation complète et invite le conseil à prendre les mesures nécessaires pour les réparer. Le conseil, après avoir constaté la vérité de l'exposé est d'avis de les remplacer par de la grisaille, et d'affecter à cette dépense la somme de deux cents francs portés sur le budget de 1887, et de payer le surplus à fur et mesure que la fabrique pourra avoir des ressources disponibles jusqu'à l'entier achèvement de cette réparation, et sollicite en conséquence l'approbation de l'autorité supérieure pour faire cette dépense. L'autorisation demandée a été accordée le 3 août 1886. signée : Bellet Vicaire général.

Les vitraux des sept fenètres ont été fournis par Etienne Buche verrier à Grenoble, rue de l'ancien temple, et ont couté franco de port et d'emballage jusqu'à St Jean de Maurienne, la somme de 800 fr. dont 600 ont été payés par la fabrique en 1887, et 200 fr. par la fondation Deschamps. La pose a encore couté 45fr.60. Donc le total de cette dépense se monte à 845 fr. 60 centimes.

Chapelle de la Rochette.

En 1886, on a refait à neuf les deux principales pentes du toit de la Chapelle de la Rochette. Les habitants de ce village ont fait par corvées le transport des ardoises de St Jean de Maurienne à la Rochette. Malgré cela la dépense s'est encore élevée à la somme de 120 fr. Pour couvrir cette dépense, Mr l'abbé Jean Gilbert Collet, natif de ce village et professeur à l'institut royal de Livourne en Toscane, donna 40 fr., plusieurs autres personnes du même village donnèrent 20 fr., le reste fut payé par la fabrique.

Chapelle des Anselmes.

Le tombeau de Mr le Sénateur Anselme se trouvait sous le chœur de la chapelle, et même sous l'autel, c'était contraire aux règles liturgiques. En 1886, on refit à neuf le tombeau et on le plaça dans la chapelle à droite en entrant. On fit refaire la même année le sous-pied de la chapelle et on le fit faire en ciment. C'est Mr le chanoine Joseph Albrieux, prévot du chapitre, ancien curé de Fontcouverte et héritier de Mr le Sénateur Jean Jacques Anselme qui en a payé toute la dépense.


 

288

Année 1887.

Visite pastorale.

Le 19 mai 1887, Mgr Rosset fit à Fonrcouverte sa troisième visite pastorale. Il était accompagné de Rd Victor Ignace Girard, vicaire général, et de Rd Jean François Albert Brunet son secrétaire chancelier. Il fut reçu avec les mêmes honneurs qu'en 1878.

A l'entrée du cimetière, un élève de l'ecole communale tenue par les Frères des écoles chrétiennes lui a dit dans un compliment bien tourné, le bonheur qu'éprouvaient spécialement les confirmands en voyant arriver leur Evêque. Ces mêmes sentiments lui furent ensuite exprimés par une élève de l'école des filles tenue par les sœurs de St Joseph de la maison de St Jean de Maurienne.

Arrivé à l'Eglise, il a béni le peuple et donné la bénédiction du très St Sacrement. Après cela, le vicaire general expliqua aux fidèles réunis comment un des effets des dons de l'Esprit St est d'apporter la paix dans les âmes. L'examen des enfants présentés pour la confirmation a été très satisfaisant. Le lendemain à la Sainte messe, il a distribué la sainte communion à 375 personnes environ. Il a ensuite administré le sacrement de confirmation à 78 enfants des deux sexes.

Dans ses avis pastoraux, il a démontré la nécessité de l'instruction religieuse. Dans le cours de sa visite, il a fait les observations suivantes :

1° L'Eglise, la sacristie et les objets destinés au culte sont tenus avec soin ; cependant la fabrique fera placer deux petites planches sur le bassin de l'eau du baptême, afin de le mettre à l'abri de la poussière.

2° Les divers rituels que possède l'Eglise et l'un des missels sont interdits, vu leur mauvais état et le manque d'approbation.

3° L'un des calices doit être redoré, l'étoffe intérieure du tabernacle doit être changée, elle sera en soie blanche.

Depuis notre dernière visite, les bancs et toutes les fenètres de l'Eglise ont été refaits. On a fait l'acquisition de deux bannières l'une blanche, l'autre rouge et d'un ornement blanc.

Diverses réparations ont été faites au presbytère, il en avait besoin. Le toit de la chapelle de la Rochette et le sous-pied de celle des Anselmes ont été refait ; un mur de soutènement pour la chapelle du Villard a été construit. On est en voie de construire à Charvin, une Eglise et un presbytère.

Rd Adrien Fodéré, docteur en théologie, né à Bessans le 4 octobre 1838 est curé de Fontcouverte depuis le 10 Xbre 1880.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 19 mai 188 1887.

+ Michel Evêque.          


 

289

Année 1887

Achat de deux bannières.

Dans le courant du mois de mars 1887, on fit l'acquisition de deux bannières, l'une blanche, l'autre rouge pour les confréries. La dépense a été couverte par une souscription, j'ignore combien on les a payées.

Emplacement de l'église de Charvin

Par délibération en date du 2 janvier 1887, le conseil de fabrique de Fontcouverte délègue le Rd Curé de la paroisse, Adrien Fodéré, aux fins de choisir un local convenable pour la construction d'une Eglise et d'un presbytère au village de Charvin et lui confère pleins pouvoirs, au besoin, pour traiter avec les particuliers touchant l'acquisition du local. Cette délibération a été approuvée par Mgr Rosset le 15 janvier 1887, et les travaux ont commencé au mois d'avril de la même année ; puis ils ont été suspendus jusqu'en 1895, et il fallut encore donner huit mille francs à l'entrepreneur Ribatto pour rendre la Cure à peu près habitable. Le total de la dépense pour cette double construction s'élève à plus de quarante deux mille francs ; argent déboursé 40.000 environ.

Fondation de Mr le Sénateur Anselme.

Par son testament du 9 décembre 1862, Ducruez notaire, Mr le Sénateur Jean Jacques Anselme, originaire de Fontcouverte, a chargé son héritier Rd Joseph Albrieux, ancien Curé de Fontcouverte : 1° de veiller à l'entretien de la chapelle des Anselmes qu'il avait fait construire à ses frais en 1843 ; 2° de faire célèbrer annuellement et à pertpétuité dans sa chapelle un service pour le repos de son âme ; 3° de faire distribuer après le service, à la porte de la chapelle, pour 20 fr. de sel aux pauvres de la paroisse qui auront assisté à la messe ; 4° de faire célèbrer annuellement et à perpettuité dans la même Chapelle cinq messes basses ; 5° de maintenir à perpétuité le nom de Mr le sémateur Anselme et celui de son épouse Joséphine Fernex à l'annuel dans la paroisse de Fontcouverte. Pour se libérer de toutes ces charges, l'héritier de Mr le Sénateur, Rd Joseph Albrieux, versa en 1887 dans la caisse de la fabrique un capital de cinq mille cinq cents francs, partie en titres de rentes, partie en argent, avec réserve expresse que la fabrique ne confondrait jamais ce capital avec ses autres capitaux, qu'elle en tiendrait un compte à part, et qu'elle ferait acquitter annuellement les susdites charges. La donnation a été acceptée et approuvée le 6 juin 1887.


 

290

Année 1887

Incendie du village de Charvin.

Le dimache 7 aôut 1887, un incendie éclata au village de Charvin sans qu'on ait pu en découvrir les causes. Toutes les maisons du village ont été dévorées par les flammes, sauf celles qui se trouvent à gauche de la chapelle, du coté de St Jean, en descendant. Le couvert de la Chapelle et son clocher ont été brulés, la cloche a pu être sauvée, mais elle a failli fondre dans le brasier. Il n'y a pas eu d'accident de personnes, mais les récoltes rentrées ont toutes été brulées. (voir page 336.

Chapelle de Charvin.

Les dégats occasionnées par l'incendie à la Chapelle de Charvin ont été réparés immédiatement la même année. Le toit a été refait à neuf. La dépense totale s'est élevée à 153 fr. entièrement payés par la fabrique de la paroisse de Fontcouverte.

Achat de livres liturgiques

Dans le courant de l'année 1887, la fabrique acheta un missel pour les dimanches et les jours de fêtes de seconde classe ; un autre missel pour les messes des défunts et deux rituels romains pour l'administration des sacrements. La dépense totale s'est élevée à 44 francs.

Fondation du Rd Auguste Boniface.

En 1887, les héritiers de Rd Auguste Boniface, ancien Curé de Fontcouverte, ont donné au Bénéfice Cure de cette paroisse un titre de rente 3% Nro 0.285.852 produisant un intéret annuel de 6 fr. à la charge pour le Rd Curé de la paroisse d'acquitter à perpétuité et annuellement une messe chantée suivie du libera me pour le repos de l'âme du Rd Auguste Boniface et celles de ses anciens paroissiens.

Par homologation du 20 octobre 1887, la rétribution de la messe a été fixée à 4 francs. Le reliquat appartient au Rd Curé de Fontcouverte pour frais d'administration.

La citerne des Instituteurs

La citerne à l'usage des instituteurs a été commencée en 1881, puis les travaux sont demeurés suspendus faute de ressources, on les a repris en 1882 ou 1883 ; mais n'ayant pas approprié la citerne, l'eau était impotable ; ce n'est qu'en 1886 ou 1887 que les frères la firent approprier à leurs frais. Depuis leur départ en 1889, la citerne à de nouveau été abandonnée, et son eau est redevenue impotable ; ce ne sont pas les instituteurs laïques qui s'en occupent.


 

291

Année 1888

Fondation de Rd Anselme Pasquier.

En 1888, les héritiers de Rd Anselme Pasquier, ancien curé de Fontcouverte ont donné au Bénéfice Cure de cette paroisse trois obligations anciennes du chemin de fer : Midi, Nro 747,686 ; 747,687 et 546,646, à la charge pour le Rd Curé de la paroise d'acquitter annuellement et à perpétuité quatre messes chantées suivies de l'absoute à la Chapelle de la Salette. Ces messes doivent s'acquitter autant que possible, le mercredi de chaque quatre temps.

Par homologation en date du 22 mars 1888, l'honoraire de chacune des ces messes est fixé à 4fr.50. Le Rd Curé aura 6 fr; par an pour la gestion de la fondation et frais d'administration. Le reliquat de la rente sera employé à l'entretien de la chapelle et aux frais de culte. Signé + Michel Evêque.

Action judiciaire.

Le dimanche de Quasimodo 1888, le trésorier de la fabrique expose au conseil réuni en sénace que malgré deux avertissements donnés en chaire par le Rd Curé, plusieurs personnes n'ont pas encore payé à ce jour le prix annuel de la place qu'ils occupent à l'Eglise ; ce qui suivant le règlement et l'usage doit être fait chaque année au mois de janvier et présente la liste des retardataires.

Le conseil après avoir délibéré, considérant : 1° que le revenu provenant des bancs de l'Eglise est absolument nécessaire pour les charges du culte et l'entretien des édifices religieux ; 2° qu'il n'est pas juste que parmi les personnes occupant des places dans l'Eglise, les uns payent et les autres ne payent pas, que tolérer un pareil abus, c'est occasionner les inconvénients les plus graves et mettre la fabrique dans l'impossibilité de pourvoir aux frais nécessaires du culte.

Attendu que le trésorier est tenu de faire tous les actes conservatoires pour le maintien des droits de la fabrique et toutes les diligences nécessaires pour le recouvrement de ses revenus, le conseil autorise son trésorier à poursuivre devant les tribunaux compétents et de plaider contre elles jusqu'à jugement définitif les personnes qui n'ont pas encore payé leur place de l'Eglise.

Par suite de cette délibération approuvée par Mr Bellet, vicaire général le 17 avril 1888, 54 billets d'avis ont été envoyés aux personnes récalcitrantes pour comparaitre devant Mr le juge de paix de St Jean de Maurienne qui les a condamné à payer leurs places et les frais.


 

292

Année 1889

Laïcisation des Ecoles.

Le 16 octobre 1889 mourut sœur Anne de l'Assomption, directrice de l'Ecole de Fontcouverte. La loi scolaire n'autorisant pas son remplacement par une religieuse, les Sœurs durent partir et les Frères, je ne sais pas trop pour quel motif, les suivirent.

Naturellemernt, les héritiers naturels, à titre universel, de Mr l'avocat Bouttaz réclamèrent en justice l'annulation du legs pour le mettre dans leur poche. L'affaire se plaida d'abord devant le tribunal civil de St Jean de Maurienne, qui, le 27 juin 1890, porte un jugement favorable à la commune, en déclarant les demandeurs non fondés en leurs conclusions et prétentions, les déboute et les condamne aux entiers dépens, coût et cours du présent jugement. Les demandeurs condamnés à St Jean de Maurienne ont interjecté appel de ce jugement dans les délais prévus par la loi, par devant la cours d'appel de Chambery. L'audience eut lieu le 1er juillet 1891, et la cour d'appel réforma le jugement du tribunal de St Jean de Maurienne et condamna la commune à payer aux héritiers le Mr l'avocat Bouttaz le legs fait en sa faveur avec tous les frais et dépens. La commune interjecta, à son tour, appel de ce jugement devant le conseil d'état qui en 1892 confirma purement et simplement le jugement de la cours d'appel de Chambery, et la commune dut s'éxécuter et rendre l'argent qu'elle avait reçu. Elle dut rendre non seulement l'argent recu, mais encore la plus value des titres, ce qui porte la somme à restituer à environ 100.000 fr. cent mille francs. Ce qu'il y eu de malheureux dans ce procès ; c'est qu'en 1875, la commune avait payé dix mille cent vingt cinq francs, 10.125 fr. pour droits de succession et on n'en a pas tenu compte pour le remboursement. Les frais de tout ce procès se sont également élevé à plus de dix milles francs. Voila donc plus de 20.000 fr. vingt mille francs perdus pour la commune, c'est ce qui a fait dire à la population que le legs de Mr Bouttaz l'a ruinée. On devrait plutôt dire que ce sont les lois sectaires et républicaines qui l'ont ruinée, mais non le legs de Mr l'avocat Bouttaz. Telle est la reconnaissance populaire de la fin de ce siècle ; elle est aveugle et ne raisonne pas.

Dans ce temps de laïcisation à outrance ; aussitot après le départ des Frères et des sœurs, ou plutôt après le premier jugement du tribunal de St Jean qui maintenait la commune dans ses


 

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Année 1889

Laïcisation des Ecoles.

droits, le Préfet de la Savoie, en exécution des articles 17 et 18 de la loi du 30 octobre 1886, par arèté du 2 octobre 1889 a ordonné d'office la laïcisation des écoles de Fontcouverte, tellement il avait peur que l'on ouvrit de nouveau des écoles congréganistes à Fontcouverte. Les générations futures ont intéret à connaitre les auteurs de ce procès et la mauvaise foi avec laquelle ils ont agi.

Comme il a été dit page 245 du présent livre, par son testament olographe du 23 septembre 1874, Mr l'avocat Claude Bouttaz a nommé pour ses légataires à titre universel Jean-Baptiste feu Jean Pierre Bouttaz et Charles feu Saturnin Bouttaz ses neveux. Le testament fut déposé aux minutes de Mr Maréchal, Notaire à Chambery suivant acte du 9 février 1875, enregistré.

Suivant décret du 23 septembre suivant, Mr le Président de la République a autorisé Mr le maire de Fontcouverte à accepter le legs. Suivant acte du 10 mars 1876, les légataires universels ont déposé entre les mains de Mr le chanoine Albrieux, en sa qualité d'exécuteur testamentaire la somme de 90.000fr. en valeurs y spécifiées.

Les légataires universels ont fait dans cet acte la déclaration suivante : « Par rapport à ce legs, les dits sieurs Bouttaz déclarent n'y avoir fait aucune opposition, les approuvent, ratifiant et promettant de ne jamais y contrevenir ».

Les valeurs ont été successivement remises par l'exécuteur testamentaire à la commune et versées dans la caisse municipale.

Dès lors, des instituteurs et institutrices congréganistes ont été installés dans la maison d'école appartenant à la commune.

Ils ont joui sans contestation du jardin et du puits lègué par Mr Bouttaz à la commune ; et il a été pourvu à leur traitement, 2000 fr. pour les instituteurs ; savoir 1200 fr. pour le titulaire et 800 fr. pour l'adjoint ; 1400 fr. pour les institutrices, savoir 800 fr. pour la titulaire et 600 fr. pour l'adjointe ; au moyen d'un prélèvement sur les revenus du capital de 90.000 fr., le surplus de ces revenus étant employé au mieux des intérêts de la commune. Cet état de choses s'est maintenu de 1875 à 1890.

Malheureusement, l'un des deux légataires universels, Jean-Baptiste feu Jean Pierre Bouttaz mourut le 13 octobre 1883 et laissa cinq filles, la 1° Marie Baptistine veuve de Dompnier Clément ; la 2° Victorine mariée à Jean Pierre Covarel  la 3° Sylvie, mariée à


 

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Année 1889

Procès de la commune.

à Coche Clément, et les deux dernières Sophie et Jeanne étaient encore célibataires. La fortune laissée par le père Bouttaz excitat la cupidité, les deux filles et même la veuve recurent de nombreuses demandes en mariage, non seulement de la part de jeunes gens du pays, mais encore des étrangers. La veuve de Clément Dompnier se remaria à Jean Marie Covarel feu Félix ; Sophie se maria en 1885 à Villargondran et Jeanne se maria également en 1886 à Pasquier Alexis de Villargondran. Non content de la dot assez jolie de leur femme, puisque chacune d'elle recut 25.000 fr. des droits de leur père, sans compter ce qui leur reviendrait encore après la mort de leur mère, les trois nouveaux maris portèrent de suite leur convoitise sur le legs de 90.000 fr. fait à la commune. Et dès que parut la loi du 30 octobre 1886, ils firent tout au monde pour faire partir les Frères et les sœurs, afin de pouvoir plus facilement attaquer la commune. Ils batirent des mains quand ils apprirent la mort de Sœur Anne Marie de l'Assomption directrices de l'école des filles, et aussitôt ils attaquèrent la commune en mettant de leur côté l'autre légataire universel, Charles Bouttaz feu Saturnin, qu'ils ont gagné en lui payant à boire.

Toutefois, après avoir lancé le procès, Charles Bouttaz, Coche Clément et Jean Pierre Covarel, par lettre collective du 24 mai 1890, ont écrit au maire et au conseil municipal pour leur proposer de transiger sur la base d'un partage par moitié entre eux, d'une part, et la commune, de l'autre, sur les portions pouvant leur revenir dans le capital lègué. Le conseil se trouva divisé par égale part, la voix du maire seule pouvant faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, mais le maire était perplexe ; avant de prendre une décision, il voulut consulter l'autorité administrative. Il exposa donc la chose au Préfet pour lui demander son avis ; mais le Préfet qui tenait à la laïcisation, lui répondit que toute transaction était impossible, que lors même que le conseil municipal la voterait à l'unanimité jamais il ne l'approuverait. Sur ce le procès suivit son cours et la commune le gagna à S Jeande Maurienne ; mais les demandeurs en rappèlerent. Pendant que le procès était encore pendant devant la Cour d'appel de Chambery, le conseil minicipal essaya, à son tour, de demander une nouvelle transaction, en partage par moitié ; mais cette fois ci les demandeurs refusèrent. Toutefois, Charles Bouttaz, le seul légataire survivant à force de caresses


 

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Année 1889.

Procès de la commune.

et de bonnes paroles se laissa encore gagner, et passa avec le conseil municipal une convention à forfait de partager sa part à lui revant quelque soit l'issue du procès. Mais pour que cette convention fut valable pour la commune, il fallait l'autorisation préfectorale ; et comment l'obtenir. Cette fois, le maire se décida à aller à Chambery et à porter lui-même la convention dans sa poche pour la faire approuver. D'abord le Préfet ne voulut pas en entendre parler ; mais le maire insista en disant que la commune de Fontcouverte était pauvre et que si elle venait à perdre le procès engagé par les héritiers Bouttaz et qu'elle fut condamnée condamnée à payer tous les frais, elle serait ruinée, et que le vote des centimes aditionnels que le conseil municipal serait obligé de voter pour payer les frais soulèverait le pays et occasionnerait une révolution. Sur ce le Préfet s'adoucit, et dit au Maire : Si c'est pour payer les frais du procès en cas que la commune vienne à le perdre, ou pour faire d'utiles améliorations dans votre commune, j'approuve votre convention. Sur la réponse affirmative du maire, la convention fut approuvée, et la commune put conserver environ vingt cinq mille francs, à peu près ce qu'elle a déboursé pour payer les frais du procès et les droits de succession.

L'avenir dira si cet héritage extorqué malicieusement et contre la volonfé du testateur profitera aux héritiers. Cela ne parait pas les rendre heureux pour le moment, car l'un d'eux est mort déjà mort avant la fin du procès ; et deux autres sont à peu près ruinés. Le bien mal acquis ne profite à personne.

La route des Arves.

En 1889, on fit un tronçon de la route qui conduit aux Arves, depuis la Fournache jusqu'au pont sur le ruisseau qui descend de Villarembert. Le pont sur le ruisseau de Villarembert entièrement construit en pierres de taille ou moëllons venant de la Praz a été fait en 1891, par les frères Trivers. On dit que le transport des moëllons de St Jean sur le Cray a ruiné les entrepreneurs. Le tronçon allant du Ruisseau de Villarembert au détour en dessus du village de Charvin a également été construit en 1891 et achevé en 1892. Les mêmes années 1891 et 1892, on fit encore un autre tronçon partant du pont de Belleville jusqu'à la Combe de Genin. Le tunnel sous la Roche de Charvin a été commencé le 1er juillet


 

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Année 1889

La route des Arves.

1892 et a été achevé en 1893. On a mis juste onze mois pour le percer, on y a travaillé tout l'hiver, des deux côtés à la fois. Le reste de la route depuis le tunnel jusqu'au lacet en dessus du village de Charvin a été fait en 1893 et 1894. Pour la construction de cette route qui a couté plus d'un million, l'Etat et le département y ont concouru pour des sommes assez fortes. La ville de St Jean de Maurienne, les communes de Montrond, de St Jean d'Arves et de St Sorlin y ont également concouru pour des sommes relativement considérables. Fontcouverte n'a fait que céder gratuitement le terrain communal qui se trouvait sur le parcours de la route, mais n'a rien déboursé. Enfin le dimanche, 30 septembre 1894, eut lieu l'inauguration de cette fameuse route ; le Préfet de la Savoie, le Sous-Préfet, le député, les agents-envoyés du département, de l'Arrondissement, du canton et plusieurs autres notabilités du pays sont montés aux Arves pour y boire le champagne ; et les mauvaises langues disent que ce dimanche pour un grand nombre la danse a remplacé la messe. L'entretien de cette route reste aujourd'hui à la charge des communes et 15.000 fr. par an ne suffisent pas pour l'entretenir, c'est leur ruine. Cela n'empèche pas que celui qui l'a tracée a été décoré.

Scandale de la Croix.

En 1889, le premier dimanche d'octobre, jour du St Rosaire, eurent lieu les élections politiques pour l'élection d'un député. Deux candidats se présentèrent, l'un représentait le parti catholique ou conservateur, c'était Mr Charles Grange, ingénieur civil à Randens, l'autre représentait le parti républicain opportuniste, c'était Mr François Horteur député sortant, de la grande maison, aux Chavannes. A Fontcouverte la lute fut très vive entre les rouges et les blancs. Le dépouillement des voix fit connaitre que les républicains l'avaient emporté de quelques voix sur les conservateurs. Aussitot, enivrés de joie et surtout enflammés par le vin qui avait coulé surabondamment ce jour là, les plus ardents vont chercher une botte de paille, en forment une croix dans laquelle ils placent les bulletins de Mr Grange et brulent cette croix sur la place publique au risque de mettre le feu au village. Le châtiment de cette sacrilège profanation ne se fit attendre, car le fils unique du principal auteur de ce scandale tomba malade quelques mois après, et mourut après une douloureuse maladie, et le père dut s'expatrier après avoir vendu tout son bien.


 

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Année 1890.

XXII

Rd Charles Demaison fils d'Auguste et de Chevalier Marie est né à Lanslevillard le premier décembre 1850. Il fit ses études littéraires au Petit-Séminaire de St Jean de Maurienne et son cours de théologie au Grand-Séminaire de la même ville. Ordonné prètre le 13 mars 1875, il fut successivement 1° vicaire de St André depuis le 1er avril 1875 jusqu'au 31 octobre de la même année,

2° Vicaire de Fontcouverte sous Rd Anselme Pasquier, Curé, depuis le 31 octobre 1875 jusqu'au 1er 1878.

3° Vicaire de la Cathédrale à St Jean de Maurienne depuis le premier juillet 1878 jusqu'au 15 octobre 1880.

4° Professeur de dogme au Grand-Séminaire de St Jean de Maurienne depuis le 15 octobre 1880 juqu'au 15 janvier 1890.

5° Curé Archiprètre de Fontcouverte depuis le 15 janvier 1890 jusqu'au 15 novembre de la même année. Pendant des 10 mois, il a fait réparer le couvert de la chapelle de Notre Dame de la Salette qui était en très mauvais état. Il a aussi fait faire quelques petites réparations à l'Eglise et à la Cure.

Le premier novembre 1890, il a recu sa nomination de Curé archiprètre de Modane ; il est parti de Fontcouverte le 19 du même mois pour sa nouvelle destination. En 1893, il a été fait chanoine honoraire, avec résidence à Modane.

Vol d'un Rôti.

Pendant les 10 mois que Rd Demaison passa à Fontcouverte, ses paroissiens lui jouèrent une farce. Pour un jour que le Rd Curé attendait ses confrères à diner, il s'était procuré un joli gigot de mouton, il l'avait déposé à la dépense dont la porte fait face à celle de la cuisine ; la porte d'entrée resta ouverte pendant la journée comme à l'ordinaire ; et le jour indiqué, quand la cuisinière alla chercher le gigot pour le faire cuire, il avait disparu. Les convives ont diné quand même, et se sont bien amusés du tour adroitement joué. Inutile de dire que l'auteur de la farce ne s'est jamais fait connaitre.


 

298

Année 1890

Incendie de la Brévière.

Au mois de janvier 1890, un incendie éclata au village de la Brévière, territoire de Charvin, et comme toutes les maisons étaient encore couvertes en chaumes, en quelques heures tout le village devint la proie des flammes. On ignore comment le feu a pris, probablement par l'imprudence de quelques uns des habitants de ce village. Les nouvelles constructions ont été couvertes en ardoises de St Julien.

Fondation de Rd Jacques Buisson.

En 1890, Mademoiselle Clémentine Buisson a donné au bénéfice Cure de Fontcouverte un titre de rentes sur l'Etat 3% produisant une rente annuelle de 10 fr. Nro 0,380,103 avec charge pour le Rd Curé d'acquitter annuellement et à perpétuité deux messes chantées suivies de l'absoute ; dont une pour le repos de l'âme de son frère Rd Jacques Buisson, ancien Curé de St Remy, natif de Fontcouverte, et l'autre à l'intention de Buisson Clémentine pendant sa vie et pour le repos de son âme après sa mort.

Par homologation du 20 aôut 1890, l'honoraire de chacune de ces deux messes a été fixé à 4 fr. Le reliquat de la rente appartient au Rd Curé pour frais d'administration.

Incendie au village de Pierre Pin.

Le 12 du mois d'aôut, vers les 8 heures du soir, un incendie éclata au village de Pierre Pin. Le feu prit dans la maison qui se trouve au sommet du village, appartenant à un propriétaire de Villarembert qui ne l'habitait pas à cette époque. Probablement le feu prit par l'imprudence de quelque voyageur qui se retira dans cette grange, ou bien par l'imprudence de quelque fumeur. Quoiqu'il en soit, le feu se communiqua très rapidement aux maisons voisines qui étaient encore toutes couvertes en chaumes, et sans de prompts secours arrivés de la commune de St Pancrace, tout le village aurait aurait été consumé par l'incendie. On put arrèter le feu au milieu du village grâce au dévouement des gens de St Pancrace. Dans cet incendie, Bouttaz Séraphin feu Charles y trouva la mort. Il était sorti de sa maison, puis se souvenant qu'il avait oublié sa bourse, il y rentra pour la prendre et en resortant le toit de sa maison tout enflammé lui tomba sur la tête, le feu se mis à ses habillements et malgré tous les secours prodigué, il fut comme carbonisé. On le fit conduire immédiatement à l'hopital de St Jean de Maurienne où


 

299

Année 1890

Incendie au village de Pierre Pin.

il mourut trois jours après, le 15 aôut 1890. Il péri aussi dans cet incendie plusieurs têtes de bétail.

Ce pauvre village n'en fut pas quitte pour autant, car en 1891 le second dimanche du mois de novembre, vers les dix heures du soir, le feu prit de nouveau au fond du village et toute la partie qui avait été sauvée le 12 aôut 1890 devint la proie des flammes. Le feu s'arrèta au même endroit qu'il s'était arrèté en 1890. Heureusement ceux qui avaient déjà fait rebâtir avaient fait couvrir leurs toits en ardoises, sans cela tout le village y aurait encore passé. Dans ce second incendie, il n'y a pas eu d'accident de personnes mais dans l'espace de 16 mois tout le village a passé par les flammes. C'est depuis que les maisons sont couvertes en ardoises.

Chapelle de la Salette.

En 1890, on a fait refaire à neuf le toit de la chapelle de la Salette. La dépense s'est élevée à 300fr.. Deux cent cinquante francs ont été payés avec l'argent du tronc, et 50 fr. ont été fournis par des fonds spéciaux. C'est Anselme Jean Pierre qui a fait ce travail.

Achat d'un coffre fort.

En 1890, on a fait l'acquiqition d'un coffre fort pour retirer les titres et les papiers de la fabrique, afin de les mettre à l'abri du feu dans les incendies si fréquentes  ; et pour qu'il fut plus en sureté en 1891, je l'ai fait celer dans un mur de la chambre du Curé. Ce coffre fort a été payé par la fabrique la somme de 150 fr.

Achat de linge

En 1890, la fabrique a fait confectionnere quatre aubes neuves qu'elle a payé la somme de soixante francs.

Les lartines.

Jusqu'en 1890, il n'y avait point de lieux d'aisance près de l'Eglise, les femmes pressées par les nécessités naturelles allaient toujours se pour derrière l'Eglise, ce qui était très inconvenant pour le lieu Saint ; le conseil de fabrique décida donc en 1890 de faire construire des latrines, spécialement réservées aux femmes derrière la chapelle de la Salette. Elles sont fermées et à deux compartiments. La fabrique a payé pour cela 75 fr.

Réparations à la Cure.

En 1890, la fabrique fit faire quelques réparations à la Cure, spécialement à la chambre du Curé et pour cela elle a payé 105fr.90.


 

300

Année 1890

XXIII.

Rd Jean-Baptiste Dufour fils de Charles et de Marie Angélique Charvoz est né à Orelle le 16 juillet 1844. Il fit ses études au petit et au grand-séminaire de St Jean de Maurienne. Ordonné prètre le 16 mars 1872, il fut successivement : 1° vicaire à Villard Léger, depuis le 20 mars 1872 jusqu'au premier juillet 1874 ;

2° vicaire à la Cathédrale, à St Jean de Maurienne, depuis le premier juillet 1874 jusqu'au 15 octobre 1875 ; 3° professeur de dogme au grand Séminaire de St Jean de Maurienne, depuis le 15 octobre 1875 jusqu'au 15 octobre 1876.

4°Curé de Montpascal depuis le 15 octobre 1876 jusqu'au 4 avril 1878, jour de son installation à la cure de St Martin d'Arc.

5° Curé de St Martin d'Arc depuis le 4 avril 1878 jusqu'au 13 juillet 1887, jour de son installation à la cure d'Argentine, où il fit construire une citerne à ses frais pour l'usage du Curé en 1888. 6° Curé d'Argentine depuis le 13 juillet 1887 jusqu'au premier novembre 1890, jour de sa nomination à la Cure de Fontcouverte.

Il a pris possession de la Cure de Fontcouverte le 20 novembre 1890, et installé canoniquement comme tel par Rd Brunet Albert chanoine honoraire, chancelier à l'Evêché, en présence de tous ses confrères de l'archiprêtré et d'une foule assez importante de fidèles. Pendant son séjour à Fontcouverte, il a refait à neuf l'Etat des âmes qu'il a considérablement complété et augmenté ; il a fouillé tous les anciens papiers des archives pour en ceuillir les princitaux faits pouvant servir à l'histoire l'histoire de la paroisse et les a consigné dans ce livre. En 1891, il a fait réparer plusieurs chambres de la Cure. En 1893, il a fait refaire l'escalier de la tribune. En 1892, il a fait placer des vitraux aux fenètres de la Chapelle des Anselme. En 1895, il a fait réparer la Chapelle de la Bise ; En 1896, il a fait refaire une partie du toit de la chapelle de la Rochette.

Il faut signaler tout particulièrement le soin et la ténacité qu'il a déployé dans la question difficile des places de l'Eglise, dont le rendement, grâce à lui, s'élève continuellement.

Nommé chanoine, il était malade depuis trois ou quatre mois lorsqu'il quitta Fontcouverte le 4 juillet 1900. Ses derniers efforts furent pour se rendre quelques fois au chœur. Il mourut à St Jean de Maurienne le 24 Novembre 1900.


 

301

Année 1891.

Expropriation.

En 1890, la commune de Fontcouverte a fait faire un chemin rural au sommet de la propriété de la fabrique, sise au Cray du Rafour, et pour cela elle a pris à la propriété de la fabrique environ 150 mètres de terrain. Avant, ce chemin se trouvait au bas de la propriété ; mais à cause des éboulements survenus, ce chemin était devenu impratiquable, c'est pour cela qu'on fut obligé de le transporter plus haut. Pour indemniser la fabrique de cette expropriation devenue nécessaire, le maire d'alors offrit à la fabrique la somme de 150 fr. Le conseil de fabrique accepta l'offre fait par le maire, l'Evêque autorisa la vente le 19 février 1890, et le chemin se fit ; mais les 150 fr. promis par le maire sont encore à venir. La commune a profité de la circonstance du changement de Curé pour dire que tout était règlé, et faire perdre la fabrique. Méfiez vous des promesses des maires.

Mission

En 1891, une mission fut prêchée à Fontcouverte par quatre Pères capucins, les Rds pères Hypolithe, Jean-Marie, Thomas et Jules de la Province de Chambery. Elle dura vingt jours, elle commenca le 25 janvier et se termina le 14 février suivant. A la communion générale des femmes, il y a eu 420 personnes. A la communion générale des hommes il y a eu 375 communions. Le résultat de la mission a été momentanné, il n'a pas duré longtemps. Un certain nombre qui ne s'approchaient pas des sacrements avant, se sont approchés pendant la mission, mais il en est resté un nombre relativement considérable, environ 70 hommes et 15 femmes. Quelques conversions, peu de persévérance.

Fondation Albrieux

En 1891, Rd Joseph Albrieux, prévot du chapitre et ancien curé de Fontcouverte a lègué à la fabrique de cette paroisse la somme de mille francs en faveur de la chapelle des Anselmes avec charge pour elle de faire acquitter annuellement et a perpétuité une messe chantée à la chapelle des Anselmes dans la semaine qui précède ou qui suit la fête de St Joseph, avec deux messes basses à la même chapelle.

Par homologation en date du 25 mars 1891, Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne a fixé la rétribution de la messe chantée


 

302

Année 1891

Fondation Albrieux.

à 6 fr. ; et la rétribution des deux messes basses à 3 fr. l'une. Le reliquat de la rente appartient à la chapelle pour le maintien de la fondation. Le capital de cette fondation se trouve aujourd'hui confondu avec les autres avoirs ou capitaux de la chapelle. Le tout est administré par la fabrique et forme une comptabilité à part.

Congrégation de la bonne morts.

En 1891, la congrégation de la bonne mort mort établie dans la paroisse de Fontcouverte a fait acheter un titre de rente de 5 fr. 3% et l'a donné au bénéfice Cure, avec charge pour le Rd Curé d'acquitter annuellement et a perpétuité une messe chantée suivie de l'absoute pour tous les membres de la congrégation vivants et défunts.

Par homologation du 13 janvier 1892, l'honoraire de la messe est fixée à 4 fr. Le reste appartient au Curé pour frais d'administration.

Réparations à la Cure.

En 1891, la fabrique a fait faire quelques réparations à la Cure. La cuisine a été reblanchie dans son entier. A la chambre du Curé, la cheminée a été réparée, la tapisserie changée et le plafond blanchi. A la chambre du vicaire, la tapisserie changée et le plafond blanchi. A la chambre des étrangers, la tapisserie changée et le plafond blanchi. A la citerne, on a fait construire en briques un petit bachat, pour laver ; avant, il n'y en avait pas. La dépense totale s'est élevée à 230 fr. entièrement payée par des fonds spéciaux.

Inventaire
du mobilier de la Cure en 1891.

Je soussigné Dufour, curé de la paroisse de Fontcouverte atteste avoir trouvé à la Cure de la susdite paroisse les objets suivants lors de mon arrivée dans la paroisse.

1° Une huche en bois blanc à la cuisine (hors d'usage

2° Une petite crédence ou garderobe en bois blanc à la cuisine (usée

3° Un buffet en bois blanc en cuisine (mi usé)

4° Une crédance en noyer au salon (a besoin de réparations)

5° Une table double en noyer dite anglaise (mi usée)

6° Une image représentant le Christ en croix, papier et cadre enfumés

7° Un petit bureau ou secrétaire dans la chambre attenante au salon (mi usé)

8° Un vieux prie Dieu en noyer ibidem (en mauvais état)

9° Une vieille selle à cheval au corridor (mauvais état, hors d'usage)


 

303

Année 1891.

Inventaire suite.

10° Une sonnette fixée au corridor.

11° Une garde robe à la dépense en bois blanc en mauvais état.

12° Une vieille huche en bois blanc à la dépense, très mauvaise, hors de service.

13° Un tablas à la dépense (de la plus grande simplicité)

14° Un cuvier à la citerne servant pour la lessive.

15° Un chauderon pour la lessive (mi usé)

16° Un lit en noyer à la chambre du vicaire (mi usé)

17° Un prie Dieu à la chambre du vicaire (assez simple.

18° Un bureau commode à la chambre du vicaire

19° Un lit en noyer pour la domestique (en mauvais état au grenier.

20° Une bibliothèque vitrée, en noyer à la 1re chambre du Curé.

21° Une bibliothèque en bois blanc vernissé (en mauvais état

22° Une arche en bois blanc pouvant contenir environ 185 quartes.

23° Une grande garderobe, en bois blanc pour le linge de l'Eglise, aux archives de l'Eglise.

24° Un vieux fauteuil en mauvais état.

25° Une garde robe déjà mi usée en 1853 en bois blanc.

26° Un grand lit orné de collonettes à la chambre des étrangers (mi usé)

27° Une petite table en noyer mi usée à la chambre du vicaire.

28° Un tonneau de la contenance de deux charges (les deux autres sont hors d'usage.

29° Un vieil entonnoir.

30° Un tonneau de la contenance de 4 à 5 hectolitres (en mauvais état

31° Deux vieilles chaises en noyer pour la cave (en mauvais état)

32° Un vieux coffre en noyer à la chambre du grenier autrefois à la cave.

33° Une cage à poulet en mauvais état.

34° Une petite sonnette de table.

35° Caselle pour registres placé sur le petit bureau à la chambre du fond.

36° Une selle à cheval en bon état remplacant la mauvaise.

37° Une caisse en noyer à trois clefs pour les papiers de la fabrique

38° Un coffre fort placé dans le mur de la chambre du Curé.

Nota Le nro 4 de l'inventaire du 10 Xbre 1880 a disparu et n'a pas été retrouvé. Les Nro 15 et 19 ont été reconnus hors d'usage. Le Nro 28, moule à hosties n'a pas été trouvé. Le Nro 30, vieille table, elle toute en morceaux. Le Nro 33 trois tonneaux, un seul est en bon état, les deux autres sont pourris et en mauvais gout. Le Nro 37 bouteiller a été remplacé par une maconnerie. Le Nro 39, trois devants de cheminée, ils sont en lambaux. Le présent inventaire a été trouvé conforme à l'état ci dessus par le soussigné le 27 janvier 1891. Dufour curé et Coche Clément trésorier.


 

304

Année 1891

Dons faits par Rd Dufour.

Je sousssigné Dufour Curé de la paroisse de Fontcouverte déclare laisser au bénéfice Cure de la susdite paroisse pour l'usage de ses successeurs, les meubles suivants qu'il a acheté et payés de ses deniers, à la condition que ses successeur et l'administration de la fabrique ne réclameront jamais rien ni à lui, ni à ses héritiers pour les meubles ci devant énumérés qui viendraient à se perdre ou à se déteriorer. Si on lui demande des dommages pour des meubles dont il usera selon son droit, pendant qu'il est à Fontcouverte il pourra emporter les meubles dont l'énumération suit :

Voici les meubles que je laisse à la Cure aux conditions sus enoncées.

1° Le porte manteau de la chambre du linge.

2° Le petit pois à kilo de la cuisine (mi usé)

3° Le moulin à café qui est en cuisine.

4° La table ronde du pavillon en dessus de la citerne.

5° Un lit mi usé à la chambre des étrangers.

6° Un tonneau de 2 hectolitres environ en bon état.

En foi de quoi Fontcouverte le 21 décembre 1891. Dufour Curé.

Maladies de la vigne.

Dès 1886 ou 1887, la maladie se mit à la vigne, ce fut d'abord oïdium, espèce de poussière qui s'attachait au raisin et l'empêchait de murir. On combattit cette maladie au moyen du souffre ; mais bientôt d'autres maladies plus cruelles encore suivirent celle là ; ce fut le mildiou qui faisait tomber les feuilles de la vigne des les premiers jours du mois de juillet, de sorte que le raisin restait seul attaché au cep et le soleil le déssechait. En 1889, 1890 et 1891, il n'y a à peu près point de vendanges. On chercha à combattre cette maladie au moyen du sulfate de cuivre que l'on faisait dissoudre dans de l'eau ; et on arrosait ensuite les vignes avec cette eau. Ceux qui ont employé ce moyen en 1892 eurent une demi récolte, les autres rien. En 1893, tous les propriétaires sulfatèrent leurs vignes et la récolte fut satisfaisante. On croyait à ce moment avoir trouvé le moyen de sauver la vigne, mais ce n'était qu'un moyen humain, et les moyens humains ne sont jamais infaillibles. L'année suivante, en 1894, la récolte fut presque nulle, une nouvelle maladie avait fait son apparition, le Blacroct qui dessèchait le raisin et l'empêchait de murir dès qu'il avait à peu près atteint sa grosseur ; d'autres maladies se manifestèrent encore, entre autres, le philoxéra qui ronge les racines des ceps et les fait périr ; c'est ce qui décourage complètement les vignerons qui ne savent pas voir là un fléau de Dieu.


 

305

Année 1892.

Visite pastorale.

Le 15 du mois de mai 1892, Mgr Rosset fit à Fontcouverte sa quatrième visite pastorale. Il était accompagné de son vicaire général Adrien Fodéré et son chancelier Albert Brunet. Il fut recu avec les mêmes honneurs qu'aux visites précédentes.

Après les cérémonies d'usage à la porte de l'Eglise, il a solennellement béni le peuple et donné la bénédiction du très Saint-Sacrement. Il a interrogé et fait interroger les confirmands. Un tiers a très bien répondu, un autre tiers d'une manière bien satisfaisante, les autres d'une manière suffisante. A la Sainte Messe, il a distribué la Sainte communion à 320 personnes. Il a administré le sacrement de Confirmation à 133 enfants des deux sexes.

Dans ses avis pastoraux, il a parlé du respect humain.

Dans le cours de sa visite, il a constaté avec joie que tout était en règle. Peu avant sa visite, Rd Adrien Fodéré alors Curé archiprètre de Fontcouverte avait fait exécuter au presbytère d'utiles réparations. Depuis sa dernière visite, il a constaté que le toit de la chapelle de Notre Dame de la Salette a été refait et que la fabrique s'est procurée un coffre fort.

Rd Jean Baptiste Dufour né à Orelle le 16 juillet 1844, ordonné prètre le 16 mars 1872 est curé archiprètre de Fontcouverte depuis les 20 novembre 1890.

Rd Victorin Guille né à St Jean d'Arves le 25 février 1861, ordonné prètre le 26 mai 1888 est vicaire de Fontcouverte depuis le 10 mai 1890.

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 15 mai 1892.

+ Michel Evêque. Pour copie conforme : Dufour.

Chapelle des Anselmes.

En 1892, on a fait remplacer les anciennes fenètres de la chapelle déjà toutes brisées, par des vitraux venant de la maison d'Etienne Buche, verrier à Grenoble, et on les a payés 280 fr. Le port à couté 4 fr. de Grenoble à St Jean de Maurienne. On a encore donné 38 fr. à Jean-Pierre Anselme, maçon charpentier du pays pour la pose des vitraux et quelques autres petites réparations à la chapelle. Total de la dépense 322 fr. entièrement payés avec les revenus de la chapelle.

Bail d'une chambre.

Dans la séance du 5 avril 1892, le Rd Curé donne au conseil réuni la lecture d'une lettre signée par onze pères de famille du village des Anselmes par laquelle ils demandent à louer de la fabrique

         Séance du 5 avril 1891.


 

306

Année 1892.

Bail d'une Chambre.

la chambre qu'habitait autrefois Mr le Sénateur Anselme, mitoyenne avec la chapelle, et qui appartient aujourd'hui à la fabrique, pour y établir une école d'hiver en faveur des habitants de ce village.

Le conseil prenant en considération cette demande est d'avis de louer la chambre et charge son trésorier d'en passer un bail en due forme.

Ainsi fait et délibéré à Fontcouverte le 5 avril 1892. Ont signé à l'original Augert Antoine, Dompnier Clément maire, Bonnel Louis, Sibué Alexis, Covarel Claude et Coche Clément. Le curé s'est abstenu de signer.

Voir le livre des délibérations.

Histoire de cette chambre.

Le conseil de fabrique a été d'avis de louer aux habitants du village des Anselmes la chambre contigue à la chapelle pour y ouvrir une école libre pendant l'hiver, parce que pendant la mauvaise saison les enfants ne pouvaient pas fréquenter l'école communale du village de l'Eglise. L'Evêque a approuvé la délibération du conseil de fabrique le 15 mai 1892. Comme l'instituteur libre était choisi par les pères de famille de ce village et payé par eux, le conseil de fabrique jugea à propos de ne pas lui faire payer bien cher le loyer de la chambre, et il fut convenu qu'ils donneraient 10 fr. par an ; mais le trésorier négligea de passer un bail par écrit comme l'avait décidé le conseil de fabrique. Toutefois, les habitants du village des Anselmes fidèles à leur promesse ont payé à la fabrique les 10 fr. convenus pour les années 1892 et 1893. En 1894, après de multiples demandes et supplications auprès de l'autorité Supérieure de l'enseignement de la part des pères de famille de ce village, l'école temporaire de ce village fut reconnu d'utilité publique ; mais il manquait un local soit pour l'école, soit pour le logement de l'instituteur ; les habitants du village désignèrent la petite maison contigue à la chapelle. Le plan de la maison fut envoyé au Préfet et à l'inspection de l'accadémie, l'inspecteur primaire vint visiter la maison qui fut trouvée suffisante, dès lors l'école du village des Anselmes devint communale et la commune se chargea de payer à la fabrique le prix du bail de la maison. Mais comme il ne s'agissait plus dès lors d'une chambre pour la classe, mais de toute la maison, de la cave au galetas, la fabrique augmenta le prix du bail et il fut convenu que la commune payerait annuellement 20 fr. pour le loyer de cette petite maison, le trésorier fut chargé de passer un nouveau bail avec la commune et il le négligea encore sous prétexte qu'un bail verbal suffirait.


 

307

Année 1892

La cloche de la Rochette.

En 1892, Florentine Covarel feu Jean-Baptiste du village de la Rochette commanda aux frères Paccard à Annecy une cloche pour la chapelle de la Rochette. Cette cloche pèse 93 kilo et elle a couté 434 fr. Le port et l'emballage a couté 6 fr. ce qui porte la dépense totale à 440 fr. La susdite Florentine Covarel a donné 390 fr. de ses deniers pour cette cloche, et la fabrique a payé 50 fr.. La cloche a été bénite solennellement par Mr le vicaire général Fodéré le 18 septembre 1892.

Le travail du dimanche.

Avant 1860, le travail du dimance était inconnu en Savoie. Ce sont les Français qui l'ont introduit dans notre pays. Ce mal fit de rapides progrès. Ce furent d'abord les entrepreneurs publics venant de l'étranger qui ne respectaient plus le repos dominical ; puis le mal se communiqua insensiblement aux habitants des villes et de la plaine, les moins religieux, et finit par envahir les hameaux les plus reculés de nos montagnes. Aujourd'hui, pendant la saison d'été, on voit partout les jours de dimanche, des ouvriers travaillant à la campagne, surtout dans l'après midi. Aussi l'assistance aux Vêpres qui autrefois était aussi nombreuses que celle de la messe devient presque nulle.

Il est pourtant à remarquer qu'à partir de cette époque, les mauvaises saisons se sont succédées avec une persistance effrayante et qu'elles deviennent toujours pires. Diverses maladies, inconnues jusqu'à nos jours, et qui déconcertent la science et toutes les industries humaines, se sont attachées à la vigne, aux arbres, aux céréales et jusqu'aux animaux domestiques. C'est évidemment la colère de Dieu qui se fait sentir, et les hommes ne veulent pas le comprendre. Noluit intelligere ut bene ageret.

Capitaux perdus.

En 1892, la fabrique fut obligée d'abandonner deux capitaux et de les retrancher de ses comptes, l'un de 165 fr. du par la veuve de Jean Pierre Vallin et l'autre du par Bouttaz Jean Michel. Ce dernier capital était de 200 fr. Les deux débiteurs susdits étant devenus insolvables, le conseil de fabrique a cru agir en bon père de famille en ne poursuivant pas ces deux pauvres débiteurs parce que les frais seraient certainement retombés sur la fabrique.

Le fils ainé de Bouttaz Jean-Michel est venu de Chalon-sur-Saône rembourser les 200 fr. le 2 septembre 1923.


 

308

Année 1893.

Achats des pompes.

Pendant l'hiver de 1892 et 1893 les habitants du village de la Rochette ont ouvert une souscription pour l'achat d'une pompe à incendie. Cette souscription a du produire environ 800 fr. Les habitants du village des Anselmes ont fait de même et leur souscription a du produire environ 300 fr. Les habitants du village de l'Eglise et de la Bise ont aussi essayé d'ouvrir une souscription entre eux, mais elle n'a pas réussi. Pour que les pompes deviennent propriété communale, le conseil municipal vota encore 400 fr. sur le budget de la commune. Avec ces 1500 fr. on acheta 3 pompes, savoir deux pour le village de la Rochette et une pour le village des Anselmes. Comme ces villages ont fourni la plus grosse somme pour l'achat des pompes, il a été convenu que deux pompes, la plus grosse et la plus petite demeureraient à la Rochette et la moyenne au village des Anselmes. Mais en cas d'incendie, elles serviraient pour tous les villages.

Fondation Coche.

En 1893, le Sieur Joseph Coche, voulant se décharger de l'obligation à lui imposée par son frère Mr l'abbé Coche Henri Victorin de faire acquitter annuellement a perpétuité trois messes chantées m'a remis de main en main une obligation des chemeins de fer Autrichiens Nro 756,929 pour être la propriété du bénéfice Cure de la paroisse avec charge pour le Rd Curé d'acquitter annuellement et à perpétuité trois messes chantées suivie du libera me pour le repos de l'âme de son frère décédé minoré, et de celles de ses autres parents défunts.

Par homologation en date du 12 juillet 1893, Sa Grandeur Mgr Rosset a fixé l'honoraire de chacune de ces trois messes à 4 fr. Le reste appartient au Curé pour Frais d'administration.

Achat d'une lampe

Avant de mourir, Mr l'abbé Coche Henri Victorin m'a chargé d'acheter une lampe à six lumières pour être placée devant l'autel du Rosaire. Cette lampe a été achetée à Grenoble en 1893 et a été payée 76 fr. Avec le port, l'emballage et la pose, la dépense s'est élevée à 85 fr. payée par l'héritier de Mr l'abbé Coche.

Escalier de la tribune.

L'escalier de la tribune en très mauvais état a été réparé à neuf en 1893. La dépense totale s'est élevée à 47 fr., payée par la fabrique. Les marches en bois de mélèze viennent de la foret d'Albiez le jeûne.


 

309

Année 1893

Les deux services Bouttaz.

Il est dit à la page 248 du présent livre, qu'en reconnaissance du legs fait en faveur des écoles congréganistes, par Mr l'avocat, le commune s'était engagée à faire acquitter annuellement et à perpétuité deux services pour le repos de son âme, et qu'à partir de 1892 la commune a cessé de faire acquitter ces deux services, parce qu'ayant été obligée de rendre aux héritiers de Mr l'avocat Bouttaz le legs fait à la commune pour l'entretien des écoles congréganistes, elle ne s'est plus crue obligé de faire arcquitter les deux services susdits. Mais ceci est faux ; car les deux services mentionnés ci-dessus n'ont rien de commun avec le legs en faveur des écoles congréganistes, et ne reposent, ni sur la reconnaissance de la commune, ni sur le testament de MrBouttaz ; mais sur une délibération du conseil municipal en date du 17 septembre 1865. Dans cette délibération il est dit : « Pour engager le conseil municipal à faire construire une maison d'école au village de l'Eglise, Mr l'avocat Bouttaz offre à la commune la somme de quatre mille francs de ses deniers propres, à la condition expresse que la commune s'engage à faire célèbrer annuellement et a perpétuité à ses frais après la mort de Mr l'avocat, deux services solennels, l'un au printemps, l'autre à l'automne. ». La somme de quatre mille francs a été versée par Mr l'avocat dans la caisse municipale, le conseil de commune d'alors l'a acceptée avec reconnaissance, par suite la commune demeure chargée de faire acquitter annuellement les deux services susdits. Je vais adresser au conseil municipal d'aujourd'hui une demande pour le prier de rétablir les deux services qu'il a supprimés et l'avenir dira si j'ai réussi. (voir page 352)

Délits dans la foret

En 1893, pendant une nuit du samedi au dimanche, on a coupé 50 plantes dans la forêt de Fontcouverte. Le bruit de ce délit s'est répandu immédiatement dans le public. Les gardes forestiers et les gendarmes sont montés aussitôt pour faire des enquêtes et rechercher les coupables qui n'ont pu être reconnu. Toutefois, le bois a été saisi, et on l'a vendu aux enchères publiques à St Jean de Maurienne en faveur de la commune. Le nommé Bouttaz Jean-Baptiste, entrepreneur, habitant au village de l'Eglise


 

310

Année 1893.

Délit dans la forêt.

de Fontcouverte eut l'adjudication au prix de 305 fr. Il avait acheté ce bois pour faire la charpente de la maison d'école du hameau des Colonnes, village de St Pancrace, qui était en construction à cette époque, et dont il avait l'entreprise ; mais mal lui en a pris, car lorsqu'il eut fait travailler tous les bois et transporter sur place, une nuit on est allé scier tous ses bois, aux Colonnes, d'un mètre de long ; pas un seul n'a pu être utilisé pour la construction. On était à l'automne, le couvert devait être fait avant l'hiver ; et à cause de cela, il a fallu le renvoyer au printemps pour avoir le temps de se procurer de nouveaux bois. Le préjudice causé à l'entrepreneur a été d'environ mille francs. Les auteurs de ce nouveau méfait sont encore demeurés inconnus.

Chapelle de Charvin.

Quand on a refait le toit de la chapelle de Charvin, après l'incendie de 1887, on n'a pas fait refaire le clocher. Le clocher n'a été refait qu'en 1893. Il a couté 45 fr. Pour le payer, la fabrique de Fontcouverte a donné 30 fr. ; Mr Fodéré, vicaire générale 5 fr. et les habitants du village de Charvin ont donné 10 fr. par souscription.

Revenus des chapelles.

Jusqu'en 1892 inclusivement, les revenus des chapelles étaient confondus avec ceux de la fabrique. Plusieurs ordonnances épiscopales ont ordonné de les séparer et d'en faire un compte à part, la première est de Mgr Vibert en date du 1er mai 1874 ; les deux autres de Mgr Rosset dont l'une est du 12 mai 1878 ; et l'autre du 7 avril 1893.

Donc, en conformité de ces divers décrets et ordonnances, en 1893, on a procédé à la séparation des revenus de la fabrique de ceux des chapelles en donnant à chacune d'elle ce qui lui revient. Toutefois, pour simplifier la gestion des revenus des chapelles qui sont si pauvres et enlever au trésorier sa remise, on n'a attribué aux chapelles que des titres de rentes au porteur qu'on pourra facilement cacher ou soustraire en cas d'éviction. Pour cela, comme on pourra facilement s'en rendre compte en parcourant le livre maitre de la fabrique ; on a pris à la fabrique quelques titres de rentes qui lui appartenaient en propre, et on lui a rendu en équivalent d'autres rentes, soit sur biens fonds, soit sur des particuliers, qui appartenaient aux chapelles. De cette manière chacun est rentré dans ses droits sans lésion, et les choses sont bien plus simples pour l'administration.


 

311

Année 1893

Revenus des chapelles.

I Chapelle de la Rochette.

En 1803 les capitaux de la chapelle de la Rochette étaient de 231 fr.
Plus tard, les héritiers de Pierre Bonnel ont versé pour fondation de messes 160
Les héritiers de Sibué Jean-Baptiste ont encore versé pour une messe 40
Augert Pierre Antoine à lègué un champ estimé environ (pour une messe 100
Les frères Jean Pierre et Saturnin Covarel ont donné pour 2 messes chantées 250
Total des capitaux de la chapelle. 781

Ces 781 fr. sont placés : 1° en une obligation, lettre A, emprunt du 4% de 1889 ; 2° en une obligation Lyon Genève Nro 83.292. La première est une obligation Russe.

Charges annuelles.

Les charges pour le susdit capital sont d'acquitter : 1° deux messes chantées et six messes basses.

II Chapelle des Anselmes.

Bonnel Rose a donné à la chapelle pour messes basses 120
Les frères Jean Pierre et Saturnin Covarel ont donné pour messes 200
Les héritiers de Mr le Sénateur Anselme ont donné 5500
Mr le chanoine Albrieux à donné 1000
Total des capitaux de la chapelle à ce jour 6820

Ce capital de 6820 fr. est placé comme suit :

1° Une obligation des chemins de fer Autrichiens ; 2° Deux obligations P.L.M. ; 3° une obligation du crédit foncier ; 4° une autre obligation du crédit foncier ; 5° une obligation des chemins de fer Lombards. 6° Un billet de 200 fr. à Collet Napoléon ; 7° Une obligation Russe ; 8° Une obligation du Nord d'Espagne ; 9° une rente du 3 ½ % sur l'Etat francais produisant 70 fr. ; 10° Une rente de 33 fr. sur l'Etat francais du 3% ; 11° Une obligation du crédit foncier ; 12° Deux obligations Lyon Genève ; 13° Une obligation du chemin de fer midi.

Charges annuelles.

Les charges annuelles pour le susdit capital sont les suivantes :

1° Trois messes tous les deux ans pour Rose Bonnel.

2° Deux messes chantées annuelles pour Jean Pierre et Saturnin Covarel.

3° Un service et cinq messes basses pour Mr le sénateur Anselme.

4° Une aumône annuelle de 20 fr. en sel à la suite du service

5° Une messe chantée et deux basses pour Mr le chanoine Albrieux

Le surplus des revenu doit être employé à l'entretien de la chapelle.

6° Deux annuels fondés à 3 fr. l'un.


 

312

Année 1893

III Chapelle du Villard.

En 1803, il restait à la chapelle du Villard un capital de 2367 fr. formé par diverses fondations. Ce capital était du à cette époque par divers particuliers dont quelques uns se sont trouvés insolvables ; par suite, ce capital s'est trouvé réduit, et en 1836, ce capital n'était plus que de 1440. Aujourd'hui, il est de 1650 fr. et placé comme suit :

1° deux pbligations P.L.M. ; 2° Une rente de 40 fr. sur l'Etat français.

Charges annuelles.

1° Vingt six messes basses à 2 fr. l'une.

2° Une messe chantée le jour de la Visitation à 4 fr.

IV Chapelle de la Salette.

Les revenus de la chapelle de la Salette sont de 7 fr. ; et elle possède un titre de rentes sur l'Etat produisant cette somme. Le capital versé pour l'achat de cette rente 3% a été d'environ 200 fr. Les restes des anciens revenus de la chapelle du St Sacrement sont acquis à la fabrique et les messes acquittées à l'Eglise.

Charges annuelles

1° Une messe chantée fondée par Catherine Fay.

2° Une messe basse fondée par Pierre Augert.

V Chapelle de la Bise.

En 1803, les capitaux des fondations de la chapelle de la Bise n'étaient que de 408 ; il est dit qu'en 1865 ces capitaux étaient de 600 fr. ; je ne sais pas où l'on a pu prendre pour les augmenter. Toutefois aujourd'hui ce capital se trouve placé comme suit :

1° Une obligation Russe 4% emprunt de 1889 ; 2° Une rente de 3% sur l'Etat français produisant 10 fr. par an.

Charges annuelles.

Les charges de cette chapelle sont de faire acquitter annuellement quatre messes basses. Le surplus est pour la maintenance de la chapelle.

VI Chapelle de Charvin.

En 1803, les capitaux de la chapelle de Charvin étaient de 506 fr. Ils n'ont pas augmenté depuis. Aujourd'hui ces 506 fr. sont placés en une obligation Russe, 4% emprunt de 1889.

Charges.

Avec les revenus de cette obligation Russe, la chapelle doit faire acquitter cinq messes basses, dont 4 à 4 fr. l'une et l'autre à 1fr50. Depuis qu'il y a un curé à Charvin les 4 messes à 4 fr. doivent être chantées. Décision de Mr Fodéré vicaire général.


 

313

Année 1893

Reconnaissance des Chapelles.

Par suite d'une ordonnance de Mgr Vibert en date du 19 juillet 1864, un état des six chapelles susdites a été envoyé à l'Evêché le 29 juillet de la même année, indiquant : 1° le lieu où elles ont ont été construites et sous quel vocable ; à quelle époque elles ont été construites ; 3° la date de l'ordonnance épiscopale pour leur érection ; 4° les revenus et les fondations de chaque chapelle.

Cet état a été demandé par l'Evêque pour satisfaire à l'exigence d'un décret impérial réclamant cet état afin de reconnaitre les chapelles existant dans le diocèse comme d'utilité publique. Comme l'état demandé a été envoyé à l'Evêché dans le temps fixé il n'est pas à douter que l'Evêque ne l'ait communiqué à qui de droit pour faire reconnaitre les six chapelles existant à Fontcouverte comme d'utilité publique.

Œuvre de la mission.

L'œuvre de la mission administrée par la fabrique possède un capital lègué de 1066 fr. Dans la suite, au moyen d'intérets ajoutés au capital primitif, ce capital est arrivé à 1200 fr. Aujourd'hui, ce capital se trouve placé en rentes sur l'état, en un titre de 50 fr. de rente 3 ½ pour cent.

Charges.

Faire donner une mission à la paroisse chaque fois que les intérets accumulés le permettent. 2° faire acquitter une messe basse annuelle. Aujourd'hui c'est la fabrique qui se charge de faire acquitter la messe, parce qu'elle a souvent bénéficié des intérets en fond de caisse. Il en a été décidé ainsi.

Fondation Deschamps.

Par acte du 1er mai 1846, Bonnivard Notaire, Rd Dominique Deschamps ancien Curé de cette paroisse à donné à la fabrique la somme de deux mille francs. Aujourd'hui ces 2000 fr. sont placés en quatre obligations Russes de 4% emprunt 1889. Les revenus de ces 4 obligations russes sont à la disposition du Curé suivant une note du fondateur en date du 13 mai 1869.

Charges.

Les charges de cette fondation sont d'acquitter annuellement une messe basse suivie du Veni Creator.

Avec les intérets de la susdite fondation, j'ai fait acheter une obligation lombarde en 1894, ce qui augmente le capital de plus de 300 fr.


 

314

Année 1894.

La neige le 27 mai.

En 1894, le 27 mai, jour de la fête du Corps de Dieu, la neige est tombée à gros flocons depuis midi et le soir à 6 heures il y en avait au moins 10 centimètres au village de l'Eglise et plus de 20 au village de la Rochette. Les seigles étaient longs et prèts à fleurir ; ils ont tous été couchés sous la neigle de telle sorte que le lendemain 28, à midi, on ne voyait encore rien de vert depuis le village de l'Eglise en haut. On croyait tous les seigles perdus ; mais heureusement il n'en a rien été, l'épaisseur de la neigle qui les couvrait les a préservés du gel. Quand la neige eut disparu, les épis se sont redressés et la récolte a encore été très satisfaisante. C'est le cas de dire que ce que le Bon Dieu garde est bien gardé.

Fondation de Florentine Covarel.

En 1894, Florentine Covarel feu Jean-Baptiste, du village de la Rochette, m'a remis de main en main trois obligations Russes du 4%, emprunt de 1890 pour devenir après sa mort la propriété du benefice Cure avec charge pour le Rd Curé d'acquitter annuellement et à perpétuité douze messes chantées dans l'Eglise paroissiale de Fontcouverte.

Cette fondation a été homologuée le 19 février 1894.

Fondation de Florentine Covarel.

Dans le courant du mois de décembre 1894, Covarel Jean Pierre feu François voulant se décharger d'une obligation imposée par sa tante Florentine m'a remis de main en main une obligation Lombarde, serie X, pour devenir la propriété du bénéfice Cure avec charge pour le Rd Curé d'acquitter ou de faire acquitter annuellement et à perpétuité deux messes chantées à la chapelle du village de la Rochette.

Cette fondation a été homologuée par Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne le 15 janvier 1895.

Biens fonds

Voici l'état détaillé des biens fonds que possède la fabrique de Fontcouverte, soit sur son territoire, soit sur les territoires de Villarembert, de St Pancrace et de St Jean de Maurienne. Cet état a été relevé en 1894 sur le cadastre des susdites communes, avec les Nros de la mappe et la contenance de chaque Numero.


 

315

Année 1894.

I Etat des Biens sur Fontcouverte.

Nro
d'ordre
        Revenu
cadastral
Nro
Mappe
  Lieu dit Nature Ares cent. fr. cent.  
Pré Rivier Pré 5 67 1 33 598
Champerousaz en montagne Pré 1.10 77 26 03 669
Alfiniery Pré Pré 6 65 3 58 990
Champ Bozon Champ 2 59 1 45 1162
Champ Bozon Champ 2 60 1 45 1162
A l'Adrait derrière la Tossuiraz Pré 19 95 8 42 1342
A l'Eschelier Pré 12 15 8 55 1492
Pré au Pré de la Ville Pré 7 32 3 07 1645
A la Chaudanne Pré 3 45 2 43 2458
10° A la Chaudanne Champ 7 60 4 24 2459
11° A la Chaudanne Pré 1 93 1 04 2463
12° A la Chaudanne Champ 2 72 2 63 2465
13° Derrière la Roche Champ 2 58 1 44 2618
14° Derrière la Roche Murger 1 20 0 .. 2620
15° Derrière la Roche Champ 4 97 1 37 2634
16° Derrière la Roche Pré 8 06 4 33 2639
17° Pré Badier Pré 4 91 2 07 2826
18° Pierre Pin ou l'Adrait de Granet Champ 3 62 2 02 3374
19° Granet ou Combe du Noyer Champ 3 63 2 02 3374
20° Granette à Côté de Pierre Pin Champ 2 57 1 43 3445
21° Au Cray ou tillerèche Bois taillis 6 40 2 79 3477
22° Aux Bullières Pré 5 04 2 13 3552
23° Aux Bullières Champ 4 31 2 40 3553
24° Combe de Potier (Route vendu) Bois taillis 4 48 0 97 3597
25° Fontcouverte (l'ancienne Cure) Batiment 0 63 0 58 5031
26° Fontcouverte Champ 5 38 4 98 5031
27° id. Jardin 1 26 1 16 5076
28° id. place devant la Cure Jardin 0 63 0 58 5078
29° Fontcouverte Jardin 0 69 0 64 5079
30° Allée (ancien Verger Allée 1 52 1 40 5080
31° Fontcouverte Champ 2 43 2 25 5083
32° id. Place 0 50 0 46 5083
33° Fontcouverte Pré 7 47 5 26 5114
  Total à reporter   255 68 104 fr. 69 .  .  .  .

 

316

Année 1894

I Etat des Biens fonds sur Fontcouverte.

Nro
d'ordre
        Revenu
cadastral
Nro
Mappe
  Lieu dit Nature Ares cent. fr. cent.  
  Report de la page précédente   255 68 104 69  
34° Frédière ou Cray du Rafour Champ 1 91 0 77 5174
35° id. Champ 1 20 0 52 5175
36° id. Champ 2 68 1 45 5176
37° A L'Epine Champ 10 94 10 18 5444
38° A L'Epine Champ 9 47 7 05 5445
39° A la Grévière Champ 5 99 4 46 5471
40° id. Murger 0 98 . .  . 5472
41° A la Grévière Pré 4 94 2 09 5474
42° Aux Crouses ou Crozaz Champ 1 80 1 34 5490
43° Aux Chaumes, séparé par un Champ 0 97 0 49 5485
44° Chemin aux Chames Champ 12 72 6 38 5785
45° Frédière ou Cray du Rafour Champ 3 23 0 89 5841
46° id. id. 9 63 7 17 5842
47° id. id. 12 70 11 75 5843
48° idem id. 1 49 1 38 5844
49° idem id. 1 92 1 04 5845
50° idem id. 1 08 1 .  . 5846
51° idem id. 0 98 0 91 5847
52° idem id. 0 69 0 64 5848
53° idem id. 0 29 0 27 5849
54° idem id. 0 35 0 34 5850
55° idem id. 1 14 0 46 5851
56° idem id. 0 29 0 27 5852
57° idem id. 0 72 0 39 5873
58° idem id. 0 81 0 75 5874
59° idem id. 11 60 8 63 5882
60° Aux Côtes                Brousailles et paturages 6 46 0 10 6208
61° Mollaret ou Maison Blanche Champ 10 23 9 44 6083
62° idem Murger . 45 . .  . 6084
63° Villard ou Curiaz Champ 16 79 15 53 6138
64° Cray de la Blaise Champ 7 63 7 05 6145
65° Aux Côtes                 Paturages Paturages 6 62 0 39 6213
  Total à reporter   305 37 207 92  

 

317

Année 1894

I Etat des Biens Fonds sur Fontcouverte

Nro
d'ordre
        Revenu
cadastral
Nro
Mappe
  Lieu dit Nature Ares cent. fr. cent.  
  Report de la page précédente   305 37 207 92  
66° Aux Côtes Champ 15 84 8 84 6221
67° idem idem 1 80 0 50 6222
68° Aux Côtes Champ 7 85 4 10 6331
69° idem Paturages 1 33 0 03 6330
70° Chaumes ou Ruisseau du Villard Champ 4 69 3 49 6647
71° Aux Rochaix ou Touroz Champ 0 65 0 37 6927
72° Aux Rochaix ou Touroz Champ 0 53 0 15 6930
73° A l'Alpettaz Oratoire 0 35 0 32 7029
74° Vernaison sous l'Alpettaz Champ 0 83 0 06 7138
75° idem id 4 58 3 41 7139
76° A l'Alpettaz Planoz en dessus Champ 4 65 3 46 7198
77° Au Rochaix soit Touroz Champ 5 05 2 82 7301
78° A la Martinière (Charvin) Champ 15 12 8 67 8674
79° id.     Charvin id. 2 43 0 28 8675
  Total   371 07 244 42  

Observations.

Le Nro 3597 à la combe de Potier n'existe plus. Il a été pris par la route qui conduit à la Bise.

Le champ de la Frédière ou Cray du Rafour, Nro 5841 ; 5842 et 5843 a été divisé par tiers avec Michel Dompnier feu Pierre Antoine du village de l'Eglise. Michel Dompnier en possède un tiers et la fabrique les deux tiers. L'acte de partage a été passé le 22 avril 1897 ; il paye les contributions de sa quote part.

Le champ de l'Epine Nro 5444 et 5445 est également divisé par tiers avec Michel Dompnier. Lui en possède le tiers et la fabrique les deux autres tiers. Voir l'acte de partage du 22 avril 1897.

II Etat des Biens sur Villarembert.

La fabrique de Fontcouverte possède sur la commune de Villarembert un pré au Rivier de la contenance de 408 toises, soit de 16 ares 90 centiares, portant le Nro de la Mappe de Villarembert 2237. Revenu cadastral 4 fr. Imposition cadastrale 0 fr. 19 centimes.

Cet état a été pris sur la mappe de Villarembert le 21 mars 1891.


 

318

Année 1894

III Etat des Biens de la fabrique
sur St Pancrace.

Nro
d'ordre
        Revenu Nro
Mappe
  Lieu dit Nature Ares cent. fr. cent.  
Au Sochox, soit aux Côtes Champ 4 78 1 98 3257
Au Grand Pré Pature 2 15 0 45 3258
Au Sochox, soit aux Côtes Champ 0 60 0 25 3260
idem id. 0 53 0 22 3261
Au Sochox, soit aux Côtes Champ 7 25 3 01 3268
idem id. 14 48 6 01 3268
Au Sochox, soit aux Côtes Champ 1 87 1 16 3267
idem id. 2 82 1 17 3269
idem id. 1 42 0 59 3269
10° Au Culmatay Champ 18 45 11 29 3294
11° idem id. id. id. id. id. 3296
12° Au Culmatay Pré 0 79 0 17 3295
13° Au Culmatay Pré 0 57 0 12 3297
14° Aux Cotes de la Grange Champ 7 19 1 50 3312
  Total   62 90 27 fr. 92  

Le présent etat a été pris sur la Mappe de St Pancrace le 13 juillet 1891.

IV Etat des Biens de la fabrique
sur St Jean-de-Maurienne.

Nro
d'ordre
        Revenu Nro
Mappe
  Lieu dit Nature Ares cent. fr. cent.  
Aux Côtes Champ 2 94 0 10 3207
idem id. 3 89 0 10 3208
  Total   6 83 0 20  

Observations.

D'après l'ancien le Nro 3207 mesure la contenance de 71 toises, ce qui équivaut à 2 ares 94 environ ; et le Nro 3208 mesure 94 toises, ce qui équivaut à 3 ares 89 environ. Total de la pièce 6 ares 83 centiares. L'imposition est de 0 fr. 20 centimes ; ce qui suppose un revenu annuel d'environ 4 fr. Le présent état a été pris sur le cadastre de la ville de St Jean de Maurienne le 13 juillet 1892.


 

319

Année 1895

Chapelle de la Bise.

En 1895, on a fait réparer la chapelle de St Claude à la Bise qui était entièrement dégradée du coté du chemin, et la dépense s'est élevée à 93 fr. 40 centimes payée avec les revenus de la chapelle.

Achat de deux Missels.

En 1895, on a acheté deux missels, l'un pour la chapelle de la Bise et l'autre pour la chapelle du Villard. Celui de la Bise a couté 19 fr. et les habitants de ce village ont donné 12 fr. pour le payer ; le reste a été payé avec les revenus de la chapelle. Celui de la chapelle des Villards n'a couté que 13 fr. et il a été payé par une personne charitable.

Repas des chantres.

En 1895, les chantres ont fait leur repas à l'auberge. Ils l'ont commencé vers onze heures du matin et l'ont fait durer jusqu'à 10 ou 11 heures du soir, à l'exception de trois, qui se sont retirés chez eux à la tombée de la nuit. Pour les autres qui sont demeurés à l'auberge ils ont fini par se disputer et se battre. L'un d'entre eux recut un terrible coup sur l'épaule gauche et par côté, il eut deux cotes enfoncées, et le lendemain il fut obligé de descendre à St Jean de Maurienne pour se faire rabiller. S'il avait recu ce coup sur la tête il serait certainement demeuré sur place. Leur dépense s'est élevée à 57 fr., et ils ont encore eu le courage après cela de présenter la note au trésorier de la fabrique pour la faire payer. Celui-ci refusa bien entendu. Toutefois voulant profiter de cette occasion pour leur faire une remontrance, j'ai donné 37 fr. de mes deniers, pour payer leurs folles dépenses, afin de ne pas trop les effaroucher par mes vertes observations. Ils m'ont promis qu'à l'avenir ils seraient plus sages ; mais leur résolution durera-t-elle longtemps ? J'en doute. Ce qu'il y a de certain, c'est que je tiendrai à la mienne et que je ne leur donnerai jamais plus un centime pour leur repas.

Fondation Taravel.

Taravel Louis feu Michel du village de la Rochette a fondé douze messes chantées à l'Eglise et une messe chantée à la chapelle de la Rochette ; pour cela il a donné de son vivant au bénéfice Cure la somme de deux mille francs que j'ai fait placer en 4 obligations Russes 3 ½ pour %. La susdite fondation a été homologuée par Mgr Rosset le 25 mai 1896.


 

320

Année 1896.

Mauvaise Saison.

L'année 1896 a été particulièrement mauvaise sous tous les rapports. Le printemps a été beau et la récolte paraissait magnifique ; mais le mauvais temps qui a commencé vers la mi juillet pour durer jusqu'après la Toussaint est venu tout gâter. Il pleuvait à peu près tous les jours, et dans tout l'été il n'y a pas eu deux jours de suite de beau temps. Le foin a pourri et les seigles ont germé sur plante avant qu'on les moissonne. Les pluies ont encore redoublé aux mois de septembre et d'octobre ; plusieurs n'ont pu semer les seigles et les froments d'automne ; ceux qui les ont semé, les ont semés dans le mortier, l'eau coulait dans le sillon en labourant. La plupart de ces seigles ont péri pendant l'hiver, et il fallut resemer au printemps. La vigne était très belle, mais les pluies continuelles ont fait couler le raisin et développé le mildiou, et le peu qui a échappé au coulage et à la maladie n'a pu murir. Les pommes de terre ont pourri, et pour ramasser celles qui sont restées intactes, on était obligé de porter des planches pour les piocher, afin que l'eau n'entre pas dans les sabots. A chaque coup de pioche que l'on donnait, l'eau jaillissait comme d'une source et remplissait le sillon. Par surcroit d'infortune, une maladie épidémique se mit encore au bétail dans les montagnes ; et tous les troupeaux des communes de Jarrier, de St Pancrace, de Fontcouverte, de Villarembert et de St Sorlin d'Arves furent sequestrè pendant trois mois. On ne pouvait ni les mener aux foires, ni les vendre à des étrangers. Celui qui était surpris avoir conduit une tête de bétail hors du territoire de sa commune était condamné à une amende variant de 50 à 300 fr.. Heureusement la maladie cessa vers la fin septembre et l'on a encore pu vendre aux dernières foires.

Le four du village.

Le four du village de l'Eglise se trouvait sur le Cray du rafour au sommet du village, du coté de Villarembert. Comme il était en mauvais état et qu'il fallait le refaire à neuf, on décida de le transporter plus bas, sur la route neuve qui conduit à Villarembert, où il se trouve actuellement ; et c'est dans le printemps de l'année 1896 que l'on travailla à la construction de ce four. Tous les transports des matériaux se firent par corvées. La main d'œuvre seule a été payée au moyen d'une souscription faite entre les habitants du village de l'Eglise. La commune a fourni le bois de charpente et rien autre chose.


 

321

Année 1896.

Chapelle de la Rochette.

En 1896, on a fait recouvrir à neuf tout le cœur de la chapelle de la Rochette, et la dépense s'est élevée à 79 fr. 35 centimes, couverte partie par les revenus de la Chapelle, partie par des dons particuliers.

Fondation de Jean Pierre Bouttaz.

Par son testament en date du 30 janvier 1848, Bonnivard Notaire, Bouttaz Jean Pierre feu Charles a chargé ses héritiers de payer à la fabrique un capital de 110 fr. dans les deux ans qui suivront son décès pour faire célébrer annuellement et a perpétuité pour le repos de son âme un service dont la rétribution était fixée à 5 fr. Les héritiers ont négligé de payer à la fabrique le capital sus indiqué dans le temps fixé ; mais ils se sont montrés fidèles à payer annuellement au Rd Curé la rétribution de 5 fr. pour le service, et le service s'est acquitté très régulièrement jusqu'en 1895. Mais en 1895, l'un des héritiers mourut et ses successibles [successeurs?] ne voulurent pas reconnaitre la dette. L'autre héritier au contraire demanda à se libérer, mais la fabrique refusa d'accepter une charge trop onéreuse pour elle. Sur ce, le Rd Curé intervint et pour concilier le tout pour le mieux, accepta pour le bénéfice Cure la somme de 55 fr. A cette somme il y joignit 55 autres francs qui lui restait encore de fondation Louis Taravel, plus 20 fr. de ses propres deniers et acheta en 1896 un titre de rente de quatre francs 3% sur l'Etat. Désormais une simple messe chantée s'acquittera annuellement pour les deux et même trois fondateurs. Décision de Mgr l'Evêque de Maurienne en date du 5 février 1896. Le titre de rente appartient au bénéfice Cure de Fontcouverte.

Fondation de Clémentine Bouttaz.

Le 14 aôut 1896, Bouttaz Clémentine feu Jean Pierre et veuve de Jean-Baptiste Bouttaz m'a remis de main en main la somme de 130 fr. pour faire acquitter annuellement et à perpétuité une messe chantée pour le repos de son âme. Cette somme a été employée avec l'autorisation de Mgr à l'achat d'une obligation russe 3% emprunt de 1891. Cette obligation est et demeure la propriété du bénéfice Cure, et la fondation a été approuvée et homologuée pat Sa Grandeur Mgr Rosset le 26 octobre 1896. Voir le livre du Bénéfice Cure.

St Antoine de Padoue.

La statue de St Antoine de Padoue qu'il y a à l'Eglise a été achetée en 1896 par Covarel Jean Pierre feu Francois de la Rochette. C'est un don.


 

322

Année 1896

La route de la Bise.

La route de la Bise a été construite en 1896. On l'a commencée au mois d'avril et n'a été achevée que vers le 1er novembre. Pour sa construction la commune a voté 5000 fr. qui n'ont pas suffi pour l'achat du terrain. Le gouvernement a fourni un subside de 12000 fr. La mise a prix pour l'adjudication des travaux était aussi de douze mille francs. L'entrepreneur Bouttaz Jean-Baptiste du village de l'Eglise de Fontcouverte a fait un rabais de 25% ce qui a réduit à neuf mille francs la somme à débourser pour les travaux, et a permis à la commune de se servir du surplus pour travaux imprévus et achat de terrain.

Le télégraphe aux Arves.

En 1896, on a installé le télégraphe sur la route des Arves, et le 15 octobre de la même année, le bureau de poste de St Jean d'Arves a inauguré son bureau télégraphique.

Les maisons d'Ecoles.

En 1896, la commune de Fontcouverte a fait construire trois maisons d'écoles dans les hameaux ; une à la Rochette, l'autre à la Bise et la troisième à Charvin. Les trois ont couté 46.000 fr. savoir : celle de la Rochette 18.000 fr. ; celle de la Bise : 14000 mille et celle de Charvin : 14000 fr. total de la dépense 46 mille francs. Pour couvrir cette dépense la commune a voté 16000 mille et le gouvernement a fourni un subside de 30.000 mille francs.

Ces trois maisons commencées au mois d'août 1896, n'ont été achevées qu'en 1897.

La cloche de Charvin.

Le premier Curé de Charvin, Rd Pierre Sibué, aussitot après son installation à Charvin, le 1er décembre 1895, pensa à doter son église d'une cloche. A cet effet, il ouvrit une souscription dans sa nouvelle paroisse. Cette souscription produisit la somme de 600 fr. lui-même y ajouta 100 fr. Les Rds Pères de la grande chartreuse promirent 300 fr ; Mgr Rosset donna 200 fr.  Rd Adrien Fodéré vicaire général promoteur de la création d'une nouvelle paroisse à Charvin donna 150 fr. ; La marraine future Buisson Séraphine veuve de Pierre Taravel promit 100 fr. et la cloche fut commandée. Les frères Paccard l'ont fondue à Annecy le Vieux le 10 du mois de septembre 1896 et elle fut bénite à Charvin le 13 octobre suivant par Rd Adrien Fodéré, vicaire général parrain


 

323

Année 1896

La cloche de Charvin.

de la cloche en vertu d'une autorisation spéciale de Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Maurienne empêché par une longue et creulle maladie. La cloche a recu le nom d'Anne Marie. Elle pèse 442 kilo et donne la note la du diapason. Elle coute 1900 fr. compris les ferrures, le port et la pose. Le beffroi a été fait avec du bois de melèze coupé par contrebande dans la forêt en dessus du village de Charvin. Le travail et les ferrures ont couté 100 fr. Donc le total de la dépense s'élève à deux mille francs et plus. 600 fr; ont été payés avec les revenus de la fondation.

Incendie de la Bise.

Le 11 du mois de décembre 1896, un incendie se déclara à une heure après minuit au village de la Bise dans l'habitation d'une vielle fille et se propagea avec rapidité aux maisons voisines qui étaient couvertes en chaumes. Trois maisons sont devenues la proie des flammes, et sans de prompts secours tout le village aurait été incendié. Dans cet incendie deux vaches ont péri, et sans le dévouement d'un jeune homme de 24 ans, une fille moitié crétine aurait aussi péri dans les flammes. Rien n'était assuré.

Jubilé de 1896

En 1896, on a célébré le 14° centenaire du baptême de Clovis par un jubilé spécial et extraordinaire accordé à la France seulement.

A Fontcouverte ce jubilé a été prêché le 22, 23, 24 et 25 novembre par deux Rds Pères capucins de la maison de St Jean-de-Maurienne ; le Rd père Eugène et le Rd Père Chrysostôme.

Comptabilité des fabriques.

La loi des finances (art.78) du 26 janvier 1892 a prescrit qu'à l'avenir les comptes et budgets des fabriques seraient soumis à toutes les règles de comptabilité des autres établissements publics ; mais elle a laissé à des règlements d'administration publique le soin de déterminer les conditions d'application de cette mesure. Ces règlements arrètés par le conseil d'Etat, portent la date du 27 mars 1893 et obligent tous les trésoriers de fabrique à se conformer à la nouvelle loi pour l'exercice 1894. A Fontcouverte le trésorier de la fabrique a continué à règler ses comptes comme il le faisait jusque là, sans s'inquiéter des nouveaux règlements. Au mois de septembre 1895, le conseil de préfecture lui réclama ses comptes de l'exercice 1894, il les envoya. Au mois de novembre, nouvelle lettre de rappel de la part de la


 

324

Année 1896

Comptabilité des Fabriques.

préfecture pour lui réclamer les pièces justificatives qui manquaient au dossier. Le trésorier écrivit une lettre d'excuse au préfet alléguant qu'il n'était pas au courant de cette nouvelle comptabilité, et qu'il ne connaissait pas même les nouveaux décrets. Cette lettre demeura sans réponse mais le 6 janvier 1896 le conseil de préfecture infligea une amende de 25 fr. par mois au trésorier en retard. Alors le trésorier donna sa démission. Pour le tirer de l'embarras, j'ai dresser moi-même toutes les pièces justificatives demandées et je les ai portées en personne à Chambery en priant le président du conseil de Préfecture d'enlever l'amende infligée au trésorier, ce qu'il m'accorda le 11 février 1896. Dès lors la fabrique demeura sans trésorier.

Dans sa séance du 12 avril 1896, le conseil de fabrique de Fontcouverte exposa dans une délibération à l'autorité Supérieure compétente que la fabrique était sans trésorier depuis plus de trois mois, et que les intérets de la fabrique étaient en souffrance. Cette délibération fut envoyée à l'Evêque du diocèse le 23 avril 1896, et un mois plus tard le président de la fabrique fut averti que le percepteur avait été nommé d'office par le Préfet comptable de la fabrique de Fontcouverte. Par suite le service de cet établissement fut remis au percepteur le 3 juin 1896.

Pièces remises au percepteur.

Une obligation souscrite par Truchet Jean Cyprien en date du 10 juillet 1865, Ducruez Notaire renouvelée en 1895 portant un capital de 320 .  .
Une obligation due par les hoirs Vallin passée le 2 mars 1856, renouvelée par un commandement en 1892 portant un capital de 400 .  .
Un billet souscrit par Augert Antoine en date du 15 mars 1885 portant un capital de 300 .  .
Un billet souscrit par Bonnel Jean-Baptiste feu Joseph en date du 13 avril 1890 portant un capital de 500 .  .
Un billet renouvelé et souscrit par Anselme Jean-Bapte feu Claude portant un capital de (20 juin 1895) 70 .  .
Un billet renouvelé et souscrit par Anselme Victor feu Claude, le 20 juin 1895, portant un capital de 70 .  .
Un billet du par les héritiers de Gilbert Pierre en date du 15 mars 1868 portant un capital de 100 .  .
  Total 1760  

 

325

Année 1896.

Pièces remises au percepteur.

  Report de la page précédente. 1760 .  .
Un billet du par Lambert Jeanne Marie en date du 8 janvier 1882 portant un capital de 100 fr. 100 .  .
Un billet souscrit par Buisson Jean-Bapriste feu François en date du 3 septembre 1871 portant un capital de 200 .  .
10° Un billet souscrit par Collet Napoléon le 19 juin 1879 portant un capital de 400 .  .
  Total des capitaux placés sur des particuliers 2460 .  .

II Baux de la fabrique.

Bail du 30 mars 1893 passé par Covarel Louis feu Jean Baptiste portant un intéret annuel de 29  
Bail du 21 mars 1897 passé par Rossat Charles feu Cyrille portant un intéret annuel de 2 .  .
Bail du 30 mars 1893 passé par Dominjon Clément feu Alexandre portant un intéret annuel de 15 .  .
Bail du 30 mars 1893 passé par Dompnier Michel et Séraphin portant un intéret annuel de 40 .  .
Bail du 30 mars 1893 passé par Vincent Pierre feu Jean portant un intéret annuel de 6 .  .
Bail du 8 juillet 1894 passé par Anselme Jean-Baptiste feu Claude portant un intéret annuel de 26  
Bail du 30 mars 1893 passé par Sambuis Jean Pierre portant un intéret annuel de 6 75
Bail du 30 mars 1893 passé par Collet Michel portant un intéret annuel de 8 25
Bail du 30 mars 1893 passé par Bonnel François feu Louis portant un intéret annuel de 7 .  .
10° Bail du 30 mars 1893 passé par Lambert Anastasie portant un intéret annuel de 5 .  .
11° Bail du 30 mars 1893 passé par Covarel Clément feu Jean-Baptiste portant un intéret annuel de 1 75
12° Bail du 30 mars 1893 passé par Covarel Claude portant un intéret annuel de 13 25
13° Bail du 30 mars 1893 passé par Anselme Jean-Baptiste feu Claude portant un intéret annuel de 18 .  .
  Total à reporter 178 00

 

326

Année 1896.

II Baux de la fabrique.

  Report de la page précédente 178 .  .
14° Bail du 30 mars 1893 passé par Sibué Clément feu Appolinaire portant un intéret annuel de 1 50.
15° Bail du 30 mars 1893 passé par Bonnel Clément feu Claude portant un intéret annuel de 8 75
16° Bail du 30 mars 1893 passé par Viffrey Pierre portant un intéret annuel de 3 75
17° Bail du 30 mars 1893 passé par Poingt Alexis de Charvin portant un intéret annuel de 16 .  .
18° Bail du 30 mars 1893 passé par Truchet Jen-Baptiste feu Alexis portant un intéret annuel de 7 .  .
19° Bail du 30 mars 1893 passé par Truchet Jean-Baptiste feu Alexis portant un intéret annuel de 8 25
20° Bail du 30 mars 1893 passé par Dominjon Charles Félix de la Rochette portant un intéret annuel de 0 50
21° Bail du 30 mars 1896 passé par Covarel Claude portant un intéret annuel de 1 .  .
  Total des baux de la fabrique 224fr. 75

III Titres de Rentes

Une cédule sur l'Etat Italien Nro 2689 dont le revenu est de 40 .  .
Une obligation de l'emprunt pontifical Nro 6680 dont le revenu annuel est d'environ 20 .  .
Quatre titres nominatif sur l'Etat Français 3% Nro 5539 ; 5540 ; 3345 et 3459 dont le revenu total est de 64 .  .
Trois obligations de la ville de Chambery Nro 115  116 et 119 dont le revenu total est d'environ 66 .  .
Deux obligations Russes 3 ½  p% Nro 078,568 et 078,565 dont le revenu annuel est d'environ 35 .  .
Une obligation 3% amortissable sur l'Etat français (Série 154 Nro 1 099,093 dont le revenu annuel est d'environ 15 .  .
  Total du revenu annuel 240 .  .

Tous les titres désignés ci dessus ont été portés chez Mr Crosse percepteur à St Jean de Maurienne le 3 du mois de juin 1896.

En foi de quoi Dufour Curé.

Ils représentent ensemble un capital de huit mille fr. environ, non compris les biens fonds qui peuvent valoir environ quatre mille francs. C'est tout ce que possède la fabrique.


 

327

Année 1896.

I Fondations à la charge de la Fabrique.

En 1896, les fondations religieuses à la charge de la fabrique étaient les suivantes :

Messes chantées.

Trois messes chantées pour les anciens fondateurs à 3 fr. 9 .  .
Une messe chantée pour les anciens fondateurs de la chapelle St Georges acquittable à l'Eglise à  3 fr. 3 .  .
Dix messes chantées pour les anciens fondateurs de la chapelle du St Sacrement actuellement acquittable à l'Eglise à 3 fr. 30 .  .
Les XL heures fondées par Antoine Collet et Antoine Bonnel testaments du 6 novembre 1789 et du 8 aôut 1792. 30 .  .
Trois messes chantées fondées par Antoine Bonnel testament du 8 août 1792 à 3 fr. l'une. 9 .  .
Une messe chantée fondée par Antoine Bonnel, testament du 8 août 1792 à 4 fr. l'une. 4 .  .
Rd Rogès a fondé un service et une messe chantée ; la rétribution du service est de 5 fr. et celle de la messe 3 fr. 8 .  .
Alexandre Miquet, testament du 18 aôut 1829 a fondé un service dont la rétribution est de 5 fr. 5 .  .
Rd Alexis Crinel a fondé un service de son vivant sous la rétribution de 5 fr. 5 .  .
10° Les frères Jean Pierre et Saturnin Covarel ont fondé huit messes chantées à l'Eglise à 3fr.50 l'une 28 .  .
11° Rd Deschamps Dominique a fondé la neuvaine des morts comprenant 3 messes chantées, 6 messes basses, 9 bénédictions du St Sacrement et 9 absoutes. Rétribution totale 31 50
12° Par son testament du 23 septembre 1874, Claude Bouttaz avocat a fondé 10 messes chantées à 4 fr. l'une 40 .  .
13° Jean Marie Bouttaz a fondé en 1883 quatre messes chantées sous la rétribution de 4 fr. l'une 16 .  .

Messes basses

14° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter annuellement 15 messes basses pour les anciens fondateurs sous la rétribution de 1fr.50 l'une 22 50
15° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter annuellement 4 messes basses pour les anciens fondateurs de la chapelle de St Georges à 1 fr.50 6 .  .
16° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter 30 messes basses pour les fondateurs de la chapelle du St Sacrement à 1fr.50 45 .  .
  total 292 .  .

 

328

Année 1896

I Fondation à la charge de la fabrique.

Messes basses.

  Report. 292 .  .
17° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter annuellement 7 messes basses à 1fr.50 l'une pour diverses fractions de fondations 10 50
18° Par testament du 10 novembre 1817 les sœurs Viffrey ont fondé deux messes basses à 1fr.50 l'une 3 .  .
19° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter tous les 3 ans deux messes chantées pour les anciens fondateurs à l'autel du Rosaire 6 .  .
20° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter annuellement 14 messes basses à l'autel du Rosaire sous la rétribution de 2 fr. l'une 28 .  .
21° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter annuellement cinq messes basses libres à 1fr.50 pour les anciens fondateurs à l'autel des Carmes 7 50.
22° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit faire acquitter tous les trois ans deux messes chantées pour les anciens fondateurs à l'autel des Carmes à 3fr.75 7 50
23° Par son testament du 24 janvier 1852, Virginie Vincent a fondé une messe basse sous la rétribution de 1fr.50 1 50.
24° D'après le décret du 22 avril 1882, la fabrique doit payer annuellement au Rd Curé de la paroisse 9 fr. pour le De profundis de chaque dimanche de l'année fondé 9 .  .
  Total de la rétribution du Rd Curé 365 fr. 00.

Récapitulation.

Les fondations à la charge de la fabrique sont donc les suivantes : 1° Les XL heures ; 2° la neuvaine des morts ; le De profundis de chaque dimanche ; 5° Trois services ; 48 messes chantées ; 7° quatre vingt quatre messes basses.

II Fondation Deschamps.

La fondation Deschamps doit faire acquitter annuellement une messe basse suivie du Veni Creator, sous la rétribution de 2 fr. Cette messe s'acquitte vers la fin du mois d'octobre.

prètres

En 1896, la paroisse de Fontcouverte comptait 7 prètres vivants, un Séminatiste, deux élèves au petit-Séminaire, deux religieuses de St Joseph, un avoué, un employé aux Ponts-Chaussées et un entrepreneur.


 

329

Année 1896

III Fondations à la charge du bénéfice Cure.

Le Bénéfice Cure de la paroisse de Fontcouverte doit faire acquitter annuellement les fondations suivantes :

Rd Auguste Boniface a fondé une messe chantée à l'Eglise sous la rétribution de 4 fr. et pour cela il a versé 150 .  .
Rd Anselme Pasquier a fondé quatre messes chantées annuelles à la Chapelle de la Salette, et pour cela il a versé un capital de (Retribution 4fr.50 l'une). 1400 .  .
La congrégation du tiers-Ordre a fondé une messe chantée à la Chapelle de la Salette sous la rétribution de 4 fr. et pour cela elle a versé la somme de 100 .
Rd Jacques Buisson a fondé deux messes chantées à l'Eglise sous la rétribution de 4 fr. l'une et pour cela il a versé un capital de 300 .
La congrégation de la bonne mort a fondé une messe chantée annuelle sous la rétribution de 4 fr. et pour cela elle a versé la somme de 160 .
Rd Coche Henri Victorin minoré a fondé trois messes chantées sous la rétribution de 4 fr. et pour cela il a versé au bénéfice Cure un capital de 400 .
Florentine Covarel du village de la Rochette a fondé douze messes chantées à l'Eglise sous la rétribution de 4 fr. et pour cela elle a versé un capital de 1500 ..
Florentine Covarel du village de la Rochette a fondé deux messes chantées à la Chapelle de la Rochette sous la rétribution de 5 fr. et pour cela elle a versé 300 .
Louis Taravel a fondé à l'Eglise douze messes chantées sous la rétribution de 4fr. ; et une messe chantée à la Chapelle de la Rochette sous la rétribution de 5 fr. et pour cela il a versé au bénéfice Cure la somme de 2000 .
10° Jean Pierre Bouttaz et Louis Taravel ont fondé ensemble une messe chantée à l'Eglise et pour cela ils ont versé un capital de (Rétribution 4 fr.) 130  
11° Clémentine Bouttaz a fondé une messe chantée à l'Eglise sous la rétribution de 4 fr. et pour cela elle a versé un capital de 130  
  Total des capitaux versés au Bénéfice cure pour fondations. 6570  

 

330

Année 1896.

Capitaux placés.

Le capital placé de 6570 francs versé au bénéfice Cure de la paroisse et dont le Rd Cure se trouve administrateur, se trouve placé aujourd'hui comme suit.

1° En trois titres de rentes sur l'Etat Francais 3% dont l'un est de 20 fr. ; l'autre de 5 fr, et le troisième de 4 fr.

2° En trois obligations du chemin de fer, Midi.

3° En une obligation des chemins de fer Autrichiens.

4° En trois obligations Russes 4% or, emprunt de 1890.

5° En une obligation Lombarde

6° En quatre obligations Russes 3 ½ pour cent.

7° En une part d'obligation Russe 3%.

En tenant compte de la plus value des titres susdits, ces titres représentent un capital de près de 7000 francs, en cette année.

IV Fondations à la charge de la commune.

La commune de Fontcouverte doit faire acquitter annuellement :

1° Une messe chantée à la Chapelle de la Rochette fondée par Barthelemy feu Jean-Baptiste Traravel qui par son testament du 27 avril 1835, Latoud Notaire, a lègué à la commune divers immeubles pour la fondation des écoles au village de la Rochette avec charge de faire acquitter annuellement et à perpétuité une messe chantée.

2° La commune doit faire acquitter annuellement une messe chantée à la Chapelle de Charvin pour les fondateurs des écoles de ce village.

3° La commune doit payer annuellement au Rd Curé la somme de 3 fr. pour un annuel fondé par Virginie feu Noé Vincent en vertu de son testament du 24 janvier 1852.

4° La commune doit faire acquitter annuellement deux services pour le repos de l'âme de Mr l'avocat Claude Bouttaz. Ces deux services ont été acquittés jusqu'en 1893 ; depuis la commune ne les a plus fait acquitter, parce qu'elle a cru par erreur que ces deux services reposaient sur le legs fait en faveur des écoles confréganistes, legs qu'elle a été obligée de rembourser aux héritiers de Mr l'avocat ; mais c'est vraiment par erreur qu'elle a cru cela, car ces deux services reposent non pas sur le legs fait en faveur des écoles congréganistes, mais sur une délibération du conseil municipal en date du 17 septembre 1865. (Voir le présent livre page 309.) Donc la commune demeure chargée de faire acquitter les deux services.


 

331

Année 1896.

V Fondations à la charge des particuliers.

Les fondations suivantes sont encore à la charge des particuliers.

1° Par son testament du 29 mai 1866, Grange Notaire, Dompnier Jean-Baptiste feu Louis a fondé une messe pour le repos de son âme et de ses parents défunts, et a chargé ses héritiers d'en payer la rétribution annuelle qui est fixée à 3fr.50 par homologation du 26 février 1869. Aujourd'hui c'est Bouttaz Jean Saturnin fils de Cyprien qui est chargé de faire acquiter cette messe.

2° Par son testament du 14 décembre 1847, Bonnivard Notaire, Rd Michel Covarel a chargé ses héritiers de faire acquitter annuellement et à perpétuité dans la chapelle de la Rochette deux messes chantées, l'une le jour de St Sébastien et l'autre le jour de St Roch. Par homologation du 15 décembre 1852, la rétribution de chacune de ces messes est fixée à 4fr.50. Aujourd'hui ces deux messes doivent se faire acquitter, l'une par Covarel Jean Saturnin feu Pierre du village de la Rochette, et l'autre par Covarel Jean Pierre feu Charles également du village de la Rochette.

3° Par son testament du 17 janvier 1861, Ducruez Notaire, Anselme Lucie a fondé deux services à la Chapelle des Anselmes et a chargé ses héritiers de les faire acquitter annuellement. La fondation a été homologuée le 10 aôut 1862 et la rétribution de chacun des services a été fixée à 6 fr. Aujourd'hui, ce sont Vincent Félix et Jean Pierre feu Jean qui sont chargés de faire acquitter ces deux services. Mais Vincent Jean Pierre a quitté le pays et Vincent Félix est misérable ; et les deux services ne s'acquittent plus depuis bientôt 10 ans. Toutefois pour conserver la fondation et le droit de se faire payer plus tard, si c'est possible, j'ai fait renouveler l'acte et prendre une inscription hypothécaire le 15 janvier 1891, chez Mr Ducruez Notaire. (voir folio 353)

4° Les héritiers d'Anne Marie Bouttaz, veuve Bullière sont chargés de faire acquitter annuellement un service à la chapelle des Anselmes le jour de Ste Anne, 26 juillet, sous la rétribution 5 francs. J'ignore en vertu de quel titre, probablement en vertu d'un testament que je ne connais pas. Aujourd'hui, c'est Jean-Baptiste Bullière feu Louis qui fait acquitter ce service.


 

332

Année 1896.

Récapitulation des Fondations.

I A la charge de la fabrique.

Les services à la charge de la fabrique sont au nombre de 3
Les messes chantées à la charge de la fabrique sont au nombre de 48
Les messes basses à la charge de la fabrique sont au nombre de 84
Les 40 heures, la neuvaine des morts sont à la charge de la fabrique .  .
Le Deprofundis de chaque dimanche est aussi à la charge de la fabrique .  .

II A la charge de la Fondation Deschamps.

Une messe basse suivie du Veni Creator 1

III A la charge du Bénéfice Cure.

Quarante et une messes chantées sont à la charge du Bénéfice Cure. 41

IV A la charge de la Commune.

Deux messes chantées, l'une à Charvin, l'autre à la Rochette 2
Deux services fondés par l'avocat Bouttaz 2
Un annuel à raison de 3fr. par an.  

V A la charge de la Chapelle de la Rochette.

Deux messes chantées et six messes basses, total 8 8

VI A la charge de la Chapelle des Anselmes.

Un service et cinq messes basses ; et de plus une aumône en sel 6
Trois messes chantées et cinq messes basses, total 8 et deux annuels 8

VII A la charge de la Chapelle du Villard.

Une messe chantée le jour de la Visitation 1
Vingt six messes basses à 2 fr. l'une 26

VIII A la charge de la Chapelle de la Salette.

Une messe chantée, fondée par Catherine Fay. 1
Une messe basse fondée par Pierre Augert 1

IX A la charge de la Chapelle de la Bise.

La chapelle de la Bise doit faire acquitter annuellement 4 messes 4

X A la charge de la Chapelle de Charvin

La chapelle de Charvin doit faire acquitter annuellement 5 messes b. 5

XI A la charge des particuliers.

Les particuliers doivent faire acquitter 3 services et 3 messes chantées 6
Total des messes fondées à acquitter annuellement est de 247


savoir 9 services ; 101 messes chantées et 137 messes basses. Total 247 messes ; plus la mission, les 40 heures, la neuvaine des morts, le Deprofundis de chaque [dimanche] de l'année et 3 annuels.

Que le Seigneur conserve longtemps toutes ces pieuses fondations pour sa gloire et le salut des âmes !


 

333

Supplément

Document historique.
Copie d'une délibération du Conseil municipal de Fontcouverte
L'huile de la lampe

Le 10 mai 1874, le conseil municipal de Fontcouverte dûment convoqué s'est réuni en séance sous la présidence du Maire Antoine Augert.

« Le conseil considérant que relativement à la pièce de terrain située au plan des Rois, le revenu en a été affecté depuis un temps immémorial à l'entretien des lampes de l'Eglise et qu'il convient de maintenair cet usage établi depuis très longtemps, a règlé comme suit les conditions de cette location.

Le conseil déclare que le revenu de la propriété du plan des Rois sera comme par le passé affecté à l'alimentation des lampes de l'Eglise et le montant sera inscrit au budget communal à titre de subvention à la fabrique pour frais de culte.

Ainsi fait et délibéré à Fontcouverte le 10 mai 1874. »

Ont signé à l'original : Poingt François, Bonnel Jean, Collet Jean Pierre, Dompnier Clément, Taravel Louis, Sibué Alexis et le maire Augert.

Autre

délibération du Conseil municipal de Fontcouverte en date du 13 février 1881.

« L'an 1881 et le 13 du mois de février, à 11 heures du matin, le conseil municipal de Fontcouverte, convoqué en session ordinaire en vertu d'un arrèté préfectoral du 14 janvier 1881.

Le maire donne lecture d'un arrèté préfectoral en date du 15 décembre 1880, par lequel Mr Anselme Pasquier ex Curé de Fontcouverte est déclaré comptable de la somme de 188 fr., montants des allocations des année 1875, 1876, 1877 et 1878 d'une propriété communale sise lieu dit au Plan des Rois, figurée sous le Nro 4888 de la mappe, de la contenance de 37 ares 50 centiares.

Le Conseil Municipal

Vu la délibération du 10 mai 1874, portant comme annexe le cahier des charges de l'adjudication du 28 juin 1874.

Vu le rapport du receveur municipal en date du 18 mai 1880.

Vu l'arrèté du conseil de préfecture en date du 15 décembre 1880.

Vu la lettre de Mr Anselme Pasquier adressée à Mr le Sous-Préfet en date du 30 janvier 1881, laquelle contient les pièces justificatives du compte que ce reliquataire oppose au rapport du receveur municipal. Considérant que le motif qui sert d'argumentation principale à la réponse de Mr Pasquier, est que le produit


 

334

Suppplément.

Document historique.

de cette propriété, quoique communale était de temps immémorial payé en nature à la fabrique pour l'alimentation des lampes de l'Eglise, ce qui est une erreur et un abus, attendu que ce détournement des deniers communaux en présence de ressources plus que suffisantes de la fabrique pour l'entretien du culte, n'est qu'une nouvelle preuve de l'empiètement perpétuel et illégal dans le domaine communal de la part du Clergé.

Considérant que de tous les documents visés ci-dessus, il résulte d'une manière claire et certaine que sous le prétexte d'alimenter les lampes de l'Eglise, Mr Pasquier, ex Curé de Fontcouverte, a percu en argent pendant les années 1875, 1876, 1877 et 1878 le revenu d'une propriété communale, non grevée de fondations, sise au lieu dit Plan des Rois à raison de 47 fr. de location par an, suivant procès-verbal d'adjudication en date du 28 juin 1874, lequel a disparu.

Considérant que cette somme de 188 fr. non seulement n'a pas été versée à la fabrique, employée sur mandat à l'alimentation de la lampe de l'Eglise, mais a tout simplement servi à alimenter la caisse particulière de Mr Pasquier. Le conseil ne se départira de cette croyance que lorsque la fabrique aura prouvé par ses comptes qu'elle n'a fait pendant ce laps de temps aucune dépense pour l'éclairage de la lampe.

En l'état, le conseil municipal considère la pièce justificative ou le recu de Mr Durieux de la somme exacte de 188 fr., comme un recu de complaisance.

Au reste, le fait est suffisamment prouvé par le certificat encore de complaisance délivré par l'ex maire, à la date du 21 janvier dernier par lequel Mr Pasquier cherche à établir une compensation par des prétendues libéralités.

Le conseil municipal n'a jamais sollicité des libéralités de Mr Pasquier, celles mentionnées dans sa réponse ne sont que pour lui et dans son intérêt privé ; pour toutes preuves, le conseil ne veut en relever que la plus grosse, celle de 8000 francs employés pour la réparation d'une chapelle à cinq mètres de l'Eglise et à 15 environ du presbytère, partant sans aucune utilité pour la commune, puisque cette chapelle dédiée à N.D. de la Salette, placée avec un tronc à côté de la Cure, n'a d'autre but que d'inviter les croyants à alimenter tous la


 

335

Supplément.

Document historique.

caisse de Mr Rd Pasquier ou de ses successeurs.

Pour tous ces motifs, le conseil municipal annule la teneur de la délibération du 10 mai 1874 en ce qui concerne l'affectation, rejette le compte présenté comme n'ayant qu'un caratère privé et nullement communal, et décide à l'unanimité que Mr Pasquier Anselme, ex Curé de Fontcouverte, actuellement chanoine honoraire à St Jean-de-Maurienne est et demeure réliquataire envers la caisse communale de la somme de 188 fr., montant des locations qu'il a indument percues pour la propriété communale de Plan des Rois.

Ainsi fait et délibéré à Fontcouverte le 13 février 1881 ».

Ont signé à l'original : Bouttaz Clément, Sibué André, Coche Clement, Bouttaz Stanislas, Dompnier Clément, Dompnier Joseph, Sibué Pierre, Panchairi Maurice, Bouttaz Séraphin, Bouttaz Jean-Bte et le maire Vallin François.

Cette délibération a été copiée textuellement, respectant le français corrigeant simplement les nombreuses fautes d'orthographe. Elle servira de monument historique pour les siècles futurs.

Observation

Cette délibération sent évidemment l'inspiration du malin esprit pour tous ceux qui ont eu l'honneur de connaitre le grand cœur de Rd Anselme Pasquier et toutes les largesses qu'il a faites soit à l'Eglise paroissiale, soit aux chapelles des divers hameaux, soit aux pauvres et aux incendiés, soit même pour amener de l'eau à plusieurs villages. C'est la reconnaissance de ce bas monde.

Ce qui étonne le plus, c'est de trouver au bas de cette délibération plusieurs signatures qui se trouvent également au bas d'un inventaire en date du 5 décembre 1880, où l'on ne tarit pas d'éloges à l'adresse du même Rd Anselme Pasquier, et où on lui prodigue les plus chaleureux remerciements pour toutes les libéralités faites à la paroisse de Fontcouverte. Mystère de l'homme difficile à expliquer ?

Ce qui est plus admirable, c'est la manière dont Rd Anselme Pasquier tira vengeance de cette injure recue. Après avoir pris connaissance de cette fameuse délibération et avoir payé les 188 fr. réclamés, il fit son testament, et dans ce testament il lègue encore 1500 fr. à la paroisse de Fontcouverte et donne le reste de ses avoirs, y compris tout tout son patrimoine, pour l'érection d'une nouvelle paroisse à Charvin. Il faut avouer que si c'est la tirer vengeance d'une injure reçue, c'est se venger à la manière des Saints.


 

336

Supplément.

Promesse de vente.

Copie d'une promesse de vente en date du 14 avril 1887 passée en faveur de la fabrique de Fontcouverte.

Entre les soussignés Buisson François pour son compte personnel et aussi se portant fort pour sa sœur Rose ; Poingt Jean-Baptiste pour son compte personnel et aussi se portant fort pour sa mère Florentine Buisson et sa tante Jeanne Marie feu Jean Dompnier Philomène assistée et autorisée de son mari Duverney Augustin pour les présentes ; et Rd Adrien Fodéré, curé de Fontcouverte, en qualité pour la Fabrique de Fontcouverte, il a été convenu ce qui suit :

1° Buisson Francois pour son compte personnel et aussi se portant fort pour sa sœur Rose, tous deux propriétaires, promettent et s'obligent de vendre par ses présentes sous toutes les garanties de droit à la fabrique de Fontcouverte acceptant par Rd Adrien Fodéré, curé de Fontcouverte, un pré de la contenance de six ares quatre vingt centiares, confiné au midi par Thorain Jean, au couchant par Lambert Victoire, au Nord par Dompnier Philomène et partie par Poingt Jean-Baptiste et consorts.

2° Poingt Jean Baptiste pour son compte personnel et aussi pour le compte de sa mère Florentine Buisson et sa tante Jeanne Marie feu Jean Buisson, tous propriétaires, promettent et s'obligent de vendre par ces présentes, sous toutes garanties de droit à la susdite fabrique acceptant par Rd Adrien Fodéré, curé, un pré de la contenance de douze ares, quarante quatre centiares, confiné au midi par Buisson Francois, au Nord par Dompnier Philomène partie et par Buisson François autre partie.

3° Dompnier Philomène assistée et autorisée de son mari Duverney Augustin ici présent, propriétaire, promet et s'oblige de vendre sous toutes garanties de droit à la même susdite fabrique, acceptant par Rd Adrien Fodéré, curé, un champ de la contenance de trois ares trente centiares, confiné au midi par Buisson François, au Nord par Dompnier Philomène et au couchant par Victoire Lambert.

La susdite fabrique pourra disposer dès ce jour des dits immeubles. La passation de l'acte en la forme authentique aura lieu à la première réquisition de l'acquéreur sans que le vendeur puisse forcer l'acquéreur à en passer l'acte définitif.


 

337

Supplément.

Promesse de vente.

Ces immeubles sont destinés à la construction d'une chapelle de secours en remplacement de l'ancienne de Charvin dont le local actuel n'offre pas des garanties suffisantes de solidité et de conservation. La dite fabrique supportera toutes les servitudes passives apparentes ou non apparentes, continues ou discontinues qui pourraient grèver les dits immeubles, sauf à elle de profiter de celles actives, s'il en existe et à s'en défendre à ses riques et périls. Elle payera à partir du jour de la réalisation de la vente à intervenir les contributions foncières et autres charges inhérentes à la charge des dits immeubles. Quant au prix des dits immeubles, il est fixé ainsi qu'il suit :

1° Celui de Buisson François à soixante dix francs.

2° Celui de Poingt Jean-Baptiste à deux cents francs.

3° Celui de Dompnier Philomène à soixante francs.

Clause générale. Il est expressément convenu, malgré la non fixation de délai, que les vendeurs, dans le cas où ils viendraient à se dédire, seront tenus de payer à titre de dommages intérets tous les frais des travaux exécutés sur les immeubles faisant l'objet des présentes et à ce titre d'experts.

Fait à Fontcouverte le 14 avril 1887.

Ont signé à l'original : A Fodéré Curé, Buisson Francois, Poingt Jean-Baptiste, Dompnier Philomène et Duverney Augustin.

Pour copie conforme. Dufour curé.

Etat des Biens Fonds
achetés le 14 avril 1887 pour la fabrique de Charvin d'après le
Cadastre de Fontcouverte.

          Revenu    
Nro Lieu dit. Nature Ares Cent fr. cent Nro Mappe tiré de
Plan Charvin Champ 1 20 0 67 9273 partie tiré de 555.
id. champ. 5 02 2 80 9275 tiré de 555
id. id. 3 71 2 06 9274 tiré de 880
Charvin Pré 3 50 1 48 9259 tiré de 1284
id. id. 4 90 2 07 9259 tiré de 1395
idem Champ 1 20 0 67 9275 tiré de 1610
idem Champ 8 11 4 53 9275 tiré de 1610
Total en ares et en francs 27 64 14 fr. 28 centimes de Revenu.

Les mutations des biens ci dessus ont été faites en 1889, c'est la fabrique de Fontcouverte qui en paye aujourd'hui les contributions.


 

338

Supplément.

Catalogue
des vicaires qui ont desservi la paroisse de Fontcouverte depuis 1674

Bénéficiers.

Les bénéficiers de la Chapelle de St Georges et de Ste Brigide ont desservi, comme vicaires, la paroisse de Fontcouverte depuis l'année 1448 jusqu'en 1674, époque où le bénéfice de la chapelle fut réuni à celui de la Cure avec charge pour le Rd Curé de maintenir un vicaire à la paroisse et de faire acquitter toutes les fondations faites à la susdite chapelle. Voir les noms des divers bénéficiers connus, folio 3 du présent livre.

Vicaires.

Voici les noms des Vicaires qui ont desservi la paroisse de Fontcouverte depuis 1674.

1° Rd Louis Collet de Fontcouverte a été vicaire de Fontcouverte de 1674 à 1676.

2° Rd Anselme Claude, natif de Fontcouverte a été vicaire de la paroisse de 1676 à 1679.

3° Rd Jean Michel Grange, natif de Valloire a été vicaire de la paroisse de 1679 à 1680.

4° Rd Hugues Dompnier, natif de Fontcouverte a été vicaire de la paroisse de 1680 à 1682.

5° Rd François Dessoules, dont le lieu d'origine est inconnu, a été vicaire de la paroisse de 1682 à 1683.

6° Rd Jean Pierre Allard, dont le lieu d'origine est inconnu a été vicaire de la paroisse de 1683 à 1684.

7° Rd Louis Verney, dont l'origine est inconnu a été vicaire de la paroisse de 1684 à 1685.

8° Rd Jean-Baptiste Aimon dont le lieu d'origine est inconnu a été vicaire de la paroisse de 1685 à 1686

9° Rd Jean-Baptiste Favier, natif du Chatel a été vicaire de la paroisse de 1686 à 1691.

10° Rd Jean Brun, natif de St Jean d'Arves, a été vicaire de la paroisse de 1691 à 1694.

11° Rd Jean-Baptiste Taravel, natif de Fontcouverte a été vicaire de la paroisse de 1694 à 1699.

12° Rd Jean Pierre Gallice de Valoires, bénéficier à St Jean de Maurienne a rempli les fonctions de vicaire de 1699 à 1700.

13° Rd Claude Deschamps, natif de Montvernier a été vicaire de la paroisse de 1700 à 1706.


 

339

Supplément.

Les vicaires de Fontcouverte.

14° Rd Pierre Carle, natif de St Pancrace a été vicaire de la paroisse de 1706 à 1707.

15° Rd Joseph Antoine Deroux dont le lieu d'origine est inconnu a été vicaire pendant quelques mois de l'année 1707.

16° Rd Claude Falquet a été vicaire de la paroisse de Fontcouverte de l'année 1707 à l'année 1708.

17° Rd Claude Joseph Bonnivard, natif de Fontcouverte a été vicaire de la paroisse de 1708 à 1709.

18° Rd Jacques Viffrey Bullière, natif de Fontcouverte a été vicaire de la paroisse de 1711 à 1712.

19° Rd Barthelemy Claraz, natif de St Jean de Maurienne, a été vicaire de la paroisse de 1709 à 1711.

20° Rd Antoine Rabatel dont le lieu d'origine est inconnu, a été vicaire de la paroisse de 1712 à 1713.

21° Rd Jean Pierre Coche, natif de St Sorlin d'Arves a été vicaire de la paroisse de 1713 à 1714.

22° Rd Jacques Martin, natif de St Jean de Maurienne, a été vicaire de la paroisse de 1714 à 1717.

23° Rd Barthelemy Claraz, natif de Fontcouverte, a été vicaire de la paroisse de 1717 à 1719.

24° Rd Claude Aimard, natif de St Martin d'Arc, a été vicaire de la paroisse de 1719 à 1720.

25° Rd François Ganière, natif de Sollière, a été vicaire de la paroisse de 1720 à 1721.

26° Rd Antoine Albrieux, natif de Montpascal, a été vicaire de la paroisse de 1721 à 1723.

27° Rd Laurent Didier, natif de St Sorlin d'Arves, a été vicaire de la paroisse de 1723 à 1725.

28° Rd Pierre Gilbert Collet, natif de Fontcouverte, a été vicaire de la paroisse de 1725 à 1729.

29° Rd Antoine Sibillat dont le lieu d'origine est inconnu, a été vicaire de la paroisse de 1729 à 1730.

30° Rd Jacques Girard dont le lieu d'origine est inconnu, a été vicaire de la paroisse de 1730 à 1735. (d'Albiez-le-Vieux)

31° Rd Joseph Didier, natif de St Sorlin d'Arves, frère du Curé Rd Jean Pierre Didier feu Bernard, a été vicaire de la paroisse de 1735 à 1743.


 

340

Supplément.

Les vicaires de Fontcouverte.

32° Rd Jean Pierre Savoie, natif de Valloires, a été vicaire de la paroisse de 1743 à 1747.

33° Rd Antoine Floret, natif de Terminion, a été vicaire de la paroisse de 1747 à 1748.

34° Rd Pierre Tardy, natif de St Julien, a été vicaire de la paroisse de 1748 à 1749.

35° Rd Michael Michel, dont le lieu d'origine est inconnu a été vicaire de la paroisse de 1749 à 1751.

36° Rd Michel Arnaud, natif de Terminion, a été vicaire de la paroisse de 1751 à 1753.

37° Rd Amédé Grand, natif de Sardière, a été vicaire de la paroisse de 1753 à 1755.

38° Rd Girard Philibert, natif de St Jean de Maurienne, a été vicaire de la paroisse de 1755 à 1756.

39° Rd Alexis Fay, natif de St Jean d'Arves, a été vicaire de la paroisse de 1756 à 1760.

40° Rd Antoine Croset, natif d'Aiguebelle, a été vicaire de la paroisse de 1760 à 1761.

41° Rd Pierre Lambert, natif de Fontcouverte, a été vicaire de la paroisse de 1761 à 1764.

42° Rd Louis Villard, dont le lieu d'origine est inconnu, a été vicaire de la paroisse de 1764 à 1771.

43° Rd Jean Claraz, natif de St Jean de Maurienne, a été vicaire de la paroisse de 1771 à 1773.

44° Rd Jules Roche, natif de Villarembert, a été vicaire de la paroisse de 1779 à 1780.

45° Rd Jacques Clerc, natif de Lanslevillard, a été vicaire de la paroisse de 1773 à 1779.

46° Rd Jean Ignace Roulet, natif de Villargondran, a été vicaire de la paroisse de 1780 à 1783.

47° Rd Jean-Baptiste Thorain, natif de Fontcouverte a été vicaire de la paroisse de 1783 à 1785.

48° Rd Alexandre Paret, natif de St Colomban des Villards, a vicaire de la paroisse de 1785 à 1786.

49° Rd Pierre Joseph Filliol a été vicaire de 1786 à 1789.

50° Rd Etienne Flammier, natif de Jarrier a été vicaire de la paroisse de 1789 à 1792.


 

341

Supplément.

Vicaires de Fontcouverte.

0° De 1792 à 1805, il n'y a pas eu de vicaire à Fontcouverte à cause de la révolution.

51° Rd Jean-Baptiste Dominjon, natif de Fontcouverte a été vicaire de la paroisse de 1805 à 1806.

52° Rd Jean-Pierre Coche, natif de St Sorlin d'Arves a été vicaire de la paroisse de 1806 à 1808.

53° Rd Auguste Mamy, natif d'Epierre a été vicaire de la paroisse de 1808 à 1809.

54° Rd Sébastien Laymond, natif de St Jean de Maurienne, a été vicaire de la paroisse de 1809 à 1810.

55° Rd Joseph Coche ex Curé de Fontcouverte, et en retraite dans la paroisse, lui a servi de vicaire de 1810 à 1814.

56° Rd Séraphin Boniface, natif de St Michel, a été vicaire de la paroisse de 1814 à 1815.

57° Rd Joseph Coche ex Curé de Fontcouverte en retraite a refait les fonction de vicaire pour la seconde fois de 1815 à 1816.

58° Rd Jean Pierre Viallet, natif de Jarrier, a été vicaire de la paroisse de 1816 à 1818.

59° Rd Antoine Giraud, natif de Valloires, a été vicaire de la paroisse de 1818 à 1819.

60° Rd Laurent Ouzoud, natif d'Argentine, a été vicaire de la paroisse de 1820 à 1822.

61° Rd Martin Dussuel, natif de Montvernier, a été vicaire de la paroisse de 1822 à 1824.

62° Rd Jean François Balmain, natif de St Sorlin d'Arves a été vicaire de la paroisse de 1824 à 1826.

63° Rd Laurent Brun, natif de St Jean d'Arves, a été vicaire de la paroisse de 1826 à 1827.

64° Rd Jean François Arlaud, natif de St Jean d'Arves, a été vicaire de la paroisse de 1827 à 1829.

65° Rd Saturnin Novel, natif de St Sorlin, a été vicaire de la paroisse de 1819 à 1820

66° Rd Joseph Ravoire, natif de Montgelafrey, a été vicaire de la paroisse de 1829 à 1831.

67° Rd Jean Joseph Rambaud, natif d'Albiez le Vieux, a été vicaire de la paroisse de 1831 à 1833.


 

342

Supplément.

Les vicaires de Fontcouverte.

68° Rd Saturnin Paret, natif de St Collomban des Villards a été vicaire de la paroisse de 1833 à 1835.

69° Rd Joseph Francois Costery, natif de Beaune, a été vicaire de la paroisse de 1837 à 1840.

70° Rd Clément Charrier de Bessans a été vicaire de la paroisse de 1835 à 1837.

71° Rd Joseph Etienne Guiguet, de St Jean de Maurienne, a été vicaire de 1840 et est mort chez lui en 1841 le 27 avril..

72° Rd Claude François Christin, natif de Villard léger, a été vicaire de la paroisse de 1841 à 1842.

73° Rd Alexandre Molin, natif de Lanslebourg, a été vicaire de la paroisse de 1842 à 1843.

74° Rd Alexis Bouvier, natif de Lanslebourg, a été vicaire de la paroisse de 1843 à 1845.

75° Rd François Larive, natif d'Hermillon, a été vicaire de la paroisse de 1845 à 1848.

76° Rd Etienne Gilloz, natif de Valloires, a été vicaire de la paroisse de 1848 à 1849.

77° Rd Jean-Baptiste Bizel, natif d'Albiez le vieux, a été vicaire de la paroisse de 1849 à 1851.

78° Rd Sébatien Julien, natif d'Albiez le Vieux, a été vicaire de la paroisse de 1851 à 1853.

79° Rd Charles Désiré Richard, natif de Termignon, a été vicaire de la paroisse de 1853 à 1856.

80° Rd Zéphirin Gaden, natif de Jarrier, a été vicaire de la paroisse de 1856 à 1860.

81° Rd Ferdinand Ratel, natif de St Martin la Porte, a été vicaire de la paroisse de 1860 à 1861.

82° Rd Jules César Falcoz, natif de St Jean d'Arves, a été vicaire de la paroisse de 1861 à 1865.

83° Rd Jean-Pierre Pradel, natif de Valmeinier, a été vicaire de la paroisse de 1865 à 1866.

84° Rd Claude Laurent, natif de Bonvillard sur Aiton a été vicaire pendant quelques mois de l'année 1866.

85° Rd Jean Michel Poingt, natif de St Michel, a été vicaire de la paroisse de 1866 à 1867.


 

343

Supplément.

Les vicaires de Fontcouverte.

86° Rd Pierre Tronel, natif de Montvernier, a été vicaire de la paroisse de 1867 à 1873.

87° Rd Alexis Jourdain, natif de St André, a été vicaire de la paroisse de 1873 à 1875.

88° Rd Jacques Rey, natif de Montaimont, a été vicaire de la paroisse pendant quelques mois de l'année 1875.

89° Rd Charles Demaison, natif de Lanslevillard, a été vicaire de la paroisse de 1875 à 1878.

90° Rd Jean-Baptiste Perret, natif de Beaune, a été vicaire de la paroisse de 1878 à 1880.

91° Rd Célestin Perrin, natif de Valmeinier, a été vicaire quelques mois de l'année 1880. Il est décédé ici le 22 novembre 1880.

92° Rd Martin Durand, natif des Chavannes a été vicaire de la paroisse de 1880 à 1884.

93° Rd Marc Mollaret, natif de Montrond a été vicaire de la paroisse de 1884 à 1886.

94° Rd Emmanuel Martin Cochez, natif de St Collomban des Villards a été vicaire de la paroisse de 1886 à 1888.

95° Rd Narcice-Isiore [Emin], natif de St Etienne de Cuisnes, a été vicaire de la paroisse de 1888 à 1890. (Emin)

96° Rd Jean Victorin Guille, natif de St Jean d'Arves a été vicaire de la paroisse de 1890 à 1895.

97° Rd Zacharie Assier, natif de Beaune, a été vicaire de la paroisse de 1895 à 1902.

98° Roch-Jean Semillon, natif de Montgilbert, a été vicaire de la paroisse de 1902 à 1910.

99° Jean-Louis-Achille Jacob, natif de St Michel, a été vicaire de la paroisse de 1910 à 1911.

100° Jean Isard, natif de Villardléger, a été vicaire de la paroisse de 1911 à 1912.


 

344

Supplément.

Anciens Curés de Fontcouverte.

1° Rd Messire Alexandre Claraz fut Curé de Fontcouverte de 1321 à 1350. On ignore le lieu de son origine. 29 ans de service.

2° Rd Messire Saturnin Taravel, probablement natif de Fontcouverte, fut curé de cette paroisse de 1350 à 1383. Il fut donc curé 33 ans.

3° Rd Messire [Aimé Augert], natif de Fontcouverte, fut Curé de cette paroisse de 1383 à 1400 époque à laquelle il fut nommé chanoine de la cathédrale, à St Jean de Maurienne. 17 ans de service. Rd Messire Aimé Augert a fondé dans la paroisse de Fontcouverte deux messes annuelles sous la rétribution totale de deux florins imposés sur 3 émines de terre à la Combaz. Le même a lègué une sesterée de terre, une pièce de pré et un curtil, soit jardin au Mollard. Le même a encore lègué un flambeau de cire pesant deux livres imposé annuellement sur une émine de terre située au Mollard.

4° Rd Messire Dom Jean Augert, natif de Fontcouverte, fut Curé de cette paroisse de 1400 à 1451. Il a lègué au grand autel de l'Eglise de cette paroisse un florin de cense annuelle sur cinq sesterées de terre et trois maisons au Mollard. 51 ans de service.

5° Rd Messire Pierre Thorain, natif de Fontcouverte, fut Curé de cette paroisses de 1451 à 1498. Il a acheté en 1472 de Claude Duvervey de Villarembert deux sesterées de terre sur Villarembert pour le bébéfice Cure de sa paroisse. 47 ans de service. Voir l'inventaire fol.11

6° Rd Messire Pierre Thorain, petit neveu du précédent, fut curé de la paroisse de 1498 à 1542, après avoir été coadjuteur à son grand oncle pendant les dernières années de sa vieillesse. En 1540, il fit faire un inventaire des fondations et des redevences dues au Rd Curé de la paroisse. 44 ans de service.

7° Rd Messire Jean Buisson Romettaz, natif de Fontcouverte, fut Curé de la paroisse de 1542 à 1549. Par acte du 20 juin 1547 il a acheté pour la Cure une pièce de verger près de la tours des enfants, vers la place, devant l'Eglise, en dehors des remparts. 7 ans de service dans la paroisse.

8° Rd Messire Guillaume Truchet, natif de St Pancrace, fut Curé d la paroisse de 1549 à 1558. Par son testament en date du 16 janvier 1552, il a lègué à l'Eglise de Fontcouverte 14 florins de cense annuelle pour faire célébrer une messe tous les dimanches de l'année. 9 ans de service.


 

345

Supplément.

Anciens Curés de Fontcouverte.

9° Rd Messire Jean-Pierre Vincent, natif de Fontcouverte, fut Curé de la paroisse de 1558 à 1593. Avec lui commence les registres de naissance, de mariage et de décès à partir de l'année 1587. 35 ans de service.

10° Rd Messire Philippe Vincent, natif de Fontcouverte, fut curé de la paroisse de 1593 à 1617. Par son testament du 30 aôut 1625, il a fondé une messe chantée à l'autel du Rosaire pour toutes les principales fêtes de l'année et une messe basse acquitable tous les mois, et pour cela il a donné un capital de 500 florins. Il a encore fondé 20 messes à la chapelle du St Sacrement. 24 ans de service.

11° Rd Louis Dominjon, natif de Fontcouverte, fut curé de la paroisse de 1617 à 1633. Il a été le principal promoteur et bienfaiteur de la chapelle du St Sacrement, aujourd'hui de la Salette, bâtie en 1621 à côté de l'Eglise. Il a fondé de son viavant 20 messes basses annuelles à cette chapelle. Et par son testament du 29 janvier 1634, il a lègué à l'Eglise 6 florins et cense annuelle franchissable par un capital de 100 florins pour faire célébrer annuellement et à perpétuité 10 messes basses. 16 ans de service. En 1631, le 24 février, il fit à Charvin une procession à laquelle la grande majorité de la population assista pour demander à Dieu la cessation du fléau de la peste.

12° Rd Pierre Marchand, natif de Bessans fut curé de la paroisse de 1633 à 1641. On ne connait rien de particulier de ce très digne curé. 8 ans de service.

13° Rd Claude Dominjon, natif de Fontcouverte, fut Curé de la paroisse de 1641 à 1660. Il a fondé une messe pour le repos de son âme. (19 ans de service.) et 3 messes à la chapelle du St Sacrement.

14° Rd Antoine Auger, natif de Fontcouverte, d'abord bénéficier de la Chapelle de St George et de Ste Brigide, fut ensuite curé de la paroisse de 1660 à 1674.

Pour la suite voir page 19.

Nota. Les anciens curés étaient généralement tous de Fontcouverte. La raison de cela était la pauvreté du bénéfice. Etant du pays, les Rds Curés faisaient travailler en même temps par leurs parents leur patrimoine et les biens du bénéfice. La plupart du temps ils vivaient en famille ; c'était une économie.


 

346

Année 1897

Visite pastorale de 1897.

L'an 1897 et le 16 du mois de mai, Nous Fodéré Adrien, vicaire général, docteur en théologie et en droit canon, chanoine honoraire, spécialement délègué par Sa Grandeur Mgr Rosset Evêque de Maurienne qu'un mal cruel et opiniâtre avait empêché de continuer le cours de sa tournée pastorale, faisons savoir que, hier 8 heures du matin, accompagné de M r Durand Martin, chancelier de l'Evêché, chanoine honoraire, nous nous sommes rendu de la paroisse de St Pancrace à celle de Fontcouverte pour la visite pastorale et l'examen des confirmands.

Mr l'archiprètre, curé de la paroisse, qui avait eu l'obligeance de nous procurer deux montures, nous donna une généreuse et cordiale hospitalité. Nous trouvâmes auprès de lui Mr l'abbé Vignoud, Curé archiprètre de la Chambre, qui depuis trois jours avait prèté le concours de son ministère pour préparer les fidèles aux grâces de la Confirmation.

Vers les onze heures, nous fîmes la visite de l'Eglise, de la Chapelle de Notre Dame de la Salette et des objets consacrés au culte. Elle ne donna lieu à aucune observation ; le tout y est tenu avec ordre et propreté. Nous avons apposé le sceau de Sa Grandeur Mgr Rosset, Notre Evêque, sur deux reliqaires en métal de la chapelle sus-désignée, contenant chacun plusieurs reliques dont nous avons reconnu l'authenticité.

Depuis la dernière visite pastorale, une réparation a été faite aux escaliers de la tribune, la fabrique a consacré 47 fr. pour couvrir cette dépense.

Nous mentionnons également diverses réparations faites : 1° à la Chapelle de la Bise pour la somme de 120 fr. payés par les revenus de la Chapelle ; 2° à Celle des Anselme pour la somme de 300 fr. consacrés à la pose de vitraux à trois fenètres, payés par les revenus de la chapelle ; 3° Celle de la Rochette pour 80 fr. employés à réparer le toit du Chœur et couverts par souscription.

La chapelle de la Bise a fait en outre acquisition d'un Missel payé par les habitants du village ; à la Chapelle du Villard, également acquisition d'un Missel payé par un don particulier.

A 3 heures de l'après midi, Nous avons interrogé 85 enfants présentés pour la confirmation qui sera donnée le 18 courant à St Jean de Maurienne pour les 4 premières paroisses que nous visitons. Les réponses de la très grande majorité ont été bien satisfaisantes, très bonnes même pour quelques uns, les autres ont été jugées bien suffisantes. Un enfant toutefois n'a pas été admis.


 

347

Année 1897

Visite pastorale. Suite.

Une appréciation particulière que nous nous plaisons à formuler du résultat de cet examen, c'est que les réponses des garçons ont été généralement supérieures à celles des filles.

Ce matin, 4° dimanche après Pâques, nous avons célébré à 6 heures la Ste Messe à laquelle nous avons donné la Ste Communion à environ 100 personnes.

A la grand messe de neuf heures, nous avons adressé du haut de la chaire une allocution aux fidèles. Nous leur avons d'abord exprimé tout le regret qu'éprouvait le premier pasteur du diocèse de n'avoir pu visiter en personne ces chers diocésains, leur avons fait part de la promesse de ses prières, comme il attend d'eux en retour une prière pour sa guérison. Nous avons ensuite remercié le conseil municipal, la compagnie des Sapeurs-Pompiers et toute la population des dispositions qu'ils avaient prises pour recevoir leur Evêque comme le représentant de Dieu et son envoyé au milieu d'eux. Puis, entrant dans notre sujet, nous leur avons exposé les principaux et merveilleux effets produits dans l'âme par le sacrement de Confirmation.

Les registres et documents paroissiaux sont en ordre.

Mr Dufour Jean-Baptiste, né à Orelle le 16 juillet 1844, ordonné prètre le 16 mars 1872, est Curé archiprètre de Fontcouverte depuis le 20 novembre 1890.

Mr Assier Zacharie, né à Beaune le 30 octobre 1870, ordonné prètre le 19 mai 1894 est vicaire de Fontcouverte depuis le 1er décembre 1895.

Ainsi fait et signé au presbytère de Fontcouverte le 16 mai 1897.

A Fodéré Vic Gal, Dufour Curé, Assier vicaire, Durand Martin chanoine chancelier. Pour copie conforme. Dufour curé.

Confirmation.

L'an 1897 et le 18 mai, Nous Michel Rosset, Evêque de Maurienne etc, faisons savoir qu'en ce jour à dix heures du matin, assisté de nos deux Vicaires Généraux : Hermiraz Havier, Supérieur de Notre Grand-Séminaire, Prévot du Chapitre ; et Perret Auguste chanoine honoraire ; de Mrs Brunnet Albert, docteur en théologie et en droit canon, Supérieur de Notre Petit-Séminaire et Richard François, Curé archiprètre de St Jean de Maurienne, nous avons administré le sacrement de Confirmation dans Notre Eglise Cathédrale à 85 personnes de la paroisse de Fontcouverte.


 

348

Année 1897

Visite Pastorale. Suite.

à 39 de celle de Villarembert

a 27 de celle de St Pancrace

a 12 de celle de Charvin.

Les confitmands étaient accompagnés de Mieurs leurs Curés respectifs qui ont pris part à la cérémonie, ainsi que leurs parrains et quelques parents. Nous avons surtout remarqués les enfants de la paroisse de Fontcouverte qui ont traversé la ville en ordre de procession, sur deux rangs, et en chantant des cantiques formés par deux chœurs, celui des garçons et celui des filles, chantant tour à tour leur couplet.

Ainsi fait et signé à St Jean de Maurienne en Notre palais épiscopal le 26 mai 1897.

          + Michel Evêque. Pour copie conforme. Dufour curé.

Accident sur la Route de Arves.

Le dimanche 16 mai 1897, vers les 7 heures du soir, un bien triste accident a eu lieu sur la route des Arves.

Mr Jean Francois Grand et Mr Louis Arlaud, tous deux aubergistes à St Jean d'Arves, descendaient à St Jean de Maurienne pour se rendre le lendemain à Chambery, où ils étaient appelés comme membres du jury de la cour d'Assise. Trois gendarmes se trouvaient avec eux sur une voiture conduite par le fils de Mr Arlaud. Lorsqu'ils arrivèrent en dessous de l'Eglise de Charvin, une roue de derrière heurta si violemment contre un tronc d'arbre couché dans la route, que quatre des voyageurs furent projetés dans le précipice, par dessus le parapet, tandis que les deux autres et la voiture restèrent sur la route.

Trois des victimes descendirent au fond du ravin pour d'arrèter dans un pré au bord de l'Arvan, l'autre s'était heureusement accroché à un tronc de sapin.

Des secours arrivèrenet aussitôt et les trois blessés furent transportés dans une maison du village de Gévoudaz. Mr Arlaud Louis ne repris pas connaissance et rendit le dernier soupir deux heures plus tard. Sa sépulture eut lieu à St Jean d'Arves le mardi suivant au milieu d'un grand concours de la population.

Quant aux autres blessés, Mr Grand et le brigadier de gendarmerie, ils ont été transportés dès le lundi matin à l'hopital de St Jean de Maurienne. Mr le Brigadier n'a eu que de légères blessures ;


 

349

Année 1897

Accident sur la route des Arves.

huit jours de soins ont suffi pour le remettre complètement. Les blessures de Mr Grand ont été beaucoup plus graves, il lui a fallu un traitement assidu pendant plus de deux mois pour se remettre un peu ; et il demeura extropié le reste de ses jours. Le même jour 16 mai, un autre aubergiste de St Jean d'Arves demeurant au Chambon fut alité atteint par une pneumonie qui l'aurait certainement emporté dans peu de jours sans la présence d'un médecin qui se trouva sur les lieux et qui lui fit immédiatement une saignée.

Ce fait que les trois principaux aubergistes de St Jean d'Arves ont été frappés le même jour, et surtout un dimache, a fortement ému la population qui y a vu un châtiment divin pour la profanation du Saint jour de dimanche et les libations faites chez eux pendant la messe et les autres offices de la paroisse. Plaise à Dieu que ce châtiment si terrible demeure longtemps gravé dans tous les cœurs, et porte les hommes à prendre, le dimanche, le chemin de l'Eglise au lieu de celui de l'auberge.

Je dois ajouter pour être complet, que c'est chez celui qui a été frappé de mort que s'est tenu le bal le dimanche de l'inauguration de la route le 30 septembre 1894.

Comprenne qui pourra ? Vraiment le doigt de Dieu est Vere digitus Dei est hic.

La croix en argent

En 1897, on a fait réparer la croix en argent que l'on trouve déjà dans l'inventaire de 1674 pour le prix de 45 fr. payés par la fabrique. Cette croix a été estimée par l'orfèvre qui l'a réparée 800 fr. en valeur réelle ; pour un amateur d'antiquité a-t-il ajouté, cette croix peut valoir de quatre à cinq mille francs. Lui-même m'en a offert trois mille francs si j'avais voulu la lui remettre.

Un calice

Le calice du vicaire se trouvait en fort mauvais état. La coupe très mince se pliait et menaçait de se perforer. En 1897, je l'ai envoyé à Lyon pour lui faire changer la coupe et réparer à neuf. La fabrique a payé pour cette reparation 38 francs.


 

350

Année 1897

Le toit en dessus de la petite porte de l'Eglise.

En 1897, la fabrique a fait refaire à neuf le petit couvert qui se trouve en dessus de la petite porte de l'Eglise et pour cela elle a payé 25 fr.

Capital perdu.

En 1897, le conseil de fabrique a fait l'abandon d'un capital de 332 francs prèté par obligation aux Sieurs Vallin, parce que deux de ses héritiers sont devenus insolvables.

Oratoire de Pierre Pin.

En 1897, j'ai fait réparer à neuf l'oratoire de Pierre Pin qui était déjà tout délabré, et pour cela j'ai payé la somme de 120 fr. à Mr Padey peintre platrier à St Jean de Maurienne, partie de mes deniers, partie avec des fonds spéciaux.

Rural de Charvin

En 1897, Mr Pierre Sibué, premier Curé de Charvin a fait construire à côté de sa cure un rural, comprenant une écurie, une grange et un bucher. La dépense totale s'est élevée à plus de 800 fr. payée en partie par lui et en partie par la fondation.

Garde feu à la Rochette.

Le 22 octobre 1892, les chefs de famille du village de la Rochette se sont réunis dans la maison de Gilbert Collet Jean-Baptiste feu Charles sous la présidence de Mr le Maire Covarel Jean Saturnin. Tous ont été unanimes d'établir une police dans le village les jours de dimanche et de fêtes, le matin depuis 9 heures moins un quart jusqu'après la messe, et le soir pendant les Vèpres.

Les gardes seront toujours au nombre de 2 pendant le jour et de 4 pendant la nuit à tour de rôle. Les gardes qui ne feraient pas leur services seront puni d'une amende de 1 fr. Cette amende sera versée entre les mains du Sergent Major de la compagnie des Sapeurs Pompiers dans le courant du mois qu'elle a été encourue, sous peine de voir son amende doublée et quadruplée. Tout citoyen qui se trouverait dans l'impossibilité de se garder le jour fixé pourra permuter avec un autre ou se faire remplacer.

Acte de Charité

A l'occasion de l'incendie du village de la Ville à St Sorlin arrivé le 28 octobre 1897, dans lequel 42 maisons ont été la proie des flammes, la commune de Fontcouverte à donné aux incendiés de St Sorlin pour les aider à rebâtir leurs maisons 20 mètres cubes de bois à prendre dans la foret au dessus de la Roche-Charvin,


 

351

Année 1897

Acte de Charité.

estimes à 200 fr. En 1895, Fontcouverte avait déjà donné aux incendiés du village du Pré 50 quartes de seigle soit 500 kilo, 20 fr. en argent et plusieurs habillements complets.

Syndicat agricole.

Le 24 octobre 1897, un syndicat agricole s'est fondé à Fontcouverte, faisant union avec le Grand Syndicat du Sud-Est dont le siège est établi à Lyon. Le but de ce syndicat est de venir en aide aux cultivateurs en leur fournissant les marchandises dont ils ont besoin, au plus bas prix possible. 24 membres ont donné leur nom en ce jour, dont 5 ont démissionné peu de temps après ; mais 13 autres ont demandé à en faire partie dans le mois de novembre ; de sorte qu'à la fin de décembre 1897 le syndicat de Notre-Dame de Fontcouverte comprenait 32 membres. L'assemblée du 24 octobre nomma son conseil d'administration qui se composait d'un président, d'un vice-président, d'un secrétaire et de 3 membres administrateurs. Le Rd Curé de la paroisse a été nommé Secrétaire du syndicat.

5 autres membres ont été admis en 1898, ce qui a porté le membres des coopérateurs pendant cette année à 37.

Pendant cette année 1898, il a été vendu aux membres coopérateurs 18.600 kilo de marchandises diverses.

Le total des ventes s'est élevé à 5000 fr. sur lesquels les acheteurs ont bénéficué du 10%, c'est à dire 500 fr. environ.

Le 24 mars 1899 la Coopérative de Lyon a loué à St Jean de Maurienne un entrepot pour les marchandises, et un employé viendra régulièrement tous les samedis pour les distribuer à ceux qui en auront besoin ; de cette manière les choses seront bien plus commodes.

Année 1898

En 1898, Rd Adrien Fodéré, vicaire Général et ancien Curé de Fontcouverte a fondé deux messes chantées annuelles et pour cela il a remis entre les mains du Rd Curé de la paroisse une obligation Russe de 500 fr., emprunt de 1889. La rétribution de chacune de ces deux messes est fixée à 4 fr. Le surplus du revenu doit être versé dans la caisse de la fabrique. Ainsi l'a décidé le fondateur (voir le décret d'homologation dans le livre des Fondations.

Fondation de Rd Fodéré.


 

352

Année 1898.

Le 23 avril 1898, j'ai adressé au conseil municipal la supplique dont on trouvera la copie au livre des délibarations, au sujet du rétablissement des deux services dont il est parlé à la page 309 , imposée à la commune par Mr l'avocat Bouttaz ; et le conseil municipal qui avait supprimé de son budget la rétribution de ces deux services en 1892, l'a rétablie en 1898 pour l'exercice 1899. C'est une juste reconnaissance de la charge imposée à la commune et acceptée librement par elle en 1865.

Nouveau Cadastre.

La mensuration du territoire de Fontcouverte pour la confection du nouveau plan cadastral a commencé le 5 juin 1898.

Année 1899

Nouveau Cadastre de 1899
Commune de St Pancrace.

Etat
des propriétés de la fabrique de Fontcouverte
sur
la commune de St Pancrace d'après le nouveau plan de 1899.

  Nro du   Nature de Contenance Nro de l'ancien plan
  plan Lieu dit la propriété Ares cent. correspondant
659 Aux Côtes Pré 7 45 3312
673 Sous Bois Bozon terre 12 65 3294 et 3295
674 idem broussaille 2 06 3296 et 3297
706 Derrière la Grange terre 8 40 3257 ; 3258 ; 3260
et 3261.
715 Aux Chausseaux Pré 9 10 3268 et 3269
  Total     39 66  

Le total des propriétés que la fabrique de Fontcouverte possède sur le territoire de St Pancrace est donc de 39 ares 66 centiares.

L'ancien plan les portaient à 52 ares 90 centiares. On a reconnu que les Nros de l'ancien plan 3267 mesurant 2 ares 82 et le Nro 3268 mesurant 14 ares 48 et le Nro 3269, portés au nom de la fabrique ne lui appartenaient pas. D'où une déminution de      de 13 ares et plus.

Certifié conforme au plan dressé par Mr Mestral géomètre du cadastre. Dufour Curé.


 

353

Année 1899

Nouveau Cadastre de 1899.
Territoire de Saint Jean de Maurienne.

Etat
des propriétés de la fabrique de Fontcouverte
sur
le territoire de St Jean de Maurienne d'après le plan de 1899

Nro du   Nature de Contenance Nro de l'ancien plan
plan Lieu dit la propriété Ares cent. correspondant
731 Aux Côtes terre et
broue
6 35 Nro 3207 et
Nro 3208

L'ancien cadastre donnait à la fabrique deux Numéros ; les Nro 3207 et 3208. Le Nro 3207 mesurait 71 toises ; aujourd'hui 2 ares 94 centiares environ. Le Nro 3208 mesurait 94 toises, soit environ 3 ares 89. En total 6 ares 83 environ. L'imposition foncière était de 0fr.20

Le nouveau plan (section C) ne porte qu'un seul Nro, le Nro 731 dont la moitié est en terre et l'autre moitié en broue, incultivable. L'imposition foncière nouvelle est de

Certifié conforme au plan dressé par Tardy Géomètre en chef du cadastre. Le Curé Dufour. Le noveau plan ne donne qu'une contenance de 6 ares 35 centiares.

Fondation Lucie Anselme.

Par testament du 17 janvier 1861, Ducruez Notaire, Anselme Lucie a fondé un service à la chapelle des Anselme, savoir : un nocturne, les Laudes et une messe chantée suivie du libera me. Pour ce libérer de cette charge, son neveu Jean Pierre Vincent a versé à la chapelle le 16 juillet 1899 la somme de 150 fr.

Cette somme a été employée le 20 juillet 1899 à l'achat d'une obligation des chemins de fer autrichiens. Cette obligation porte le Nro 21.172. Désormais ce service est à la charge de la Chapelle. Ce qui porte les services fondés à la charge de la Chapelle au nombre de deux. Un autre fondé par la même est encore du par Vincent Félix (voir le présent livre page 331 Nro 3)


 

354

Années 1801, 1902 et 1903.

Achat d'une lampe.

En 1901 la fabrique a fait l'acquisition d'une lampe en verni doré pour brûler devant le Saint-Sacrement. Prix 65 francs.

La même année quelques réparations ont été faites à la Cure. Le salon, la cuisine, les corridors, l'escalier ont été blanchis, toutes les portes repeintes, la tapisserie du salon renouvellée, le plafond du corridor supérieur refait jusqu'aux liteaux inclusivement. le total de la dépense s'est élevé à quatre cent quinze francs.

Réparation à la Cure

Passion et annuel.

En 1901, première année du XXe siècle, la passion et l'annuel dont la cueillette se fait en Décembre, ont donné 95 nonante-cinq quartes de seigle, seize quarte de froment, un litre d'huile de noix, une charge de bois et trente-huit francs en argimgent.

La même année les

Répons des Morts

avaient donné 73 fr. 40c.

L'offrande en vin est finie.

Enfin, toujours la même année

l'Offrande de la Saint-Antoine

avait produit le 17 janvier trenre-huit quarte de seigle et treize d'orge.

Dans le tronc 90 centimes.

Statue de la Sainte Vierge.

Un antiquaire de Chambéry, Marius Vincent, a offert aujourd'hui 22 Octobre 1902 quatre cents francs de la statue de la Vierge placée dans la niche du portail de l'église. Il n'a pas pris d'échelle pour la voir de près.

Pendule.

En souvenir de celle de M. Pasquier, les membres du Conseil de Fabrique ont voulu replacer à l'église une pendule, qui a coûté 45 francs, payés par la Fabrique.

Année 1903.

Mission.

Le 25 janvier 1903 commença à Fontcouverte une mission prêchée par quatre pères capucins : le père Thomas, directeur, les pères Jules, Ildefonse et Guérin. Elle fut favorisée par le beau temps


 

355

Années 1902 et 1903.

et dura quinze jours. A la communion générale des femmes il y eut 313 personnes, et à la communion générale des hommes 214. Il n'y eut environ qu'une quarantaine de personnes qui qui restèrent. C'est bien moins qu'on ne devait craindre après cette triste année 1902. Le jour de la clôture, dimanche 8 février, fut marqué par la plantation d'une croix au nord du cimetière, à quelques pas de la chapelle de la Salette, au lieu et place d'une autre qui existait il y a quelques années. Elle fut bénite par Monsieur le Vicaire capitulaire Fodéré, qui était monté pour la circonstance avec M. le Chancelier Durand son ancien vicaire dans la paroisse.

Visite pastorale et Confirmation de 1902.

Le 15 Mai de l'an 1902 Monseigneur Rosset vint à Fontcouverte pour la dernière fois. Ses infirmités l'ayant empêché de continuer la tournée de ses visites pastorales conformément à l'itinéraire tracé, Monseigneur le Vicaire général Fodéré, spécialement délégué, se rendit la veille de Villarembert à Fontcouverte pour l'examen des confirmands et la visite pastorale, accompagné de Monsieur le Chancelier Durand Martin. Les réponses des personnes interrogées furent bien satisfaisantes pour les deux tiers environ, et suffisantes pour les autres.

Sa Grandeur arriva en voiture dans la matiné du jeudi 15 jusqu'au point terminus de la nouvelle route, non loin de la Maison Blanche. De là huit hommes la prirent en chaise et la portèrent alternativement quatre par quatre jusque devant la chapelle de N. Dame de la Salette, au son des cloches à la volée, qui se faisaient entendre depuis une demi-heure. A noter aussi que divers groupes de fidèles s'étaient portés à sa rencontre pour lui faire cortège. D'autres en grand nombre l'attendaient aux abords de l'église et de la chapelle. Elle fut reçue par le Curé de la paroisse avec les cérémonies d'usage ; après un petit compliment adressé par un des confirmands. C'était le dernier ou l'avant-dernier que devait recevoir Monseigneur Rosset. Le voici :

Monseigneur,

« En ce jour béni qui vous amène au milieu de nous, permettez à un de vos enfants de venir humblement adresser quelques mots à Votre Grandeur pour lui exprimer au nom de ceux qui attendent comme lui d'être confirmés dans la foi les sentiments d'amour filial et de respectueuse reconnaissance dont ils sont pénétrés pour elle. D'autres vous l'ont dit avant nous, et mieux que nous, parce qu'ils savaient mieux le dire ; mais si d'autres vous ont connu, aimé et respecté


 

356

Années 1902 et 1903

avant nous, laissez-nous, Monseigneur, affirmer au nom de tous vos fidèles que vingt-six ans de travaux apostoliques ne peuvent que redoubler notre attachement et notre vénération pour le premier pasteur du diocèse.

Plus heureux que nos aînés de la dernière confirmation, nous avons le bonheur de vous voir venir à nous, malgré vos fatigues, et la joie des enfants est moins troublée par la pensée que le père souffre. Grâces en soient rendues à Dieu.

Puissent nos prières, Monseigneur, en vous conservant longtemps encore à la pieuse affection de votre troupeau, obtenir du Ciel la même faveur pour ceux qui viennent après nous. »

Monseigneur procéda de suite à la cérémonie de la confirmation. Le nombre des confirmés fut de 140, savoir : 88 de la paroisse de Fontcouverte, 15 de la chapellenie de Charvin et 37 de la paroisse de Villarembert.

La cérémonie fut couronnée par la bénédiction solennelle du Saint-Sacrement.

Le m Après le diner au presbytère Monseigneur rejoignit à pied sa voiture par un temps assez beau.

Il ne l'était pas autant le mardi suivant 20 Mai lorsqu'il se rendit à Entraigues pour administrer le sacrement de confirmation aux confirmands d'Albiez-le-Vieux, Montrond, Entraigues, St Jean-d'Arves et St Sorlin.

Le 1er juin Sa Grandeur voulut encore présider la procession de la Fête-Dieu, cérémonie au cours de laquelle il dut contracter le refroidissement qui l'emporta le dimanche suivant 8 juin.

Plusieurs personnes de Fontcouverte assistèrent à ses funérailles qui eurent lieu dans la cathédrale de Saint-Jean le jeudi 12 juin.

Requiescat in pace.

Deuil et allégresse.

Le 22 juillet les cloches de l'église sonnèrent le glas de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII, et quize jours plus tard, le 6 Août, le joyeux avènement de Pie X était salué avec transport par la voix des mêmes cloches auxquelle s'unissait avec sa note claire celle de la chapelle de la Salette.

Vive Pie X.


 

357

Année 1903.

Traitement du Vicaire

Le conseil municipal ayant supprimé dans son budget pour l'an 1903 la somme de 350 francs allouée par la commune pour le traitement du vicaire, une liste de souscription fut ouvert cette année

  Francs   Francs
Dompnier Saturnin 2 Coche Clémentine femme Augert 1
Augert Charles 5 Michel Crinel 5
Claraz-Bonnel Jean-Baptiste 2 J. B. Albert Curé 25
Anselme Jean-Pierre 2 Sibué Jeanne (du Suel) 0,63
Dominjon Jean-Baptiste 1 Bonnel Jean-Baptiste feu François 15
Bouttaz Sylvie, veuve Coche 20 Truchet Jules, ex facteur 5
Chabert Victoire, femme Sibué 5 Truchet Jean-Cyprien 1
Sibué Jean-Baptiste 1 Dompnier Clément 1
Collet Louis 3 Bullière Jean-Baptiste 3
Augert Antoine 3 Romettaz Célestine 1,50
Vincent Séraphin 5 Jn Covarel, Maire 6
Bellet Athanase 3 L'Abbé Sibué André, vicaire 7
Augert Pierre 5 Bonnel Jean-François 1
Covarel Jean-Pierre feu Claude 4 Covarel Zacharie 5
Dominjon Charles-Félix 1,50 Dompnier Charles 2
Bouttaz Victorine, femme Covarel 10 Truchet Séraphin 1
Bouttaz Jean 5 l'Abbé Rossat, vicaire 8
Bouttaz Cyprien 2 Un autre Sibué Jean-Baptiste 1
Bouttaz Séraphine veuve Collet 4 Total 88,15
Total 83,50 Total 82,50
Total 171,63

Incendie du Village de la Bise

Le jeudi 3 Septembre un incendie éclate vers onze heures du matin au village de la Bise et le dévore tout entier, à l'exception de la chapelle et de trois maisons. Une femme grièvement brûlée mourut vingt-quatre heures après à l'hôpital de St Jean-de-Maurienne.

Sépultures et mariages civils.

Dans l'ordre moral cette année 1903 voit à Fontcouverte une sépulture et un mariage civils. La sépulture fut celle d'un vieillard de Charvin. Quant au mariage civil, les contractants se laissèrent mettre


 

358

Année 1904

dans l'esprit que la dispense à demander à Rome pour cousins germains était une fable. Ils n'eurent donc que l'intention de faire rabattre, tout prèts à payer au dernier moment. Les quinze francs demandés, sinon davantage. C'est ainsi que, malgré le peu de probabilité que la cessation des publications et le refus catégorique opposé au futur, qui venait tranquillement me commander son mariage la veille de la troisième, devait laisser la prétendue épouse, en venant me demander conseil la veille même du mariage, m'offrit les quinze francs et ajouta avec une stupéfiante naïveté : «  Mais ils ne le savent pas à Rome (quand même j'aurais fait le mariage le lendemain !).

Ils ont tout de même fini par s'exécuter, et le mariage religieux s'est fait deux mois après, au commencement de l'année suivante.

J. - B. Albert

1904

Il n'est que juste de mentionner ici la mort du Chanoine Truchet (20 juillet), le savant histotien de la Maurienne qui a consacré à Fontcouverte une livraison de ses Récits Mauriennais. Il s'est trouvé quatre-vingt-dix prètres pour l'accompagner à sa dernière demeure. Nul autre ne saura comme lui fouiller les vieux papiers. Requiescat in pace.

Cette année 1904 vit à Fontcouverte plus de mariages que de décès : 18 mariages et 16 décès, et 32 naissances.

Enfin, ayant noté le chiffre des cueillettes du dimanche pour la messe à la chapelle de Notre-Dame de la Salette, j'ai encore trouvé une moyenne de 4fr.18 pour cette année.

Le mois de Mai de cette année 1904 fut d'une chaleur exceptionnelle. Nous avons mangé cinq fraises du jardin le premier juin. La chaleur de l'été fut intense jusqu'à la semaine du 21 Août, où l'on fut tenté de se croire en hiver, avec une température de cinq degrés. Après toutes les misères de la vigne, la récolte de cette année est remarquable pour la qualité du vin. Ce n'est pas à dire qu'on pourra[?], comme celui de 1834 1834, lui trouver dans cinquante ans le gout du nectar ; d'autant moins que la crainte du liquidateur empêchera peut-être de la mettre en bouteille l'année prochaine.


 

359

Années 1905 et 1906

Incendie du hameaau des Villards

Le samedi 29 juillet, à cinq heures du soir, un violent incendie éclata aux Villards, et dévora en deux heures onze maisons, c'est-à-dire tout le village, à l'exception des quelques habitations du Villard dessus. C'est la répétition du sinistre de la Bise, avec cette différence qu'il y avait moins de récoltes rentrées que le 3 septembre et qu'il reste plus de temps avant l'hiver pour rebâtir. Pas non plus d'accident de personnes à déplorer.

Autre incendie

Le lundi 4 Décembre, à cinq heures du soir, un nouvel incendie éclate au village de l'Eglise. Grace à la promptitude des secours, une seule maison a été brûlée, celle de la veuve de Dompnier Jean Gilbert Honorine.

Actum est

Le 6 Décembre le Sénat a vote la loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat, revêtue trois jours après de la signature du Président Loubet. Il y en aurait assez pour rendre célèbre son septennat.

Communions

J'ai noté en 1905 les chiffres des communions dans la paroisse, et je suis arrivé à un total de deux mille deux cent vingts (2220).

Inventaire

Le lundi 5 Mars 1906, dans la matiné, M. Martin, percepteur à Saint-Jean-de-Maurienne, arrivait à Fontcouverte pour opérer l'inventaire préscrit par la loi de séparation. Sa présence fut bientôt signalée par les cloches sonnant le glas, pulsante Miquet. Une foule assez nombreuse se répandit dans les rues et sur la place.

M. Albert, Curé archiprètre de Fontcouverte, accompagné de son vicaire M. l'Abbé Sémillon, donna lecture, au nom du Conseil de Fabrique, d'une protestation contre l'inventaire. Par un heureux hasard, les cloches firent justement silence un instant : ce qui permit à sa voix d'être entendue au loin.

Augert Charles et Augert Jean étaient fièrement campés devant la porte de la chapelle de la Salette. Devant la porte de l'église, un triple rang de femmes qui en barraient l'entrée. Il faut citer comme ayant pris nettement position :


 

360

Année 1906

Bouttaz Sylvie veuve Coche et ses filles Sophie (femme d'Auguste Jean) et Victorine, Poingt Dorothée femme Augert et ses filles Célestine et Séraphine ; les sœurs Dorothée et Françoise Viffrey, Gilbert Honorine veuve Dompnier, Augert Sylvie ; Bonnel Clémentine femme de Dompnier Jean-Baptiste de Théophile, Gilbert Théotiste femme Covarel, la femme de Miquet, Bouttaz Jeanne, Sibué Jeanne du Suel, et les deux sœurs Claraz-Bonnel Théotiste et Marie de Crêve-Cœur. D'autres étaient plus ou moins rapprochées.

Après la lecture de la protestation M. le percepteur fit deux pas en avant avec un geste pour écarter la première femme (Bouttaz Sylvie de Jean Augert), qui dit : « Nous, nous restons là. - Alors vous ne voulez pas me laisser passer ? - Non. Une autre (Jeanne Bouttaz) ajoute : Monsieur le Percepteur il ne faudrait pas trop insister. Il se retira alors sans qu'un seul cri hostile fût poussé. Il n'y avait d'ailleurs pas de raisons particulières de manifester contre la personne du fonctionnaire chargé de l'odieuse besogne.

Cependant les cloches continuaient à faire entendre leur plainte funèbre. Elles avaient résonné pendant une heure et un quart, au grand déplaisir des blocards.

Le vendredi 9 du même mois Martin arrive de nouveau pendant que le curé faisait son action de grâces après la messe. Il passe à peu près dix minutes à prendre quelques notes dans l'église, et puis va donner une poussée à la porte fermée de la sacristie.

Il revient une troisième fois le mardi 20 du même mois de Mai, pendant les Quarantes-Heures, en me disant qu'il ignorait cette circonstance, et ne va pas même à l'église.

Encore un incendie

364 jours après l'incendie qui avait consumé ses deux maisons au Villard en 1905, Rossat Jacques vit de nouveau flamber, le 28 juillet celle qu'il avait déjà rebâtie et qu'il habitait (vers le four), à peu près à la même heure que l'année précédente.

Elections

Malgré les mauvais résultats des élections législatives de 1906 pour l'ensemble de la France, Fontcouverte a donné un candidat de l'opposition 18 voix de plus qu'en 1902, soit 89 voix contre 209 au député sortant. On était en droit d'espérer davantage. Mais, sans parler de ceux qui sont absolument mauvais, on ne veut pas croire que c'est arrivé, et on pense qu'il y aura bien toujours un curé.


 

361

Année 1906

Monseigneur Fodéré

Curé-archiprètre de Fontcouverte de 1880 à 1890, de Saint-Michel pendant trois mois, Vicaire général de 1890 à 18 1902, Monsieur Fodéré fut, à la mort de Mgr Rosset (juin 1902), conjointement avec le second Vicaire général, nommé Vicaire capitulaire, et administra comme tel le diocèse pendant près de quatre ans, jusqu'en Février 1906.

Le 21 de ce mois de Février 1906, il fut nommé Evêque de Saint-Jean-de-Maurienne, et le 25 sacré par Notre Saint Père le Pape Pie X, avec treize autres évêques français, dans la basilique de Saint-Pierre.

Le dimanche 4 May, à une heure du soir, du fond de la grande allée du jardin, son successeur put entendre monter de la vallée les sons triomphants des cloches saluant l'entrée solennelle du nouvel évêque dans sa ville épiscopale.

Ad multos annos.

La route

Après avoir essayé de tous les biais pour avoir les jardins de la Cure à bas prix, sinon pour rien, ils ont fini par conclure le 22 Août, alors que la route touchait déjà depuis deux jours aux murs du grand jardin. Monsieur l'agent-voyer Dubettier voulu bien me dire qu'ils étaient obligés de passer par mes fourches caudine, huit jours après la publication de l'encyclique qui repoussait les associations cultuelles !

J'ai tenu bon quand même, et signé aux conditions suivantes : 5 francs le mètre pour les deux jardins, et 2 francs pour les 25 mètres en dehors des murs, à l'angle de la cure. L'administration fera de plus le long du grand jardin un mur de 1m. 80 de haut sur 50 cent. de large.

Le petit jardin, c'est-à-dire le jardin au midi de la cure est pris tout entier, soit 221 mètres carrés ; pour le grand jardin, on a pris 251 mètres, dans la partie inférieure : ce qui avec avec les 25 mètres pris en dehors des murs, donne pour le prix de vente

2410 francs.

Quoiqu'il en soit de cette somme et de ce qui reste, la route le gâte encore.


 

362

Année 1906

Encore l'inventaire

Le mardi 20 Novembre, dans la matiné, arrive inopinément un certain Vandalle, percepteur ou receveur à Ugines, pour procéder à l'inventaire. Il trouve l'église et la chapelle de la Salette ouvertes ; mais pas moyen de pénétrer en sacristie. Ce fut en vain que, en mon absence, il vint supplier Monsieur l'Abbé d'ouvrir : la clef lui fut obstinément refusée. Il porta alors de confiance quelques articles, dont une aube, 3 ornements complets, un calice et ... un canapé ! de 2 francs. Les quatorze tableaux du chemin de crois furent estimés 40 francs  l'ostensoir (renfermé dans le tabernacle), 10 francs.

L'instituteur et le voiturier, qui avait amené l'agent, lui servirent de témoins.

Plus de clercs

Michel Crinel, mon clerc, n'ayant été payé que jusqu'au treize Décembre inclusivement, les cloches ont cessé de se faire entendre à partir de cette date, sauf que j'ai fait sonner les messes du dimanche 16 Décembre, pour n'avoir pas l'air de redouter un procès-verbal de non-déclaration.

Le samedi 22 du mois du même mois Claude Dompnier, du Pont Crinel m'arrive vers les neufs heures et demies du matin pour savoir s'il n'y a point de messe aujourd'hui. Il croyait que c'était dimanche. Lui ayant dit que ce n'était que samedi, il est allé prévenir sa sœur Jeanne qui attendait aussi, et ils s'en sont retournés tous deux.

Il n'y eu pas de messe de minuit.

La population finit tout de même par devenir inquiète ; et certains, blocards sont passablement ennuyés. Un clerc est indispensable ; et en attendant il demande 2 fr. pour un baptême, etc. Le Maire fait afficher pour le dimanche 30 Décembre la mise aux enchères du remontage de l'horloge et des sonneries. Le clerc touchait déjà 50 francs de la commune pour le remontage de l'horloge et les plus avancés acceptaient de rétribuer sous le titre de sonneur une partie de son service de Clerc. Les hommes se portèrent en nombre à la mairie et la discution fut orageuse. Enfin, le service complet, soit 300 francs (350 avec le remontage de l'horloge) fut voté par 7 voix contre 2 et un bulletin nul. Michel Crinel ne pouvait alors avoir de consentement, et surfaire Célestin Vinsent aux gages de la commune. Mais ? Allons toujours. Michel est conseiller.


 

363

Année 1907

Et le presbytère ?

Le premier dimanche de Février M. le Maire Panchairi vient faire voir au Curé le texte qui ne permet pas de lui laisser gratuitement le presbytère et l'invite à aller discuter la chose en mairie. Mais ils sont obligés de délibérer sans lui. Ils prendraient les deux chambres dont il est question ci-devant page 200 et loueraient le reste au Curé pour vingt francs. Le secrétaire, assez embarrassé, met quinze jours pour rédiger une délibération en ce sens, et puis le dimanche 17 Février personne ne la signe. Rappel de la sous-préfecture  et le Maire vient encore faire voir ce papier au Curé au commencement de Mars. Le dimanche 3 Mars de nouveau séance. Six conseillers sur neuf signent la délibération par laquelle la Commune prendra les deux chambres et louera le presbytère au Curé pour 20 francs, avec contributions et réparations à sa charge, et délai du 1er Mars pour déguerpir en cas de refus. On était déjà le 3 ; mais c'était la délibération de Février. Les trois conseillers qui ne signèrent pas furent : Augert Charles, Crinel Michel et Bonnel Jean-Baptiste. Deux signatures, sur les trois absents, furent encore obtenues dans la huitaine : ce qui porta à huit le nombre des signatures. L'approbation préfectorale ne se fit pas attendre : le 17 Mars elle était déjà arrivée.

Il restait à passer le bail avec Albert Jean-Baptiste, Curé, et personne ne se pressait d'aller lui proposer la chose, lorsque le dimanche 7 Avril le Secrétaire de Mairie, Collet Jean-Baptiste, ayant l'occasion de porter au Curé son livret d'allocation, après avoir rempli le certificat de vie[?], lui exhiba encore un papier par lequel M. le Préfet réclamait le fichu bail en triple exemplaire. Il essaya de dire que 20 francs n'était pas une affaire : à quoi le Curé répondit qu'il s'agissait du droit de propriété. Cette réclamation de la Préfecture portait la date du 30 mars.

C'est le commencement de leur punition, comme cela a été dit dans le sermon du dimanche 3 Mars qui se terminait ainsi : « D'un autre côté il y a aujoud'hui en France beaucoup d'hommes passablement ennuyés. Voila dix ans, vingt ans, trente ans que ces braves citoyens se fatiguent à dire que la religion n'a rien à voir avec la politique, et aujourd'hui il faut marcher encore quand ils voudraient bien s'arrêter : c'est le commencement de leur punition ; vous verrez la suite »

La prise de possession

des avoirs de la fabrique fut chose facile, la transmission n'ayant


 

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Année 1907

à s'effectuer que du percepteurcomptable au receveur-séquestre. Il y avait bien encore les registres de catholicité, que M. le Maire hasarda de venir demander un jour. M. le Curé lui répondit qu'il ne pouvait pas les lui livrer, ces registres étant indispensables à la paroisse, et M. le maire s'en retourna comme il était venu. Il voulait bien voir le Curé expulsé de la cure, mais en laissant la besogne au Préfet. Enfin M. le Receveur d'enregistrement se présenta en Novembre pour « prendre possession des documents, titres et valeurs placés sous sequestre, dépendant de l'ancien Bénéfice-Cure de Fontcouverte ». Il lui fut répondu qu'il n'y avait rien.

Denier du Clergé

Le denier du clergé produisit la somme de 475 francs. Ce sont deux cents francs de moins que ne demandait l'administration diocésaine ; et cependant c'est plus qu'on espérait, et bien des paroisses du diocèse n'ont pas fourni autant.

En fait de sanctions, la surtaxe de quinze francs pour les sépultures fut appliquée une fois, deux parrains refusés pour baptême et une marraine.

Dans la tournée pour la quête de ce denier du clergé trois ou quatre seulement refusèrent directement. Ailleurs des portes fermées, et même ouvertes mais sans le chef de famille.

Visite pastorale et confirmation de 1907

Le 25 Mai 1907 Monseigneur Fodéré fit sa première visite pastorale dans son ancienne paroisse de Fontcouverte. Il arriva de Villarembert à cheval, par la nouvelle route, accompagné de son vicaire général, M. Jascin, de M. Bellet, chanoine honoraire et de M. l'abbé Sibué, curé de Charvin. Il y eut des fidèles heureux de fournir les cinq montures nécessaires.

A défaut de sapins, il y eut encore de la mousse, parsemée de narcisses, pour tapisser les allées conduisant à l'église. Monseigneur passa entre les confirmands, placés sur deux rangs de l'entrée du cimetière à la chapelle de la Salette. Une jeune fille, si on peut donner ce nom à une fille de quatorze ans, lut d'une voix bien nette un compliment que le son des cloches seul empêcha d'être entendu à distance. Il en fut de même des quelques mots émus que répondit Monseigneur.


 

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Année 1907

Voici le compliment.

« Monseigneur,

Je viens, au nom de ceux qui se préparent, comme moi, à recevoir le sacrement de confirmation, adresser à Votre Grandeur l'hommage filial de nos sentiments d'amour et de respect. Bien d'autres vous ont déjà vénéré et complimenté avant nous. On nous à même dit que les enfants d'une ville vous avaient demandé de plus grande bénédictions parce que vous en aviez été le pasteur pendant quelques mois. Nous ne savons pas si bien dire, Monseigneur, mais nous pensons que nous avons plus de droits encore à recevoir votre bénédiction, et nous la demandons pour nous, pour nos parents et pour les fidèles de cette paroisse, encore pleine de votre souvenir, et fière de voir un de ses curés devenu évêque. Bénissez-nous donc tous, Monseigneur, et, après avoir reçu le Saint-Esprit, comme nos aînés, que rien ne puisse nous séparer de vous et de la religion. »

Le procès-verbal porte que les confirmands « répondirent en général d'une manière bien satisfaisante aux questions qui leur furent posées. »

Le lendemain, 26 Mai, fête de la Sainte-Trinité, Monseigneur l'Evêque administra le sacrement de confirmation à soixante-dix enfants. L'église était pleine. Sa Grandeur célébra la messe (à 8 heures), et distribua la sainte communion à 120 personnes, qui, avec les 68 autres de la matinée, donnèrent 188 communiants. Ce chiffre n'est pas brillant sans doute ; mais malgré le terme environ employé dans le procès-verbal, ce qui s'écarte parfois d'un tiers de la vérité, il est exact à une ou deux unités près. Le sermon de Monseigneur sur le courage chrétien, plein d'actualité, fut écouté avec attention. Pour la cérémonie de la confirmation les enfants se présentèrent suivis de leurs parrains et marraines, devant l'Evêque, assis sur le marchepied du maître-autel, comme en 1902. Et la cérémonie se clôtura par la bénédiction apostolique.

La visite de l'église n'a donné lieu à aucune observation, non plus que la tenue des registres paroissiaux.

Après le dîner Sa Grandeur se rendit à pied, avec sa suite, au hameau du Crêt, où l'attendait une voiture pour St Jean-d'Arves.

L'année 1907

débuta, en le continuant, par un hiver long et rigoureux. Le Curé ne nota cependant pas plus de 13 ou 14 degrés de froid. Beaucoup


 

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Année 1907

de neige. Il y a encore des tas le jour de Pâques (31 Mars) après une quinzaine de beaux jours. Après cela la saison fut en retard et demeura telle.

Quelques points de comparaison entre les années 1906 et 1907
Premières jonquilles en fleurs
(dans la grande allée)
23 Mars 4 Avril
Premier chant du coucou 6 Mai 12 Mai
Iris en fleurs (le long de la grande allée) 15 Mai 23 Mai
Première pivoine épanouie 5 Juin 10 Juin
Gueules-de-loup (piquées au mur) 6 Juin 18 Juin
Première rose épanouie 27 Juin 10 Juillet
Premiers lis éclos (toujours dans ma grande allée) 5 Juillet 16 Juillet
Pour avoir un cerisier en fleurs il faut arriver au 11 Mai
Le cognacier, qui arrive dernier, est en pleine fleur le 7 Juin

L'année 1906 n'avait été pas été une année précoce, mais seulement moyenne. Le 5 juillet y voit les premiers lis éclos comme en 1905. C'est l'anniversaire de l'arrivée du Curé dans la paroisse en 1900.

Il faut encore noter 8 degrés seulement de chaleur au matin des 12 et 13 juillet de cette année 1907, et cela non pas après plusieurs jours de pluie, mais après plusieurs jours de beau temps.

Après cela il y eut beaucoup de fruits, surtout une abondante récolte de pommes. Le petit cognacier a donné 47 coings.

L'entrepreneur de la route avait fait faire au printemps le mur de 1m.80 tout le long du jardin. C'est toujours cela, pendant qu'on y est.

Communions

Le chiffre des communions dans la paroisse s'est élevé pour cette année 1907 au total de mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit (1998).

Accidents de carrières

Le 26 Septembre 1907 un accident de carrière se produisit à la Combe. Un bloc énorme tomba sur un ouvrier et réduisit son corps en bouillie. C'était le gendre du Maire de Fontcouverte.

Le 11 janvier de l'année suivante un autre habitant de la commune, fils du secrétaire de Mairie, Collet, trouva la mort


 

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Année 1908

dans la fameuse catastrophe du Mont-l'Evêque, survenu vers le milieu de la matiné du 9 Janvier, un jeudi. Cinq hommes furent ensevelis, dont un put être retiré vivant après de longues heures de tra travail. Collet aussi était vivant, et sa voix se faisait entendre. Malheureusement le travail ne pouvait pas aller vite, puisqu'il fallait tout à la fois creuser et empêcher l'affaissement. On était cependant arrivé le samedi matin jusqu'à l'infortunée victime, déjà visible, lorsqu'un nouveau glissement de terrain le recouvrit de nouveau après quarante-six heures ! Collet se déclarait d'ailleurs à bout de force, et était probablement grièvement blessé à en juger par les traces du sang répandu. Il se plaignait d'une soif ardente. Marié depuis trois mois.

Les travaux de sauvetage cessèrent aussitôt. Ils furent repris la semaine suivante et poussés avec précaution, lorsque, vu le rapport des ingénieurs, concluant qu'il y avait désormais risque de mort à poursuivre le déblaiement, un arrêté préfectoral du 3 Février interdit l'accès de la carrière, qui gardera ses quatre victimes.

Indépendemment de Collet Jean, une des trois autres victimes était née à Fontcouverte : Magrit Pierre Alphonse, jeune homme de dix-neuf ans. Pour Collet, il put même recevoir un peu de sustentation au moyen d'un tube. Son visage resta à découvert, si tant est qu'il ait été recouvert une dernière fois comme il est dit ci-dessus. Les prètres de la paroisse, c'est-à-dire de Saint-Jean, ne manquèrent pas de se transporter sur le lieu de la catastrophe.

Denier du Clergé

Comme il a été dit page 364, le denier du Clergé produisit pour Foncouverte en 1907 la somme de 475 francs. Les pauvres voisins donnèrent : Albiez-le-Vieux 250 francs, Entraigues, 200, Montrond 215,25, Saint-Jean d'Arves 450, Saint-Pancrace 147,25, Villarembert 107 et Charvin...

Pour cette année-là tous les curés virent compléter leur pension ou allocation jusqu'à concurrence de 900 francs. Les archiprètres n'eurent pas davantage. Celui de Fontcouverte, dont l'allocation était de 500 francs toucha 100 francs de la caisse diocésaine, et le vicaire 150 : soit 250 fr. sur les 475 fournis par la paroisse.

En 1908 il n'y eut plus de taxe fixe pour ce denier du Clergé, et la paroisse ne fournit que 385 francs. Montrond donna 180, Saint Jean d'Entraigues


 

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Année 1908

250. Saint-Pancrace monta à 184 fr 50

Malgré le subside envoyé par la caisse inter-diocésaine (comme d'ailleurs en 1907) les curés furent loin de voir leur traitement de 900 francs. Dans l'archiprêtré de Fontcouverte, celui de Saint-Pancrace seul eut le bonheur d'y arriver. Celui de Saint-Jean d'Arves resta à 550. Pour Fontcouverte, le Curé-archiprètre vit son traitement arrêté à 785 francs ; c'est-à-dire qu'il toucha 185 fr. de la caisse diocésaine et son vicaire 200. En d'autres termes on leur laissa leurs 385 francs.

Et pour le culte ?

« Allons toujours » est-il dit au bas de la page 362. Le clerc ne doutait pas plus des trois cents francs votés par la commune que de Pâques. Aussi grand fut son émoi lorsqu'il apprend le jour de la Toussaint que cette somme est rejetée par la préfecture. On essaya alors de parler des places de l'église, pour lesquelles on n'avait encore rien réclamé. On obtint 186fr.50, à la fin de Décembre 1907. Le produit des places d'église avait été de 486fr.90 en 1900, dernière année de M. Dufour. Il s'élèva à 487fr.20 en 1901, à 600fr.75 en 1902, pour baisser ensuite jusqu'à 445fr.05 en 1905.

L'année 1908 débuta par le silence des cloches. Le clerc commença par demander 5 francs pour une sépulture et 4 fr. pour une neuvaine, 1 fr. pour un baptême et autant pour une messe anniversaire. Le 6 Janvier un homme qui ne met presque pas les pieds à l'église alla sonner solennellement l'angelus, et continua les jours suivants, au grand déplaisir du clerc, qui se décida à reprendre ce service ; et on invita de nouveau les fidèles à payer leurs places en Février, mois auquel on avait l'habitude de les payer. Les places de l'église produisirent en cette année 1908 la somme de 301fr.25.

Location de la Cure

L'autorité ecclésiatique ayant autorisé de faire louer les presbytères par des tiers, deux conseillers municipaux, Augert Charles et Bullière Jean-Baptiste, louèrent, pour y laisser le Curé, la cure de Fontcouverte au prix de 20 francs, avec contributions et menues réparations à la charge du curé. Quant aux 20 francs, la municipalité, étant donné que la commune jouit toujours de la maison des Anselmes voulut bien déclarer que le Curé ne les payeraient pas. Les deux chambres, objet du litige de 1852, ne sont pas comprises dans le bail  ce qui ne


 

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Année 1908

veut pas dire que le Curé en ait fait l'abandon. Il déclara précisément le contraire, et il y est encore.

Augert Charles est le chef du bon parti à Fontcouverte, âgé de trente-trois ans. Sans être aussi décidé, Bullière Jean-Baptiste est synpathique au prètre, et va habituellement à la messe le dimanche. Il a cinquante-huit ans, quoique nouveau conseiller.

Election municipale de 1908.

Il est difficile de parler d'élections municipales sans entrer dans des détails plus ou moins compliqués. Je me bornerai à quelques données.

Au premier dimanche cinq élus. Augert Charles arrive en tête avec 210 voix sur 264 votants ; puis Dominjon Jn Pierre, un brave homme, nouveau, avec 158. Le maire Panchairi et Jules Bouttaz, qui va lui succéder, deux francs blocards, passent avec 140. Enfin Bullière Jean-Baptiste arrive encore avec 137. C'est le clou de la journée, parce que son élection s'écarte du scrutin de ballottage le fameux Covarel Jean-Saturnin, dont il est le beau frère, et qui reste à 120 voix.

Covarel, le grand homme de Fontcouverte, est conseiller d'arrondissement. Maire depuis une douzaine d'années, il n'avait pas été réeélu en 1904, et n'était plus que conseiller municipal. Personnellement les curés de Fontcouverte n'ont eu qu'à se louer des rapports qu'ils ont eu avec lui. Il était même pour le traitement du vicaire (sans y tenir peut-être beaucoup), quand d'autres ne le voulaient pas. Malheureusement son action politique fut désastreuse en 1902. Celui qui écrit ces lignes ne croit pas se tromper en affirmant qu'il n'y a pas un personnage dans l'arrondissement qui ait eu autant de part que lui dans l'élection du député blocard en 1902, après avoir été l'ami de son concurrent sortant. S'il a touché quatre ou cinq mille francs, comme on le dit, ce sont quatre ou cinq mille francs qui ont été bien placés de la part du candidat blocard.

Le scrutin de ballottage annonce deux ou trois ultra-blocards, dont Dompnier François de Sorlin, qui deviendra adjoint, et ne sera pas même délégue aux élections sénatoriales de Janvier prochain. Pas plus blocard qu'un autre a dit quelq'un qui voulait voter pour lui.

Crinel Michel, le clerc, qui était conseiller municipal depuis des années, échoua pour quatre voix : il en eu 129 ; et le dernier élu 133. Malgré ce nouveau conseil vaut l'ancien.

Un mois sans une goutte de pluie,

du 26 Septembre au 25 Octobre, n'est pas chose ordinaire en automne.


 

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Année 1909

Première communion

Si l'on n'y tient pas fermement, la première communion sera bientot considérée comme une espèce de certificat d'études religieuses exigeant cinq ou six mois d'application plus ou moins soutenue, pendant lesquels la messe du dimanche sera regardée comme un accessoire ou complément du cathéchisme. Une première communion eut lieu cette année le dimanche 2 Mai. Trois enfants auraient manqué la messe l'été dernier presque tous les dimanches (sans être en montagne). Deux d'entre eux, qui d'ailleurs n'avaient pas encore reçu le sacrement de confirmation, et âgés de treize ans et treize ans et demi, ne furent admis qu'après avoir, le dimanche précédent, à la grand'messe, à la suite de l'instruction récité debout le symbole des apôtres, et à genoux l'acte de contrition, au milieu de l'église. Le troisième, âgé de douze ans et demi, et déjà confirmé fut impitoyablement écarté.

Jarrier annexé à l'archiprêtré de Fontcouverte

« Monsieur l'Archiprètre.

Après avoir pris l'avis des membres de mon Conseil, j'ai détaché la paroisse de Jarrier de l'Archiprêtré de St Jean de Maurienne pour l'annexer à celui de Fontcouverte.

Vous voudrez bien en informer les ecclésiastiques de votre archiprêtré. »

A signé : + Adrien, Evêque de Maurienne.

Monseigneur l'Evêque,

étant monté à Fontcouverte le mardi 19 ocobre, s'est cassé un bras en descendant. Un mois suffit pour le rétablir.

Triduum de Jeanne d'Arc

Ce triduum fut fixé aux 24. 25 et 26 Décembre. Le panégyrique fut donné par M. le Chanoine Brunet à la messe du dimanche 26 Décembre, fête de S. Etienne. A la nuit, le Curé illumina sa cure par avec des chandelles disposées derriere les vitres, comme il le fait depuis quelques années le 8 Décembre.

Communions

Le chiffre des communions dans la paroisse s'est élevé pour cette année 1909 au total de deux mille quarante-sept (2047).

Denier du clergé et places de l'église

Le denier du clergé fournit cette année 470 fr. et les places 319fr.25. Plus heureux que l'an passé, le Curé reçut 600 fr. et le vicaire 250, en dehors des 400 et 150 fr. d'allocation. Le traitement du Curé se trouve donc reporté à 1000 fr. Beau chiffre qu'il faut noter en passant.


 

371

Année 1909

On n'a pas souffert de la chaleur en 1909, et les bonnes prunes du vieux prunier n'ont guère été mûres avant le mois d'Octobre. Ce qui est plus étonnant c'est que 30 ou 40 centimètres de neige tombée en Décembre aient disparu pour fondre, grâce à la pluie et une à une douce température. Quant aux pluies de Janvier, elles ont failli emporter ce qui restait de la Crosaz.

En attendant les élections législatives

Voici un échange de lettres entre le Curé de la paroisse et l'honorable Henry Joly, datant de 1908.

Fontcouverte, le 11 Mai 1908
Très honoré Monsieur,

Après quelques jours d'absence j'ai lu quand même votre article de fond de l'Univers du 4-5 Mai, dont je relève cette phrase : « Il n'est pas exceptionnel de voir en Savoie un village, un gros bourg, où mille hommes terminent pieusement, un dimanche matin, les exercices d'une mission, et l'après midi votent pour un candidat combiste. » Pourriez, Monsieur, m'en citer un de ces drôles de bourgs ? Ce qu'il y a de certain c'est que vous ne le trouverez pas dans l'arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne.

Eh bien ! je vous signale, moi, une commune de 782 h. à 1500 m. d'altitude, Saint-Sorlin d'Arves, où deux hommes seulement ont fait leurs pâques en 1906, et où treize ont bien voulu voté. Je pourrais vous en citer une autre (Valmeinier) où la presque totalité des hommes fait ses pâques, et où il n'y a eu qu'une douzaine de voix pour le candidat blocard. A Fontcouverte sur 300 électeurs en plus, 89 ont bien voté, et le chiffre de ceux qui font leurs pâques peut être de 75 environ...

Bref, le candidat de l'opposition a obtenu en 1906 5461 voix. Ce chiffre est-il supérieur ou inférieur à celui des électeurs qui font leurs pâques ? S'il me fallait parier dans un sens ou dans l'autre, je serais fort embarrassé. »

Signé : J..B Albert

Dans sa réponse du 11 Mai à Monsieur l'Archiprètre, H. Joly, après avoir protesté de sa bienveillance pour la Savoie, dit :«  Où s'est passé exactement le fait que je rapporte ? Je ne le sais pas  mais le fait même m'a été affirmé à Annecy (où je suis allé faire une conférence sous la présidence de Monseigneur) : il m'a été affirmé par M. l'Archiprètre de la Ville. »

Signé   Henri Joly.

Le Curé de Fontcouverte réplique par la lettre suivante :

« Je n'avais pas découvert l'ombre de malveillance pour la Savoie dans l'article de l'Univers qui m'a valu l'honneur de vous écrire une première lettre.


 

372

Année 1909 et 1910

Je n'en estime pas moins que cet article jette un faux jour sur la situation intellectuelle, religieuse et politique de la Savoie.

Au point de vue intellectuel, vous pourriez voir sur une carte où quatre nuances, allant du clair à l'obscur, expriment le degré comparatif d'instruction des départements français, que ceux de la Savoie figurent dans la première classe : ce qui ne se concilie guère avec la crédulité dont parle votre acticle. Enfin j'estime encore une fois que vos mille hommes terminant pieusement, un dimanche matin, les exercices d'une mission, et l'après-midi votant pour un candidat combiste, chose, dites-vous qui n'est pas exceptionnelle en Savoie, ne font pas apparaître sous un jour bien favorable l'action du clergé dans cette province. »

Signé : J. B. Albert

Une croix pour l'absoute

En 1909 Victoire Dominjon, veuve de Dompnier Charles-Joseph, fit don à la chapelle de la Rochette, pour être portée à l'absoute, d'une croix argentée, sur la douille de laquelle sont gravés son nom et celui de son mari. Elle a été payée trente-deux francs.

Emigration

L'année 1910 fut marquée par l'émigration de onze personnes au Canada (Manitoba). Ce sont les frères Augert Jean et Charles, avec leurs familles, et un oncle âgé de soixante-un ans. Augert Charles est le conseiller municipal dont il est question pages 359 et 369. Ils partirent le 13 Mai 1910. Une caravane de huit personnes les avait précédé en Avril 1895.

Tableaux du maitre-autel

Il est dit page 252 que le tableau de S. Joseph est l'œuvre du peintre Guille. Ce n'est vrai qu'en partie. D'après Jean Fay, négociant à St-Jean-de-Maurienne, le peintre Guille n'a pu que commencer de tableau, qui a été terminé par un autre. Quant aux deux tableaux du maître-autel, voici la copie d'un document.

« Ce joud'hui vingt-septième jour du mois de Mars année mil sept cent et dix huit se sont généralement assemblé dans la paroisse de Fontcouverte en la place publique, à l'issue de la grande messe paroissiale apès le son de la cloche à la manière accoutumée ou les scindiqs et communiers dudd lieu y assemblés pour donner le prix des deux tableaux du maître autel de l'église du présent lieu ensuite de la délibération tenue pour ce sujet le                   de l'année dernière signé par les communiers dudt Font

en blanc dans l'original


 

373

Années 1909 et 1910

couverte et de leur commun consentement de présent, ont donné et donnent à Monsieur F. Dufour peintre natif de la Ville de Turin et habitant à St-Michel en maurienne icy présent et acceptant tant en son nom qu'au nom du sr Gabriel son oncle dudt S. Michel quoyque absent scavoir est un grand tableau et un en auvalle ou sera en grand dépein St Michel, glorieux patron de ladte paroisse conformémént au dessein par le Rd Curé, les scindiqs et conseillers, paraffé, sauf qu'on est convenu que les dits Dufour ajouteront audt St Michel une balance à la main gauche dans lesquelles seront deux âmes une prédestinée et l'autre réprouvée ; un ange qui recevra la prédestinée avec une couronne pour marquer sa felicité, une espèce de gouffre d'enfert remply de flames pour engloutir la réprouvée et l'autre tableau ou sera dépein la Somption de la Ste Vierge. conformément au dessin aussi paraffé par les sudts et au grand tableau sera écrit Ludovicus Chabert fecit fiery. Le tout sera dépein de couleurs des plus fines, carnations et diaperies convenables d'autremen[?] le tout fait et parfait bon et recevable, par des habilles peintres visité aux dépens de lade Communauté et reçu avant plein et entier payement ainsi que a promis le sr Dufour tant à son nom que au nom de son oncle susdt. Effectué à la St Michel prochainemant moyennant que la Communauté luy fournisse la toille et les chassis nécessaires et suffisants chez luy dans quinse jours et sou le prix et somme de deux cents dix huit livres payables audt S. Michel prochain, auquel temps lade Communauté enverra prendre les dts tableaux à St michel pour en faire le port à son privé nom. Lesdits tableaux visités pour le plus tard en cas de contestes deux mois après ledit terme et estant reçus entier payement susdit en sera fait sans contestes ny disputes. Ainsi convenu entre les parties effectué tout le contenu au présent à peine dommages et intérets sous l'obligation de tous leurs biens présents et advenir à Fontcouverte à la place publique les ans et jours susdts faite [...] nos soins, en présence de Rd Barthelemy Claraz prètre thèologien et vicaire audit lieu et de          Humbert Bernard tous deux de la cité de St Jean témoins requis. Laurent eod[?]         

Dufour acceptant. Jacques Boisson, Claude Romette, Laurent Anselme, Urbain Dominjon, Claraz prètre Humbert-Bernard J B Fournier curé, Gilbert

Moi soussigné confesse avoir reçu la somme de soixante livres à couts du prix fait icy spécifié. Dufour le 21 mars 1718

Moi soussigné confesse avoir reçu la somme de trentes livres à couts


 

374

Année 1909 et 1910

du prix fait icy spécifié. Dufour le 2 Octobre 1718.

Moi soussigné confesse avoir reçu la somme de soixante livres de Jacques Boisson provenant du légat de feu Lois Chabert, en foy de quoi je me signe. Le 9 octobre 1718 aconte de ce qui met du. Dufour. »

Je soussigné confesse avoir resu des Messieurs les syndics de la paroisse de Fontcouverte plein et entier paiement suivant les conventions si desus spécifiés savoir en trente sept cartes de seigles à raison de douze sols la quarte et quatre quartes de froment à raison de dix sept sols la quarte le tout fesant trente cinq livres sols douze sols, le reste est six livres 8 sols dont je les quitte à St Jean le 8 février 1721.

Laurent Dufour. »

(L'original de cette pièce, écrit sur papier timbré, se trouve entre les mains de M. Marc Inspecteur des Contributions indirectes à Grenoble.)

L'initiale F doit être une faute de copiste (au sommet de la page ci-contre). Au lieu de la balance en question, S. Michel tient un bouclier dans la main gauche. L'inscription Ludovicus Chabert ne paraît pas au bas du grand tableau, non plus que les signatures. Plus haut        . Le total des divers reçus ne donne pas tout-à-fait la somme convenue, peut-être à cause de la balance qui manque. Enfin, au lieu de J.B. Fournier curé, un des signataires de la convention, il faut évidemment lire J.B. Favier.

Après cela il semble incontestable que les deux tableaux du maître-autel de l'église de Fontcouverte sont l'œuvre des peintres Dufour, Gabriel et Laurent, fils de Pierre, son neveu.


Le journal officiel publie de la manière suivante la liste des

Biens ayant appartenu à la Fabrique de Fontcouverte

Désignation des biens Origine des biens
Espèces en caisse, 36 fr.40  
Rentes sur l'Etat de  :  
106 fr., série 4, n° 505.643 Remploi pour partie de capitaux remboursés par Collet Lambert, Augert et Buisson
4 fr., série 4, n° 553.081 Remploi de capitaux remboursés par Anselme (Jean Baptiste) et (Victor)
15 fr., série 4, n° 561,118 595,444 Remploi de capital remboursé par Bonnel (Jn Bapte.)

 

375

Années 1909 et 1910

Désignation des biens Origine des biens
15 fr., série 4, n° 561,118,  
9 fr., série 4, n° 602,674,  
37 fr.56, rente nominative italienne,3,75 p. 100, n° 66,958,  
2 obligations russes de 500 fr. au porteur, emprunt 1894,
3 ½  p.100, n° 78,568 et 78,569,
 
15 fr. de rente française au porteur, 3  p. 100 amortissable, n° 1.334,134, série 154,  
25 fr., rente au porteur, dette pontificale, n° 6.681,  
1 obligation de 500 fr. nominative de la ville de Chambéry,
emprunt 1895, 4 p. 100 n° 567,
Legs Bouttaz (Claude)
Créance de 100 fr., sur Anselme (Jean-Baptiste) billet du 23 Juin 1898),  
Créance de 100 fr., sur Lambert (Jeanne-Marie) (billet du 1er Juillet 1882),  
Bâtiments, terres, jardin, bois, prés, pâtures.  

(Journal Officiel de 24 Juillet 1909)

Peut-être faudrait-il ajouter à cette liste. 60 francs dûs par l'Administration des Eaux et Forêts pour deux parcelles de terrains à elle cédées en 1900. En tout cas cette somme ne figure pas encore dans les comptes pour l'exercice de 1905, les derniers qui avaient passé sous les yeux des fabriciens.

D'après ces comptes, le produit total des biens de la Fabrique de Fontcouverte enlevés par la Séparation est de 479 fr.35.

De tout cela on n'a pu revendiquer que la terre et le pré de la fondation Augert Pierre (voir page 169), donnant ensemble un revenu actuel de 8 fr.75. Il reste d'Augert Pierre une arrière-petite-fille, Rose Roniacet, mariée à Jean Henry à Saint-Jean-de-Maurienne, héritière en ligne directe du fondateur, conjointement avec une tante mariée à Togner Laurent de Jarrier, mais demeurant actuellement à Saint-Affrique (Aveyron) avec un de ses fils. On essaie de mettre en branle la machine à revendiquer : Signé, vu et légalisé à St-Jn-de-M ; signé, vu et légalisé à Jarrier ; signé, vu et légalisé à St Affrique. Le fils Togner répond que sa mère, dont la tête laisse, parait-il, un peu à désirer, a égaré la feuille ; si on peut en envoyer une autre... Il faut recommencer tout le tremblement ; la solennelle feuille revient sans la signature de la mère, qu'il n'y eut pas moyen de décider. Il ne reste qu'à l'envoyer telle quelle


 

376

Années 1910 et 1911

au plus vite à Chambéry, car le 24 Janvier 1910, terme des six mois approche. Eh bien ! la revendication fut admise intégralement, et le tout accordé.

Impossible de ne pas donner un bon point à la Direction de domaines.

Au mois de Mars 1911 ces propriétés furent vendues à Lambert Saturnin, demeurant au hameau de la Rochette, pour la somme de deux cent-cinquante francs. Sur cette somme Mgr l'Evêque consentit à laisser trente francs à la tante de Saint-Affrique, qui avait enfin signé un bon pour pouvoir.

L'année 1910

a été une année sans chaleurs. Le premier lis de l'allée n'a été éclos que le 18 Juillet.

Cueillette diverses.

L'offrande de Saint-Antoine a produit 65fr.40.

La cueillette du dimanche a produit le jour de Fête-Dieu (29 Mai) 6fr.85. C'est, en dehors d'ordonnance des cueillettes d'ordonnance, le chiffre le plus élevé observé par le Curé actuel.

La passion et l'annuel ont produit 160fr.20.

Les places de l'église ne sont allées qu'à 304fr.75.

Le denier du Clergé est monté à 500 francs.

Le curé reçut 900 francs ; le vicaire 375fr.80

Le traitement du Curé-archiprètre de Fontcouvert pour l'année 1910 a donc été de 300 francs.

Réparations

En 1903 une porte neuve en noyer à la chapelle de la Bise. Coût 127 francs.

En 1904 réparations à la toiture de l'église. Coût 180 fr.

La même année réparations pour la somme de 280 francs à la toiture de la chapelle des Anselmes.

En 1910 réparations diverses aux murs de clôture du jardin. 50 francs.

Un ombellino

En 1911 j'ai acheté pour l'église à la maison Argod de Crest un ombellino damas broderie soie, galons et franges or mi-fin. Pris 80 francs. Don.

La paroisse est restée sans vicaire (1911)

pendant plus de quatre mois, de Juin à Octobre. Celui qui fut nommé à cette époque dut encore partir en fin de Novembre pour assurer le service à St-Jean-d'Arves dont le Curé était malade. Il y restera


 

377

Années 1911 et 1912

jusqu'à la fin de Février et sera définitivement enlevé à Fontcouverte le 21 Mars.

Les places de l'église sont allées en cette année 1911 à 331fr.25 ;

Le denier du clergé à 500 fr.

Le curé reçut cette année 500 francs.

Communions

Le chiffre des communions dans la paroisse s'est élevé pour cette année 1911 au total de mille huit cent trente-deux (1832).

L'été 1911

a été remarquable par sa sécheresse et sa chaleur. Après celle du 25 juin, il faut arriver au 23 Août pour avoir une pluie à mentionner, et encore...

Aspergière

Le samedi 30 Mars 1912 le Curé de Fontcouverte fit planter au milieu du jardin (partie inférieure) une nouvelle aspergière, de cinquante mètres carrés.

Incendie du Suel

Dans la nuit du 30 au 31 Mars, vers minuit, le feu se déclara au village du Suel. En un rien de temps toutes les maisons constituant le groupe proprement dit (moins une) devinrent la proie des flammes Un vieux garçon, Charles Buisson, et sa sœur Marie, restés dans leur écurie voûtée après qu'on les croyaient dehors, en furent tirés dans un état d'axphyxie avancée, et on eut de la peine pour les rappeler à la vie. Buisson Marie n'en mourait pas moins vers les onze du matin. En fait de bétail, on croyait d'abord n'avoir à déplorer que la perte d'une chèvre ; mais on vit bientôt que deux vaches et deux veaux donnaient des signes de maladie, produit sans doute par le commencement d'axphyxie, et on se décida à les abattre. L'incendie dévora cinq maisons appartenant à quatre propriétaire. Le feu semble avoir pris dans une maison inhabitée, ou dans une autre.

Contributions

En 1907 le total de la contribution personnelle mobilière (44fr.31) et de la contribution des portes et fenètres (20) s'élève à 63fr.88

En 1906 la contr. pers. mob. était de 40fr.87, l'autre de 17.81, soit un total de 58fr.79.

En 1908, il n'y a plus de portes et fenètres, mais seulement la contribution personnelle-mobilière, qui s'élève à 46 fr. En 1909 elle est de 45,75, en 1910 de 46,11, en 1911 de 51,51 48,75 et en 1912 de 51,51 La cote mobilière est toujours calculée sur un loyer de 50 fr. De plus depuis trois ou quatre ans Curé et vicaire figurent au rôle des prestations.


 

378

Année 1912

Elections municipales de 1912

Les élections municipal de 1912 ont ramené ont ramené notre conseiller d'arrondissement Covarel, élu premier avec 162 voix (la majorité étant de 133 comme en 1908). Elles ne pouvaient pas ramener Augert Charles, puisqu'il est au Canada. Dompnier François, qui d'ailleurs semble tourner à la réaction ne fut pas réélu, non plus que Panchairi, un vétéran du conseil. Le Maire sortant Jules Bouttaz ne passera qu'au second tour. Trois seulement auraient été élus autrement. Au total six nouveaux conseillers (sans compter Covarel), parmi lesquels on peut compter deux sectaires, un ancien et un nouveau. Covarel fut naturellement nommé maire et Jules Bouttaz adjoint.

Confirmation

Le 25 Mai de cette année 1912 Monseigneur Fodéré fit sa deuxième visite pastorale à Fontcouverte. Il arriva de Charvin en voiture, accompagné de son Vicaire général M. Joscin et de M. le Chanoine Bellet. Il fut reçu, comme il y a cinq ans, devant la chapelle de la Salette. M. le Curé lui adressa quelques paroles de bienvenue.

Le procès-verbal porte que les enfants répondirent généralement d'une manière satisfaisante aux questions qui leur furent posées (tous furent généralement satisfait).

Le lendemain 26 Mai, fête de la Pentecôte, Monseigneur célébra la messe à 8 heures, et distribua la sainte communion à 180 personnes. 65 avaient communié dans la matiné. Il administra ensuite le sacrement de Confirmation à 124 enfants. Le procès-verbal dit 125 ; mais il y en eu un qui se sauva avant.

Dans l'après-midi Sa Grandeur partit à cheval pour Villarembert.

Pierre-Pain

Il paraît que quelques maisons de Pierre-Pain se trouvent sur le territoire de St Jean-de-Maurienne, dont celle de Bouttaz Catherine. cette vieille fille décédée le 6 Juillet 1912 a donc été sépulturée au cimetière de la ville et portée à l'état civil de St-Jean-de-Maurienne. Il doit y avoir trois autres maisons sur le territoire de cette dernière commune, dont une seule reste habitée maintenant, celle de Bouttaz Clement. Eh bien ! seulement depuis 1900, quatre défunt de cette maison ont été non seulement enterrés à Fontcouverte, mais encore portés à l'état civil de Fontcouverte : Bouttaz clément décédé le 5 Juillet 1906, Adrait Victorine sa femme le 29 Mars 1908, Jean-Pierre leur fils le


 

379

Années 1912 et 1913

15 Février 1908, et Pierre Alban, frère cadet du précédent , à vingt-trois ans, le 27 Mai 1905. L'acte de décès de Bouttaz Catherine est le premier acte d'état civil de Pierre-Pain qui ait été enregistré à St Jean-de-Maurienne.

Incendie des Lamberts

Le soir de Noël, vers les huit heures et demie, un incendie éclata au hameau des Lamberts. Le petit groupe des trois maisons, dont une était inhabitée, fut vite la proie des flammes. Pas d'accident de personnes, et bétail sauvé.

Sans prétendre avoir été le premier à apercevoir le feu, comme M. l'Abbé Jourdain en 1825, le Curé de 1912 le vit avant que ne retentit l'appel des pompiers, et ce fut lui qui alla donc avec abus de sonner le tocsin.

Statistiques diverses.

L'année 1912 a été marquée par une abondante récolte de poires et de pommes.

Les places de l'église sont allées à la somme de 303fr.25.

La cueillette ordinaire de dimanche ne présente plus qu'une maigre moyenne de 3fr.65.

Le denier du clergé en est resté au chiffre de 450fr.65.

La sanction (sans sonnerie et sans chant) a été appliquée à deux mariages.

Le Curé eut pour son traitement 320 fr.

Ce traitement fut de 400 fr. en 1913.

Le denier du clergé s'éleva cette année au chiffre de 490 fr. La sanction (sans sonnerie et sans chant) a été appliquée pour la sépulture d'un enfant de quatre ans.

Les places de l'église sont restées en dessous de trois cents francs. Elles n'ont atteint que le chiffre de 286fr.25.

Communions

Le chiffre des communions dans la paroisse en 1913 ne fut que de 1610.

Pavillon de ciboire

Monseigneur Fodéré fit don à son ancienne paroisse de Fontcouverte d'un riche et beau pavillon de ciboire.

Changement de clerc

La fin de l'année 1913 fut marquée par la démission du clerc ou des clercs. Le clerc en titre écrit solennellement


 

380

Année 1914

au Curé le 1er Décembre qu'à partir du 1er Janvier 1914 il ne pourra plus assurer le service du clerc sous un salaire de 400 fr. par an ! Le moment était bien choisi. D'ailleurs, si le traitement de 300 fr. était vieux de trente ans, il présentait tout de même une augmentation dans ce fait qu'il n'y avait plus de vicaire. Dans le cours du mois ses exigences s'abaissaient jusqu'à 350 fr. Il pensait que personne ne pouvait les remplacer et que le Curé serait obligé d'en venir là. Le Curé ne fit pas difficulté de reconnaître qu'il n'était pas sûr de trouver si vite quelque un, mais en ajoutant : « Je ne suis sûr que d'une chose : c'est que jamais, ni à présent, ni plus tard, je n'irai au-delà de trois cents francs pour le traitement du clerc » (I)

Après cela il trouva beaucoup plus vite qu'il ne pensait : un chantre, au village de l'église, qui fait le service complet. Ce service, en attendant que la petite famille grandisse, va le gêner beaucoup dans son travail ; mais, sans en avoir autant besoin que les autres, il trouve que 300 francs ne sont pas à dédaigner.

Les Crinel étaient clercs depuis trente ans. Ils semblaient être faits exprès pour cette place, et auraient eu avantage à la garder même pour 200 francs.

La guerre

Le samedi 17 Août, vers les 5 ½ heures, un gendarme arrive le soir en automobile. Ce n'est évidemment pas pour se promener. Bientôt les cloches à la volée et le tocsin annonce portent aux quatre vents l'annonce de la mobilisation générale. Ce sont environ 150 hommes qui sont enlevés de la commune au moment des travaux. L'émotion est à son comble. Jusqu'à Octobre les femmes des territoriaux vont de temps en temps les voir au fort du Télégraphe. On fait brûler beaucoup de chandelles. Au mois de Septembre il y a plusieurs prisonniers ; on est sans nouvelles d'un certain nombre d'autres ; mais les premiers avis mortuaires n'arrivent qu'au mois d'Octobre quoique les soldats auraient été tués à l'ennemi au mois d'Août.

Statistiques diverses

L'année 1914 a été marquée par des pluies abondantes.

Les places de l'église ne sont allées qu'à la somme de 244fr.75.

Le denier du clergé en est resté au chiffre de 951 fr. (la sanction a été appliquée pour un mariage). Le traitement du Curé fut de 200 francs.


 

381

Année 1915

L'hiver s'est fait remarquer par le froid et la neige. Au mois de Mars, ne sachant plus où la cantonner, on a fait des degrés pour aller à la citerne. En revenant de Villarembert, le 24 Février, le Curé a trouvé, en plusieurs sondages jusqu'au Villard, une épaisseur de 1m.10.

La guerre

se continue et les deuils se multiplient. Fontcouverte compte déjà vingt-cinq tués, huit veuves et treize orphelins. Il semblait d'abord que la guerre avait réveillé le sentiment religieux. On met brûler beaucoup de chandelles ; mais en somme l'assistance à la messe le dimanche n'a pas augmenté. Il y a foule à la chapelle de la Rochette, où l'on fait la prière chaque soir comme à celle de la Salette. Parmi ces assistants de la Rochette il y en a qui auraient peut-être honte de venir à la messe le dimanche.

Les communions de l'année se sont élevées au chiffre de 1656. Elles ont été un peu contrariées par le binage de Villarembert, quoique la communion fût donnée le dimanche matin avant que le Curé partit pour dire aller dire une première messe à Villarembert. Il fit ce trajet à pied chaque dimanche depuis Quasimodo jusqu'à la fin de l'année inclusivement.

Statistiques diverses

L'année 1915 n'a pas été abondante en fruits comme celle de 1914, dont les pommes ont duré jusqu'au 19 Novembre 1915. Le chiffre du denier du clergé a été de 297fr.50, plus 63fr.50 de messes de binage. Le traitement du Curé fut de 350 fr. soit 150 fr. de plus qu'en 1914 en considération de Villarembert.

Les places de l'église ne sont allées qu'à la somme de 210fr.25.

Le chiffre des contributions, qui avait été de 50fr.59 en 1913 et de 57 fr. en 1914, s'est élevé à 132fr.24 en 1915. Il sera de 131fr.48 en 1916 et de 140fr.78 en 1917.

La cote mobilière est toujours sur un mobilier loyer de 50 fr.  ; mais les centimes-le-franc, qui étaient de 0fr.99.. 087, en 1913 et de 1 fr. 11 c. 406 en 1914, seront de 2 fr.60 c. 867 en 1916.


 

382

Année 1916

Evadés d'Allemegne

Deux Fontcouvertins, Collet Eugènes, âgé de trente-trois ans, gérant des Docks Lyonnais à St-Jean-de-Maurienne, du 97° de ligne, et Claraz Pierre, âgé de vingt-six ans, du 30° de ligne, prisonniers en Bavière depuis Septembre 1914, s'évadèrent des environs d'Ingolstadt, où ils étaient employés à des travaux agricoles.

Partis le 10 Avril, ils ne voyageaient guère que de nuit. Après seize jours d'un voyage périlleux et aventureux en Allemagne et en Autriche, ils parvenaient enfin en Suisse, où ils furent bien accueillis. Le 29 Avril un soir ils arrivaient à Pontarlier. [voir page 385]

La foudre

Le 8 Juin, vers les quatre heures et demies du matin, la foudre tomba sur le chalet de montagne de Collet Louis Marie. La femme et la fille, occupées à faire le beurre se virent enlever la baratte, en même temps qu'elles étaient renversées toutes les deux. La fille (16 ans) fut un peu de temps avant de revenir à elle. Elle avait un pied légèrement foulé. Pour la femme, au lieu d'une brûlure, ce fut un choc qui lui disloqua l'épaule. Elle éprouva, dit-elle, l'impression d'un coup violent porté à l'épaule avec un sachet rempli de sel. Après avoir en toute hâte tiré du lit et de l'habitation ceux qui y étaient encore, elle put voir que le fluide avait tué à l'écurie cinq vaches et deux veaux. Le reste put être évacué avant que l'incendie consumât la maison. L'explosion avait arraché une porte et éparpillé au loin un tas de bois.

A noter que cet orage avait éclaté à l'heure la moins chaude du jour et de la nuit ; celle de la fraîcheur du matin.

La rumeur infâme

C'est ainsi qu'on appelle la calomnie qui tente de rejeter sur le clergé la responsbilité de la guerre. Naturellement elle ne manque pas de circuler à Fontcouverte, qui présente même le premier cas en Maurienne de quelqu'un qui s'est laissé pincer ; ce qui prouve aussi, à l'honneur de la paroisse, qu'il s'y trouve des gens ayant le courage de témoigner : chose très rare. Voici donc la rétractation que l'Echo de la Maurienne publie dans son n° du 15 Juillet 1916 :

« Je soussigné Jean-Pierre Bouttaz, feu Clément, domicilié à Fontcouverte, reconnais avoir dit que «  Mgr Fodéré, évêque de Maurienne,


 

383

Année 1916 et avant

avait versé trente mille francs à l'empereur d'Allemagne pour faire la guerre à la France ; que la guerre finira quand le Pape voudra, parce que c'est lui qui founit de l'argent aux ennemis de la France »

Je désaprouve publiquement ces propos que j'ai tenus à la légère, unique[ment] parce que je les avais entendus dire par d'autres.

Je reconnais que ces accusations sont dénuées de tout fondement, qu'elles sont de pures calomnies.

J'autorise Mgr Fodéré à publier ma rétractation.

Fait à Fontcouverte le 10 Juillet 1916.

Signé : Bouttaz Jean-Pierre. »


Note rétrospective au sujet de l'incendie de 1867.

« Il est singulier que dans la relation faite à la page 232 on mentionne seulement la mort d'une femme habitant à une heure delà. Elle fut atteinte en même temps que sa sœur, Dompnier Marie-Baptiste, mariée à Bouttaz Séraphin, un fils de la maison incendiée. Avec elles périt le Maire de St Pancrace. Ils furent tous les trois écrasés par la chûte d'un mur.

La mission de 1914

Une mission de quinze jours fut donnée dans la paroisse en 1914, du 15 Février au 1er Mars, par trois missionnaires de S. François de Sales, le Père Goux, directeur, le Père Mogenis[?] et le Père Tissot. La mission fut marquée le premier jour par un incident. C'était à l'exercice du soir (6 heures). On entendait du bruit à la tribune pendant le sermon. Le prédicateur, après deux ou trois pauses, adressa une interpellation. L'obstruction continua. Le Curé ne pouvait pas faire moins que de monter. Après avoir vu d'où venait le bruit (des paroles à haute voix proférées par un homme penché en avant avec le derrière en l'air), il pria l'individu en question à deux reprises de vouloir bien cesser. Celui-ci continua. Alors, sans même savoir qui c'était, et au risque d'en recevoir une autre, le Curé lui appliqua une giffle, qui fut entendu de dessous. L'individu ne bougea pas, et le bruit cessa. Il vint ensuite insulter le Curé à la cure, en le menaçant de poursuites. Il n'aurait pas manqué de témoins, en effet, car on sait depuis qu'il y avait ce soir-là à la tribune, entre autres personnages, Monsieur le Maire en personne. L'obstructeur était un jeune homme de vingt-quatre ans, ayant terminé quelques mois avant son service militaire.

Les exercices de la mission furent assez bien suivis, les prédications bien


 

384

Années 1916 et 1917

goûtés. Malheureusement tous ceux qui suivirent les exercices n'allèrent pas jusqu'au confessional. Le chiffre de ceux qui restèrent est de 184, dont 136 hommes et 48 femmes. Nous voilà bien loin des 40 rénitants de 1903 ; mais ce chiffre de 40 pour la mission de 1903 n'a peut-être pas été établi avec autant de précision. Il laisse d'autant plus sceptique qu'il est inférieur de plus de la moitié à celui des rénitents de la mission de 1891, évalué à 85.

Les communions de cette année 1914 se sont élevées au chiffre de 3054.

Le printemps

de 1917 s'est vraiment surpassé en retard. Moins de neige qu'il y a deux ans. Mais dès le milieu de Mars on eu en 1915 une température printanière qui finit par avoir raison de la neige, et il y eu le 5 Avril des jounquilles en fleurs dans l'allée du jardin. En 1917, il faut arriver au 14 pour en voir une épanouie. C'est le record des retards

Statistiques diverses

En 1916 le denier du Clergé donna 346 fr. Avec 29fr.50 de messes de binage, celà fit au Curé un traitement de 375fr.50. Les places de l'église donnèrent comme en 1915, 210fr.25.

En 1917 elles atteignirent seulement le chiffre de 197fr.75.

Le denier du clergé s'éleva au chiffre de 360 fr. (sans compter les messes de binage), et le traitement du Curé fut de 465 fr.

Le chiffre des communions fut de 1729 en 1916 et de 1742 en 1917

Le baromètre

a monté de 17 mil. dans la jounée du 8 Mars 1917. Il a passé de 740 à 757.

Confirmation

Monseigneur Fodéré fit en cette année 1917 sa troisième visite pastorale à Fontcouverte. Il arriva le 19 Mai au soir en voiture de St-Jean-de-Maurienne, accompagné de M. le Chanoine Martin Durand, son chancelier, et de M. le Chanoine Martin. A sa descente de voiture, à l'entrée du cimetière, un compliment lui fut adressé par un des enfants enfant à confirmer. Après y avoir répondu, Monseigneut s'avança vers la chapelle de N.-D. de la Salette au milieu d'une double haie de confirmants, et de là vers l'église, où après la bénédiction du S. Sacrement, il fut procédé à l'examen des enfants. Le Curé, n'ayant pas reçu le procès-verbal cette fois, ne peut pas donner la note de cet examen.


 

385

Année 1918

Le lendemain dimanche 20 Mai, en la fête de Jeanne d'Arc, Monseigneur l'Evêque administra le sacrement de Confirmation à cent cinq enfants, sans compter ceux de Charvin et de Villarembert.

Dans l'après-midi Sa Grandeur repartit en voiture pour sa ville épiscopale, où elle arriva à pied en laissant en route la voiture détraquée.

En 1918, le premier janvier, une jeune femme ne savait pas que c'était le jour de l'an.

A Fontcouverte on appelle en haut la partie de l'église qui est du côté de la porte, et en bas celle qui est du côté du chœur.

Un coup de tonnerre s'est fait entendre le 16 Janvier à 1h.¼ après midi.

Rapatriés

Le 28 Mai sont arrivés à Fontcouverte deux familles de rapatriés, venant de la province de Liège, où elles avaient été déportées. L'une se compose du père, de la mère et de cinq enfants de treize à cinq ans. L'autre se compose de la mère, veuve, et de quatre enfants de onze à trois ans. Ces rapatriés sont d'Escandœuvres, à 3 kil. de Cambrai. Ils sont restés à Fontcouverte jusqu'en 1919. les premiers sont partis en Janvier et les seconds en Février.

Statistiques diverses

La procession de la Fête-Dieu eut lieu. Depuis que la route est faite, la procession en suit le parcours jusqu'à la place, parcours qui diffère peu de l'ancien contournant le village au sud-ouest

Les contributions de la cure, c'est-à-dire de la personnelle-mobilière, qui avaient été de 140fr.75 en 1917, ont été de 126fr.91 en 1918.

Les places de l'église s'élevèrent à la somme de 257fr.25.

Le denier du clergé s'éleva au chiffre de 483 fr., les messes de binage à 58 fr.

Le traiement du curé fut de 750 fr., dont 50 fr. en considération de Villarembert. Le curé de Fontcouverte y alla régulièrement dire la messe le dimanche, depuis le premier de Mai jusqu'au premier de Décembre inclusivement.

Le chiffre des communions ne fut que de 1381.

Evadés d'Allemagne

Voici, d'après Pierre Claraz, quelques détails sur l'évasion des deux prisonniers notée à la fin de la page 382.

Ils partirent de Berolzheim, localité située à plus de trente kil. au


 

386

Année 1919

nord du Danube, le 10 Avril 1916, à la nuit. Après avoir passé le fleuve entre Donauvœrth [Donauwörth] et le confluent du Lech, ils traversaient cette rivière, parvinrent à Rain, remontèrent le long de la rive gauche droite jusqu'à Augsburg, traversèrent cette ville dans toute sa longueur à la nuit tombée, marchant comme deux messieurs bien mis dans les rues pleines de monde. D'Augsburg ils remontèrent le Lech par la rive droite gauche, passèrent sur la rive gauche droite à Kaufering, traversèrent Landsburg, revinrent sur la rive droite gauche, repassèrent encore une fois sur la rive gauche droite de nuit par une passerelle qu'ils purent franchir inaperçus ou du moins sans être arretés, et arrivèrent à Schongau. De Schongau à Füssen la rive      . Ils franchirent la frontière autrichienne par la montagne, entre Füssen et Vils, en échappant aux douaniers réveillés par un cerf. Puis Reute [Reutte], Lermoos, Nassereit [Nasserelth], où ils couchèrent dans une baraque le Samedi-saint, après avoir passé le Fernpass. Ils continuèrent le jour de Pâques, 23 Avril, parvinrent à Imst et couchèrent à Zams. Après avoir traversé Landeck le lendemain, ils se tinrent dans les rochers et couchèrent le soir à Bied. Ils passèrent à côté de Stuben-Pfunds [Pfunds-Dorf] et franchirent la frontière suisse à Finstermünz le 26 Avril vers les deux heures du matin. Ils montèrent à Schleins. De là encore à pied jusqu'à Schuls, où il couchèrent chez le chef de gare. Le lendemain, où ils prirent le train (à leurs frais) jusqu'à Zernetz [Zernez], où ils se présentèrent à l'autorité militaire et passèrent la nuit au poste. De Zernetz à Coire [Chur] ils furent accompagnés par un agent suisse. A Coire coucher à la caserne. Le lendemain, par Zurich, à Berne, où ils passèrent encore une nuit ; et le lendemain à Pontarlier.

Le clerc

Le clerc de 1914 étant parti pour la guerre, le curé fit comme il put pendant ces quatre ans. Après la guerre il ne tint pas à continuer le service. Sans parler d'autres raisons, il faut bien dire que les 300 francs de 1914 avaient perdu beaucoup de leur valeur en 1918. Il fallut revenir aux Crinel, c'est-à-dire au frère du clerc en titre d'autrefois, mort depuis. La somme de 320 francs ne sera sans doute qu'un commencement. Déjà 350 fr. pour 1920.

Hiver précoce

En plein hiver au mois d'Octobre. Le 31 il y a 25 centimètres de neige et il faut la houe pour ouvrir la route.


 

387

Années 1919 et 1920

Statistiques diverses (1919)

Les contributions de la cure n'ont été que de 81fr.50.

Les places de l'église s'élevèrent à la somme de 258fr.95.

Le denier du clergé s'éleva au chiffre de 508 fr.

Le traitement du curé de Fontcouverte fut de 800 fr.

Le chiffre des communions de l'année fut de 1271.

Emigration

En 1918 une famille de 7 personnes alla s'établir à Saint-Pierre d'Albigny.

En 1919 une autre de 5 personnes alla s'établir à Saint-Jeoire-Prieuré.

En 1920 quatre ménages, dont trois fondus en un, au total 14 personnes, vont se fixer dans le departement du Lot-et-Garonne, arrond. de Nérac, canton de Francescas.

En 1921 une autre famille de 6 personnes ira s'établir à Saint-Sulpice (arrond. de Chambéry).

Une statue de Jeanne d'Arc

Le dimanche 9 Novembre, à l'oc en même temps qu'un service solennel pour les soldats de la paroisse morts pour la France, eut lieu l'inauguration d'une belle statue de la bienheureuse Jeanne d'Arc, due à la générosité d'un habitant de la paroisse, François Augert, suivant le désir de son fils soldat. Cette statue vient d'Annecy (Mme Vve Léon Mil[?] et a été payée trois cents francs. Le donateur est celui dont la famille doit aller s'établir à St-Sulpice.

La croix du cray du Rafour

Pour fêter la paix avec l'Allemagne, le 28 Juin 1919, deux jeunes gens ne trouvèrent rien de mieux que de détacher les bras de cette croix et d'allumer un feu de joie au pied du fût, c'est-à-dire de la pièce verticale, dont la base fut un peu brûlée. Elle reste néanmoins debout sur ce vieux chemin du Rafour en attendant que l'éboulement ait achevé son œuvre.

Une cérémonie expiatoire a été faite à l'église le soir de l'Assomption, aux vêpres.

Des élections, des élections

La fin de l'année 1919 et le commencement de celle de 1920 furent marqués par une série d'élections.

D'abord les élections législatives. Si la Savoie envoya quatre bons


 

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Année 1920, et 1919

députés à la chambre, ce n'est pas grâce à Fontcouverte. Les Fontcouvertins votèrent moins bien que jamais.

Puis les élections municipales, qui furent un triomphe pour Covarel. Il eut l'unanimité des votants, moins neuf ou dix voix. Il fut naturellement réélu maire. François Dompnier redevint adjoint. Mais ce n'est plus l'ultra-blocard de 1908. Il sera l'un des délégués sénatoriaux, et on ne pourra pas choisir mieux.

Puis les élections départementales, qui portent M. Covarel à l'apogée. Elu conseiller général contre M le médecin Grange avec 600 voix de majorité !

Il aurait dû s'arrêter là. Il aurait voulut encore être sénateur. Il se présentait comme le défenseur des paysans. Pendant la guerre il avait été condamné à 200 francs d'amende pour outrage aux gendarmes à propos des taxes des denrées au marché de la ville. Il ne recueillit que 48 voix (le conseiller général d'Aiguebelle et l'avoué Conte de St Jean n'en eurent pas autant). Nul succès peut-être n'aurait été plus désagréable que le sien à la préfecture.

Cinquantenaire de la république

Pour ledit cinquantenaire, fixé au 11 Novembre, il n'y eu à Fontcouverte ni sonneries de cloches, ni drapeaux : rien, rien,rien !

Réparation de la pompe de la citerne

C'est une réparation qui ne viendrait pas seulement à l'esprit de mentionner si elle n'avait pas coûté 98 francs.

En 1918 une petite écoute en bois fut bâtie dans ce pavillon. Travail : 30 francs. Elle remplace avantageusement le réduit qui était attenant aux lieux d'aisance.

Une idée neuve

Une fillette de neuf ans environ, dont les parents sont mariés civilement, se trouvant placée dans une bonne maison, a mis pour la première fois les pieds dans une église en venant à la messe à Fontcouverte le dimanche 10 Octobre 1820. Elle trouva que le curé avait une belle veste. Elle vit aussi un homme sur une croix, et demanda ensuite si c'était le diable !

Statistiques diverses

Les places de l'église s'élevèrent à la somme de 331fr.05.

Le denier du clergé s'éleva au chiffre de 631 fr., et le traitement du curé fut de 850 fr.

Le chiffre des communions de l'année 1920 fut de 1305.


 

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Problème de cosmographie

Je ne sais pas s'il intéressera mes successeurs ; le fait est qu'il en a embarassé de plus forts que moi. Le voici.

Y a-t-il un lieu sur la terre où le soleil puisse se lever le onze Janvier à une heure moins tardive que le onze décembre ?

De Fontcouverte l'horizon est barré au sud-est par un contrefort de montagne d'où émergent la grosse tête d'Emy (que la carte d'Etat-major veut bien appeler une pointe) et la pointe de la Chible. J'ai noté une année que le soleil voulait se lever le 5 Décembre sur l'arête montante d'Emy. C'était presque chose faite, lorsqu'il y resta accroché, vacilla et disparut, pour reparaître une dizaine de minutes plus tard au sommet. Le 11 Décembre, pour ne pas dire déjà le 10 ou le 9, l'astre apparaît nettement au sommet, c'eat-à-dire se lève au sommet d'Emy. Or, les jours baissent encore le matin jusqu'au 30 Décembre et ne commencent à augmenter que le 6 Janvier. Et cependant dès le 11 Janvier, pour ne pas dire le 10, voilà le soleil qui se lève à la base de cette arete montante qu'il ne pouvait déjà plus franchir - le 5 Décembre !

Vous m'allèguerez l'équation de temps, c'est-à-dire la différence entre le soleil vrai et le soleil moyen, entre l'heure d'un cadran solaire et l'heure d'une horloge. Le 11 Janvier les jours sont en réalité plus longs que le 11 Décembre. Sans doute ; et de ce fait il résulte que le soleil doit se lever le 11 Janvier un peu plus à l'est que le 11 Décembre ; mais tout de même à une heure un peu plus tardive : autrement les chiffres du Bureau des longitudes (qui tiennent compte de l'équation de temps) ne seraient plus exacts. Or, d'après le Bureau des longitudes, le soleil se lève le 11 Décembre à 7h. 35m., et le 11 Janvier à 7h. 44m. Les modifications apportées à ces chiffres par les différences de longitude et de latitude ne peuvent pas changer le problème quant au fond.

Le soleil doit donc se lever le 11 Janvier un peu plus à l'est tout en se levant à une heure plus tardive | , et il en serait certainement ainsi si le contrefort de montagne en question présentait un niveau horizontal ; mais un peu plus à l'est l'arête présente une forte dépression, qui permet au soleil de passer en bousculant l'équation de temps assez fort pour se lever à une heure moins tardive que le 11 Décembre.

| que le 11 décembre, J.B. Albert

 

 

Année 1921

Inauguration du monument
aux morts de la guerre

Le jour des Morts de cette année 1921 eut lieu à Fontcouverte l'inauguration du monument aux morts de la grande guerre. Point n'est nécessaire de décrire longuement ce monument. Les curés de Fontcouverte n'auront qu'à sortir de leur presbytère pour le voir. Un beau cube en marbre surmonté d'une pyramide en granit, et reposant lui-même sur un soubassement en pierre de taille. Il vient de Ce[...]anne. Sur les quatre faces du marbre sont gravés en lettres d'or les noms des 50 soldats de la commune morts pour la France. Des 50 il y en a au moins 3 ou 4 qui seront inscrits dans d'autres communes : ce qui ne veut pas dire qu'ils n'aient aucun titre à être portés à Fontcouverte. Le total de ceux qui sont portés en plusieurs endroits augmentent vraisemblablement pour l'ensemble de la France de deux ou trois cent mille le chiffre des morts. Le monument est encadré de huit obus de 280.

A la messe grand discours par M. le Chanoine Gros. L'église est pleine. Pompiers en grande tenue ; fanfare de Jarrier. Après la messe tout le monde se rend auprès du monument, qui est d'abord béni par M. le Curé. La fanfare de Jarrier joue ensuite un moceau funèbre. Appel des nom, etc Trois orateurs : M. Covarel, maire de Fontcouverte et conseiller général, M Falcoz, maire de St Jean-de-Maurienne ; M. le Sous-Préfet. Une belle journée favorisée par le beau temps. Requiescant in pace.

Statistiques diverses

Les places de l'église se sont élevées à la somme de 351fr.60.

Le denier du clergé fournit le chiffre de 688 fr., et le traitement du curé fut de 900 fr.

Les contributions furent de 165 francs, le plus beau chiffre qu'on eût encore vu ; non compris les prestations (30 fr. pour les payer).

Le total des communions de l'année fut de 1246.

La sécheresse

L'année 1921 fut remarquable par le sécheresse. En Novembre et Décembre les gens couraient jour et nuit pour aller chercher de l'eau à une distance plus ou moins grande. Quoique les arbres ne soient pas [...] il y eut très peu de fruit.


 

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Année 1922

Plus de curé à Charvin

M. Pierre Sibué, premier curé de Charvin meurt le 15 Janvier et n'est pas remplacé. C'est ainsi qu'après vingt-sept ans Charvin est de nouveau réuni à Fontcouverte.

Confirmation

Monseigneur Fodéré fit en cette année 1922 sa quatrième visite pastorale à Fontcouverte. Il arriva le 24 Mai au soir, en automobile, de sa ville épiscopale, accompagné de M. le Vicaire général Joscin et de M. le Chanoine Durand Chancelier. Il fut reçu comme d'habitude à l'entrée du cimetière. Le lendemain, fête de l'Ascension, après la messe du Vicaire général, il administra le sacrement de Confirmation à 150 enfants : 111 de Fontcouverte et 39 de Villarembert. Dans les 111 de Fontcouverte sont compris 9 de Charvin. Le chiffre aurait été de 116, si 5 n'avaient pas été empêchés par la maladie.

Monseigneur l'Evêque paraissait heureux de se trouver dans son ancienne paroisse, à 84 ans.

Statistiques diverses

Les places de l'église se sont élevées à la somme de 370 fr.

Le denier du clergé donne 665 fr. Le traitement du curé fut de 975 fr. Il reçut de plus 300 fr. pour Charvin.

Les contributions ne se montèrent qu'à la somme de 121fr.18. Les prestations furent encore taxées à 30 fr. ; mais elles ne furent ni faites ni payées.

Les communions de l'année se sont élevées au chiffre de 1304. L'adjonction de Charvin n'y est pas pour grand'chose.

Année 1923

Après bien des années la première procession des Rogations effectua cette année l'ancien parcours : les Enversets, la Tour, etc. Le contingent fut surtout composé des enfants en retraite pour la Communion solennelle, au nombre de 28. Il y en eut d'assez forts pour porter la grande bannière.

Chapelle de Notre-Dame de la Salette

Il est dit à la page 46 que les tableaux octogones qui se trouvent de chaque côté du lambris au plafond représentent : Notre-Seigneur, la Se Vierge, saint Michel et les apôtres. Si on veut noter l'ordre dans lequel ils se trouvent, pendant qu'on


 

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Année 1923

peut déchiffrer les noms, les voici :

Côté gauche Côté droit
Notre-Seigneur la sainte Vierge
S. Michel S. Jean
S. Pierre S. Paul
S. André S. Jacques le majeur
S. Thomas S. Simon
S. Philippe S. Jacques le mineur
S. Mathieu S. Barthélémy
S. Jude S. Mathias

Incendie aux Anselmes

Notons ici, puisque la chose n'a pas été faite en son temps, un incendie qui a dévoré quatre maisons du village des Anselmes dans les derniers jours de Décembre 1920. Les journaux ont dit que tout le bétail avait péri, à l'exception d'une vache. C'est le contraire : tout le bétail a été sauvé, à l'exception d'une vache.

Instruction

Le Curé ayant dit plus d'une fois à des enfants du cathéchisme que ent à la 3me personne du pluriel d'un verbe ne se prononce pas comme un nom en ent, il s'est trouvé en l'année 1923 un enfant de douze ans accomplis, d'intelligence moyenne, pour dire centime au lieu de sentiments (des sentiments d'affection).

Emigration

L'émigration continue. En 1922 deux familles, comptant au total quinze membres, sont allées se fixer à Renage (Isère). En 1923 une autre famille, composée de dix membres, est allée s'établir au Pont-de-Beauvoisin. D'autres familles s'émiettent peu à peu. Il y a même telle famille nombreuse dont le départ ne semble d'abord que provisoire, parce qu'elle n'a pas vendu son bien. Quand le provisoire deviendra définitif, on ne s'en apercevra plus.

Statistiques diverses

Les places de l'église se sont élevées à la somme de 359 fr.

Le denier du clergé donne 687 fr. Le traitement du curé fut un total de 1430 frs. Les contributions se montèrent à la somme de 188fr.11.

Les communions de l'année sont descendues au chiffre de 1112.


 

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En 1920

l'église fit l'acquisition d'un drap mortuaire neuf en velours anglais doublé, larmes, galon, glands soie.

Prix : 357 francs.