Une propriété dispersées
Située essentiellement dans la moitié est de la branche de droite, elle exploite la plupart des ilots relativement cultivables de la branche, emplacements qu’elle partage avec les autres habitants des villages de la région. 4 parcelles s’écartent vers l’ouest pour exploiter des prés jusque sous les pentes du Mont Charvin.
Globalement, la propriété comporte 1 maison‑grange à Combe Bérard et 2 maisons à La Roche Charvin. Les autres parcelles se répartissent, entre champs et prés, de façon homogène sur le terrain, soit 1 jardin (à La Roche Charvin), 25 prés, 18 champs, 1 pâturage, 1 chènevière, 4 teppes et une dizaine de broussailles et rochers. Les champs et les prés sont étroitement mêlés ce qui permet d’exercer partout une activité à la fois agricole et pastorale qu'assure Antoine, voire d'autres intervenants à partir des 3 maisons.
Cette configuration, correspondant à une multiplication de regroupements tels que rencontrés dans la propriété dédoublée, se retrouve souvent dans la branche de droite de Fontcouverte avec plus ou moins d'étendue géographique et de densité d’exploitation dans les ilots de terres exploitables.
A noter que deux parcelles de la propriété sont curieusement isolées au nord de Fontcouverte. Peut‑être s’agit‑t‑il bien d’un champ et d’un murger, acquis par Antoine par héritage plutôt que par achat, à moins qu’il ne s’agisse plus certainement que d’une erreur du géomètre, du trabucant ou des scribes de Chambéry.
L’état civil et la structuration de la
population donne un
seul Antoine
Dompnier feu Gaspard vivant dans la période qui nous intéresse. Le
recensement
de 1734 et la consigne
du sel de 1734 confirment cette unicité.
Le bétail tenu par Antoine est de 3 vaches, 8 brebis et chèvres, 1
mulet
dans le recensement de 1734 et 4 vaches, 11 brebis et chèvres dans la
consigne du sel de la même année à une date différant de six mois de
celle du
recensement.
Au tabellion nous ne trouvons pas de testament d'Antoine. Par
contre, un inventaire après décès (parfois difficile à lire) daté du 15
janvier
1737 nous apprend qu'Antoine est mort ab intesta (sans
testament) le 29 décembre 1736 (l'état civil ne donne que la date de
son inhumation le 31 décembre). Suit une description détaillé de sa
maison d'habitation avec grange, cellier et écurie à Combe Bérard (on
note la présence d'une table dans la cuisine, ce qui est rare dans les
inventaires), ainsi
que celle des parcelles qu'il possède soit approximativement 14 prés,
10 pièces de terre, 3 groupant prés et terres et 1 verger. Nous avons
réussi à identier seulement 30
parcelles sans que nous n'ayons pu généralement
comprendre leur situation dans la branche de droite de la paroisse. On
doit noter que les lieux‑dits cités dans l'inventaire sont bien plus
détaillés (et donc pour nous inconnus) que les « mas » donnés
par
le
cadastre de 1730. En particulier on remarque que nous n'avons pas
identifiées les 2 maisons de La Roche Charvin ni des parcelles
indubitablement sises à La Roche Charvin. La propriété d'Antoine
aurait‑elle évolué entre 1730 et janvier 1737 ? En fin
d'inventaire, des difficultés
d'héritage de
Georgine Augert, épouse d'Antoine, sont signalées semble‑t‑il en
relation avec la définition des
prétendants à l'hoirie d'Antoine.
Toutes ces informations convergent vers le fait qu'Antoine est un propriétaire aisé. On sait que celui‑ci habite sa maison‑grange de Combe Bérard alors que les deux maisons de La Roche Charvin (dont la réputation d’agrément de vie est connue pour ne pas être exceptionnelle) peuvent être louées mais il nous est impossible de savoir à qui. L'exploitation par Antoine seul (ses enfants sont en bas âge à sa mort) d'une propriété aussi étendue en milieu relativement difficile parait improbable. On peut ainsi penser à une exploitation en deux parties, dans les confins de la région de Combe Bérard à Charvin d’une part, depuis La Roche Charvin vers Les Thuiles d'autre part, ou encore à d'autres parcelles mises en location.
En l'absence de documents notariés concernant Gaspard Dompnier, père d'Antoine mort en 1695 avant l'institution du tabellion, on peut seulement penser que la propriété d’Antoine est le résultat d’une longue période d’évènements successifs tels héritages et achats.