Fontcouverte
 

Recensement de la population et du bétail de 1561

    

Le dénombrement de 1561 a été probablement réalisé en vue de l’institution prochaine par le Duc Emmanuel Philibert d’une gabelle du sel. Il s’agit donc d’un recensement des personnes parmi lesquelles ont été cependant distingués les enfants de moins de cinq ans, avec mention de leur âge en années révolues, enfants prévus pour ne pas être soumis à la gabelle. Dans le même objectif ont été ajoutées des listes d’animaux qui seraient imposables.

Le commissaire Rybet date son document des 5 et 6 juillet 1561. S'agit-il des dates de collecte sur le terrain ou plutôt de celles de rédaction du document final ?

Le dénombrement de 1561 a déjà été étudié à plusieurs reprises, en particulier par :

De notre côté, nous connaissons deux versions de ce dénombrement :

Début du recensement de 1561
Version des Archives départementales de Savoie
Compte tenu de la difficulté de lecture des documents du XVIe siècle et du fait que la seconde version est plus complète, c’est à celle-ci que nous nous rapportons.

Ce choix n’est pas sans inconvénients dans la mesure où des erreurs de transcription peuvent s’ajouter à celles du document original. On constate cependant que le travail du transcripteur est remarquable ; il faut en effet arriver à comprendre ce qui est écrit ! Malgré tout, ses compétences en paléographie n'étant pas mises en cause, le transcripteur qui ne connaissait pas particulièrement les noms des habitants de Fontcouverte, a éprouvé quelques difficultés au point de préciser ses doutes que nous pouvons la plus part du temps lever. Un exemple amusant est la transcription, pourtant sans doute exacte, d'une « Mya femme de Claude Devillard Rambert du Cuing » ; apparemment, on connaissait mal son époux ou bien résidait-il ailleurs pour qu’il ne soit pas cité comme chef mais c’était certainement un Claude paroissien de Villarembert… mais de quel coin ? Peut-être du Plan du Coin sis à la frontière avec Fontcouverte ?

Aucun terme n'étant précisé dans le recensement pour les groupements des personnes, nous utilisons le terme général de « feu ».

Pour faciliter les comparaisons avec la suite de l'histoire de Fontcouverte, nous nous réfèrons au recensement de 1716, premier dénombrement que nous possédons dans la période couverte par l'état civil.

Quelques erreurs, doutes et difficultés

Dans la succession des prénoms cités, ceux-ci ne sont pas systématiquement séparés par des virgules. Jehan Francoys correspond-il à un Jean et à un François ou à un Jean François ? Le total de la population donné en fin du recensement nous fait penser que les prénoms doubles ne seraient pas à prendre en compte commes tels. Dans le cas contraire cette ambigüité conduirait à une très légère surestimation du nombre d'habitants.

Pour les animaux, deux « feux » comportent des erreurs manifestes, sans grande importance numérique, sur le nom des animaux en cause. Nous avons laissé dans la transcription informatique ce qui se trouve dans la transcription dactylographiée mais avons fait les corrections qui s’imposent pour les calculs du bétail.

Les rubriques de bétail regroupent parfois divers types de bêtes (vaches et boeufs ou brebis et chèvres). Pour les calculs nous avons tenté de répartir au mieux ces rubriques multiples.

Enfin, un problème de terminologie locale se pose. Il s’agit des « mouges » et des « bounatz ». G. Girollet qui connaît bien Fontcouverte pense qu’il s’agit respectivement des génisses et des taurillons ou des bouvillons. Roger Rivet dans son dictionnaire Français-Savoyard donne à mouge le sens « veau »... mais aussi « fille » ! Il ne mentionne pas le terme de bounatz.

Résultats numériques globaux

Dans son récapitulatif le commissaire Rybet donne les valeur suivantes :

Solvables Prètres « Mineurs
d'un an en bas »
Nobles Serviteurs Chambrières Pauvres Absent
en service
863 4 52 3 18 29 36 1

De notre cêté nous retenons les valeurs suivantes pour la population :

Nombre de « feux » : 250

Nombre de présents :

Présents Majeurs
de 5 ans
Mineurs
de 5 ans
Totaux
Totaux 847 156 1003
Hommes 409 88 497
Femmes 438 68 506

C'est le nombres d'habitants le plus faible rencontré dans l'ensemble des dénombrements de Fontcouverte, soit un écart de 20 % par rapport à la population très stable enregistrée par la suite.

Parmi les habitants on relève :

Prètres Serviteurs Chambrières Bergers Bergères Charpentier
4 12 27 3 3 1

Nombre d'absents (en service) : 2.

Nombre moyen de personnes par feu : 4,0.

On retient donc pour la population de fait en 1561 le nombre de 1003.

Pour le bétail nous totalisons :

Bovins

Vaches Bœufs Veaux Mouges
363 81 3 212

 

Bœufs
et vaches
Vaches
et mouges
Bœufs
et mouges
Bounatz
et mouges
Vaches mouges
et bœufs
6 39 12 9 19

Ovins et caprins

Brebis Chèvres Chevres et brebis
1360 331 12

Identification des personnes recensées

Bien que plus de trente années - soit plus d’une génération - séparent le recensement du début des archives d’état civil, on a pu retrouver les ascendants de personnes mentionnées dans l’état civil de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle. Il est en effet possible de rattacher de jeunes enfants du recensement, nés peu avant 1561, à des personnes décédées (voire mariées) après 1587. Quant aux pères de ces enfants, ceux-là étant nés vers 1530, on peut, éventuellement, en connaitre, du moins par leurs nom et prénom, les propres pères qui seraient logiquement nés vers 1500. Il est évident que ce grand saut, au moment où les archives sont loin d’être très fiables, présente un certain risque.

On espère ainsi avoir pu établir un lien possible entre 137 personnes du recensement et leurs descendants du XVIIe siècle et parfois acquérir quelques informations rudimentaires, réduites à de simples prénoms, sur leurs ascendants qui seraient nés au début du XVIe siècle voire à la la fin du XVe, peut-être avant la découverte de l'Amérique.

Nombre de mineurs de 5 ans

Les renseignements relativement précis fournis par le commissaire donnent 157 mineurs de 5 ans (âges en années révolues) qui se répartissent ainsi :

Moins de 1 an 1 an 2 ans 3 ans 4 ans
39 29 29 35 25

On comprend mal alors l'indication du commissaire de 52 « mineurs d’un an en bas ».

Proportion des mineurs de 5 ans dans la population totale

Cette proportion apparaît de 15,6 %, valeur élevée par rapport à celle de 11 % observée en 1716. Ce fait est-il dû à l'abondance des jeunes ou au manque des moins jeunes ? La première hypothèse traduirait une reprise démographique nette, la seconde un état de déficit de la population adulte très possible à la suite de tous les avatars connus de la première moitié du XVIe siècle. Malgré la poursuite des épidémies dans la seconde moitié du XVIe, l'évolution de la population de Fontcouverte au début du XVIIe siècle laisserait penser que les deux hypothèses peuvent être retenues simultanément, la première pouvant d'ailleurs être une conséquence de la seconde.

Noblesse

Les trois nobles que mentionne le commissaire constituent une seule famille, celle de Pierre Chaudet fils de Gabriel, Marguerite sa mère et Jacquemine sa sœur. Il s'agit probablement d'une petite noblesse locale qui n'a rien de féodale. En tout cas, elle n'a pas laissé de trace, aucun noble n'étant par la suite mentionnée à Fontcouverte jusqu'à la révolution française.

La domesticité

Deux personnes seulement sont mentionnées pour être « en service » : une fille parmi les enfants d’un veuf, une autre dont la situation dans sa famille n’est pas clairement indiquée. On peut penser que ces personnes ne sont probablement pas en service à Fontcouverte.

Par contre, 50 habitants sont indiqués comme étant en service dans les « feux » de la paroisse. Malheureusement, leur identité n’est pas précisée. En tout cas, ils font bien partie de la population de fait quelle que soit leur origine paroissiale.

Le nombre de 50 paraît très élevé. Ce fait serait-il dû au mode de recensement ou à une réalité particulière ? S’agit-il de personnes isolées de la paroisse ayant trouvé une occupation pour survivre ? L’occupation de ces personnes reste vague, 17 serviteurs, 27 chambrières, ou plus précise et concernant sans doute des jeunes, 3 bergers et 3 bergères. La structure des « feux » disposant de ces personnes ne permet pas, généralement, de justifier la présence d’une à trois personnes étrangères aux « feux ». S’agit-il de personnes réellement utiles à l’économie des « feux » ou charitablement recueillies dans cette dure époque ?

La richesse ou plutôt la pauvreté

La liste nominative des habitants ne précise pas l’état de pauvreté des personnes. Dans son récapitulatif final, le commissaire mentionne cependant 36 pauvres sans préciser ses critères d'affectation. Le taux de 3,6 % apparaît plausible si l'on se réfère à la définition fiscale des pauvres.

Le calcul d’un taux de richesse individuel (TRI) fondé sur la taille du cheptel de chaque « feu » permet cependant de mieux préciser l’état de pauvreté réelle de la paroisse.

Le recensement étant du mois de juillet, le bétail doit certainement comprendre de jeunes bêtes de l'année. Les mouges et les bounatz probablement assimilables à des génisses et des veaux ne seraient en principe à prendre, comme capital assurant le maintient du cheptel d'années en années, que pour partie dans la mesures où certains seraient vendus avant l'hiver. En l'absence d'informations à ce sujet pour l'époque, nous les avons pris en totalité ce qui revient à surestimer la richesse des feux en comparaison des résultats donnés pour les dénombrements ultérieurs.

Enfin, une difficulté apparaît avec les rubriques du commissaire regroupant certains bovins dont les valorisations ne sont pas égales. Nous avons donné à ces regroupements les valeurs suivantes.

Regroupements Vaches et mouges Mouges et bœufs Vaches, mouges
et bœufs
valorisation 4,26 3,55 4,35

Ces valorisations sont obtenues en estimant très arbitrairement que la répartition des divers types des bovins d'un regroupement est la même que celle observée à partir des volumes de ces types quand ils sont recensés de façon séparée. Ces approximations ont d'ailleurs très peu d'importance statistique dans la mesure où elles ne concernent que 9 « feux » totalisant 59 bếtes seulement.

Les TRI des 250 « feux » de Fontcouverte s’étagent de 0 à 27 (5 « feux » à TRI de 19, 21, 23, 26 et 27 sont tronqués dans le graphique) avec une fréquence très inégalitaire décroissant rapidement quand TRI augmente..

Dans le détail, les « feux » à TRI inférieurs à 1 comprennent :

Ils correspondent dans la plupart des cas à un extrême dénuement.

Les 13 « feux » à TRI égal ou supérieur à 15 comprennent en fait 6 « feux » d'une seule personne (dont 3 veuves), 4 de 2 personnes (dont 1 veuve), possédant tous des troupeaux de taille moyenne et à 3 « feux » seulement constitués de 3, 5 et 7 personnes et pourvus d’un important cheptel donc effectivement aisés.

Seuls trois « feux » possèdant un gros troupeau dépassent une richesse de 90 mais, avec 7, 8 et 11 personnes, ils ont un TRI de 8 à 15 seulement. Le « feu » à TRI de 27 n'a pas de troupeau exceptionnel mais est habité par une seule personne (Claude Gros qui d'ailleurs ne semble pas avoir un nom de Fontcouverte même en 1561).

Les « feux » à TRI supérieur ou égal à 15 représent, à un près, plus des exceptions très particulières qu'une réalité sociale.

En répartissant les « feux » par catégories de richesse on constate les proportions suivantes des feux :

Ainsi, le quart seulement des « feux » échappe à la pauvreté et à la précarité tandis qu’un tiers relève de la misère ou de la pauvreté.

Si l'on s'intéresse cette fois non plus aux « feux » mais aux personnes, on peut attribuer le TRI d'un « feu » à toutes les personnes qui y vivent.

La répartion de ces TRI personnels montre heureusement une situation un peu moins catastrophique. Ceci est dû au fait que les « feux » les plus pauvres sont, aussi, souvent peu peuplés. Ainsi 10 % seraient dans la misère totale, plus des deux tiers se trouvant répartis de façon uniforme entre les misérables, les pauvres et ceux approchant de la simple précarité. Un petit quart dépasse la précarité jusqu'à atteindre l'aisance voire la richesse.

En tout cas, on est bien loin du nombre de 36 « pauvres » donnés par le commissaire !

Enfin, la « richesse » de Fontcouverte en 1561, calculée comme la somme des R des feux, s'élève à 4916 unités de richesse. Pour des comparaisons avec les dénombrements ultérieurs valorisés en début d'hiver, on doit garder à l'esprit que cette richesse est surévaluée dans la mesure où elle tient compte d'un bétail qui ne sera probablement pas conservé jusqu'à l'hiver.

On pourrait donc penser que Fontcouverte possède en 1561 un cheptel qu'on retrouvera par la suite et correspondant au maximum de bêtes susceptibles d'être élévées dans la paroisse. Par contre le volume relativement faible de la population conduit à une répartition de la richesse (peut-être légèrement surévaluée par nos calculs) sur une population relativement réduite et à des TRI apparemment élevé.

Structure des « feux »

Les relations qu’entretiennent entre eux les membres d’un groupe de Fontcouvertins mentionné dans le recensement conduisent à différents types de familles si les liens sont biologiques, aux ménages s'il apparait de plus des liens de simple cohabitation, en particulier celle de domestiques. On ne constate, par contre, aucun cas de résidence de plusieurs couples sous le même toit.

Les familles

Nous avons été limités dans l'étude des familles et leurs interrelations par l'absence de structuration de la population en 1561. Ne possédant pas l'original du recensement il nous est difficile d'interpréter la structure des « feux » à partir de la rédaction du commissaire.

Les familles peuvent être distinguées suivant la classification de Peter Laslett :

  1. Solitaires
  2. Sans famille
  3. Familles simples ou nucléaires
  4. Familles élargies
  5. Familles multiples
  6. Indéterminés

Dans les lignes qui suivent, les petits logos affichés pour chaque type de famille ne sont qu'un exemple parmi bien d'autres configurations possibles.

Par ordre décroissant de fréquence on rencontre les types de familles suivants.

Les familles simples ou nucléaires (type 3)

Il s’agit de couples mariés avec le plus souvent leurs enfants.

Avec 66 % des feux et 77 % des personnes c’est le type de loin le plus largement répandu.

Dans 75 % des cas les deux époux du couple sont vivants (type 3a et 3b). La grande majorité d’entre eux ont avec eux leurs enfants. Les autres sont sans enfants et il peut s’agir alors

Ces répartitions ne sont pas fondamentalement différentes de celles observées au recensement de 1716 bien que la proportion des familles de type 3 soient plus forte qu'en 1716.

Globalement, on constate donc :

Les solitaires (type 1)

Ce type de familles constituées de personnes isolées représentent 18 % des feux soit une valeur relativement élevée mais seulement 5 % des personnes.

Les sans famille (type 2)

Représentant 8 % des « feux » et 5 % des personnes, ils sont, dans la quasi totalité des cas, constitués de frères et sœurs célibataires vivant sans leurs parents.

Les familles multiples (type 5)

Ce sont 5 % des « feux » et 9 % des personnes ; ils constituent des familles simples complétées par des couples des ascendants, des descendants ou des frères ou sœurs du chef ; dans 12 cas sur 13 il s'agit d'enfants mariés du chef.

Les familles élargies (type 4)

Avec 2 % des « feux » et 3 % des personnes, ces familles sont constituées d’une famille simple de type 3 ayant accueilli un ou plusieurs parents plus ou moins proches du chef de « feu » ou de son épouse : un frère ou une sœur du chef ou de son épouse dans la moitié des 6 cas.

Si très peu de cas d'hébergement de vieilles mères ou de vieux pères sont enregistrés, c’est que cette extension du noyau familial vers le haut (type 4a) peut être confondue avec le type 5a du fait de la rédaction du recensement (tout dépend de qui est le chef).

Ainsi, si l'on admet que ce vieux recensement est fait suivant des normes voisines de ses successeurs, vivait-on chacun chez soi en 1561 que l’on soit isolé (type 1) ou avec femme et enfants (type 3), le nombre de toits disponibles permettant cet éparpillement. La population était-elle assez peu abondante pour éviter l'entassement des familles multiples ou étendues (types 4 et 5) à moins que ces dernières aient été éclatées par les durs événements du XVIe siècle ?

Les ménages

Il s'agit de familles hébergeant une ou plusieurs personnes ne faisant pas partie de la famille : personnes « étrangères », personnel de service. Ils ne concernent que 38 « feux » ayant au total 50 personnes à leur service.

Volume des « feux »

Le volume moyen des « feux » de 4,0 personnes est voisin de celui rencontré bien souvent dans la France rurale de l’Ancien Régime. Il apparaît cependant comme nettement plus faible que celui observé en 1716 (4,4).

En réalité, la taille des « feux » varie de 1 à 15 personnes.

L’analyse précise de la fréquence des tailles des « feux » est beaucoup plus révélatrice.

Près de la moitié des « feux » a moins de 4 personnes, les trois quarts moins de 6. Mais le plus remarquable est la proportion des personnes isolées (17 %) et celle des « feux » à 2 personnes composées de frères et sœurs vivant sans parents (16 %). A l’opposé, les « feux » à plus de 8 personnes sont très rares (4 %), le feu à 15 personnes étant unique.

Quant aux feux de 4 personnes, les plus nombreux, ils correspondent à des familles simples comme on en retrouvera beaucoup par la suite.

En tenant compte des types de familles, on trouve naturellement les personnes vivant seules (célibataires, veufs ou veuves sans enfants) dans les « feux » à 1 personne. Mais on en retrouve aussi dans les « feux » à 2 et 3 personnes lorsqu’elles ont 1 ou 2 personnes à leur service. Les fratries vivant sans leurs parents se composent le plus généralement de 2 frères et/ou sœurs, plus rarement 3 et 4, exceptionnellement 6. Les familles simples éventuellement complétées par des personnes de service représentent l’essentiel des « feux » de 2 à 11 personnes. Les très rares familles constituées d'un couple marié associé à celui du chef conduisent aux rares « feux » à 6, 9 et 11 personnes auxquelles s'ajoute le « feu » à 15 personnes dont le père héberge 2 fils avec femmes et enfants.

On peut encore déterminer le nombre de personnes de la population vivant dans des « feux » de taille donnée.

Le graphique se déduit simplement des graphiques précédents dans lesquels les effectifs sont pondérés par le nombre correspondant de personnes. On peut ainsi constater qu'à peine plus de 20 % de la population vit dans des « feux » à moins de 4 personnes, les deux tiers dans des « feux » de 4 à 8 personnes et 12 % dans des « feux » de plus de 8 personnes. Ces proportions sont dominées par les familles de type 3 avec père et mère et 2 enfants, voire 3.

Nombre d'enfants dans les familles simples (type 3)

L'analyse de la fréquence du nombre d'enfants par « feux » n'est réalisée que pour les familles simples, les familles élargies ou multiples étant plus complexes mais peu nombreuses.

Autant dire qu'une fois morts, mariés ou émigrés, les enfants sont assez peu nombreux dans ces familles simples qui représentent le gros du peuplement de Fontcouverte.

Le bétail

Pour chaque « feu » le commissaire donne le nombres des différentes bêtes qui y sont élevées. Cependant, une statistique précise est rendue difficile par les regroupements assez fréquents de différents types de bétail sous une même rubrique (vaches et boeufs, brebis et chèvres... sans parler des bounatz et mouges) qu'il a fallu éclater le mieux possible.

Pour un total de 2447 têtes on note :

Les différentes bêtes

Les types regroupés, représentant un effectif réduit, ont été répartis en fonction des proportions correspondantes observées sur les types différenciés. On est ainsi conduit à répartir 10 à 15 % des bovins et 1 % des ovins et caprins.

Après regroupement des « mouges » (génisses), des veaux et des « bounatz » (taurillons, bouvillons), on peut admettre avec une incertitude ne dépassant pas quelques pourcents les valeurs ci-contre.

Les brebis sont de loin les plus nombreuses : rustiques, elles fournissent lait et laine ; elles sont les plus utiles à la survie. Les chèvres sont quatre fois moins nombreuses. Ovins et caprins nécessitant peu de moyens sont les seuls représentés dans les troupeaux les plus modestes.

Les vaches sont présentes mais pratiquement toujours avec les brebis et les chèvres. Les bœufs, sans doute utilisés pour les lourds travaux des champs, sont peu nombreux.

Quant aux génisses qui constituent la quasi totalité de la rubrique des génisses, veaux, taurillons ou bouvillons, elles représentent probablement les futures vaches ou sont peut-être, en partie, destinées à la vente comme la grande majorité des veaux.

Le rapport du nombre d'ovins et caprins à celui des bovins s’établit ainsi à 2,3.

La répartition des types de bêtes dans les divers feux montre que la tendance générale serait de disposer d'un troupeau mixte bovins-ovins, la pauvreté étant cependant une raison de ne posséder que du petit bétail.

On note qu'aucun porc n'est recensé.

La taille des troupeaux

La taille des troupeaux s'étend de 1 à 60 têtes. Cependant près d'un peu moins des deux tiers des bêtes se trouvent dans des troupeaux de 5 à 15 têtes. Un petit tiers se retrouve dans les troupeaux de plus de 15 bêtes alors que les petits troupeaux de 1 à 5 têtes ne representent que 5 % du cheptel.

Le rapport du nombre d'ovins et caprins à celui des bovins est remarquablement constant au voisinage de 2,0 à 2,5. Il traduirait sans doute un optimum d'emploi des ressources disponibles pour l'élevage du bétail et des besoins nutritifs élémentaires des Fontcouvertins de l'époque.

Seuls les petits troupeaux se distinguent avec des rapports de 4,7 et 3,3 pour les troupeux de taille 0 - 5 et 5 - 10 respectivement. Les « feux » relativement pauvres ont peu ou pas de bovins.

Mais n'oublions pas tous les « feux » qui ne possèdent aucun bétail.