Fontcouverte
 

Modane

Modane
Saint-Jean-de-Maurienne

Situation : à 30 km à l’est de Saint-Jean-de-Maurienne sur l’Arc.

Altitude : 1070 m.

Population :

Population estimée pour 1630 : 960.

Activités : agricoles limitées à la culture de l’orge, de l’avoine et du lin (production d’huile et de textiles) ; élevage.


Habitat : regroupé en maisons serrées sur la rive gauche de l’Arc et dans une extension en rive droite au droit du pont.

Lacunes des archives traitées de 1628 à 1632 :

Mortalité naturelle annuelle : 60 avant l'épidémie, 12 pour les années synodales 1632 - 1633 à 1635 - 1636.

Début d'épidémie estimée : 7 juillet 1630. Pré-épidémie possible le 21 juin 1630.
Fin d'épidémie estimée : 6 novembre 1630 (en fait interruption des archives).

Décès pendant la période d'épidémie : 452 + 2 pré-épidémiques ? La valeur donnée est certainement sous‑estimée par les archives (regroupement de plusieurs décès sous une seule rubrique, troncature finale).

Taux de décès toutes causes confondues : 47 % et probablement plus du fait de la troncature très probable des archives.

Développement de l'épidémie

L’importance de la mortalité pendant la période pesteuse comparativement aux données fournies par les archives en période normale est manifeste malgré les lacunes de ces dernières.

Décès (moyenne mobile de 5 jours) - 1628-1632

L’épidémie montre un aspect massif et bien individualisé dans le temps. On peut noter la réduction de la mortalité naturelle après la peste, réduction directement liée à la division par 2 du volume de la population vivante.

Les quatre courbes suivantes décrivent avec plus de détail la phase épidémique.

Décès journaliers - 1630-1631
 
Décès (moyenne mobile de 3 jours) - 1630-1631
 
Décès (moyenne mobile de 5 jours) - 1630-1631
Cumul des décès depuis le 1er janvier 1630

Le premièr révèle que, malgré son aspect massif, l’épidémie montre une grande variabilité du nombre des morts journaliers avec des pics de 12 morts par jour. Ces fluctuations sont atténuées dans les deux graphiques suivants qui, par leurs moyennes de 3 et 5 jours, tendent à regrouper les décès en impulsions successives et laisser apparaître les épisodes les plus intenses. La dissymétrie des courbes est caractéristique : une montée très rapide, une décroissance beaucoup plus lente.

Le dernier graphique du cumul des décès depuis le début de 1630 montre de façon particulièrement nette, sur 15 jours environ, la progressivité régulièrement croissante de la mortalité avant l’explosion de l’épidémie. Ensuite vient la période la plus active de l’épidémie suivie du ralentissement de la phase d’extinction. On peut douter du plafonnement brutal des décès en fin de courbe qui est la trace certaine d’un arrêt des enregistrements lié à la mort du curé le 10 octobre 1630.

Enfin, 2 décès survenant une quinzaine de jours avant la phase initiale de l’épidémie pourraient être la trace des décès de personnes ayant importé la peste à Modane avant que celle-ci se généralise.

On peut enfin analyser l’épidémie comme un ensemble de quelques poussées épidémiques les plus importantes.

Nous considérons Modane comme le prototype d'épidémie de type rural en Maurienne.