Fontcouverte
 

Les maisons et les granges à Fontcouverte

Parmi les constructions mentionnées dans le cadastre, les maisons sont naturellement les plus nombreuses. La moitié de ces maisons n'est que des habitations alors que l’autre moitié associe habitation et grange dans la même parcelle. Le foin peut, en effet, être stocké, au moins transitoirement, au dessus ou à côté de la pièce habitée qui jouxte l’écurie (le mot étable n’est pas usité pour l’abri des vaches). Parmi les documents notariés, les inventaires, souvent après décès, donnent d'intéressantes descriptions de la structure des habitations et de leur contenu.

Le géomètre et la tabelle finale distinguent donc les maisons des maisons‑granges ce qui oblige à traiter les granges isolées conjointement aux maisons.

Ainsi trouve‑t‑on, en 1730, 228 maisons d’habitation, 218 maisons‑granges et 116 granges,

soit 446 habitations et 334 granges.

96 masures, c'est à dire des ruines, sont à ajouer aux constructions en état.

Les maisons d’habitation

Les dénombrements de la population de Fontcouverte réalisés en 1734, indépendamment du cadastre, donnent les résultats démographiques suivants :

Bien que réalisés dans des buts différents ces deux dénombrements conduisent, pour la population, aux caractéristiques approchées mais cohérentes suivantes :

Le nombre de maisons d’habitation (446) de la tabelle parait ainsi important. En moyenne, une famille formant « feu » détiendrait 1,5 maisons environ. On doit admettre alors que :

La difficulté d’identifier correctement les propriétaires dans la tabelle ne permet pas de faire la part des choses.

Les granges

Le nombre des granges (334) parait plus compréhensible. L’activité à Fontcouverte étant agropastorale, il est normal que la plupart des maisons possèdent une grange. La possession de granges peut comprendre une ou plusieurs granges au voisinage des prés et alpages d’altitude et une grange proche des maisons (voire incluse dans la maison) mais les dénombrements montrent, de leur côté, la pauvreté de certains feux leur excluant a priori la possession de granges.

La répartition géographique des constructions

Si la tabelle donne une liste très probablement exhaustive des diverses constructions, la mappe, avec ses parcelles construites généralement de très faible surface, ne nous permet pas la localisation exacte de la totalité des bâtiments. Les graphiques suivants des maisons, granges et masures ne donnent donc que le bâti que nous avons pu identifier sur la mappe, cependant très majoritaire.

Afin d’éclairer la répartition géographique des maisons et des granges, la carte suivante donne d’abord celle très particulière des prés et des pâturages influant sur la distribution du bâti (en rouge) dans la paroisse.

Extension des pâturages et des prés à Fontcouverte

Les maisons d’habitation

Répartition des maisons d'habitation dans Fontcouverte

Elles sont principalement concentrées dans la branche transversale à l’exclusion de son extrémité ouest située en altitude (au dessus de 1 500 m).

Dans des conditions d’altitude voisines des précédentes, on en retrouve, en nombre limité, dans les villages de la partie est de la branche de droite et accessoirement à son bord gauche, aux Rosets, à sa limite avec la paroisse de Villarembert.

Dans la branche de gauche, aucune habitation permanente n’est établie.

Globalement, les maisons sont situées dans les seules zones où la culture est possible.

Les maisons‑granges

Répartition des maisons‑granges dans Fontcouverte

Les maisons‑granges recouvrent naturellement la zone des maisons d’habitation mais l’extrémité droite de la branche transversale et l’extrémité sud de la branche de droite semblent être exclues.

Les granges

Répartition des granges dans Fontcouverte

Dans les branches transversales et de droite, la répartition des granges est voisine de celle des maisons‑granges mais les granges y sont proportionnellement en nombre réduit. Quelques granges apparaissent à l’extrémité droite de la branche transversale où les maisons‑granges sont absentes.

La branche de gauche, par contre, est le siège de nombreuses granges avec une répartition très particulière :

La justification de granges au contact entre prés et pâturage d’altitude ne parait pas évidente. Dans la mesure où il n’est pas question de remonter le foin sur la pente des prés, les pâturages seraient-ils fauchés au moins partiellement ? Peu probable. Une autre explication géographiquement plus plausible serait que ces granges seraient utilisées en été, quand on monte le bétail dans les alpages, pour abriter les familles assurant la garde des bêtes et la fabrication du fromage. Compte tenu de l’altitude cet usage ne peut être que saisonnier.

Les masures

Les masures : des ruines de maisons à Fontcouverte

96 masures sont portées dans le cadastre. Il n'est pas possible de connaitre l'origine de ces ruines. Maisons, granges ou fours ? Leur nombre est relativement élevé (17 à 20 % des granges et maisons de 1730).

En tout cas, la répartition des ruines est homogène sur la paroisse. Tous les groupements de maison sont plus ou moins atteints. On ne trouve pratiquement pas de groupes de maisons qui auraient totalement disparu. Ce pourrait cependant être le cas de constructions comme les 3 masures de Sagérard à l'ouest de La Roche Charvin, groupement d'anciennes maisons ou granges dont il ne reste en état que 2 granges très isolées à l'orée sud de la grande forêt de Charvin.

Aucune masure n'est constatée dans la branche de gauche. Les granges d'alpage qui doient y être situées sont-elles de qualité médiocre au point de disparaitre rapidement ou d'être restaurées dans de courts délais ?

La masure la plus récente portée dans le cadastre est celle de la parcelle 4615, une maison, attenante à un moulin situé au lieu‑dit Riortier‑Dessous sur l'Arvan, qui a été inondée et noyée en 1733 lors d'une grande crue du torrent. Cette catastophe a causé de nombreux dégats le long du cours de l'Arvan et a conduit à réviser les estimations de la taille après cette date (la tabelle finale en tient donc compte en 1738).

Enfin, il faut remarquer que six masures sont notées « pâturage masure » ce qui montre que la qualification de pâturage s'applique à des parcelles dans lesquelles on peut conduire du bétail pour paître au milieu des obstacles (contrairement aux prés de fauche).