Fontcouverte
 

L’épisode de la famille de Jean Vincent Adreyt au Villard

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Résumé succinct

La peste reprend au village du Villard en décembre 1630 avec la mise en cabane au Rafour le 13 décembre 1630 de Françoise fille de Jean [Vincent] Adreyt reconnue contagieuse. Le 14 Jean Vincent Adreyt, son fils [Noé] et une fille [Mermette] sont également conduits en cabane au Rafour. Bernard fils de Colomban Boisson est levé de sa garde aux Anselmes pour prendre la garde à la maison de Jean Adreyt, maison qui doit être nettoyée. Le 17 Françoise décède au Rafour. Le 21 Bernard Boisson est levé de sa garde. Le 30 Jean Pierre Cornu, reconnu sans glandes ni taches sur son corps, est mis en épreuve de la maison de Jean Vincent Adreyt mais y décède de contagion le 24 janvier 1631, date à laquelle Jean Vincent Adreyt, Noé son fils et Mermette sa fille ayant terminé leur quarantaine sont mis dans la maison de Georges Vincent au Villard dessous pour 10 jours. Le 8 mars Françoise veuve de Michel Vincent Chardon entre dans la maison de Jean Vincent pour subvenir à Noé malade en épreuve de la maison de son père. Le 9 Noé y décède et le village du Villard est séquestré. Le 25 Jean Vincent Adreyt est commis pour assister au nettoyage de sa maison. Le 4 avril Claudine, fille de Jacques Béluard dite la Boiteuse, reconnue saine, est mise pour épreuve dans la maison de Jean Vincent Adreyt et sommée de ne plus sortir après l'avoir fait par deux fois.

L'épisode de la famille de Jean Vincent Adreyt situé au village du Villard :
3 morts pesteux dont 2 en épreuve.

Les actions du comité de santé

Le 7 novembre 1630, Jean Vincent Adreyt est sommé de ne plus laisser son bétail sortir alors que le village du Villard est séquestré du fait du mal dans la maison de Jean Augert.

Le 13 décembre 1630, Françoise la fille de Jean Adreyt visitée par Claude Letespérin est reconnue avoir un charbon au bras. Elle est conduite en cabane au Rafour.

Le 14 décembre 1630, Jean Vincent Adreyt, son fils et une fille sont mis en cabane au Rafour. Bernard fils de Colomban Boisson est levé de sa garde aux Anselmes pour prendre garde à la maison de Jean [Vincent] Adreyt, maison qui doit être nettoyée.

Le 17 décembre 1630, Françoise décède dans sa cabane du Rafour et est enterrée sur place.

Le 21 décembre 1630, Bernard Boisson est levé de la garde de la maison de Jean Vincent Adreyt.

Le 30 décembre 1630, Jean Pierre Cornu est mis pour épreuve dans la maison de Jean Vincent Adreyt.

L'article précise que Jean Pierre Cornu est mis pour épreuve de la maison Vincent Adreyt après avoir été visité tout nu et qu'aucune tache ni glande n'a été trouvée sur son corps.

Le 24 janvier 1631, Jean Pierre Cornu décède de contagion dans la maison de Jean [Vincent] Adreyt et est enterré sur place. Jean Vincent Adreyt, Noé son fils et Mermette sa fille ayant terminé leur quarantaine sont mis dans la maison de Georges Vincent au Villard dessous pour 10 jours.

Le 8 mars 1631, Françoise veuve de Michel Vincent Chardon entre dans la maison de Jean Vincent Adreyt pour subvenir à Noé malade en épreuve de la maison Vincent Adreyt.

Le 9 mars 1631, Noé fils de Jean Vincent Adreyt décède étant pour épreuve dans la maison de son père et est enterré par Françoise veuve de Michel Vincent Chardon. En conséquence, le village du Villard est séquestré.

Le 25 mars 1631, Jean Vincent Adreyt est commis pour assister au nettoyage de sa maison.

Le 4 avril 1631, Claudine fille de Jacques Béluard dite la boîteuse est mise pour épreuve dans la maison de Jean Vincent Adreyt après avoir été reconnue saine de corps.

Le 6 avril 1631, Claudine qui par deux fois est sortie de la maison est sommée de ne plus sortir.

Remarques

La relation dans le journal de santé de cet épisode montre plusieurs difficultés.

D'abord le patronyme Vincent Adreyt est souvent repris sous l'appellation Adreyt, ce qui est très courant à l'époque mais entraîne des ambigüités dans l'identification des personnes. Michel Vincent Chardon est très probablement connu dans la structuration de la population mais de façon très incomplète. Il y est marié à une Jeanne. Françoise pourrait alors être une seconde épouse que nous ne connaissons pas. Quant à la famille Belluard elle nous est inconnue à Fontcouverte à l'époque de la peste.

Par ailleurs, il est manifeste que plusieurs articles importants sont omis, par exemple les trois nettoyages de la maison Vincent Adreyt dont 2 sont particulièrement inefficaces.

Françoise dont l’origine de l’infection n’est pas connue est identifiée comme contaminée par la peste le 13 décembre 1630 et meurt le lendemain ayant un charbon au bras signe d’une contamination par piqure de puce. On s’étonne alors qu’aucun autre symptôme ne se soit manifesté alors que Françoise est en phase septicémique finale. Que doit-on penser des diagnostics présentés par le comité de santé ? Manifestement, les bubons et les charbons sont considérés comme caractéristiques de la peste. Les symptômes fonctionnels (maux de tête, de cou, de jambes...) ne sont pas relevés comme déterminants. On risque alors de ne pas diagnostiquer les formes, autres que bubonique, au développement particulièrement rapide.

Jean Pierre Cornu, entré dans la maison pour épreuve le 30 décembre 1630 et mourant le 21 janvier 1631, semble logiquement victime de contagion dans la maison. Les cureurs auraient une fois de plus manqué d’efficacité dans leur travail mais leur diagnostic initial de bonne santé de Jean Pierre pour prendre sa fonction d'essai aurait été juste !

Quant à Noé qui a subi avec succès sa quarantaine du Rafour et commencé celle de santé de 10 jours, nous ne connaissons pas sa date de mise en épreuve (quelques jours après le 5 février 1631 au plus tôt). Sa mort le 9 mars serait la trace d’une contamination sur place confirmée par une reprise du nettoyage et d’une nouvelle mise à l’épreuve de la maison et donc d’un nouvel échec des cureurs.