La fécondité des Fontcouvertines

De la fécondabilité à la fécondité

Au délai entre les naissances qui se suivent dans un couple, imposé par la fécondabilité de la mère, s'ajoutent des contraintes physiologiques et environnementales qui imposent un espacement minimum entre deux naissances successives. Le cumul des deux types de délai conduit à la fécondité effective.

Après une naissance, la suivante ne peut intervenir qu’au terme d’un temps comportant trois phases :

• un temps mort pendant lequel la mère ne produit pas d’ovulation : ce temps a un minimum physiologique naturel variable, en particulier avec l’âge de la mère, mais peut être fortement accru par des causes externes dont l’allaitement est le plus connu,
• un temps correspondant à la conception après reprise de l’ovulation : d’un minimum de quelques jours, il peut être accru de façon importante par les conditions comportementales et environnementales :
  • la fécondabilité des mères,
  • la fréquence des relations sexuelles voire la non-disponibilité du conjoint en l'absence de recours à la limitation des naissances (on parle alors de fécondité naturelle),
  • la pratique volontaire d'une limitation des naissances ajoutant des délais supplémentaires (dans le cadre de la fécondité contrôlée),
• le temps correspondant à la grossesse de durée voisine de 9 mois en moyenne, réduite en cas d’interruption de la grossesse par un avortement.

Le graphique suivant traduit le cas de naissances successives arrivées à terme et celui d’une grossesse interrompue par avortement (à quatre mois pour exemple).

Le délai ainsi observé entre deux naissances successives est appelé « intervalle intergénésique », valeur pour partie très aléatoire (ou supposée telle).

Différents aspects de la fécondité des Fontcouvertines

L'analyse de la fécondité à Fontcouverte peut être entreprise sous différents angles pour déterminer son niveau et la variation de celui-ci dans le temps.

On peut d'abord s'intéresser, dans la globalite de la population, aux différents niveaux de fécondité des couples en fonction de l'âge de la mère et de leur évolution au cours des siècles. On peut alors situer Fontcouverte dans les populations françaises étudiées par les démographes-historiens dans les périodes anciennes qui nous intéressent.

Il est également possible de s'intéresser à la constitution progressive de chaque famille en analysant l'espacement dans le temps des naissances successives par le biais des intervalles intergénésiques.

Une comparaison de ces intervalles aux intervalles protogénésiques (intervalles entre le mariage et la première naissance) permet de percevoir quelques indications sur les habitudes des Fontcouvertines concernant la première année de vie de leurs enfants

Enfin, nous pouvons aborder le célèbre problème cher aux démographe de la « transition démographique ». Il s'agit là de percevoir quand et comment les Fontcouvertins passent d'une fécondité dite naturelle à une fécondité dite contrôlée afin de maîtriser les naissances en vue d'améliorer les conditions de vie et de réagir à la nette décroissance de la mortalité infantile au cours des siècles.