L’épisode des frères Philippe et Michel Claraz à La Tour du Pra

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Résumé succinct

L’épisode commence réellement le 11 octobre 1630 par le décès par peste de Jean Baptiste Claraz fils de Phillipe. Laurent Gravier qui aurait aidé ses beaux‑frères Claraz à vendanger et Claude Boisson Carles qui aurait séjourné dans la maison Claraz à la Tour du Pra sont séquestrés avec leurs familles. La maison des frères Claraz à l’Alpette est barrée et celle de la Tour du Pra certainement séquestrée. Le 4 novembre Jeanne fille de Philippe meurt de contagion. Le 5 Michel Claraz, sa femme et une petite fille sont mis en quarantaine au‑dela du Rafour dans une grange des frères Claraz voisine de la maison de Laurent Gravier leur beau‑frère qui est mis pour garde. Pierre Chatain assure la garde à La Tour du Pra. Le 6 Lucrèce sœur des frères Claraz et Jeanne fille de Philippe décèdent de contagion à La Tour du Pra où elles sont enterrées. Le bétail des frères est lavé et remis à Pierre Sibué d’Alpettaz et à Laurent Gravier. Philippe et son fils Jean Baptiste sont transférés de cabanes de La Tour du Pra au Rafour. Le 17 les cureurs nettoient la maison de la Tour du Pra et font un « parfum » à la grange de l’Alpettaz. Le 27 Pernette Reymond est mise en épreuve dans la maison Claraz à la Tour du Pra. Le 1^er décembre Laurent Gravier est enterré sur son pré près de sa cabane au Rafour où il avait été relégué ce jour. Le 6, Pernette décède après avoir été malade dès le 2, son corps portant une grosse glande au bas du ventre. Elle est enterrée auprès de la tour. Le 16 ayant fait sa quarantaine dans la grange du Rafour, Michel Claraz est conduit dans sa maison de l’Alpette où il est séquestré pour 40 jours, sa femme et leur fille sont mises dans une maison de Sorlin Champlong. Le 18 Philippe Claraz est sorti de sa cabane du Rafour ayant terminé sa quarantaine pour faire une quarantaine de santé de 20 jours dans la maison de François Viffrey Bullière. Le 8 janvier 1631 François Lambert est mis pour épreuve dans la maison des frères Claraz à la Tour du Pra.

Les actions du comité de santé

Le 15 août 1630, Philippe et Michel Claraz sont séquestrés avec leur famille pour avoir été chez Me Claraz le dimanche précédent [11 août 1630].

Le 11 octobre 1630, Jean Baptiste fils de Philippe décède de contagion.

Le 12 octobre 1630, Laurent Gravier et sa famille sont séquestrés pour avoir aidé les frères Claraz et sa femme [sœur des frères Claraz] pour avoir vendanger leur vigne. Claude Boisson Carles et toute sa famille sont séquestrés pour avoir été dans la maison des frères Claraz à la Tour du Pra où le fils de Philippe était malade et est mort le soir. La maison des frères Claraz à l’Alpette est barrée là où les frères auraient trafiqué les jours passés.

Le 17 octobre 1630, Françoise veuve Falcoz est sortie de cabane où elle était depuis le 4 septembre 1630 et mise dans la maison de Philippe et Michel à la Tour du Pra pour les assister, un fils de Philippe y étant décédé de contagion il y a peu de jours.

Le 20 octobre 1630, Pierre Viffrey Monettaz promet de prendre la garde des frères Claraz à la Tour du Pra.

Le 4 novembre, le médecin Pellère jette le charbon sur Jeanne fille de Philippe.

Le 5 novembre 1630, Michel Claraz, sa femme et leur petite fille sont sortis de leur maison de la Tour du Pra pour faire une quarantaine dans leur grange située au-delà du Rafour en accord avec Laurent Gravier qui a sa maison proche et qui est établi garde de Michel Claraz et sa femme. Pierre Chatin est mis pour garde à la Tour du Pra.

Le 6 novembre 1630, Lucrèce fille de feu Claude [sœur des frères Claraz] et Jeanne fille de Philippe décèdent de contagion d’après le médecin Pellère qui les a visité le 4. Elles sont enterrées à la Tour du Pra. Le bétail des frères est remis et nettoyé à Pierre Sibué d’Alpettaz et Laurent Gravier.

Le 7 novembre 1630, Philippe Claraz et son fils Jean Baptiste qui étaient en cabane à la Tour du Pra depuis le début sont mis en cabane au Rafour.

Le 17 novembre 1630, les cureurs nettoient la Tour du Pra et font un parfum à la grange des frères Claraz à l’Alpettaz. Jacques Domenjon et Jean Gilbert Collet sont mis pour garde pendant les travaux jusqu’au 18.

Le 27 novembre 1630, Pernette Reymond est mise en épreuve dans la maison Claraz à la Tour du Pra. Elle est visitée et reconnue comme indemne de contagion.

Le 1^erdécembre, Laurent Gravier est enterré sur son pré près de sa cabane au Rafour où il aurait été relégué aujourd’hui.

Le 6 décembre 1630, Pernette est mise pour épreuve à la Tour du Pra décède.

L'article précise que Pernette fille de feu Louis Reymond a commencé l'épreuve de la maison Claraz le 29 novembre 1630, qu'elle était malade depuis le 2 décembre et qu'elle aurait déclaré avoir une grosse glande au bas du ventre.

Le 12 décembre 1630, Pierre Dompnier promet de prendre la garde à la Tour du Pra.

Le 16 décembre 1630, Michel Claraz, ayant fait sa quarantaine dans la grange du Rafour, est conduit dans sa maison de l’Alpette où il est séquestré pour 40 jours. Sa femme et leur fille sont mises dans une maison de Sorlin Champlong avec interdiction pour tous de fréquenter quiconque.

Le 18 décembre 1630, Philippe Claraz est sorti de sa cabane du Rafour, ayant terminé sa quarantaine, pour faire une quarantaine de santé de 20 jours dans la maison de François Viffrey Bullière.

Le 8 janvier 1631, François Lambert est mis pour épreuve dans la maison des frères Claraz à la Tour du Pra.

Le 19 janvier 1631, Philippe Claraz est sommé de faire nettoyer dans les trois jours les meubles qu’il a au Rafour ce qu’il promet de faire. A défaut ils seront brûlés.

Remarques

L’épisode se développe au petit village de la Tour du Pra voisin du village de l’Eglise, seulement quelques maisons dont celle occupée par les deux frères Philippe, veuf, et Michel Claraz ainsi que leurs familles.

Il commence de façon anecdotique par une séquestration des deux familles qui ont visité Louis Claraz notaire peu avant le décès de la première victime « officielle » de la peste le 14 août 1930. Cette visite n’a pas de conséquences.

L’épisode où cinq personnes meurent de contagion commence réellement le 11 octobre quand un fils de Philippe décède de contagion. Il se termine le 19 janvier 1631 quand toutes les conséquences de la peste dans la famille sont réglées.

Le premier décès du fils Jean Baptiste de Philippe vers le 17 octobre 1630 est trop éloigné de celui de sa sœur le 4 novembre pour que l’on puisse penser à une contagion simultanée mais il est possible que Jean Baptiste ait induit une peste bubonique à sa sœur. Par contre ce dernier décès est suivi de celui des autres membres de la famille de Philippe dans les 2 jours suivants. Il s’agit alors certainement d’une contagion familiale, globale et directe.

A ces trois morts, il faut ajouter le décès typiquement bubonique d’une fille venue pour éprouver la maison de Philippe après nettoyage soit 7 jours après son arrivée dans la maison (elle est déjà reconnue malade 4 jours plus tôt) ce qui conduit à envisager une contamination avant la mise en épreuve.

Enfin, il faut noter le décès au Rafour, le 1^erdécembre, de Laurent Gravier, beau‑frère de Philippe et Michel et proche voisin de leurs cabanes. Il intervient souvent, à en croire les nombreuses mentions des archives, pour aider ses beaux‑frères dans leurs occupations courantes et les difficultés qu’ils rencontrent. Il pourrait alors s’agir d’une contamination de voisinage.