Fontcouverte
 

L’épisode de la famille de Jean Pierre Bonnivard à Mollard Pingon

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Résumé succinct

Mollard Pingon est situé à 1500 mètres à l’ouest de Charvin sur la commune de Villarembert, petit hameau isolé constitué en 1630 de trois familles avec maisons et granges. Le comité de santé de Fontcouverte s'est occupé de Mollard Pingon sans doute pour des questions d'accessibilité. L'épisode est intéressant et nous le conservons mais ses conséquences de mortalité (1 décès probable) sont, en toute rogueur, à déduire des statistiques de Fontcouverte.

Albane Sibué femme de Jean Pierre Bonnivard décède le 26 septembre 1630 très probablement suite à son accouchement le 11 d’une fille Michelle morte 10 jours après sa naissance. La maison est séquestrée, Jean Pierre ayant eu des contacts avec un Jean Vial de Villarembert où la peste sévit. Le 3 octobre 1630 Jean Pierre, ses deux filles et une chambrière présentent des symptômes qui pourraient rappeler ceux de la peste mais sans marques de contagion. Jean Pierre meurt le 6 octobre. Ses frères Claude et Jean Baptiste demandent une expertise du corps mais ne trouvent aucune personne compétente. Le corps est enterré le 10. Enfin le 20, l’apothicaire de Saint-Jean-de-Maurienne conclut à l’absence de marques de contagion sur les filles et la chambrière.

L'épisode de la famille de Jean Pierre Bonnivard situé au village de Mollard Pingon sur Villarembert :
3 morts mais un seul pourrait être pesteux

Les actions du comité de santé

Le 16 septembre 1630, Albane vient d’accoucher d'une fille. Colomban Boisson qui la visite ne constate aucune marque de contagion mais le 26 la trouve morte.

Le 29 septembre 1630, Jean Pierre est séquestré dans sa maison pour avoir trafiqué du gibier avec Jean Vial de Villarembert dans une grange où un homme de Saint-Jean-d’Arves aurait séjourné et y serait mort de contagion.

Le 3 octobre 1630, Colomban Boisson visite Jean Pierre Bonnivard, sa famille et sa chambrière (son épouse Albanne est morte le 26).

L'article précise que Jean Pierre souffre du cœur et ne peut tenir debout, que ses filles souffrent de la tête et qu’elles ne peuvent tenir debout ainsi que la chambrière dont la tête et les jambes sont douloureuses, que devant ces doutes sont séquestrés Jean Baptiste Bonnivard qui a participé au transfert de gibier ainsi que deux familles voisines.

Le 6 octobre 1630, Jean Pierre Bonnivard meurt dans sa maison et son frère demande que le corps soit visité pour savoir s’il est contagieux mais ne trouve personne.

Le 10 octobre 1630, le corps de Jean Pierre est enterré.

Le 20 octobre 1630, enfin, l’apothicaire de Saint-Jean-de-Maurienne visite les filles et la chambrière sans trouver de marque de contagion.

Remarques

La chronologie des faits est assez claire mais on ne sait pas :

Il s’agit d’un épisode dont la cause n’a probablement pas été exactement reconnue. On peut alors constater la difficulté de diagnostic par les personnes commises à la santé. En tout cas, l'épisode serait passé inaperçu en période non pesteuse, l’argument principal étant un trafic de gibier avec une personne de Villarembert susceptible d’être contagieuse et des douleurs cervicales intenses. On peut d’ailleurs s’étonner de l’implication des autorités de Fontcouverte dans la paroisse de Villarembert.

Albane meurt très probablement des suites de son accouchement et des soins qui lui auraient fait défaut. Puis toute la famille montre des signes très symptomatiques de peste quelques jours après le contact de Jean Pierre et Jean Vial. Jean Pierre mourant une semaine après ce contact pourrait avoir été contaminé et avoir transmis le mal à toute sa maisonnée dans des délais compatibles avec ceux de la peste. Les filles de Jean Pierre et sa chambrière ne présentant pas de signes de contagion deux semaines après la mort de Jean Pierre pourraient alors être des rescapées de la maladie. Mais de sérieux doutes persistent.