Fontcouverte
 

Le découpage du terroir de Fontcouverte
en plus de 10 000 parcelles

La liste des parcelles réparties par propriétaires telle que donnée par la tabelle et la représentation topographique précise qui en est donnée par la mappe permet de constater le morcellement important du terroir de la paroisse en parcelles souvent de petite taille.

Si le nombre exact, 10 262, des parcelles est impressionnant, leur première caractéristique qui peut nous intéresse est naturellement leur surface. On trouve parfois dans la bibliographie une donnée simple qui est la taille moyenne des parcelles d'une paroisse. Ce paramètre statistique est élémentaire à établir dès que l’on connait la superficie de la paroisse et une estimation correcte du nombre de parcelles. Peut‑être peut‑on utiliser ce critère pour comparer des paroisses en situations très différentes telles que paroisses de plaine et paroisses de montagne.

Appliquée à Fontcouverte cette caractéristique ne présente pas d’intérêt tant la taille des parcelles est variable. Une solution statistiquement plus satisfaisante nécessite, par contre, le calcul précis de la surface de chaque parcelle.

Le calcul des surfaces.

Ce calcul est en principe facile à réaliser, par deux voies différentes, à partir des données acquises :

Pour rester au plus près des données d’origine, les surfaces retenues dans notre analyse sont celles calculées à partir des mesures en unités du Piémont de la tabelle, surfaces assez bien vérifiées par celles issues de la mappe.

Tous nos résultats de calcul des surfaces sont exprimés en m2 grâce à la conversion bien établie des unités piémontaises en unités métriques. Ainsi, nous n’avons pas retenu (sauf cas très particuliers notifiés) les unités agraires classiques d’are et d’hectare dans la mesure où elles ne sont pas facilement perçues par les citadins que nous sommes généralement devenus. Nous pensons à nos ancêtres de Fontcouverte dont les unités de mesure n’étaient pas les mêmes que celles de leurs paroisses voisines !

Il suffit de retenir que 100 m2 (10 m x 10 m) font un are et 10 000 m2 (100 m x 100 m) un hectare !

La diversité des tailles des parcelles.

La surface des parcelles du terroir de Fontcouverte variant dans un rapport de 1 à 400 000 environ il est impossible de présenter de façon pertinente, dans un graphique de répartition des surfaces, la proportion des parcelles ayant une surface comprise dans un intervalle compris entre deux valeurs significatives régulièrement espacées (de 100 en 100 m2 ou de 1 000 en 1 000 m2… par exemple). En effet, un tel graphique montrerait que les parcelles les plus petites sont de très loin majoritaires alors que les plus grandes sont extrêmement rares. Quant au choix d’intervalles inégaux il conduirait à une interprétation susceptible d’induire en erreur sans une attention particulière.

Il semble donc plus logique et plus éclairant de présenter ici simplement trois catégories de tailles de parcelles suggérées par le graphique envisagé ci‑dessus, catégories choisies pour que la surface totale de chacune d’elles représente le tiers de la surface de Fontcouverte. La diversité apparait alors évidente.

Les petites parcelles dont la surface est inférieure à 3 000 m2 (0,3 hectare) représentent en nombre 90 (exactement 93) % des parcelles de Fontcouverte.

Les grandes parcelles dont la surface dépasse 150 000 m2 (15 hectares) sont réduites à une dizaine seulement (soit 1 pour mille en nombre des parcelles).

Les parcelles moyennes dont la surface est comprise entre 3 000 et 150 000 m2 correspondent en nombre à pratiquement 10 (exactement 8) % des parcelles. Leur nombre décroit très rapidement quand leur taille augmente.

La répartition des parcelles par catégories dans le territoire de Fontcouverte

La carte suivante donne pour chaque parcelle son appartenance à l’une des trois catégories de surface retenues.

Répartition spatiale des parcelles suivant leur catégorie de taille

La répartition géographique des catégories est très typée :

La taille des parcelles est donc en corrélation directe avec les conditions de culture (nature du terrain, altitude, habitat). L’extrême morcellement du terroir de Fontcouverte correspond en fait essentiellement à celui des seules terres cultivables les plus indispensables aux les Fontcouvertins.

L'extrait ci‑contre de la mappe dans la région située entre Le Villard et l'Alpettaz dans la zone centrale de la branche transversale révèle la géométrie très particulière mais fréquente des petites parcelles utilisées comme champs. Elles présentent une caractéristique physique très marquée et probablement ancienne, celle de suivre les courbes de niveau altimétrique.

Les champs (en brun sur l’image), sont constitués de bandes de terre en forme de lanières de quelques dizaines à une ou deux centaines de mètres de long mais très étroites, largeurs réduites à une ou deux dizaines de mètres, parfois à quelques mètres seulement.

Les prés (en vert) présentent généralement une forme plus trapue et plus irrégulière.

Le morcellement en lanières résulte probablement des nombreux héritages ou ventes de parcelles plus importantes particulièrement intéressantes mais situées sur sol incliné, morcellement ayant pour but la pratique d'une culture en terrasse. Ce découpage limite les difficultés d’exploitation d’un terrain pentu, en particulier tous les phénomènes d’érosion nécessitant la remontée permanente de la terre arable ravinée. L’épierrement de ces bandes est alors à l’origine des tas de pierres en limites des parcelles cultivées, amas suffisamment importants localement pour constituer parfois des parcelles incultes (en gris), en tout cas assez gênants pour être rejetés en bordure des parcelles cultivées où ils peuvent servir de soutien aux terres (murgers).




Un cadastre récent de Fontcouverte montre que la très grande majorité des limites de ces parcelles n'a pratiquement pas évolué depuis 1730.

Par contre, la photographie aérienne de la zone illustrée ci‑dessus, réalisée de façon récente par l'IGN, montre l'évolution du paysage. Nombre de murgers de limites de parcelles ont été envahis par les arbustes devenus des arbres suite à l'abandon des cultures.

Les vieux murgers non conquis par la végération restent apparents sous forme de lignes claires au milieu de l'herbe des parcelles découvertes.