Le logiciel QGis et son emploi à Fontcouverte

Le logiciel QGis a pour rôle, en particulier, d’adapter une cartographie donnée à une autre pouvant servir de référence. Dans le cas qui nous intéresse, la cartographie donnée est celle des photos globale et détaillées de Fontcouverte tandis que la référence est le cadastre récent de la commune qui recourt à des axes de référence normalisés (dont le nord géographique) et à une projection de la sphère terrestre sur un plan (la projection retenue pour Fontcouverte est la projection Lambert 93 EPSG2154 utilisée par l’IGN et applicable dans la région savoyarde).

La mappe de 1730 ayant été dressée sur une surface plane sans projection particulière, des écarts peuvent apparaître entre les deux représentations (en dehors des erreurs cartographiques possibles). Il est clair que ces écarts sont extrêmement faibles dans une région aussi restreinte que la paroisse de Fontcouverte. Ils sont en tout cas très inférieurs à l’imprécision topographique des mesures réalisées sur le terrain et reportées sur la mappe d’origine. En gros, la rotondité de la terre est négligeable dans la paroisse.

La transformation de la cartographie à traiter pour adaptation à la référence s’obtient en repérant des points caractéristiques sur la première et en déterminant leurs équivalents sur la seconde. La transformation mise en œuvre a pour but de faire coïncider la première série avec la seconde. Au terme de la transformation, la cartographie à traiter se trouve ainsi munie de tous les attributs cartographiques standard de la référence (dont l’orientation sur le nord géographique, l’échelle, le repèrage en longitude et latitude). La carte est alors dite « géolocalisée ».

Nous avons tiré profit du peu de changement probable des limites de la paroisse jusqu’à nos jours dans les sommets dominant la vallée des Villards au bord gauche de la branche de gauche de la paroisse (du moins là où la photo globale est utilisable) ainsi que dans la vallée de l’Arvan sur la branche de droite. Des points caractéristiques ont également été trouvés sur la limite de la paroisse aux confins de Saint‑Pancrace, Saint‑Jean-de‑Maurienne et Villarembert.

 

Dans la mesure où QGis ne peut deviner quelles sont les déformations réelles à corriger en tout point de la mappe, le logiciel propage des déformations plus ou moins appropriées dans l’ensemble ou parties de la paroisse (parmi les types d’adaptation possibles on utilise celui qui parait le mieux approprié). Naturellement, les déformations induites aux divers points de la mappe sont d’autant plus faibles que les écarts initiaux à ajuster le sont. Dans le cas de Fontcouverte, les écarts initiaux des pourtours de la paroisse entre la photo globale et le cadastre sont relativement négligeables (hormis de bord ouest de la paroisse du côté de la vallée des Villards). Les écarts à attendre en définitive à l’intérieur de la paroisse le sont alors également.

Le logiciel QGis permet d’établir une base de données cartographiques de la position et du pourtour des diverses parcelles de la mappe de Fontcouverte, base qui peut être reliée à une base des informations des parcelles accessibles dans les divers documents associés à la mappe, la tabelle générale en particulier.

Ainsi, outre les ajustements ci-dessus, QGis présente une grande aptitude à traiter des informations autres que topographiques. L’exemple suivant en est une application. A la carte géolocalisée où nous avons dessiné le pourtour des quelques 10 262 parcelles de Fontcouverte, le logiciel QGis permet d’associer très facilement la base de données acquise sur la tabelle générale où sont portées les natures de chaque parcelle (champs, prés, pâturages, rochers, maisons, chemins, cours d’eau, surface…) bien utiles à nos interprétations.