Fontcouverte
 

Informations « mineures »... mais bien utiles

Les actes d'état civil comportent des informations qui ne concernent pas directement la personne impliquée. Ce sont par exemple les parrains et marraines d'un baptisé, les témoins d'un mariage, les sacrements administrés à un mourant ou les déclarants d'un décès, plus rarement des maladies ou des accidents mais très souvent l'état de vie ou de mort des personnes.

Les loups au début du XVIIe siècle

Ces renseignements « mineurs » présentent peu d'intérêt pour le démographe qui travaille dans l'anonymat des membres d'une population. Les historiens-démographes peuvent être intéressés s'ils doivent reconstituer des familles. C'est aussi le cas, bien sûr, pour les généalogistes s'ils ne veulent pas s'égarer dans la recherche de leurs ancêtres. Et pourtant, on voit rarement la trace de toutes ces nombreuses informations dans les bases généalogiques. Dans la structuration systématique de la population de Fontcouverte que nous avons tentée, ces précisions « mineures » se sont avérées utiles voire indispensables.

Dans les actes du XIXe siècle les informations disponibles sont généralement très redondantes et permettent donc de lever pratiquement toute ambiguïté aux erreurs près qu'ils peuvent contenir. Au XVIIIe tout dépend des habitudes de l'époque et de l'humeur du curé, les informations disponibles étant alors bien souvent insuffisantes pour qu'un acte isolé soit parfaitement exploitable. Quant au XVIIe siècle, c'est l'époque des actes squelettiques pendant laquelle les informations d'un acte sont souvent insuffisantes pour identifier à coup sûr l'impétrant. Au passage, on saluera particulièrement l'heureuse initiative du Curé Monod à partir de 1674 consistant à préciser, enfin, le nom de la mère à l'occasion des baptêmes !

Dans ces conditions difficiles, toutes informations complémentaires, aussi peu intéressantes soient-elles a priori, sont à prendre en compte de façon systématique. C'est pourquoi nous avons saisi la quasi totalité des renseignements lisibles dans les actes. Ils sont répartis dans un certain nombre de rubriques bien définies, nombre que nous avons étendu au maximum pour faciliter les interrogations qui pourraient être faites sur ces données. Certaines informations sont présentées sous forme de remarques moins faciles à analyser. Elles correspondent à des données peu significatives et trop variables pour être formalisées.

A titre d'exemple, qui s'intéressera au défilé quasi annuel des vicaires au milieu du XVIIIe siècle pourra alors retrouver leurs noms et leur période d'activité à Fontcouverte. Qui s'intéressera aux heures auxquelles on baptise en 1778 les observera facilement dans les remarques sur les baptêmes ou aux circonstances d'accidents dans les remarques sur les décès.

Un accident mortel et l'intervention de la justice

Malheureusement, ces informations apparaissent longtemps de façon presque aléatoire en tout cas jamais très structurée ce qui rend leur exploitation complexe et longue, nécessitant une vision globale des paroissiens à une époque donnée. C'est certainement ce qui est à l'origine du faible intérêt habituellement porté à ces informations. Il est évident que celles-ci ne peuvent être traitées qu'avec des moyens informatiques relativement évolués, en particulier une base suffisamment structurée, interrogeable facilement et d'accès rapide... et en jouant au détective en marge des méthodes de la logique informatique.

En tout cas, nous avons souvent utilisé ces informations pour trancher entre plusieurs personnes homonymes possibles ou pour confirmer des identifications que nous avions faites avant d'avoir recours à ces informations.

Cette exploitation des informations « mineures » est illustrée par quelques cas parmi les nombreux que nous avons rencontrés.

Quand donc est née Pernette Collet inhumée le 25 septembre 1694 ?

Quand Jacques Domenjon est-il mort à en croire les baptêmes de ses petits enfants ?

Qui sont les parents du bon Curé Antoine Augert ? Quel a été son ministère ?