Fontcouverte
 

Une analyse précise des âges des mères
à la naissance de leur dernier enfant

Nous reprenons les résultats du graphique global connu.

Mais nous poussons l'analyse de façon plus précise en utilisant des tranches d'âge des mères de 2 ans. Par ailleurs, nous présentons les résultats sous forme cumulative ce qui donne la proportion des mères ne procréant plus à partir d'un âge donné.

Nous prenons la courbe de la période de mariage 1800 - 1850 comme référence de la fécondité naturelle dans la première moitiée du XIXe siècle pour analyser les écarts contatés pour les deux périodes de 25 ans suivantes.

Les femmes arrêtant entre 20 et 34 ans environ représentent des effectfs extrêmement réduits donc instables. Il serait hasardeux d'attribuer une significations aux écarts constés.

Par contre, au delà de 34 ans environ, les effectifs sont plus importants et l'on constate :

On aurait donc affaire à une population hétérogène regroupant majoritairement des mères soumises à une fécondité naturelle et accessoirement des mères pratiquant l'arrêt de leurs conception vers 35 - 40 ans, ces dernières étant dans une proportion croissant lentement à partir d'une date de mariage voisine de 1850 pour atteindre au moins 20 % environ pour celles qui se marient dans le dernier quart du XIXe siècle.

On note au passage la richesse informative que présente une distribution statistique comparativement à une simple moyenne telle que celle donnée par la moyenne mobile.

Un dernier graphique donne la proportion des femmes arrêtant leur procréation à chaque tranche d'âge de 2 ans dans la période 1875 - 1900. Pour chacune de ces tranches, la proportion recherchée s'obtient en calculant les nombres des femmes arrêtant de procréer dans les périodes 1800 - 1850 (référence de fécondité naturelle) et 1876 -1900, en retranchant à chacun d'eux la sommes des nombres correspondants pour les tranches d'âge inférieur et en en faisant le rapport (exprimé en %).

Aux âges inférieurs à 36 ans, il est peu probable qu'une tentative de limitation ait lieu (il pourrait alors s'agir de l'effet d'une stérilité précoce). Les valeurs portées sur les graphiques traduiraient alors l'instabilité du résultat sur une tranche.

Entre 36 et 44 ans, apparait clairement la manifestation de la limitation. Elle concernerait alors plus du quart des femmes entre 38 et 42 ans, 15 à 20 % pour les tranches 36 - 38 ans et 42 - 44 ans.

Au delà de 44 ans, les très faibles proportions observées n'ont pas de réalité certaine ou pourraient correspondre à des échecs.

Globalement, tout se passerait comme si, vers 40 ans environ, 20 à 25 % des mères arrêtaient leur procréation.

Quel serait alors, en fin du XIXe siècle, l'impact démographique de ce nouveau comportement ?

Remarquant que la limitation s'appliquerait à des âges relativement élevés de mères dont la fécondité est déjà naturellement réduite, on peut s'attendre à un effet relativement faible.

En tenant compte des taux de fécondité annuels observés après 36 - 38 ans, on peut estimer, suivant l'âge d'arrêt, le nombre d'enfants « gagnés » par chaque mère grâce à son arrêt volontaire.

Age d'arrêt 36-38 38-40 40-42 42-44
Nombre d'enfants « gagnés » par mère 1,7 1,1 0,6 0,3

Enfin, du fait des proportions de mères pratiquant l'arrêt dans l'ensemble total des mères de Fontcouverte, il apparaît que le gain moyen dans l'ensemble de ces dernières serait, dans le dernier quart du XIXe siècle, de 0,84 enfant (disons presque un enfant !), valeur effectivement faible (tant que l'âge d'arrêt ne baissera pas) mais non négligeable.