Fontcouverte
 

Registres 1838 - 1841 de la cure

Ces registres contiennent une grande partie des actes établis durant son ministère de dix ans à Fontcouverte par le Curé Joseph Albrieux.

Les formulaires préimprimés et leurs débordements
L'année 1837 marque le fin de la rédaction des actes sur papier libre et en latin. A partir de janvier 1838, les actes sont enregistrés à partir de formulaires annuels pré imprimés, à raison de deux actes par page, et sont rédigés en français. S'agit-il d'originaux ? On perçoit en tout cas l'influence de la période révolutionnaire française avec ses actes laïcs.

Les registres sont donc faciles à lire mais les informations sont réduites en ce qui concerne les parentés (parents directs seulement, époux très rarement spécifiés).

Il semble qu'à l'époque les feuillets pré imprimés une fois utilisés sont regroupés par type d'acte et par année (comme on retrouve ces liasses dans les archives de l'évêché). Plus tard les liasses sont regroupés en registres reliés. On ne s'étonne pas alors que le registre rassemble les actes mal classés par millésimes et dans le désordre des types d'actes :

Eventuellement, un récapitulatif final annuel et par type d'actes marque l'habitude que prend l'Eglise d'imiter les actes laïcs français.

Le formalisme convient à l'identification administrative stricte mais tout ce que le curé codait en matière d'identification sociale disparait. Les problèmes de synonymie ne sont pas correctement traités mais ils sont en nombre réduit à cette époque du fait de la variété des prénoms et de la masse des informations disponibles par ailleurs.

Des renseignements sur la profession des personnes ne sont pas significatifs. Pratiquement tout homme est laboureur et toute femme ménagère. Il n'apparaît donc pas d'activités particulières pour toute personne ayant un champ à cultiver ou une maisonnée à nourrir. On trouve seulement de très rares cas où la profession est précisée : il s'agit sans doute alors d'un métier exclusif, en tout cas principal, tel notaire, charpentier, meunier, taillandier, maréchal ferrant, tisserand. Pratiquement, très peu de renseignements peuvent être tirés de ce genre d'informations.

Pour les baptêmes (appelés Naissances - Baptêmes) on dispose des dates et heures précises de la naissance et du baptême. Les parrains et marraines sont réduits à leurs seuls nom et prénom sans précision, en général, d'ascendance. Leur identité peut prêter alors à confusion par homonymie ce qui n'était pas le cas dans les actes latins. Contrairement à ces derniers où seul le décès d'un nouveau-né est enregistré, la naissance des enfants morts immédiatement mais baptisés à la maison est enregistrée dans les baptêmes. La plage du formulaire destiné à l'enregistrement du baptême est alors utilisée sous le terme « consigné » et non « baptisé » le curé ne considérant pas, à juste titre, que le baptême à la maison tienne lieu de baptême complet. Nous n'avons pas enregistré les dates de baptême dans ces cas mais seulement celles de naissance. Le décès/inhumation correspondant est, par contre, enregistré dans les décès pour lequel le curé rédige un acte.

Les mariages souffrent également du côté succinct et imposé des formulaires auxquels le curé Albrieux a du mal à se faire. Les témoins sont précisés sans lien avec les autres intéressés. Les époux, pères des époux et témoins (appelés présents) apposent quand ils le peuvent leur signature. Les veuvages sont en principe toujours signalés.

Sépulture de Jean Pierre Anselme le 19 juillet 1838. Des plages bien mal exploitées !
Les sépultures (appelées Décès) présentent les mêmes limitations. Mais on y constate mieux qu'ailleurs les difficultés qu'éprouve le Curé Albrieux pour s'adapter. Il aura mis un an et demi sans compter les années précédant celles du registre ! A moins qu'il ne s'agisse que de mauvaise volonté ! Les plages que lui donne le nouveau formalisme ne s'accommodent pas des réminiscences des vieilles habitudes du curé dans ses textes libres en latin. Il n'a pas remarqué que des emplacements sont réservés aux ascendants du mourant. Aussi écrit-il après le nom du mort les noms et prénoms de ses parents comme dans ses vieux actes. Si le mort est marié, il utilise les emplacements ainsi libérés pour inscrire les noms et prénoms des parents de l'épouse non prévus dans la grille. Il apparaît des déclarants. Les professions sont alors distribuées au hasard. D'ailleurs, il fait peu de cas de ces dernières informations, un homme étant déclaré « cultivatrice » ou un enfant mort à la naissance « laboureur » !

Quant à la rubrique « Maison », on peut aussi bien trouver « Maison Anselme » si le chef du feu du mourant est un Anselme d'un hameau quelconque de Fontcouverte que « La Roche Charvin » pour le village où la mort est effectivement survenue.

Au moins a-t-on les dates et heure du décès de façon relativement précise.