Fontcouverte
 

Registre 1587 - 1694 de la cure

C'est le registre le plus ancien de la paroisse, un gros volume de 1 400 pages.

Dans sa sagesse, quelques années avant sa mort, le Père Michelland, Curé de Fontcouverte, nous avait formellement déconseillé la lecture de ce registre auquel nous ne pourrions comprendre grand'chose. Il avait tout à fait raison mais il ne connaissait pas notre entêtement !

En effet, ce registre rassemble de façon très désordonnée des actes de baptême, mariage et sépulture couvrant 108 ans rédigés par les Curés Jean Pierre Vincent (fin de son ministère), Philippe Vincent, Louis Dominjon, Pierre Marchand, Claude Dominjon, Antoine Augert et Claude Monod. Les liasses de documents, groupant les actes de périodes de durée variable (la plupart du temps arrêtées sur les dates quelque peu aléatoires des synodes diocésains), séparant ou mélangeant les trois types d'actes, ont été reliés dans le plus grand désordre. Il nous a fallu noter les dates concernées par chaque page pour tenter de réordonner ces dernières de la façon la plus probable. Les informations reportées sur les pages par des curés qui se sont penchés sur le registre ne sont pas toujours pertinentes et nous avons dû nous en méfier.

Les archives par ordre de classement dans le registre (ordre non chronologique)

La recopie des vieux actes

Lors de sa visite pastorale le 30 juillet 1609, l'Évêque Philibert Millet « ordonne au Curé Philippe Vincent de tenir exactement les registres de baptême, de mariages et de décès ». C'est sans doute cette réprimande qui pousse le curé à reprendre les anciennes archives et à améliorer celles en cours.

Les pages 2 à 93 sont alors les copies faites par le Curé Philippe Vincent d'actes « originaux » existant à l'époque sous diverses versions et probablement diverses formes. Il s'agit d'abord, pour la période 1587 - 1593, de la copie des documents rédigés par le Curé Jean Pierre Vincent. Pour la période 1593 - 1598 la copie a été réalisée à partir des « originaux » du Curé Philippe Vincent qui apparaissent alors en double dans les archives.

Copie par le Curé Philippe Vincent du baptême de Jean Claraz (voir ci-dessous)
le 20 mai 1589 (au lieu du 24 mai 1589 d'après le Curé Jean Pierre Vincent !)

Cette période peut être complétée et comparée aux « originaux » de cette époque.

On note alors :

Le Curé Philippe Vincent aurait donc eu accès à des documents (sous quelle forme ?) que l'on ne retrouve pas dans les archives actuelles.

Il existe par ailleurs dans les archives de la cure quelques feuillets correspondant à des copies de la main du Curé Philippe Vincent des actes de baptême, mariage et sépulture qui ne sont pas reliés dans le registre et qui correspondent aux deux années synodales allant de mai 1612 à avril 1614.

On a pris en compte ces copies comme base documentaire quitte à les compléter par les actes ou les informations supplémentaires lisibles dans les vieux actes décrits ci-dessous et dans les « originaux » postérieurs à 1592 sans être certain que les « originaux » soient meilleurs que leurs copies.

Les vieux actes

Le baptême de Jean Claraz
le 20 mai 1589...
le document le plus ancien connu
de l'état civil
Les pages 94 à 121 sont probablement les plus anciens documents originaux connus et correspondent à des actes de fin 1589 à 1591 rédigés sans doute par le Curé Jean Pierre Vincent, bien que l'écriture soit très voisine de celle du Curé Philippe Vincent (on ne connaît pas celle du Curé Jean Pierre Vincent) et partiellement conservés dans le format des vieilles archives pliées verticalement sous forme de bandelettes. Elles concerneraient seulement les deux périodes situées entre les synodes diocésains de 1589, 1590 et 1591.

Elles ne présentent aucun aspect informatif sérieux mais on peut penser qu'elles sont peut-être les « notes » que prenait, dans le plus grand désordre (à moins qu'il ne s'agisse que d'une mauvaise reliure ultérieure des documents du registre) le curé dans sa sacristie ou son presbytère. Ce serait alors les seuls documents de ce genre que nous aurions retrouvés. Elles sont difficilement lisibles, comportent de nombreuses erreurs (en particulier la mention de millésimes rajoutés ultérieurement). Les recopies qui en auraient été faites par le Curé Philippe Vincent ne semblent pas pouvoir provenir de ces vieilles pages tant les erreurs et les lacunes y seraient nombreuses. Le Curé Philippe Vincent aurait alors pu utiliser des documents mieux structurés que nous ne connaissons pas.

A titre anecdotique nous avons tenté de déchiffrer ces vieux grimoires. Pour celà nous nous sommes aidés des actes bien rédigés du Curé Philippe Vincent. Ils sont difficilement utilisables, fragmentaires avec de nombreuses erreurs sur les millésimes et présentent peu d'intérêt par rapport à la copie du Curé Philippe Vincent :

Pour ceux dont la curiosité serait grande voici ce que nous avons cru comprendre après correction des mentions erronées.

La reprise presque normale du cours temporel des actes

A partir de la page 122 on retrouve la suite des « originaux » (en fait des copies de notes prises au moment des faits et modifiées à plusieurs reprises) des actes rédigés, sous forme habituelle, par le Curé Philippe Vincent à partir de 1593 (dans le désordre mais les dates ont pu être reconstituées). Leur qualité s'améliore progressivement.

1593
1596
1608
1630
1630 (décès lors de la peste)
1640

Les actes finissent en avril 1694 pour les baptêmes, en juin pour les mariages et sépultures.

Quelques problèmes

Les archives « originales » de la cure ont été reliées dans un très grand désordre après avoir été annotées par divers curés postérieurs. En particulier, il a souvent été noté en tête des pages, le millésime correspondant à la page. Cette indication a été portée avec une encre différente de celle des actes ce qui prouve leur postérité, peut-être même après que le registre a été relié dans le désordre. Il arrive alors que cet ajout ne soit pas toujours le bon mais ce type d'anomalie est rare. On a pu, dans la plupart des cas, restituer l'année sans risque d'erreur.

Une lacune importante des archives apparaît dans les années 1597-1602 une fois utilisées toutes les informations des différentes sources.

Il n'est pas toujours possible de distinguer une lacune de l'absence effective d'évènements. La période en cause correspond en effet, probablement, à une époque particulièrement troublée dans la paroisse. Elle est par contre indubitable pour les décès qui devaient bien avoir lieu et pour les années 1600 et 1601 pour les trois types d'actes. Ce manque d'information est particulièrement regrettable en cette période initiale des archives.

La décennie 1640, avec l'arrivée du Curé Claude Dominjon, correspond à une période particulièrement perturbée des archives en grand désordre de classement des feuillets dans le registre. On y trouve deux (et même trois) séries dont une, manifestement recopiée, est relativement mauvaise. La meilleure série a été retenue correspondant, semble-t-il, à l'« original » mais ne comporte par l'année 1641.

Les archives correspondantes de l'évêché

Des archives de 1602 à 1612 (Curé Philippe Vincent) et de 1619 à 1623 (Curé Louis Dominjon) ont permis une comparaison avec les « originaux » de la paroisse. D'assez nombreux écarts sont constatés, erreurs sans doute bien humaines et que nous comprenons d'autant mieux pour les avoir parfois pratiquées dans notre première lecture :

On a retenu, sauf contre-indication flagrante ou compléments utiles, le texte de l'« original » en notant en remarque les informations de l'évêché.

Il apparaît ainsi que l'« original » de la paroisse n'est qu'une copie de sources inconnues. L'exemplaire de l'évêché paraît lui-même plus riche et donc plus près de la source à moins qu'il ait été enrichi au moment de la recopie.

Les archives départementales correspondantes

Le registre 1647-1704, bien que n'étant qu'une copie présentant des lacunes temporelles, contient des informations détaillées supérieures à celles du registre 1587-1694 de la cure. Il s'agit probablement d'une copie plus proche de l'« original » alors que l'exemplaire de la cure est, dans les années 1650, une assez mauvaise copie souvent bâclée. Parfois peu lisible, le registre des archives départementales a été cependant utilisé pour compléter le registre paroissial dans les périodes 1647-1659 et 1665-1703.

Les archives départementales ont également permis une comparaison avec les archives de l'évêché citées ci-dessus et ont donné une estimation du taux d'erreurs possible.

Estimation du taux d'erreur.

Pour les seuls baptêmes, soit 380 actes, dont les deux versions sont de la même main, on peut constater les faits suivants : 

Les résultats de ces comparaison est à l'origine de notre campagne de photographie des archives locales pour contrôler, compléter et corriger notre lecture initiale de toutes les archives départementales.

En tout cas, toutes ces difficultés montrent combien il est difficile de faire confiance, à cette époque, à une version unique des archives.