Fontcouverte
 

Filles ou garçons ?

On pourrait penser que la nature fasse naître autant de garçons que de filles. Ce n'est pas parfaitement exact, du moins dans nos sociétés européennes. Pour 100 filles il naît en moyenne 105 garçons.

Qu'en est-il à Fontcouverte ?

Sur l'ensemble des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles, les archives donnent 6 633 garçons et 6 392 filles nés à Fontcouverte, nombres que les démographes traduisent sous deux formes équivalentes :

Les Fontcouvertines feraient donc un peu moins de garçons que leurs consœurs européennes. En fait, la différence serait peu au dessus de la limite théorique de la signification, d'autant plus que le taux peut fluctuer de façon non aléatoire au cours du temps. D'ailleur cet avantage des garçons ne dure pas longtemps. Au terme de trois mois de vie, la moitié de l'écart est effacée par la surmortalité observée à Fontcouverte des garçons aux bas âges.

Le graphique suivant donne les valeurs des taux annuels effectivement observés pendant les trois siècles et leur moyenne mobile sur 20 ans.

Les taux annuels fluctuent fortement, les nombres de naissances annuelles n'étant que de quelques dizaines. Aussi, est-il reporté sur le graphique la moyenne mobile des taux sur 20 ans (en principe 4,5 fois moins dispersés que les taux annuels). Le trait rouge correspondant à l'égalité des deux sexes confirme que le rapport de 0,509 s'écarte bien peu de 0,512 (valeur du rapport de masculinité correspondant au taux de 1,05), voire de 0,500 !

Des fluctuations à moyen terme (une à quelques dizaines d'années) apparaissent. Les Fontcouvertines y sont-elles pour quelque chose ? La médecine moderne pourrait peut-être nous éclairer si les conditions de vie locale des temps anciens nous étaient connues. Ne s'agit-il pas simplement du hasard ?

Un bon point pour les archives

Il est souvent fait allusion, dans la bibliographie traitant des archives d'état civil, à des doutes sur l'enregistrement exhaustif des naissances de l'un ou l'autre sexe, celui des filles en particulier.

La statistique qui vient d'être faite, pratiquement conforme aux normes biologiques connues, confirme s'il le fallait la qualité du travail de nos curées et de nos secrétaires de mairie. Au pire, auraient-ils très légèrement défavorisé les garçons ? Nous ne le croyons pas.