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Analyse numerique des intervalles protogénésiques

Considérés comme indicateurs utiles de la fécondabilité, les intervalles protogénésiques (délai entre mariage et première naissance) permettent d’estimer le comportement des Fontcouvertines lors de leur première grossesse, c’est-à-dire lorsque leur physiologie reproductive est le moins perturbée par des phénomènes étrangers à la conception.

Conventions

Les intervalles protogénésiques sont comptés en jours à partir du jour de mariage. Dans les graphiques portant sur l'axe du temps (horizontal) des mois normalisés à 30,4 jours, la numérotation des mois part donc de 0 pour les 30,4 (= 365,4 / 12) jours suivant immédiatement le mariage, puis 1 pour les 30,4 jours suivants...

On considèrent les grossesses et non les naissances de façon à compter une seule gestation pour les jumeaux. Nous conservons le terme de naissance par simplification mais il s'agit bien de gestations.

Limites d’utilisation des intervalles protogénésiques

Dans les conditions d'exploitation des données d'archives qui servent au calcul des intervalles, ceux-ci sont compris entre -140 à + 280 mois.

Pour donner un sens aux intervalles utilisés, il est retenu, arbitrairement, d'éliminer dans le graphique ci-contre :

Estimation d'intervalles moyens

L’ensemble des intervalles retenus manifeste une grande variabilité. Nous vérifions alors si des paramètres tels que l’écoulement du temps au cours des siècles (l’amélioration des conditions de vie pouvant accroître la fécondabilité et réduire les intervalles protogénésiques) et la taille finale de la famille (traduisant une fécondité et donc une fécondabilité croissant avec cette taille et simultanément la possibilité d’un intervalle protogénésique d’autant plus faible) doivent être pris en compte.

Dans le temps, le graphique des moyennes cinquantennales pour les familles de 1 à 10 enfants (seules statistiquement exploitables) montre, dans une dispersion importante, une probable faible tendance à la réduction des intervalles entre 1650 et 1900, les intervalles moyens passant de 15 à 13 mois environ. Les valeurs relativement basses des intervalles entre 1600 et 1650 sont très probablement un artefact lié aux archives : dans cette première moitié du XVIIe siècle, quelques filiations enfants - parents peuvent être très incertaines et conduire à quelques familles improbables.

En fonction du nombre final d'enfants, le graphique croisé du précédent, pour des périodes cinquantennales des moyennes des familles de 1 à 10 enfants, confirme l’évolution des moyennes en fonction du temps et montre que les intervalles protogénésiques moyens sont pratiquement indépendants du nombre final d’enfants. Seule la période 1651 - 1700 pourrait se distinguer pour les familles de plus de 8 enfants. les intervalles croissant, de façon étonnante, avec la taille finale de la famille.

Devant la faible influence des paramètres testés et malgré la dispersion statistique des intervalles, on peut estimer approximativement l’intervalle propogénésique moyen à 14 mois (environ 425 jours).

Pour plus de détails, le graphique ci-contre donne la répartition des familles en fonction des intervalles prototogénésiques observés. Cette répartition, très disymétrique, est d’un type particulier donnant les intervalles faibles bien plus probables que les intervalles élevés. Précisément, 50 % des intervalles sont inférieurs à 12 mois : la médiane est à 12 mois et le mode à 9 ! 75 % des intervalles sont inférieurs à 17 mois. C’est dire que la moyenne est bien peu représentative de la réalité dans le cas présent.

Dans les interprétations que nous pouvons faire des intervalles protogénésiques, nous préférons donc les distributions des intervalles à leur valeur moyenne.