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Fontcouverte
 

Les dessins définitifs de la mappe

Nous voici arrivés au moment magique où les belles mappes colorées vont apparaitre !

Le village de Fontcouverte dans la mappe en couleurs

A partir de la mappe originale du géomètre, des artistes aussi brillants que nombreux vont assurer l'élaboration de deux copies qu'ils vont passer au lavis de diverses couleurs, assurant ainsi l'aspect esthétique définitif des documents mais aussi leur valeur informative facilement accessible. En effet, un code de couleurs est établi pour représenter chaque parcelle en fonction de l'activité qui y est pratiquée  : prés en vert, champs en brun strié pour rappeler les sillons du laboureur, rochers en grisé, bâti en rouges divers, figuration d'arbres pour différencier les couverts plus ou moins denses... Il est alors facile, au moins en principe, de reconnaître chaque parcelle décrite dans le livre du géomètre. Les cours d'eau sont teintés de vert et les confins avec les paroisses voisines de différentes couleurs.

Un cartouche donne les dates des travaux sur le terrain, les noms des personnes qui y ont participé dont, en particulier, celui du géomètre responsable des levés, le tout signé Cocelli directeur de la péréquation à Chambéry garantissant la valeur de la mappe. Deux échelles graphiques sont données en unités de mesure des longueurs du Piémont et en unités locales.

Enfin, une belle rose des vents indique le nord... mais lequel, celui de la boussole ou celui du soleil qui sont différents en 1730) ? Méfiez‑vous en, l'indication peut être parfois plus esthétiquement flatteuse que scientifiquement objective !

Assemblée d'un seul tenant à l'échelle 1/2 400 sous forme de papier collé sur toile, la mappe d'une paroisse peut couvrir une surface de plusieurs mètres carrés, huit à Fontcouverte.

Les copies réalisées le sont par piquage en superposant la mappe d'origine à la copie à produire. Les points ainsi piqués (angles des parcelles, tracé des chemins, des cours d'eau...) sont ensuite joints par des traits au crayon puis repris à l'encre de Chine et les surfaces sont peintes (ce mode de reproduction par piquage, réutilisé par la suite, est une des origines de la détérioration des mappes par les utilisateurs ultérieurs). Les numéros de parcelles sont enfin ajoutés.

L'une des copies est à destination des paroisses (beaucoup sont malheureusement en mauvais état, voire perdues, du fait du grand usage qui en a été fait), l'autre reste dans les archives du Bureau de la péréquation à Chambéry (avant d'être actuellement conservée dans les locaux des Archives départementales).