Fontcouverte
 

L'usage des parcelles de terre à Fontcouverte

La tabelle du cadastre de Fontcouverte est une aubaine pour comprendre comment les Fontcouvertins tirent le maximum des terres dont ils disposent en 1730. Mais les études possibles sont assez complexes et la publication de leurs résultats difficile à réaliser simplement.

Plusieurs critères sont en effet à distinguer.

D’abord le découpage des terres en parcelles. 10 261 parcelles sont à relever dans la tabelle (il manque une parcelle bâtie). Elles sont caractérisées par la grande variabilité de leurs surfaces, de 6 m2 à 2 620 926 m2.

Nous les avons réparties en tranches significatives de surfaces d'étendue variable. Nous retenons ici cette partition pour présenter nos résultats. Pour des questions graphiques nous utilisons comme unités agraires les mètres carrés mais aussi les hectares (10 000 m2) pour les grandes surfaces.

Viennent ensuite les diverses activités pratiquées par les Fontcouvertins sur ces parcelles. Pour clarifier les graphiques nous avons réduit la liste des activités exercées en seulement 5 catégories :

Puis nous avons dû distinguer deux types de propriétés dont les finalités sont très différentes :

Enfin, l’analyse que nous pouvons faire doit distinguer pour les parcelles deux de leurs caractéristiques :


Répartition des usages de la surface des terres de Fontcouverte

Sont traitées ici les surfaces des parcelles et non leur nombre. Le graphique suivant donne une idée globale et simple de la répartition des usages qui sont faits des parcelles par les deux types de propriétés (privées et communales). Les cercles ont une surface proportionnelle à celles des terres concernées.

Les propriétés privées

Elles sont vouées à toutes les activités possibles.

Celles à vocation pastorale sont largement prédominantes avec 62 % de la surface privée.

Des terres plus fertiles permettent aux cultures d'arriver au second rang avec une pratique dans 29 % seulement de la surface privée.

Les bois sont relativement marginaux et réduits à seulement 3 % de la surface privée.

Les parcelles de bâti, bien qu’assez nombreuses, n'occupent que des parcelles de très petite superficie et ne représentent alors que 1 % des surfaces privées.

Les 6 % restants sont très majoritairement des terres incultes diverses ou inabordables.  Elles sont donc pratiquement inexploitables du fait de la mauvaise qualité du sol ou du relief accidenté.

Les communaux

Ce sont, pour 48 %, des prés et de grands pâturages d'altitude. Les bois représentent 21 %, groupés principalement dans un grand ensemble établi sur des terres de mauvaise qualité inaptes aux activités agricoles ou même pastorales. 31 % de la surface des communaux, constitués principalement de parcelles pierreuses ou rocheuses et de rives de torrents, sont considérées comme inexploitables. Le bâti qui se résume à quelques fours, une maison et une chapelle est négligeable. Il en est de même de 5 parcelles de pré et culture, probablement louées.


L'analyse de l'usage des terres à Fontcouverte est rendue complexe par le nombre des paramètres dont il faut tenir compte. Le lecteur qui souhaite éviter un texte long, risquant d'être fastidieux, peut se contenter de la synthèse présentée dans le paragraphe final  En conclusion générale : Fontcouverte dans son ensemble où un graphique résume très succinctement la situation globale à Fontcouverte.


Répartition du nombre des parcelles en tranches de surfaces et suivant leur exploitation

On traite ici les nombres des parcelles. Une analyse plus détaillée que la précédente peut être faite des parcelles de la paroisse en classant les parcelles suivant leurs surfaces.

Les deux graphiques suivants donnent la répartition du nombre des parcelles (sur l'axe vertical) par tranches de surfaces inégales mais significatives (barres verticales graduées sur l'axe horizontal en m2 et en hectares pour les parcelles les plus grosses) et, pour chaque tranche, la répartition des parcelles suivant leur utilisation (couleurs différentes). Le nombre de parcelles concernées par chaque utilisation est par ailleurs affiché dans chaque utilisation.

Les parcelles privées

Le nombre de parcelles privées relevées dans la tabelle est de 10 119. Les surfaces des parcelles sont pratiquement comprises entre 50 m2 et 2 hectares. Les surfaces de loin les plus fréquentes sont de 400 m2 à 1 hectare.

Les parcelles de bâti (entre 0 et 1000 m2), bien qu'assez nombreuses, sont généralement de très petites surfaces (au plus 500 m2).

A partir de 150 m2, les parcelles exploitables sont affectées à parts pratiquement égales, en nombre, aux activités agricoles et pastorales. Cependant, les plus grandes parcelles, de 1 hectare ou plus, voient la part des prés et pâturages devenir prédominante voire pratiquement exclusive.

Une part très marginale des parcelles privées est à attribuer aux bois tandis que les parcelles incultes sont en nombre peu important mais non négligeable.

Le point le plus marquant est la partition voisine de l'égalité, en nombre, des parcelles vouées à des usages en prés‑pâturages et en culture.

Les communaux

Bien différente est la répartition des parcelles communes, au nombre de 142 seulement.

Les parcelles de bâti occupent de nouveau les parcelles de faible surface. Ici, ce bâti est représenté presque uniquement par des fours répartis dans les divers villages. Les cultures ne sont représentées que par trois parcelles. Les parcelles de prés‑pâturages correspondent environ à la moitié des parcelles de taille comprise entre 1 000 m2 et 2 hectares. Quelques grandes parcelles de pâturages et de bois se trouvent dans les parcelles de 2 hectares ou plus.

On doit noter l’importance des parcelles non cultivables qui sont de surface importante (1 hectare ou plus). Des parcelles qu'elle possédait à l’origine, la communauté aurait cédé de grandes surfaces et n’aurait conservé, en 1730, outre ses fours communs, que quelques parcelles de prés et surtout de pâturages de grande taille (généralement en altitude), des bois et les parcelles inexploitables.

Répartition des surfaces des parcelles en tranches de surfaces suivant leur exploitation

Si l’analyse des parcelles présente un intérêt en relation avec le nombre des parcelles, c’est plus logiquement celle des surfaces qui peut être parlante pour tenir compte de la grande variabilité de surface des parcelles.

On aimerait reprendre exactement les graphiques du paragraphe précédent en remplaçant les nombres de parcelles (axe vertical) par leurs surfaces. Mais cela introduirait dans la graduation verticale tous les problèmes de la graduation horizontale (surfaces des parcelles d'ordres très différents). On contourne au mieux cette difficulté en portant, dans chaque barre représentant un intervalle de surface, la proportion que présente chaque type d’usage dans la totalité des parcelles de la tranche. La représentation graphique donne, au moins, une signification à la comparaison des diverses barres.

L’analyse par intervalles de surface des parcelles doit rejoindre les proportions globales données dans les graphiques circulaires de début de texte mais en détaillant l’influence de la surfaces des parcelles.

Les parcelles privées

Le graphique montre alors que le bâti n’apparait significatif, en surface, que dans la tranche des parcelles de moins de 50 m2.

Les cultures couvrent approximativement 40 à 50 % des surfaces dans les parcelles de moins de 3 000 m2 et disparaissent progressivement dans celles comprises entre 3 000 m2 et 2 hectares. Les prés‑pâturages représentent une proportion de surface régulièrement croissante de 20 % à 100 % avec quelques bois et terrains incultes en proportions mineures.

Nous retrouvons ainsi les proportions du graphique circulaire concernant les propriétés privées.

Les communaux

Dans les parcelles communales, les proportions sont fortement influencées par la présence, ou non, de parcelles de très grande surface ce qui rend l’interprétation du graphique moins évidente. Si l’on exclut les deux intervalles de surfaces les plus réduites correspondant à du bâti (fours en particulier) et quelques champs loués sans doute à des privés, la richesse terrienne des communaux se réduit à des prés et pâturages pouvant atteindre des surfaces importantes (par exemple les pâturages d’altitude), à quelques bois dont un de très grande surface. Il faut noter particulièrement les terres incultes réparties dans de nombreuses tranches de surfaces représentant pratiquement le tiers de la surface des communaux.

En conclusion générale : Fontcouverte dans son ensemble

Le graphique est la photographie de l’usage de l'ensemble des terres, classées par tranches de surface, que la nature donne aux Fontcouvertins qui doivent composer avec une très médiocre qualité des sols (c'est la synthèse des deux graphiques précédents).

On rappelle que sont portés sur l'axe horizontal les parcelles groupées par tranches de surfaces dont les limites sont définies en m2 et en hectares pour les tranches des grandes surfaces. Dans la direction verticale est représentée la proportion des divers types d'activités dans chacune des tranches.

Les activités agropastorales se partagent la presque totalité des terres exploitables. Les terres cultivables se retrouvent dans les très nombreuses petites parcelles, très peu d'entre elles atteignant ou dépassant 3000 m2. Les prés et les pâturages sont exploités sur toutes les surfaces possibles en proportion croissante avec leur taille pour culminer avec les grandes parcelles d'alpage, proportion seulement altérée par quelques bois dont un très importants et surtout par les parcelles incultes les plus étendues caractéristiques des communaux (soit, malgré tous les efforts des Fontcouvertins, 30 % de la surface de leur paroisse). Parmi les parcelles de taille moyenne (entre 400 m2 et 1 hectare), celles incultes sont réduites, en proportion, à leur plus simple expression de quelque pour cents seulement.

Ainsi, les Fontcouvertins savent tirer le profit maximum des terres que la nature leur donne pour vivre en adaptant l'exploitation aux sols plutôt médiocres et aux diverses altitudes.