La « qualité » ou l'usage des parcelles
dans les documents du cadastre
Au moment du levé de terrain d’une parcelle, le géomètre et le trabucant notent la « qualité » du terrain, pratiquement l’usage qui en est fait (« champ », « pré », « pâturage », « inculte », « maison grange », « église » …) Cette information est ensuite reportée dans les documents gérés successivement à Chambéry jusqu’à la tabelle générale et la coloration de la mappe.
Cette « qualité » est censée être autant que faire se peut normalisée pour assurer l’homogénéité des cadastres des diverses paroisses. Mais la qualité d’une parcelle peut, en fait, comporter de nombreuses nuances que tente de traduire le géomètre, « maison‑grange », « maison‑grange rocher », « jardin grenier », « masure pâturage », « bois à feuilles », « bois de fayard », « rocher bois », « rocher broussailles », « teppe inculte roc », « inculte inaccessible »…
Le géomètre souhaite donc ainsi préciser éventuellement pour une parcelle :
La bibliographie signale ces nuances et constate qu’elles peuvent évoluer au cours de l’élaboration successive des documents pour tendre souvent vers un accroissement de la « qualité » de la parcelle et donc de son imposition.
La tabelle générale de Fontcouverte révèle 131 rédactions différentes (après correction des écarts mineurs non significatifs) de la « qualité » des parcelles. Il est pratiquement impossible de gérer une telle diversité qui n’est, d’ailleurs, pas indispensable à notre étude.
Comme le fait la majorité des auteurs de la bibliographie, nous tentons une réduction drastique des informations issues de la tabelle.
Nous avons réduit la liste initiale à 11 catégories distinctes condensant au mieux la diversité initiale :
La carte suivante donne la répartition spatiale des parcelles de
Fontcouverte
suivant leur qualité réduite aux 11 catégories retenues. Plusieurs
catégories ne
sont représentées que par de petites parcelles pratiquement invisibles,
dispersées qu'elles sont sur la carte.
Celles présentant une surface réellement significative sont assez
facilement observables (prés, pâturages, champs, bois, terres incultes)
bien que souvent imbriquées les unes dans les autres.
Les 11 catégories paraissent en nombre suffisant pour des analyses
générales mais
peuvent
être scindées si nécessaire pour des analyses de détails. Par exemple
la catégorie bâti peut être particularisée en « maison »,
« maison‑grange »,
« grange », « masure », « four »,
« moulin », « église », « chapelle »…
La rubrique « inculte » comprend donc les parcelles déclarées « incultes » mais aussi « rivage inaccessible », « graviers », « pierres »... qui nous paraissent inexploitables.