Fontcouverte
 

Un peu de géologie pour connaitre
la fertilité des terres à Fontcouverte

Les grands traits géologiques (issus de la carte du BRGM), figurés ci‑dessous de façon volontairement très simpliste, s’étendent au‑delà des limites de Fontcouverte. Mais ils sont particulièrement applicables à la paroisse.

Ceux que nous avons retenus dans nos cartes sont ceux les plus directement représentatifs des conditions d’exploitation agropastorale dans la paroisse en 1730.

La très vieille histoire du sous‑sol

A la fin de l’ère primaire (il y a 250 millions d'années) la grande chaîne de montagnes qui couvrait une grande partie de l'Europe actuelle, dont le proche Massif Central français mais aussi la partie de la Savoie qui nous intéresse, est déjà largement érodée.

Au début de l’ère secondaire le grand plateau laissé par les montagnes érodées se trouve progressivement recouvert par une mer. Des roches s’y déposent, d’abord des gypses et calcaires  (à l’époque du Trias il y 230 millions d'années), qu’on retrouve actuellement peu transformés. Puis (à l’époque du Jurassique autour de 180 millions d'années environ) d’épaisses masses constituées d’argile mélangée de calcaire, voire de sable, se déposent au gré de la profondeur de la mer. Ces sédiments se compactent et durcissent sous l’effet de la pression et du temps pour donner les schistes gris et noirs de nos paysages.

A l’ère tertiaire (il y a 30 à 40 millions d'années), de violentes poussées venant de l’est, lors de la formation des Alpes, obligent les roches sédimentées à de déplacer vers l’ouest. Dans notre région ce sont des masses importantes de gypse et de schistes qui sont propulsées, se chevauchant les unes les autres sous forme de grandes écailles inclinées vers l’est. A Fontcouverte, ces masses sont principalement schisteuses dans les deux tiers ouest de la paroisse. Mais une grande nappe de calcaire et gypse recouvre la partie de la paroisse proche de l’Arvan à l’est, elle‑même portant la masse des schistes constituant la région du Mont Charvin.

Le sous‑sol de Fontcouverte

De nos jours, nous connaissons bien les schistes, en particulier dans les alpages sous la crête dominant la vallée des Villards ou dans les gorges de l’Arvan sous La Roche Charvin. Quant aux calcaires et gypses, il est facile de les reconnaitre à leur couleur claire souvent rougeâtre en particulier le long  de la route des Arves au sud du torrent du Merderel et sous Charvin (la grande carrière de gypse visible à l'extrémité de la commune de Saint‑Jean-de‑Maurienne en remontant l'Arvan appartient à cet ensemble).

Lorsqu'ils affleurent à la surface du sol, ces matériaux ne se singularisent pas par leur fertilité. Si les zones gypseuses et calcaires peuvent utilement servir tout au plus à la préparation du plâtre, elles se couvrent de fotêts et de bien maigres cultures. Les schistes, de leur côté, peuvent être utilisés dans les meilleurs cas pour les pâturages voire la culture s’ils sont suffisamment altérés en surface ou fournir des lauses s’ils sont assez compacts.

Une histoire très récente du sol

Heureusement, l’ère quaternaire, avec ses périodes de grands froids, favorise les glaciers qui usent les roches sur lesquelles ils avancent et qui, avec leurs matériaux détritiques (moraines), recouvrent les surfaces des roches du sous‑sol peu cultivables. De grands placages d’argile, de sable, de graviers et de gros blocs deviennent ainsi des zones susceptibles de permettre des cultures et des prés ou des pâturages. Ces formations morainiques se retrouvent souvent mélangées à des terrains glissés, voire des éboulis.

Leur ensemble couvre plus des deux tiers de la surface de la commune.

Les sols de Fontcouverte

De façon schématique,  on retrouve ainsi :

La géologie explique alors pourquoi les habitations de Fontcouverte et leurs cultures se sont principalement concentrées entre La Rochette et la vallée de l’Arvan vers Riortier‑Dessous. Nos ancêtres étaient de bons géologues... ils avaient repéré bien avant nous les zones bleues de notre carte géologique !

Il faut reconnaître que la nature n’a pas particulièrement favorisé les Fontcouvertins par sa géologie.