Les terrains communaux de Fontcouverte
L’existence de terres appartenant à la communauté d’une paroisse et accessible à l’ensemble de ses membres est largement connue dans la Savoie de 1730, en particulier dans les paroisses de montagne.
Fontcouverte n’échappe pas à cette situation… mais dans quelles proportions ?
Avec quelques 9 253 000 m2 environ soit près de 43 % de sa surface totale, la paroisse de Fontcouverte se trouve donc largement pourvue en communaux. Parmi ceux‑ci, on doit distinguer dans la tabelle :
La mappe précise nettement des parcelles réputées communes mais les
cours d’eau et les chemins ne donnent lieu à aucun enregistrement ni
mesure. Pourtant
nombre d’entre eux ne peuvent être considérés comme privés. Ils ne sont
pas pris en compte ci‑dessous comme communaux bien que représentant une
surface non négligeable non mesurée... et non taxée.
En 1730, les communaux présentent une répartition spatiale caractéristique.
Dans la branche
de gauche ils en occupent toute l’extrémité
sud
ainsi que quelques zones de l'extrémité nord. Ils représentent
globalement
environ la moitié la moins accessible et la moins productive de la
surface de la branche.
L'autre moitié, très probablement commune autrefois, aurait été cédée à
des particuliers
commes prés sous forme de nombreuses petites parcelles.
Dans la branche de droite, les communaux sont largement prédominants (un grand bois et des terrains incultes), ne laissant à la propriété privée que quelques ilots productifs.
Dans la branche transversale, ils sont peu étendus et
situés au
fond ou sur les bords des cours d’eau les plus importants (l'Edioulaz,
le Merderel
et l'Arvan).
Si l’on exclut les très rares parcelles louées à des privés (souvant invisibles sur la carte), l’usage des communaux se résume pratiquement à des alpages (en altitude), des bois et des terres non cultivables du fait de la nature du sol et du relief.
Le graphique ci‑contre donne la répartition en surface des communaux suivant le type d'exploitation qui est faite des parcelles.
Les teppes sont des zones d'exploitation peu rentables qui ne sont pas cultivées de façon systématique. Elles peuvent l'être, en particulier les années où les réserves alimentaires sont faibles.
Les champs, les prés et les parcelles bâties avec leur environnement immédiat sont totalement négligeables.
La branche de gauche est caractéristique. Les communaux occupent des terres cumulant les difficultés géologiques en relation avec la présence des schistes et avec l’altitude. Les terres de la partie centrale, d'altitude plus réduite et profitant de terres plus favorables à l'exploitation, échappent aux communaux sous forme de prés privés. Curieusement, les parcelles situées au droit de la partie privée sous les sommets de la crête des Villards sont exploitées comme pâturages mais font partie du domaine privé.
Dans la branche transversale, les communaux sont principalement représentés par les rivages du Merderel et de l'Edioulaz, rivages rendus incultes par la topographie et la nature du terrain.
Dans la branche de droite, les nombreux communaux manifestent la mauvaise qualité générale des terres assurant seulement une couverture de forêt et une importante extension des parcelles rocheuses pratiquement incultes. Seules les pentes du Mont Charvin supportent quelques pâturages liés à l'altitude.
Manifestement, les communaux ne comprennent, en 1730, que des terres difficilement ou totalement impropres à la culture soit pour des raisons de nature des terrains, soit du fait de l’altitude.
Bien que couvrant une large part du territoire, les communaux de Fontcouverte ne présentent donc pas une richesse proportionnée à leur surface. Ils servent cependant d’alpages d’été et à l’exploitation (droit d'affouage) de la forêt de Charvin susceptible de fournir du gros bois particulièrement utile à la construction. Et pourtant les Fontcouvertins, comme tous les Mauriennais et les Tarins sont surtaxés de 12 % à cause de leur richesse en communaux !