Fontcouverte
 

Les chemins de Foncouverte

La mappe donne la trace des chemins sous forme de bandes grises non numérotées contrairement aux parcelles. Ces voies apparaissent ainsi comme hors cadastre.

Les chemins sont représentés, ci‑contre, dans l'extrait de la mappe autour de Charvin, avec une certaine largeur (peut-être approximative) traduisant une certaine importance et probablement un certain entretien. Mais on doit admettre l’existence complémentaire de très nombreux sentiers accessibles à pied, à un boeuf et une charue, ou à mulet, en particulier pour accéder aux nombreuses parcelles cultivées très imbriquées, sentiers trop étroits pour être cartographiés séparément et inclus aux parcelles porteuses. Les documents notariés font nettement cette distinction entre chemins officiels entretenus par la communauté et chenins secondaires entretenus par les passages privés.

Généralement, les chemins apparaissent en bordure des parcelles mais ils peuvent également les recouper comme en bas à droite de la figure ou dans le quart supérieur gauche (chemins marqués du signe S traduisant la continuité de la parcelle par delà le chemin). Peut‑être est‑ce là un indice des anciennetés différentes des divers chemins.

La carte suivante, présente l'ensemble des chemins (en brun) notés sur la mappe. Le bâti (en rouge) révèle que, pratiquement, toutes les maisons et maisons-granges, qu’elles soient groupées en village ou isolées, ont un chemin d’accès. Ce n’est pas le cas pour toutes les granges et masures (ruines).

Les chemins principaux connus dans Fontcouverte

Dans la branche de gauche, les quelques chemins tracés depuis la Rochette et les Anselme servent à couvrir une grande région de prés privés de la partie centrale et nord de la branche. Ils atteignent pratiquement la base des alpages au niveau des granges d'alpage (seul bâti existant dans la branche de gauche) mais désenclavent principalement la région des prés de la branche.

Dans la branche transversale, le lacis des chemins est particulièrement dense là où la population est la plus présente. Seules les zones où les champs prédominent largement sont relativement moins touchées par les chemins mais sans doute pourvues de sentiers (par exemple la région de champs située au nord de la ligne La Rochette - Fontcouverte - Riortier‑Dessous). Quelques chemins se tournent vers le nord pour gagner Saint‑Pancrace et Saint‑Jean-de‑Maurienne. Lequel est celui qui même le plus directement au marché de Saint‑Jean ?

Dans la branche de droite, les chemins sont rares et principalement groupés sur le bord est où se trouvent les habitations entre Charvin et La Roche Charvin. Deux permettent de descendre sur l’Arvan. L'un atteint Picarin pour peut‑être passer sur l'autre rive de l'Arvan à Gévoudaz (village d'Albiez‑le‑Vieux). L'autre tend de Charvin au Plan des Rois avec raccordement au réseau de chemins de la branche transversale.  Aucune autre voie n’est signalée franchissant le Merderel. Un chemin parallèle à ce torrent relie Charvin aux Rosets. Le Merderel constitue ainsi un obstacle important dans la jonction de la branche de droite à la branche transversale.

La Roche Charvin semble dans un profond cul-de-sac à l'extrémité de la branche. C’est sans doute cet isolement qui pousse ses habitants à privilégier, été comme hiver, la proximité de Saint‑Jean‑d’Arves pour aller faire baptiser leurs nouveau-nés dans les plus courts délais. Des sentiers très escarpés ne seraient alors pas portés sur la mappe pour franchir la Combe Genin à l'extrêmité sud de la branche.

Un cas particulier est la région des Rosets qui parait bien isolée, reliée aux chemins du bord droit de la branche par la seule traverse coupant une grande forêt pour gagner Charvin.

En fait, les Rosets (Dessus et Dessous) sont situés sur une pente orientée vers Villarembert c'est-a dire vers l'ouest. Une crête sépare donc ces villages de Charvin et les oriente vers le cours supérieur du torrent du Merderel.

Un chemin partant du Roset‑Dessous atteint sur la gauche la limite avec Villarembert. Il se poursuit en passant dans cette paroisse puis revient sur le tracé de la limite Fontcouverte-Villarembert, traverse l’Edioulaz et remonte enfin dans les terres de Fontcouverte par les Lambert. Il permet d’atteindre Fontcouverte pour la messe dominicale par un chemin court et pratiquement sans dénivelées importantes entre Le Roset‑Dessous et l'approche des Lambert. On ne peut faire plus simple à condition de passer chez les voisins !

Un autre chemin peut être pris sur la gauche , plus long et moins régulier, pour franchir la limite des paroisses par le Pont des Rivières sur l’Edioulaz, quitter alors le territoire de Villarembert et gagner directement Fontcouverte. Ce chemin, plus long et plus vallonné, permet par ailleurs, depuis le Pont des Rivières, d'atteindre directement Villarembert vers le sud‑ouest. C’est probablement cet itinéraire que le curé de Fontcouverte emprunte pour aller célébrer la messe lorsque le curé de Villarembert n’est pas disponible.

Curieusement, au lieu‑dit Pont Crinel (le seul pont sur l’Edioulaz cité dans le cadastre de Fontcouverte par la toponymie), aucun chemin n’est porté atteignant le torrent, tant sur Fontcouverte au delà du moulin que sur Villarembert. Le pont n'existe‑t‑il plus ?

Le Roset qui parait bien isolé sur le seul territoire de Fontcouverte y est en fait rattaché plus facilement que Charvin en empruntant partiellement le territoire de Villarembert. Cette paroisse aurait été séparée de celle de Fontcouverte au cours du XIIIe siècle mais, la topographie aidant, les habitants des Rosets auraient gardé leurs bonnes et vielles habitudes pour aller à la messe du dimanche à Fontcouverte en 1730, saluant au passage les descendants de leurs anciens voisins de bancs à l'église de Fontcouverte !