Fontcouverte
 

Identité sociale -
Les morts de l'épidémie de 1653

64 morts apparaissent entre fin juillet et septembre 1653. Il s'agit d'un l'épisode de mortalité très court mais fort violent de l'histoire de Fontcouverte.

Les archives montrent clairement la brutalité de la mortalité à cette époque du XVIIe siècle : une ligne pour un acte de décès !

eadem die, eademdie, eadem die... trois morts le 21 août, cinq le 24
Beaucoup d'actes commencent par eadem die, (soit « le même jour ») et montrent alors que la mort courait de maisons en maisons. Aussi, disposons-nous de très peu d'informations sur les causes et circonstances de ces décès, le curé n'ayant probablement que peu de temps pour assurer les enterrements puis rédiger ses actes et n'ayant pas reçu d'ordres particuliers des commissaires de santé, contrairement à l'épisode de peste de 1630 et aux décisions administratives qui ont suivi.

Peut-on malgré tout avoir une idée plus précise ?

Connaissant l'âge des morts à partir de l'état civil et de la structuration de la population, l'estimation de l'âge à partir des seules « informations » données par les « lacunes » de l‘identité civile est-elle confirmée ?

Parmi ces 64 décès, certains (statistiquement une quinzaine au maximum) sont certainement « naturels » et l'un relève d'un pauvre externe à la paroisse.

Deux hommes n'ont pas le prénom de leur père : d'après ce que nous savons d'eux par ailleurs l'un meurt marié à 64 ans, l'autre n'a pas de naissance connue mais s'est marié en 1596 et serait donc mort âgé d'au moins 75 ans. Il peut s'agir des morts « naturelles ».

Sept femmes présentent le nom de leur époux et trois d'entre elles ont au moins un enfant mort avec elles ; il s'agirait bien alors d'une conséquence d'une l'épidémie. On sait par les baptêmes des enfants que ces mères ont entre 30 et 66 ans.

Trois hommes adultes font exceptions, présentant le prénom de leur père bien que connus comme mariés. Ils correspondent à des patronymes dont l'ambiguïté nécessite le recours de la part du curé, malgré la précipitation, à l'habitude constante de l'époque de cette précision (Boisson, Claraz Bonnel et Chaudet).

Toutes les autres personnes affichent le prénom de leur père. Elles seraient donc célibataires, d'âge éventuellement variable mais statistiquement peu élevé. La connaissance des dates de baptême acquises par ailleurs montre que la quasi totalité de ces décédés correspond bien à des célibataires disparus en bas âge, inférieur à 20 ans.

L'épidémie s'est acharnée sur les jeunes. L'identité sociale ne nous a pas trahis !