Registre 1783 - 1816 de la cure
Ce registre correspond au ministère assez long du Curé Ignace Roulet puis à ceux très courts des Curés Joseph Coche, Jean Michel Roges et Cyrille Richard.
Les actes débutent en juillet 1783 et se terminent en mars 1816
Le registre est fortement marqué par les perturbations qui sont intervenues lors de la période révolutionnaire française. L'église se trouve désorganisée alors que les institutions républicaines ont du mal à mettre en place le nouvel enrigistrement de l'état civil. Les nombreux prètres réfractaires de Maurienne sont déportés ou s'exilent en Piémont ou restent sur place pour exercer clandestinement leur ministère.
A Fontcouverte le Curé Ignace Roulet quitte brusquement sa paroisse en 1793, passe un col près du Thabor pour parvenir au Piémont où il restera trois ans avant de revenir clandestinement assurer son ministères non sans difficultés avec la maréchaussée. Pour nous, cet épisode se traduit par l'absence des actes d'états civils de la main du curé.
Quelques années avant 1812, l'Eglise de Maurienne ayant progressivement retrouvé une structure opérationnelle, l'évêque de Maurienne demande aux curés de son diocèse de mener une enquête auprès des paroissiens concernant les enfants qui auraient été baptisés clandestinement. En vingt ans les souvenirs s'estompent, les seuls vrais témoins étant maintenant des adolescents. On oublie alors certainement tous les enfants qui sont morts entre-temps. S'ensuit donc une liste peu cohérente en ce qui concerne le temps de 95 baptêmes. Par contre, il semble que rien de tel n'ait été fait pour les sépultures et même pour les mariages.
Précisément, pour comprendre la structure du registre, on doit donc noter :
Le rassemblement des divers documents est ainsi fortement troublé dans son ordre chronologique. La structure des documents est résumée ci-dessous.
Pages | Types d'acte | Périodes | Rédacteurs |
Baptêmes | Juillet 1783 - septembre 1792 | Curé Roulet | |
Baptêmes | Septembre 1792 - novembre 1792 | Curé Roulet (copies du Curé Deschamps en 1822) | |
Mariages | Septembre 1783 - novembre 1792 | Curé Roulet | |
Sépultures | Août 1783 - mars 1793 | Curé Roulet | |
Baptêmes | Novembre 1792 - février 1793 | Curé Roulet | |
Baptêmes | 1793 - 1796 | Curé Coche (récupération) | |
Baptêmes | 1793 - 1796 | Curé Roges (récupération) | |
Texte sur son exil en Piémont | Curé Roulet | ||
Baptêmes | Juillet 1796 - novembre 1806 | Curé Roulet | |
Baptêmes | Novembre 1806 - septembre 1809 | Curé Coche | |
Baptêmes | Septembre 1809 - juillet 1814 | Curé Roges | |
Baptêmes | Juillet 1814 - août 1814 | Curé Coche | |
Baptêmes | Septembre 1814 - octobre 1814 | Desservant Bonniface | |
Baptêmes | Octobre 1814 - mars 1816 | Curé Richard | |
Baptêmes | Avril 1816 - février 1817 | Curé Deschamps (actes rayés repris plus bas) | |
Texte de son retour du Piémont | Curé Roulet (texte inserré en début des mariages) | ||
Mariages | Juillet 1796 - février 1806 | Curé Roulet | |
Mariages | Octobre 1806 - juillet 1809 | Curé Coche | |
Mariages | Septembre 1809 - juin 1814 | Curé Roges | |
Mariages | Janvier 1815 - février 1816 | Curé Richard | |
Mariages | Juin 1816 - août 1816 | Curé Deschamps (actes rayés repris plus bas) | |
Réglement du casuel | |||
Sépultures | Octobre 1796 - octobre 1806 | Curé Roulet | |
Sépultures | Novembre 1806 - septembre 1809 | Curé Coche | |
Sépultures | Novembre 1809 - juillet 1814 | Curé Roges | |
Sépultures | Juillet 1814 - octobre 1814 | Desservant Bonniface | |
Sépultures | Novembre 1814 - décembre 1815 | Curé Richard | |
Sépultures | janvier 1816 - mars 1816 | Curé Richard (actes rayés repris plus bas) | |
Sépultures | janvier 1816 - avril 1816 | Curé Richard |
Les actes du Curé Ignace Roulet
Ils sont tous très lisibles. Les baptêmes, en particulier, donnent le lieu d'habitation des parents mais peu d'indications sur leur ascendance ni celle des parrains et marraines sauf si ces derniers ont des liens très proches de parenté avec les parents du baptisé. Les heures de naissance sont fréquemment mentionnées.
Les mariages donnent le lieu d'habitation des époux, les parents mais sans remontée de la parenté, les paroisses d'origine des époux venant d'autres paroisses ainsi que les dispenses obtenues et les liens de consanguïnité des époux.
Entre 1796 et 1797 les actes mentionnent :
Les sépultures indiquent le lieu d'habitation du défunt, parfois son age et ses deux parents.
Actes du Curé Joseph Coche
Les actes de baptême indiquent les heures de naissance et éventuellement l'ascendance des parents du nouveau-né. Les ascendants des parrains et marraines sont rarement précisés sauf s'il s'agit d'ascendants directs du jeune baptisé ou des épouses de parents proches des père et mère. L'origine des personnes externes à la paroisse est généralement précisée.
Pour les mariages, les père et mère des époux sont précisés ainsi que, généralement, l'origine des personnes externes à la paroisse.
Actes du Curé Jean Michel Roges
Leur lecture est plus ou moins aisée mais les actes sont très complets avec indication de l'ascendance des parents, parrains et marraines. Les heures de naissance et de décès sont précisées. Certains actes de baptême d'enfants morts très jeunes comportent en marge la mention de la date de décès (on constate alors que ces actes ne sont retranscrits ni dans la copie de l'évêché ni dans celle des archives départementales).
Récupération des baptêmes de l'époque révolutionnaire 1793-1796
Les curés Joseph Coche puis Jean Michel Roges, sur ordre de l'évêque de Saint-Jean, ont tenté jusqu'en 1814 de retrouver, par enquête auprès des paroissiens de l'époque, soit près de 20 ans après, les enfants qui ont été baptisés pendant la période de trouble révolutionnaire. Ils en ont donné un état dont l'exhaustivité et la qualité ont été limités par l'usure du temps et des mémoires. Ainsi ont été retrouvés 19 baptêmes en 1793 après le 3 mars, 19 en 1794, 49 en 1795 et 8 en 1796 avant le 12 juillet. Les informations acquises sont certainement imprécises et lacunaires. En particulier, les curés n'ont probablement noté que les baptêmes des personnes encore vivantes vers 1810. Il manquerait donc tous les enfants morts en bas âge.
Ces documents donnent des informations sur l'organisation de l'Eglise pour pallier les contraintes imposées aux prètres réfractaires très nombreux près de Fontcouverte. En particulier on y découvre les curés itinérants qui administrent des baptêmes collectifs lors de leurs passages clandestins ainsi que les maisons qui acceptent de recevoir ces cérémonies interdites.