Fontcouverte
 

Concepts et définitions utiles en démographie

Comme toutes les sciences, la démographie a ses concepts et son vocabulaire particuliers. Nous précisons ici ceux, peu nombreux, qui sont utiles à la compréhension de nos études.

Populations, cohortes, générations, promotions

Toute étude démographique s'applique à un ensemble d'individus correspondant à une définition précise. Cet ensemble est appelé population. On traite ici la population de Fontcouverte en général. Mais il peut s'agir de la population de la Maurienne ou du Duché de Savoie à condition, dans ce dernier cas, d'en définir précisément les frontières qui ont été très fluctuantes dans le temps.

L'étude démographique d'un caractère particulier que présente une population nécessite de restreindre cette population aux seules personnes possédant en commun ce caractère.

Une cohorte est alors l'ensemble des individus d'une population qui partagent une même caractéristique à un moment donné. Ainsi les exemples suivants sont des cohortes présentant chacune un intérêt particulier pour nous :

La représentation de la vie des membres d'une population

Un graphique permet de représenter simplement la vie des membres d'une population avec ses évènements marquants.

Chaque personne peut y être représentée par une droite retraçant sa vie.

Sur l'axe horizontal sont portées les années du calendrier, sur l'axe vertical les âges. En prenant la même échelle sur les deux axes, la vie d'une personne est matérialisée par la droite à 45° partant de sa date de naissance, soit ici une personne née le 1er janvier 1750.

Une génération peut ainsi être représentée par l'ensemble des droites correspondant aux personnes nées la même année (ou la même décennie, le même siècle, le même mois…) comme la génération 1650 - 1700 ici matérialisée par les traits rouges dans l'ensemble de la population.

Il est habituel en démographie de ne pas recourir aux individus pris séparément mais d'analyser des cohortes. Le graphique précédent est alors simplifié en reportant dans les carrés (voire les triangles obtenus en coupant chaque carré par sa diagonale montante) des nombres, par exemple pour l'étude de la mortalité, tels celui de personnes entrant par la base (les survivants) à une date et un âge donné, celui des morts survenant au cours du temps et de l'âge couverts par le carré. Les démographes appelent cette figure un diagramme de Lexis à partir duquel ils font leurs calculs.

Analyses longitudinales et transversales

Dans le diagramme de Lexis ci-contre, sont représentées les probabilités des personnes de mourir une année donnée et à un âge donné, les probabilités étant caractérisées par des couleurs différentes (jaune pour une faible probabilité de mourir à noir pour une forte).

Si l'on s'intéresse au devenir des personnes nées entre 1800 et 1810, il faut suivre la diagonale montante partant du coin inférieur gauche, les jeunes enfants mourant dans les conditions de vie de 1800 alors que les personnes les plus âgées profitent des conditions de 1900. En suivant la cohorte au cours du temps, on réalise une analyse longitudinale.

Sur la verticale de gauche du graphique, on trouve, en fonction de l'âge, la probabilité de mourir dans les conditions de vie de la période 1800 -1810. La verticale de droite traduit les mêmes faits mais observés à l'époque 1890 - 1900. Les progrès depuis 1800 sont évidents. L'analyse recoupe le temps  il s'agit d'une analyse transversale.

Si aucun progrès des conditions de vie ne se manifestes, les deux types d'analyse donnent le même résultat. Ce n'est jamais exactement le cas à Fontcouverte : les progrès sont lents mais bien réels. Nous réalisons donc des analyses longitudinales accessibles aux calculs et aux données des archives de façon à remplir au mieux le diagramme quitte à l'interpréter transversalement si nécessaire.

Les quotients

Un nombre de naissances, de mariages ou de décès n'a pas grand sens en soit si l'on ne sait pas à quel volume de population il se rapporte. Les quelques dizaines de Fontcouvertins morts pendant la Grande Guerre ont certainement été traumatisantes pour la commune mais, en même temps, bien peu de chose au niveau européen. Tout est une question de rapport.

Les démographes utilisent divers indicateurs pour caractériser ce rapport. Nous retenons ici le plus simple : le quotient.

Nous reprenons comme exemple les décès pour définir le quotient de mortalité. La même définition s'applique aux autres quotients utiles en démographie. Le quotient de mortalité à l'âge a, noté qa, se calcule comme le rapport du nombre NDa de personnes mourant entre les âges révolus a-1 et a au nombre de personnes Na  ayant atteint l'âge révolu a-1. Le quotient a alors une interprétation très simple : c'est la probabilité (sans parler de chance pour faire moins scientifique !) pour un individu de mourir au cours de sa ae année. Par exemple, un quotient de mortalité à 0 ans de 0,25, en 1625 à Fontcouverte, signifie que le quart des nouveaux nés meurent avant 1 an à cette époque.

Dans une analyse longitudinale, le calcul des quotients est très simple. Il suffit de partir du nombre d'entrants d'une cohorte dans l'année d'âge 0 (les naissances par exemple pour la mortalité), de déterminer le nombre d'individus disparaissant de la cohorte (les mourants pour la mortalité) au cours de cette année d'âge et calculer le quotient q0 correspondant. Le quotient q1 à 1 an est le rapport du nombre des disparus (morts pour la mortalité) au cours de l'année d'âge de 1 an à celui des restants (survivants pour la mortalité) à 1 an révolu. Et ainsi de suite jusqu'au dernier survivant de la cohorte.

Les d'émographes définissent encore d'autres indicateurs plus complexes, en particulier les « taux » sous différentes formes. Disposant de données qui retracent la vie exacte et détaillée de chaque Fontcouvertins, nous pouvons les calculer très facilement mais leur intérêt ne se justifie pas dans nos études.