Fontcouverte

 



Loué soit Jésus - Christ

Ad perpetuam rei memoriam



Mémoire

des principaux faits historiques

concernant la paroisse de Fontcouverte.


II



 

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Ce livre paraîtra peut-être petit

à côté de l'autre.

Il coute néanmoins neuf francs.






 

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Année 1924

Mission

La paroisse de Fontcouverte eut en cette année 1924 une mission donnée par deux missionnaires de S. François de Sales, les pères Tissot et Berthet. Cette mission dura quinze jours, 9-23 Mars.

Soixante-dix hommes au-dessus de seize ans firent leur mission. Il y eut un plus grand nombre de retours parmi les femmes qui n'avaient pas fait leurs pâques depuis plus ou moins longtemps.

Quatre-vingt-cinq hommes à la communion générale des hommes, et cent-soixante-douze femmes à la communion générale des femmes.

En somme la mission marcha encore mieux qu'on ne pouvait l'attendre.

Monseigneur Grumel

le nouvel évêque du diocèse, fit son entrée solennelle dans sa ville épiscopale le jeudi 10 Avril. Belle réception. Il a gagné dès le premier jour les cœurs du clergé et du peuple.

Elections législatives

Aux élections législatives du 11 Mai, Delachenal, député sortant, eut 60 voix, contre 143 à Bonel et 2 à Bévilland, candidat communiste. Ce n'est pas fameux ; cependant il y eut dans le diocèse vingt-une communes qui votère encore plus mal.

Pluies

Les 13 et 14 Août furent marqués par des pluies abondantes sans un coup de tonnerre.

La paroisse de Saint-Pancrace

étant sans curé depuis le mois de Juin, le curé de Fontcouverte est chargé pour sa part des Colonnes, des Fontaines et des Côtes.


 

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Année 1925

Statistiques diverses

Les places de l'église se sont élevées à la somme de 366 francs. Le denier du Clergé donna pour Fontcouverte 1322 francs ! et pour Charvin 70 francs ! Les contributions se montèrent à la somme de 202fr.78.

Les communions de l'année s'élevèrent au chiffre de 1968.

Hiver

L'hiver de 1924-25 mérite d'être signalé. Pas de neige. Un mois de Janvier incomparable. A peine si le brouilard a essayé une fois ou deux d'arriver jusqu'à Fontcouverte. Après une huitaine de froid, 12 centimètres de neige le 24 Février. 9 degrés de froid le 10 Mars et 12 le 13.

Retour de mission

Le retour de mission, quoique préché par un salésien, comme la mission, n'eut pas plus de succès qu'une retraite pascale ordinaire.

Incendies à Réortier

Deux maisons de ce hameau, séparées seulement par la route, furent dévorées par l'incendie cette année 1925, l'une dans la nuit du 22 au 23 Janvier, l'autre dans la nuit du 29 au 30 Septembre. [...]

Décoration

Mgr Grumel décerna la médaille de la reconnaissance diocésaine à un vieux chantre, Dompnier Saturnin, dit Sorlin, avec ce motif : « âgé de 85 ans, doyen du chœur des chantres à Fontcouverte, dont il fait partie depuis 70 ans, continue à donner l'exemple de l'exactitude et à faire entendre sa voix, restée belle et délicate. »

Guerre du Maroc

Un soldat de la classe 1924, du 27ème bataillon de Chasseurs, Dompnier Clément, fils d'Adrien, fut tué le soir du combat de Taounat, 11 Septembre.


 

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Statistiques diverses

Les communions de l'année 1925 se sont élevées au chiffre de 1134.

Les contributions se montèrent à la somme de 203 francs. Les places de l'église produisirent 309fr.25. Le denier du clergé donna pour Fontcouverte 1576 francs et pour Charvin 77fr.50.

Les messes de binage produisirent 244 fr.

Le curé reçut :

comme traitement 1500 francs,

comme archiprètre 100 fr.,

pour indemnité de transport 85 fr.,

pour la desserte d'une partie de Saint-Pancrace 40 fr.,

pour binage 47 fr.,

pour Charvin 300 fr.

Au total, un traitement de 2072 francs.

Toiture de l'église

A l'automne de cette année 1925 la commune fit recouvrir en tole l'aile méridionale du toit de l'église. La dépense s'élèva à la somme de 6000 francs. La Commission départementale accorda une subvention de 1500 francs.

Précédemment la Commune avait dépensé 284 fr. pour la toilette des portes de l'église et de la chapelle de la Salette.

Les Chantres

M. Dufour parle des chantres aux pages 319 et 265 de ses Matériaux ou Mémoire. En 1900 son successeur trouva établi le mode de donner aux chantres, au lieu de 20 francs, 3 francs par tête, que d'aucuns se gardaient bien d'aller dépenser à l'auberge. Il continua cette manière. Les deux principaux chantres décidèrent cependant une année de refuser.


 

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Année 1926

Cependant, ils ne résistèrent pas. Avec la baisse du franc, les 3 francs montèrent successivement à 5, à 7. En 1925 le curé décida de les porter à 10. C'était tout de même un chiffre quelque peu ridicule. Un dîner est un dîner, tandis que 10 francs ne sont pas un traitement. Après en avoir parlé à Mgr l'Evêque le Curé proposa aux chantres, au lieu de 10 francs, de leur payer un dîner à la cure. Ils aimèrent mieux les 10 francs ! Sans rancune.

Don d'un calice

M l'Abbé Gilbert Collet, prètre originaire de Fontcouverte, retiré à St-Jean-de-Maurienne, après avoir été de longues années professeur à Livourne (et avant quelques années au Petit séminaire de St-Jean-de-Maurienne) laissa en mourant un beau calice en vermeil à l'église de sa paroisse natale (17 avril 1896).

Le pied du calice se compose de six lobes. Il porte une + et un S entrelacés et des grappes de raisin. La patène porte ces mots en cercle autour de la figure de l'Agneau : Agnus Dei panis vivus.

Toiture de la chapelle du Villard

La commune fit recouvrir en tole la moitié de la chapelle du Villard, laissant l'autre moitié pour plus tard.

Confirmation

Le 16 Mai 1926 Monseigneur Grumel, Evèque du diocèse, fit sa première visite pastorale à Fontcouverte. Voici le procès-verbal dressé par Monsieur le Chancelier Durand

« L'an 1926 et le 16 mai, nous, Auguste Grumel par la grâce de Dieu et l'autorité du S. Siège Apostolique, Evêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, faisons savoir que, hier dans l'après-midi, accompagné par M. le chne Durand, notre Vicaire Général et chancelier, nous nous sommes rendus de la


 

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paroisse de Montrond à celle de Fontcouverte pour y faire notre visite pastorale et donner le sacrement de Confirmation. Nous fîmes ce trajet en une auto que M. le chanoine Albert, curé archiprètre, avait fait mettre à notre disposition.

Sur la place de l'église nous fûmes reçu par le vénéré Pasteur de la paroisse, entouré des Confirmands et d'une assistance de fidèles qu'une pluie persistante avait empéché d'être plus nombreuse.

Nous entrâmes en rochet et mozette dans la chapelle de la Salette où nous complimenta une jeune fille au nom des confirmands, et nous y adorâmes la croix que le Rd Curé, en surplis et en chape, nous présenta à baiser. Il avait auprès de lui M. l'abbé Joseph Mollaret, ancien curé en retraite, venu l'aider à préparer les fidèles aux grâces de notre visite.

Les cérémonies à la porte de l'église et les prières qui suivent étant faites suivant le rite pontifical, Nous avons donné notre bénédiction solennelle à l'assisatnce, puis la bénédiction du T. S. Sacrement.

Les enfants présentés pour la Confirmation étaient au nombre de 48 ; Nous les avons tous interrogés nous-même sur le catéchisme. Leurs réponses furent bien satisfaisantes, très bonnes même pour quelques-uns.

La visite de l'église et des objets consacrés au culte faite également par nous-même n'a donné lieu à aucune observation importante ; toutefois une meilleure tenue encore de la sacristie nous a paru désirable.

Aujourd'hui, dimanche dans l'octave de l'Ascension, Nous nous sommes rendus à l'église à 8 heures pour y compléter les fonctions de notre visite : Chant solemnel des 2 absoutes, pour les paroissiens défunts d'abord, ensuite pour les prètres défunts ayant desservi la paroisse et célébration de la sainte messe à laquelle


 

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Année 1926

Nous avons distribué la communion aux confirmands et à quelques grandes personnes ; d'autres avaient communié déjà aux messes dites précédemment.

Dans nos avis pastoraux donnés à l'issu de la messe, nous avons d'abord rappelé la nécessité d'entretenir les édifices religieux, la maison de Dieu et l'habitation du pasteur, - la nécessité aussi de contribuer à fournir des prètres et des religieuses au diocèse, - puis l'importance de l'instruction religieuse, - la grave obligation pour les parents d'élever chrétiennement leurs enfants, de leur donner le bon exemple, - les résultats si heureux que peut obtenir la mère chrétienne dans sa famille, - la sanctification et le repos le dimanche, - enfin l'accomplissement du devoir pascal.

Nous avons ensuite administré le sacrement de Confirmation à 48 personne, 19 garçons et 29 filles, dont trois déjà âgées de la paroisse de St Pancrace, et nous avons achevé ces belles cérémonies en donnant notre bénédiction à l'assistance qui remplissait l'église.

Au sortir du lieu saint nous avons serré la main aux hommes et distribué un souvenir aux confirmés et aux femmes portant leur croix traditionnelle.

M. l'abbé Jean-Baptiste Albert, né au Freney est chanoine honoraire et curé-archiprètre de Fontcouverte depuis le premier juillet 1900

Ainsi fait et signé à Fontcouverte le 16 mai 1926.

+ Auguste Grumel, Ev. de Maur. - J.-B. Albert Curé-Archip. M. Durand, Chancelier »

Pour copie conforme

J.-B. Albert - Curé-Archip.

Emigration

En 1925 une famille de 6 membres alla s'établir à Moirans (Isère). En 1926 une autre de 4 membres alla se fixer à Venon (Isère) et le vieux père au hameau des Rossières


 

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Année 1926

chez un gendre. Il est vrai qu'un élève du Collège resta fidèle à St-Jean-de-Maurienne. Un jeune ménage (père, mère et enfant) se mit dans le commerce. C'est une spécialité des Fontcouvertins d'aller tenir une sucursale de la Société Economique ou du Dock Lyonnais : ils en ont huit ou dix.

Il faut mentionner aussi le départ pour le Brésil du Père Joseph Augert, des Missionnaires de S. François de Sales. Il s'est embarqué à Bordeaux en Novembre 1926 pour Santos, d'où il devait gagner Sâo-Paulo, son point d'attache.

Statistiques diverses

Malgré la Confirmation, le chiffre des communions n'a été que de 1048.

Les contributions auraient baissé sans la taxe civique. Avec les 40 fr. de la taxe civique elles se sont élevées à 206 francs.

Les places de l'église produisirent 300fr.50.

Le denier du Clergé donna pour Fontcouverte 1502 frs; et pour Charvin 70 fr.

Messes de binage 235 frs.

Le traitement total du Curé archiprètre s'élève à 2572 fr.

Tué au Maroc

La liste des soldats morts pour la France gravée sur le monument s'est allongée d'un nom en 1926, celui de Dompnier Clément, fils d'Adrien, tué à Taounat le 11 septembre 1925. Son corps fut transporté à Fontcouverte au mois de mars 1926. C'est le seul qui ait été ramené au pays natal, quoiqu'une pierre funéraire rappelle le souvenir de deux soldats de la grande guerre dans le cimetière de la paroisse. Au lieu des mots Ici reposent, il aurait fallu graver seulement ceux-ci : A la mémoire de...


 

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Année 1927

Un arbre

En Novembre 1926 j'ai fait planter, pour remplacer un autre, un pommier de pommes reinettes dans l'allée du jardin, à six mètres de la porte de la citerne. Il a déjà 2 m 40 de haut et 9 centimètres de circonférence à la base.

Le feu à la sacristie

Dans l'après-midi du premier Avril mil neuf cent vingt-sept le feu prit à la sacristie, dans un prie-Dieu en noyer dont la base recélait les charbons pour l'encensoir. Le sacristain, après avoir fait au four, y avait porté des charbons mal éteints. Déjà l'église étaint pleine de fumée. Le prie-Dieu fut consumé par les flammes. Le confessional attenant fut un peu atteint aussi. D'un autre côté, la fumée épaisse déposa, même dans les tiroirs fermés des ornements, sur les parties placées au sommet du tiroir, une couche moirâtre comparable à une tache d'huile.

Statistiques diverses

Le chiffre des communions a été de 1046

Le denier du clergé donna pour Fontcouvere 1699 francs ;

et pour Charvin 105 fr.

Les places de l'église produisirent 291 fr.

Les contributions s'élevèrent à 190fr.50.

Messes de binage 395 fr

Le traitement total du Curé-archiprètre s'éleva à 2654 francs.

Nota

Dans le prie-Dieu consumé par l'incendie se trouvait un petit tapis vert que le sacristain Célestin Crinel mettait sous les genous des époux quand on invitait à la noce son neveu ou sa nièce, ou qu'à defaut d'invitation, on le payait. Le curé lui a acheté un petit tapis rouge pour le remplacer. Ce tapis appartient donc à l'église.


 

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Année 1928

Le ski

Depuis quelques années le ski fait fureur à Fontcouverte dont le territoire aux belles pentes se prête bien à ce genre de sport. Le dimanche 12 Février avait été choisi pour le concours annuel, avec cet itinéraire : Anselmes - Tossuire - Ouillon - Corbier - Tossuire - Fontcouverte. Départ à 7 heures.

Le temps, déjà douteux au départ, devint de plus en plus mauvais à mesure qu'on montait : la tourmente. A 13 heures le premier coureur arrive, suivi à distance de sept autres, sur les 24 au départ. Après la distribution des prix, une nombreuse caravane repartit à la recherche d'un jeune Modanais, Vignoud Joseph, 17 ans, resté en souffrance au plan de la guerre ; mais la nuit est là : impossible d'aller plus loin, la tempête éteignant les lanternes et le froid gelant l'eau des lampes à carbure. D'un autre côté, un jeune homme de Fontcouverte, Jean Dompnier, 20 ans, n'en pouvant plus, avait été transporté dans un chalet du Corbier par un des contrôleurs de la course, qui le laissa là après avoir allumé du feu, en lui disant d'y rester jusqu'à...

Il n'y resta pas et fut trouvé le lendemain un peu plus bas enseveli dans la neige, dont un ski émergeait. Le jeune Vignoud fut aussi trouvé ce même jour lundi. Les corps des deux malheureux arrivèrent presque en même temps à Fontcouverte, vers les 5 heures du soir, celui de Jean Dompnier ramené de Villarembert, où il avait été déjà déposé à la mairie dans la matinée.

Un autre jeune homme de Fontcouverte, soldat de la classe de 1927 qui tenait la tête, s'enfonça jusqu'au cou dans un coin de neige, dont il ne put se tirer que grâce à des Lyonnais et avec les bras gelés.

Recensement de 1926

Ce resencement a donné pour la commune de Fontcouverte une population de 791 habitants.


 

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Années 1928 et 1929

Statistiques diverses

Le chiffre des communions pour l'année 1928 a été de 994.

Le denier du clergé donna pour Fontcouverte 1749 fr.

et pour Charvin 23.

Messes de binage : 920 fr.

Les places de l'église produisirent 278 fr.

Les contributions s'élevèrent à 236fr.39.

Le traitement total du curé-archiprètre s'éleva à 2640 fr.

Elections municipales

Elles eurent lieu en Mai 1929. Le résultat causa une vraie surprise. La situation de M. le Maire Covarel semblait fort ébranlée. Sa liste ne contenait qu'un des conseillers sortants. Et voilà qu'il reprend[?] tout seul des conseillers sortants le premier dimanche avec 117 voix, la majorité étant de 107. 9 élus, tous sur la liste du maire, c'est-à-dire que 6 étaient sur deux listes. Au second dimanche un des conseillers sortants parvint 2ème avec 64 voix.

M. Covarel fut réélu maire au 1er tour par 7 voix. Dompnier Cyprien, le conseiller sortant réélu fut élu adjoint au 1er tour par 10 voix.

Ils sont élus cette fois pour six ans.

Confirmation

Le 17 Avril 1929 Mgr Grumel, Evêque du diocèse, fit sa deuxième visite pastorale à Fontcouverte.

Voici le procès-verbal dressé par Monsieur le Chancelier Martin Durand

« Visite pastorale et Confirmation 1929

Reprenant le cours de nos visites pastorales et tournées de Confirmation, Nous, Auguste Grumel, Evêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, accompagné de M. le Ch. Durand, notre Vicaire Général, nous nous sommes rendu en


 

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Année 1929

automobile ce matin 17 Avril 1929, de St Jean de Maurienne à la paroisse de Fontcouverte.

Il était 7h.½ lorsque le vénéré pasteur de la paroisse, en chape, et assisté de M. l'abbé Laurent Jacob, curé de Bourgneuf, qui lui avait, depuis 4 jours, prêté son concours pour la préparation des Confirmands, et à la tête d'une partie de la population, nous reçut sur la place de l'église. Une jeune fille (1), au nom des Confirmands nous adressa un compliment , et nous entrâmes au presbytère, attendant l'heure des cérémonies.

A huit heures, nous allâmes à la Chapelle de la Salette nous revêtir du rochet et de la mozette et nous adorâmes la croix que le Pasteur nous présenta à baiser. De là, nous nous dirigeâmes vers l'église, où s'accomplirent les cérémonies liturgiques de la réception de l'Evêque. Nous avons béni solennellement l'assistance et lui avons donné, après quelques mots de remerciement sur notre réception, l'explication des prières que nous allions faire pour les morts sitôt après l'examen des enfants qui allaient nous être présentés pour la Confirmation. Ils étaient au nombre de 35, savoir 23 garçons et 12 filles. Leurs réponses furent bonnes pour un certain nombre, elles laissèrent à désirer pour les autres.

Après le chant de l'absoute, Nous avons célébré la sainte messe et distribué la sainte communion aux confirmands et à quelques autres personnes.

Dans nos avis pastoraux, nous avons particulièrement insisté sur l'importance de l'instruction religieuse, sur la nécessité des pratiques de la religion pour arriver à la bienheureuse éternité et enfin sur les devoirs des parents.

Nous avons ensuite chanté le Veni Creator, administré le sacrement de Confirmation et donné la bénédiction du

(1) La jeune fille n'avait pas 10 ans


 

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Année 1929

[..] Saint Sacrement.

Et clôturant ces exercices par de vives et pressantes recommandations sur les devoirs que les enfants doivent à leurs parents, Nous avons récité à haute voix en union avec tous les confirmés le Pater, l'Ave et le Credo.

Au sortir de l'église Nous avons donné à chacun des fidèles un petit souvenir de notre passage au milieu d'eux.

La visite de l'église et de la sacristie n'a donné lieu à aucune observation.

M. l'abbé Benoît Martin-Cocher, curé de Jarrier, arrivé de bonne heure, avait pu prendre part à ces cérémonies.

M. l'abbé Albert Jean Bte, né au Freney le 1er Xbre 1863, chanoine honre de notre cathédrale depuis le 1er 7bre 1921, et Curé archiprètre de Fontcouverte depuis le 17 Avril 1929.

+ Auguste Grumel, Evêque de Maurienne
J.-B. Albert, Curé-arch. ch. h. - B. Martin, curé de Jarrier, M. Durand, v. gl. »

Pour copie conforme,

J.-B. Albert, curé-archipr.

Sur l'invitation du Curé-archiprètre Mgr l'Evêque resta à Fontcouverte le reste de cette journée du mercredi 17 Avril ainsi que la nuit, et en repartit le lendemain pour aller donner la Confirmation à Villarembert

C'est la septième fois que le Curé actuel voit administrer le sacrement de Confirmation à Fontcouverte.

Vêpres

Le dimanche 28 Juillet il y eut trois personnes à Vêpres : le Curé, le sacristain et aussi une femme. Parmi celles qui ont l'habitude d'y assister, trois étaient en pélerinage à la Salette. Deux ou trois autres fidèles avaient demandé la permission de


 

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Année 1929

travailler. Les vêpres n'en furent pas moins chantées comme elles doivent l'être : vêpres du dimanche avec les trois commémoraisons de sainte Marthe, des saints Nazaire, [...]..., les saints martyrs Félix... et le suffrage.

Fleurs artificielles

Les bouquets de l'autel n'étant plus que des rebuts, il a été achetés (chez Pierre Nissen - Versailles) pour le maître-autel

Deux gerbes lis et roses en celluloïde ininflamable =   142 fr.  
Deux branches épis or en paillon =   25.50  
Une grosse grappe raisin or avec épi en paillon =   22.50  
(Cette dernière pour l'autel de S. Joseph    
Au total     202.70  

La Roche de Charvin

Cette année 1929 vit encore au mois d'Août un accident mortel à la Roche de Charvin. Une fillette de Lyon, Josette Grimaud, âgée de 7 ans, que ses parents avaient mise en vacances dans la famille qui habite encore ce lieu, faisant pâturer les chèvres avec le garçonnet de la maison, s'égara et fit une chute de 100 mètres dans un ravin. Elle mourut le lendemain à l'hôpital de St Jean-de-Maurienne.

Le 12 février 1735 Antoine Dompnier; notaire à Fontcouverte, comparaissant devant le tribunal de l'Officialité, à Saint-Jean, donnait pour raison de l'opposition qu'il faisait au mariage de sa fille Michelette avec un futur de la Roche le danger des précipices  : « dans sa carrière, le notaire lui-même avait quatre fois été appelé à prêter son concours pour la visite des cadavres de gens tués dans ces précipices :»

(Travaux de la Société d'Histoire de Maurienne, deuxième série, tome VII, première partie)

En 1869, un enfant de deux ans et demi fut recueilli expîrant, accroché à une racine d'arbre.

A la fin de cette année 1929 il n'y a plus personne à la Roche


 

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Année 1929

Croix et Oratoire

Le volume 1er des Matériaux dit, page 355, que la clôture de la mission de 1903 fut marquée par la plantation d'une croix au nord du cimetière. La croix en métal fut dressée sur un fût provisoire en bois. Ce provisoire dura longtemps. Enfin, le vendredi 22 Mars 1929, fête de Notre Dame des sept douleurs, la croix fut plantée sur un un beau fût en pierre de taille, étendu depuis cinquante ans contre le mur du pavillon de la citerne avec le socle. Il en coûta 120 francs à la Fabrique. Ce fût est porté dans l'inventaire du mobilier de la cure.

Une croix neuve fut érigée la même année au hameau de l'Alpette, en remplacement d'une autre finie depuis plusieurs années. Elle ne coûta rien à la Fabrique. La croix métallique fut donnée par un habitant du hameau (Sixte Sibué). Les autres habitants contribuèrent aussi à l'œuvre particulièrement Jean-Pierre Buisson-Rieux, qui travailla le fût.

Le Curé de Fontcouverte alla bénir cette croix le soir de l'Ascension, après les vêpres, en présence d'un groupe de 15 à 20 personnes dont plusieurs étrangères au village.

La même année 1929 l'oratoire de Pierre-Pain, aux limites de la paroisse, fut recouvert en tôle. La Fabrique donna pour cela 100 francs au village qui fit faire le travail.

Chapelle de la Bise

La même année 1929 la Commune fit recouvrir en tôle la chapelle de la Bise.

Presbytère

La même année encore, la Commune fit recouvrir en tôle aussi la moitié de la cure. La Fabrique paya cependant 60 francs pour une ouverture, dite jacobine, qu'on voulait supprimer. Un autre jour de la toiture, sur la pente du couchant, pareil à celui qui se trouve sur la pente du levant fut supprimé sans rien dire.


 

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Année 1929

Les carrières

Le jeudi 4 Octobre 1928 on a attaqué aux Pierres Blanches le premier sentier qui se détachait de la route montante quelques mètres après la bifurcation de Saint-Pancrace. On pourra peut-être un jour aller de plain-pied jusque dans le vallon des Villards.

Le costume

L'habit blanc des hommes est fini depuis des années. Le costume des femmes est en voie de disparaître aussi. Il a été délaissé cette années 1929 par une femme de trente ans, mère de quatre enfants. Au dessous de cet âge, le costume n'est plus porté que par une veuve de vingt-six ans et deux jeunes filles.

Statistiques diverses

Le chiffre des communions pour l'année 1929 a été de 998.

Le denier du clergé donna pour Fontcouverte 1862 fr. et pour Charvin 133 fr.

Messes de binage : 360 fr.

Les places de l'église produisirent 290fr.75.

Les contributions s'élevèrent à 361fr.10

Le traitement total du curé-archiprètre s'éleva à 2660 fr.

Si vous voulez vivre longtemps

La Croix de Savoie du 2 Mars 1930 dit :

« Fontcouverte - Si vous voulez vivre longtemps, venez habiter Fontcouverte. Les chiffres des années vécues par les 20 personnes de la commune décédées en 1929 s'élèvent au total de 1324 ans. Cela fait pour chacun une moyenne de 66 ans 2 mois et 12 jours. Nous ne croyons pas qu'il y ait en Savoie une autre commune qui puisse présenter une moyenne aussi forte, portant sur 20 personnes au moins. »

Cet entrefilet excita l'émulation de Pralognan-la-Vanoise qui s'écria dans le n° du 9 : « ... Illusion ! Les vingt personnes décédées - de Pralognan - en 1929-28-27-26-25 ont vécu


 

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Années 1929 et 1930

au total 1428 ans, donc une moyenne de 71 ans, 4 mois. »

Fontcouverte répliqua dans le numéro du 23 Mars : « Nous reconnaissons que cette moyenne est bien supérieure à celle de Fontcouverte. Il nous semble même que Pralognan ne sait pas faire valoir tous ses avantages. Une commune qui, pour une population de 386 h ne compte que 20 décès en 5 ans, est un pays où l'on meurt rarement, ce qui est encore mieux que de vivre longtemps. Fontcouverte ne faisait état que des personnes décédées en 1929, en les comptant toutes, même un enfant de 3 ans. La clause de la moyenne « portant sur 20 personnes au moins » mettait hors concours toutes les communes comptant moins de 20 décès en 1929. Mais il y a en Savoie beaucoup de petites communes qui jouissent d'un climat excellent. Il ne faut pas les exclure. Alors nous élargissons le concours. Les communes qui ne comptent pas au moins 20 décès en 1929 peuvent se rabattre sur l'année précédente ou les années précédentes, 1928-27-26... jusqu'à concurrence des 20 décès, mais en prenant exactement les 20 derniers décès qui se sont produits avant 1930.

Après cela le correspondant de Fontcouverte payera un dîner à ceux qui viendront, avec pièces à l'appui, lui présenter une commune dont la moyenne est supérieure à 66 ans, 2 mois et 12 jours. »

Personne n'est venu.

Si on avait tenu compte des mois et des jours dans l'addition des années, la moyenne aurait été de 25 jours de plus.

Cambriolage

Le dimanche de Quasimodo (1930), pendant la messe, trois jeunes, âgés de seize ans, allèrent cambrioler le chalet de la Toussuire, appartenant au Club Alpin français. Ils y prirent diverses données alimentaires, des conserves, des


 

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Année 1930

bouteilles de vin blanc et de champagne, ainsi qu'une somme de cinquante-huit francs. La gendarmerie eut vite fait de trouver les coupables, tous les trois de Fontcouverte.

Le député, sous-secrétaire d'Etat, arrangea cependant l'affaire.

Gages du clerc-sacristain

Les gages du clerc étaient de 400 francs en 1930 + les 10 francs des sonneries annonçant le décès d'une personne (la définie). Ces 10 francs constituaient une augmentation de gages en dehors des honoraires accordés au sacristain dans le tarif diocésain.

Dans sa séance du 4 Mai le Conseil paroissial porta à 500 francs les gages du clerc, c'est-à-dire lui accorda, sans réclamation de sa part une augmentation de 100 francs.

Le patron de la paroisse

Le procès-verbal de la visite pastorale de 1878 transcrit dans le tome ou livre précédent des Matériaux, porte (p. 250) que l'église actuelle est sous le vocable de l'Assomption, et que l'ancienne église était sous le vocable de Saint Michel. Cependant le grand tableau du maître-autel est resté de saint Michel, et le grand archange est encore qualifié de glorieux patron de la paroisse dans la convention passée en 1718 avec les peintres Dufour pour la confection des tableaux du maître-autel. Le titulaire peut n'être pas patron ; mais une église peut aussi avoir deux titulaires ; et si saint Michel avait cessé de l'être, son tableau n'aurait pas dû rester. Pendant vingt ans, de 1841 à 1861, la paroisse de Fontcouverte est appelée paroisse de l'Assomption dans les registres de baptêmes, de mariages et de décès.

L'église actuelle a été consacrée le 18 juin 1680. Le changement de titre devait être au moins mentionné dans le procès-verbal.

Il y a, en effet, un procès-verbal intitulé :

Visitatio Ecclesiæ parochialis Fontiscooperti


 

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Année 1930

« Die decima nona Junii millesimi sexcentesimi octagesimi Illustrissimus et Reverendissimus Dominus in Christo patre, Dominus Herculis de Berzet Dei et Sancte Sedis Apostolicae gratia maurianensis Episcopus visitavit Ecclesiam parrochialem Fontiscooperti. Obviam illi processerunt ad Capellam Campostem[?] Confraternitas Sanctissimi Sacramenti in habitu, Parrochus qui obtulit illi crucem deosculandum, Sindici et Consiliarii parrochiæ Baldachinum portantes, quibus omnibus comitantibus processit ad parrochialem prædictam, ubi peractis peractis omnibus ut in pontificali, reconciliato cæmeterio, celebrata missa, concione habita, et visitatis omnibus in Ecclesia et parrochia visitandis, Et C Consecratione facta dictæ Ecclesiæ parrochialis die decima octava ejusdem mensis. »

Viennent ensuite une série de mandavit, parmi lesquels celui-ci : « Mandavit Turibulum mundum cum catenulis debita magnitudinis [...], cum navicula etiam munda et cocleari. »

Il n'est question ni de titre, ni de patron dans ce procès-verbal, où il n'y a que onze mots pour mentionner la consécration de l'église, De la Confirmation, dont l'idée est aujourd'hui inséparable de celle de visite pastorale, pas un mot : peut-être ce sacrement n'est n'a-t-il pas été administré.

Enfin on peut se demander si Mgr l'Evèque, après avoir consacré le 18 Juin la nouvelle église, est redescendu en ville, pour revenir le lendemain faire sa visite pastorale ; car, dep d'après le procès-verbal c'est ce jour-là, 19 Juin, qu'il est arrivé à Fontcouverte et qu'il y a été reçu solemnellement comme si on ne l'avait pas vu depuis des années.

Ce procès-verbal de la Visite de 1680 ne sera pas rejeté dans la masse des archives d'où il a été tiré, mais logé honorablement avec ses pareils des XIXme et XXme siècles.


 

21

Année 1930

Pour ce qui est du Patron, l'Ami du Clergé (n° du 13 Décembre 1928) dit que la S.C. a répondu le 12 février 1884 à l'archevêque de Cambrai « que partout où la célébration de la fête du patron avait cessé, l'évêque ne pouvait pas la rétablir, soit que la cessation vînt de la fausse interprétation de certains décrets, soit qu'elle résultât d'un long oubli. »

Le curé de 1930 pense que c'est la cas de saint Michel pour Fontcouverte.

Croix de la Maison blanche

La croix de la Maison blanche étant tombée de vétusté, Charles Sambuis et Charles Dompnier, dont les familles constituent aujourd'hui les seuls habitants de ce hameau, voulurent la relever.

La fabrique donna cinquante francs. Ils firent le reste.

Le curé de Fontcouverte, délégué par Mgr l'Evêque, alla bénir cette le 9 Novembre 1930, fête de la Dédicace.

Mgr Grumel accorde cinquante jours d'indulgence à ceux qui réciteront un pater devant cette croix. Idem pour la croix de l'Alpette, bénite l'an dernier, et pour la nouvelle croix de Charvin qui reste à bénir.

Monsieur l'archiprètre J.B. Albert, Chanoine Honoraire nommé Chanoine Titulaire le 1er Novembre 1930 a quitté la Paroisse le 21 Novembre 1930.

Il a été remplacé par Mr l'Abbé Savoye, curé de Bessans. L'Abbé Savoye né à Valloire le 28 Janvier 1879, ordonné prètre le 17 Juillet 1904. Nommé vicaire de St Jean d'Arves de 1904 à 1908, vicaire de Termignon 1908-1909, de Lanslebourg depuis le 1er Janvier 1910 jusqu'au 10 Janvier 1912 où il fut nommé Curé de Bessans. L'Abbé Savoye fut curé de Bessans depuis le 10 Juin 1912 jusqu'au 1er Novembre 1930. Son installation eut lieu à Fontcouverte le 25 Novembre 1930, sous[?] la Résidence de Mgr Grumel et de Mr le Chanoine Brunet Vicaire Général. Mr le Maire Covarel assisté de son Conseil Municipal lui souhaita la bienvenue


 

L'Abbé V. Savoye quitte Bessans avec un très grand regret et uniquement par obéissance à son Evêque. Que le Bon Dieu daigne chérir ce sacrifice et cette obéissance pour le plus grand bien des âmes de Fontcouverte. En effet, en 1930, Bessan était devenue l'une des plus belles paroisses du diocèse. Pas de travail le dimanche, nombreuses Communions près de 8000 chaque année, population très généreuse et dévouée pour son Curé et pour son Eglise puisque de 1926 à 1929, pour la restauration de l'Eglise et l'embellisement de la Paroisse, il avait été possible de trouver dans cette population de Bessans la somme de 113 000 francs, montant approximatif des dépenses. La reconnaissance fait un devoir à Mr l'abbé Savoye de mentionner ainsi ici dans les Annales de Fontcouverte le bel exemple de générosité de son ancienne Paroisse afin que l'on comprenne mieux ce qui a été dit plus haut. Ceux qui connaissent la situation de paraisse de Fontcouverte en 1930 le compredront encore d'avantage.

Fête de Noël 1930 La messe de minuit supprimée depuis quelques années à la suite de certaines inconvenances fut rétablie. Cette année, si l'assistance à cause du froid ne fut pas très nombreuse, du moins tout se passa dans le calme. D'ailleurs la population avait été avertie des droits du curé comme chargé de la police de l'Eglise (Loi de 1905). Le nombre des Communions fut de 20. Ce fut aussi la 1ère fois que l'Eglise était chauffée. On avait installé le 24 Dbr au matin l'appareil de chauffage acheté par Mr le Chanoine Albert. (1) (Evidemment ce n'est plus Bessans.)

Jour de l'an 1931 Pluie - neige. Après la Messe, confession des Enfants. Quelques visites et quelques souhaits de bonne année. Assistance moyenne à la messe de 9h.

[(1)] Cet appareil unique étant insuffisant fut remplacé par deux autres courant 1931. Des cheminées furent faites et le Chauffage donne maintenant toute satisfaction.


 

Réparation du Presbytère : A l'arrivée de Mr l'abbé Savoye comme Curé, la Municipalité lui offrit de faire quelques réparations à l'intérieur du presbytère. Toutes les pièces de la cure, excepté les corridors, la chambre attenante à la salle à manger, les 2 chambres du couchant furent remises à neuf y compris les W.C. complètement transformés.

Hiver : L'hiver de 1930-1931 est surtout à signaler comme quantité de neige.

Retraite de 8 jours. - Fin février 1931, une Retraite de 8 jours fut prèchée à la paroissse par deux missionnaires de la Salette sous la direction du P. Angelier. - Environ 50 hommes firent leur Pâques et les ⅔ des femmes. Ces exercies furent très goûtés et assez bien suivis par la partie de la population restée pratiquante.

Statues du Sacré-Coeur et de Ste Thérèse de l'Enfant Jésus - Au mois de juin Mr le Curé fit l'acquisition de deux statues ci-devant mentionnées.

Dallage autour de l'autel - Le chœur de l'Eglise de Fontcouverte était vraiment trop étroit. De plus le dallage en mollasse était devenu tellement défectueux qu'il fallait songer à le refaire. Après avoir consulté Mgr Grumel, Mr le Curé décida de faire aggrandir le chœur et refaire le dallage. L'autel fut avancé, la table de Communion également, le nouveau dallage fut fait en planelles de demi-grès. La dépense d'éleva à la somme totale de 5381F55. Ce travail fut fait du 2 au 16 octobre.

Toit de l'Eglise - Chapelle du Villard - Maison et Chapelle des Anselmes. L'Eglise n'était encore que couverte à moitié en tôle. La Commune fit achever la toiture par la pente Nord Courant septembre. La Commune fit également achever la toiture en tôle de la Chapelle du Villard. Mr le Curé fit couvrir en tole la maison des Anselmes et une partie de la Chapelle.

Souscription : Courant 1931, Mr le Curé avait fait part à la population de son désir de faire décorer complètement


 

l'interieur de l'Eglise et refaire également la façade de la Chapelle N.D. De la Salette, une souscription fut ouverte à cet effet.

Nombre de Communions. - Il atteignit le chiffre de 1700 pour 1931.

Hiver 1931-1932 - Remarquable par son beau soleil et son peu de neige. Les skieurs furent au désepoir.

Décoration de l'Eglise - Après entente avec M. Mantelleri, peintre décorateur des Bains-de-la-Caille, près Cruseille, cette décoration, comprenant la remise à neuf totale de l'Eglise à son intérieur fut décidé pour 1932 et la somme sans imprévus, y compris échaffaudage, et toutes fournitures, fut fixé à 35000 fr. Le Travail commença le 5 Avril 1932 et se termina le 5 Août 1932. Il fut exécuté en majeure partie par M.M. François et Hillis Mantelleri fils et A. Viano. On profita des échaffaudages pour faire l'installation électrique sous sa forme actuelle. Le 14 Août, Mgr Grumel vint lui-même présider l'inauguration de ce travail. La nouvelle décoration de l'Eglise en harmonie parfaite avec le style de l'Eglise est du plus bel effet. Mgr demanda à la population de compléter la décoration en reprenant l'habitude d'y venir fidèlement - espérons... et attendons.

Documents - Quand on changea de place l'autel en Octobre 1931, on trouva dans la maçonnerie deux boites : Dans la 1ère 3 grains d'encens - les reliques des St. Martyrs Blaise et Sébastien et un authentique en parchemin ainsi conçu :

Anno Domini M DC xj die vero sexta mensis Octobris Ego Philibertus Mallietus[?] Dei et Apostolicæ sedis gra[tia] Maurianensis E[piscopus]pus et Princeps consecravi altera hoc in honorem Sti Michaelis et reliquas St. Martyrum Blasii et Sebastiani in eo inclusi et singulis Chrtisti fidelibus hodie unum annum et in die anniversario hujus modi ipsum visitantibus quatragenta Dies de vera indulgentia in forma ecclesiæ consuela concessi. Phrtus. Eps. maursis


 


2ème boite - Des ossements, des brisures soit ossements, papier ou encens. L'authentique a pu être reconstitué comme il suit.

Anno millesimo sexcentesimo octogesimo die decima octava mensis Junii, Ego Hercules Berzetti Dei et Sanctæ Apostolicæ sedis gratia Maurian[ensis] E[piscopus] Smi Dm Nostri prælatus Domesticus ejusdem Capelle assistens et sacri Romani Imperii Princeps consecravi altera et Ecclesiam et altare hoc in honorem Sæ Mariæ Virginis et Reliquias Sanctorum Martyrum Aurelii et Servi in eo inclusi et singulis Christi fidelibus hodie unum annum et in die anniversario consecrationnis hujus modi ipsum visitantibus Quadraginta dies de vera Indulgentia in forma ecclesiæ consuela concessi. Hercules E[piscopus] Maurian[ensis].

Façade de N.D. de la Salette - Toute la façade depuis la corniche jusq'au sol a été refaite partie en Octobre 1931, partie en Juillet 1932. Les grilles et les deux anges ont été repeints. Le tableau de l'apparition n'a été refait que partiellement dans les parties ou le crépissage était défectueux.

Mission - Du 19 février au 5 Mars 1933 la paroisse a bénéficié de la grâce d'une Mission de 15 jours. Les prédicateurs furent les R.R.P.P. Angellier et Forest des missionnaires de la Salette. La meilleure preuve du zêle et de l'éloquence des R.R.P.P. c'est qu'ils purent maintenir une assistance convenable à tous les exercices de la Mission et cela du 1er jour au dernier. Les exercices avaient lieu, en cette saison, 9h matin et 6h½ le soir. Une messe d'hommes le 26 à 10h en réunit près de 120. Aux exercices du soir, il y eut toujours une belle assistance d'hommes et jeunes gens. Environ 65 hommes et jeunes gens allèrent au bout de leur devoir par la Confession et la Communion. Il resta une vingtaine de femmes et même q.q. jeunes filles qui ne firent pas leur devoir.

Mgr Grumel vint présider les Cérémonies de clôture


 

Décès de M. l'abbé V. Savoye

Le 19 octobre 1934, M. l'abbé Savoye Victor-François-Allexandre est décédé, en son presbytère à 18h30, après avoir reçu les sacrements de l'Eglise. Etaient présents, outre le personnel de la cure, M. l'abbé Gorré Jean Géry, chargé par Monseigneur l'Evèque d'aider le curé malade et M. le Chanoine Salomon Marcellin de Saint Jean de Mne, un ami du défunt.

Les funérailles de M. l'abbé V. Savoye, présidées par Monseigneur ont eu lieu le lundi 22 octobre 1934. Une soixantaine de prètres et toute la population de Fontcouverte y ont pris part. Une soixantaine de paroissiens de Bessans y étaient venus également.

M. l'abbé V. Savoye repose dans le caveau qui est en face de celui où se trouve l'avocat Bouttaz Claude, devant la chapelle de N.D. de la Salette. Pour ouvrir le caveau, il faut enlever la dalle qui est exactement devant la porte de la dite chapelle. Ci un croquis

Le 22 octobre 1934
M. Salomon


 

Installation de M. l'abbé Jules Gros, nommé curé-archiprètre de Fontcouverte

L'an mil neuf cent trente-quatre le dix-huit du mois de novembre , nous August Grumel evêque de Maurienne avons procédé à l'installation canonique de M. l'abbé Gros Jules, professeur de Première en notre Petit-séminaire nommé par nous Curé-archiprètre de Fontcouverte.

Sa profession de foi et son serment antimoderniste avaient été recus, en date d'hier, par M. le Chanoine M. Durand notre vicaire général.

Nous l'avons installé de la manière prescrite dans l'Appendice des Constitutions Synodales en présence de M.M. les Chanoines Gros Adolphe et Salomon Marcellin de notre Cathédrale, de M.M. les abbés Gorré J. Gery vicaire économe de la paroisse de Fontcouverte et Gros Irénée, vicaire de la Cathédrale.

M. Covarel Jean Saturnin maire de Fontcouverte et la plus grande partie de son Conseil municipal, les membres de l'Action Catholique, les chantres et presque toute la population ont pris part à la réception du nouveau Curé

M. L'abbé Melquiot curé de Villarembert et M. l'abbé Sibué curé de Charvin sont venus, après la messe dans leur paroisse, prendre part à la réception.

Fontcouverte, le dix-huit novembre mil neuf cent trente-quatre.

Nous soussigné, évêque de Maurienne devons ajouter un mot [...] dire [...] notre satifaction en face de l'attitude [...] et cordiale qu'ont eu en tête[?] la population, M. Covarel Maire, la municipalité, M Bouttaz présidd de l'A.C., les chantres etc

A August grumel. Ev. Maur


 

1934 - Depuis le 18 novembre

Un hommage d'abord à mon prédécesseur, prètre d'un zèle ardent, prédicateur renommé, fécond en heureuses initiatives. Après avoir fait restaurer l'église de Bessans, il entreprit le même travail pour celle de Fontcouverte, et mena l'œuvre à bien. Dans cette église, si bien décorée, il aurait voulu voir affluer la population, les dimanches et jours de fête, et fit tous ses efforts pour arriver à ce résultat. Il est mort à la peine, et est allé recevoir la récompense du bon ouvrier dans le champ du Seigneur.

Je suis donc curé de Fontcouverte, depuis le 18 novembre, curé novice ! à 51 ans ! après avoir été professeur durant 26 ans, sauf cinq mois de vicariat, à St Etienne de Cuines, d'Octobre 1911 à Mars 1912.

Une de mes premières occupations est la visite des familles. Accueil sympathique à peu près partout, et souvent très cordial.

Les enfants qui fréquentent les cathéchismes me paraissent assez intelligents, en général, et assez dociles.

L'année 1934 se passe sans accident notable.

1935

Durant l'hiver 1934-1935, La Toussuire est de plus en plus fréquentée par les skieurs.

Le 28 février 1935, après des chutes abondantes de neige dans toutes la région, deux catastrophes se produisirent dans la Haute-Maurienne, une dans la région sur les pentes de la Turraz (Lanslebourg), l'autre au Montrond, au dessus du Charmaix.

A) A la Turraz, un détachement de chasseurs


 

parti de Lanslebourg, pour aller chercher un camarade dangereusement malade, au poste d'éclaireurs de la Turraz, fut surpris par une avalanche. 9 furent ensevelis, mais trois purent se dégager presque immédiatement. Les fouilles s'organisèrent pour les 6 autres. 200 ouvriers y travaillaient, 100 militaires et 100 civils. Le sergent-chef Moracchini fut retrouvé, le 7 Mars, le chasseur Cous[...], le 9 ; le chasseur Castelli, le 12. Le chasseur Jean-Baptiste Buisson de Fontcouverte, fut découvert le 25 Mars, Lombard de Termignon, le 26 Mai ; Eyraud Antoine, le 14 Juin.

Le corps de Jean-Baptiste Buisson, découvert le 25 Mars, sous deux mètres de neige, fut descendu à la caserne Napoléon, de Lanslebourg, puis dirigé, après une absoute, sur Fontcouverte, le 26 Mars. Il fut déposé, pour la nuit du 26, dans la salle de la mairie transformée en chapelle ardente. Une garde d'honneur de 10 chasseurs, sous les ordres du sergent Duvernay, un rescapé, passa la nuit près du cercueil.

Le 27, à 10h du matin, la paroisse tout entière, les Anciens combattants de la région, une importante délégation d'officiers et soldats du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins, assistèrent à la messe des funérailles de cette victime du devoir.

Sur la tombe, Mr le Docteur Grange, président des A. C. de St Jean, prononce un discours vibrant et ému. Puis le Commandant Lobit, du 13e chass... donne lecture de la citation posthume du chasseur Buisson.

Le père de Buisson Jean-Baptiste, Buisson Jules est mort pour la France en 1915.


 

B) Le même jour, 28 Février 1935. Florentin Sibué, 30 ans, de Fontcouverte (La Bise) et Henri Plaisance, 30 ans, de Beaune, (Henri Plaisance est le frère de Mr l'abbé Plaisance, curé de Montpascal au moment où j'écris ces lignes) tous deux surveillants des Eaux et Forêts, étaient partis relever des pluviomètres, au Montrond, au-dessus du Charmaix. Eux aussi furent surpris et emportés par une avalanche.

Les fouilles entreprises durèrent fort longtemps et le corps de Florentin Sibué ne fut retrouvé que le 6 Mai, par François Chaumaz et Régis Perret, deux jeunes compatriotes d'Henri Plaisance.

Les funérailles furent célébrées à Fontcouverte le mercredi 8 mai. Mr Messine, inspecteur des Eaux et Forêts, le Conservateur, deux Gardes-Généraux, de nombreux surveillants des Eaux et Forêts assistèrent à la messe des funérailles, avec toute la paroisse.

Le 18 Mai 1935, Sibué Jeanne-Baptiste, de la Bise, fut écrasée par un train, en gare de St Avre-la-Chambre. Elle était allée rendre visite à une famille amie de St Etienne de Cuines.

Le 3 Décembre 1935 - Augert Alphonse, fils de François, 22 ans, descendant à bicyclette l'avenue de la gare de St Jean, ne put freiner à temps et alla heurter un camion qui débouchait d'une rue transversale. Il fut relevé avec une fracture du crâne, et décédait quelques jours après.

Toutes ces morts subites devraient faire réfléchir les survivants !


 

1935 (suite)

En mai 1935, eurent lieu les élections municipales. 9 des anciens conseillers furent réélus. Les trois nouveaux furent : Charles-Baptiste Gilbert-Collet, de la Rochette, Sylvain Truchet de l'Alpettaz et Albert Coche du Suel. Ce dernier fut élu maire. Jean-Saturnin Covarel qui avait été maire pendant plus de trente ans, n'est plus que conseiller. Cyprien Dompnier est réélu adjoint.

Confirmation

Le 12 Mai 1935, Monseigneur Grumel vint visiter la paroisse et administrer le sacrement de confirmation.

1936

Au printemps 1936, la commune vote la réfection des pentes est et sud du toit de la cure. Les ardoises sont remplacées par la tôle. On refait aussi le plancher de la cuisine.

Les Pâques sont prêchées par Mr l'abbé Rostaing, curé de Montvernier et Mr l'abbé Favre, curé de Saint Jean d'Arves. Environ 250 communions.

1937

Les R.R. Pères de la Salette (deux pères) viennent prêcher un retour de mission, au printemps. Les exercices durèrent une semaine. Assistance convenable. Environ 270 communions.

Les skieurs fréquentent de plus en plus les champs de la Toussuire. De plus en plus aussi, on aménage les chalets pour les recevoir.

A Noël 1937, comme déjà l'année précédente, une messe de minuit est célébrée à la chapelle de la Rochette, avec autorisation de Monseigneur, spécialement en faveur des skieurs.


 

1938

Les Pâques sont prêchées par Mr l'abbé Sambuis, Curé d'Orelle, et Mr l'abbé Irénée Gros, curé de Jarrier. Assistance convenable aux exercices, donnés à 9h du matin et à 6h du soir. Environ 250 communions.

Le 3 Juillet, en la cathédrale de St Jean est ordonné prètre l'abbé Ayrald Covarel, enfant de Fontcouverte. Le 24 Juillet, le nouveau prètre célèbre, dans l'église de son baptême, sa première messe solemnelle. Il a fixé cette date afin que puisse être présent à la cérémonie un de ses oncles, le Rd Père Joseph Augert, missionnaire de St François de Sales, supérieur de mission au Brésil. L'oncle a donc fait un bien long voyage pour honorer son neveu ! Il est vrai que d'autres raisons encore l'avaient déterminé à revenir en Europe.

A la cérémonie de cette première messe solemnelle assistaient tous les prètres vivants, originaires de Fontcouverte, sauf le père Pierre Bouttaz, des Missions Etrangères, missionnaire en Chine. Il est bon, je crois de les mentionner ici :

Mr le chanoine Jean-Pierre Augert, curé de Villargondran,
Mr l'abbé Albert Augert, frère du chanoine, curé d'Hermillon,
Mr l'abbé Rossat, curé d'Aiton,
Mr l'abbé Covarel Napoléon, professeur de morale au Grand Séminaire,
Mr l'abbé Donze, né au Canada, mais dont les grands parents maternels étaient nés à Fontcouverte. Cet abbé est professeur de Droit Canon au Grand Séminaire
Mr l'abbé André Sibué, curé de Charvin

Honoraient, de plus, de leur présence, le nouveau prètre : Mr l'abbé Albert Deléglise, curé de Beaune, grand musicien devant l'Eternel ! (il tint tint


 

l'harmonuim et accompagna les chants) et Mr l'abbé Lucien Bois, sous-diacre, originaire d'Albanne.

L'assistance était d'environ 250 personnes.

Le Rnd Père Augert fatigué et venant de subir une opération, se rendit, pour sa convalescence à Comborcières, où il séjourna deux mois environ (25 Juillet au 20 Septembre). Il avait obtenu de Monseigneur l'autorisation de célébrer la sainte Messe dans le chalet de son frère : Jean Michel Augert.

Le dimanche, il avait là-haut une assistance sensiblement égale à celle qui entendait la messe à l'église paroissiale, durant l'été, c'est-à-dire environ 70 personnes. C'est évidemment bien peu sur une population de 625 habitants. Et c'est là, la grande douleur du curé, de constater cette indifférence religieuse, cette violation du Jour du Seigneur, par l'omission de l'assistance à la messe et par les travaux défendus, et, de plus, par les divertissements dangereux (dames dans les cafés).

En octobre 1938, Mr l'Abbé Gros Jules nommé archiprètre de St Etienne de Cuines, quitta Fontcouverte. Il fut remplacé par l'abbé Camille Gros, précédemment curé, pendant six ans, de St Julien de Maurienne. Pour la première fois, peut-être, à Fontcouverte, il n'y eut aucune réception officielle : ni maire, ni conseillers, ni personne ne vinrent souhaiter la bienvenue au nouveau curé à son arrivée. Curieux contraste avec les réceptions solemnelles des curés précédents ! Il est vrai que le nouveau curé n'était ni un ancien professeur de première ni un prédicateur renommé comme ses deux devanciers (voir quelques pages plus haut). L'abbé Gros arriva à Fontcouverte le jeudi 20 octobre 1938. L'installation canonique eut lieu le dimanche suivant, 23 octobre, fête du Christ Roi. Elle fut présidée par Mr le Chanoine Gros, oncle du curé. Là encore, aucune réception. C'est mieux qu'il en soit ainsi, car à quoi bon des démonstrations extérieures de la part d'une population peu chrétienne ?


 

1939

Hiver.   Au cours de l'hiver 1938-39, il y eut beaucoup moins de skieurs que les années précédentes, peut-être à cause de la faible quantité de neige tombée en décembre ou janvier. A la messe de minuit 1938, à cause du froid intense, il n'y eut qu'une petite assistance.

La retraite pascale fut prêchée au début de mars par Mr l'Abbé Bellet, curé de Valmeinier et l'abbé Melquiot, curé de Villarembert. Il y eut 180 communions environ. C'est un chiffre bien inférieur à celui qui est indiqué pour les années précédentes. Quelques uns, il est vrai, ont accompli leur devoir pascal plus tard dans la semaine de Pâques.

La guerre.  Le vendredi 1er septembre, vers 4 heures ½ du soir, toutes les cloches sonnent à la volée. C'est la mobilisation générale. Beaucoup avaient déjà entendu cette même sonnerie de cloche, le 1er août 1914. Mais on ne fut pas beaucoup surpris. On s'enten s'attendait à ce triste événement. Déjà, les jours précédents, un certain nombre d'hommes des classes plus jeunes avaient été rappelés par une mobilisation partielle.

Le manque de main d'œuvre, le manque de mulets, pris par la réquisition, un mauvais temps persistant : tout contribua à rendre très difficile la rentrée des récoltes.

Le 12 octobre, on annonçait le décès d'un soldat : Anselme Jean Albert jeune père de famille, blessé accidentellement en descendant d'un car vers Modane. Ce sodat mourut quelques jours après à l'hôpital de St Jean de Maurienne. Le corps du défunt fut ramené à Fontcouverte, et toute la population prit part à ses funérailles.

Ce fut le seul décès parmi les mobilisés de Fontcouverte. Un certain nombre avaient été affectés à l'armée des Alpes, qui n'eut à combatre que les derniers jours de la guerre.

1940

L'hiver fut assez rude. A cause de la mobilisation, il n'y eut presque pas de skieurs. Le service de la paroisse de Villarembert fut assuré par le curé de Fontcouverte

Après la déclaration de guerre de l'Italie, le 10 juin, les communes de la Haute-Maurienne furent évacuées. Le bétail fut réparti dans différentes communes des Arves. Fontcouverte reçut 350 vaches, qui furent conduites dans les pâturages de la Toussuire, et ensuite plus haut, du côté du Plan de la guerre. Ces pauvres bêtes couchaient dehors ; il y eut malheureusement alors une assez longue période de pluie et de froid. Un grand nombre de brebies furent dirigées du côté du Mont Charvin, quelques unes tombèrent des rochers du haut des rochers et périrent.


 

Vers le 20 juin, l'armée italienne essaya d'avancer par tous les cols de la frontière. Elle fut durement repoussée par les feux de l'artillerie française. On entendait assez bien le canon à Fontcouverte, et le soir, on apercevait la lueur des départs d'obus (probablement des forts du télégraphe et du Sappey). Quelques détachements italiens pénétrèrent cependant jusqu'à Bramans.

Après l'armistice, les démobilisés rentrèrent peu à peu, et purent prendre part aux travaux de l'été, qui furent gênés en juillet par des pluies persistantes.

On s'aperçoit de plus en plus des conséquences de la guerre par la rareté de certains produits (sucre, café, huile, etc.). Des cartes d'alimentation furent établies. On délivrait une livre de sucre par mois et par personne, a peine un demi litre d'huile. Il y eut aussi la carte de pain : 300 grammes par personne, mais cette carte ne tarda pas à être supprimée, elle fut rétablie depuis. Le beurre s'est vendu 40 francs le kilo en moyenne, même certains samedi, il est monté à 50 francs le kilo. Ce fut toutefois une exception. Aux foires les vaches se vendaient courramment 6, 7 et 8000 francs, les veaux 2700 à 3000 francs. Le prix des mulets variait, suivant qualité, entre 10000 et 15000 francs. (après la guerre ces chiffres montèrent en flèche : un mulet 60000 francs.

Au point de vue religieux : la guerre apporta aucun changement. Même indifférence religieuse qu'auparavant. Assistance bien modeste a la messe du dimanche, et surtout aux vêpres.

1941

Confirmation. Le 25 mai 1941, dimanche dans l'octave de l'Ascension, Mgr Grumel se rendit à Fontcouverte pour administrer le sacrement de Confirmation à 33 enfants de Fontcouverte auxquels étaient venus se joindre : une fillette de St Jean d'Arves et un garçon de Charvin. Mgr Grumel était accompagné de Mr le Chanoine Duc, Vicaire Général, et de Mr l'Abbé Covarel, professeur au Grand-Séminaire. Monseigneur fut reçu par Mr le Maire et par le président de la légion : Mr Bouttaz Eugène. L'assistance à la messe était très nombreuse, beaucoup d'hommes. Malheureusement, dès le dimanche suivant, bien des places vides. Dès le départ pour les chalets, fin mai ou début juin, l'assistance est bien faible, les dimanches ordinaires.

1942

Cloche ancienne. Une note du 1er vol de l'Histoire de Fontcouverte (page 5) indique qu'une cloche pour l'église paroissiale a été refondue en 1594 et que cette cloche existe encore aujourd'hui. Sur les 3 cloches qui sont installées au clocher, deux sont postérieures à 1800, la 3e remonte à une date bien antérieure à 1594 ; elle est de 1510, comme en fait foi l'inscription de la cloche.


 

Au pourtour supérieur de la cloche, on lit l'inscription suivante :
+ IhS-X.P.S. AVE-MARIA-GRATIA-PLENA-DNS-TECUM-BENEDICTA-TV-IN-MULIERIBUS-AVE.

Au pourtour inférieur, l'inscription suivante en caractères onciaux
+ANNO-DNI-MILLESIMO-QVINGEN-DECIMO-DE-MENSE-MAII-

Si la cloche avait été de 1594, comme l'indique Mr Dufour dans son histoire manuscrite de Fontcouverte, le caractère des lettres à cette époque plus tardive, aurait été celui de la Renaissance. Qu'est devenue la cloche fondue en 1594 ?

Mr André Jacques, conservateur des Objets d'Art et Antiquités de la Savoie a visité cette cloche en juillet 1942, et fait des démarches en vue d'obtenir le classement de cette cloche comme monument historique. Mr André Jacques a également bien admiré la façade de l'église, beau spécimen de l'architecture du 17e siècle.

1943

Le début de l'année fut marquée par plusieurs décès. Fait assez rare pour une petite paroisse, il y eut des sépultures trois jours de suite, : toutes les trois du village de la Rochette : le 6 janvier, sépulture d'Augert Marie Séraphine, le 7, sépulture de Collet Victoire, le 8, sépulture de Dominjon Jean Louis.

Pour la première fois depuis quelques années, le nombre de décès l'emporte sur celui des baptêmes : 12 baptêmes, 13 décès dans l'année.

La retraite pascale fut prêchée en mars par Mr l'Abbé Laurent, curé de St Pancrace, et l'Abbé Richard, curé d'Albiez-le-Vieux. Assistance bien convenable.

Vers le 17 septembre, à la suite du bombardement de Modane, la population de St Jean, redoutait de subir le même sort. Un certain nombre de familles chercherent un refuge dans les environs. Des réfugiés de Modane et Fourneaux vinrent habiter La Rochette. Une partie de la cure fut louée à des famille de St Jean : familles Gavarini, Bottero et Petitjean. Cette dernière famille ne resta quère que 2 mois. Les deux autres passèrent l'hiver à Fontcouverte. Il y eut de fait plusieurs alertes à St Jean, mais heureusement pas de bombardement.

Dans le courant de l'hiver, un certain nombre d'Allemands vinrent occuper Fontcouverte pour faire du ski. L'école de la Rochette et l'hôtel Collet servaient de logement aux soldats, la population n'eut pas à s'en plaindre. Ces soldats déménagèrent en février 1944 de même que la plupart de ceux qui habitaient St Jean et occupaient les locaux du Collège et du Séminaire.


 

1944

Le mois de janvier fut exceptionnellement doux : pas de neige, une chaleur qui aurait fait croire qu'on était déjà au printemps. Par contre, février et mars furent très froids.

Au début de mars, la retraite pascale fut prêchée par le Rd Père Augert curé d'Aiton aidé de Mr l'Abbé Melquiot curé de Villarembert. L'assistance fut nombreuse aux exercices du soir principalement. La prédication du soir était suivie de projections faites à l'église sur des sujets religieux : scènes de l'Evangile, de la Passion principalement. Ces projections bien commentées furent très goûtées de l'assistance. Il y eut environ 180 communions.

Le 21 mars, eut lieu la dépulture de la doyenne de la paroisse : Dominjon Marie Séraphine, née Buisson, du village de La Rochette, âgée de 98 ans. Elle était née le 25 décembre 1846. Quelques semaines auparavant, décédait Claraz Bonnel Séraphin, du village de La Bise, à l'âge de 93 ans.

Occupation allemande Dans la dernière semaine d'août, la paroisse fut occupée par les Allemands refoulés de la région du Sud-Est. Pendant plusieurs jours, ce fut une angoisse générale : les incendies de Villargondrand, Le Bochet, Hermillon et autres localités faisaient craindre le pire. Chaque jour, de formidables explosions, annoncaient l'explosion la destruction d'un pont ou d'une usine : le pont du Merderel, celui de Gevudaz, le pont de Villarembert furent minés et détruits, de même celui de Bonrieux en amont de St Jean. Les allemands ont quitté Fontcouverte assez brusquement le 1er septembre dans l'après-midi (1er vendredi du mois). Ils se livrèrent à quelques actes de pillage avant de quitter le pays. Déjà dans le courant de l'été, ils avaient à plusieurs reprises fait des incursions dans les chalets, pillé beurre et fromage, linge, emmené 13 vaches, cochons, etc. En descendant des chalets, un sujet Espagnol a été tué par les allemands à proximité du village de La Rochette. En l'honneur de ce départ du 1er septembre, les cloches furent sonnées pendant des heures par hommes et jeunes gens, et des drapeaux furent hissés au sommet du clocher.

En ces premiers jours de septembre, la ville de St Jean eut à subir bien des vexations et des pillages. Enfin au bout de quelques jours le territoire était libéré, mais tous les ponts principaux étaient détruits. Poste, trains, cars, tout était interrompu ; pendant plusieurs semaines, le pays fut privé de la lumière électrique. Une messe d'action de grâce pour la libération du territoire et la préservation de la paroisse, fut célébrée le dimanche 10 septembre, et fut suivie d'une absoute au monument aux morts. Nombreuse assistance.


 

1945

Bénédiction de croix Le 31 août 1945, au village de la Bise, après une messe célébrée dans la chapelle de ce village, fut bénite solennellement une croix qui est erigée dans le village même, à une vingtaine de mètres de la chapelle. Une bonne partie de la population assistait à cette bénédiction. Cette croix était en fer était tombée depuis quelques temps et s'était brisée dans sa chute. Elle fut réparée par les soins de la famille Sibué Michel et le support en bois fut préparé par les jeunes gens du village. Les familles du village contribueront à la dépense. Mgr Grumel a accordé 50 jours d'indulgence pour les personnes qui, passant devant la croix, la salueront avec respect.

1946

Cours ménager. Dans la deuxième quinzaine de février eut lieu : à la cure, un cours ménager, sous la direction de Mlle Roche Lydie de St Jean à laquelle vint s'adjoindre Mlle Marie Combet, d'Aiguebelle. Ce cours théorique et pratique (éducation familiale, cuisine, coupe, couture) dura une dizaine de jours et fut suivi par une quinzaine de jeunes filles de Fontcouverte et trois jeunes filles de Villarembert. Le soir, de 7 à 11 heures, un nouveau cours avait lieu pour les femmes du village (qui ne pouvaient pas facilement venir dans la journée) et fut suivi par une quinzaine de femmes. Toutes, femmes et jeunes filles, furent très satisfaites des leçons pra théoriques et pratiques données par les directrices.

Mission. Du 3 au 17 mars une mission fut prêchée par les Rds Pères Didace et Emmanuel, capucins. Les exercices avaient lieu à 9 heures du matin et à 8 heures du soir. Assistance nombreuse surtout le soir. Illuminations électriques très bien réussies, le matériel pour l'illumination avait été apporté par les Rds Pères. Il y eut plusieurs fêtes bien touchantes : fête des enfants, de la consécration à la Ste Vierge, du jour des défunts, et Réparation au Sacré Cœur de Jésus. La fête qui réunit la plus belle assistance fut celle du vendredi de la dernière semaine : fête du travail (pour faire ressortir l'idée de la fraternité chrétienne qui doit régner dans la paroisse). On vit défiler à cette fête les représentants de 40 métiers (paysans, char menuisiers, charpentiers, moisonneuses, ménagères, avec leurs instruments de travail, chauffeurs de car, patissière, boulangers mitrons, cafetiers et hôteliers, famille paysanne, costumes locaux, voire même maquisards avec fusils, etc., etc). Mr le Maire est venu aussi, ceint de son écharpe. Le lendemain samedi, la messe fut dite face au peuple sur un banc de menuisier. Les conférences dialoguées attiraient aussi une assistance plus nombreuse que de coutume. Environ 480 communions pendant la mission. La plupart des femmes et jeunes filles firent leur devoir ; mais une trentaine d'hommes et jeunes gens seulement reçurent la sainte communion. Dim Le dimanche 10 mars , : à 2h ½ réunion des femmes et jeunes filles : une centaine. Le soir à 8 heures, : réunion réservée aux hommes : une centaine également y prit part.


 

Dans le dernier jour de la Mission, un grand nombre d'enfants et de femmes reçurent le scapulaire du Mont Carmel. De plus, une vingtaine de femmes et jeunes filles furent admises du tiers ordre. Espérons qu'elles persévereront dans leurs bonnes dispositions et viendront faire faire profession, à l'occasion du retour de Mission (il y avait autrefois une fraternité dans la paroisse, jusque vers 1900).

Notre Dame du Grand Retour : Le lundi 8 juillet vers 9h ½ du matin, la statue de Notre Dame de Boulogne qui avait fait son entrée dans le diocèse fin juin, arrivait à Fontcouverte. La veille, dimanche, une journée mariale avait été prêchée par Mr le Chanoine Salomon, supérieur du petit séminaire. Nous sommes allés au devant de la Vierge de Boulogne, avec les paroissiens de Villarembert, quelques uns de Jarrier et de St Pancrace. Quatre missionnaires et un scout accompagnaient le char de la Vierge : deux domicicains, un P. Capucin et un Père oblat de Marie Immaculée. Le char de la Vierge fut trainé par les jeunes gens de Villarembert, auxquels s'étaient joints quelques uns de Fontcouverte. Le cortège était nombreux et l'église bien remplie. Un grand nombre étaient descendus des chalets pour cette circonstance. La messe, chantée, fut célébrée par Mr le Chanoine Salomon, le Rd P. Capucin gardien de la maison de Chambéry fit une excellente instruction sur le devoir de la prière et de la sanctification du dimanche. Nombreuses confessions : environ 250 communions. Toutes les jeunes filles, presque toutes les femmes de Fontcouverte s'approchèrent des sacrements ainsi qu'un certain nombre de Villarembert et de Jarrier. Tous les jeunes gens de Villarembert présents communièrent. La Vierge nous quitta vers 4 heures du soir pour se rendre aux Arves : il y eut un petit arrêt à la Bise et au Crêt. De mémoire d'homme on n'avait vu si belle fête à Fontcouverte. Un bon groupe d'hommes assista aux cérémonies.

1947

Colonies de vacances De nombreuses colonies de vacances ont séjourné dans le cours de l'été sur le plateau de la Toussuire, et à Comborcière (notamment un groupe nombreux de lycéens de Paris). Dans les environs de Fontcouverte, à l'école des Colonnes, les groupes se sont succédés sans interruption (J.E.C et J.C.A. (jeunesse de la société) leurs aumoniers logeaient à la cure de Fontcouverte et se rendaient le matin aux Colonnes pour y célébrer la sainte messe et faire des conférences ou diriger des cercles d'études.

L'année dernière, nous avons eu surtout des scouts qui ont campé à la lisière de la forêt : une troupe de Paris et une autre du Havre : beaux exemples de piété quand ils assistaient aux offices de la paroisse.

Cloche brisée. Pour célébrer plus dignement l'anniversaire de l'armistice du 11 novembre, les organisateurs décidèrent d'annoncer la fête par une sonnerie de cloches. La veille au soir, une demi-douzaine de solides gaillards montèrent au clocher ; ils sonnaient depuis plus d'une demi-heure, lorsque la grosse cloche fut félée. «: On la fera réparer » dirent-ils. Ce sera peut-être plus difficile qu'on ne pense. Espérons que la bonne volonté de tous se prètera. Cette cloche datait de 1881, elle avait été fondue à Annecy.


 

1948

Hiver : L'hiver 1947-48 fut remarquable par sa douceur. A peu près pas de neige depuis le jour de l'an. Temps chaud. Printemps très précoce. Chute de neige le 1er avril, cette neige ne dura point. Beaucoup de skieurs à la Toussuire.

Acquisition d'un drap mortuaire fourni par la Maison Argod de Crest. Ce drap a coûté 5712 francs (plus de 10 fois le prix d'avant guerre).

Missel La Fabrique a également fait l'acquisition d'un Missel (Petit in quatro) et d'un missel des Morts défunts. Les deux missels (avec des signets pour le premier) ont coûté 3225 francs, les signets à eux seuls ont été payés 1420 francs : le prix d'un beau missel avant guerre.

1949

Hiver Presque pas de neige au cours de l'hiver 1948-49. Température très douce. Malgré le peu de neige, il y eut beaucoup de skieurs à la Toussuire.

Cours ménager En février, un cours ménager, dirigé par Mlle Lydie Roche, groupa une dizaine de jeunes filles. Ce cours dura quinze jours et fut donné dans la salle à manger du presbytère.

Retour de mission Il eut lieu du 13 au 20 mars et fut préché par le Rd Père Ignace capucin. Exercices le matin à 9 heures et le soir à 8 heures moins ¼. L'assistance moyenne à l'exercice du soir fut de 120 personnes. Peu d'hommes. Environ 320 communions. Le dimanche de la clôture, plus de 70 personnes communièrent à la grand'messe.

Confirmation et baptême de cloche Le 22 mai, 5e dimanche après Pâques, Mgr Duc se rendit à Fontcouverte, accompagné de Mrs les Chanoines Dequier et Rotel pour administrer le sacrement de Confirmation. A l'Evangile, Monseigneur évoqua l'histoire de Fontcouverte, il y a cent ans : La paroisse comptait alors 1600 habitants. Plusieurs confréries groupaient des centaines de membres ; à l'occasion de la visite pastorale en 1850, il y eut 900 communions. La situation présente de la paroisse fait avec ce passé un douloureux contraste. La Confirmation fut administrée à 54 enfants, dont 3 venaient de Charvin.

Baptème de la cloche : L'après midi de ce même jour, eut lieu la cérémonie du baptème de la nouvelle cloche qui remplace celle qui a été félée en novembre 1947. Cette cloche, du même poids que l'ancienne (800 kilos environ) a été fondue par la maison Paccard à Annecy le Vieux. Elle était installée sur la place, près du monument aux morts, suspendue à une puissante poutre. Elle avait été bien ornée par les soins des religieuses originaires de Fontcouverte : sœur du Rosaire et sœur Emma. Une très nombreuse assistance comprenant, outre les habitants de Fontcouverte, des groupes importants des paroisses voisines, suivit la cérémonie de la bénédiction de la cloche. Les prières du Pontifical étaient commentées par Mr l'abbé


 

Baudin curé de Villarembert. Mgr, dans son allocution, exprima le souhait que cette cloche n'eût jamais à sonner pour annoncer la guerre et exhorte les fidèles de Fontcouverte à mieux écouter sa voix qui invite aux offices.

La cérémonie religieuse achevée, des chants divers furent donnés par des groupes de jeunes.

La cloche fut installée au clocher quelques jours après, par les soins d'un ouvrier Monteur spécialiste envoyé par la maison Paccard. L'installation plus moderne permet de sonner avec beaucoup moins de peine. La vieille cloche a été remise à la maison Paccard, en echange de la neuve, avec une somme de 225000 francs environ pour la refonte et tous les frais. Cette somme a été couverte en grande partie par une souscription, ouverte dans la commune et parmi les Fontcouvertains expatriés.

La cloche neuve porte d'un côté l'image de la Ste Vierge tenant l'Enfant Jésus, de l'autre côté, la colombe portant le rameau d'olivier. Sur le pourtour du bas sont gravés des insignes eucharistiques avec les paroles « Panis angelicus fit panis hominum » Deux inscriptions se font face : d'un côté : Je remplace ma sœur édifiée en 1841 et félée le 11 novembre 1947. Comme elle, les habitants de Fontcouverte en 1949 m'ont dédiée à la Bienheureuse Vierge Marie. De l'autre côté : Je loue le vrai Dieu, j'appelle le peuple, je pleure les défunts, j'annonce les événements heureux, j'appelle au secours. Je sonne la paix.

      Parrain : Augert Jean Michel de Pierre
      Marraine : Madame Collet Jean Baptiste

Installation de l'eau à la cure. La plupart des maisons du chef lieu avaient l'eau à domicile : installation faite aux frais des particuliers. La municipalité, à la demande du curé, au début de l'hiver 1949 fit jugea bon de procurer ce même avantage aux deux maisons qui ne l'avaient pas encore : l'école et la cure. Un robinet fut placé à la cuisine de la cure, un embranchement de tuyau d'adduction permettra de mettre l'eau au pavillon, là où se trouve la citerne. C'est une innovation très heureuse, car la pompe de la citerne fonctionnait très mal, de plus elle gelait en hiver, de sorte qu'il fallait, pendant les froids les plus rigoureux, aller chercher l'eau jusqu'à la fontaine sur la place. Les eaux de la citerne s'épuisaient d'ailleurs, dans les années de grande sécheresse, surtout si on l'utilisait un peu fréquemment pour l'arrosage du jardin.