Fontcouverte


Pierre Louis Bouttaz  

Né le 24 juillet 1908 à Fontcouverte 
Décédé le 8 juin 1990 à Singapour 

Parents : 
 Jean Baptiste Michel Bouttaz  (°1875 +1955) - 32 ans
 Marie Elise Collet  (°1885 +1916) - 22 ans


Acte de baptême/naissance de Pierre Louis Bouttaz le 24 juillet 1908
Père : Jean Baptiste Michel Bouttaz, fils de Jean Pierre (33 ans, de Tillerèche)Parrain : -
Mère : Marie Elise Collet (23 ans)Marraine : -
Témoins : François Bouttaz fils de Jean Pierre, 27 ans et Michel Bouttaz fils de Clément décédé, 51 ans de Tillerèche
Mentions marginales : Décédé le 8 juin 1990 à Singapour



Pierre Louis Bouttaz apparait dans le dénombrement de la population de 1911.

Informations complémentaires :
 
 Missionnaire en Chine et prêtre à Singapour

Notice bibliographie - Missions étrangères de Paris :

[3510] BOUTTAZ Pierre, Louis, est né le 24 juillet 1908 à Fontcouverte, diocèse de St Jean de Maurienne (Savoie). Il fit ses études primaires au Collège catholique de N.D. de La Vallette, et ses études secondaires au Collège de St Jean de Maurienne. Il entre au Séminaire des Missions Étrangères le 18 septembre 1927 et est ordonné prêtre le 1er juillet 1934. Puis, le 16 septembre 1934, il s'embarque pour la Mission de Ningyangfu, province du Kiengchang, mission des Marches tibétaines, au sud de la province du Setchuen, dont Mgr. de Guébriant est le premier vicaire apostolique. Le Père Bouttaz oeuvre 18 ans dans cette région montagneuse, habitée en partie par les Lolos.

Débarqué à Hanoi, il doit faire un long voyage jusqu'à Hweili, paroisse importante dans le sud du vicariat, au-delà du Yunnan et du Xichang. Là, il rencontre son évêque, Mgr. Baudry, avec qui il s'achemine vers Xichang, siège de l'évêché. Il se met à l'étude du chinois et en septembre 1935, il est envoyé à Hweili, où il s'initie au ministère paroissial.

Le pays est loin d'être calme. Les armées rouges occupent une partie du pays, et des bandes rivales assiègent les villes. Le Père Bouttaz doit aller se réfugier à la campagne. Il y a aussi les Lolos qui attaquent des caravanes. Mais, malgré cette situation, le missionnaire se réjouit d'un grand mouvement de conversions. En 1935, il compte 11.000 catholiques et 560 adultes qui ont reçu le baptême, et le nombre de prêtres approche la quarantaine; dont 17 prêtres chinois.

En janvier 1938, il se fixe à Eul-Si-In et à Mienlin. En 1942, il va encore plus au Nord, à Hwangmuchang, au milieu des Lolos, pour l'évangélisation desquels il doit apprendre la langue sifan. À la fin du mois de mai 1950, le Père Bouttaz est pillé; durant deux heures, les brigands le retiennent dans la montagne, puis le remettent en liberté. Il n'a alors plus que sa mule. Il l'enfourche et se sauve. Arrivé à Pienma, chrétienté ravagée par le pillage, il partage courageusement la misère de ses ouailles.

En 1949, les Chinois voient l'arrivée d'un communisme beaucoup plus conquérant. Le Père subit les brimades de l'armée de "Libération", quitte Fulin et Yuesin, pour venir s'installer à Luku. Il est bientôt libéré, c'est-à-dire "expulsé" après un jugement populaire avorté. Au nouvel an chinois 1952, il prend le chemin de Hongkong et revient en France, après 18 ans de vie missionnaire en Chine. Il séjourne trois ans en France, jusqu'au décès de son père. Puis, en 1954, il est envoyé au diocèse de Malacca, en Malaisie.

Il se met à l'étude de l'anglais. Son premier poste est la paroisse St Pierre St Paul. Après avoir passé quelque temps à la paroisse de Serangoon, il se fixe à N.D. de la Paix, où il trouve une communauté chinoise. Il demeure là 12 ans. Cette paroisse déborde de vitalité. Elle compte de 200 à 250 baptêmes d'adultes par an en moyenne, 8 Praesiidia de la Légion de Marie, très portés à l'apostolat dans les familles. Le Père Bouttaz circule dans les rues et les sentiers, à la recherche des non chrétiens, et prépare une nouvelle paroisse. Cette nouvelle paroisse d'Ajulnied Road prend une existence formelle et le Père Challet en est nommé curé. Le Père Bouttaz s'installe avec le Père Challet et travaille trois ans à St Étienne, se faisant toujours le recours des pauvres et des laissés pour compte. Beaucoup de gens de cette paroisse sont de condition très modeste; le Père reçoit les paroissiens dans un bâtiment en bois qui sert d'église, en attendant la construction d'une nouvelle église devenue nécessaire dans ce quartier.

Après un séjour en France, le Père Bouttaz est nommé à la paroisse du Sacré Coeur, paroisse dite "cantonaise", située au centre de Singapour; mais en 1974, il est transféré à Ste Bernadette où il reste une quinzaine d'années. C'est là qu'il se sent appelé à deux nouveaux ministères : l'hôpital et les groupes de néo-catéchumènes.

Il visite régulièrement le plus grand hôpital de l'île, et grâce à ces visites, combien ont trouvé ou retrouvé le Christ. Dans le même temps, il se met au service, avec enthousiasme, d'une communauté de catéchumènes. Il les aide à approfondir leur vie chrétienne. Son groupe est toujours très vivant, grâce à ses efforts.

Les années passent. On célèbre les 80 ans du Père à Singapour, puis en France, à l'occasion d'un congé. Au retour, il est opéré d'une hernie dont il se remet mal. En octobre 1989, il doit être hospitalisé pour fatigue générale, puis il prend un temps de convalescence chez les Petites Soeurs des Pauvres. Sa vitalité diminue, les séjours à l'hôpital se multiplient, et aux visiteurs, il ne parle plus guère. Une dernière joie pour lui est de célébrer la messe à Ste Bernadette le jour de la fête de la paroisse. Puis il décline rapidement, et s'éteint le 8 juin 1990, à Singapour. Son archevêque, Mgr. Grégory Yong, vint présider l'enterrement le dimanche 14 juin, assisté de Mgr. Vendardor, ancien archevêque de Kuala Lumpur, et d'une trentaine de prêtres.

En Chine, toujours prêt à rendre service, il était aimé des chrétiens et des autres. Ce fut un bon missionnaire, très adapté au pays. À Singapour, où il travailla 34 ans, il fut apprécié pour sa bonté, son amour pour les pauvres, pour sa grande dévotion à la Ste Vierge.